IMMUNO CLINIQUE - IV- 34. Déficits immunitaires congénitaux. Flashcards
Déficit immunitaires congénitaux : définitions ?
Les déficits immunitaires peuvent être primitifs = congénitifs = héréditaires ou acquis
Déficit immunitaire : toute situation du système immunitaire fragilisant l’organisme de façon passagère ou durable et favorisant la survenue d’infections graves
- 1ere ligne de défense : peau, muqueuse, flore saprophyte
- 2e ligne de défense
> phagocyte : neutrophiles, macrophages
> inflammation et fièvre
> médiateurs antimicrobines
> complément
- 3e ligne de défense : lymphocytes spécifiques B et T, anticorps
Il s’agit donc de syndromes dus à une anomalie de l’une ou l’autre lignée cellulaire impliquée (lymphocytes T, B, polynucléaires, macrophages) dans la créponse immune
Classification des déficits immuniatires
> déficits de l’immunité innée
> déificts de l’immunité adpatative
- déficits de l’immunité humoraux : lymphocytes B
- lymphocytes immunitaires combinés : lymphocytes B et T
Les déficits immunitaires (DI) comprennent un vaste ensemble d’affections du système immunitaire pouvant associer à des degrés variables
- une susceptibilité accrue aux infections
- des manifestations immunopathologiques : allergie, inflammation, autoimmunité
- lymphoprolifération, tumeurs malignes (notamment lymphomes)
NB : système immunitaire :
- défense contre les infections
- mécanisme homéostatiques
- immunosurvellance
Circonstances cliniques de découverte d’un déficit immunitaire congénital
Notion d’un déficit connu ou suspecté dans la famille ou la fratrie : lorsque le déficit est bien caractérisé, le diagnostic anténatal est souvent possible
-les signes évocateurs sont dominés par l’infection et les troubles digestifs
> infectio +++ : localisée ou généralisée, à répétition, de type bactérien, viral, mycosique ou parasitaire
> troubles digestifs : dominés par la diarrhée chronique sévère, précoce, rebelle aux traitements classiques et/ou par une cassure de la courbe du poids
Signes d’alerte généraux d’un DIP ?
> 2 sinusites/an > 2 mois d'antibiothérapie 2 infection sévères ou 2 pneumopathies/an épisodes de fièvre inexpliqués -mycose cutanéo-muqueuse antécédents familiaux
Enfant
8 otites/an
retard staturo-pondéral
recours à une antibiothérapie IV
Adulte 2 otites/an diarrgée chronique infections virale répétées dilatation des bronches pathologiques auto-immunes
Etude de l’immunité innée = immunité non spécifique
- numération des polynucléiaires : granulopénie si < 1000 granulocytes/mm³
- étude fonctions des polynucléaires lorsque nombre normal ou augmenté ; chimiotactisme, phagocytose et étude de la fonction bactéricide
- dosage du complément total et des fractions spécifiques
Etude de l’immunité adaptative (responsable de la mémoire immunitaire)
Signes d’alerte
=> Examens de 1ere intention :
→ hémogramme :
-lymphopénie oriente vers un déficit immunitaire primitif de la réponse immunitaire cellulaire (à interpréter en fonction de l’âge : hyperlymphocytose physiologique du jeune enfant
☞ surtout chez l’enfant chez qui elle revêt une importance particulière puisqu’il existe une lymphocytose physiologique de l’enfant)
☞ Chez l’adulte, un résultat est significatif s’il est inférieur à 1 G/L. Une lymphocytose peut traduire une leucémie lymphoïde chronique. L’anémie ou la thrombopénie sont habituellement des stigmates d’auto- immunité, parfois associée au déficit immunitaire.
- anémie, thrombopénie et/ou neutropénie : maladie auto-immune associée ?
> dosage pondéral des Ig G/A/M (EPS)
- immunonéphélémétrie
- ininterprétable avant 6 mois (Ig maternelles)
- si anomalies : orientation vers un déficit immunitaire de la réponse humorale ou déficit immunitaire combinés
→ sérologies post-vaccinales
-technique ELISA
-sérologie anti-tétanique, diphtérie, polio, Haemophilus, pneumocoque
-appréciation de la capacité de production d’anticorps spécifiques “antiprotéiques” ou “anti-polysacharidiques”
> anticorps antiprotéiques : coopération LyB/LyT, produits après infection ou vaccination (vaccin anti-tétatinqiue, vaccin conjugué anti-pneumoque)
> anticorps anti-polysaccharidiques : réponse lymphocytaires B, produits après infcetion par germe encapsulé (pneumocoque) ou après vaccination (vaccins non conjugués anti-méningocoques). Ininterprétable avant 2 ans
=> Anomalies + anamnèse + clinique
=> Examens de 2e intention
→ Immunophénotypage des lymphocytes B, T, NK :
- permet le diagnostic d’une leucémie lymphoïde chronique chez l’adulte. Le déficit peut être quantitatif avec la mise en évidence d’une lymphopénie (B dans l’agammaglobulinémie, T dans les déficits immunitaires combinés [± sévères] sous-populations CD4/CD8 pour le VIH).
-immunofluorescence : analyse par cytométrie
-interprétation en valeur absolue et en fonction de l’âge
> LyT : CD3, CD4, CD8 (CD45 RO/CD45 RA)
> LyB : CD19, CD20
> LyB mémoires : CD27+ IgM - IgD -
> NK : CD16, CD56
→ Tests fonctionnels : Prolifération lymphocytaires T aux mitogènes/Ag vaccinaux
- test in vitro de transformation lymphoblastique
-mesure de la capacité proliférative “non spécifique” vis-à-vis de mitogènes
-mesure de la capacité proliférative vis-à-vis d ‘Ag vaccinaux :
> sensibilisation antérieure obligatoire par vaccination
> interprétation dans l’année suivuivant la vaccination, sinon rappel vaccinal et contrôle ultérieur (3 à 6 semaines)
→ Dosage des immunoglobulines/ sous-classes IgG :
- néphélémétrie, prescrit après 18 mois
- électrophorèse des protéines sériques ± immunofixation (indispensable chez l’adulte pour écarter une gammapathie monoclonale) ; dosage pondéral des IgG, A, M (mise en évidence d’une hypogammaglobulinémie glo- bale ou sélective) ; dosage des sous-classes d’IgG (IgG1 à 4).
→ Imagerie
- radiographie du thorax chez l’enfant (ombre thymique),
- scanner thoracique (thymome, dilatation des bronches, nodules pulmonaires, adénopathies médiastinales),
- échographie ou scanner abdominal (adénopathies profondes, splénomégalie).
→ Recherche de mutation en fonction de l’orientation
- recherche des mutations de plus de 150 gènes identifiés dans des déficits immu- nitaires primitifs est possible dans des laboratoires spécialisés. Elle permet un conseil génétique et un diagnostic anténatal.
Immunité innée
Mécanismes d’activation cellulaires immédiats consécutifs à l’invasion par des micro-organismes et/ou à une stimulation par un médiateur de l’inflammation
> activation du complément
> recrutement des phagocytes``
> reconnaissance des microorganismes par les phagocytes
> opsonisation et phagocytose
> destrcution de l’agent pathogène par des mécanismes dépendants ou non de l’oxygène
> libération de cytokines
> entretien de la réaction inflammatoire
=> nécessité absolue de cette succession d’étapes
déficits dans la voie du complément
Déficit du complément
- déficit en C3, C5, C6, C7 et même C8
- déficits en protéines régulatrices
Clinique
- la plupart de ces déficits sont hétérozygotes de fréquece variable
- responsables de manifestations auto-immunes et d’infections bactériennes à germes encapsulés (méningites à méningocoques)
- il existe aussi des auto-Ac contre plusieurs protéines du complément (C1q dans le lupus)
Déficit en protéines précoces de la voie classique C1; C4, C2
- transmisison autosomale récessive
- forte association au lupus érythémateux systémique
- déficits complets => 90% lupus
- bases moléculaires variées
Déficit en C3
infections bactériennes récidivantes, ORL, pulmonaires
Déficit en protéines régulatrices
- H et I : infections bactériennes, syndrome hémolytique et urémique
- properdine (lié à l’X), infections à Neisseria meningitis
- DAF : hémoglobinurie paroxystique nocturne, infections à E. coli
Déficits en composants terminaux du complexe d’attaque membranaire (C5 à C8)
infections systémiques et méningites à Neisseria meningitidis
Déficit en MBL
susceptibilité aux infections méningococciques sur les 3 mutations
Déficit en C1-inhibiteur = angio-oedème héréditaire
oedème localisés, à répitition, de la peau et des muqueuses (larynx, intestin) de gravité variable
Notion de crises
Risque de complication lymphoproliférative et de maladie auto-immune
Mécanisme
Pas de limitation de l’auto-inactivation spontanée du C1
-Le C1-inhibiteur jour un rôle dans le système des kinines, de la plasmine et de la coagulation
Transmission
Héréditaire (autosomique dominant) 1/50 000 naissances en France
> 50 mutation sconnues dans le chromosome 1
> quantitatif (absence) ou qualitatif (non fonctionnel)
Acquise : auto-aAc anti C1-inh
Traitements
> C1-inhibiteur concentré issu de plasmas humains ou C1-inhibiteur recombinant humain
> androgènes atténués (danazol), antibibrinolytiques au long court
> antagoniste des récepteurs de la bradykinine (icatibant) : inhibe la vasodilatation et l’oedème
> inhibiteur de la kallicréine (ecallantide)
Exploration biologique du complément en pathologie humaine
- dosage fonctionnel de l’activité complémentaire globale (CH50, C2, C4, C1inh)
- dosage immunochimique de la plupart des composants individuels possible mais non réalisé en pratique courante
-autres explorations plus poussée
> recherche d’auto-Ac par ELISA
> études par Western-Blot
> Etudes génotypiques
Anomalies fonctionnelles des neutrophiles : granulomatose septique familiale CGD
-transmisison : récessive liée au sexe ou encore autosomique récessive
exemple typique : les femmes sont vectrices et généralement asymptomatiques
-mécanisme
> déficit en NADPH-oxydase (NOX2)
> absence d’explosion oxydative, toutes les autres fonctions sont normales
-Signes cliniques
> infections précoces (au cours de la 1ere année) sévères à répétition
> infections bactérienne (en particulier à Staphylococcis aureus) ou fongique (Candida et Aspergillus)
> infections siégeant au niveau de la peau, des ganglions, de la sphère ORL ou du foie
-Evolution : cette affection évolue avec formation de granulomes digestifs et cutanés
-Stratégie diagnostique
> dépistage : test au Nitro Bleu de Tétrazolium ou cytométrie en flux : explosion oxydative effondrée
=> test de réduction au NBT : sang total + bactéries + NT
=> activation de la NADPH-oxydase
=> grains noirs de formazan visibles en microscopie optique
-Confirmation : quantification des formes réactives de l’oxygène
> chimioluminescence
> spectrométrie (anion superoxyde)
> CMF (H2O2)
> analyse des composants de la NADPH-oxydase par western blot : mise en évidence du composant absent
-séquençage du gène correspondant et recherche de mutation
-analyse famililale : femmes conductrices de la forme liée à l’X : sous-population fonctionnelle (50%)
- diagnostic prénatal et pré-implantatoire : villosités choriales (11 semaines) : génotypage
Traitement
> traitements anti-infectieux symptomatiques
> antibiotiques et antifongiques en prophylaxie au long cours
- cotrimoxazole : 5mg/kg/j
- itraconazole : 100mg/j
-greffe de cellules souches hématopoïétiques ; de plus en plus réalisée et efficace > 90% si donneur de la fratrie.