Etudes 07 - Barfety PLATEAUX II Flashcards
Les pays dotés d’une législation en matière de concurrence ont un taux de croissance du PIB entre 2 et 3 % plus élevé que les pays qui n’en ont pas :
En raison notamment d’investissements plus élevés liés à la confiance dans l’environnement commercial.
Gutmann et Voigt, 2014
Proposition d’inclure d’autres indicateurs pour la croissance :
- Évolution des revenus ;
- Soutenabilité environnementale ;
- Consommation de loisirs.
Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, Rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi, 2009
Les entreprises qui ont bénéficié de la réforme du crédit impôt recherche :
- Ont significativement accru leurs dépenses de R&D après la réforme de 2008 ;
- Par rapport aux entreprises qui n’en ont pas bénéficié.
Bozio et al., 2014
La production mondiale d’énergie primaire a été multipliée par 18 entre 1840 et 2008 :
- Principalement par le biais des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), dont la combustion génère des émissions de GES ;
- Elle a alimenté la croissance économique, phénomène relativement récent.
Murphy et Hall, 2011
I. À contre-sens du scénario « Race to the Bottom », les régulations environnementales peuvent améliorer la compétitivité en incitant à l’innovation (« hypothèse de Porter ») :
- Les entreprises localisées dans des pays qui imposent des régulations environnementales développeraient un avantage concurrentiel ;
- En raison de leur prise en compte précoce des questions environnementales (« first mover advantage »).
II. Dans ce contexte, les décideurs politiques auraient tort d’arbitrer entre concurrence et environnement.
Porter et Linde, 1995
I. Dans une étude menée sur 111 cartels sanctionnés par la Commission entre 1969 et 2009, constat que :
- Le nombre moyen de participants à un cartel est de 7,7 dans l’Union européenne ;
- La part de marché cumulé des firmes d’un cartel est en moyenne de 80 % ;
- La hausse des prix de l’ordre de 34 %.
II. Contrairement aux prévisions de Stigler (1964), la durée de vie d’un cartel est longue puisqu’elle est en moyenne de sept ans.
III. Les sanctions prévues pour les entreprises en cas de cartel paraissent insuffisamment dissuasives. En effet, le taux de récidive moyen identifié ici s’élève :
- En moyenne à 34 % ;
- Et même à 54 % dans le secteur de la fabrication de machine et d’équipements.
📚 Le barème de sanction étant déjà élevé (10 % du chiffre d’affaires mondial), ce sont les pratiques de la Commission qu’il s’agirait de durcir.
Combe et Monnier, 2012
I. A. La notion de « marché biface » fournit un cadre théorique pertinent pour comprendre les enjeux concurrentiels liés à l’émergence des plateformes numériques.
B. Les plateformes numériques désignent des réalités différentes en termes de services offerts, de caractéristiques et de secteurs.
II. La notion de marché biface en désigne le dénominateur commun, avec des effets de réseau entre les différentes faces du marché. Le nombre d’utilisateurs peut avoir :
- Un effet direct, en favorisant l’attraction de nouveaux utilisateurs ;
- Un effet indirect, en favorisant le nombre de participants sur l’autre face.
⚠️ La notion de marché biface peut tout aussi bien s’appliquer à d’autres secteurs que le numérique : télévision, presse….
Trésor-Éco, Plateformes numériques et concurrence, 2019
Rochet et Tirole, “Platform Competition in Two-Sided Markets”, 2003
I. Le facteur le plus décisif pour expliquer les difficultés de recrutement, de façon constante dans le temps, est celui de la formation.
II. En effet, dans un tiers des cas, les demandeurs d’emploi n’ont pas les compétences requises pour exercer des métiers pourtant attractifs du point de vue des conditions de travail :
Métiers qualifiés de l’industrie, du BTP et métiers d’ingénieurs.
Dares, Fauvre et al., 2021
La supervision des cartels est inutile :
- Le fonctionnement d’une entente n’est possible que sur une brève période :
- En effet, le cartel s’apparente à un dilemme du prisonnier (Tucker, 1950), où l’intérêt à ne pas respecter les prix fixés collectivement l’emporte sur la discipline.
Stigler, “A Theory of Oligopoly”, 1964
📚 Les biais cognitifs désignent des distorsions dans le traitement cognitif de l’information. Ils sont étudiés en économie comportementale.
Dans la continuité des travaux de Kahneman et Tversky des années 1970, mise en évidence d’un « syndrome de l’autruche » qui condenserait plusieurs biais cognitifs :
- En situation d’incertitude, les agents ont tendance à privilégier spontanément l’inertie ;
- La préférence pour le présent, marquée, pousse à surestimer les impacts négatifs des mesures immédiates ;
- Un biais d’optimisme. Pour une application dans le cadre environnemental, non traité par l’article : peut exister dans la perception des scénarios de réchauffement climatique, poussant les individus à surestimer les probabilités associées aux scénarios qui demandent le moins d’effort.
Meyer et Kunreuther, 2017
Selon la courbe de Kuznets environnementale, inspirée de la courbe de Kuznets :
- La qualité de l’environnement mesurée via différents indicateurs se dégrade dans un premier temps avec la croissance économique ;
- Puis, passé un certain niveau de PIB, la qualité de l’environnement local s’améliore.
Grossman et Krueger, 1995
Contrairement à ce qu’enseigne la théorie des cycles réels, le cycle pourrait influencer la productivité :
- Les récessions ont un impact sur la productivité du facteur travail ;
- La croissance économique a un impact sur les comportements d’investissement des entreprises ;
→ L’accommodement monétaire ou budgétaire devrait être maintenu, les gains de productivité étant influencés par la politique contracyclique.
De Long, 2018
Lors de la Grande récession de 2008 :
- Le taux d’intérêt naturel était à -4 % ;
- Contre un taux directeur à 0,1 % et une inflation à 1,8 % ;
→ Le taux d’intérêt réel était bien supérieur = nécessité de mesures non conventionnelles.
Taux d’intérêt réel : taux d’intérêt nominal moins le taux d’inflation.
Hall, 2013
Rappel de ce que la TVA sociale correspond à une dévaluation déguisée :
- Le prix des produits importés augmente du fait de la TVA ;
- Tandis que le prix des exportations diminue du fait des baisses de cotisations ;
- Si les mécanismes d’indexation jouent librement, le gain de compétitivité ne sera que temporaire.
II. La TVA sociale :
- Nécessite que les revenus soient bloqués ;
- Constitue simplement une façon discrète de réduire le pouvoir d’achat des salaires et des retraites.
Sterdyniak, 2015
I. La théorie du capital humain analyse la relation causale entre éducation et salaires, dans le prolongement théorique de la tradition néo-classique.
II. L’individu étant un agent rationnel, il arbitrera entre gains présents ou gains anticipés supérieurs suite à une formation.
📚 L’hystérèse du chômage entraîne la dégradation du capital humain.
Becker, 1964
Le renouveau de la politique industrielle correspond également à une évolution de l’appréhension du rôle de l’État :
- Il n’est plus simplement cantonné à la correction des défaillances de marché (« Market failures ») ;
- Mais il déploie une capacité à créer des marchés.
Mazzucato, The Entrepreneurial State, 2011
I. A. Le fonctionnement du marché de l’électricité pose la question de sa capacité à maximiser le surplus du consommateur, objectif initial de la libéralisation (cf. prix spot et merit order).
B. La France souhaite découpler les prix de l’électricité par rapport à ceux des énergies fossiles, pour mieux refléter son mix énergétique.
II. Recommandation de reconsidérer à brève échéance les modalités d’intervention publique sur le marché de l’électricité, au regard :
- De l’arrivée à terme des autorisations européennes relatives à l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) fin 2025 et du mécanisme de capacité fin 2026 ;
- De la perspective d’un nouveau rapport d’évaluation des tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité en 2025.
Cour des comptes, L’organisation des marchés de l’électricité, 2022
Les effets directs et indirects du commerce sur le climat sont ambivalents :
Les politiques commerciales tendent à avoir un biais défavorable au climat, en facilitant la circulation des biens les plus émissifs et favorisent les fuites de carbone depuis les pays développés.
📚 L’ouverture commerciale, par effet sur la taille des économies, fait par ailleurs :
- Augmenter la consommation de biens matériels ;
- Et par extension la pollution, mais accroît en même temps la demande pour des politiques environnementales (« courbe de Kuznets environnementale »).
Shapiro, 2021
La relation entre l’autorité réglementaire et l’entreprise réglementée entraîne des risques :
- D’aléa moral ;
- De dérive des coûts.
Averch-Johnson (« effet »), 1962
I. Sans le choix de mener une politique industrielle conduisant à la création d’une industrie nationale, la Corée du Sud serait restée un pays producteur de riz au lieu de devenir le numéro 1 mondial de l’électronique grand public.
II. À l’inverse, si la libéralisation commerciale suffisait, Haïti connaîtrait une croissance rapide compte tenu de son niveau d’ouverture.
III. La montée en gamme nécessite un apprentissage qu’aucun acteur privé ne peut prendre à sa charge :
Une politique industrielle semble indispensable pour accompagner l’émergence économique.
Stiglitz et Greenwald, “Helping Infant Economies Grow”, 2006
L’intelligence artificielle aurait des effets positifs sur l’emploi.
Damioli et al., 2022
I. La stagnation séculaire est une hypothèse de politique économique fondée sur un constat empirique.
II. La stagnation séculaire et la baisse tendancielle du taux d’intérêt naturel entraîne également, par construction, celle de la productivité globale des facteurs.
Bernanke, 2015
Loi de l’extension croissante de l’activité publique
« Plus une société se civilise, plus l’État est dispendieux. »
Deux explications :
- La croissance économique engendre de nouveaux besoins : infrastructures, éducation, réglementation, administration ;
- La hausse du niveau de vie augmente la consommation de biens supérieurs à forte élasticité de revenu qui dépendent en partie du secteur public : loisir, culture, éducation.
Wagner (loi de), Fondements de l’économie politique, 1872
I. A. Mise en lumière du rôle déterminant de la demande dans la désindustrialisation.
B. Il existe une relation entre le déficit commercial et la désindustrialisation, observée en particulier à l’occasion de politiques de relance :
- Augmentation des importations de biens manufacturés pour satisfaire la demande ;
- Hausse de l’inflation en taux de change fixe ou appréciation du taux de change nominal en changes flexibles, qui rendent par ailleurs les importations moins onéreuses.
II. L’activité domestique se réoriente vers les services :
À l’abri de la concurrence internationale, le secteur des services peut garantir des marges plus élevées.
III. Par conséquent, le déficit commercial renforce la désindustrialisation et réciproquement.
CEPII, Déficits commerciaux et désindustrialisation :
la faute de la demande ?, 2022