Etudes 06 - Bénassy-Quéré - Mankiw Flashcards

1
Q

Démonstration de l’importance d’un cadre institutionnel flexible :

  • Les institutions comptent à chaque étape du développement d’un pays (c’est-à-dire du rapprochement de la frontière), mais doivent s’adapter à ces différentes étapes ;
  • D’où la nécessité, pour les institutions internationales, d’affiner leurs recommandations aux pays en développement.

⚠️ Ce sont des choix cruciaux à certains points de bifurcation qui ont déterminé l’évolution vers la démocratie ou vers le maintien d’un ordre social à accès limité.

A

Acemoglu, Aghion, Zilibotti, 2006, “Distance to Frontier, Selection, and Economic Growth”

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2
Q

Trois catégories d’ordres sociaux, articulés entre l’économique et le politique, sont distingués dans l’histoire :

1° L’ordre social primitif (les « chasseurs-cueilleurs »), avant l’apparition des sociétés organisées ;

2° L’ordre social à accès limité (LAO - “Limited Access Order”) dans lequel la violence est canalisée : l’ordre et la stabilité sont maintenus par un système politique fondé sur l’extraction et la distribution des rentes. Les relations personnelles dominent, les règles ne s’appliquent pas de manière impersonnelle. Les élites (souvent des seigneurs de guerre) s’entendent pour gérer en commun les droits de propriétés, partager les rentes et assurer la stabilité nécessaire à la prospérité de ces rentes ;

3° L’ordre social ouvert (OAO - “Open Access Order” ou État naturel), qui a émergé il y a près de 300 ans, et qui caractérise les pays les plus avancés : principe de la concurrence, aussi bien politique qu’économique. La contestabilité des rentes, fruits de l’innovation, fait qu’elles ne sont pas attachées à des personnes, ce qui les rend plus acceptables.

II. Pour devenir des OAO, les LAO doivent satisfaire trois conditions liminaires (doorstep conditions) :

1° L’établissement d’une règle de droit entre les élites ;

2° L’existence d’organisations « perpétuelles » (capables de perdurer indépendamment de la personnalité de leurs membres), y compris l’État lui-même ;

  • 3° Le contrôle de la coalition au pouvoir sur les militaires.

III. Trois types d’États naturels :

  • Les États naturels fragiles : LAO dans lesquels l’État ne se maintient que difficilement face à la violence interne ou externe ;
  • Les LAO basiques : LAO capables d’établir une organisation durable et stable de l’État (essentiellement composé d’institutions de droit public) ;
  • Les États naturels matures : ils possèdent une structure institutionnelle durable et il est possible d’y établir des organisations des élites en dehors du cadre de l’État.

⚠️ Ces trois types ne sont pas des étapes successives, mais différentes formes sur lesquelles il est possible de revenir.

A

North, Wallis et Weingast, 2009

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3
Q

I. Mise en évidence d’une corrélation très forte, au sein de l’Union européenne, entre le PIB par habitant de 2015 et le rang en 2008 dans les indicateurs de gouvernance mondiaux.

II. Ces divergences dans la qualité des institutions sont une des raisons de la difficulté de la conduite de la politique monétaire en zone euro.

A

Coeuré, 2017

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4
Q

I. La « bonne gouvernance », c’est-à-dire la qualité des institutions, mesurée par les indicateurs de la Banque mondiale :

  • est corrélée au niveau de développement (le PIB par tête ou revenu) ;
  • n’est pas corrélée à la vitesse de développement (la croissance de moyen-long terme).

II. Certaines variables institutionnelles facilitent le décollage économique et d’autres aident à soutenir une croissance économique de long terme et rendent possible un rattrapage économique :

1° La « bonne gouvernance » ne ressort pas comme une priorité pour le décollage économique. Elle le devient dans un second temps, ainsi que l’ouverture du système de régulation sociale, lorsque, bénéficiant d’une croissance soutenue et prolongée, un pays cherche à converger avec les pays développés ;

2° Dans les autres pays en développement (non-convergents), la priorité réside dans la construction de capacités d’anticipation stratégique et de coordination entre élites.

A

Meisel et Ould Aoudia, 2007

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5
Q

I. Observation de la forte hétérogénéité des trajectoires de croissance forte dans certains pays en développement.

Pourquoi certains pays se développent et atteignent des taux élevés et durables de croissance (7 % en moyenne par an pendant au moins 25 ans depuis), alors que d’autres n’y arrivent pas ?

II. 13 pays remplissent ce critère des 7 %, mais se présentent comme très hétérogènes :

  • démocratiques et pluralistes comme le Japon ou la Corée du Sud, à parti unique comme la Chine ;
  • ayant opté pour des politiques d’exportation et d’attrait des IDE (Singapour, Hong Kong, la Malaisie), de substitution des importations par des productions (Brésil), d’investissement (Japon).

→ Le lien entre institutions et croissance est complexe et non-linéaire.

A

Rapport Spence (Commission sur la croissance et le développement), 2008

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6
Q

I. Stratégie de croissance à 10 ans formulée par l’UE (), qui identifie cinq grandes priorités, associées à cinq objectifs quantifiables à l’horizon 2020 :

1° Porter le taux d’emploi à 75 % de la population âgée de 20 à 64 ans ;

2° Investir 3 % du PIB dans la R&D ;

3° Objectifs 20-20-20 : réduire les émissions de GES de 20 %, réaliser 20 % d’économies d’énergie et porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans son bilan énergétique ;

4° Ramener le taux d’abandon scolaire à moins de 10 % et faire en sorte que 40 % des jeunes au moins obtiennent un diplôme de l’enseignement supérieur ;

5° Réduire de 20 millions le nombre de personnes menacées par la pauvreté.

II. Les difficultés qui demeuraient concernaient l’emploi, la R&D et la réduction de la pauvreté, tandis que les objectifs susceptibles d’être atteints étaient ceux relatifs à l’énergie, à la préservation du climat et à l’éducation ().

A

Conseil européen de juin 2010, Europe 2020 ;

Commission européenne, Rapport annuel 2016 sur la gestion et la performance du budget de l’Union européenne.

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7
Q

En raison du phénomène de la destruction créatrice établi par Schumpeter, il ne faudrait pas s’opposer, par des politiques de stabilisation, à l’effet de « nettoyage » de récessions.

⚠️ Cela ne signifie pas que ces épisodes de récessions soient désirables.

A

Caballero et Hammour, 1994

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8
Q

I. L’OCDE avait initialement estimé que la crise de 2007-2009 n’aurait pas d’impact négatif sur la croissance de la productivité globale des facteurs à moyen terme.

II. Selon les auteurs de cet article, cette prévision s’est avérée trop optimiste.

Il est néanmoins difficile d’évaluer cet impact, en raison :

  • de l’impossibilité de se référer à un contrefactuel ;
  • de la présence d’effets des différentes politiques menées après la crise, qu’il est difficile de démêler des effets de la crise elle-même.
A

Ollivaud et Turner, 2015

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9
Q

Les entreprises qui meurent lors d’une récession ne sont pas nécessairement les plus inefficaces : elles peuvent être simplement les plus fragiles ou celles qui ont pris le plus de risque.

A

Aghion et al., 2012

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10
Q

Étude empirique présentant une analyse allant à contre-courant de la dichotomie classique séparant la croissance de la volatilité des fluctuations économiques :

Il y a un effet négatif de l’instabilité du PIB sur la croissance moyenne.

A

Ramey et Ramey, 1995

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11
Q

Moins un pays est financièrement développé, plus l’instabilité de son PIB nuit à sa croissance de long terme.

A

Aghion et Banerjee, 2005

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12
Q

Les politiques de « stop and go » (alternance entre la relance et la restriction) menées au Royaume-Uni jusqu’en 1997, qui ont conduit à une variabilité élevée du taux de croissance du PIB, des taux d’intérêt et du taux de change, ont pu ralentir la productivité britannique.

A

Barrel et Weale, 2003

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13
Q

I. Modèle permettant de comparer les effets des chocs temporaires sur la zone euro et aux États-Unis.

II. Les rigidités sur les marchés financiers, des biens et du travail affectent négativement la résilience des pays à des chocs économiques temporaires.

A

Drew et al., 2004

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14
Q

I. Trois canaux d’influence des marchés financiers sur la croissance de long terme :

L’abaissement du coût du capital : il abaisse les coûts de transaction par des économies d’échelles (coûts de production des services financiers, taxes, réglementations) et par des mises en concurrence rendant le processus d’intermédiation plus efficace ;

La stimulation de l’épargne : un système financier solide inspire confiance et permet la hausse du taux d’épargne, augmentant l’investissement à long terme ;

Une meilleure allocation du capital disponible : collecte d’information sur les projets d’investissements, diversification des risques et financement de l’innovation, orientant l’épargne vers les projets les plus productifs.

II. Cependant, le secteur financier peut souffrir d’imperfections : les recettes perçues par le secteur financier peuvent rémunérer les services qu’ils rendent, mais également refléter une inefficacité associée au pouvoir de marché en tant qu’intermédiaires.

A

Pagano, 1993

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15
Q

Le rôle du système financier dans l’émergence de l’innovation financière est une constante historique.

L’expansion du crédit, donc de la monnaie, est indispensable à l’investissement donc à l’activité et la croissance. La monnaie cesse d’être neutre et devient une condition de l’expansion économique.

A

Schumpeter, Théorie de l’évolution économique, 1911

⚠️ L’ouvrage paraît l’année même où Irving Fisher formalise la théorie quantitative de la monnaie dans son ouvrage Le Pouvoir d’achat de la monnaie, postulant sa neutralité.

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16
Q

Contrairement à ce qui est généralement soutenu, la montée de l’endettement public dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, n’a pas produit des effets négatifs ou même neutres sur le développement économique du pays.

La production abondante de titres obligataires d’État a introduit une liquidité qui a permis aux épargnants, notamment la noblesse anglaise, de se détourner des secteurs à faibles rendements, notamment l’agriculture, vers le financement des industries montantes comme le textile ou le fer. De ce fait, en parallèle, la demande de facteurs de production dans les secteurs à faibles rendements s’est abaissée, ce qui a renforcé le phénomène.

A

Ventura et Voth, 2015

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17
Q

La capacité du marché financier américain à innover et à diriger les fonds vers les usages les plus productifs est un atout majeur des États-Unis par rapport à l’Europe ou au Japon.

La montée de la finance d’entreprise américaine, combinée à un marché du travail fluide, a contribué à l’émergence d’un modèle de croissance qui repose sur l’entrée et la croissance rapide de nouveaux acteurs, qui s’étend bien au-delà du secteur des nouvelles technologies. En effet, ceux-ci, en apportant au marché de nouveaux produits et des technologies plus productives, mettent en difficulté les entreprises en place.

A

Philippon et Veron, 2008

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18
Q

Plan d’action pour les services financiers élaboré par la Commission, pour l’intégration des services financiers.

Il visait à remédier à la très grande fragmentation de la gestion d’actifs, de la banque de détail, du capital-risque et du financement des PME.

⚠️ D’après (), « Des évolutions favorables en matière d’intégration financière ont été observées ces dernières années, notamment en ce qui concerne les relations de paiement de montant élevé, les taux spécifiques du marché des prises en pension garanties et, très progressivement, les volumes de prêts bancaires aux particuliers, mais elles ne se sont généralement pas manifestées sur les marchés boursiers. »

A

Livre blanc de la Commission européenne, 2005, « Politique des services financiers 2005-2010 » ;

BCE (2020).

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19
Q

Les politiques de croissance prioritaires à la fin des années 1980 avaient été surnommées par l’auteur, dès 1989, « le consensus de Washington », pour désigner cet ensemble de politiques que « à peu près tout le monde à Washington pense plus ou moins nécessaires partout en Amérique latine ».

Ici, l’auteur relève que ce terme est désormais employé comme critique, ce qui n’était pas son intention initiale.

📚 Certaines des préconisations portées par ses institutions ont depuis été remises en cause (discipline budgétaire, libéralisation financière, unification des taux de change…), notamment par (), resté cependant sans grande suite.

Cf. la fiche wiki sur le consensus de Washington

A

John Williamson, 1999 ;

Le « consensus de Buenos Aires », dans une déclaration de 2003.

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20
Q

Identification d’une dizaine d’instruments économiques qui faisaient consensus à Washington :

1° la discipline budgétaire ;

2° la préférence pour la réduction des dépenses publiques plutôt que les hausses d’impôt ;

3° en cas d’impôt, le choix d’une assiette large et d’un taux marginal d’imposition faible ;

4° le taux d’intérêt devrait être déterminé par le marché et le taux d’intérêt réel devrait être positif ;

5° un taux de change compétitif est plus important que la façon dont il est déterminé, y compris par le marché ;

6° la libéralisation des échanges ;

7° la promotion des investissements directs à l’étranger ;

8° la privatisation des entreprises publiques ;

9° la déréglementation ;

10° la protection des droits de propriété.

A

Williamson, 1989

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21
Q

Après les crises des économies émergentes de la fin des années 1990, d’autres dimensions ont été ajoutées aux préconisations des institutions issues du consensus de Washington : flexibilité des marchés du travail, respect des règles de l’OMC, protection sociale, dépenses ciblées pour lutter contre la pauvreté.

⚠️ B.Q. : ces préconisations et toutes celles qui les ont précédées (Williamson, 1989) finissent par donner l’apparence d’un « inventaire à la Prévert ».

A

Rodrik, 2005

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22
Q

I. Mise en évidence du lien, au niveau macroéconomique, entre la performance de l’éducation et la productivité par tête.

L’éducation est un acte d’investissement dans les individus, et des individus éduqués sont porteurs d’un capital humain.

II. ⚠️ Cette constatation importe dans le cadre de l’établissement d’un lien entre la structure de l’investissement et le progrès technologique.

En outre, elle implique d’importantes externalités en matière de rendement social et de rendement privé de l’éducation.

A

Nelson et Phelps, 1966 (“Investments in Humans Technological Diffusion and Economic Growth”)

Etude fondatrice

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23
Q

I. Les interventions du FMI auprès des pays endettés s’accompagnent de politiques d’« ajustements rapides », c’est-à-dire des réductions massives de dépenses publiques. Or, les crédits scolaires représentant généralement le premier poste budgétaire, ils étaient généralement les premiers visés à l’époque.

II. A. La Banque mondiale était plus sensible à l’importance de l’éducation. En 1986, elle a publié un rapport mettant en évidence plusieurs éléments :

  • il y a une mauvaise allocation des ressources au sein même des systèmes éducatifs, et il convient de redéployer des crédits du secondaire et du supérieur vers le primaire, où ils apportent un meilleur rendement ;
  • en effet, c’est généralement dans l’enseignement supérieur que le taux de rendement privé est plus élevé que le taux de rendement social : il convient donc de réduire les aides publiques à ce secteur.

B. Selon l’auteur, le modèle proposé par la Banque mondiale est finalement assez simpliste : personne ne conteste l’intérêt d’améliorer l’enseignement primaire, et il est assez vain de discuter des conclusions du rapport ou de ses préconisations qui n’ont de sens qu’envisagés dans leur globalité. La seule alternative consisterait dans l’analyse de chaque système éducatif dans la dynamique de ses rapports avec les structures économiques, sociales, politiques et idéologiques.

A

Vinokur, 1987

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24
Q

Étude empirique portant sur une centaine de pays entre 1965 et 1995.

L’éducation des femmes au niveau primaire élève le taux de croissance en diminuant le taux de fertilité. Les hauts niveaux d’éducation féminins semblent mal employés sur les marchés du travail de la plupart des économies.

Le taux de croissance est positivement relié au nombre d’années d’études supplémentaires au nombre moyen d’années suivies dans le secondaire et dans le supérieur.

Une année supplémentaire d’éducation élève le taux de croissance de moyen terme, toutes choses égales par ailleurs, de 0,44 point de pourcentage.

Cependant, la qualité des années supplémentaires d’études, mesurées par les résultats aux examens, est plus déterminante encore que la quantité.

Enfin, de bons résultats en science sont corrélés avec une croissance plus élevée.

A

Barro, 2001

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25
Q

L’éducation est un bien public, c’est pourquoi il ne faut pas s’arrêter à son rendement individuel.

1° Il y a un lien entre le niveau de développement d’un pays et le rendement le plus efficace du niveau d’éducation à améliorer : le rendement social le plus élevé est celui de l’éducation primaire dans les pays en développement, de l’enseignement supérieur dans les pays développés ;

2° Le rendement privé de l’éducation est plus élevé que son rendement social, car ce dernier prend en compte tous les coûts directs de l’éducation et le coût d’opportunité du financement public ;

3° Le rendement de l’éducation féminine est plus élevé que celui des hommes, notamment parce qu’il baisse le niveau de fertilité, et donc la croissance de la population.

A

Banque mondiale (Sianesi et Van Reenen), 2002

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26
Q

Mise en évidence empirique d’un lien très fort entre élévation du niveau d’éducation des femmes et baisse de la fertilité.

L’explication de ce lien n’est en revanche pas évidente.

A

Kim, 2016

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27
Q

La transition démographique est en cours en Afrique subsaharienne depuis quelques décennies.

Il a déjà été mis en évidence (Barro, 1991 ; Mankiw, Romer et Weil, 1992) que la baisse de la fertilité qui accompagne les dernières étapes de la transition démographique introduit la possibilité d’un dividende démographique et une fenêtre d’opportunité pour la croissance économique :

  • augmentation du revenu ;
  • augmentation de la participation des femmes au travail ;
  • amélioration de l’investissement dans la santé et l’éducation des enfants, ce qui augmente leur productivité ultérieure sur le marché du travail ;
  • la modification de la structure de la population par classes d’âge peut affecter le taux d’épargne national et l’investissement ;
  • il peut y avoir une rétroaction positive lorsque la croissance économique contribue en retour à la baisse de la fertilité et d’autres bénéfices économiques.
A

Karra, Canning et Wilde, 2021

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28
Q

L’enseignement supérieur a un fort effet sur la croissance dans les pays proches de la frontière technologique (alors qu’il n’affecte pas la croissance dans les pays qui en sont éloignés) :

Une augmentation d’un point de pourcentage dans la proportion de diplômés dans la population active augmente la croissance de la PGF de moyen terme d’environ 0,1 point de pourcentage (ce qui est élevé).

A

Aghion et al., 2009

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29
Q

Pour améliorer les performances de l’Europe en matière d’enseignement supérieur (mesurées à la fois par le classement de Shanghai et les dépôts de brevet), la qualité de la gouvernance des universités est aussi importante que la dépense en formation supérieure rapportée au PIB.

Préconisations :

1° Augmenter les dépenses dans l’enseignement supérieur (36 500 € aux États-Unis contre 8 700 € en Europe), car elles sont positivement corrélées aux performances ;

2° Améliorer la gouvernance des universités, car l’augmentation des dépenses et l’autonomisation des universités sont des facteurs qui fonctionnent en synergie ;

3° Accroître la mobilité des étudiants et la compétition entre les universités.

A

Aghion et al., 2008

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30
Q

Certaines entreprises européennes qui pourraient investir dans la recherche sont contraintes par un accès insuffisant aux financements.

En sous-estimant le lien entre développement financier et croissance, les politiques publiques ont négligé un important levier pour l’emploi et la croissance en Europe.

A

Philippon et Veron, 2008

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31
Q

Les dépenses intérieures de recherche et développement (R&D) rapportées au PIB s’élevaient à, en 2017 :
2,2 % en France
2,8 % aux États-Unis
2,15 % en Chine
3,2 % au Japon
4,55 % en Corée du Sud
1,35 % en Italie
1,97 % dans l’UE 28
2,37 % dans l’OCDE.

La loi fixe l’objectif de porter :

  • Les dépenses intérieures de recherche et développement des administrations et des entreprises à au moins 3 % du produit intérieur brut annuel ;
  • Les dépenses intérieures de recherche et développement des administrations à au moins 1 % du produit intérieur brut annuel au cours de la décennie suivante.
A

Loi du 24 décembre 2020 de programmation pour la recherche pour les années 2021 à 2030

32
Q

I. A. La volatilité de la valeur des entreprises a augmenté avec la déréglementation des marchés des produits et le développement de la R&D. Or, si les auteurs n’identifient pas d’indice d’une plus faible corrélation entre la finance et l’économie, ils en trouvent pour les secteurs à fort investissement en R&D.

B. L’investissement en R&D dans l’industrie conduit à une augmentation de la volatilité de la valeur des entreprises et à une diminution de la covariation de ce secteur avec l’économie en général.

II. N.B. B.Q. :

Il y a une nécessité d’améliorer le fonctionnement des marchés, car ce bon fonctionnement contribue à la PGF par l’optimisation de l’allocation des ressources entre capital et travail.

Cette nécessité n’est pas nouvelle mais prend une importance croissante depuis deux ou trois décennies, au vu du besoin croissant de réallocation des facteurs de production entre secteurs et entre entreprises d’un même secteur.

A

Comin et Philippon, 2005

33
Q

Indicateurs synthétiques mesurant l’intensité de la réglementation des marchés des biens et services dans les pays de l’OCDE :

  • Les différences de la pression réglementaire expliquent partiellement les différences de taux de croissance de la PGF : la corrélation est négative ;
  • La comparaison entre les situations en 1998 et en 2003 montre une convergence des indicateurs agrégés de la réglementation sur le marché des biens vers des niveaux faibles.
A

Nicoletti et Scarpetta, 2005

34
Q

I. Fondements théoriques apportés, en se fondant sur l’étude du lien, au Royaume-Uni, entre la marge des entreprises et le nombre de brevets déposés, à l’idée que trop de concurrence décourage l’innovation, mais que pas assez de concurrence la tue :

1° La concurrence réduit la rente extraite des innovations réussies et donc l’incitation à innover (nécessité d’une protection de la propriété intellectuelle)…

2° Mais elle favorise aussi l’innovation lorsqu’elle donne le moyen à une entreprise de contester le pouvoir de marché des entreprises en place.

II. La relation entre compétition et innovation est une relation en U inversé.

A

Aghion et al., 2005

35
Q

Dans les premières phases de la libéralisation des industries de réseau (télécommunications ; plus récemment, énergie), l’entrée de nouveaux acteurs a été encouragée par une réglementation asymétrique visant à empêcher toute stratégie d’éviction par des prix agressifs et toute forme de représailles mortelles de la part des entreprises en place.

Au fur et à mesure que la concurrence s’intensifie, il faut toutefois veiller aussi à préserver une incitation à investir et à innover, ce qui suppose un certain niveau de profitabilité.

A

Champsaur, 2007

36
Q

I. Les réformes qui facilitent l’entrée sur les marchés et l’allégement des contraintes administratives réduisent les marges des entreprises.

Cette diminution des rentes soutient l’investissement et l’emploi à travers le renouvellement du tissu productif.

II. Les auteurs trouvent en revanche que la disparition des rentes serait défavorable à la R&D, mais invitent à la prudence sur ce résultat.

A

Griffith et Harrison, 2004

37
Q

Si la convergence des pays européens est indéniable, celle des régions européennes n’est pas nette : ce sont les régions riches des pays initialement en retard (Catalogne, par exemple) qui ont enregistré les rattrapages les plus nets.

A

OCDE, 2004

38
Q

L’analyse de la dynamique des revenus régionaux en Europe met en évidence le fait que la convergence d’une région donnée dépend fortement du niveau de développement de ses voisines, conduisant à de véritables « clubs de convergence ».

A

Le Gallo et Dall’erba, 2006

39
Q

Rapport au président de la Commission européenne.

Il a fait la proposition de séparer les fonctions d’allocation et de redistribution du budget européen en distinguant, en son sein :

  • D’une part, un « fonds de croissance » dont l’objectif serait de financer les projets les mieux à même de contribuer à la croissance de l’ensemble de l’Union ;
  • Et d’autre part, un « fonds de convergence » réservé aux pays ou aux régions en retard de développement.
A

Rapport Sapir, 2003

40
Q

I. Des politiques publiques visant à influencer la géographie économique en modifiant les infrastructures pour davantage d’égalité peuvent conduire à des inefficiences économiques. D’un autre côté, laisser se développer la spécialisation régionale peut avoir des conséquences sociales très dures sur certains travailleurs pauvres, peu qualifiés et peu mobiles.

II. Proposition, pour faire face aux inégalités de développement des régions :

  • Diminuer le coût de l’innovation, au travers de subventions par exemple, peut conduire à réduire les disparités régionales, et peut être préférable au financement des régions.

On vise ici à la fois l’efficacité économique et l’équité régionale.

A

Martin, 1999

41
Q

En dépit du consensus (FMI, BM, OCDE) de l’époque sur la supériorité de l’ouverture internationale, la relation entre entre ouverture commerciale et croissance n’est pas évidente :

1° Aucun pays ne peut atteindre une croissance soutenue sans s’ouvrir aux échanges, mais l’ouverture ne suffit pas à créer la croissance.

Au contraire, l’ouverture peut pousser un pays à se spécialiser entièrement dans les secteurs où il dispose d’avantages comparatifs (agriculture par exemple) et compromettre sa montée en gamme future ;

2° En présence d’imperfections de marché (comme des externalités positives des marchés soumis à la concurrence des importations), des restrictions aux échanges peuvent être préférables.

A

Rodriguez et Rodrik, 2001

42
Q

Description des situations des pays sous-développés, dans lesquelles décollage et stagnation sont également possibles, en fonction des anticipations.

Il existe des équilibres multiples, au sein desquels la capacité des gouvernements et des institutions internationales à influencer les anticipations peut faire basculer d’un équilibre à l’autre.

Ce rôle de coordination nécessite de la crédibilité.

A

Krugman, 1991

43
Q

I. Série de rapports annuels proposant d’identifier, pays par pays, les domaines où la performance et les politiques publiques sont relativement les plus faibles et d’en déduire trois priorités pour l’action publique, fondées sur les indicateurs adaptés.

II. A. L’un de ces rapports relève un ralentissement du rythme des réformes structurelles au sein de l’OCDE, notamment dans l’éducation et l’innovation, et constate que les gouvernements ont tendance à se concentrer sur des domaines d’intervention spécifiques, se privant ainsi des synergies et des complémentarités entre réformes.

B. Le même rapport fait les propositions suivantes :

  • Faciliter l’entrée et la croissance des entreprises innovantes ;
  • Promouvoir l’égalité d’accès à une éducation de qualité et intégrer les femmes et les migrants au marché du travail ;
  • Augmenter l’investissement dans les infrastructures ;
  • Améliorer la formation des travailleurs et les politiques actives du marché du travail.
A

OCDE, Going for Growth, 2017

44
Q

I. Constat que les politiques fondées sur le consensus de Washington dans les quinze années qui précèdent ont produit des résultats très inégaux.

Il faut distinguer le développement de la croissance. Il faut également adapter les politiques économiques proposées à l’environnement dans lequel elles ont vocation à s’appliquer.

II. Passage en revue de plusieurs stratégies possibles :

1° L’élimination globale de toutes les distorsions économique. Elles nécessitent non seulement une profonde connaissance de l’environnement économique et politique, mais la capacité de les éliminer, ce qui rend cette solution impossible à mettre en œuvre ;

2° La stratégie qui semble prédominer est celle de faire autant de réformes que l’on peut. Selon le cadre proposé par les auteurs, cette approche est défectueuse d’un point de vue économique, car d’autres distorsions peuvent conduire les réformes suivies à produire des effets négatifs ;

3° Promouvoir les choix de second rang. Approche similaire à la précédente, mais plus ciblée. Le problème est que les réformes souhaitables sont généralement identifiables ex post plutôt que ex ante ;

4° Cibler les plus grosses distorsions. Cette approche produit normalement de meilleurs résultats que les deux précédentes, mais se heurte à deux limites : elle nécessite une connaissance approfondie des distorsions en cours ; l’élimination d’une importante distorsion (par exemple, les droits de douanes sur les importations) ne répond pas nécessairement aux problèmes les plus fondamentaux d’une économie (par exemple, l’insuffisance de l’investissement) ;

5° La focalisation sur les réformes susceptibles de produire les effets les plus importants dans l’économie. C’est celle qu’il est proposé de suivre par les auteurs.

III. Proposition d’un cadre d’analyse de la croissance sous la forme d’un arbre de décision.

Il faut se focaliser sur l’identification du problème propre à chaque situation.

Les auteurs proposent de retenir en priorité les réformes dont l’impact direct sur la réduction des distorsions entre la valeur privée et la valeur sociale d’une série d’activités est le plus fort, comme c’est le cas de l’éducation.

A

Hausmann, Rodrik et Velasco, 2005 (“Growth Diagnostics”)

45
Q

I. Les thèses faisant très largement consensus dans le panel d’anciens membres du CAE interrogés sur ces questions :

1° La plus grande liberté de circulation des biens et services au sein du marché unique a amélioré en moyenne la situation des Européens depuis les années 1980 ;

2° Lorsque l’offre de logement locatif est contrainte, subventionner la demande via des aides au logement conduit à une hausse des loyers.

II. Les thèses largement admises :

1° En France, les allégements de cotisations sociales employeurs ont un effet positif sur l’emploi quand ils sont ciblés sur les bas salaires ;

2° L’ouverture des commerces le dimanche permet de créer des emplois ;

3° Un prix unique des émissions de gaz à effet de serre, reflétant les coûts du réchauffement climatique, est un moyen efficace pour réduire ces émissions ;

4° La protection élevée contre les licenciements nuit à l’emploi des jeunes en CDI.

A

Beuve, Paris et Schurich-Rey, 2017

46
Q

Une manufacture employant un ouvrier pour chaque opération nécessaire dans la fabrication d’une épingle peut conduire à la production de dizaine de milliers d’épingles par jour, tandis que si chaque ouvrier accomplissait lui-même toute la fabrication de l’épingle, il n’en produirait au mieux que quelques dizaines.

A

Adam Smith, 1776, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations

47
Q

I. Théorie des marchés contestables :

Les marchés sur lesquels sont garantis des prix concurrentiels, même s’ils sont dominés par un seul ou un petit nombre d’acteurs, en raison de leur accessibilité à de nouveaux entrants.

II. Les conditions d’un marché concurrentiel en sont la libre entrée (pas de barrières) et la libre sortie (pas de coûts irréversibles autres que ceux de la dépréciation du capital).

A

Baumol, Panzar et Willig, 1982

48
Q

L’auteur y affirme que le problème des externalités peut être résolu par des transactions directes entre les parties concernées, sans intervention directe de l’Etat. Ce dernier doit seulement attribuer des droits de propriété clairement délimités.

La solution est critiquable :

  • Les quelques exemples chiffrés par l’auteur sont fondés sur des données imaginaires ;
  • L’acheteur ou le vendeur peut se comporter en monopole ou en monopsone et entraîner des situations de blocage ;
  • les biens concernés sont souvent des biens collectifs, ce qui peut entraîner des comportements de passager clandestin.
A

Coase, 1960, “The problem of social cost

49
Q

Reprise de la métaphore du voile d’ignorance : pour penser un problème, on occupe une position originelle faisant abstraction de ses préférences. Ici, on ignore la place qu’on occupera dans la société avant d’en déterminer les règles d’équité.

Les politiques publiques doivent augmenter le bien-être de la personne la plus défavorisée de la société, plutôt que de maximiser la somme des utilités de tous les individus (critère du maximin). En d’autres termes, parmi toutes les politiques de redistribution envisageables, on retient celle où la situation des plus défavorisés est la moins mauvaise.

A

John Rawls, 1971, Une théorie de la justice

50
Q

Proposition d’une méthode pour procéder à des votes portant sur plus de deux possibilités : les votants classent chacun des choix, ce qui permet de leur attribuer des points.

Il s’agit d’une formalisation, la méthode étant utilisée par le Sénat romain jusqu’à l’an 105.

A

Jean-Charles, chevalier de Borda, mathématicien du XVIIIe (Méthode de Borda), 1781

51
Q

Dénonciation de l’« exubérance irrationnelle » des marchés : mise en garde contre une probable surévaluation du marché des actions, quelques années avant l’explosion de la bulle internet.

L’expression n’était sans doute pas désirée par son auteur mais connaîtra un certain succès. Elle sera reprise par Shiller (Irrational Exuberance, 2000)

A

Alan Greenspan, 1996

52
Q

Description du fonctionnement des marchés :

1° Image des « esprits animaux » : face à l’incertitude sur le long terme, il résulte de nos « esprits animaux » un besoin spontané d’agir ;

2° Image des « concours de beauté » : les marchés sont similaires aux paris sur les concours de beauté, dans lesquels on trouve trois degrés de pronostics. Au premier degré, on parie sur celle qu’on pense la plus belle. Au deuxième degré, on parie sur celle que la majorité de ceux qui parieront vont trouver la plus belle. Au troisième degré, on parie sur ce qu’on pense que les autres vont anticiper des votes de chacun.

A

Keynes, 1936, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie

53
Q

I. A. Courbe en cloche montrant que les recettes fiscales sont fonction du taux d’imposition : elles augmentent en fonction de l’effet « revenu » (les agents travaillent plus et produisent plus pour compenser l’impôt) puis déclinent en raison d’un effet de substitution (du loisir au travail).

B. Idée que « trop d’impôt tue l’impôt » déjà exprimée par A. Smith (1776) ou par J.-B. Say (1821).

II. Reagan diminua le taux de l’impôt sur le revenu des personnes physiques de 9 % de 1980 à 1984. Alors que dans le même temps, ces revenus augmentaient de 4 %, la recette totale de cet impôt diminua.

A

Courbe de Laffer, 1974 (d’après la “légende”)

54
Q

I. Description du comportement individuel d’entreprises concurrentes quand des éléments de différenciation existent, et la façon selon laquelle un équilibre de marché s’établit entre elles.

II. A. Un de leurs outils est la différenciation des produits :

La possibilité ouverte aux vendeurs de différencier leur produit confère à ces derniers un pouvoir de marché en raison du caractère spécifique de leur produit par rapport à ceux vendus par les concurrents, sans exclure cependant l’idée que la présence de produits substituts puisse affaiblir ce pouvoir et le fragiliser.

B. Il conclut que les marques sont mauvaises pour l’économie et que les gouvernements devraient refuser de les protéger.

A

Edward Chamberlin, 1933, Théorie de la concurrence monopolistique

⚠️ L’approche de Chamberlin est diamétralement opposée à celle adoptée par Hotelling, car le premier suppose que l’entrée d’une nouvelle firme affecte la demande qui s’adresse à toutes les firmes existantes de façon symétrique alors que, pour le second, l’entrée n’affecte que la demande des produits voisins dans l’espace des caractéristiques.

55
Q

Lorsqu’un vote est organisé et qu’il y a plus de deux choix possibles, si l’on essaie de recourir à des votes successifs pour départager les choix deux par deux, ces votes peuvent présenter une transitivité :

  • A l’emporte sur B, B sur C, C sur A ;
  • selon l’ordre de présentation, le résultat peut être circulaire : A l’emporte sur B, puis C l’emporte sur A ; tandis que B l’aurait emporté sur C, et A l’aurait emporté ensuite sur B.

→ l’ordre du vote détermine le résultat final.

La conclusion est la suivante : le choix entre A et C ne serait pas le même selon que B est présent ou non.

A

Condorcet (paradoxe de), 1785

56
Q

Auteurs de la théorie quantitative de la monnaie

A

David Hume (XVIIIe), qui a introduit la dichotomie classique entre les variables nominales (unités monétaires) et les variables réelles (unités physiques).

Irving Fisher (formalisation de la théorie quantitative de la monnaie en 1911).

Milton Friedman (1912-2006, Prix Nobel en 1976).

57
Q

I. Théorie de la préférence pour la liquidité.

II. Aujourd’hui, l’offre de la monnaie est contrôlée en Europe par la BCE (instruments principaux : open-market, « refi » - taux de refinancement-, « RO » - refinancing operations).

La liquidité d’un actif est la facilité avec laquelle cet actif est converti en moyen d’échange. La monnaie étant l’actif le plus liquide, les facteurs qui déterminent la demande de monnaie sont :

  • Le niveau de revenu ;
  • Le niveau des taux d’intérêt.

→ il existe donc une demande spécifique de monnaie : le taux d’intérêt s’ajuste afin d’équilibrer l’offre et la demande de monnaie.

⚠️ Il s’agit d’une théorie alternative à la théorie des fonds prêtables (III), selon laquelle le taux d’intérêt résulte de l’ajustement de la demande et de l’offre de prêts.

A

I. Keynes, 1936, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie

III. Il s’agit d’une théorie ancienne et fort répandue ; elle fut professée, notamment par Wicksell, Fisher et Marshall. Mais c’est dans les années 1937-1938 qu’elle fut exposée le plus rigoureusement, car Robertson et Ohlin la défendirent en tant qu’alternative à la nouvelle théorie keynésienne.

58
Q

I. Notion d’avantage absolu :

Productivité d’une personne, d’une entreprise ou d’une nation qui a besoin d’une plus petite quantité de facteurs de production pour produire un bien qu’une autre.

II. Ici, appliquée à l’échelle d’un pays.

A

Adam Smith, 1776, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations

59
Q

Sachant que :

taux d’intérêt nominal = taux d’intérêt réel + taux d’inflation

→ Lorsque la banque centrale augmente dans le long terme le taux de croissance de l’offre de monnaie, le taux d’inflation et le taux d’intérêt nominal sont plus élevés ;

→ le taux d’intérêt nominal s’ajuste à l’inflation anticipée.

A

Irving Fisher (Effet), 1930, The Theory of Interest

60
Q

I. A. En Grande-Bretagne, en 1780 : la malnutrition touche une personne sur cinq, la rendant inapte au travail.

De 1775 à 1975 : la ration calorique moyenne augmente de 26 %, tandis que la taille moyenne des hommes augmente de 10 centimètres.

II. L’amélioration de l’alimentation compte pour 30 % dans la croissance du revenu par tête en Grande-Bretagne sur la même période.

A

Robert Fogel, 2004

(historien, prix Nobel d’économie avec Douglas North en 1993)

61
Q

Critique de la croissance démographique :

1° progression géométrique de la population c/ progression arithmétique des moyens de subsistance ;

2° parabole du banquet.

A

Thomas Malthus, Essai sur le principe de population, 1798

62
Q

I. Les déterminants les plus importants de la croissance sont :

1° Le revenu initial ;

2° L’investissement ;

3° La croissance démographique ;

4° L’espérance de vie.

II. Les déterminants suivants semblent également importants :

1° Le niveau d’inflation ;

2° Le niveau d’endettement ;

3° L’ouverture économique.

A

FMI, Mirestean et Tsangarides, 2009

63
Q

Les biens communs revêtent des caractéristiques qui rendent difficile de les protéger :

1° Il est coûteux d’attribuer des droits de propriété : par exemple, des droits sur l’océan ;

2° Ils sont rivaux : les poissons pêchés en mer diminuent le stock disponible pour les autres pêcheurs, voire les stocks futurs.

A

Garrett Hardin, La tragédie des Communs, 1968

64
Q

Théorie néoclassique de la répartition

« en concurrence parfaite, les facteurs de production sont rémunérés à leur productivité marginale »

A

John Bates Clark, 1899

65
Q

Dans une série d’articles, dans la lignée d’Herbert Simon.

I. L’heuristique d’ancrage :

La tendance des individus à se référer à des situations connues ou familières ou à prendre des décisions basées sur cet ancrage, ces référentiels pouvant être biaisés.

II. L’heuristique de disponibilité :

Les situations dans lesquelles les décisions sont basées sur des informations immédiatement disponibles, sans recherche de nouvelle information concernant une situation. Par exemple, une couverture médiatique importante.

III. L’heuristique de représentativité :

Les individus formulent des jugements sur la base d’informations stéréotypées. Les tatouages ou piercings peuvent par exemple conduire à juger négativement une personne.

A

Kahneman et Tversky, 1973, 1974

66
Q

Le jeu de l’ultimatum

I. Une première personne (joueur A) se voit attribuer une certaine somme d’argent (par exemple 100 euros), et doit décider quelle part elle garde pour elle et quelle part elle attribue à une seconde personne (joueur B). La seconde personne doit alors décider si elle accepte ou refuse l’offre. Si elle la refuse, aucun des deux individus ne reçoit d’argent.

II. Le modèle standard de l’Homo œconomicus postule que les individus poursuivent leur intérêt matériel individuel et agissent de manière rationnelle pour atteindre leurs objectifs. Dans un tel cas de figure, le joueur B devrait accepter toute offre supérieure à zéro de la part du joueur A, et le joueur A, anticipant la réponse du joueur B, devrait faire la plus petite offre positive possible, par exemple 1 euro.

III. En pratique, le joueur B refuse la majorité du temps.

A

John Harsanyi, 1961

67
Q

Théorie du Mozart

I. Plus une population est forte, plus la probabilité qu’il y ait un Mozart dans cette population, c’est-à-dire un génie ou un entrepreneur schumpétérien, augmente.

Par conséquent, plus les potentiels de croissance et de développement seront forts.

II. L’innovation peut donc résulter de la croissance démographique.

<em>“One can hardly imagine, I think, how poor we would be today were it not for the rapid population growth of the past to which we owe the enormous number of technological advances enjoyed today. . . . If I could re-do the history of the world, halving population size each year from the beginning of time on some random basis, I would not do it for fear of losing Mozart in the process</em>.”

A

I. Phelps, Population increase, 1968.

II. Michael Kremer, 1993, Population Growth and Technological Change

68
Q

Une assurance chômage généreuse et plus longue est plus susceptible de favoriser une période de travail plus longue, y compris si son effet direct est d’accroître la durée au chômage. Cette étude valide empiriquement la thèse selon laquelle une plus grande durée au chômage permet un appariement de meilleure qualité sur le marché du travail.

Alors que la plupart des études sur le rapport entre assurance chômage et emploi se concentrent sur ses effets directs, cette étude empirique étudiant un panel de ménages dans huit pays de l’Union européenne se concentre sur l’un de ses effets indirects, la durée d’emploi après une période de chômage, en raison d’un meilleur appariement. La période minimale envisagée est de six mois.

A

Tatsiramos, 2006, “Unemployment Duration and Subsequent Employment Stability”

69
Q

1° Les heures travaillées agrégées (une mesure du facteur travail) sont corrélées avec les variations de la production nationale ;

2° Si à une date donnée, le stock de capital est indépendant du PNB réel, ces deux variables redeviennent corrélées si l’on inclut un retard d’une année ;

3° Des trois facteurs affectant la demande agrégée : la consommation et l’investissement sont procycliques, tandis que les dépenses publiques ne semblent pas corrélées avec la croissance ;

4° Les importations et les exportations sont procycliques, avec un retard de six mois ;

5° Le travail et le revenu du capital sont fortement procycliques ;

6° M1 ne détermine pas le cycle économique (rien ne prouve qu’une augmentation de M1 dope la croissance) ;

7° Le crédit pourrait occuper un rôle important dans l’analyse du cycle économique ;

8° Le niveau des prix est contracyclique.

A

Kydland et Prescott, 1982 (conclusions)

70
Q

I. La fixation des taux d’intérêt pour les banques centrales en période ordinaire doit être fixée selon la règle suivante :

i = r + π + 0,5(π – π̇) + 0,5 (p – ṗ)

où i désigne le taux d’intérêt de la banque centrale, r le taux d’intérêt réel neutre, π le taux d’inflation, π̇ le taux d’inflation cible, p le niveau de production effectif réel et ṗ le niveau de production potentiel.

II. A. Elle a été formulée dans le but d’étudier « le rôle des règles de politique monétaire dans un monde où les formulations simples et algébriques de telles règles ne peuvent pas et ne devraient pas être appliquées mécaniquement par les décideurs ». En effet, cette règle ne doit pas être appliquée mécaniquement : toute décision d’une banque centrale doit toujours être explicitée et justifiée.

B. Elle doit être mise entre parenthèse en période de crise financière, afin de mettre en œuvre des approches plus pragmatiques.

A

Taylor (règle de), 1993

* Économiste de Stanford.

71
Q

La fixation des taux d’intérêt pour les banques centrales en période ordinaire doit être fixée de la manière suivante :

rnominal = rneutre réel + panticipée + 0,5y + 0,5 (ppcible)

où r désigne le taux d’intérêt de la banque centrale, p le taux d’inflation des quatre derniers trimestres et y l’écart entre le PIB effectif réel et le PIB tendanciel.

A

Taylor (1993) aménagé par Goldman Sachs (1996)

72
Q

Mise en évidence d’une relation linéaire empirique entre le taux de croissance (du PIB) et la variation du taux de chômage.

En dessous d’un certain seuil de croissance, le chômage augmente ; au-dessus de ce seuil, il diminue, à élasticité constante.

A

Okun (Loi d’), 1962

73
Q

I. A. Il est égal à la somme du taux d’inflation et du taux de chômage.

B. Plus il est élevé, plus le bien-être moyen des citoyens diminue.

II. A. Il s’est élargi ces derniers temps pour inclure d’autres indicateurs économiques, tels que les taux des prêts bancaires.

B. Ces derniers temps, l’étude de ses variations originelles est devenue populaire comme moyen d’évaluer la santé globale de l’économie mondiale.

A

Okun (indice de misère d’), 1968

74
Q

Concept de Niru (noninflationary rate of unemployment) revisité en Nairu (Non accelerating inflation rate of unemployment)

I. Il s’agit du « taux de chômage d’équilibre vers lequel le chômage converge, en l’absence de chocs d’offre temporaires, une fois que le processus d’ajustement dynamique de l’inflation est achevé » (OCDE).

II. Il permet deux mesurer deux éléments :

1° Le chômage structurel, qui est à peu près égal au Nairu ;

2° L’écart entre le taux de chômage effectif et le Nairu, qui donne une indication sur les futures évolutions du taux de chômage.

A

Modigliani et Papademos, 1975

James Tobin

75
Q

Sur le marché du travail, les employeurs peuvent avoir du mal à voir quels sont les meilleurs candidats à l’embauche.
Les meilleurs travailleurs peuvent signaler leurs talents aux entreprises en obtenant des diplômes universitaires. Le diplôme n’a pas de valeur intrinsèque.
Toutefois, cela ne marche toutefois que si le signal est crédible : si les travailleurs à faible productivité obtiennent facilement un diplôme, alors ils peuvent se prétendre efficaces.

A

Michael Spence, 1973, “Job Market Signalling”