Etudes 05a - Bénassy-Quéré Flashcards

1
Q

Bernard et Rey, 2017

A

I. Il est difficile de mesurer directement les effets des contrats aidés sur l’emploi et le chômage. Pour estimer plus précisément les effets des variations du nombre de bénéficiaires sur le chômage et l’emploi, on utilise habituellement des modèles calibrés, reposant sur une estimation de l’élasticité de la demande de travail à son coût. Plus le coût du travail est abaissé, plus le nombre d’emplois créés augmente.

II. A. Dans le secteur marchand, financer un emploi crée moins d’un emploi, car une partie des recrutements en contrat aidé correspond en réalité à des effets d’aubaine : l’employeur qui bénéficie de l’aide aurait embauché même en l’absence d’aide.

Ainsi, pour les emplois d’avenir marchands, dont le taux de prise en charge était de 35 %, un emploi d’avenir supplémentaire permettait une création nette de 0,15 emploi.

B. Dans le secteur non marchand, les employeurs sont supposés avoir une contrainte de masse salariale ; ils ont des besoins en emploi, mais ne les réalisent pas à cause de la contrainte financière. Ainsi l’effet emploi est beaucoup plus important que dans le secteur marchand : financer un contrat aidé permet de créer un emploi supplémentaire. L’effet emploi retenu correspond ainsi au taux de prise en charge financière par l’État, c’est-à-dire 0,7.

III. Parmi les embauches qui auraient eu lieu même en l’absence d’aide financière, les employeurs ont dans certains cas modifié le profil de la personne recrutée pour bénéficier de l’aide (« effet profil »). Globalement faibles, les effets profils sont davantage prononcés dans le secteur marchand et ont conduit au recrutement de personnes généralement plus jeunes, moins diplômées et moins expérimentées.

IV. En outre, l’aide conduit à avancer le calendrier des embauches.

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2
Q

Goldin et Katz, 2010

A

I. Il existe une « course » entre l’éducation, qui élève progressivement l’offre de travail qualifié, et la technologie, qui élève progressivement la demande de travail qualifié.

II. Si la seconde tendance est plus rapide que la première, la prime de qualification (écart de rémunération entre qualifiés et non qualifiés) augmente, car l’offre de travail plus qualifiée manque tandis que l’évolution technologique accroît la demande.

III. Dans ce cadre, un pays où le salaire relatif des moins qualifiés tend à baisser accuse probablement un retard dans son effort éducatif.

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3
Q

Autor, Levy et Murnane, 2003

A

Hypothèse de « routinisation »

I. L’adoption des technologies de l’information et de la communication (TIC) :

  • réduit la demande pour des tâches routinières et prévisibles qui peuvent être automatisées et exécutées par des robots ;
  • et augmente simultanément la demande des tâches non répétitives, analytiques et intellectuelles.

II. A. Le remplacement des tâches routinières concerne les travailleurs situés au milieu de la distribution des salaires comme les ouvriers qualifiés et les employés de bureau. Il augmente la demande en salariés très qualifiés qui occupent des emplois dans la tranche supérieure de la distribution des salaires (chefs d’entreprise, dirigeants, cadres et autres professionnels hautement qualifiés).

B. En même temps, la réduction de la demande d’emploi en salariés intermédiaires entraîne une augmentation mécanique de l’emploi dans les postes à bas salaire par la déqualification des travailleurs à salaire intermédiaire licenciés et par les changements d’opportunité d’emploi pour les jeunes arrivant sur le marché du travail.

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4
Q

Goos, Manning et Salomons, 2009

A

I. De 1993 à 2006, on a assisté à une polarisation du marché du travail avec, d’une part, une augmentation de l’offre de travail pour les hauts salaires et les cadres aussi bien que pour les travailleurs dans les services à la personne, et d’autre part une chute de l’emploi dans les professions à tâches répétitives de bureau ou de l’industrie manufacturière. Les travailleurs se concentrent de plus en plus, désormais, en haut et en bas de l’échelle des salaires.

II. Le modèle met en évidence le rôle du changement technologique, de la mondialisation, des institutions, mais le facteur le plus important reste l’hypothèse de routinisation développé par Autor, Levy et Murnane (2003).

III. La même tendance fondamentale se généralise dans les seize pays étudiés, en dépit d’importantes différences entre les pays :

  • dans la structure de leurs industries ;
  • dans la réglementation de leurs marchés du travail ;
  • dans leurs niveaux de croissance économique locaux.
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5
Q

Autor, 2015, “Why are There Still So Many Jobs ? The History and Future of Workplace Automation”

A

I. Le progrès technologique permet de réduire les emplois. En 1900, le secteur agricole employait 41 % de la main-d’œuvre américaine. En 2000, cette part s’était réduite à 2 %.

Pour autant, les deux derniers siècles d’automatisation, depuis la crise des Luddites, n’ont pas empêché le taux d’activité de croître, avec l’entrée des femmes sur le marché du travail.

II. Au-delà de la part des emplois qui pourraient disparaître du fait de l’automatisation des tâches, le principal problème tient à la polarisation du marché du travail.

Plutôt qu’une déformation générale en faveur du travail qualifié, on observe plutôt une polarisation du marché du travail en défaveur des qualifications intermédiaires :

  • le progrès technique favorise la création d’emplois peu qualifiés (typiquement chauffeurs livreurs et services à la personne) et d’emplois très qualifiés ;
  • au détriment des emplois de qualification intermédiaire (comptables, vendeurs, agents d’assurance).

Déjà observable, cette tendance devrait être amplifiée par les progrès de l’intelligence artificielle.

III. Toutefois, de nouveaux emplois moyennement qualifiés, combinant des compétences moyennes et spécialisées et n’étant pas remplaçables par des machines sans une chute de la qualité du travail rendu, peuvent également se développer dans les années futures : techniciens en radiologie, électriciens, plombiers, chauffagistes, etc.

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6
Q

Le Ru, 2016

A

I. Les théories néo-luddites les plus alarmistes, qui tablent sur la disparition d’un emploi sur deux dans les vingt prochaines années, raisonnent en termes de métiers et non de tâches.

Ainsi, l’industrie allemande, qui est une des plus robotisée au monde, emploie 100 000 salariés de plus qu’il y a vingt ans.

II. Le contenu des métiers évolue avec le numérique dans un sens qui les rend paradoxalement moins automatisables.

III. En adoptant une approche par compétences requises, seuls 15 % des emplois français sont susceptibles de faire l’objet d’une automatisation.

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7
Q

France Stratégie, 2016, « Quels leviers pour l’emploi ? »

A

En 2014 en France, 60 % des chômeurs au sens du BIT n’avaient pas dépassé le secondaire.

Pour rappel, c’était alors le cas de 23 % des 15-64 ans en France, contre seulement 10 % aux Etats-Unis et 9 % en Pologne.

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8
Q

Rapport Charpin, Commissariat général au Plan, 1993

A

I. Depuis 1991, le chômage ne cesse d’augmenter, touchant en 1993 plus de 10 % de la population active. La population active augmente de manière dynamique alors que, au regard de ses partenaires, la France crée moins d’emplois pour un niveau de croissance donné.

II. Le rapport met en évidence d’un problème spécifique au coût du travail au SMIC. Il propose une mesure générale de baisse du coût du travail prenant la forme d’une franchise de cotisations sociales sur les mille premiers francs de salaire mensuel (152 euros).

III. Comme il difficile d’isoler les seules catégories peu qualifiées, suivant les recommandations de ce rapport, seront régulièrement mis en place des allégements de cotisations sociales employeur sur les bas salaires durant les années 1990.

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9
Q

Bossler et Gerner, 2016

A

I. L’introduction en 2015 d’un salaire minimum fédéral allemand a donné lieu à controverses, mais il ne semble pas qu’elle ait nui à l’emploi agrégé.

II. Cependant, les premières évaluations indiquent qu’elle l’a réduit :

  • dans les Länder de l’Est, où la proportion de salaires inférieurs au nouveau minimum légal était sensiblement plus importante ;
  • ainsi que dans les entreprises faisant face à une concurrence intense.
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10
Q

Kramarz et Philippon, 2000

A

I. Étude empirique sur la relation entre chômage et salaire minimum en France.

II. Sur la période 1990-1998, l’élasticité de la demande de travail était à peu près égal à 1,5 : une hausse de 1 % du salaire minimum en France, induisait une augmentation de 1,5 points de la probabilité de perte d’emploi des salariés directement concernés*.

III. L’effet reste toutefois faible sur l’emploi global, les salariés au smic ne représentant qu’entre 3 et 4 % de l’ensemble des personnes en emploi.

* Cet ordre de grandeur été confirmé par des études ultérieures.

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11
Q

Card et Krueger, 1994

A

Recours à l’expérimentation « naturelle », par la méthode des « doubles différences ».

L’augmentation en 1992 du salaire minimum au New Jersey, alors que dans l’État voisin de Pennsylvanie, ce salaire minimum n’augmentait pas, a fait comparativement augmenter l’emploi dans les fast-food.

Des travaux ultérieurs ont généralisé cette analyse aux États-Unis (Dube, Lester et Reich, 2010).

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12
Q

Card et Krueger, 1997, Myth and Measurement : The New Economics of the Minimum Wage

A

Une série de constats empiriques contredit les implications du modèle classique du marché du travail, qui suppose que tous les travailleurs sont toujours payés à leur productivité marginale, en présence d’une hausse du salaire minimum :

  • Beaucoup de salariés dont le salaire était inférieur au nouveau niveau du salaire minimum n’ont pas été licenciés après la hausse de ce dernier ;
  • Même des salariés qui ne sont pas rattrapés par le nouveau salaire minimum voient, à la suite de la hausse de ce dernier, leur salaire augmenter.
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13
Q

Dube, Lester et Reich, 2010

A

Travaux généralisant l’analyse de Card et Krueger (1994) en exploitant un ensemble d’hétérogénéités entre États et comtés. Les hausses du salaire minimum aux Etats-Unis se sont faites sans dommage pour l’emploi.

⚠️ N.B. : tandis qu’en France, le Smic net est à 60 % du salaire médian, il est à 40 % aux Etats-Unis.

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14
Q

Cahuc et Carcillo, 2014

A

Synthèse de plusieurs études sur le rapport entre salaire minimum et demande de travail :

1° Les résultats trouvés par Card et Krueger (1994) peuvent être nuancés : ils peuvent varier en fonction du groupe de contrôle (en l’espèce, leur étude portait sur les fast-foods) ;

2° Confirmation des résultats de l’étude de Kramarz et Philippon (2001) : en France, une augmentation de 1 % du salaire minimum diminue la probabilité de conserver son emploi de 1,3 % pour les hommes, et de 1 % pour les femmes.

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15
Q

John Schmitt, 2013

A

I. Selon cette méta-analyse, une hausse du salaire minimum n’a pratiquement aucun effet perceptible sur l’emploi.

Passage en revue de 1500 études, dont la presque totalité concluent que l’effet d’une hausse du salaire minimum n’a presque pas d’effet sur l’emploi, les résultats se retrouvant dans une écrasante majorité autour d’une élasticité avoisinant zéro, avec un effet très légèrement négatif toutefois.

Ce résultat s’explique parce que le choc que représente une augmentation du salaire minimum ne représente qu’une part modeste de l’ensemble de leurs coûts. L’étude classique se focalise sur l’effet négatif de cette augmentation sur les revenus de l’employeur, mais ce dernier peut recourir à d’autres canaux d’ajustement.

II. Les hausses du salaire minimum ont en revanche un effet positif sensible sur le turnover des salariés, qui représente un autre coût pour les employeurs, en rendant plus facile le recrutement de nouveaux employés, en incitant ceux en poste à rester ou à augmenter leur productivité.

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16
Q

Abowd et al., 2000

A

I. Réplication des études françaises (Kramarz et Philippon, 2000) et américaines (Card et Krueger, 1994) en appliquant la même méthode aux données des deux pays :

Elle consiste à analyser à la fois les effets directs d’un changement du salaire minimum réel et les effets résultant des différents comportements des individus proches les uns des autres dans la distribution des salaires à la suite de ces hausses ou baisses du salaire minimum réel.

II. Elle confirme qu’une hausse du salaire minimum est beaucoup plus défavorable à l’emploi en France qu’aux Etats-Unis.

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17
Q

Nouveau et Ourliac, 2012

A

I. À partir des études disponibles, les auteurs ont conclu que les allégements de cotisations sociales antérieures à 1997 ont accru l’emploi de 200 000 à 400 000 unités, pour un coût net par emploi de l’ordre de 8000 à 28 000 €.

II. Les allègements de cotisation sociale sur les bas salaires peuvent avoir un effet positif sur l’emploi en raison de deux effets qu’elles peuvent entraîner :

1° Un « effet de substitution et d’assiette » : la baisse du coût relatif du travail par rapport au capital conduit à une nouvelle combinaison des facteurs de production favorable à l’emploi ;

2° Un « effet volume » : la baisse des coûts de production induit une baisse des prix de vente ainsi que des prix de consommation. Cela génère à la fois une hausse de la compétitivité à l’extérieur, une hausse du pouvoir d’achat à l’intérieur, ce qui stimule la demande et donc la création d’emploi.

III. Les effets des allégements de cotisations sociales patronales sur l’évolution des salaires sont a priori ambigus :

  • La baisse du chômage ainsi que le partage du surplus entre salarié et employeur peuvent conduire à une hausse des salaires négociés ;
  • Inversement, la progressivité des taux de cotisation peut limiter la progression des salaires, en rendant plus coûteuse pour l’employeur l’augmentation de salaire avec les gains de productivité.

⚠️ Les études empiriques existantes ne permettent pas de conclure à l’existence d’effets significatifs de « trappe à bas salaires ».

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18
Q

Koléda, 2015

A

I. Critique des baisses de charges ciblées sur les bas salaires (baisses de charges Juppé, Pacte de responsabilité 2015) qui ont peu aidé la compétitivité du secteur manufacturier exportateur. Ces entreprises emploient en effet moins de travailleurs peu qualifiés à bas salaires et leur compétitivité-coût ne serait donc pas améliorée par ce type de baisses de charges.

II. Des allégements de cotisations sociales sur le travail qualifié devraient être plus favorables à l’emploi que ceux sur le travail non qualifié.

⚠️ Cette thèse est répandue dans les milieux industriels, qui mettent en avant un effet de compétitivité. Ce fut l’argument principal sous-tendant l’extension en avril 2016 du Pacte de responsabilité au-delà de 1,6 SMIC et jusqu’à 3,5 SMIC dont le fondement se trouvait dans le rapport Gallois.

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19
Q

Malinvaud, 1998, Les cotisations sociales à la charge des employeurs : analyse économique

A

I. Rapport rendu sur les modifications possibles de l’assiette des cotisations sociales. Or, en la matière, il n’y a pas d’« assiette miracle » :

  • la masse salariale augmente aussi vite en tendance que la valeur ajoutée ;
  • toute modification des modes de financement de la sécurité sociale ont pour effet de faire payer par le travailleur le coût de la protection sociale.

II. Toute augmentation de salaire, parce qu’elle induit une augmentation du taux de cotisations sociales, est de fait « taxée ». Une trop forte progressivité des cotisations sociales peut conduire à la formation de trappes à bas salaire : elle découragerait les employeurs d’augmenter leurs salariés et ces derniers de se former en rendant plus difficile la valorisation de cet investissement.

⚠️ N.B. : selon les auteurs du BQ, l’existence des trappes à bas salaire n’est pas démontrée empiriquement.

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20
Q

Carbonnier et al., 2015

A

Les politiques socio-fiscales d’allégements sur les bas salaires :

  • auraient permis la survie de certaines entreprises à faible productivité et positionnées sur des produits de médiocre qualité ;
  • décourageant ainsi la réallocation des facteurs de production vers les entreprises les plus performantes ;
  • et perpétuant une orientation défavorable de l’appareil productif vers des emplois pour lesquels la France n’a pas d’avantage comparatif.
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21
Q

Card, 1990

Cf. Borjas (2015), et Clemens et Hunt (2017)

A

I. L’arrivée des immigrés cubain en Floride, en avril 1980 (« Exode de Mariel ») a augmenté de 7 % la population active à Miami, et davantage si l’on considère le marché des travailleurs non ou peu qualifiés.

II. En effectuant une comparaison avec des villes « témoins », il est relevé que le taux de chômage des travailleurs en place, aussi bien noirs que blancs, n’a pas été durablement affecté.

Cette hausse a été résorbée en l’espace d’un an du point de vue de l’emploi local, sans effet négatif sur les salaires des travailleurs peu qualifiés, y compris les Cubains arrivés avant l’exode de Mariel.

II. La capacité d’absorption du marché du travail de Miami peut s’expliquer par l’existence de vagues précédentes de migrants, qui ont spécialisé ce marché dans l’emploi peu qualifié.

Par ailleurs, on constate une baisse de migration (en provenance des États-Unis comme de l’étranger) à Miami, qui peut également être un facteur explicatif, avec un déplacement ailleurs qu’à Miami de la destination d’autres populations migrantes.

22
Q

Dubois et Koubi, 2016

A

I. La réforme des retraites de 2010 en France a procédé à un relèvement de 2 ans en seulement 5 ans de l’âge d’ouverture des droits (de 60 à 62 ans).

Elle entraîné une hausse du taux d’activité des personnes de 60 ans (+24 points pour les hommes, +22 points pour les femmes), qui s’est répartie en 2/3 d’emploi et 1/3 de chômage.

Il y a donc eu, à court terme, une hausse simultanée du taux d’emploi et du taux de chômage des seniors.

II. Par ailleurs, les comportements avant 60 ans peuvent aussi avoir été affectés par un effet « horizon » : les personnes adaptent en partie leurs comportements en fonction de la distance à laquelle ils se trouvent de l’âge normal de la retraite. On parle d’effet horizon lorsque le décalage de l’âge d’accès à la retraite entraîne un décalage similaire de l’ensemble des transitions de fin de carrière.

23
Q

Boeri, Garibaldi et Moen, 2016

A

La réforme « Fornero » de 2011 en Italie a relevé l’âge de retraite des travailleurs sans transition.

Les entreprises les plus touchées par cette mesure ont réduit l’embauche de jeunes, ce qui montre qu’il y a des effets de court terme des mesures de report de l’âge à la retraite. Sur 150 000 emplois perdus chez les 18-24 ans dans les années qui ont suivi la grande récession, 36 000 sont attribuables à cette réforme.

24
Q

Anne et L’Horty, 2002

A

I. Comparaison dans dix villes françaises, au début des années 2000, du revenu net d’un ménage payé au SMIC et des transferts sociaux dont il bénéficiait s’il ne travaillait pas. Étaient pris en compte :

  • Les transferts locaux (logement, restaurant scolaire, crèche, etc.) ;
  • Les transferts nationaux (revenu minimum d’insertion, allocation sous conditions de ressources).

II. → Dans le cas d’un couple avec deux enfants, le cumul des aides nationales et locales aboutissait au début des années 2000 à un revenu net de 19 200 € par an pour un ménage sans revenus d’activité. Pour obtenir par le travail un revenu identique, ce ménage aurait dû dégager un revenu d’activité d’au moins 15 550 €, soit un cumul à deux de 44,5 heures par semaine au SMIC.

⚠️ L’accès à un emploi à temps complet au smic conduisait donc à une perte de revenu pour tous les ménages ayant au moins un enfant.

25
Q

Clark et Oswald, 2002

A

Enquête auprès de 7 000 ménages britanniques dans les années 1990, montrant sans ambiguïté que le passage du chômage à l’emploi améliorait un indice de bien-être, noté sur 36, de 2,6 points, tandis que le passage de l’emploi au chômage le dégradait de 1,7 point.

En comparaison, un mariage améliorait le bien-être de 0,3 point et un divorce le dégradait de 1,5 point.

Enfin, une variation du revenu était sans effet sensible.

26
Q

Malgouyres, 2016

A

Quelle que soit la cause de leur disparition ou de leur création, les activités exposées jouent fortement sur l’évolution de l’emploi local.

Les coefficients estimés supposent que chaque emploi détruit dans le secteur manufacturier par les délocalisations en Chine a induit la destruction en France, entre 1995 et 2007, de 1,5 emploi supplémentaire au niveau local. Selon d’autres études, le coefficient varierait de 0,6 à 1,5 en France.

A l’inverse, les bassins d’emploi locaux portent très longtemps la trace des sinistres industriels.

→ L’emploi exposé exerce un effet d’entraînement sur l’emploi abrité, mais la relation opposée n’est pas observée.

27
Q

Flamand, 2016

A

Entre 2006-2007 et 2008-2009 (avant/après la crise) :

  • Le taux de perte d’emploi des CDI est passé de 1,4 % à 2,2 % pour les CDI ;
  • De 12 % à 26 % pour les intérimaires.

⚠️ L’instabilité n’est pas réservée aux seuls salariés en contrats à durée limitée → elle peut aussi toucher des personnes en contrat à durée indéterminée. Sur ce point, l’auteur parle de « déstabilisation des stables ».

28
Q

Beuve, Paris et Schurich-Rey, 2017

A

I. La plupart des économistes s’accordent sur les effets distributifs de la protection de l’emploi : pour les salariés qui en bénéficient, elle diminue le risque de perte d’emploi, mais l’augmente pour ceux qui n’en bénéficient pas.

II. L’affirmation exacte proposée à un panel d’anciens contributeurs aux analyses du CAE était ici :

« La protection élevée contre les licenciements nuit à l’emploi des jeunes en CDI. »

29
Q

Scarpetta et Tressel, 2004

A

I. Étude empirique portant sur 18 pays de l’OCDE.

II. A. Une protection élevée de l’emploi, induisant pour les employeurs des coûts particulièrement élevés d’embauches et de licenciements, conduisent à un comportement spécifique des entreprises :

1° Les entreprises chercheront à élever la productivité de leur facteur travail en formant leurs employés plutôt qu’en modifiant leurs effectifs par des licenciements et des embauches ;

2° Cependant, l’efficacité de cette stratégie dépend de la coordination entre les entreprises, notamment en offrant des salaires similaires à compétence égale, sous peine d’introduire un comportement de passager clandestin, où certaines entreprises laisseront les autres dépenser pour la formation d’employés qu’elles recruteront ultérieurement.

B. Cette protection élevée de l’emploi élève le coût anticipé de l’échec pour les entreprises innovantes, qui sont celles qui ont le plus besoin de renouveler leur force de travail après l’introduction d’innovations technologiques.

III. → Les restrictions à l’emploi incitent à l’innovation au sein des entreprises existantes, plutôt que par des mécanismes schumpétériens de « destruction créatrice ».

30
Q

Krebs et Scheffel, 2013

A

I. A. La réforme Hartz IV, qui comportait une réduction significative de l’indemnisation des chômeurs de longue durée, a réduit le taux du chômage structurel de 1,4 point.

B. Les réformes Hartz I à III l’ont abaissé de 1,5 point.

II. Ces réformes ont joué un rôle important dans les bonnes performances du marché du travail durant la Grande récession.

31
Q

Dustmann et al., 2014

A

I. A. De 1998 à 2005, la croissance allemande stagne à 1,2 % annuel, avec une récession en 2003. Le chômage atteint 11,1 % en 2005.

B. Dans les années qui suivirent, le chômage baissa, n’augmentant presque pas durant la Grande récession. En 2011, la balance commerciale de l’Allemagne atteignait 1 758 Md$.

II. A. L’effet des réformes Hartz est surestimé.

B. Ce sont plutôt les institutions du marché du travail allemand et la réaction endogène du système de négociation collective, d’une grande rapidité et flexibilité face à la crise, qu’il faut créditer du mérite d’avoir favorisé le redressement allemand.

32
Q

Dormont, Fougère et Prieto, 2001

A

I. A. Le système d’indemnisation du chômage en vigueur avant 1992 en France ne comprenait qu’un seul palier : une allocation de base, versée pendant 14 mois, suivie d’une allocation de fin de droits faisant décroître subitement et fortement l’indemnisation.

B. Ce mécanisme incitait très significativement à la reprise d’emploi à l’approche de la date butoir, et ceci d’autant plus que le salaire antérieur était élevé.

II. L’étude d’un échantillon statistique de bénéficiaires d’allocations de chômage permet de constater que le passage à une dégressivité par paliers en 1992 a éliminé cet effet et lissé les sorties du chômage, augmentant les chances d’y rester.

33
Q

Fougère, 2000

A

Des expérimentations contrôlées aux États-Unis et d’autres programmes menés en Europe ont conduit aux conclusions suivantes :

1° Les vérifications strictes des droits à l’indemnisation-chômage et le contrôle de l’activité des chômeurs n’ont pas d’effet significatif sur la réduction de la période de chômage, mais permettent seulement de réduire le nombre de demandes indues de droits ;

2° Un accompagnement individualisé des chômeurs, c’est-à-dire des conseils et aides personnalisés et un suivi renforcé permet :

  • de réduire significativement la durée du chômage ;
  • d’offrir à ses bénéficiaires l’accès à des emplois mieux payés (⚠️ ce qui est un indicateur de la qualité de l’appariement) ;
  • Cet accompagnement doit intervenir le plus tôt possible dans la période de chômage pour produire des effets.
34
Q

Visser, 2016

A

La Grande Dépression a conduit la Grèce, le Portugal et la Roumanie a substantiellement réduire, entre 2008 et 2014, le recours aux procédures d’extension (généralisation à tous les salariés d’une branche des dispositions d’un accord conventionnel).

Cette évolution est en cohérence avec les recommandations du FMI et de la commission européenne qui privilégient la décentralisation de la négociation collective.

35
Q

Gautier, 2017

A

I. La fixation des salaires en France est régulée par un système institutionnel où coexistent un salaire minimum national fixé par le gouvernement, des accords de branche et des accords d’entreprise.

Les accords de branches ont longtemps été dominants, et ils définissent encore au total 60 000 minima, qui ont valeur légale compte tenu du fait que les accords de branche sont systématiquement « étendus » à toutes les entreprises par le ministère du Travail.

II. Dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou l’Espagne, les entreprises peuvent décider de déroger aux accords de branche.

III. Les minima de branche jouent un rôle important dans les politiques salariales et influencent le smic via l’indexation de celui-ci sur la moitié des gains de pouvoir d’achat du salaire de base.

36
Q

Deaton, 2013

A

I. La révolution scientifique et les Lumières ont engendré des améliorations en termes de santé et de bien-être largement sous-estimées par les données de revenus.

II. Pour autant, ces progrès se sont accompagnés d’inégalités, car tout le monde n’en a pas bénéficié, ce qui indique la complexité de l’interaction dialectique entre progrès et inégalités :

  • Avant les Lumières, élites aristocratiques et masses laborieuses ne se différenciaient guère en termes d’espérance de vie ;
  • Aujourd’hui, c’est la pauvreté qui reste le facteur premier des inégalités sanitaires.
37
Q

Blanchard et Wyplosz, Deux thèses hétérodoxes sur l’économie européenne,

Pisani-Ferry, Contrepoint (même publication)

2004

A

I. Selon le premier auteur, la différence de PIB par habitant entre les États-Unis et l’Europe ne reflète pas une performance économique insuffisante de la zone euro.

Les productivités seraient comparables, mais la différence de PIB s’expliquerait une « préférence pour le loisir » des Européens :

Tandis que les Américains auraient choisi d’allouer leurs gains de productivité à leurs revenus, les Européens les auraient alloué à leurs loisirs, en choisissant de travailler moins longtemps.

⚠️ Cette analyse est contestée par le troisième auteur, appelé à commenter les deux autres :

La productivité européenne peut être surestimée parce qu’une partie importante des personnes faiblement qualifiées, à faible productivité, est exclue du marché du travail.

II. Pour le second auteur, malgré l’existence d’un processus d’intégration économique très avancé et unique au monde, l’Europe demeure encore une collection d’exceptions nationales qui empêchent toute généralisation excessive. À l’idée d’une Europe au marché du travail uniformément rigide, il oppose l’extrême flexibilité du marché britannique ; à celle d’un choix à faire entre protection sociale et compétitivité, il oppose l’ensemble de l’Europe du Nord. Pour lui, l’avancée de l’intégration européenne ne résoudra pas mécaniquement les problèmes de chaque État en l’absence d’arbitrages nationaux.

⚠️ Pour le troisième auteur, le fond de l’affaire réside dans l’absence de choix fait entre deux modèles : celui d’une souveraineté collective appuyée par des moyens incitatifs (budget européen), celui d’un modèle concurrentiel où les plus dynamiques tireraient les autres vers le haut.

38
Q

Solow (résidu de), 1956

A

La productivité globale des facteurs désigne l’augmentation de l’efficacité des deux facteurs de production combinés – capital et travail.

Elle correspond donc à la part de la croissance qui, ne s’expliquant pas par l’accumulation de capital ou par l’augmentation des heures travaillées, leur est exogène : c’est le résidu de Solow.

39
Q

Alwyn Young, 1992, « A Tale of Two Cities »

A

La croissance rapide en Asie de l’Est dans les années 1990 s’expliquerait par une accumulation de capital encouragée par une politique colbertiste (taux d’intérêt très bas, politique industrielle volontariste, etc.).

Tandis que Hong Kong réussit à maintenir une progression rapide de la PGF, grâce à sa politique de laisser-faire, Singapour, par sa politique dirigiste, a vu sa croissance similaire se fonder sur une accumulation de capital productif.

40
Q

Krugman, 1994

A

Le « miracle asiatique » est le fruit de la « transpiration », pas de « l’inspiration » :

C’est-à-dire de l’accumulation de capital, de l’augmentation de la participation et de la qualification de la force de travail, plutôt que d’une amélioration de la productivité.

⚠️ Cette critique élude cependant une question cruciale : comment les pays d’Asie ont-ils pu mobiliser autant de ressources productives ?

41
Q

Iwata, Khan et Murano, 2003

A

I. Revue du débat économique qui s’est tenu dans les années 1990 sur la croissance asiatique.

II. Les articles de Young (1992) et Krugman (1994) ont été critiqués par d’autres économistes qui ont mis en évidence un taux de croissance plus élevé de la productivité globale des facteurs à Singapour.

42
Q

Maddison, 2007

A

De la Préhistoire à la fin du Moyen-Âge, le revenu moyen dans le monde fluctue autour de 450 $ (2007) par habitant et par an.

Il passe à 650 $ annuels entre 1400 et 1800.

Décollant avec la révolution industrielle, il dépasse les 1500 $ à la veille de la première guerre mondiale.

En 2003, il atteint 6 500 $.

D’après les projections de l’auteur, le PIB par habitant moyen atteindrait 11 700 dollars en 2030.

43
Q

Mokyr, 2017

A

I. A. Une mutation des croyances a été opérée en Europe entre 1500 et 1700 : les hommes ont pris conscience qu’ils pouvaient utiliser la science pour contrôler leur destin mais aussi la Nature.

B. L’affirmation d’une culture européenne spécifique aurait été le facteur décisif des transformations économiques et sociales relevant de la révolution industrielle, expliquant la « la grande divergence » avec la Chine.

II. Des explications culturelles permettent ainsi de relier l’explosion de la croissance aux Lumières en Europe et à leurs deux piliers :

  • la compréhension de la nature (à la base du progrès technique) ;
  • l’idée que le pouvoir et le gouvernement doivent servir la société dans son ensemble.

Les synergies puissantes entre ces deux idées ont déclenché et soutenu l’explosion de la croissance. Le progrès est finalement devenu une valeur en soi.

44
Q

Gordon, 2016

A

I. Les progrès de productivité ne sont pas constants dans le temps.

La croissance exceptionnelle des années 1870 à 1970 (de 1,8 % de 1870 à 1920 puis 2,8 % de 1920 à 1970) doit être considérée comme une parenthèse de l’histoire humaine.

L’auteur observe une baisse tendancielle et progressive de la productivité globale des facteurs. La société américaine ressemblerait davantage à celle des années 1970 que cette dernière à celle des années 1920.

II. Préconisations diverses :

  • Augmentation de la progressivité de l’impôt pour les revenus les plus élevés ;
  • Augmentation du salaire minimum ;
  • Généralisation de l’éducation d’âge préscolaire ;
  • Maîtrise des coûts de la formation universitaire ;
  • Réduction des peines d’incarcération ;
  • Élargissement de la légalisation de la vente de drogue ;
  • Ouverture de l’immigration.
45
Q

Alvin Hansen, 1939 (“Economic Progress and Declining Population Growth”)

A

I. Introduction du concept de stagnation séculaire.

Elle se définit comme la concomitance d’une faible croissance et d’un faible effort de formation brute de capital fixe (ou investissement).

II. Son explication réside dans le ralentissement des opportunités d’investissement au sein de trois variables clés :

  • le progrès technologique et les innovations ;
  • la croissance de la population ;
  • l’exploitation de nouveaux territoires et de nouvelles ressources naturelles.

III. Loin des idées malthusiennes, l’accroissement démographique est un moyen d’influer sur la composition de la production à la fois :

  • via un canal direct (augmentation de la production et de l’investissement) ;
  • via un canal indirect (facilitation de l’innovation technologique).
46
Q

Larry Summers, 2014

A

I. Reprise du concept de stagnation séculaire.

Le constat est le même que celui d’Alvin Hansen (1939) : la croissance est faible, de même que l’inflation et le niveau d’investissement alors que l’épargne, excessive (qui ne peut donc être absorbée dans sa totalité par l’investissement), tire le taux d’intérêt réel à la baisse.

II. La stagnation séculaire désigne plusieurs points cardinaux sous forme d’objectifs devenus à un moment donné inatteignables pour une économie : une croissance économique garantissant un niveau d’emploi élevé et un niveau des prix maîtrisé, le tout dans un contexte de stabilité financière.

III. Ces facteurs déséquilibrants qui entretiennent la stagnation sont reflétés par une réduction du rôle de la productivité globale des facteurs dans une croissance qui peine donc à repartir, ce qui se répercute négativement sur la croissance potentielle.

IV. Dans ce contexte de baisse des taux d’intérêt nominaux et de difficultés d’ajustement à la baisse des taux d’intérêt réels (trappe à liquidités), le champ des possibles en matière monétaire pour contrer l’insuffisance de la demande agrégée apparait alors nettement restreint, risquant de rendre permanente l’atonie des économies industrialisées.

V. L’auteur défend une réponse par la politique budgétaire afin de pallier la pénurie d’investissement, en favorisant notamment l’investissement public comme soutien de la demande.

47
Q

Haskel et Westlake, 2017

A

L’importance croissante du capital immatériel pourrait aider à comprendre la dynamique potentiellement structurelle derrière la « stagnation séculaire ».

On peut identifier quatre canaux de compréhension de ce phénomène :

1° Les difficultés croissantes à correctement mesurer l’investissement via des actifs intangibles ;

2° La spécificité du capital immatériel a généré plus d’externalités ;

3° Le fait que cette spécificité a également exacerbé l’écart entre les entreprises à la frontière technologique de leur secteur et les autres ;

4° Des externalités décroissantes des actifs intangibles liées possiblement à la difficulté des nouvelles entreprises à s’approprier le capital immatériel ou à la nature de type « recherche de rente » d’une part des actifs intangibles.

48
Q

Paul David, 1990, « The dynamo and the computer »

A

Il a fallu longtemps pour que l’invention de l’électricité affecte (positivement) la productivité.

En étudiant l’introduction de l’électricité aux Etats-Unis, l’auteur montre que, pour qu’une usine profite au mieux de l’électricité, elle devait restructurer radicalement sa façon de travailler.

Le gain de productivité n’est apparu que dans les années 1920, soit quarante ans après l’apparition de la première centrale électrique.

49
Q

Jorgenson, Ho et Stiroh, 2008

A

I. Alors qu’une grande incertitude demeurait sur l’incidence de l’informatique sur la productivité depuis les années 1980, il faudra attendre 1995 pour que des gains apparaissent, plus de quarante ans après la première commercialisation d’un ordinateur (UNIVAC en 1951).

II. Entre 1995 et 2000 (avant le krach boursier de 2001-2002) :

  • les investissements dans les TIC ont contribué à 37 % de la croissance de la productivité du travail aux Etats-Unis ;
  • les industries TIC ont contribué à 58 % de la croissance de la PGF.
50
Q

Gordon, 2016

A

I. Les TIC suscitent un type d’innovations qui affectent beaucoup moins la productivité que les précédentes vagues d’innovations :

  • L’emploi global a été beaucoup plus lié au PIB qu’à l’informatisation ;
  • et, à l’exception de la fin des années 1990 où les investissements ont été massifs dans les matériels et équipements, les promesses de gains de productivité liés aux TIC n’ont pas été tenues.

II. L’auteur rejoint ainsi Daron Acemoglu et al. (2014), selon lesquels l’impact des industries ICT (Information, Communication et Technologie) sur la productivité n’est visible que sur les secteurs en question, qui ne représentent qu’une modeste part du PIB, mais non sur le reste de l’économie.