Etudes 03b - Bénassy-Quéré Flashcards
Garman et Kohlhagen, 1983
Mise en évidence de la volatilité implicite
I. A. La volatilité implicite mesure l’écart à la moyenne des mouvements de cours du risque d’un actif sur une période donnée.
B. Elle permet d’évaluer la valeur d’une option de vente ou d’achat de monnaie, qui s’accroît avec la volatilité (variabilité) du taux de change sur toute la durée de vie de l’option.
II. ⚠️ La valorisation du marché des options fournit donc un moyen de mesurer la volatilité des taux de change anticipée par le marché.
Bruno et Shin, 2015
La présence de dollars à l’actif et au passif du bilan des banques non américaines signifie que la politique monétaire américaine affecte les conditions de crédit dans d’autres pays que les États-Unis :
1° Lorsque la réserve fédérale baisse son taux d’intérêt, le crédit devient moins cher non seulement aux États-Unis, mais aussi dans les pays dont les banques s’appuient davantage sur un financement en dollar ;
2° Inversement, ces banques souffrent davantage d’une pénurie de financement lorsque le dollar s’apprécie, ce qui les conduit à réduire l’offre de crédit qu’elles apportent.
Gourinchas, Rey et Govillot, 2010
I. Selon les auteurs, les États-Unis bénéficient d’un privilège exorbitant*, l’émission d’un volume important d’actifs sûrs, liquides et faiblement rémunérés. Cette émission affaiblit considérablement leur contrainte extérieure.
II. Leur position extérieure nette s’est par ailleurs moins détériorée que ne le suggéraient les déficits commerciaux accumulés, du fait d’une rémunération de l’actif qu’ils détiennent supérieure à celle du passif.
III. ⚠️ Cette situation les conduit de facto à jouer un rôle d’assureur au niveau international :
Par temps calme, le pays perçoit un rendement net positif sur ses placements internationaux qui équilibre les intérêts sur sa dette ; mais en cas de crise, il subit une lourde perte.
* Terme employé en 1964 par Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’il était ministre des Finances, pour désigner le fait que la monnaie qu’emploient les États-Unis est également une monnaie de réserve mondiale : ils ne peuvent subir de déficit de la balance extérieure puisqu’ils payent leurs importations avec leur monnaie. Le terme prend ici un terme plus restreint.
Stoffels et Tille, 2007
I. La Suisse a enregistré des excédents persistants des paiements courants, compensés par des sorties de capitaux. Fin 2005, sa position nette extérieure s’élevait à 114 % de son PIB et était génératrice de revenus considérables.
II. Pourtant, les auteurs mettent en évidence un « découplage ». Cette position extérieure nette de la Suisse aurait dû augmenter bien davantage entre 1999 et 2006 :
1° Ses avoirs sont libellés en devises, tandis que l’essentiel de ses engagements sont libellés dans sa propre monnaie ;
2° L’appréciation du franc suisse a donc conduit a la forte dévalorisation de son actif à l’étranger, source du découplage.
Shambaugh, 2004
À partir d’un panel de 155 pays sur la période 1970-2000, confirmation qu’avoir simultanément un ancrage monétaire* et une parfaite mobilité des capitaux limite considérablement la marge de manœuvre de la politique monétaire.
Ce résultat est robuste :
- Quels que soient le groupe de pays et la période retenus ;
- Et quelles que soient la classification des régimes de change et les variables de contrôle utilisées.
* Un ancrage monétaire (en anglais « peg ») consiste, pour une Banque centrale, à instaurer un lien fixe entre la monnaie nationale et une devise étrangère ou un panier de devises étrangères, avec une possibilité de fluctuations très limitée par rapport à un cours central. La fixité des taux de change cherche généralement à recrédibiliser une monnaie nationale auprès des investisseurs, à limiter l’inflation et à tempérer les taux d’intérêt.
Rey, 2016
I. Selon l’autrice, le cycle financier mondial remet en cause le triangle d’incompatibilité de Mundell*.
II. La politique de la Réserve fédérale influence la politique monétaire dans les autres pays non seulement à travers ses taux d’intérêt, mais aussi via le canal du crédit mondial.
Ainsi, par exemple, lorsque la Fed baisse ses taux directeurs :
- la dépréciation du dollar réévalue les actifs libellés dans d’autres monnaies que le dollar, et donc le collatéral des emprunteurs des autres pays ;
- cette dépréciation augmente également le profit des banques internationales qui se financent en partie en dollar ;
- elle encourage enfin les investisseurs à prendre plus de risques.
* C’est-à-dire l’impossibilité d’avoir à la fois un régime de change fixe, une politique monétaire indépendante et une libre circulation des capitaux.
Obstfeld, 2009
I. A. Il existe une caractéristique fondamentale de la mobilité des capitaux, qui la distingue de la mobilité des biens : l’échange est intertemporel pour les capitaux.
B. Cette caractéristique implique des promesses qui peuvent être ou ne pas être honorées, en raison de l’asymétrie d’information, de l’aléa moral et de la sélection adverse qui en découlent.
II. Par conséquent, *l’ouverture financière* :
1° ne contribue pas nécessairement à la stabilité de la consommation, et ne stimule pas systématiquement la croissance du PIB ;
2° n’est pas une condition suffisante pour qu’un pays en développement attire des investissements étrangers, en particulier des flux de long terme.
Ostry et al., 2010, Capital Inflows - The Role of Controls (I)
Les contrôles sur les entrées de capitaux :
- même s’ils n’ont qu’un impact limité sur le volume des entrées et sur les taux de change ;
- peuvent modifier la composition des flux au profit des investissements à long terme.
Ostry et al., 2010, Capital Inflows - The Role of Controls (II)
La mobilité des capitaux devrait être la règle, mais :
- quelques contrôles à l’entrée peuvent s’avérer utiles pour réduire les risques d’instabilité financière ;
- lorsque les outils macro prudentiels ont été épuisés.
Ethier, 1973
I. Analyse fondée non pas, comme auparavant, sur l’étude des transactions d’origine commerciale ou financière, mais sur celle des échanges.
II. Cette analyse permet de mettre en évidence :
- l’aversion des entreprises pour le risque ;
- le fait qu’aucune entreprise ne se couvre entièrement contre le risque de change ;
- le fait que le risque de change réduit le volume du commerce : le risque résultant de la volatilité des taux de change peut faire obstacle au commerce international en constituant un coût de transaction additionnel.
Clark, 1973, “Uncertainty, exchange risk, and the level of International trade”
Modèle permettant de mettre en évidence d’une relation négative entre le risque de change et l’ouverture au commerce international :
1° Une entreprise dont l’activité consiste à vendre un bien unique à l’étranger, qu’elle produit sans consommation intermédiaire importée, va prendre sa décision de production sans connaître à l’avance la valeur du change ;
2° La variabilité de son profit repose alors entièrement sur celle du taux de change.
Hooper et Kohlhagen, 1978
I. Modèle d’offre d’exportations et de demande d’importations qui incorpore le risque de change et qui analyse son impact sur les prix et les quantités d’équilibre des biens échangés sur le marché.
La seule variable inconnue des producteurs et de leurs fournisseurs et clients est le taux de change.
II. Le modèle prédit que la volatilité du taux de change aura un impact négatif sur le volume des échanges, mais pas sur le prix d’équilibre, qui dépend du degré relatif d’aversion au risque des acteurs.
⚠️ De Grauwe (1988) critique la fonction d’utilité retenue par les auteurs, selon laquelle les producteurs sont absolument averses au risque.
Pindyck, 1991
Une incertitude accrue par rapport au taux de change retarde les investissements irréversibles des entreprises.
Demers, 1991, “Investment under uncertainty, irreversibility and the arrival of information over time”
I. Mise en évidence d’un effet d’« irréversibilité », qui est présenté comme une prime de risque.
II. Cet effet d’irréversibilité varie avec le niveau d’investissement et avec l’anticipation du niveau d’information à venir : dans ce cadre, la variabilité du taux de change a un impact sur l’investissement.
Taglioni, 2002
I. Les premiers modèles théoriques sur la relation entre volatilité du taux de change et volume du commerce sont relativement peu concluants.
II. Les vastes études empiriques menées par les universitaires et les économistes axés sur les politiques pour étayer les considérations théoriques livrent des données également ambiguës.
III. Selon l’auteur, « on suppose habituellement que l’effet défavorable de la volatilité des taux de change [sur les flux commerciaux], s’il existe, n’est assurément pas élevé ».
Coric et Pugh, 2010, “the effects of exchange rate variability on international trade : a meta-regression analysis”
I. « [E]n moyenne, la variabilité des taux de change exerce un effet négatif sur le commerce international. Toutefois, […] ce résultat est très conditionnel. [L]es effets moyens sur le commerce ne sont pas suffisamment robustes pour être généralisés à tous les pays ».
II. Ce résultat s’explique par les raisons suivantes :
1° La sensibilité des entreprises exportatrices aux fluctuations des taux de change est réduite par plusieurs facteurs :
a. instruments de couverture ;
b. présence d’intrants importés (compensant la variation du prix des exportations) ;
c. présence de l’entreprise sur le marché mondial (où s’annulent les mouvements de taux de change), la possibilité de libeller les factures en monnaie locale ;
d. capacité d’absorption dans les marges de profit, des pertes dues aux variations des taux de change ;
2° Les entreprises les plus sensibles ne sont peut-être pas les grandes, mais plutôt les petites ;
3° Les études empiriques tendent à constater un effet significatif surtout dans le cas du commerce avec des voisins proches, notamment lorsque les économies sont très intégrées.
Haile et Pugh, 2013, “The effects of exchange rate variability on international trade : a meta regression analysis”
Revue empirique de 89 études économétriques :
1° La volatilité du taux de change a un impact sur le commerce qui va de neutre à négatif ;
2° Les résultats présentés par la recherche varient beaucoup en fonction des méthodologies retenues.
Cavallari et d’Addona, 2013
La volatilité du taux de change a un impact négatif sur l’investissement direct étranger.
Qu’il s’agisse de volatilité nominale ou de volatilité réelle, celles-ci découragent fortement la décision de procéder à des investissements à l’étranger.
Aghion et al., 2009
Modèle étudiant la relation entre croissance et taux de change :
1° La volatilité du taux de change a un impact négatif sur la croissance ;
2° Plus un pays est financièrement développé, plus il a intérêt à adopter un taux de change flexible ;
3° Un pays dont le secteur du crédit privé n’est pas assez développé sera plus sensible aux chocs de changes et devrait donc préférer un régime de change fixe.
Mundell, 1961
Théorie des zones monétaires optimales (“A Theory of Optimum Currency Areas”)
I. Le choix du régime de change se fait en fonction d’une analyse coût (incapacité à réagir à un choc asymétrique) / bénéfice (diminution de l’instabilité des changes dommageable pour le commerce) :
- Le coût d’un taux de change fixe correspond à la perte de l’indépendance monétaire ;
- Le bénéfice d’un taux de change fixe résulte de la moindre volatilité d’échange et, dans le cas d’une union monétaire ou d’une dollarisation, d’une élimination des coûts de conversion.
II. La zone monétaire optimale est fondée sur la parfaite mobilité* des facteurs de production.
III. Une union monétaire induit des coûts économiques d’autant plus élevés que les économies participantes présentent entre elles des asymétries de structure ou de comportement.
* Selon McKinnon (1963), Mundell évoque une mobilité géographique, mais celle-ci peut également s’envisager entre secteurs de production.