Études 07 - Barfety Flashcards
La qualité des institutions judiciaires affecte la croissance, en assurant :
- Le respect de l’application des contrats ;
- La protection des droits de propriété.
Giacomelli et Menon, 2012
I. La période qui s’étend des années 1980 à la crise de 2008 a été marquée par une « Grande modération » du cycle et de ses composants :
- La croissance a été plus faible que dans la période dite des Trente Glorieuses et la productivité globale des facteurs a progressivement décliné ;
- La volatilité des taux d’intérêt et de cette croissance économique s’est également réduite au profit de cycles moins amples et plus longs.
II. Elle s’explique :
- Par les politiques macroéconomiques, notamment la politique monétaire au travers du lissage du cycle économique ;
- Par l’absence de chocs externes majeurs au sein des pays développés ;
- Par la fluidification des économies : gestion des stocks, numérique, meilleure allocation de l’épargne ;
- Par la concurrence mondialisée et la domination du secteur des services qui ont également tiré les prix à la baisse en réduisant la volatilité de l’inflation sur la période.
Stock et Watson, 2002 ; Bernanke, 2004
I. La théorie du capital humain analyse la relation causale entre éducation et salaires, dans le prolongement théorique de la tradition néo-classique.
II. L’individu étant un agent rationnel, il arbitrera entre gains présents ou gains anticipés supérieurs suite à une formation.
📚 L’hystérèse du chômage entraîne la dégradation du capital humain.
Becker, 1964
Les trois canaux de l’hystérèse du chômage :
- L’allongement de la durée du non-emploi ;
- La baisse de l’accumulation du capital physique ;
- La diminution de la négociation salariale.
Blanchard et Summers, 1986
Hypothèse de la stagnation séculaire :
- Se caractérisant par une baisse tendancielle du taux d’intérêt naturel (cf. Wicksell, 1898) ;
- Nuisant à la croissance de long terme, dans la mesure où les rendements des investissements se réduisent.
Hansen, 1939
I. La stagnation séculaire est une hypothèse de politique économique fondée sur un constat empirique.
II. La stagnation séculaire et la baisse tendancielle du taux d’intérêt naturel entraîne également, par construction, celle de la productivité globale des facteurs.
Bernanke, 2015
“The essence of secular stagnation is a chronic excess of saving over investment.”
Cohen-Setton, 2015
La croissance potentielle proche de 1 % interroge la capacité des économies avancées à retrouver les niveaux de croissance qu’elles ont connus précédemment, en raison notamment :
- Du vieillissement démographique incitant à l’épargne ;
- Du lent désendettement des agents économiques après la crise ;
- Des inégalités ;
- De l’insuffisante flexibilité des salaires.
Summers, 2013
Contrairement à ce qu’enseigne la théorie des cycles réels, le cycle pourrait influencer la productivité :
- Les récessions ont un impact sur la productivité du facteur travail ;
- La croissance économique a un impact sur les comportements d’investissement des entreprises ;
→ L’accommodement monétaire ou budgétaire devrait être maintenu, les gains de productivité étant influencés par la politique contracyclique.
De Long, 2018
L’épuisement du progrès technique ne permet plus de soutenir les gains de productivité nécessaires à la croissance de la PGF, conduisant à la réduction de la croissance potentielle.
Gordon, 2012
Les économies avancées se heurtent au coût marginal plus élevé de la croissance de la productivité, à mesure que celle-ci s’approche de la frontière technologique.
Aghion et Howitt, 2008
Proposition d’inclure d’autres indicateurs pour la croissance :
- Évolution des revenus ;
- Soutenabilité environnementale ;
- Consommation de loisirs.
Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, Rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi, 2009
La désinflation a également été constatée dans les pays ne disposant pas d’institutions monétaires solides indépendantes.
Rogoff, 2003
Lors de la Grande récession :
- Le taux d’intérêt naturel était à -4 % ;
- Contre un taux directeur à 0,1 % et une inflation à 1,8 % ;
→ Le taux d’intérêt réel était bien supérieur = nécessité de mesures non conventionnelles.
Taux d’intérêt réel : taux d’intérêt nominal moins le taux d’inflation.
Hall, 2013
Les politiques accommodantes post-crises tendent à prolonger la période de croissance faible, sur le modèle japonais des banques zombies.
Borio et Zabai, 2016
Le risque de scénario de banques zombies à la japonaise paraît plus limité en France.
BdF, 2016
Les politiques monétaires accommodantes favorisent le canal de la prise de risque, avec un possible retour des bulles financières et d’une nouvelle crise.
Borio, 2014
Permanence d’entreprises zombies en Europe → le capital n’est alors pas alloué aux entreprises productives.
Andrews et Petroulakis, 2019
À condition que l’environnement de marché soit suffisamment concurrentiel :
La réduction des spreads de crédit est positivement corrélée à la productivité.
Aghion et al., 2018
I. À terme, il semble que le maintien de taux durablement négatifs soit une source d’effets négatifs pour les secteurs bancaires et assurantiels.
II. Il existe un taux d’intérêt reversal (ou « taux d’inversion ») :
- Niveau en deçà duquel une baisse marginale des taux d’intérêt exerce un impact sur la rentabilité bancaire plus dommageable que l’effet bénéfique qu’elle exerce sur l’activité ;
- Il se traduit par une augmentation du taux d’intérêt pratiqué par les banques commerciales, qui cherchent à compenser leurs pertes.
Abadi, Brunnermeier et Koby, “The Reversal Interest Rate”, 2017
Théorisation du rôle de la politique budgétaire comme politique macroéconomique contracyclique :
Elle vise le pilotage du cycle d’activité.
Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936
La logique du qualitative easing est remplacée par celle du quantitative easing :
À propos de la situation de l’économie japonaise et de la politique de la banque centrale du Japon au début des années 1990.
Werner, 1995
I. L’accroissement des dettes publiques depuis les années 1970 ne réduit pas nécessairement l’espace budgétaire des économies avancées.
II. En effet, celles-ci bénéficient d’un niveau de taux de financement inférieur à celui de la croissance :
« r – g »
Où r est le taux d’intérêt moyen versé pour servir la dette,
et g le taux de croissance nominal d’une économie.
Blanchard, 2019
comp. Audition Sénat Blanchard, 2021
L’espace budgétaire d’une économie est apprécié en fonction du différentiel entre :
- Rendement du capital ;
- Taux de croissance ;
- Rendement de la dette publique.
⚠️ La prise en compte des engagements implicites des États (retraites, santé, prêts garantis) constitue un dernier axe d’appréciation de l’espace budgétaire disponible.
Reis, 2021
Une « économie de marché est une économie où les individus et les entreprises privées prennent la plupart des grandes décisions » :
- Le marché et le service public constituent deux mécanismes différents et complémentaires qui permettent de parler d’« économies mixtes » ;
- Les économies pures de marché n’existeraient pas, seule l’Angleterre du XIXe siècle s’en étant approchée.
Samuelson et Nordhaus, Économie, 2000
I. La méthode de calcul de l’endettement privé élimine les doubles comptes, y compris les consommations intermédiaires.
II. En appliquant au privé la méthode de calcul de l’endettement public, qui additionne transferts publics, investissements publics et intérêts de la dette :
Les dépenses privées dépasseraient 200 % du PIB.
Ramaux et Sterdyniak, 2017
Énonciation de la loi psychologique fondamentale :
« lorsque le revenu croît, la consommation aussi, mais dans une mesure moindre ».
Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936
La stabilité des taux, l’absence de frais de change et la stabilité économique en Europe :
- Devraient permettre une augmentation des flux financiers et commerciaux transfrontaliers ;
- Faire ainsi progresser le revenu par habitant.
Rapport Delors, 1989
I. Les effets du passage à l’euro sont relativement décevants en termes de commerce, de productivité et de mobilité du travail.
II. En réalité, il y a eu réduction des réformes structurelles au moment de ce passage.
FMI, Economic convergence in the Euro-area, 2018
I. La crise souveraine majeure qui a frappé l’Union économique et monétaire de 2010 à 2012 en a révélé les profonds déséquilibres.
II. Sa fragmentation financière risque d’en provoquer, à terme, l’éclatement.
Stiglitz, L’Euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, 2016
La zone euro présente les problèmes suivants :
- Les dysfonctionnements sont structurels : un taux de change et d’inflation unique ne peuvent convenir à 19 pays différents (nb: 20 depuis 2023) ;
- Une zone monétaire optimale est impossible.
Par exemple, pour des raisons démographiques :
- Ainsi + 200 000 personnes en France chaque année, - 200 000 en Allemagne, hors migration :
- Une France jeune nécessite des taux d’intérêt bas pour stimuler l’économie par l’investissement et des taux de change bas pour stimuler ses exportations ;
- La population âgée de l’Allemagne demande une monnaie forte et une faible inflation pour conserver épargne, retraites et pouvoir d’achat des seniors ;
- En raison des objectifs contradictoires des États membre, impossibilité de jouer sur le taux d’intérêt pour éviter les surchauffes ou rétablir le solde de la balance commerciale :
- Par exemple, si la balance commerciale française est déficitaire, tandis que l’allemande est excédentaire, une baisse du taux de change est difficile ;
- De plus, elle sera sans effet sur la balance commerciale française si la majorité des importations proviennent d’Allemagne.
Stiglitz, L’Euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, 2016
On peut conclure des épisodes grec, italien et espagnol :
- Le danger d’une dette libellée dans une monnaie qu’on ne maîtrise pas (nb: cf. également Eichengreen, Hausmann et Panizza, 2002) : les États-Unis ou les Chinois seront toujours libres de générer une plus grande quantité de leur propre monnaie;
- Le changement de nature de l’Union monétaire : les membres de la zone euro sont passés d’une relation de partenaires égaux à une relation entre créanciers et débiteurs.
Stiglitz, L’Euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, 2016
I. L’euro interdit de recourir :
- À la baisse des taux d’intérêt pour stimuler la consommation et l’investissement ;
- À la baisse des taux de change pour stimuler les importations.
II. La gouvernance budgétaire limite par ailleurs le recours aux politiques budgétaires.
Stiglitz, L’Euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, 2016
La comparaison des lissages budgétaires des chocs idiosyncratiques entre l’Union européenne et les États-Unis serait inappropriée, car ces derniers sont dotés :
- De mécanismes de transferts ;
- D’une langue unique ;
- D’une véritable mobilité du facteur travail.
Stiglitz, L’Euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, 2016
I. Les généralisations des politiques de désinflation compétitive des entreprises par la baisse des salaires constituent un jeu « perdant-perdant ». Ces stratégies conjointes :
- Se neutralisent mutuellement ;
- Poursuivent des objectifs de hausse des exportations dont les effets sont limités.
II. A. Menées conjointements dans la zone euro par plusieurs États membres, elles se neutralisent comme le ferait une stratégie de dévaluation compétitive de la monnaie.
B. Les effets recherchés sur la hausse des exportations ne viennent jamais :
- Les volumes exportés sont peu sensibles aux évolutions des coûts salariaux unitaires ;
- La baisse de la masse salariale assèche la demande de biens et services.
OFCE, 2014
Le modèle IS-LM-BoP (BoP : Balance of payments) constitue l’extension du modèle IS-LM dans une économie ouverte où la contrainte extérieure de la balance des paiements pèse sur le taux d’intérêt de l’économie nationale.
📚 I. A. La politique monétaire est dans ce cadre l’instrument de premier rang pour répondre à un choc symétrique frappant la zone monétaire.
B. Deux avantages en zone euro :
- Amélioration de la synchronisation des conjonctures en zone euro ;
- La baisse des taux d’intérêt induit également une dépréciation de la monnaie commune et donc une augmentation de la demande extérieure.
II. A. A contrario, la politique budgétaire constitue un instrument de second rang dans le modèle, une stimulation budgétaire se traduisant par :
- Une augmentation des taux d’intérêt ;
- Une appréciation de la monnaie commune.
B. Une intervention de la politique budgétaire ne se justifie que dans deux cas :
- Le cycle est de trop grande ampleur pour être absorbé par la seule politique monétaire : exemple de la crise de 2008 ;
- Un choc d’offre négatif provoque des effets récessifs et inflationnistes : la politique monétaire est alors en conflit d’objectifs.
Mundell, 1963 ; Fleming, 1962 (« Modèle de »)
Quatre critères établissent le caractère optimal d’une zone monétaire, en se substituant à la perte du taux de change comme instrument d’ajustement pour les économies de la zone :
- La mobilité du travail.
- Mundell, 1961
Quatre critères établissent le caractère optimal d’une zone monétaire, en se substituant à la perte du taux de change comme instrument d’ajustement pour les économies de la zone :
- L’intégration commerciale.
- McKinnon, 1963
Quatre critères établissent le caractère optimal d’une zone monétaire, en se substituant à la perte du taux de change comme instrument d’ajustement pour les économies de la zone :
- La symétrie des chocs, notamment au travers de la diversification de la structure commerciale.
- Kenen, 1969
Quatre critères établissent le caractère optimal d’une zone monétaire, en se substituant à la perte du taux de change comme instrument d’ajustement pour les économies de la zone :
- Les transferts budgétaires et financiers.
- Farhi et Werning, 2016
I. Le coût d’une dévaluation interne est sensiblement plus élevé que celui d’une dévaluation classique.
II. Cette étude empirique montre que l’ajustement interne est plus coûteux et moins rapide que l’ajustement externe, en s’appuyant sur la comparaison entre :
- Les dévaluations internes irlandaise et lettone ;
- Les dévaluations externes pratiquées en Argentine et en Islande, ces dernières ayant connue une solide reprise dans le respect du modèle de courbe en J.
CEPII, Peut-on dévaluer sans dévaluer ?, 2012
L’objectif principal de l’Eurosystème est de « maintenir la stabilité des prix » (cf. art. 127 TFUE) soit « un niveau d’inflation proche de, mais inférieur à 2 % à moyen terme ».
Conseil des gouverneurs de la BCE, 2003
I. Le Pacte de stabilité et de croissance a accru la soutenabilité des dettes souveraines au sein de l’Union économique et monétaire.
II. En effet, la réponse fiscale a été adaptée à l’évolution du niveau de dette :
Les États membres augmentent plus rapidement leur taux d’imposition en cas d’accroissement de la dette publique.
Berti et al., 2016
La complexité croissante du Pacte de stabilité et de croissance en mine la crédibilité.
Eyraud et al., 2017
Théorisation de l’Union bancaire, qui comprend au sens large :
- Trois piliers verticaux : mécanisme de surveillance unique, mécanisme de résolution unique, système européen de garantie des dépôts – SEGD ;
- Un pilier horizontal : le règlement uniforme – actes de droit dérivé adoptés par l’Union européenne.
Van Rompuy, 2012
La stabilité financière est un bien public mondial pur :
- Il est non rival : le bénéfice de la stabilité financière pour les agents ne prive pas les autres d’en bénéficier à leur tour ;
- Il est non exclusif : les agents engagés dans son maintien ne peuvent exclure de son bénéfice les agents qui refusent d’en payer le prix.
Kindleberger, 1986
I. L’instabilité financière relève à la fois d’un niveau microéconomique et d’un risque systémique :
Elle peut se répandre au point de nuire au fonctionnement même du système financier, de telle sorte que la croissance et le bien-être global en sont affectés.
II. L’instabilité financière peut également résulter du paradoxe de la tranquillité :
La stabilité financière est par essence productrice d’instabilité financière, en incitant les investisseurs à prendre des risques plus élevés.
Minsky, 1986
La stabilité financière implique la réunion de trois conditions :
- Le système doit être capable de transférer des ressources de manière efficace et régulière des épargnants vers les investisseurs ;
- Les risques financiers doivent être évalués et valorisés de manière suffisamment précise ;
- Un événement affectant un segment des marchés financiers ou un intermédiaire financier ne doit pas être de nature à empêcher, de manière systémique, le financement direct et indirect de l’économie.
Fell et Schinasi, 2005
« Paradoxe de la crédibilité » :
Les politiques monétaires crédibles ont limité l’inflation, maintenu des taux faibles et favorisé l’endettement et les phénomènes de bulles sur les prix d’actif.
📚 Dans les faits :
- Le ratio monnaie en circulation/PIB a augmenté d’un tiers dans l’OCDE entre 1997 et 2007 ;
- Dans un contexte de hausse de prix des actifs et d’un maintien de la hausse des prix à la consommation de 2 %.
Borio et Lowe, 2002
La titrisation a entraîné une baisse de l’aversion au risque des prêteurs :
- Le nombre de prêts hypothécaires acceptés a été multiplié par deux entre 1995 et 2006 ;
- La détérioration des critères d’attribution a été plus forte dans les régions où la part des prêts titrisés était la plus importante.
📚 Elle a également entraîné une déperdition d’information sur les risques de crédit, tout au long de la chaîne qui va de l’emprunteur initial aux acheteurs de crédits titrisés.
Dell’ariccia et al., 2008
I. Établissement, depuis 1913, d’une corrélation entre :
- La présence de déséquilibres importants des transactions courantes entre les principales économies ;
- La fréquence des crises financières.
II. Les déséquilibres en amont de la crise :
- Excédents de la Chine, de l’Allemagne et des pays exportateurs de pétrole qui financent les déficits des États-Unis ;
- Sont à la source des vulnérabilités du système monétaire international avant-crise.
Taylor, 2012
I. Le système monétaire international correspond à « un ensemble de règles qui contraignent, ou du moins influencent, les décisions des États en matière de régime de change, de politique monétaire et de réglementation des flux de capitaux ».
II. Il se définit par quatre éléments constitutifs :
- Les régimes de change ;
- Le régime de convertibilité des monnaies et la nature de la liquidité internationale ;
- Les règles et les mécanismes assurant la fourniture de la liquidité en cas de besoin ;
- La surveillance et la coopération monétaire.
McKinnon, 1993
(Définition)
I. L’objectif principal du système monétaire international est d’assurer la convertibilité des monnaies, nécessaires aux échanges commerciaux et financiers :
L’aversion au risque conduit à la contraction des échanges en cas de trop forte volatilité des taux de change.
II. Son objectif secondaire est de faciliter les ajustements face aux chocs asymétriques :
Le taux de change est une variable d’ajustement.
III. Enfin, il vise à stabiliser les anticipations de change, qui peuvent être à l’origine de crises financières :
En raison par exemple d’un « effet Dornbusch » (1976), c’est-à-dire d’un surajustement du change.
McKinnon, 1993
(Objectifs)
I. Une situation de désajustement peut constituer « un équilibre mutuellement bénéfique ».
II. Est qualifié de « Bretton Woods II » le système monétaire international de la fin des années 1990 et du début des années 2000, qui comprend :
- Un centre déficitaire : les États-Unis ;
- Une périphérie excédentaire : la Chine et les quatre dragons asiatiques – Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour.
Dooley et al., 2003
I. A. Le dollar a paradoxalement conservé sa place de valeur refuge, en confiant un rôle de banquier mondial aux États-Unis, en tant que :
- Créancier net en actifs risqués à long terme ;
- Débiteur net à court terme sans risques ;
B. Les États-Unis conservent donc leur « privilège exorbitant ».
II. Celui-ci s’accompagne d’un « devoir exorbitant » :
- Celui de prêteur en dernier ressort ;
- Ce qui renforce le caractère assurantiel des actifs américains.
Gourinchas, Rey et Govillot, 2010
I. Un bien a plus de chances d’être facturé en dollar, lorsque ses inputs le sont déjà.
II. Par conséquent, les biens manufacturés échangés entre pays tiers sont aussi facturés en dollars, sans implication des États-Unis dans l’échange.
Chung, 2016
Nouveau paradoxe de Triffin (1960)
I. Les investisseurs pourraient douter de la capacité des États Unis à tenir leur rôle de fournisseur de liquidités au reste du monde :
- Cette fois en raison d’une perte de confiance dans la valeur de la dette américaine ;
- Provenant du constat de la divergence entre la hausse constante de la dette américaine et de part décroissante de l’économie américaine dans l’économie mondiale.
II. Possibilité d’une fuite potentiellement abrupte des actifs liquides en dollars détenus par le reste du monde, vers une ou plusieurs monnaies alternatives.
📚 La dette des États-Unis s’élevait à 34 000 Md$ fin 2023, soit 124,2 % de son PIB.
Cependant, son PIB s’élevait à 27 360 Md$ la même année, soit 26 % du PIB mondial.
Gourinchas, Rey et Sauzet, 2019
Les économistes mercantilistes estiment que le commerce est un jeu à somme nulle.
📚 Au contraire, selon les économistes classiques, il y a un gain pour un pays à se spécialiser dans les tâches dans lesquelles il est relativement plus efficace.
Montchrestien, Traité de l’économie politique, 1615
Quatre critères établissent le caractère optimal d’une zone monétaire, en se substituant à la perte du taux de change comme instrument d’ajustement pour les économies de la zone :
- La mobilité du travail ;
- L’intégration commerciale ;
- La symétrie des chocs, notamment au travers de la diversification de la structure commerciale ;
- Les transferts budgétaires et financiers.
- Mundell, 1961 ;
- Mc Kinnon, 1963 ;
- Kenen, 1969 ;
- Farhi et Werning, 2016.
Théorie des avantages comparatifs
En situation de libre-échange :
- Chaque pays, s’il se spécialise dans la production où sa productivité relative est la plus forte, tire un gain de l’échange et accroît sa richesse nationale ;
- Même si l’un des pays concentre l’intégralité des avantages absolus, les autres pays ont toujours intérêt à l’échange, en raison des coûts d’opportunité.
📚 On peut toutefois noter que cette théorie néglige le rôle des économies d’échelle et des comportements stratégiques des entreprises.
Ricardo, Principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817
I. L’approche des avantages comparatifs de Ricardo est systématisée dans la théorie « HO(S) » des spécialisations à l’échange.
II. Selon cette théorie :
- Les pays abondamment dotés dans un facteur (relativement aux autres pays), moins coûteux, sont avantagés dans les productions incorporant intensivement ce facteur ;
- Chaque pays économise ses facteurs rares et chers en important les produits dont la production utilise intensément ces facteurs ;
- Il exporte des produits contenant des facteurs abondants chez lui.
⚠️ L’échange est d’autant plus intéressant que les différences de dotations de facteurs entre pays sont grandes.
III. Avec deux facteurs et deux pays, le modèle HO(S) prédit que l’ouverture au commerce doit engendrer une égalisation parfaite des prix des facteurs entre les pays.
📚 Dans la réalité, d’importantes différences de rémunérations persistent, pour plusieurs raisons :
- Importance des différences de dotation en facteurs ;
- Persistance de barrières aux échanges ;
- Différences de technologies entre pays.
📚 Le commerce international influe fortement sur la distribution des revenus, car les changements des prix relatifs des productions ont des effets importants sur les rémunérations relatives des facteurs de production.
Heckscher (1919) ; Ohlin (1933) ; (Stolper-Samuelson (1941))
I. Dans chaque pays, les détenteurs du facteur abondant gagnent à l’ouverture, alors que les détenteurs du facteur rare y perdent.
II. Ainsi :
- Dans les pays avancés, les travailleurs qualifiés et le capital sont gagnants, au détriment des travailleurs peu qualifiés, ce qui entraîne une montée des inégalités internes ;
- Dans les pays émergents, les travailleurs peu qualifiés doivent être gagnants.
📚 Dérivé du modèle HOS.
Stolper-Samuelson (Paradoxe de), 1941
I. Au contraire de la théorie HOS, les États-Unis participent à l’échange international en vue d’économiser leur capital et d’utiliser leur surplus de main-d’œuvre.
II. Le facteur explicatif pourrait être l’absence de prise en compte du capital humain dans le modèle HOS :
- Les États-Unis exportent non des biens utilisant un facteur moins abondant et moins bon marché qu’ailleurs (le travail) ;
- Mais des biens utilisant un facteur relativement plus abondant que ses partenaires.
📚 On assiste :
- À un essor du commerce intra-branche, plutôt qu’une spécialisation par pays : par exemple, dans l’Union européenne, l’ouverture commerciale a conduit à une similarité du commerce ;
- Toutefois, également à l’essor d’un intra-branche vertical (même produit, qualité différente) plutôt qu’un intra-branche horizontal (même produit, même qualité), ce qui réintroduit un élément de spécialisation des pays.
Leontief (Paradoxe de), 1953
Validation empirique de la théorie des avantages comparatifs dans une étude comparant les structures productives respectives de la Chine et de l’Allemagne :
- En 1994, la productivité relative d’un travailleur chinois était de 5 % de celle d’un travailleur allemand en moyenne, et de 20 % en particulier dans le secteur de l’habillement ;
- En se spécialisant dans le secteur de l’habillement, la Chine a abouti à une production neuf fois plus importante que celle de l’Allemagne dans ce domaine.
Rouen et Manyin, 2002