Etudes 02a - Bénassy-Quéré Flashcards

1
Q

Hicks, 1937, Mr. Keynes and the “Classics”

A

I. Inauguration de ce qui deviendra l’école de la synthèse (ou néokeynésianisme).

II. A. Proposition du modèle IS/LL*, qui intègre dans un environnement classique les enseignements de la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie publiée l’année précédente.

B. Ces travaux se concentrent en particulier sur le rôle des politiques monétaire et budgétaire sur le plein emploi.

* Investment-Savings/Liquidity preference

https://beraud.u-cergy.fr/index_fichiers/un.pdf

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2
Q

Hansen, 1949, Monetary Theory and Fiscal Policy ; 1953, A Guide to Keynes

A

I. A. Complément du modèle de Hicks (IS/LL) pour proposer le modèle IS/LM.

B. Il est souvent considéré comme à la base de la macroéconomie.

II. A. Dans ce modèle, on raisonne en économie fermée : les prix sont fixes et il n’y pas de commerce international.

B. La courbe IS représente l’ensemble des combinaisons de taux d’intérêt (i) et de niveau de production (Y) qui assurent l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché des biens et services.

𝐼𝑆 ∶ 𝑌 = 𝐶(𝑌,𝑖) + 𝐼(𝑌,𝑖)+𝐺

→ Elle est décroissante.

C. La courbe LM représente quant à elle l’ensemble des combinaisons de taux d’intérêt (𝑖) et de revenu (𝑌) qui assurent l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché de la monnaie.

𝐿𝑀 ∶ 𝑀s = 𝐿’(𝑌) + 𝐿’’(𝑌) + 𝐿’’’(𝑖)

→ Elle est croissante.

D. Au point d’intersection entre les courbes IS et LM :

L’économie est stable. Cette situation correspond à une situation d’équilibre général ;

2° Toutefois, elle n’est pas synonyme de plein-emploi : en effet, le niveau d’investissement découlant du taux d’intérêt d’équilibre n’est pas forcément suffisant.

http://public.iutenligne.net/economie/simonnet/politique_economique/documents/chapitre4/politique_budgetaire.html

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3
Q

Romer, 2000

A

I. Pour atteindre leurs objectifs, les banques centrales ne suivent plus une règle d’offre de monnaie, mais plutôt une règle de taux.

II. Ceci rend obsolète le modèle IS/LM :

1° La représentation des politiques monétaires doit s’effectuer en terme de taux ;

2° L’ajustement macroéconomique se réalise davantage au niveau du taux d’inflation que du niveau général des prix.

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4
Q

Ricardo, 1820, “Essay on the Funding System”

A

Principe de l’équivalence ricardienne

I. Étude du financement public d’une guerre par un gouvernement.

II. Le coût d’un financement public sur les revenus des ménages est totalement indépendant de sa nature, qu’il prenne la forme d’un emprunt ou d’un impôt :

1° En cas d’imposition, les agents doivent immédiatement y consacrer une partie de leurs revenus ;

2° Si le gouvernement se finance par des obligations, les agents épargnent en prévision des hausses d’impôts futures.

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5
Q

Barro (Effet Ricardo-Barro), 1974

A

I. A. L’effet des dépenses publiques sur l’économie est totalement indépendant de la nature que prend le financement des dépenses, entre un impôt, l’emprunt ou la création monétaire.

B. → Il s’agit dans tous les cas d’un impôt, au mieux différé :

1° Si l’imposition pour financer la politique de relance est immédiate, les agents doivent y consacrer une partie de leurs revenus ;

2° Si la politique de relance est financée par la dette publique, elle pousse les agents à épargner, en prévision de hausses d’impôts futures ;

3° Une politique de relance financée par la création monétaire pousse également les agents à épargner, en prévision de l’érosion future de la monnaie.

II. A. Dans ces conditions, la relance est sans effet sur la demande.

B. En effet, dès lors que les agents économiques se comportent de manière rationnelle, une politique de relance (distribution de revenus financée par la dette publique) ne les poussera pas à consommer, mais plutôt à épargner, en prévision de hausses d’impôts futures.

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6
Q

Mankiw, 2000

A

Les hypothèses de l’équivalence ricardienne, qui fondent la thèse de Barro (1974), peuvent paraître irréalistes, en raison de la nécessité de remplir les conditions suivantes :

Anticipations rationnelles : les agents économiques maîtrisent l’arithmétique et raisonnent à long terme ;

Dépenses publiques improductives : les biens publics produits sont sans impact sur l’utilité des consommateurs ou sur la productivité des entreprises ;

Absence de contraintes de revenu : les ménages peuvent épargner sans restriction, alors qu’en pratique, un ménage qui épargne est une exception ;

Horizon infini : prise en compte par les ménages de l’utilité des générations futures.

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7
Q

Alesina et Ardagna, 2010

A

Mise en évidence des effets de composition.

I. À taille donnée, les effets d’une hausse ou d’une baisse du déficit peuvent différer sensiblement :

1° selon qu’elle procède par la dépense ou la recette ;

2° selon la nature des dépenses et des recettes concernées.

II. Un ajustement budgétaire rapide et passant par une baisse des dépenses peut être compatible avec une croissance de la consommation privée et de la production.

⚠️ Cette conclusion est discutée par Guajardo, Leigh et Pescatori (2011).

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8
Q

Guajardo, Leigh et Pescatori, 2011

A

I. A. Les auteurs étudient plusieurs économies de l’OCDE au moyen d’une approche narrative (cf. Romer et Romer, 2010).

B. En isolant les mesures spécifiquement destinées à redresser les finances publiques, ils montrent que les consolidations sont, sauf rares exceptions, de nature à déprimer l’activité*.

II. A. En effet, l’intensité de la consolidation est mesurée par l’évolution du solde primaire ajusté du cycle.

B. Or, cette évolution ne reflète pas uniquement les mesures discrétionnaires visant à l’assainissement des finances publiques. Elle est aussi le résultat, par exemple :

1° De mesures restrictives prises en vue d’écarter le risque de surchauffe ;

2° De mesures de soutien prises au bout d’un certain temps pour limiter l’effet négatif d’une consolidation ;

3° Ou encore de l’évolution du prix d’actifs qui peut venir la gonfler (ou la déprimer) via les recettes d’impôts sur les plus-values ou via les conséquences d’un effet de richesse sur la demande interne et, en conséquence, sur les recettes d’impôts associées à cette demande.

C. → L’approche narrative des auteurs permet de surmonter ces difficultés en les écartant.

* Leurs estimations recoupent celles du FMI dans ses <em>pe</em><em>rspectives de l’économie mondiale 2010</em>.

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9
Q

Haavelmo (théorème de), 1945

A

I. Dans un cadre keynésien simple, une réduction simultanée des dépenses publiques et des impôts d’un montant donné réduit la production, tandis qu’un accroissement simultané des dépenses publiques et des recettes fiscales peut favoriser l’accroissement du revenu national.

II. Il repose sur plusieurs hypothèses strictes dont la validité empirique n’est pas évidente :

Le niveau d’investissement est supposé constant, ce qui implique qu’on rejette tout effet d’éviction et qu’on suppose que l’épargne des ménages n’a habituellement aucun effet économique positif sur la production, notamment via l’investissement ;

L’offre de travail est supposée constante : on n’envisage pas l’effet négatif d’une hausse d’impôt sur le travail fourni par les agents et donc sur la production ;

⚠️ Sur ces deux points toutefois, il est possible d’imaginer un accroissement supplémentaire de l’investissement tel que le multiplicateur final sera supérieur à 1 ;

L’hypothèse d’une propension marginale à consommer constante. Elle implique d’ignorer la possibilité que les nouvelles activités de l’État puissent contenir la fourniture directe de biens et de services, rendant une partie de l’ancienne consommation des ménages inutile (un agent à qui l’on fournit un logement social en échange de ses impôts n’a pas besoin de s’acheter un logement, il en a d’ailleurs moins les moyens compte tenu du niveau de la pression fiscale) ;

⚠️ Néanmoins, l’auteur introduit une propension à consommer fonction du niveau d’imposition dans les développements de son article ;

L’hypothèse d’une économie fermée. Elle est globalement caduque aujourd’hui : l’augmentation des dépenses publiques se traduit empiriquement le plus souvent par une hausse importante des importations.

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10
Q

Batini et al., 2012

A

Étude de l’effet des ajustements budgétaires aux États-Unis, en Europe et au Japon en périodes de récession et d’expansion :

1° Les multiplicateurs sont plus importants en période de récession qu’en période d’expansion ;

2° En phase d’expansion, les politiques de dépenses sont moins efficaces pour stimuler l’économie, conduisant plutôt à une hausse des prix ; les multiplicateurs de l’impôt peuvent être négatifs ;

Si une consolidation budgétaire est commencée en période de récession, elle peut prolonger celle-ci, particulièrement si elle consiste en une baisse de dépenses publiques et qu’elle est importante (les multiplicateurs sont supérieurs à 1 pour les chocs de dépenses et inférieurs à 1 - positifs à l’exception de celui de la France - pour les chocs d’impôts) ;

Une consolidation budgétaire graduelle, équilibrant baisse de dépenses et hausses d’impôts, augmente les chances de se traduire par une baisse du ratio dette/PIB ; une politique monétaire active visant la baisse du taux d’intérêt réel permettra alors d’alléger les effets négatifs de la consolidation budgétaire.

I. A. Étude de l’effet des ajustements budgétaires aux États-Unis, en Europe et au Japon en périodes de récession et d’expansion

B. Une consolidation graduelle et lisse est préférable à une stratégie trop rapide de réduction des déséquilibres budgétaires.

II. A. L’impact d’une consolidation fiscale est plus brutal si l’économie est en récession.

B. Selon les pays étudiés, la différence en termes de multiplicateur s’échelonnait de 0,5 à 2 :

Cela s’expliquait par le fait qu’en « temps de crise », de plus en plus d’agents économiques (ménages, entreprises) sont exposés à des contraintes de liquidité de très court-terme, entretenant la récession et empêchant la politique monétaire de fonctionner.

III. S’agissant des consolidations budgétaires commençant en phase d’expansion, la principale différence réside dans les multiplicateurs d’impôts qui peuvent être négatifs.

IV. A. Les multiplicateurs associés à des dépenses publiques sont plus hauts que ceux observés pour les impôts.

B. En récession, ils s’étendent, après un an :

  • De 1,6 à 2,6 en cas de choc de dépenses publiques ;
  • De 0,16 à 0,35 dans le cas d’un choc d’impôts.

C. En zone euro, par exemple, le multiplicateur sur un an était :

  • De 2,6 si les dépenses publiques étaient utilisées comme instrument de consolidation budgétaire ;
  • De 0,35 si l’on recourait aux impôts.
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11
Q

Batini et al., 2014 ; Mineshima et al., 2014

A

Synthèses des résultats sur le multiplicateur keynésien budgétaire en pratique

I. Les caractéristiques de l’économie affectent le multiplicateur budgétaire :

1° la rigidité du marché du travail l’affecte positivement ;

2° la taille de la sphère publique (pression fiscale), négativement ;

3° le niveau de dette publique, négativement ;

4° la taille de l’économie, positivement ;

5° le degré d’ouverture, négativement ;

6° la flexibilité du taux de change, négativement.

II. L’impact de la politique budgétaire varie selon les conditions économiques :

1° Aux États-Unis, le multiplicateur des dépenses budgétaires varie de zéro en période de forte croissance à 1,5 dans les années de récession (Auerbach et Gorodnichenko, 2012) ;

2° Le multiplicateur budgétaire est plus faible lorsque la situation des finances publiques conduit les agents économiques à penser que le remboursement de la dette publique va directement peser sur eux (Sutherland, 1997).

III. Le type de consolidation budgétaire retenu affecte le multiplicateur budgétaire :

1° pour des consolidations budgétaires fondées sur la baisse des dépenses, les effets négatifs sont moins marqués, voire inexistants (Alesina et Ardagna, 2010) ;

2° celles fondées sur des hausses d’impôt ont des effets négatifs (Alesina et al., 2017) ;

⚠️ Le III est discuté par Guajardo, Leigh et Pescatori (2011).

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12
Q

Kopits et Symansky, 1998

A

I. Identification de huit critères pour caractériser une règle budgétaire « idéale » :

1° Une définition claire ;

2° Des comptes publics transparents ;

3° La simplicité ;

4° La flexibilité ;

5° La facilité de mise en œuvre et la possibilité de sanctionner les écarts ;

6° La pertinence par rapport aux objectifs poursuivis ;

7° La cohérence avec les autres objectifs des règles de politique publique ;

8° L’accompagnement par d’autres politiques efficaces.

II. Exemples de règles budgétaires :

  • L’interdiction de financer la dette par de l’émission monétaire par la banque centrale ;
  • Le plafond de la dette publique fixé à 60 %.
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13
Q

Hayek, 1976, Denationalization of Money - The argument refined

A

Proposition d’une régulation de l’offre de monnaie par le marché.

L’auteur s’appuie sur les expériences de free banking en Ecosse au XVIIIe siècle et aux États-Unis de 1836 à 1866.

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14
Q

De Grauwe et Ji, 2013

A

I. A. L’interdiction faite à la BCE de monétiser en dernier ressort la dette des États membres de la zone euro rend la valeur des obligations instable, et ouvre la porte à des crises auto-réalisatrices.

B. En effet, si les marchés intègrent que la dette va continuer à augmenter malgré la consolidation budgétaire, ils vont demander une prime de risque plus élevée.

II. De fait, en 2010 et 2011, les écarts de primes de risque (spread) n’ont pas diminué avec la mise en œuvre de politiques budgétaires : en réalité, le rapport de causalité entre hausse des taux et consolidation budgétaire fut plutôt inversé.

⚠️ La BCE répondra à cette problématique avec la mise en œuvre des opérations monétaires sur titres (OMT - Outright monetary transactions - proposition de procéder à des rachats illimités de dettes des pays de la zone euro ayant du mal à se financer sur les marchés) à partir du 6 septembre 2012, suivant de près le “whatever it takes” du président de la Banque centrale, Mario Draghi, le 26 juillet 2012.

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15
Q

Buchheit et al., 2013

A

En cas de restructuration de la dette d’un État, le cadre institutionnel doit être conçu de façon à trouver un juste équilibre entre l’intérêt de ce dernier et celui des prêteurs :

Une restructuration trop coûteuse pour le pays débiteur implique des pertes de bien-être pour ses citoyens et l’incite à différer cet événement ;

Une restructuration trop facile incite les États à s’endetter et les prêteurs à demander des primes de risque élevées.

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16
Q

Coenen et al., 2012, Effects of Fiscal Stimulus in Structural Models (I)

A

La réaction de la politique monétaire affecte fortement le multiplicateur budgétaire :

  • Le multiplicateur est significativement plus élevé lorsque la politique monétaire est totalement accommodante (= pas de changement de taux directeur nominal) ;
  • Il est moins élevé lorsque la politique monétaire répond de façon endogène à l’action budgétaire (= la banque centrale élève son taux d’intérêt, ce qui contrebalance une partie de la relance).
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17
Q

Coenen et al., 2012, Effects of Fiscal Stimulus in Structural Models (II)

A

Le multiplicateur de dépenses moyen est proche de l’unité dans les grandes économies modérément ouvertes.

Ainsi, aux États-Unis, par exemple :

Dans le cas d’une augmentation temporaire de l’investissement public avec une réaction endogène de la politique monétaire, il varie de 0,9 à 1,3.

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18
Q

Alesina et Ardagna, 1998

A

Une période de consolidation budgétaire est :

  • une année où le solde primaire corrigé des variations cycliques s’améliore d’au moins 2 points de PIB ;
  • ou une période de deux années consécutives où il s’est amélioré d’au moins 1,5 point du PIB chaque année.
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19
Q

Perspectives économiques de l’OCDE, juin 1996

A

« un effort d’assainissement budgétaire est jugé important s’il se traduit par une amélioration du solde financier structurel d’au moins 3 points de PIB, réalisée sans interruption pendant plusieurs années consécutives ».

Il est généralement entrepris en période de forte croissance et se caractérise par des effets keynésiens :

  • il entraîne une hausse du chômage l’année considérée ;
  • ainsi qu’un ralentissement de la croissance les deux années suivantes.

Cependant, l’effet dépressif des contractions budgétaires est atténué par les phénomènes suivants :

  • La politique monétaire s’assouplit dans presque la moitié des épisodes considérés ;
  • Une désinflation intervient dans trois quarts des cas ;
  • L’épargne nationale augmente ;
  • Le solde de la balance courante s’améliore généralement.
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20
Q

Zeng, 2014, “Determinants of the Primary Fiscal Balance”

A

I. Les excédents primaires sont plus faciles à atteindre qu’à maintenir sur une longue période.

II. Sur une période de 50 ans :

  • Seuls 37 pays sur 87 (40 %) ont enregistré un excédent primaire supérieur à 5 % du PIB sur une année ;
  • Seuls 14 pays sur 87 ont enregistré des excédent primaires moyens de plus de 5 % du PIB sur cinq ans ou plus.

📚 Cet élément a été pris en compte dans les discussions sur la solvabilité de la Grèce au début des années 2010.

21
Q

Sutherland, 1997

A

La valeur du multiplicateur keynésien varie selon le niveau de la dette, à cause de l’incertitude quant à la répartition intergénérationnelle des impôts futurs :

  • les agents se comportent de façon keynésienne aussi longtemps que la dette publique demeure assez faible pour que la charge de l’ajustement leur semble devoir être supportée par les générations futures ;
  • ils deviennent de plus en plus anti-keynésiens au-delà, ce qui conduit alors les effets de la dépense budgétaire à s’inverser, pour prendre un caractère récessif.

⚠️ Ces effets sont accrus en période de crise, où les anticipations jouent un rôle central.

22
Q

Corsetti et al., 2012

A

I. A. Une probabilité plus élevée de restructuration de la dette souveraine augmente la prime de risque demandée par les prêteurs.

B. Les pays présentant un risque de défaut voient alors ce risque amplifié par l’inertie des taux d’intérêt :

  • Tant que la banque centrale ne perd pas le contrôle du taux d’intérêt, elle peut baisser son taux directeur pour compenser l’augmentation de la prime de risque ;
  • Lorsque son taux d’intérêt nominal tombe à zéro, elle ne peut plus jouer ce rôle.

II. →​ Alors que les taux d’intérêt nominaux bloqués à zéro (la « borne zéro ») augmentent le multiplicateur budgétaire pour les pays en bonne santé financière, en permettant à l’investissement d’être stimulé, ils le réduisent donc pour les pays en difficulté (cf. également Sutherland, 1997).

23
Q

Mundell-Flemming (Modèle de) :

Mundell, 1962, “The appropriate Use of Monetary and Fiscal Policy for Internal and External Stability” ;

Flemming, 1962, “Domestic financial policies under fixed and floating exchange rates”

Mundell, 1968, International Economics

A

Modèle de Mundell-Flemming

I. Ce prolongement du modèle IS-LM fait du régime de change l’un des déterminants essentiels du multiplicateur keynésien.

II. Dans un petit pays, sous l’hypothèse keynésienne de sous-emploi des ressources.

A - Lorsque le capital est mobile :

En régime de changes flottants, le multiplicateur est faible, voire nul si le capital est parfaitement mobile entre pays relativement petits, du fait de l’appréciation endogène du taux de change (hausse des taux d’intérêt du fait de l’offre de monnaie constante, entrée de capitaux), entraînant une perte de compétitivité à l’exportation : la demande publique évince ici non l’investissement des résidents, puisque le taux d’intérêt est fixé au niveau mondial, mais la demande nette des non-résidents pour les exportations nationales.

En régime de change fixe, le multiplicateur est élevé, car il y a peu d’éviction.

B. En l’absence de mobilité des capitaux, les résultats s’inversent :

En régime de change flexible, la détérioration de la balance courante suite à l’expansion budgétaire conduit à une dépréciation de la monnaie et à une amélioration de la compétitivité à l’exportation, renforçant l’effet sur la demande de l’expansion initiale.

En régime de change fixe, la détérioration des transactions courantes se traduit par une perte de réserves et par une contraction monétaire qui contrarient l’expansion initiale.

⚠️ Ce modèle fait également dépendre le multiplicateur keynésien du degré de développement financier d’un pays, de son degré d’ouverture au monde et de la mobilité des capitaux qui y circulent.

24
Q

Cour et al., 1996, The Cost of Fiscal Retrenchment Revisited: How Strong is the Evidence?

A

Une période de resserrement budgétaire est expansionniste pour un pays si :

Le taux de croissance moyen du PIB en écart à celui du G7, corrigé de l’écart entre les taux de croissance potentielle, est positif sur l’ensemble de la période de consolidation.

⚠️ Selon BQ, le nombre d’épisodes de contractions budgétaires expansionnistes est plutôt modeste, quelle que soit l’étude considérée.

25
Q

Alesina et Perotti, 1995

A

I. Une consolidation budgétaire est réussie une année donnée si, trois ans plus tard, le ratio dette brute/PIB a baissé d’au moins 5 points.

II. Elle se caractérise :

1° Par cette diminution durable du ratio dette publique/PIB ;

2° En moyenne, par une évolution inattendue de certains indicateurs macroéconomiques :

  • hausse de la part de l’investissement dans le PIB ;
  • baisse du coût unitaire du travail relativement aux autres pays ;
  • accélération de la croissance ;
  • baisse du chômage.
26
Q

Alesina et al., 2017

A

I. Constat, au moyen d’une approche narrative (cf. Romer et Romer, 2010) portant sur 3 500 mesures, que dans les pays de l’OCDE, les consolidations budgétaires entraînent :

  • une baisse de la production
  • dont l’impact négatif est significativement plus important dans le cas des hausses d’impôts que dans le cas des réductions des dépenses.

II. → Les consolidations budgétaires fondées sur la baisse des dépenses tendent à avoir des effets négatifs sur le PIB moins marqués, voire inexistants (confirmation de Alesina et Ardagna, 2010), tandis que celles fondées sur des hausses d’impôts ont un impact fortement négatif.

27
Q

Bundesbank, 2016

A

I. Modèles rejetant l’idée qu’une relance budgétaire allemande présenterait des externalités positives pour les pays voisins.

II. Ainsi, dans l’hypothèse d’une hausse de l’investissement de 1 % du PIB en Allemagne, après 2 ans, augmenteraient :

  • De 0,45 % le PIB allemand et de 0,2 % le PIB néerlandais ;
  • Mais seulement de 0,05 % celui de la Grèce et de 0,02 % celui de l’Espagne.

⚠️ Ces simulations sont discutées par Blanchard, Erceg et Lindé (2017).

28
Q

Blanchard, Erceg et Lindé, 2017

A

I. Dans une situation où le taux d’intérêt d’équilibre qui égaliserait l’offre et la demande de biens et services est initialement inférieur à zéro :

1° une expansion budgétaire dans les pays du cœur de l’union monétaire n’entraîne pas​ de hausse du taux d’intérêt ;

les pays de la périphérie bénéficient aussi bien de la demande accrue que de l’inflation accrue dans les pays du cœur.

II. → L’impact d’une expansion dans les pays du cœur sur les pays de la périphérie est à peu près égal à la moitié de l’impact sur les pays du cœur eux-mêmes.

⚠️ Il s’agit d’une réponse à la thèse de la Bundesbank (2016) selon laquelle une relance allemande n’aurait pas de retombées positives pour les pays voisins.

29
Q

Bénassy-Quéré et al., 2018, How to reconcile risk sharing and market discipline in the euro area

A

Proposition de réforme du cadre budgétaire européen :

Une règle budgétaire centrée sur la dépense primaire nette des mesures nouvelles en recettes, avec une cible de dépense fonction du niveau d’endettement ;

Un fonds de stabilisation pour la zone euro destiné à aider les États à absorber les chocs d’ampleur, financé par des contributions nationales ;

Un renforcement de l’union bancaire par la mise en place d’une assurance des dépôts commune et d’une limitation de l’exposition des banques au risque de concentration de leurs actifs sur un seul pays souverain ;

4° Un actif sûr commun à caractère synthétique, pour proposer aux investisseurs une alternative aux obligations souveraines ;

5° L’introduction, en dernier recours, de procédures de restructurations souveraines.

30
Q

Tabellini et Alesina, 1990, “Voting on the budget deficit”

A

I. 1° Les désaccords partisans sur l’allocation de la dépense publique ;

L’incapacité des électeurs actuels à lier les électeurs futurs ;

→ conduisent à des problèmes d’incohérences temporelles.

II. Chaque parti, lorsqu’il est au pouvoir, va procéder à des choix de dépenses qui ne sont pas optimaux pour l’avenir :

Il va dépenser de façon excessive sur ses priorités, car en cas d’alternance politique, l’opposition n’y consacrera qu’une faible part des ressources.

Une alternance excessive pose des problèmes d’allocation.

31
Q

Eldbadawi, Schmidt-Hebbel et Soto, 2015

A

I. Les facteurs favorisant l’adoption de règles budgétaires :

1° un PIB par habitant élevé ;

2° des institutions démocratiques ;

3° une structure fédérale ;

4° l’existence de contre-pouvoirs ;

5° la stabilité politique.

II. Également :

1° un taux de dépendance vieillesse élevé ;

2° l’ouverture financière ;

3° un régime de change fixe ou de ciblage de l’inflation.

32
Q

Auerbach et Gorodnichenko, 2012

A

I. L’impact de la politique budgétaire varie au cours du temps, selon les conditions économiques :

Les recherches sur les États-Unis suggèrent que le multiplicateur des dépenses y varie de zéro en période de forte croissance, à 1,5 dans les années de récession.

II. ⚠️ Le coût d’une consolidation budgétaire, en termes de production, est donc plus important en temps de crise qu’en temps normal.

33
Q

Cagan, 1956

A

I. A. Proposition d’un modèle de l’hyperinflation, à partir de l’étude de ce phénomène dans 7 pays européens.

B. L’auteur propose une définition canonique de l’hyperinflation, qui débute dans un pays lorsque l’augmentation mensuelle des prix excède 50 % par mois (soit 12 875 % par an) et s’achève le mois qui précède celui durant lequel l’inflation repasse en-dessous de ce taux de manière pérenne (au moins un an).

II. A. Lorsque l’État augmente la monnaie en circulation pour financer ses dépenses, les agents économiques réagissent en ajustant leurs encaisses réelles : chacun se débarrasse de son excédent de monnaie en achetant des biens physiques pour stocker sa richesse, ce qui entraîne de l’inflation. Dans le cas d’équilibres stables, la seule manière pour l’État de diminuer l’inflation est de diminuer son financement monétaire.

B. Dans un contexte aussi instable qu’un épisode d’hyperinflation, la demande de monnaie peut malgré tout rester très stable.

II. ⚠️ Les hypothèses de ce modèle le limitent (Sargent et Wallace, 1973)* :

  • Offre de monnaie exogène : les autorités monétaires ont le contrôle de la monnaie ;
  • Anticipations adaptives : plus un événement est éloigné dans le temps, moins les agents économiques sont influencés par cet événement pour prendre leurs décisions.

* Cf. Valérie Leliève, 1995.

34
Q

Rogoff, 2003, “Globalization and Global Disinflation”

A

Dans les dix années qui ont précédé cet article, le taux d’inflation mondial est passé de 30 % à 4 %.

A. Pour des raisons propres aux banques centrales :

1° Des politiques d’indépendance des banques centrales ;

2° D’une orientation plus conservatrice des banquiers centraux vis-à-vis de l’inflation ;

3° De meilleures capacités de contrôle monétaire ;

4° De meilleures stratégies de communication.

B. Selon l’auteur, également pour des raisons exogènes aux banques centrales :

  • L’intégration des économies émergentes à l’économie mondiale, qui a réduit le pouvoir des insiders et donc le niveau du Nairu ;
  • La concurrence accrue sur les marchés des produits, qui a réduit les rigidités nominales, ce qui a mécaniquement réduit à son tour l’inflation d’équilibre.

⚠️ La désinflation a également été constatée dans les pays ne disposant pas d’institutions monétaires solides indépendantes.

35
Q

Goodhart, 1988

A

I. Les banques centrales ont d’abord été créées pour financer des Etats en guerre et en difficulté financière.

II. Elles se sont vues, en contrepartie, accorder, par étapes, le privilège de l’émission des billets de banque avec pouvoir libératoire sur l’ensemble du territoire national.

III. Elles ont finalement eu la charge d’assurer la stabilité financière, c’est-à-dire le bon fonctionnement des banques et des marchés financiers.

36
Q

Rogers et al., 2015

A

Les mesures d’assouplissement quantitatif tendent à faire monter les prix des actifs.

En effet, en raison des anticipations des marchés, les mesures d’assouplissement quantitatif tendent à déprécier la valeur des monnaies dans lesquelles elles s’effectuent, ce qui conduit à cette montée du prix des actifs.

37
Q

David Hume, 1752, deux essais :

  • Of Money*
  • Of Interest*
A

I. L’offre de monnaie n’a pas d’effet permanent sur les grandeurs réelles de l’économie.

II. Ainsi, doubler la quantité de monnaie en circulation, ou remplacer la monnaie par une autre monnaie dont la valeur intrinsèque serait plus élevée (or au lieu d’argent par exemple) :

  • n’a pas d’effet sur les variables réelles à long terme ;
  • seules les variables nominales seront affectées.
38
Q

Robert Lucas, 1995

A

I. Conférence Nobel de l’économiste qui se place dans la continuité de Hume, en soulignant l’existence d’un lien entre croissance monétaire et inflation à long terme.

Il cite les deux essais de Hume, Of Money et Of Interest (1752)pour rappeler les fondamentaux de la théorie quantitative de la monnaie.

II. Si la quantité de monnaie en circulation n’a pas d’impact sur les valeurs réelles, les chocs d’offre de monnaie jouent un rôle sur les comportements selon qu’ils sont anticipés ou non :

  • une expansion monétaire anticipée n’a pas d’effet stimulant sur l’économie et la production ;
  • une expansion monétaire non anticipée stimule la production, tandis qu’une contraction la diminue.

III. Aucun des modèles proposé dans les années 1970 pour tenir compte des anticipations quant aux chocs d’offre de monnaie ne s’est avéré satisfaisant.

Ceci a justifié que le fait Kydland et Prescott se tournent davantage vers l’étude de variables réelles (1982).

⚠️ La recherche en économie a encore des choses à découvrir en tenant compte des caractéristiques propres de la monnaie.

39
Q

Barro, 1995

A

I. Étude empirique sur une centaine de pays, de 1960 à 1990, tendant à démontrer qu’une inflation élevée et instable nuit à la croissance.

II. A. La perte de croissance induite par un supplément d’inflation de 10 points est évaluée entre 0,3 et 0,4 point, bien que ce résultat soit surtout vrai pour les inflations élevées.

B. Le passage de 2 à 3 % d’inflation ne semble pas affecter la croissance du PIB de long terme.

40
Q

Sidrauski, 1967

A

Hypothèse de superneutralité de la monnaie

I. Sous la double hypothèse :

1° d’anticipations rationnelles (c’est-à-dire dépourvues d’erreurs systématiques) ;

2° d’ajustement immédiat des marchés ;

Les individus intégrent dans leurs revendications salariales toute hausse future de la monnaie induite par la politique monétaire.

II. Dans ces conditions, les effets de la politique monétaire seront inexistants, la rendant inefficace pour lutter contre le chômage, même à court terme.

41
Q

Robert Lucas, 1972, “Expectations and the neutrality of money”

A

Développement de la notion d’information imparfaite

Les producteurs observant mieux leurs propres prix que ceux de l’économie :

1° En cas de hausse du niveau général des prix, ils la confondent avec une augmentation du prix relatif de leurs produits ;

2° Ils réagissent alors en accroissant leur offre, jusqu’à réaliser leur erreur.

⚠️ Il ne s’agit donc pas d’une attitude irrationnelle.

42
Q

Edmund Phelps, 1972, “The statistical theory of racism and sexism”

A

Développement de la notion d‘information imparfaite, avec la *théorie de la discrimination statistique*

I. A. Les entreprises ont une information limitée sur les qualifications, ou sur l’attachement au marché du travail, des candidats à un emploi.

B. Dans cette situation, les entreprises sont incitées à utiliser des caractéristiques facilement observables, telles que la race ou le sexe pour évaluer les productivités individuelles et déterminer les salaires si elles considèrent que ces caractéristiques sont corrélées avec les performances.

II. A. C’est dans les jugements statistiques à travers lesquels les employeurs projettent sur les individus certaines caractéristiques de groupe que réside l’origine de la discrimination.

B. Chaque salarié a comme rémunération de base celle de l’employé moyen, avec un supplément ou une réduction selon que sa productivité est supposée supérieure ou inférieure à la moyenne.

⚠️ Le modèle reste limité, étant incapable de générer un écart entre les salaires moyens des hommes et des femmes, ce qui est pourtant au cœur des inégalités observées.

43
Q

Stanley Fischer, 1977, “Long-Term Contracts, Rational Expectations, and the Optimal Money Supply Rule”

A

Règles salariales prospectives

I. A. Les contrats salariaux sont négociés pour des périodes plus longues que le temps nécessaire aux autorités monétaires pour s’adapter aux chocs nominaux de demande.

B. → En raison de l’existence de contrats, la valeur nominale des salaires ne s’ajuste pas immédiatement aux décisions des autorités monétaires.

II. ⚠️ Bien que l’auteur la considère toujours comme neutre à long terme, la politique monétaire peut, en raison de cette viscosité, avoir des effets réels sur la production à court terme.

44
Q

John Taylor, 1980, “Aggregate Dynamics and Staggered Contracts”

A

Règles salariales émulatives

I. A. L’un des principaux objectifs de la négociation salariale est d’assurer la protection des écarts de salaires entre professions ou entre industries.

B. Le contrat individuel de salaire est émulatif, en ce qu’il reflète la volonté d’un groupe particulier d’agents de préserver sa position relative non seulement dans la distribution actuelle des salaires nominaux de l’économie, mais également dans la distribution future, incertaine au moment de la négociation de l’entente.

II. Le syndicat qui négocie le prix de l’offre de travail arrête ses propositions non seulement sur la période actuelle mais également en formant des anticipations sur l’évolution à venir des prix : ce faisant, il introduit une rigidité nominale des salaires puisque si les prix se modifient, les salaires resteront pour un temps engagés sur les contrats des syndicats.

III. Dans le modèle, cette rigidité nominale des salaires est atténuée par l’existence de plusieurs syndicats (deux) qui négocient de manière décalée (« contrats échelonnés »), permettant aux salaires de réagir plus rapidement.

IV. → Le temps de réaction des salaires par rapport à un choc ponctuel sur la masse monétaire peut éloigner la production et l’emploi de leur équilibre de long terme.

V. ⚠️ Il y a donc une place :

1° pour la politique monétaire ;

2° et pour un arbitrage entre la stabilité des prix et celle de la production réelle.

45
Q

Fischer 1977 ; Taylor, 1980

A

I. Mise en évidence d’un *emboîtement des contrats* :

1° Les contrats des entreprises avec leurs salariés leur interdisent de réagir immédiatement aux chocs de demande ou d’offre ;

L’ajustement se produit pour une partie des salariés, lors de la négociation salariale suivante de leur syndicat.

II. Cet emboîtement des contrats (à chaque période, seule une partie des entreprises renégocie) explique que les chocs monétaires, même correctement anticipés, ont un effet à court terme sur le niveau d’activité.

46
Q

Calvo, 1983

A

Modèle d’ajustement partiel des prix

I. A. Dans ce modèle :

La durée moyenne des prix proposés par les entreprises est fixe ;

2° Tandis que la durée individuelle de chaque prix est fixée aléatoirement.

B. Résultat du modèle :

1° Les prix ne se modifient que partiellement à chaque instant ;

La réponse de ces prix est plus longue que dans les modèles qui ont pu le précéder.

II. ⚠️ Le modèle démontre qu’une politique monétaire est plus efficace qu’une politique de relance budgétaire pour assurer le bien-être économique d’un pays. Bien qu’également efficace, une politique budgétaire n’est pas optimale au sens de Pareto.

47
Q

Akerlof et Yellen, 1985

A

I. Les coûts d’ajustement (« coûts de menu ») de second ordre peuvent avoir des conséquences globales de premier ordre :

Les entreprises ajustent en général leurs prix une ou deux fois par an, alors que les conditions économiques changent plus fréquemment ;

2° Si la demande change, il peut y avoir malgré tout peu de conséquences pour l’entreprise à modifier ou non son prix : dans ce cas, des coûts d’ajustement même faibles peuvent empêcher l’ajustement de prix.

II. Cette viscosité des prix :

peut être responsable de fortes variations de la production au niveau global ;

contribue à expliquer les cycles économiques.

48
Q

Mankiw, 1985

A

I. Les entreprises ajustent en général leurs prix une ou deux fois par an, alors que les conditions économiques changent plus fréquemment :

1° Ce comportement est optimal du point de vue micro-économique, car modifier des prix ou des salaires est coûteux (« coûts de menu ») ;

2° Mais il est sous-optimal du point de vue macro-économique puisque les entreprises, au moment de leur décision sur les prix, ne prennent pas en compte les externalités de demande ;

→ « Small menu costs can cause large welfare losses. »

II. A. Les chocs exogènes de demande provoquent des fluctuations substantielles conduisant à des niveaux de production et d’emploi sous-optimaux si l’autorité monétaire ne réagit pas.

B. Bien que les entreprises maximisent leur utilité, leurs prix ne sont pas optimaux :

Ils s’ajustent trop en cas d’expansion de la demande ;

2° Mais pas assez face à des chocs adverses de demande.

Par exemple, en cas de baisse de la demande, une baisse du niveau général des prix soutiendrait la demande en élevant le pouvoir d’achat des encaisses monétaires détenues par les ménages : en raison de ce défaut de coordination, l’ajustement des prix est donc moindre que ce qui serait souhaitable.

→ ​La politique monétaire doit être active.

📚 Selon l’auteur, le modèle décrit est keynésien alors que tous les agents optimisent et que les prix sont également optimisés.

IV. « There is no obverse to the Great Depression » : les périodes d’expansion, comme les années 1960 aux États-Unis, sont considérés comme de simples périodes de prospérité, mais sans aller jusqu’à constituer l’opposé de la Grande Dépression, période dans laquelle la contraction de la demande agrégée conduisait à une « sous-production grotesquement sous-efficiente ».

49
Q

Friedman, 1956

A

Description :

  • de la nécessité pour la banque centrale de surprendre les agents économiques pour mener sa politique monétaire ;
  • de l’inutilité de cette stratégie à court terme ;
  • et de ses dangers à long terme, en conduisant à l’hyperinflation.