Études 07 - Barfety PLATEAUX Flashcards

1
Q

I. La théorie du capital humain analyse la relation causale entre éducation et salaires, dans le prolongement théorique de la tradition néo-classique.

II. L’individu étant un agent rationnel, il arbitrera entre gains présents ou gains anticipés supérieurs suite à une formation.

📚 L’hystérèse du chômage entraîne la dégradation du capital humain.

A

Becker, 1964

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2
Q

I. La stagnation séculaire est une hypothèse de politique économique fondée sur un constat empirique.

II. La stagnation séculaire et la baisse tendancielle du taux d’intérêt naturel entraîne également, par construction, celle de la productivité globale des facteurs.

A

Bernanke, 2015

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3
Q

La croissance potentielle proche de 1 % interroge la capacité des économies avancées à retrouver les niveaux de croissance qu’elles ont connus précédemment, en raison notamment :

  • Du vieillissement démographique incitant à l’épargne ;
  • Du lent désendettement des agents économiques après la crise ;
  • Des inégalités ;
  • De l’insuffisante flexibilité des salaires.
A

Summers, 2013

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4
Q

Contrairement à ce qu’enseigne la théorie des cycles réels, le cycle pourrait influencer la productivité :

  • Les récessions ont un impact sur la productivité du facteur travail ;
  • La croissance économique a un impact sur les comportements d’investissement des entreprises ;

→ L’accommodement monétaire ou budgétaire devrait être maintenu, les gains de productivité étant influencés par la politique contracyclique.

A

De Long, 2018

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5
Q

L’épuisement du progrès technique ne permet plus de soutenir les gains de productivité nécessaires à la croissance de la PGF, conduisant à la réduction de la croissance potentielle.

A

Gordon, 2012

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6
Q

Proposition d’inclure d’autres indicateurs pour la croissance :

  • Évolution des revenus ;
  • Soutenabilité environnementale ;
  • Consommation de loisirs.
A

Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, Rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi, 2009

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7
Q

Lors de la Grande récession de 2008 :

  • Le taux d’intérêt naturel était à -4 % ;
  • Contre un taux directeur à 0,1 % et une inflation à 1,8 % ;

→ Le taux d’intérêt réel était bien supérieur = nécessité de mesures non conventionnelles.

Taux d’intérêt réel : taux d’intérêt nominal moins le taux d’inflation.

A

Hall, 2013

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8
Q

Les politiques accommodantes post-crises tendent à prolonger la période de croissance faible, sur le modèle japonais des banques zombies.

A

Borio et Zabai, 2016

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9
Q

Permanence d’entreprises zombies en Europe → le capital n’est alors pas alloué aux entreprises productives.

A

Andrews et Petroulakis, 2019

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10
Q

À condition que l’environnement de marché soit suffisamment concurrentiel :

La réduction des spreads de crédit est positivement corrélée à la productivité.

A

Aghion et al., 2018

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11
Q

I. À terme, il semble que le maintien de taux durablement négatifs soit une source d’effets négatifs pour les secteurs bancaires et assurantiels.

II. Il existe un taux d’intérêt reversal (ou « taux d’inversion ») :

  • Niveau en deçà duquel une baisse marginale des taux d’intérêt exerce un impact sur la rentabilité bancaire plus dommageable que l’effet bénéfique qu’elle exerce sur l’activité ;
  • Il se traduit par une augmentation du taux d’intérêt pratiqué par les banques commerciales, qui cherchent à compenser leurs pertes.
A

Abadi, Brunnermeier et Koby, “The Reversal Interest Rate”, 2017

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12
Q

La logique du qualitative easing est remplacée par celle du quantitative easing :

À propos de la situation de l’économie japonaise et de la politique de la banque centrale du Japon au début des années 1990.

A

Werner, 1995

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13
Q

L’espace budgétaire d’une économie est apprécié en fonction du différentiel entre :

  • Rendement du capital ;
  • Taux de croissance ;
  • Rendement de la dette publique.

⚠️ La prise en compte des engagements implicites des États (retraites, santé, prêts garantis) constitue un dernier axe d’appréciation de l’espace budgétaire disponible.

A

Reis, 2021

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14
Q

I. La méthode de calcul de l’endettement privé élimine les doubles comptes, y compris les consommations intermédiaires.

II. En appliquant au privé la méthode de calcul de l’endettement public, qui additionne transferts publics, investissements publics et intérêts de la dette :

Les dépenses privées dépasseraient 200 % du PIB.

A

Ramaux et Sterdyniak, 2017

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15
Q

La stabilité des taux, l’absence de frais de change et la stabilité économique en Europe :

  • Devraient permettre une augmentation des flux financiers et commerciaux transfrontaliers ;
  • Faire ainsi progresser le revenu par habitant.
A

Rapport Delors, 1989

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16
Q

I. Les effets du passage à l’euro sont relativement décevants en termes de commerce, de productivité et de mobilité du travail.

II. En réalité, il y a eu réduction des réformes structurelles au moment de ce passage.

A

FMI, Economic convergence in the Euro-area, 2018

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17
Q

I. La crise souveraine majeure qui a frappé l’Union économique et monétaire de 2010 à 2012 en a révélé les profonds déséquilibres.

II. Sa fragmentation financière risque d’en provoquer, à terme, l’éclatement.

A

Stiglitz, L’Euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, 2016

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18
Q

I. Les généralisations des politiques de désinflation compétitive des entreprises par la baisse des salaires constituent un jeu « perdant-perdant ». Ces stratégies conjointes :

  • Se neutralisent mutuellement ;
  • Poursuivent des objectifs de hausse des exportations dont les effets sont limités.

II. A. Menées conjointements dans la zone euro par plusieurs États membres, elles se neutralisent comme le ferait une stratégie de dévaluation compétitive de la monnaie.

B. Les effets recherchés sur la hausse des exportations ne viennent jamais :

  • Les volumes exportés sont peu sensibles aux évolutions des coûts salariaux unitaires ;
  • La baisse de la masse salariale assèche la demande de biens et services.
A

OFCE, Ducoudré et Heyer, 2014

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19
Q

Quatre critères établissent le caractère optimal d’une zone monétaire, en se substituant à la perte du taux de change comme instrument d’ajustement pour les économies de la zone :

  1. Les transferts budgétaires et financiers.
A
  1. Farhi et Werning, 2016
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20
Q

Théorisation de l’Union bancaire, qui comprend au sens large :

  • Trois piliers verticaux : mécanisme de surveillance unique, mécanisme de résolution unique, système européen de garantie des dépôts – SEGD ;
  • Un pilier horizontal : le règlement uniforme – actes de droit dérivé adoptés par l’Union européenne.
A

Van Rompuy, 2012

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21
Q

La stabilité financière est un bien public mondial pur :

  • Il est non rival : le bénéfice de la stabilité financière pour les agents ne prive pas les autres d’en bénéficier à leur tour ;
  • Il est non exclusif : les agents engagés dans son maintien ne peuvent exclure de son bénéfice les agents qui refusent d’en payer le prix.
A

Kindleberger, 1986

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22
Q

« Paradoxe de la crédibilité » :

Les politiques monétaires crédibles ont limité l’inflation, maintenu des taux faibles et favorisé l’endettement et les phénomènes de bulles sur les prix d’actifs.

📚 Dans les faits :

  • Le ratio monnaie en circulation/PIB a augmenté d’un tiers dans l’OCDE entre 1997 et 2007 ;
  • Dans un contexte de hausse de prix des actifs et d’un maintien de la hausse des prix à la consommation de 2 %.
A

Borio et Lowe, 2002

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23
Q

La titrisation a entraîné une baisse de l’aversion au risque des prêteurs :

  • Le nombre de prêts hypothécaires acceptés a été multiplié par deux entre 1995 et 2006 ;
  • La détérioration des critères d’attribution a été plus forte dans les régions où la part des prêts titrisés était la plus importante.

📚 Elle a également entraîné une déperdition d’information sur les risques de crédit, tout au long de la chaîne qui va de l’emprunteur initial aux acheteurs de crédits titrisés.

A

Dell’ariccia et al., 2008

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24
Q

I. Établissement, depuis 1913, d’une corrélation entre :

  • La présence de déséquilibres importants des transactions courantes entre les principales économies ;
  • Et la fréquence des crises financières.

II. Les déséquilibres en amont de la crise :

  • Excédents de la Chine, de l’Allemagne et des pays exportateurs de pétrole qui financent les déficits des États-Unis ;
  • Sont à la source des vulnérabilités du système monétaire international avant-crise.
A

Taylor, 2012

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25
Q

I. Une situation de désajustement peut constituer « un équilibre mutuellement bénéfique ».

II. Est qualifié de « Bretton Woods II » le système monétaire international de la fin des années 1990 et du début des années 2000, qui comprend :

  • Un centre déficitaire : les États-Unis ;
  • Une périphérie excédentaire : la Chine et les quatre dragons asiatiques – Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour.
A

Dooley et al., 2003

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26
Q

I. A. Le dollar a paradoxalement conservé sa place de valeur refuge, en confiant un rôle de banquier mondial aux États-Unis, en tant que :

  • Créancier net en actifs risqués à long terme ;
  • Débiteur net à court terme sans risques ;

B. Les États-Unis conservent donc leur « privilège exorbitant ».

II. Celui-ci s’accompagne d’un « devoir exorbitant » :

  • Celui de prêteur en dernier ressort ;
  • Ce qui renforce le caractère assurantiel des actifs américains.
A

Gourinchas, Rey et Govillot, 2010

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27
Q

Nouveau paradoxe de Triffin (1960)

I. Les investisseurs pourraient douter de la capacité des États Unis à tenir leur rôle de fournisseur de liquidités au reste du monde :

  • Cette fois en raison d’une perte de confiance dans la valeur de la dette américaine ;
  • Provenant du constat de la divergence entre la hausse constante de la dette américaine et de part décroissante de l’économie américaine dans l’économie mondiale.

II. Possibilité d’une fuite potentiellement abrupte des actifs liquides en dollars détenus par le reste du monde, vers une ou plusieurs monnaies alternatives.

📚 La dette des États-Unis s’élevait à 34 000 Md$ fin 2023, soit 124,2 % de son PIB.
Cependant, son PIB s’élevait à 27 360 Md$ la même année, soit 26 % du PIB mondial.

A

Gourinchas, Rey et Sauzet, 2019

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28
Q

I. Au contraire de la théorie HOS, les États-Unis participent à l’échange international en vue d’économiser leur capital et d’utiliser leur surplus de main-d’œuvre.

II. Le facteur explicatif pourrait être l’absence de prise en compte du capital humain dans le modèle HOS :

  • Les États-Unis exportent non des biens utilisant un facteur moins abondant et moins bon marché qu’ailleurs (le travail) ;
  • Mais des biens utilisant un facteur relativement plus abondant que ses partenaires.

📚 On assiste :

  • À un essor du commerce intra-branche, plutôt qu’une spécialisation par pays : par exemple, dans l’Union européenne, l’ouverture commerciale a conduit à une similarité du commerce ;
  • Toutefois, également à l’essor d’un intra-branche vertical (même produit, qualité différente) plutôt qu’un intra-branche horizontal (même produit, même qualité), ce qui réintroduit un élément de spécialisation des pays.
A

Leontief (Paradoxe de), 1953

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29
Q

I. La démonstration de Ricardo sur les avantages comparatifs exclut l’hypothèse de parfaite mobilité du capital :

  • Or, si un pays dispose d’un désavantage absolu vis-à-vis d’un autre en terme de compétitivité industrielle, les capitaux du premier iront investir dans le second ;
  • La spécialisation du premier n’aura pas lieu et l’ouverture des frontières se soldera par une fuite des capitaux du pays faible vers le pays fort (Daly, 1999) ;
  • C’est ce qui se produit entre les pays du Sud et du Nord de l’Europe.

II. La mobilité du capital serait donc non une nécessité pour la mise en œuvre du libre-échange, mais un obstacle à la réalisation de ses bénéfices.

A

Giraud, 2013

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30
Q

I. La dépréciation du taux de change réel a un effet positif sur les échanges en valeur si la (?) est vérifiée : courbe en J.

II. L’amélioration du solde commercial passe :

  • Soit par une baisse du taux de change nominal ;
  • Soit par une inflation moins rapide que les voisins, appelée « désinflation compétitive ».
A

Marshall-Lerner (Condition des élasticités critiques de), 1944

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31
Q

Tarification différenciée par le marché :

  • Les entreprises exportatrices peuvent profiter de la dépréciation du taux de change pour améliorer leurs marges ;
  • Inversement, les fournisseurs étrangers peuvent comprimer leurs marges pour maintenir leurs prix et donc leurs parts de marché.

II. Cet effet ne peut contredire durablement l’effet de change :

  • Une amélioration des marges permettra aux entreprises nationales d’investir et donc de renforcer leur compétitivité hors prix ;
  • Et inversement pour une compression des marges de la part des importateurs.
A

Robinson, 1947

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32
Q

I. Les nouvelles théories du commerce international reposent sur des modèles en concurrence imparfaite, expliquant notamment le commerce intra-branche.

⚠️ L’éloignement géographique est un obstacle au développement des échanges commerciaux :

  • Ainsi, le Japon est la quatrième puissance économique mondiale (6,5 % du PIB mondial), mais il ne représente que 1,4 % des échanges commerciaux de l’UE à 28 ;

II. Le modèle permet d’établir l’existence d’un « effet frontière » : des pays voisins parties à un accord de libre-échange et parlant une même langue ont des relations commerciales moins développées que les régions d’un même pays :

  • Pour le Canada, vingt-deux fois moins (McCallum, 1995) ;
  • Dans l’Union européenne, dix fois (Mayer et Zignano, 2005), ou 7,5 fois moins (Pacchioli, 2011).

📚 Ce biais domestique a de nombreuses explications :

  • Hétérogénéité des produits offerts ;
  • Différences de goûts et d’habitudes des consommateurs ;
  • Héritage des différences normatives du passé ;
  • Organisation politique et économique.
A

Tinbergen (Modèle de gravité de), 1962

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33
Q

L’attractivité d’un territoire peut se définir comme l’interaction de trois facteurs :

  1. La mondialisation industrielle : la division internationale des processus productifs ;
  2. La polarisation de l’économie dans des métropoles ;
  3. Le mode d’organisation des firmes.
A

Veltz, 2004

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34
Q

La notion de « bulle » est potentiellement applicable aux chaînes de valeur mondiales, compte tenu de la corrélation entre l’expansion du commerce et l’assouplissement des conditions financières.

A

Banque des règlements internationaux, 2019

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35
Q

I. Un « district industriel » est un lieu où se rassemblent de nombreuses firmes permettant des économies d’échelle.

II. Trois facteurs explicatifs :

  1. La garantie pour chaque firme d’être à proximité d’un grand nombre de fournisseurs spécialisés ;
  2. L’assurance de bénéficier d’un bassin de main-d’œuvre important ;
  3. La possibilité de profiter d’externalités de connaissance.

III. A. Les économies d’échelle permettent l’entrée de nouvelles entreprises sur le marché, lorsque le coût unitaire de production dépend de la taille du secteur.

B. Le secteur présente une courbe d’offre décroissante, ce qui peut expliquer la persistance de spécialisations, résultant parfois d’aléas de l’histoire.

⚠️ Les avantages comparatifs sont insuffisants pour expliquer des flux internationaux de biens et services se faisant entre des économies assez semblables :

Les économies d’échelles fournissent une explication additionnelle.

📚 Les économies d’échelles peuvent également être internes :

  • Augmentation du volume de production des entreprises installées, lorsque le coût unitaire de production dépend de la taille de l’entreprise ;
  • Elles permettent la formation de grandes firmes.
A

Marshall, Principles of Economics, 1920

(Définition)

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36
Q

I. Des modèles d’entreprises hétérogènes en concurrence monopolistique montrent qu’au sein d’un même secteur, les entreprises exportatrices versent des salaires plus importants que les entreprises non exportatrices.

II. L’ouverture répartit les entreprises en trois catégories :

  1. Les entreprises les moins productives, qui se retirent du marché ;
  2. Les plus productives, qui compensent le manque à gagner sur leur marché historique par leurs exportations, voire en profitent pour croître ;
  3. Celles aux niveaux intermédiaires de productivité, qui survivent sur le marché national sans pour autant accéder aux marchés étrangers, et voient leurs parts de marché se réduire : elles tomberont en définitive dans l’une des deux précédentes catégories.

→ L’ouverture aura élevé le niveau moyen de productivité par émulation et élimination, ce qui revient à une réallocation des ressources productives des producteurs peu efficaces vers les plus efficaces.

A

Melitz, 2003

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37
Q

I. La conclusion d’accords commerciaux ne signifie pas toujours dans la réalité un environnement économique plus compétitif.

II. A. Contrairement aux accords classiques, qui ne portaient que sur la diminution des droits de douanes, les accords commerciaux contemporains :

  • Portent sur de nombreux sujets : propriété intellectuelle, conditions de travail, environnement, règles sanitaires… ;
  • Qui les rendent plus longs et plus complexes.

B. Ces accords font l’objet d’un lobbying de la part de multinationales, susceptibles de s’entendre pour défendre des intérêts communs.

III. La dichotomie entre théorie et pratique paraît d’autant plus pertinente à mesure que les accords commerciaux portent sur les services.

A

Rodrik, 2018

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38
Q

I. La problématique de la dégradation des termes de l’échange a été renouvelée par l’analyse de la désindustrialisation précoce :

Les économies atteignent dorénavant leur pic d’industrialisation, en part de l’emploi total, à un stade de développement précoce, c’est-à-dire à des niveaux de PIB par habitant plus faibles.

II. A. La trajectoire des pays de l’OCDE, qui ont historiquement connu un pic d’emploi manufacturier dans leur emploi total une fois entré dans le « club » des pays avancés, n’est pas reproductible par les pays en développement.

B. Ainsi, l’emploi industriel a décliné lorsqu’il a atteint respectivement 13 %, 16 % et 20 % en Inde, au Brésil et au Mexique, contre 30 % pour les pays de l’OCDE.

III. Les facteurs explicatifs sont les suivants :

  • Baisse de l’absorption de la main-d’œuvre agricole ;
  • Ralentissement de la hausse de la productivité ;
  • Diminution des possibilités de convergence avec les pays avancés.

📚 Dans les économies avancées comme émergentes, la croissance de long terme est corrélée à la capacité à développer puis à maintenir une activité industrielle à forts gains de productivité.

A

Rodrik, Premature Deindustrialization, 2015

39
Q

Les effets directs et indirects du commerce sur le climat sont ambivalents :

Les politiques commerciales tendent à avoir un biais défavorable au climat, en facilitant la circulation des biens les plus émissifs et favorisent les fuites de carbone depuis les pays développés.

📚 L’ouverture commerciale, par effet sur la taille des économies, fait par ailleurs :

  • Augmenter la consommation de biens matériels ;
  • Et par extension la pollution, mais accroît en même temps la demande pour des politiques environnementales (« courbe de Kuznets environnementale »).
A

Shapiro, 2021

40
Q

Modèle de la discrimination fondée sur les préférences.

Certains individus, appartenant à un groupe donné, préfèreront collaborer avec des individus de ce même groupe en acceptant de sacrifier une partie de leur revenu pour satisfaire cette préférence particulière :

Ce « goût » pour la discrimination peut relever du racisme, du sexisme ou encore de l’âgisme.

A

Becker, 1965

41
Q

Théorie de la segmentation du marché du travail

Le marché du travail est dual :

  • Un secteur protégé, salaires élevés et emplois stables ;
  • Un secteur aux salaires faibles et aux rotations d’emploi fréquentes.

📚 Le même dualisme s’observe aux États-Unis et en Grande-Bretagne alors que ces pays ne connaissent pas une coupure légale forte entre CDD et CDI.

A

Piore et Doeringer, 1971

42
Q

I. A. Les dispositifs d’activité partielle réduisent les risques d’un impact de longue durée de la crise sur le taux de chômage via le capital humain.

B. La crise sanitaire a généré un regain d’intérêt à leur égard :

  • 2,35 M d’employés ont été placés en « Kurzarbeit » (chômage partiel) en Allemagne ;
  • Contre 1,4 M en 2009.

II. Il paraît préférable de prévoir :

  1. Dans les secteurs non vitaux, des dispositifs :
  • Capables de fournir vite des paiements ;
  • Conditionnés au non-licenciement (comme en Espagne) ;
  • Éligibles aux travailleurs temporaires avec des taux de remplacement généreux capés ;
  1. Dans les secteurs vitaux, c’est-à-dire ceux dont l’activité est critique dans la gestion de la Covid-19 ou considérée essentielle (par exemple, la santé et la protection sociale, l’alimentation et les autres produits nécessaire, transports, services publics, communication, services financiers) et qui doivent rester actifs durant cette période :
  • Des subventions spécifiques.
A

Giupponi et Landais, 2020

43
Q

I. Des conditions d’indemnisation favorables peuvent freiner la recherche d’emploi.

II. Étude portant sur 500 000 demandeurs d’emploi français :

  • L’effort pour trouver un poste est 50 % plus intense au cours du dernier trimestre d’indemnisation qu’un an auparavant ;
  • Cependant, les chômeurs diminueraient leur salaire horaire cible de 0,8 % au cours de l’année précédant l’épuisement des prestations.

⚠️ Toutes les activités de recherche ne peuvent être capturées par le site de Pôle emploi.

A

Marinescu et Skandalis, 2021

44
Q

I. Le facteur le plus décisif pour expliquer les difficultés de recrutement, de façon constante dans le temps, est celui de la formation.

II. En effet, dans un tiers des cas, les demandeurs d’emploi n’ont pas les compétences requises pour exercer des métiers pourtant attractifs du point de vue des conditions de travail :

Métiers qualifiés de l’industrie, du BTP et métiers d’ingénieurs.

A

Dares, Fauvre et al., 2021

45
Q

La courbe de Beveridge en France se déforme et connaît une pentification lorsque le taux de chômage passe au-dessous de 7,5 % :

Comme le montre l’écart entre le T1 2022 et le T3 2022, une hausse des emplois vacants ne s’accompagne pas à ce niveau d’une diminution du chômage.

⚠️ Cette pentification devrait intervenir à un niveau beaucoup plus faible (3-4 % aux États-Unis, en Allemagne ou au Royaume-Uni), signe de l’inefficacité du marché du travail français.

A

DG Trésor, Assurance-chômage contra-cyclique : pourquoi ?, 2023

46
Q

15 % des salariés occupent des emplois potentiellement automatisables :

  • 25 % des emplois dans l’industrie ;
  • 13 % dans les services.
A

France Stratégie, Le Ru, 2016

47
Q

Croissance des postes vacants des emplois aux tâches compatibles avec l’intelligence artificielle.

A

Acemoglu et al., 2022

48
Q

L’intelligence artificielle aurait des effets positifs sur l’emploi.

A

Damioli et al., 2022

49
Q

ChatGPT :

  • Peut accroître la productivité tout en créant des mobilités professionnelles ;
  • Au risque cependant d’un accroissement du chômage.

II. En cataloguant plusieurs types d’emplois :

  • Plus de 32 % d’entre eux risquent d’être fortement affectés ;
  • Plus de 36 % partiellement concernés ;
  • 30 % sans aucun impact ;

III. L’ensemble de ces études pointent le caractère très incertain de leurs prévisions, lié aux évolutions de cette nouvelle technologie.

A

Zarifhonarvar, 2023

50
Q

I. La distinction entre industrie et services perd de sa valeur avec le développement d’une « industrie servicielle ».

II. L’industrie doit désormais être conçue comme un ensemble large d’activités qui assemblent des composants matériels et immatériels.

A

Faibis et Passet, 2014

51
Q

On assiste à une évolution dans la direction des entreprises depuis la Seconde guerre mondiale :

Les capitaines d’industries sont remplacés par les managers.

A

John Kenneth Galbraith, Le Nouvel État industriel, 1963

52
Q

Trois facteurs expliquent les pertes de marché de la politique industrielle française :

  1. La spécialisation géographique ;

📚 En France, mauvaise spécialisation géographique : en 2022, 55,5 % des produits français s’exportent vers l’Europe, qui croît relativement moins vite que les pays émergents ;

  1. La spécialisation sectorielle ;

📚 Elle est faible mais plutôt positive pour la France (aéronautique et industrie pharmaceutique) ;

  1. Le degré de compétitivité.
A

CEPII, La France en mal de qualité ?, 2015

53
Q

I. Identification d’un quatrième facteur (cf. CEPII, 2015) expliquant les pertes de marché de la politique industrielle française :

L’arbitrage exportation/IDE.

II. A. En France, il est défavorable :

Le modèle d’internationalisation des entreprises françaises est tourné vers l’implantation à l’étranger, plutôt que l’exportation depuis le territoire national.

B. Ainsi, le chiffre d’affaires des filiales d’entreprises française représente 2,6 fois le montant des exportations ; contre :

  • 2,2 au Royaume-Uni ;
  • 1,4 en Allemagne ;
  • 1,0 en Italie.
A

Insee, Boccara et al., L’internationalisation des entreprises et l’économie française, 2013

54
Q

I. A. Mise en lumière du rôle déterminant de la demande dans la désindustrialisation.

B. Il existe une relation entre le déficit commercial et la désindustrialisation, observée en particulier à l’occasion de politiques de relance :

  • Augmentation des importations de biens manufacturés pour satisfaire la demande ;
  • Hausse de l’inflation en taux de change fixe ou appréciation du taux de change nominal en changes flexibles, qui rendent par ailleurs les importations moins onéreuses.

II. L’activité domestique se réoriente vers les services :

À l’abri de la concurrence internationale, le secteur des services peut garantir des marges plus élevées.

III. Par conséquent, le déficit commercial renforce la désindustrialisation et réciproquement.

A

CEPII, Déficits commerciaux et désindustrialisation :
la faute de la demande ?
, 2022

55
Q

I. Sans le choix de mener une politique industrielle conduisant à la création d’une industrie nationale, la Corée du Sud serait restée un pays producteur de riz au lieu de devenir le numéro 1 mondial de l’électronique grand public.

II. À l’inverse, si la libéralisation commerciale suffisait, Haïti connaîtrait une croissance rapide compte tenu de son niveau d’ouverture.

III. La montée en gamme nécessite un apprentissage qu’aucun acteur privé ne peut prendre à sa charge :

Une politique industrielle semble indispensable pour accompagner l’émergence économique.

A

Stiglitz et Greenwald, “Helping Infant Economies Grow”, 2006

56
Q

Le renouveau de la politique industrielle correspond également à une évolution de l’appréhension du rôle de l’État :

  • Il n’est plus simplement cantonné à la correction des défaillances de marché (« Market failures ») ;
  • Mais il déploie une capacité à créer des marchés.
A

Mazzucato, The Entrepreneurial State, 2011

57
Q

Il existe un risque lié à la recherche de rente par les entreprises :

Les conduisant à consacrer une partie de leurs efforts à défendre ou rechercher des rentes ou des subventions.

⚠️ C’est-à-dire un détournement de la politique industrielle de son objet d’intérêt général.

A

Krueger, 1974

58
Q

Les entreprises qui ont bénéficié de la réforme du crédit impôt recherche :

  • Ont significativement accru leurs dépenses de R&D après la réforme de 2008 ;
  • Par rapport aux entreprises qui n’en ont pas bénéficié.
A

Bozio et al., 2014

59
Q

Les économies émergentes sont très différentes par le niveau et la structure de leur fiscalité :

  • Les taux de prélèvements obligatoires sont plus faibles ;
  • En raison des difficultés de collecte, de moyens matériels parfois limités, de la corruption, parfois des tensions ethniques ou claniques.

II. En revanche, la place centrale des impôts indirects :

  • Notamment les droits de douane représentant une ressource supérieure à l’IR ;
  • Peut expliquer certaines réticences quant à la suppression de ces derniers.
A

Besley et Persson, “Why Do Developing Countries Tax So Little?”, 2014

60
Q

L’économie comportementale a étendu le concept d’externalité en incluant les coûts que les agents économiques s’imposent à eux-mêmes dans le futur en cherchant un bénéfice à court terme :

Par exemple, les jeunes actifs qui ne se constituent pas une épargne de prévoyance en vue de leur retraite, ou en cas de problèmes de santé.

A

Herrnstein et al., 1993

61
Q

Le poids de la redistribution dans le système socio-fiscal dépend du contexte culturel et social :

La confiance dans le civisme des compatriotes explique en partie l’importance des dépenses sociales et des politiques redistributives dans les pays scandinaves.

A

Algan et al., 2014

62
Q

Loi de l’extension croissante de l’activité publique

« Plus une société se civilise, plus l’État est dispendieux. »

Deux explications :

  1. La croissance économique engendre de nouveaux besoins : infrastructures, éducation, réglementation, administration ;
  2. La hausse du niveau de vie augmente la consommation de biens supérieurs à forte élasticité de revenu qui dépendent en partie du secteur public : loisir, culture, éducation.
A

Wagner (loi de), Fondements de l’économie politique, 1872

63
Q

Rappel de ce que la TVA sociale correspond à une dévaluation déguisée :

  • Le prix des produits importés augmente du fait de la TVA ;
  • Tandis que le prix des exportations diminue du fait des baisses de cotisations ;
  • Si les mécanismes d’indexation jouent librement, le gain de compétitivité ne sera que temporaire.

II. La TVA sociale :

  • Nécessite que les revenus soient bloqués ;
  • Constitue simplement une façon discrète de réduire le pouvoir d’achat des salaires et des retraites.
A

Sterdyniak, 2015

64
Q

Selon la vision optimiste de la main invisible, les mécanismes d’autorégulation du marché suffiraient au maintien de la dynamique concurrentielle.

📚 Cette vision est partagée par l’école autrichienne (Schumpeter, 1942 ; Hayek, 1945) qui condamne radicalement l’intervention publique.

📚 Selon une tradition pessimiste :

  • L’intervention publique est indispensable au fonctionnement concurrentiel des marchés qu’elle se charge d’assurer et de concilier avec d’autres objectifs d’intérêt général : le Sherman Act de 1890 et le Clayton Act de 1914 conduisent au démantèlement de la Standard Oil ;
  • Elle trouve une nouvelle actualité avec le développement d’oligopoles dans le domaine du numérique (cf. OCDE, Calvino et Criscuolo, 2019).
A

Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776

65
Q

I. Théorie classique de la concurrence pure et parfaite.

II. Proposition des critères :

  1. Atomicité : le grand nombre d’offreurs et de demandeurs interdit à un acteur ou une coalition d’acteurs d’avoir une influence significative ;
  • Le marché est price maker plutôt que price taker ;
  1. Libre entrée : un nouvel entrant doit toujours être à même de pouvoir intégrer le marché sans restriction ;

⚠️ Pour certains auteurs (Baumol, Panzar et Willig, 1982), ce critère est même le seul d’une concurrence effective :

Tant qu’un marché est contestable par un nouvel entrant, il est en situation de concurrence même si la condition d’atomicité n’est pas remplie (présence d’oligopole ou de monopole), les acteurs de marché voyant ainsi leur comportement discipliné ;

  1. Transparence de l’information : les acheteurs doivent notamment être en mesure d’évaluer les produits (prix, qualité) ;
  2. Mobilité des facteurs de production : les entreprises doivent pouvoir faire face à leurs besoins en investissements et personnel ;
  3. Homogénéité des produits vendus sur le marché :
  • Ce critère est aujourd’hui affaibli du fait de la concurrence monopolistique (Chamberlin, 1933), où chaque acteur de marché différencie ses produits en les positionnant sur un certain segment afin de répondre au goût pour la diversité des consommateurs.
A

Walras, Éléments d’économie politique pure, 1874

Complété par Knight, Risk, Uncertainty and Profit, 1921

66
Q

Critique de ce qu’après la Seconde guerre mondiale, reprise de l’ampleur du mouvement anti-trust, soutenu par la littérature académique, et idéal de la concurrence pure et parfaite promu par les autorités.

📚 Ultérieurement, développement de l’école de Chicago et arrivée au pouvoir de Reagan :

  • Hausse du laisser-faire ;
  • La politique industrielle proactive dans certains secteurs favorise l’émergence de monopoles naturels.
A

Friedrich Hayek, La route de la servitude, 1944

67
Q

Les pays dotés d’une législation en matière de concurrence ont un taux de croissance du PIB entre 2 et 3 % plus élevé que les pays qui n’en ont pas :

En raison notamment d’investissements plus élevés liés à la confiance dans l’environnement commercial.

A

Gutmann et Voigt, 2014

68
Q

Évocation d’un « effet de laurier » du monopole :

  • En raison de la diminution de la concurrence, les incitations à l’innovation sont inexistantes ;
  • Asymétrie d’information sur les possibilités d’innovation.

→ Une règlementation antitrust plus stricte est donc nécessaire.

A

Arrow, 1962

69
Q

Classification des biens selon le niveau d’information associé :

  • Biens de recherche : les caractéristiques peuvent être trouvées ex ante ;
  • Biens d’expérience : leurs caractéristiques sont révélées a posteriori, après leur consommation ;
  • Biens de confiance : la qualité ne peut être connue même après leur consommation.
A

Nelson, 1970

70
Q

I. Les fusions et monopoles peuvent créer des économies d’échelles, socialement utiles.

II. A. La législation antitrust ne doit pas être systématique :

L’autorité réglementaire connaît difficilement les coûts réels de l’entreprise réglementée :

Elle est donc « captive » des informations que cette dernière lui donne.

A

Stigler, Monopoly and Oligopoly Merger, 1950

71
Q

L’intervention publique trouve une nouvelle actualité avec le développement d’oligopoles dans le domaine du numérique.

A

OCDE, Calvino et Criscuolo, 2019

72
Q

La relation entre l’autorité réglementaire et l’entreprise réglementée entraîne des risques :

  • D’aléa moral ;
  • De dérive des coûts.
A

Averch-Johnson (« effet »), 1962

73
Q

I. A. La notion de « marché biface » fournit un cadre théorique pertinent pour comprendre les enjeux concurrentiels liés à l’émergence des plateformes numériques.

B. Les plateformes numériques désignent des réalités différentes en termes de services offerts, de caractéristiques et de secteurs.

II. La notion de marché biface en désigne le dénominateur commun, avec des effets de réseau entre les différentes faces du marché. Le nombre d’utilisateurs peut avoir :

  • Un effet direct, en favorisant l’attraction de nouveaux utilisateurs ;
  • Un effet indirect, en favorisant le nombre de participants sur l’autre face.

⚠️ La notion de marché biface peut tout aussi bien s’appliquer à d’autres secteurs que le numérique : télévision, presse….

Trésor-Éco, Plateformes numériques et concurrence, 2019

A

Rochet et Tirole, “Platform Competition in Two-Sided Markets”, 2003

74
Q

📚 La théorie des choix publics est fondée sur l’idée qu’il existe des défaillances de l’État (comme il existe des défaillances de marché).

Ces défaillances justifient que l’État s’abstienne de réguler l’économie :

La réglementation de l’État se trouve sous l’influence de petites organisations économiques, qui ont tendance à s’imposer, aux grandes organisations comme à la société, pour rechercher des rentes.

A

Buchanan et Tullock, The Calculus of Consent, 1962

75
Q

📚 La théorie des choix publics est fondée sur l’idée qu’il existe des défaillances de l’État (comme il existe des défaillances de marché).

Ces défaillances justifient que l’État s’abstienne de réguler l’économie :

Les décideurs publics mettent en œuvre des politiques qui répondent aux aspirations de leurs électeurs, plutôt qu’à celles de l’électeur médian.

A

Persson et Tabellini, Political Economics, 2000

76
Q

Une autorité qui régule des secteurs variés présente moins de risque de capture réglementaire :

  • L’influence des groupes d’intérêt est diluée ;
  • Il y a une forme de contrôle social entre les groupes d’intérêt ;
  • L’autorité développe une meilleure expertise ;
  • Les opportunités de capture sont réduites.
A

Laffont et Tirole, 1993

77
Q

La supervision des cartels est inutile :

  • Le fonctionnement d’une entente n’est possible que sur une brève période :
  • En effet, le cartel s’apparente à un dilemme du prisonnier (Tucker, 1950), où l’intérêt à ne pas respecter les prix fixés collectivement l’emporte sur la discipline.
A

Stigler, “A Theory of Oligopoly”, 1964

78
Q

I. La stabilité des cartels est renforcée par la stabilité de la demande.

II. A contrario, un choc négatif est susceptible de les remettre en cause.

A

Grout et Sonderegger, 2005

79
Q

I. Dans une étude menée sur 111 cartels sanctionnés par la Commission entre 1969 et 2009, constat que :

  • Le nombre moyen de participants à un cartel est de 7,7 dans l’Union européenne ;
  • La part de marché cumulé des firmes d’un cartel est en moyenne de 80 % ;
  • La hausse des prix de l’ordre de 34 %.

II. Contrairement aux prévisions de Stigler (1964), la durée de vie d’un cartel est longue puisqu’elle est en moyenne de sept ans.

III. Les sanctions prévues pour les entreprises en cas de cartel paraissent insuffisamment dissuasives. En effet, le taux de récidive moyen identifié ici s’élève :

  • En moyenne à 34 % ;
  • Et même à 54 % dans le secteur de la fabrication de machine et d’équipements.

📚 Le barème de sanction étant déjà élevé (10 % du chiffre d’affaires mondial), ce sont les pratiques de la Commission qu’il s’agirait de durcir.

A

Combe et Monnier, 2012

80
Q

📚 La DG Trésor définit l’actionnariat commun (« common owner ship ») :

« par la détention, par un même investisseur, de participations minoritaires au capital social de plusieurs entreprises actives, et pouvant être concurrentes, sur un marché ».

📚 Sa part croissante s’explique par le rôle accru des investisseurs institutionnels.

I. Les trois plus gros gestionnaires d’actifs (BlackRock, Vanguard et State Street) contrôlaient à eux trois, en 2017 :

  • Environ 20 % des actions (contre 5 % en 1998) ;
  • Et 25 % des droits de vote des entreprises du S&P 500.

II. Théoriquement, l’actionnariat commun :

  • Peut apporter des gains d’efficacité : partage de bonnes pratiques, collaborations fructueuses dans un secteur ;
  • Il pose aussi un risque effectif pour la concurrence.

III. Établissement d’une corrélation positive entre les tarifs pratiqués par les banques et le degré de concentration du secteur lorsqu’on tient compte de la concentration actionnariale.

IV. La DGT préconise donc :

  • Une meilleure prise en compte de l’actionnariat commun par les autorités de concurrence dans la mesure de la concentration d’un secteur, comme l’a déjà fait la Commission ;
  • Les autorités peuvent s’appuyer sur l’indice modifié de Herfindahl-Hirschman (IMHH).
A

Bebchuk et Hirst, 2019 ; Azar et al., 2021

81
Q

I. A. Le fonctionnement du marché de l’électricité pose la question de sa capacité à maximiser le surplus du consommateur, objectif initial de la libéralisation (cf. prix spot et merit order).

B. La France souhaite découpler les prix de l’électricité par rapport à ceux des énergies fossiles, pour mieux refléter son mix énergétique.

II. Recommandation de reconsidérer à brève échéance les modalités d’intervention publique sur le marché de l’électricité, au regard :

  • De l’arrivée à terme des autorisations européennes relatives à l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) fin 2025 et du mécanisme de capacité fin 2026 ;
  • De la perspective d’un nouveau rapport d’évaluation des tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité en 2025.
A

Cour des comptes, L’organisation des marchés de l’électricité, 2022

82
Q

En l’état des politiques en place, le réchauffement global s’établirait entre 2,4 °C et 3,5 °C à l’horizon 2100 :

  • Rendant de facto certaines régions inhabitables ;
  • Entraînant des conséquences économiques (« cygne vert »).
A

Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Sixième rapport (synthèse), mars 2023

83
Q

Le coût de l’inaction face au réchauffement climatique se situe dans une fourchette de 3,6 % à 30 % du PIB mondial.

A

DGT, Effets économiques du changement climatique, 2022

84
Q

La production mondiale d’énergie primaire a été multipliée par 18 entre 1840 et 2008 :

  • Principalement par le biais des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), dont la combustion génère des émissions de GES ;
  • Elle a alimenté la croissance économique, phénomène relativement récent.
A

Murphy et Hall, 2011

85
Q

Selon la courbe de Kuznets environnementale, inspirée de la courbe de Kuznets :

  • La qualité de l’environnement mesurée via différents indicateurs se dégrade dans un premier temps avec la croissance économique ;
  • Puis, passé un certain niveau de PIB, la qualité de l’environnement local s’améliore.
A

Grossman et Krueger, 1995

86
Q

I. À contre-sens du scénario « Race to the Bottom », les régulations environnementales peuvent améliorer la compétitivité en incitant à l’innovation (« hypothèse de Porter ») :

  • Les entreprises localisées dans des pays qui imposent des régulations environnementales développeraient un avantage concurrentiel ;
  • En raison de leur prise en compte précoce des questions environnementales (« first mover advantage »).

II. Dans ce contexte, les décideurs politiques auraient tort d’arbitrer entre concurrence et environnement.

A

Porter et Linde, 1995

87
Q

I. Au premier semestre 2020, 39,3 % des importations de gaz naturel de l’Union européenne provenaient de Russie (a).

II. L’arrêt des exportations de gaz russe ou d’un embargo total a suscité des débats quant à son impact sur la croissance allemande :

  • -0,3 point de PIB pour (b) ;
  • Mais jusqu’à -3,2 à -8 point de PIB pour (c).
A

a. Eurostat, 2021

b. Bachmann et al., 2022

c. Krebs, 2022

88
Q

I. La politique monétaire est structurellement impliquée dans le suivi des désastres naturels, ne serait-ce que pour suivre l’évolution du prix des matières premières.

II. Mais la banque centrale doit aussi intégrer dans sa fonction de réaction, les risques que le réchauffement climatique implique désormais en matière de conjoncture ou de comportements d’investissement.

A

Christine Lagarde, Climate change and central banking, 2021

89
Q

📚 Pour les classiques, la terre demeure un facteur de production important mais soumise au travail.

Ici, perspectives de rendements décroissants du capital naturel, risquant de plonger l’économie vers un état stationnaire.

A

Ricardo, Des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817

90
Q

📚 Les biais cognitifs désignent des distorsions dans le traitement cognitif de l’information. Ils sont étudiés en économie comportementale.

Dans la continuité des travaux de Kahneman et Tversky des années 1970, mise en évidence d’un « syndrome de l’autruche » qui condenserait plusieurs biais cognitifs :

  • En situation d’incertitude, les agents ont tendance à privilégier spontanément l’inertie ;
  • La préférence pour le présent, marquée, pousse à surestimer les impacts négatifs des mesures immédiates ;
  • Un biais d’optimisme. Pour une application dans le cadre environnemental, non traité par l’article : peut exister dans la perception des scénarios de réchauffement climatique, poussant les individus à surestimer les probabilités associées aux scénarios qui demandent le moins d’effort.
A

Meyer et Kunreuther, 2017

91
Q

I. Analyse des cas concrets de coopération efficace dans la gestion de ressources naturelles : villages de montagne au Japon, pêche en Turquie…

II. Identification de leurs principes essentiels :

  • Les droits d’accès doivent être clairement définis ;
  • Les avantages doivent être proportionnels aux coûts assumés ;
  • Des procédures doivent être mises en place pour faire des choix collectifs ;
  • Des règles de supervision et surveillance doivent exister ;
  • Des sanctions graduelles et différenciées doivent être appliquées ;
  • Des mécanismes de résolution des conflits doivent être institués ;
  • L’État doit reconnaître l’organisation en place ;
  • L’ensemble du système est organisé à plusieurs niveaux.
A

Ostrom, Governing the Commons, 1990

92
Q

Dans la lignée de Gordon Tullock (1967), première démonstration de ce que la fiscalité écologique pouvait procurer deux avantages à la collectivité (double dividende) :

  1. Une réduction de la pollution et des dommages qui en découlent ;
  2. Des recettes permettant de réduire d’autres impôts ayant un effet distordant.
A

Pearce, 1991

93
Q

Les « 3D » :

  • La déréglementation : abolition du contrôle des changes et des mesures restreignant la circulation des capitaux ;
  • La désintermédiation : suppression du monopole de l’intermédiation des banques et accès direct des opérateurs économiques aux sources de financement ;
  • Le décloisonnement : suppression des cloisons entre les marchés boursiers, monétaires et obligataires.
A

Henri Bourguinat, Les vertiges de la finance internationale, 1987