Études 07 - Barfety PLATEAUX Flashcards
I. La théorie du capital humain analyse la relation causale entre éducation et salaires, dans le prolongement théorique de la tradition néo-classique.
II. L’individu étant un agent rationnel, il arbitrera entre gains présents ou gains anticipés supérieurs suite à une formation.
📚 L’hystérèse du chômage entraîne la dégradation du capital humain.
Becker, 1964
I. La stagnation séculaire est une hypothèse de politique économique fondée sur un constat empirique.
II. La stagnation séculaire et la baisse tendancielle du taux d’intérêt naturel entraîne également, par construction, celle de la productivité globale des facteurs.
Bernanke, 2015
La croissance potentielle proche de 1 % interroge la capacité des économies avancées à retrouver les niveaux de croissance qu’elles ont connus précédemment, en raison notamment :
- Du vieillissement démographique incitant à l’épargne ;
- Du lent désendettement des agents économiques après la crise ;
- Des inégalités ;
- De l’insuffisante flexibilité des salaires.
Summers, 2013
Contrairement à ce qu’enseigne la théorie des cycles réels, le cycle pourrait influencer la productivité :
- Les récessions ont un impact sur la productivité du facteur travail ;
- La croissance économique a un impact sur les comportements d’investissement des entreprises ;
→ L’accommodement monétaire ou budgétaire devrait être maintenu, les gains de productivité étant influencés par la politique contracyclique.
De Long, 2018
L’épuisement du progrès technique ne permet plus de soutenir les gains de productivité nécessaires à la croissance de la PGF, conduisant à la réduction de la croissance potentielle.
Gordon, 2012
Proposition d’inclure d’autres indicateurs pour la croissance :
- Évolution des revenus ;
- Soutenabilité environnementale ;
- Consommation de loisirs.
Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, Rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi, 2009
Lors de la Grande récession de 2008 :
- Le taux d’intérêt naturel était à -4 % ;
- Contre un taux directeur à 0,1 % et une inflation à 1,8 % ;
→ Le taux d’intérêt réel était bien supérieur = nécessité de mesures non conventionnelles.
Taux d’intérêt réel : taux d’intérêt nominal moins le taux d’inflation.
Hall, 2013
Les politiques accommodantes post-crises tendent à prolonger la période de croissance faible, sur le modèle japonais des banques zombies.
Borio et Zabai, 2016
Permanence d’entreprises zombies en Europe → le capital n’est alors pas alloué aux entreprises productives.
Andrews et Petroulakis, 2019
À condition que l’environnement de marché soit suffisamment concurrentiel :
La réduction des spreads de crédit est positivement corrélée à la productivité.
Aghion et al., 2018
I. À terme, il semble que le maintien de taux durablement négatifs soit une source d’effets négatifs pour les secteurs bancaires et assurantiels.
II. Il existe un taux d’intérêt reversal (ou « taux d’inversion ») :
- Niveau en deçà duquel une baisse marginale des taux d’intérêt exerce un impact sur la rentabilité bancaire plus dommageable que l’effet bénéfique qu’elle exerce sur l’activité ;
- Il se traduit par une augmentation du taux d’intérêt pratiqué par les banques commerciales, qui cherchent à compenser leurs pertes.
Abadi, Brunnermeier et Koby, “The Reversal Interest Rate”, 2017
La logique du qualitative easing est remplacée par celle du quantitative easing :
À propos de la situation de l’économie japonaise et de la politique de la banque centrale du Japon au début des années 1990.
Werner, 1995
L’espace budgétaire d’une économie est apprécié en fonction du différentiel entre :
- Rendement du capital ;
- Taux de croissance ;
- Rendement de la dette publique.
⚠️ La prise en compte des engagements implicites des États (retraites, santé, prêts garantis) constitue un dernier axe d’appréciation de l’espace budgétaire disponible.
Reis, 2021
I. La méthode de calcul de l’endettement privé élimine les doubles comptes, y compris les consommations intermédiaires.
II. En appliquant au privé la méthode de calcul de l’endettement public, qui additionne transferts publics, investissements publics et intérêts de la dette :
Les dépenses privées dépasseraient 200 % du PIB.
Ramaux et Sterdyniak, 2017
La stabilité des taux, l’absence de frais de change et la stabilité économique en Europe :
- Devraient permettre une augmentation des flux financiers et commerciaux transfrontaliers ;
- Faire ainsi progresser le revenu par habitant.
Rapport Delors, 1989
I. Les effets du passage à l’euro sont relativement décevants en termes de commerce, de productivité et de mobilité du travail.
II. En réalité, il y a eu réduction des réformes structurelles au moment de ce passage.
FMI, Economic convergence in the Euro-area, 2018
I. La crise souveraine majeure qui a frappé l’Union économique et monétaire de 2010 à 2012 en a révélé les profonds déséquilibres.
II. Sa fragmentation financière risque d’en provoquer, à terme, l’éclatement.
Stiglitz, L’Euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, 2016
I. Les généralisations des politiques de désinflation compétitive des entreprises par la baisse des salaires constituent un jeu « perdant-perdant ». Ces stratégies conjointes :
- Se neutralisent mutuellement ;
- Poursuivent des objectifs de hausse des exportations dont les effets sont limités.
II. A. Menées conjointements dans la zone euro par plusieurs États membres, elles se neutralisent comme le ferait une stratégie de dévaluation compétitive de la monnaie.
B. Les effets recherchés sur la hausse des exportations ne viennent jamais :
- Les volumes exportés sont peu sensibles aux évolutions des coûts salariaux unitaires ;
- La baisse de la masse salariale assèche la demande de biens et services.
OFCE, Ducoudré et Heyer, 2014
Quatre critères établissent le caractère optimal d’une zone monétaire, en se substituant à la perte du taux de change comme instrument d’ajustement pour les économies de la zone :
- Les transferts budgétaires et financiers.
- Farhi et Werning, 2016
Théorisation de l’Union bancaire, qui comprend au sens large :
- Trois piliers verticaux : mécanisme de surveillance unique, mécanisme de résolution unique, système européen de garantie des dépôts – SEGD ;
- Un pilier horizontal : le règlement uniforme – actes de droit dérivé adoptés par l’Union européenne.
Van Rompuy, 2012
La stabilité financière est un bien public mondial pur :
- Il est non rival : le bénéfice de la stabilité financière pour les agents ne prive pas les autres d’en bénéficier à leur tour ;
- Il est non exclusif : les agents engagés dans son maintien ne peuvent exclure de son bénéfice les agents qui refusent d’en payer le prix.
Kindleberger, 1986
« Paradoxe de la crédibilité » :
Les politiques monétaires crédibles ont limité l’inflation, maintenu des taux faibles et favorisé l’endettement et les phénomènes de bulles sur les prix d’actifs.
📚 Dans les faits :
- Le ratio monnaie en circulation/PIB a augmenté d’un tiers dans l’OCDE entre 1997 et 2007 ;
- Dans un contexte de hausse de prix des actifs et d’un maintien de la hausse des prix à la consommation de 2 %.
Borio et Lowe, 2002
La titrisation a entraîné une baisse de l’aversion au risque des prêteurs :
- Le nombre de prêts hypothécaires acceptés a été multiplié par deux entre 1995 et 2006 ;
- La détérioration des critères d’attribution a été plus forte dans les régions où la part des prêts titrisés était la plus importante.
📚 Elle a également entraîné une déperdition d’information sur les risques de crédit, tout au long de la chaîne qui va de l’emprunteur initial aux acheteurs de crédits titrisés.
Dell’ariccia et al., 2008
I. Établissement, depuis 1913, d’une corrélation entre :
- La présence de déséquilibres importants des transactions courantes entre les principales économies ;
- Et la fréquence des crises financières.
II. Les déséquilibres en amont de la crise :
- Excédents de la Chine, de l’Allemagne et des pays exportateurs de pétrole qui financent les déficits des États-Unis ;
- Sont à la source des vulnérabilités du système monétaire international avant-crise.
Taylor, 2012
I. Une situation de désajustement peut constituer « un équilibre mutuellement bénéfique ».
II. Est qualifié de « Bretton Woods II » le système monétaire international de la fin des années 1990 et du début des années 2000, qui comprend :
- Un centre déficitaire : les États-Unis ;
- Une périphérie excédentaire : la Chine et les quatre dragons asiatiques – Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour.
Dooley et al., 2003
I. A. Le dollar a paradoxalement conservé sa place de valeur refuge, en confiant un rôle de banquier mondial aux États-Unis, en tant que :
- Créancier net en actifs risqués à long terme ;
- Débiteur net à court terme sans risques ;
B. Les États-Unis conservent donc leur « privilège exorbitant ».
II. Celui-ci s’accompagne d’un « devoir exorbitant » :
- Celui de prêteur en dernier ressort ;
- Ce qui renforce le caractère assurantiel des actifs américains.
Gourinchas, Rey et Govillot, 2010
Nouveau paradoxe de Triffin (1960)
I. Les investisseurs pourraient douter de la capacité des États Unis à tenir leur rôle de fournisseur de liquidités au reste du monde :
- Cette fois en raison d’une perte de confiance dans la valeur de la dette américaine ;
- Provenant du constat de la divergence entre la hausse constante de la dette américaine et de part décroissante de l’économie américaine dans l’économie mondiale.
II. Possibilité d’une fuite potentiellement abrupte des actifs liquides en dollars détenus par le reste du monde, vers une ou plusieurs monnaies alternatives.
📚 La dette des États-Unis s’élevait à 34 000 Md$ fin 2023, soit 124,2 % de son PIB.
Cependant, son PIB s’élevait à 27 360 Md$ la même année, soit 26 % du PIB mondial.
Gourinchas, Rey et Sauzet, 2019
I. Au contraire de la théorie HOS, les États-Unis participent à l’échange international en vue d’économiser leur capital et d’utiliser leur surplus de main-d’œuvre.
II. Le facteur explicatif pourrait être l’absence de prise en compte du capital humain dans le modèle HOS :
- Les États-Unis exportent non des biens utilisant un facteur moins abondant et moins bon marché qu’ailleurs (le travail) ;
- Mais des biens utilisant un facteur relativement plus abondant que ses partenaires.
📚 On assiste :
- À un essor du commerce intra-branche, plutôt qu’une spécialisation par pays : par exemple, dans l’Union européenne, l’ouverture commerciale a conduit à une similarité du commerce ;
- Toutefois, également à l’essor d’un intra-branche vertical (même produit, qualité différente) plutôt qu’un intra-branche horizontal (même produit, même qualité), ce qui réintroduit un élément de spécialisation des pays.
Leontief (Paradoxe de), 1953
I. La démonstration de Ricardo sur les avantages comparatifs exclut l’hypothèse de parfaite mobilité du capital :
- Or, si un pays dispose d’un désavantage absolu vis-à-vis d’un autre en terme de compétitivité industrielle, les capitaux du premier iront investir dans le second ;
- La spécialisation du premier n’aura pas lieu et l’ouverture des frontières se soldera par une fuite des capitaux du pays faible vers le pays fort (Daly, 1999) ;
- C’est ce qui se produit entre les pays du Sud et du Nord de l’Europe.
II. La mobilité du capital serait donc non une nécessité pour la mise en œuvre du libre-échange, mais un obstacle à la réalisation de ses bénéfices.
Giraud, 2013
I. La dépréciation du taux de change réel a un effet positif sur les échanges en valeur si la (?) est vérifiée : courbe en J.
II. L’amélioration du solde commercial passe :
- Soit par une baisse du taux de change nominal ;
- Soit par une inflation moins rapide que les voisins, appelée « désinflation compétitive ».
Marshall-Lerner (Condition des élasticités critiques de), 1944
Tarification différenciée par le marché :
- Les entreprises exportatrices peuvent profiter de la dépréciation du taux de change pour améliorer leurs marges ;
- Inversement, les fournisseurs étrangers peuvent comprimer leurs marges pour maintenir leurs prix et donc leurs parts de marché.
II. Cet effet ne peut contredire durablement l’effet de change :
- Une amélioration des marges permettra aux entreprises nationales d’investir et donc de renforcer leur compétitivité hors prix ;
- Et inversement pour une compression des marges de la part des importateurs.
Robinson, 1947
I. Les nouvelles théories du commerce international reposent sur des modèles en concurrence imparfaite, expliquant notamment le commerce intra-branche.
⚠️ L’éloignement géographique est un obstacle au développement des échanges commerciaux :
- Ainsi, le Japon est la quatrième puissance économique mondiale (6,5 % du PIB mondial), mais il ne représente que 1,4 % des échanges commerciaux de l’UE à 28 ;
II. Le modèle permet d’établir l’existence d’un « effet frontière » : des pays voisins parties à un accord de libre-échange et parlant une même langue ont des relations commerciales moins développées que les régions d’un même pays :
- Pour le Canada, vingt-deux fois moins (McCallum, 1995) ;
- Dans l’Union européenne, dix fois (Mayer et Zignano, 2005), ou 7,5 fois moins (Pacchioli, 2011).
📚 Ce biais domestique a de nombreuses explications :
- Hétérogénéité des produits offerts ;
- Différences de goûts et d’habitudes des consommateurs ;
- Héritage des différences normatives du passé ;
- Organisation politique et économique.
Tinbergen (Modèle de gravité de), 1962
L’attractivité d’un territoire peut se définir comme l’interaction de trois facteurs :
- La mondialisation industrielle : la division internationale des processus productifs ;
- La polarisation de l’économie dans des métropoles ;
- Le mode d’organisation des firmes.
Veltz, 2004
La notion de « bulle » est potentiellement applicable aux chaînes de valeur mondiales, compte tenu de la corrélation entre l’expansion du commerce et l’assouplissement des conditions financières.
Banque des règlements internationaux, 2019
I. Un « district industriel » est un lieu où se rassemblent de nombreuses firmes permettant des économies d’échelle.
II. Trois facteurs explicatifs :
- La garantie pour chaque firme d’être à proximité d’un grand nombre de fournisseurs spécialisés ;
- L’assurance de bénéficier d’un bassin de main-d’œuvre important ;
- La possibilité de profiter d’externalités de connaissance.
III. A. Les économies d’échelle permettent l’entrée de nouvelles entreprises sur le marché, lorsque le coût unitaire de production dépend de la taille du secteur.
B. Le secteur présente une courbe d’offre décroissante, ce qui peut expliquer la persistance de spécialisations, résultant parfois d’aléas de l’histoire.
⚠️ Les avantages comparatifs sont insuffisants pour expliquer des flux internationaux de biens et services se faisant entre des économies assez semblables :
Les économies d’échelles fournissent une explication additionnelle.
📚 Les économies d’échelles peuvent également être internes :
- Augmentation du volume de production des entreprises installées, lorsque le coût unitaire de production dépend de la taille de l’entreprise ;
- Elles permettent la formation de grandes firmes.
Marshall, Principles of Economics, 1920
(Définition)
I. Des modèles d’entreprises hétérogènes en concurrence monopolistique montrent qu’au sein d’un même secteur, les entreprises exportatrices versent des salaires plus importants que les entreprises non exportatrices.
II. L’ouverture répartit les entreprises en trois catégories :
- Les entreprises les moins productives, qui se retirent du marché ;
- Les plus productives, qui compensent le manque à gagner sur leur marché historique par leurs exportations, voire en profitent pour croître ;
- Celles aux niveaux intermédiaires de productivité, qui survivent sur le marché national sans pour autant accéder aux marchés étrangers, et voient leurs parts de marché se réduire : elles tomberont en définitive dans l’une des deux précédentes catégories.
→ L’ouverture aura élevé le niveau moyen de productivité par émulation et élimination, ce qui revient à une réallocation des ressources productives des producteurs peu efficaces vers les plus efficaces.
Melitz, 2003
I. La conclusion d’accords commerciaux ne signifie pas toujours dans la réalité un environnement économique plus compétitif.
II. A. Contrairement aux accords classiques, qui ne portaient que sur la diminution des droits de douanes, les accords commerciaux contemporains :
- Portent sur de nombreux sujets : propriété intellectuelle, conditions de travail, environnement, règles sanitaires… ;
- Qui les rendent plus longs et plus complexes.
B. Ces accords font l’objet d’un lobbying de la part de multinationales, susceptibles de s’entendre pour défendre des intérêts communs.
III. La dichotomie entre théorie et pratique paraît d’autant plus pertinente à mesure que les accords commerciaux portent sur les services.
Rodrik, 2018