Etudes 01 - Bénassy-Quéré Flashcards

1
Q

Mise en évidence du détournement d’échange :

Une libéralisation à l’égard de certains partenaires commerciaux seulement, peut détourner les flux de commerce vers ces pays et conduire à une perte d’efficacité par rapport à une situation de protection douanière uniforme → on remplace les anciens producteurs par d’autres pourtant moins compétitifs.

Dans ce cas l’allocation est mauvaise et l’union est désavantageuse.

⚠️ Cette théorie est toutefois formulée sous les hypothèses restrictives suivantes : approche statique, équilibre partiel, offres d’importation élastiques, petit pays.

A

Jacob Viner, 1950, “The Customs Union Issue”

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2
Q

A l’époque où le traité de Rome est signé, la théorie vinerienne est dominante.

→ Tant pour la décision de la lancer que pour sa réalisation, l’union douanière, pilier de l’intégration régionale européenne, ne semble avoir pu être guidée en premier lieu par des préoccupations économiques.

A

Lagadec, 2002

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3
Q

Des accords commerciaux préférentiels peuvent, à terme, améliorer le bien-être, car ils sont souvent une étape vers la libéralisation multilatérale.

Etude critiquée ultérieurement en ce que les auteurs se fondent sur :

  • Une situation de neutralité vis-à-vis du reste du monde ;
  • Une concurrence et une information parfaites ;
  • Des mécanismes efficaces de compensations équitables, en l’occurrence des transferts de sommes forfaitaires entre pays membres.

→ Ces hypothèses sont donc peu réalistes.

A

Kemp et Wan, 1976, “An elementary proposition concerning the formation of customs unions”

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4
Q

En cas de difficulté pour le décideur public à évaluer le coût d’un bien, en présence d’une asymétrie de l’information avec des opérateurs privés, un bon mécanisme de révélation est une attribution par enchère.

⚠️ C’est le choix que firent le Royaume-Uni et l’Allemagne en 2000 pour attribuer les licences d’exploitation de la téléphonie mobile de troisième génération → Pour autant, dans ce cas, l’opération s’est avérée un fiasco : les prix payés par les entreprises se révélèrent beaucoup trop optimistes.

A

Klemperer, 2004, Auctions : Theory and Practice

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5
Q

Illustration de la théorie des mécanismes :

Plutôt que de rechercher une solution idéale, le gouvernement doit concevoir des mécanismes qui permettent d’induire l’effet escompté d’une opération malgré le manque d’information dont il dispose, en rendant les incitations compatibles avec une divulgation de cette information.

Ainsi, le recours aux enchères pour attribuer des licences d’exploitation de téléphonie, mécanisme reposant sur les estimations des opérateurs des coûts d’installation, d’exploitation et la demande, qu’ignore le gouvernement, peut être un moyen de maximiser cette vente.

A

Maskin, 2007, “Mechanism design : How to Implement Social Goals”

📚 L’auteur a reçu la même année le prix Nobel d’économie, aux côtés de Hurwicz et Myerson, pour leurs travaux sur la théorie des mécanismes, débutés dans les années 1970.

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6
Q

Fondation de la théorie des choix publics

1° Les auteurs abordent les phénomènes étudiés par la science politique (l’État, le vote, les élections, …) à l’aide d’approches venant de l’économie :

  • l’individualisme méthodologique : les phénomènes sociaux sont explicables par les comportements individuels des acteurs ;
  • la théorie de l’action rationnelle : les acteurs agissent rationnellement, c’est-à-dire en calculant les coûts et les avantages de leur action et en fonction de leur intérêt personnel.

2° Les auteurs se penchent ensuite sur les phénomènes de marchandages de voix qui ont lieu dans les assemblées parlementaires et leurs effets néfastes sur les dépenses publiques.

3° Ils développent l’idée que l’intervention de l’Etat n’est ni impartiale, ni efficace pour l’intérêt général.

→ Les jugements normatifs doivent être cantonnés au cadre qui définit la politique économique :

La Constitution, et plus largement l’ensemble des règles, des procédures et des institutions dans le cadre desquelles les décisions de politique économique sont prises.

A

Buchanan et Tullock, 1962

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7
Q

Le chercheur en économie politique, lorsqu’il étudie un processus de décision, ne voit pas en ressortir le​ résultat d’un processus de maximisation, malgré la présence de ressources rares et le conflit entre objectifs.

Le résultat qu’il observe est plus largement influencé par des variables endogènes : les règles, les procédures, les institutions, les influences politiques, etc.

Ce qu’il étudie, c’est une organisation sociale et ce qui en résulte.

A

Buchanan, 1975, Les limites de la liberté

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8
Q

La poursuite de n objectifs indépendants de politique publique nécessite que le gouvernement dispose d’au moins autant (≥ n) d’instruments indépendants.

A

Tinbergen (règle de), 1952, On the Theory of Economic Policy

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9
Q

Mise en évidence par cet économiste néo-zélandais d’une relation négative entre le taux de chômage et le taux de croissance des salaires nominaux au Royaume-Uni entre 1861 et 1957. Pour un taux de chômage de 5 %, les salaires nominaux sont restés stables sur cette période. Pour un taux de chômage légèrement inférieur à 2,5 %, les salaires se sont accrus d’environ 2 % par an.

→ Une réduction du chômage d’un point de pourcentage entraînait une hausse de 0,8 point du taux d’inflation.

⚠️ Le supplément de chômage requis pour abaisser l’inflation de 1 point est appelé ratio de sacrifice.

A

Phillips (courbe de), 1958

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10
Q

L’impact négatif d’une réforme structurelle ne peut pas être contrecarré par une politique monétaire plus expansionniste, lorsque le pays concerné se trouve dans l’une des situations suivantes :

  • Il a adopté un régime de change fixe ;
  • Il fait partie d’une union monétaire ;
  • Les taux d’intérêt de sa banque centrale sont déjà à zéro et ne peuvent être abaissés.
A

Eggertsson, Ferrero et Raffo, 2014, “Can Structural Reforms Help Europe ?”

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11
Q

Les effets positifs d’une réforme structurelle dominent sur le long terme, le bilan étant alors généralement positif.

Ainsi, une refonte structurelle des marchés de biens et services et du marché de l’emploi permettrait, à un horizon de 10 ans, un gain de PIB de près de 10 % en moyenne pour les pays de l’OCDE.

A court terme, la question reste controversée.

A

Bouis et Duval, 2011

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12
Q

Lorsqu’un gouvernement démocratique fait face à la contrainte d’économie politique que constitue l’institution d’une réforme dont les fruits n’apparaîtront qu’après l’expiration de son mandat, une réponse possible peut consister à trouver un moyen de financer les coûts initiaux des réformes.

Pour réformer, plutôt que de passer en force, il faudrait payer afin de racheter les privilèges qui brident l’activité économique en limitant le jeu du marché. Il s’agit alors d’une forme d’investissement rentable collectivement, car la suppression des privilèges génère un bénéfice largement supérieur du fait de l’élimination des distorsions du marché.

Les taxis sont pris comme exemple.

A

Delpla et Wyplosz, 2007

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13
Q

Les trois fonctions essentielles de la politique budgétaire, et plus largement de la politique économique, sont :

1° L’allocation des ressources ;

2° La stabilisation macroéconomique face à des chocs exogènes qui éloignent l’économie de l’équilibre ;

3° La redistribution entre agents ou entre régions.

A

Musgrave, 1959, Theory of Public Finance

Musgrave et Musgrave, 1989, Public Finance in Theory and Practice

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14
Q

Formulation la plus achevée des conditions de validité de l’équilibre concurrentiel, essentiellement :

  • L’homogénéité de degré zéro par rapport aux prix : le fait que si l’on multiplie l’ensemble des prix par un quelconque réel positif, cela ne modifie pas les choix des agents ;
  • La loi de Walras : quels que soient les prix, la somme des demandes nettes pondérées par le prix de chacun des biens correspondants est nulle.

(⚠️ Ces conditions sont à distinguer des caractéristiques de la concurrence « parfaite » sur un marché avec lesquelles elles sont souvent confondues)

→ Les théorèmes de l’économie du bien-être reposeront sur cet ensemble d’hypothèses très exigeant.

A

Kenneth Arrow et Gérard Debreu, 1954

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15
Q

Proposition de réformer la protection de l’emploi pour substituer une taxation au contrôle des licenciements par le juge.

Cette taxation prendrait la forme d’un bonus-malus sur les contributions des entreprises à l’assurance chômage, modulées en fonction de leur comportement d’embauches et de licenciements.

A

Blanchard et Tirole, 2003

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16
Q

Étude de l’anti-sélection dans le cas du marché des véhicules d’occasion :

  • Seuls les vendeurs connaissent la qualité des véhicules qu’ils mettent sur le marché ;
  • Le prix de vente concurrentiel reflète une qualité moyenne (puisque les acheteurs ne sont pas prêts à payer cher sans pouvoir s’assurer de la qualité du bien) et est trop faible pour vendre un véhicule de bonne qualité ;
  • Dès lors, il ne reste sur le marché que des véhicules de mauvaise qualité.
A

Akerlof, 1970, « The Market for Lemons »

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17
Q

La stabilisation trouve deux justifications :

  • les comportements non rationnels des agents économiques (les « esprits animaux ») ;
  • les rigidités nominales des salaires et des prix, qui gênent l’adaptation aux chocs économiques.
A

Keynes, 1936, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie

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18
Q

Travaux à l’origine de la théorie des cycles économiques réels.

Ils ont depuis donné lieu à une littérature abondante, qui tente d’expliquer les causes des fluctuations économiques :

  • en évitant les références aux comportements non rationnels et aux rigidités nominales ;
  • en recourant aux chocs de technologies de production et aux réactions rationnelles d’agents optimisateurs.

→ Les perturbations réelles sont suffisantes pour expliquer le cycle économique. Dans la lignée de la théorie de la croissance, ces perturbations réelles sont les écarts persistants du résidu de Solow, mesure du progrès technologique, à sa tendance de long terme.

A

Kydland et Prescott, 1982

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19
Q

Modèle à facteurs, élaboré dans un contexte où domine depuis les années 1950 la modélisation macroéconométrique, de grande taille (parfois > 1000 équations), mais statique et sujette à erreurs.

Deux facteurs dynamiques expliquent plus de 80 % de la variance de nombreuses variables économiques (taux de chômage, inflation des prix de gros, croissance de la production industrielle, croissance du chômage, etc.) :

  • La modélisation DGSE : la première se veut structurelle, au sens où les restrictions imposées par un modèle dynamique et stochastique d’équilibre sous anticipations rationnelles sont utilisées pour identifier, estimer et tester ce modèle au regard des données ;
  • La modélisation VAR structurelle : la seconde propose un ensemble de représentations statistiques peu contraintes au regard des données macro-économiques, mais offrant un éventail d’utilisations assez vaste allant de la prévision à l’identification de chocs structurels (par exemple des chocs d’offre et de demande) et de leurs effets et contributions aux fluctuations agrégées.
A

Sargent et Sims, 1977, Business cycle modelling without pretending to have too much a-priori economic theory

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20
Q

Mise en évidence des « coûts de chaussure » entraînés par l’inflation : la mauvaise allocation des ressources qui découle du fait que les consommateurs cherchent à protéger la valeur de leurs actifs en se rendant plus souvent à la banque pour détenir moins de cash.

Concrètement, il s’agit des distorsions économiques entraînées par l’inflation lorsqu’elle incite les agents économiques, contraints par le temps, à effectuer de mauvaises allocations, en vue de protéger le pouvoir d’achat nominal de leurs actifs.

(environnement néoclassique avec anticipations rationnelles)

A

Pakko, 1998

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21
Q

En 1994, l’allocation parentale d’éducation réservée aux mères de trois enfants se retirant temporairement du marché du travail pour s’occuper des plus jeunes a été étendue aux mères de deux enfants. Seule cette sous-population a donc vu les conditions de l’arbitrage emploi/inactivité se modifier.

La comparaison entre son taux d’activité et celui de populations voisines (mère de deux enfants non éligibles, mère d’un seul enfant) a permis d’éliminer les effets de facteurs exogènes (situation du marché du travail, par exemple).

L’étude a mis en évidence une réponse positive forte et rapide des femmes concernées à l’incitation pécuniaire qui leur a été faite de se retirer du marché du travail.

La généralisation de cette constatation est cependant limitée par le fait que l’élasticité de l’offre de travail des mères de deux enfants n’est probablement pas la même que celle d’autres sous-populations.

A

Piketty, 1998

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22
Q

Depuis les années 1970, les inégalités de revenus se font croissantes dans la plupart des pays avancés et la richesse se concentre davantage au sommet de la pyramide sociale.

A

Atkinson et Piketty, 2007

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23
Q

A partir de 2007, 30 départements ont été autorisés à expérimenter le RSA. Le comité national de l’évaluation a mis en place une procédure d’évaluation, fondée sur la comparaison avec des territoires similaires non concernés par l’expérimentation qui jouaient le rôle de territoires témoins.

Cependant, alors que l’expérimentation était prévue pour trois ans, la loi a généralisé le RSA dès 2009, la mise en place de la réforme ayant pris le pas sur son évaluation.

L’expérimentation a permis aux membres du gouvernement de mettre en avant un effet de scientificité et de décharger le projet de son contenu le plus clivant.

A

Arrignon, 2019

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24
Q

L’espérance de vie des Noirs américains était inférieure à celle des habitants du Kérala, en Inde, qui présente un IDH assez élevé.

On peut en déduire que le revenu monétaire peut être un mauvais indicateur des conditions de vie.

A

Amartya Sen, 1999, Development as Freedom

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25
Q

Illustration de ce que les relations entre objectifs poursuivis par les politiques économiques donnent parfois lieu à controverse.

L’inégalité est un déterminant positif du taux de croissance à moyen et long terme.

Toutefois, il ne faut pas négliger les inégalités, non seulement parce qu’elles peuvent être indésirables d’un point de vue éthique, mais parce qu’elles peuvent malgré tout altérer négativement la croissance.

En outre, à un niveau macroéconomique, les études ne semblent pas démontrer qu’une redistribution importante ait un effet négatif direct sur la durée de la croissance. Une redistribution moyenne, associée à une réduction des inégalités, est donc favorable à une croissance plus durable.

A

FMI, Ostry et al., 2014, Redistribution, Inequality and Growth

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26
Q

La plupart des économistes s’accordent pour dire que des déficits budgétaires persistants élèvent finalement les taux d’intérêt à long terme parce qu’ils accroissent l’offre de titres de dette publique et le risque de défaut des Etats.

Pour autant, le vice-président de George W. Bush a affirmé péremptoirement que « Reagan a fait la preuve que les déficits ont peu d’importance ».

A

Dick Cheney, 2004

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27
Q

Les désaccords sur les politiques économiques internationales proviennent de trois sources :

  • Les questions d’agrégation : on ne considère pas les mêmes données agrégées, par exemple les effets d’une politique sur l’économie dans son ensemble ou seulement sur la redistribution (ou son absence) ;
  • L’horizon temporel : on regarde les effets à cinq ou dix ans en négligeant les effets à court terme, notamment pour les populations les plus fragiles ;
  • Le fonctionnement des marchés : on suppose que les marchés sont suffisamment concurrentiels, alors qu’en pratique ils sont imparfaits.
A

Ravi Kanbur, 2001

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28
Q

Le programme de la recherche économique des quatre dernières décennies peut être lu, rétrospectivement, comme une tentative systématique et couronnée de succès, de mettre à bas de son piédestal la statue du dirigeant omniscient, tout-puissant et bienveillant (qui était l’approche traditionnelle de la politique économique), devenu impuissant, voué à des actions inutiles, voire nuisibles, considéré comme manquant de clairvoyance et d’information, et traduisant la pression d’intérêts privés tels que ceux des bureaucrates.

A

Avinash Dixit, The Making of Economic Policy, 1996

Jean-Jacques Laffont, « Étapes vers un État moderne : une analyse économique », 1999

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29
Q

Les décideurs prennent leurs décisions à partir de prévisions moyennes, généralement sans prendre en compte la distribution des risques.

Toutefois, des événements comme l’ouragan Katrina en 2005 ou la chute de Lehman Brothers en 2008 les y contraignent dans une certaine mesure.

A

Gollier, Eswald, Sadeleer, 2008, Le principe de précaution

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30
Q

Théorie de l’utilité espérée

Proposition par les auteurs de modèles de jeux de coalitions :

Les agents économiques connaissent les probabilités de réalisation des différents « états de la nature » (par exemple, la probabilité d’un succès/échec).

Ils maximisent en conséquence l’espérance mathématique de leur utilité future, c’est-à-dire la somme de l’utilité obtenue dans chaque état de la nature pondérée par la probabilité de réalisation de celui-ci.

⚠️ Les auteurs ne reconnaissent que le comportement rationnel d’individus égoïstes, et ne laissent aucune place à un accord indivisible entre joueurs qui prendrait la forme d’un contrat social.

A

Von Neumann et Morgenstern, 1944, Theory of Games and Economic Behavior

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31
Q

Distinction entre risque et incertitude :

  • Le risque désigne une situation dont les aléas sont quantifiables mathématiquement ;
  • Ce risque devient une incertitude quand ces aléas ne sont pas quantifiables → ils ne sont plus assurables.
A

Knight, 1921

⚠️ Une incertitude « knightienne » interdit de recourir au concept d’utilité espérée.

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32
Q

En général, parce que les investissements de prévention sont à rendements décroissants, le risque zéro n’est pas socialement efficace, même lorsqu’il est techniquement réalisable, ce qui est rare.

Dès lors apparaît naturellement la notion de « risque acceptable » : un niveau de risque devrait être considéré comme acceptable que si tous les efforts pour le réduire ont un coût qui excède son bénéfice.

⚠️ Les décideurs politiques ne calculent pas rationnellement les gains et les coûts espérés d’une décision politique.

Le ministère de la santé français a examiné en 2000 un nouveau test de dépistage : le premier concernant la présence du virus VIH et de l’hépatite C dans les lots de sang transfusionnel. Les expertises indiquaient qu’il pouvait conduire à une année de vie gagnée pour 60 MF.

A la même époque, la mise en place d’un dépistage du cancer du sein chez les femmes de plus de 50 ans, aurait pu conduire à un gain d’espérance de vie de 1 an pour 10 000 F.

C’est pourtant le premier qui a été mis en œuvre, l’opinion publique étant mobilisée sur la question de la contamination du sang.

A

Gollier, Eswald, Sadeleer, 2008, Le principe de précaution

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33
Q

La variation journalière de l’indice Dow Jones de la bourse de New York a dépassé 7 % à 48 reprises sur la période 1916-2003.

Pourtant, c’est un événement qui se produirait en moyenne tous les 300 000 ans si la distribution de cette variation était normale avec les mêmes moyennes et variance.

Cette observation invalide l’hypothèse standard selon laquelle les rendements suivent une loi normale, alors que de nombreux modèles prévisionnels reposent sur cette hypothèse.

A

Mandelbrot et Hudson, 2004

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34
Q

La banque centrale peut tolérer des fluctuations raisonnables de l’inflation autour de son objectif de référence.

Elle doit en revanche tout faire pour éviter les situations extrêmes, c’est-à-dire les événements :

  • dont la probabilité est faible ;
  • mais dont les effets disruptifs sont extrêmement élevés, en raison des hystérèses qu’ils peuvent causer.
A

Lars Svensson, 2004

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35
Q

Si la décision d’investir est irréversible (les coûts d’installation sont irrécupérables, c’est-à-dire que la valeur de revente du capital installé sera inférieure à sa valeur d’achat) alors que la décision de reporter l’investissement est réversible, le calcul économique impose de comparer :

  • La valeur d’un investissement réalisé aujourd’hui ;
  • Et la valeur du même investissement réalisé à une date ultérieure.

→ En d’autres termes, l’investisseur attend que la demande dépasse un certain seuil, afin de ne pas suraccumuler son capital.

⚠️ C’est pourquoi le capital n’évolue pas de manière continue, mais par palliers.

A

Arrow, 1968

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36
Q

Proposition d’un modèle séquentiel de décision en information croissante.

L’approche prenant en compte l’irréversibilité est particulièrement pertinente dans l’évaluation des projets qui causent des dommages irréversibles à l’environnement : enfouissement de déchets nucléaires, forage pétrolier dans une réserve naturelle, etc.

→ Cette irréversibilité justifie de recourir à des solutions flexibles d’attente.

⚠️ Critique : Ce type de modèle est réducteur. Ainsi, les conséquences de la décision initiale de ne pas agir se compliquent lorsque l’inaction engendre aussi un coût, comme dans le cas des émissions de carbone.

A

Henry, 1974

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37
Q

Dans un rapport remis au gouvernement britannique, la valeur actualisée du coût social de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre était estimée à 1 % du PIB mondial, contre un coût de l’inaction estimé à une réduction permanente annuelle qui s’échelonnait :

  • de 5 %, en considérant seulement la production et l’exploitation des ressources ;
  • à 14 %, en intégrant les pertes humaines et écologiques ;
  • voire à 20 % du PIB mondial, en intégrant le fait que les économies les moins avancées seront ralenties dans leur développement.

⚠️ Ce rapport a été critiqué :

  • pour le taux d’actualisation qu’il a employé, qui se fonde sur le principe philosophique selon lequel il n’y a aucune raison d’accorder moins de valeur au bien-être de nos descendants qu’au nôtre ;
  • et sa sous-estimation alléguée du potentiel de réduction des coûts futurs du fait des innovations technologiques.
A

Rapport Stern sur l’économie du changement climatique, 2006 (The Economics of Climate Change​)

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38
Q

Publication d’un article sur les anticipations rationnelles :

Les agents économiques font des prévisions ou forment leurs anticipations en utilisant l’information disponible de la manière la plus efficiente. Leur ensemble d’information comprend l’historique de leurs erreurs de prévision et le modèle sous-jacent du fonctionnement de l’économie.

Ils ne peuvent pas être systématiquement trompés, et leurs erreurs éventuelles résultent uniquement des événements nouveaux qui ne sont pas prévisibles.

→ L’action politique, dès lors qu’elle n’est pas purement aléatoire, peut être anticipée.

⚠️ À l’époque, prévalait encore le principe mécaniste selon lequel les agents se fondaient sur l’observation du passé pour leur prise de décision.

A

John Muth, 1961, “Rational Expectations and the Theory of the Price Movements”

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39
Q

Article dans lequel il est avancé qu’il n’est pas correct d’utiliser un modèle macroéconométrique pour évaluer les effets des modifications systématiques des règles de politique économique (l’auteur s’oppose ainsi à la tendance scientiste de l’époque).

Tout changement significatif de politique économique va affecter les anticipations et les comportements des agents dont le modèle est une représentation. Ce modèle ne sera donc plus adapté : comme les agents réagissent, les fonctions du modèle ne sont pas indépendantes des politiques qu’il est censé examiner. Son caractère prédictif est donc remis en cause.

Par exemple, dans un modèle simulant les conséquences du passage d’un taux de change fixe à un taux de change flottant, les changements envisagés vont affecter le comportement des agents du modèle : les producteurs peuvent par exemple être incités à s’assurer contre le risque de change.

A

Robert Lucas (critique de), 1976, “Econometric Policy Evaluation : A Critique”

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40
Q

Modélisation de l’évolution conjointe des variables macroéconomiques sans introduire aucune contrainte théorique :

  • conçue comme une manière de répondre à la critique de Lucas ;
  • à l’origine du développement d’une approche purement statistique de l’économie (voir les modèles VAR notamment).
A

Sims, 1980

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41
Q

Formalisation du manque (ou défaut) de crédibilité : en présence d’anticipations rationnelles, un gouvernement qui cherche à optimiser le bien-être social à chaque période ne conduit pas nécessairement à la meilleure politique.

Par exemple, si un gouvernement souhaite une inflation de 4 % pour diminuer les salaires de 2 %, mais que les salariés connaissent cet objectif, les intéressés exigeront des hausses de salaire, ce qui peut conduire à neutraliser l’effet recherché par le gouvernement, tout en élevant l’inflation.

Pour servir le bien public, le gouvernement peut être incité à tromper les agents privés par un mensonge vertueux destiné à améliorer le bien-être social :

  • Il annonce, par exemple, une inflation à 2 % ;
  • Alors qu’il fait en sorte qu’elle soit de 4 %, de manière à réduire le salaire réel.

→ Deux problèmes peuvent alors apparaître :

1° Les agents peuvent comprendre l’objectif du gouvernement, anticiper l’inflation de 4 % et réclamer des hausses de salaires, conduisant à une neutralisation de l’effet recherché par le gouvernement ;

2° Alors même qu’à l’équilibre, le gouvernement ne ment pas, son manque de crédibilité peut conduire les agents à anticiper une tromperie.

A

Barro et Gordon, 1983

42
Q

« Une politique monétaire réussie ne repose pas tant sur le contrôle efficace des taux sur les dépôts à vue ou même des variations de l’indice des prix à la consommation, que sur la capacité à influencer de la façon désirée les anticipations de marché concernant ces variables ».

A

Woodford, 2001

43
Q

À la fin des années 1990, le Japon faisait face a une crise déflationniste. Le niveau général des prix baissait, ce qui impliquait :

  • des taux d’intérêt réels positifs malgré des taux d’intérêt nominaux proches de zéro ;
  • le risque d’une spirale déflationniste.

La thèse soutenue est que si la banque centrale était capable de susciter des anticipations d’inflation, le taux d’intérêt réel anticipé (égal au taux nominal moins l’inflation anticipée) baisserait, ce qui stimulerait l’investissement et éloignerait le risque de spirale déflationniste. Il a donc proposé que la banque centrale « promette de manière crédible d’être irresponsable » et adopte à l’avenir une politique inflationniste (ce qui n’est pas du tout prévu par son mandat).

⚠️ La proposition a été accueillie avec beaucoup de scepticisme par les autorités monétaires japonaise, mais celles-ci s’y sont peu à peu ralliées.

A

Krugman, 1998, “Japan’s Trap”

44
Q

Théorie de l’incohérence temporelle :

Ce n’est pas l’outil mathématique du contrôle optimal* qui permet de gouverner au mieux, mais les concepts d’équilibre développés en théorie des jeux.

Les auteurs vont plus loin que Lucas, en affirmant que les agents remontent aux objectifs propres des autorités pour former des anticipations véritablement rationnelles.

Ils proposent de bannir les politiques discrétionnaires, définies comme résultant d’une optimisation à chaque instant. La politique économique doit plutôt s’attacher à suivre des règles fixes, car une source d’inefficacité de la décision politique découle du fait que :

  • une solution ex ante (par exemple : annonce d’une inflation faible ou qu’on ne soutiendra pas une banque qui a pris trop de risques) ;
  • n’est pas optimale ex post (on encourage l’inflation ou on intervient pour acquérir les actifs décotés des banques).

→ Or, seules des politiques jugées crédibles ou temporellement cohérentes sont prises en compte dans le processus de formation des anticipations des agents privés.

* théorie de la commande optimale (ou contrôle optimal) fondée sur une approche mathématique visant agir sur un système dynamique dépendant d’une variable temporelle, de façon à conduire l’état de ce système à un état donné à un instant donné.

A

Kydland et Prescott, 1977, “Rules Rather than Discretion”

45
Q

Proposition de déléguer à des autorités budgétaires indépendantes la fixation du solde budgétaire.

Le gouvernement et le parlement conservent toute latitude sur les niveaux d’impôts et de dépenses.

→ Cela devrait permettre de réconcilier la recherche de crédibilité de l’objectif de soutenabilité de la dette en longue période et la flexibilité en courte période rendue nécessaire par les aléas économiques.

L’auteur s’inspire de la quête de la règle monétaire idéale dans les années 1980, qui s’est avérée vaine et a conduit à confier à une institution spécialisée, au mandat défini, la responsabilité de fixer de façon indépendante les taux d’intérêt.

A

Wyplosz, 2005, “Fiscal Policy : Institutions vs. Rules”

46
Q

Mise en évidence de la notion d’asymétrie d’information, qui désigne le fait que les différents acteurs économiques n’ont pas connaissance des mêmes informations.

« La reconnaissance que l’information est imparfaite, qu’il peut être coûteux d’obtenir des informations nouvelles, qu’il existe d’importantes asymétries de l’information et que l’étendue de ces asymétries dépend des activités des entreprises et des individus, est peut-être l’innovation la plus importante des sciences économiques au XXe siècle ».

A

Stiglitz, 2000

47
Q

Récapitulatif de la notion de principal/agent :

Le principal (l’actionnaire, le manager ou le banquier), qui délègue une tâche à l’agent (le chef d’entreprise, les employés ou l’entreprise), n’a pas toutes les informations sur les capacités et les performances de ce dernier, ce qui conduit généralement à des situations sous-optimales.

La décentralisation de l’information dans une organisation octroie à ses membres certaines rentes informationnelles, qui affectent l’allocation des ressources.

Le recours à la technique du contrat peut être une solution pour surmonter ce problème.

Cette relation principal/agent n’est pas spécifique aux organisations complexes. On peut observer des conflits d’intérêts dans le cas de relations bilatérales impliquant seulement un principal et un agent : vendeur/acheteur, propriétaire terrien/métayer, financier/entrepreneur ; etc.

A

Laffont et Martimort, 2001

48
Q

I. Dans une situation où le régulateur doit attribuer une concession de fourniture d’eau, d’électricité, etc., il se trouve face à une asymétrie d’information, qui porte sur le coût de l’activité et sur l’effort possible pour réduire ce coût. De plus, il doit à la fois éviter que le concessionnaire ne prélève une rente sur les usagers, et que l’activité ne soit pas rentable.

II. Proposition du contrat optimal :

  • pour être incitatif, une autorité concédante propose un contrat qui autorise l’entreprise concessionnaire à percevoir une partie de la rente ;
  • l’autorité concédante propose un « menu de contrat », qui prend la forme d’une subvention versée à l’entreprise comme une fonction décroissante de ses coûts de production ;
  • les entreprises efficaces sont prêtes à prendre en charge une fraction plus importantes des coûts, qu’elles sont seules à connaître mais qu’elles savent bas, tandis que les entreprises moins efficaces cherchent à les faire supporter à l’autorité concédante.

Cf. : https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20141218trib651483c28/l-apport-de-jean-tirole-aux-marches-de-l-electricite.html#_ftn2

A

Laffont et Tirole, 1986

49
Q

Si le gouvernement veut se procurer une information décentralisée, il doit se soucier de fournir des incitations adéquates pour obtenir des agents économiques une transmission véridique de cette information.

Par exemple, pour un agent effectuant une activité productive polluante, proposer de le rémunérer à proportion de la dépollution qu’il aura à effectuer.

Il peut aussi organiser la concurrence dans ses propres services lorsque celle-ci n’est pas un obstacle à leur nécessaire coordination.

A

Laffont, 1999

50
Q

Analyse pionnière de la capture du régulateur (Ecole du choix public) :

Les entreprises appartenant à des branches concurrentielles (commerce de détail et transports routiers, par exemple) peuvent s’organiser avec succès pour influer sur la réglementation, alors que le grand public est désintéressé de ces questions.

→ Cela peut conduire à un phénomène de capture du régulateur par les intérêts qu’il a la charge de surveiller. La régulation se fait alors au bénéfice des producteurs plutôt que des consommateurs.

A

Stigler, 1971, The Theory of Economic Regulation

51
Q

Un parti incertain de sa réélection va être fortement incité à surinvestir dans le domaine qu’il privilégie, et au contraire à freiner les dépenses de son successeur en lui léguant une dette publique élevée.

Plus le pays est divisé et l’alternance fréquente, plus élevée sera la dette publique. De fait, l’endettement public est positivement corrélé au degré d’instabilité politique.

A

Persson et Tabellini, 1990

52
Q

Modèle supposant la présence de deux entreprises, les « duopoleurs », qui proposent un prix pour le bien qu’elles produisent à des consommateurs qui se comportent en « preneurs de prix ».

L’auteur montre que si les entreprises annoncent des prix plutôt que des quantités (offres de biens) alors, à l’équilibre, les entreprises feraient un profit égal à celui de la concurrence parfaite. Il suffirait donc que deux entreprises se livrent à une « guerre de prix » pour que le résultat « concurrentiel » s’impose. Ce qui va à l’encontre du discours usuel selon lequel ce résultat n’est atteint que s’il y a « beaucoup » d’entreprises, chacune étant « petite » (« atomistique »).

Il en ressort également un paradoxe : les deux entreprises, qui ont un pouvoir de marché important, se retrouvent néanmoins dans une situation équivalente à la situation concurrentielle dans laquelle elles n’ont aucun pouvoir de marché et les profits sont nuls.

Ce résultat extrême ne semble pas permettre d’expliquer la réalité : la plupart des industries duopolistiques sont caractérisés par des profits substantiels. C’est néanmoins une bonne référence théorique et conceptuelle, et un résultat d’autant plus intéressant à comprendre qu’il n’est pas validé par l’examen des faits.

En effet, c’est précisément parce que l’équilibre du duopole est si mauvais pour les entreprises que celles-ci font tout pour y « échapper », ce qui explique les stratégies mises en place pour réduire les incitations à baisser les prix, et ainsi se sortir de l’environnement qui caractérise cette situation.

Par exemple :

  • différenciation des produits : plus les produits sont différenciés, plus l’élasticité de la demande diminue, et donc la tentation de baisser les prix pour être moins cher que le concurrent.
  • collusion : si les deux entreprises maximisent leur profit joint, elle n’ont plus de raison de baisser leur prix pour être moins cher que le concurrent ;
  • contraintes de capacité : si les entreprises ont des contraintes de capacité, elles n’ont plus de raison de faire baisser leur prix une fois leur capacité maximale de production atteinte, puisqu’elles sont de toute façon incapables de servir la demande supplémentaire générée par la baisse du prix.
A

Bertrand (duopole de), 1883

53
Q

Modèle — apparemment simple — où la différenciation des produits est caractérisée par la distance qui sépare les acheteurs des vendeurs : il s’agit d’un continuum de biens substituables.

L’auteur imagine une plage sur laquelle sont répartis uniformément des baigneurs ; ceux-ci sont disposés à acheter un cornet de glace à l’un des deux vendeurs qui se trouvent en deux points différents de la plage (cf. schéma).

Une discontinuité peut apparaître. Ainsi, de la demande qui s’adresse à A : si B diminue progressivement son prix, ou si A augmente le sien, alors tous les baigneurs qui s’adressaient à A se tournent vers B (tel est le cas, notamment, pour ceux se trouvant à l’extrémité gauche de la plage ; ce sont d’ailleurs eux qui sont à l’origine de la discontinuité).

La seconde étape du modèle consiste à étudier ce qui se passe lorsque les marchands se déplacent (le degré de substitution des biens varie). Pour cela, on calcule leurs profits aux prix ; ces profits ne dépendent que des distances ; ils augmentent lorsqu’on fait croître celles-ci à partir de 0, car les vendeurs tirent alors parti du fait qu’ils ont une clientèle « relativement » captive.

Toutefois, au fur et à mesure que les marchands se rapprochent, ils accentuent la « guerre des prix », dans le but de conquérir le plus de clientèle possible. A la limite, s’ils se trouvent tous deux à la même place, ils ne peuvent que proposer le même prix, et pour que celui-ci soit d’équilibre, il faut qu’il soit égal à son coût unitaire — comme dans le duopole de Bertrand.

A

Hotelling, 1929

54
Q

Modèle de l’électeur médian : si, pour une élection, il n’y a que deux partis candidats, un de gauche et un de droite, chaque parti emportera toujours le vote des électeurs les plus extrémistes situés de son côté.

Ceci implique que les deux partis sont incités à faire tendre leurs programmes vers le centre.

Le gagnant est donc celui qui s’aligne sur les préférences de l’électeur médian.

→ Selon le théorème de l’électeur-médian : le gagnant est indéterminé, puisque les deux partis ont adopté le même programme politique.

A

Duncan Black, 1948

55
Q

Confirmation mathématique du paradoxe de Condorcet (1785), relatif à la non-transitivité de l’expression des préférences collectives :

Pour exprimer une préférence par vote, en présence d’au moins trois critères de choix (c’est-à-dire la nécessité de choisir entre A, B ou C), il n’existe pas de mécanisme de vote permettant de déterminer un ordre indépendamment de la façon dont il a été présenté aux électeurs (un seul vote sur les trois simultanément par exemple, ou bien les deux meilleurs, puis le meilleur, etc.).

Là où Condorcet considérait qu’il n’existe pas de système simple pour parvenir à un choix exprimant la préférence sociale de ceux qui participent à ce vote, il est ici démontré qu’il n’y en a pas du tout, à l’exception de la dictature.

⚠️ Rapproché du second théorème du bien-être (du même auteur), il indique les limites de l’hypothèse de rationalité standard : elle n’est pas adaptée à la production d’un choix social, quel que soit le mécanisme dans lequel on l’applique (cf. Lengaigne et Postel, 2004).

https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2004-2-page-388.htm

A

Arrow (Théorème d’impossibilité d’), 1951

56
Q

La décision technocratique se justifie lorsque :

  • La matière est très technique ;
  • Les préférences sociales sont stables ;
  • Les critères de performance bien définis.

→ Le contrat technocratique est d’autant plus préférable que l’électeur a moins de chance de découvrir quelle solution était préférable.

A

Maskin et Tirole, 2004, The Politician and the Judge : Accountability in government

57
Q

La solution technocratique est préférable à la gouvernance politique lorsque l’électorat a une faible probabilité de découvrir quelle était la bonne décision – notamment en cas de problèmes de crédibilité et d’incohérence temporelle.

⚠️ Pour autant, si ces problèmes touchent la politique étrangère, personne n’imagine de la confier à une agence, parce que les changements fréquents de situation impliquent sans cesse de prendre des décisions pour lesquelles un gouvernement démocratiquement responsable est seul légitime → les préférences sociales n’y sont pas stables et les critères de performance pas définis du tout.

A

Alesina et Tabellini, 2007

58
Q

Modèle de l’interaction entre mécanisme de vote et décision publique en fonction des régimes politiques.

Mise en évidence du processus d’adoption d’un budget auprès d’une assemblée dans un régime parlementaire. Si un parlementaire a la maîtrise de l’ordre du jour, il va proposer :

  • des dépenses élevées pour sa circonscription ;
  • des dépenses modérées en faveur du reste de la coalition nécessaire pour adopter le projet de budget ;
  • des dépenses nulles pour les autres.

⚠️ Le modèle est cependant limité : il est (trop) simple et ne tient pas compte des préférences des acteurs.

A

Persson, 1998

59
Q

La structure des institutions politiques est un déterminant important de la corruption des décideurs politiques. En outre, l’illégalité et le secret qui entourent la corruption la rendent plus coûteuse que la taxation.

→ Ces propositions expliquent pourquoi dans des pays moins avancés, la corruption est si élevée et coûteuse pour le développement.

⚠️ Selon les auteurs du manuel Politique économique :

  • le fait que l’existence de la corruption soit un indicateur de la mauvaise gouvernance ;
  • son lien avec un impact négatif sur le développement ;

→ sont généralement reconnus et assez facilement théorisés. Mais ils sont cependant rarement vérifiés à l’aide des données empiriques, malgré la reconnaissance par tous que la corruption est répandue dans le monde.

A

Shleifer et Vishny, 1993

60
Q

En matière de régulation financière, les règles sont souvent stables dans le temps et lient les mains des décideurs. Mais elles peuvent conduire à des réactions inadaptées dans des états de la nature qui n’ont pas été prévu.

D’après l’auteur, « [l]es réglementations du passé cherchaient à refléter le risque. Les réglementations du futur devront chercher à refléter l’incertitude ».

⚠️ Il n’en va pas de même en macroéconomie et en matière de politique monétaire (Lucas, 1976 ; Kydland et Prescott, 1977).

A

Haldane, 2012

61
Q

La stabilisation (voire la décrue) du commerce international en pourcentage du PIB, à partir du milieu des années 2000, peut être attribuée :

  • En partie à des facteurs cycliques ;
  • Mais elle relève en partie aussi des aspects structurels : par exemple, la fin de la fragmentation des chaînes de valeur mondiales.

⚠️ Pour autant, l’ouverture internationale reste élevée.

A

Hoekman, 2015

62
Q

Entre 1977 et 2012, une hausse d’impôts de 1 % du PIB aux États-Unis entraînait, sur trois ans :

  • Une contraction de la production aux États-Unis d’environ 2,5 % ;
  • Une baisse de la production dans les pays d’Amérique latine d’environ 1,75 %.
A

FMI, Perspectives de l’économie mondiale, 2013

63
Q

Démonstration de l’effet frontière :

Le commerce entre deux provinces canadiennes était en moyenne 22 fois supérieur à celui entre une province canadienne et une province américaine voisine.

Selon l’auteur, l’entrée en vigueur au 1er janvier 1994 du traité de libre-échange entre le Canada et les États-Unis (Accord de libre-échange nord-américain, ALENA) n’y changerait pas grand chose.

A

McCallum, 1995

64
Q

Dans l’Union européenne, où les droits de douane internes ont été entièrement éliminés, et où les obstacles administratifs au commerce sont proscrits, les villes et les régions commercent 10 fois plus entre elles quand elles appartiennent à un même État membre.

A

Mayer et Zignano, 2005

65
Q

Éliminer tous les droits de douane et barrières réglementaires ne suffit pas à rendre un territoire parfaitement intégré → Des frictions subsistent :

  • Barrières légales et informationnelles qui constituent des obstacles résiduels, invisibles, mais puissants ;
  • Les entreprises, ne pouvant exporter que sur les marchés où elles disposent d’un contact, ne cherchent pas toujours ce contact directement mais s’adressent à leur réseau déjà existant de contacts.
A

Chaney, 2014, “The Network Structure of International Trade”

66
Q

Illustration du biais national.

L’année de publication de cette étude :

  • 77 % des portefeuilles américains étaient investis en titres américains ;
  • Alors que ces titres américains ne représentaient que 33 % des titres mondiaux.
A

Cœurdacier et Rey, 2008

67
Q

Dans les problèmes environnementaux, l’approche fondée sur les engagements volontaires ne conduit qu’à des déclarations communes et des promesses, seulement pour mieux prolonger l’attente.

Il faut en revenir aux fondamentaux et fixer le juste prix du carbone.

A

Gollier et Tirole, 2015

68
Q

Les pays en développement font valoir que le stock de gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère a été accumulé principalement par les pays développés et qu’on ne peut leur demander d’atténuer leurs émissions au stade actuel de leur développement économique.

Sur les 36 pays riches qui ont signé l’annexe 1 du Protocole de Kyoto en 1997, presque aucun n’avait rempli ses objectifs.

A

Bhagwati, 2010, A new approach to tackling climate change, Financial Times

69
Q

Origine de la métaphore du prisonnier pour le dilemme inventé par Dresher et Flood à la Rand Corporation.

A

Albert Tucker, 1950, “A two-person dilemma”

70
Q

Formalisation de la stratégie « Coopération-réciprocité-pardon ».

Dans une situation de dilemme du prisonnier, l’équilibre coopératif peut être atteint de manière stable dans des jeux répétés à l’infini, à condition qu’une simple règle de rétorsion suivante soit mise en œuvre :

si l’un des joueurs triche, l’autre répond au tour suivant par l’absence de coopération.

⚠️ Dans un environnement concurrentiel, c’est le joueur qui adopte la stratégie tit-for-tatdonnant-donnant ») qui emporte la compétition.

A

Axelrod, 1984

71
Q

En matière de relations économiques internationales, il est préférable de ne pas se coordonner lorsqu’on ne connaît pas avec certitude les mécanismes économiques.

Les différences sur la représentation philosophique de l’économie peuvent compliquer la coordination et des accords éloigner les parties des objectifs qu’elles recherchent.

Pourtant, les gouvernements peuvent se coordonner malgré des désaccords lorsqu’ils sont convaincus que le bien-être de leur pays est amélioré. L’ampleur des gains attendus de la coordination internationale est alors réduite.

A

Frankel et Rockett, 1988

72
Q

Il vaut mieux ne pas coordonner de bonnes politiques que coordonner de mauvaises politiques :

  • La coordination peut se limiter à la stabilisation des taux de change alors que l’équilibre économique mondial nécessiterait plutôt des modifications de parité ;
  • Les problèmes de coordinations peuvent constituer des alibis permettant aux gouvernements de rejeter leurs mauvais résultats sur leurs partenaires : comment, par exemple, demander à Bonn ou Tokyo de prendre des décisions permettant de réduire le déficit américain ?
  • Des obstacles constitutionnels peuvent s’opposer à la possibilité de participer à des accords de coopération.
A

Martin Feldstein, 1988

73
Q

Modèle canonique de la nouvelle macroéconomie keynésienne sur la faiblesse de l’utilité de la coordination des politiques monétaires.

Le manque de coordination n’est pas toujours un problème, même dans un monde de forte interdépendance économique.

Au contraire, l’amélioration continuelle des institutions de politiques monétaires au niveau intérieur peut rendre les mécanismes de coordination partielle superflus, voire contre-productifs.

Des travaux ultérieurs ont cependant pu remettre en cause ce premier résultat, qui reste discuté.

A

Obstfeld et Rogoff, 2002

74
Q

Les institutions financières et commerciales seraient mieux acceptées par l’opinion des pays avancés, si des organisations spécialisées en charge de l’environnement, de la santé et du travail disposaient de compétences et de moyens à la hauteur des problèmes posés par le réchauffement de la planète, les grandes pandémies ou les migrations internationales.

A

Jacquet, Pisani-Ferry et Tubiana, 2002, Gouvernance mondiale, rapport du CAE

75
Q

La fourniture du bien public par un niveau de gouvernement le plus proche possible des utilisateurs permet un gain d’efficacité.

C’est pourquoi le niveau d’administration et de financement d’une politique publique devrait coïncider avec son aire d’incidence géographique.

En d’autres termes (dixit Pisani-Ferry) la bonne répartition des compétences devrait être telle que soient éliminées aussi bien les externalités que les « internalités » (cas où l’aire d’incidence est plus étroite que la circonscription d’administration et de financement), parce que les unes comme les autres réduisent le bien-être.

Cette règle ne comporte en elle-même aucun biais centralisateur ou décentralisateur.

A

Mancur Olson (Règle de l’équivalence budgétaire - ou financière d’), 1969

76
Q

En l’absence d’externalités et d’économies d’échelle, la décentralisation est toujours préférable ou au moins équivalente à la centralisation, parce que la décision locale satisfait mieux les préférences des contribuables locaux.

En effet, les décideurs locaux ou régionaux détiennent une information de meilleure qualité sur la demande locale en bien public et sa capacité contributive ce qui augmente l’adéquation entre la demande, l’offre de service public et son financement.

A

Oates (Théorème de décentralisation de), 1972, Fiscal federalism

77
Q

Théorie des unions internationales.

La participation à une union économique internationale résulte d’un compromis entre hétérogénéité des préférences et externalités positives.

Pour la production d’un bien public :

  • Si chaque pays détermine indépendamment le niveau de production du sien, il néglige les bénéfices qu’en tirent ses partenaires et choisit un niveau de production sous-optimal ;
  • En cas de coordination, tout dépend du mode de scrutin de la décision : si la décision est prise à la majorité simple, cf. théorie de l’électeur médian ; si prise à l’unanimité, c’est la préférence du pays moins favorable au bien public qui l’emporte (exemple du R-U qui s’est toujours opposé à l’extension de droits sociaux ou à une durée hebdomadaire maximale du travail).
A

Alesina, Angeloni, Etro, 2005

78
Q

Observation de données semblant confirmer, à propos de la coopération fiscale en Europe :

Entre 1994 (période à partir de laquelle le commerce international connaît un développement particulier, avec la création de l’OMC) et 2007, les salariés des classes moyennes ont vu leurs taux moyens d’imposition effectifs augmenter en moyenne de 1.5 % dans les pays de l’OCDE, alors que les revenus les plus élevés (top 1 %) ont connu une baisse de 1,5 %.

L’ouverture internationale serait donc une variable explicative, sur la période récente, de l’augmentation de la part des prélèvements supportés par les salariés – IR et cotisations sociales.

→ En raison de la mobilité de la main-d’œuvre qualifiée et des capitaux, une trop grande décentralisation de la fixation des taux d’imposition (ou absence de coopération fiscale) conduit à reporter la charge fiscale sur le travail non qualifié moins mobile.

A

Egger et al., 2016

79
Q

Le dilemme politique fondamental d’un système économique est le suivant : un gouvernement suffisamment fort pour protéger le droit de propriété et le respect des contrats l’est aussi pour confisquer les richesses des citoyens.

A cet égard, la décentralisation est une garantie contre le pouvoir confiscatoire de l’Etat.

A

Weingast, 1995

80
Q

L’appartenance à un marché unique contribue de façon significative à l’augmentation de la productivité, du PIB et du revenu, y compris par rapport à une zone de libre échange.

A

Emmerson et al., 2016

81
Q

La justification économique du projet d’union monétaire est qu’on ne peut avoir en même temps :

  • un grand marché où biens et capitaux circuleraient sans entraves ;
  • une stabilité des changes ;
  • des politiques monétaires distinctes.
A

Padoa-Schioppa, rapport, 1987

82
Q

Un projet d’union monétaire devrait être accompagné de la mise en place d’un budget à hauteur de 5-7 % du PIB.

Comme le risque de chocs asymétriques affectant un pays ne peut être exclu, une coordination peut devenir contre-productive et un certain degré de fédéralisme budgétaire doit être conservé pour offrir la flexibilité nécessaire.

A

McDougall (rapport), 1977

83
Q

Évaluation de politiques publiques européennes en s’appuyant sur un modèle, utilisé comme benchmark, dans lequel sont comparées :

  • les retombées positives pour des pays voisins de la production d’un bien public ;
  • avec les coûts qu’engendre l’imposition d’une politique homogène à des groupes hétérogènes.

Le résultat est que si la centralisation en Europe peut se justifier dans certains domaines (comme la centralisation de la politique de pêche), elle va trop loin dans beaucoup d’autres qui devraient rester des prérogatives nationales, n’étant pas justifiées par des problèmes d’externalités négatives et de passagers clandestins : par exemple, ce n’est pas parce que la Suède déciderait d’augmenter son aide humanitaire aux pays en développement que la France adopterait une position de passager clandestin pour diminuer la sienne.

D’un autre côté, elle ne va pas assez loin en matière de politiques garantissant le libre fonctionnement des marchés à l’intérieur ou au-delà de ses frontières.

A

Alesina et Wacziarg, 1999

84
Q

L’intégration économique devrait être approfondie pour permettre un meilleur fonctionnement de l’UEM.

A

Van Rompuy et al., « Rapport intermédiaire des quatre présidents », 2012

85
Q

L’Union européenne s’est construite par l’effort des politiques, tandis que la population lui restait indifférente, en escomptant simplement un intérêt économique. Elle a tiré sa légitimité de ses résultats, non d’un mandat politique conféré par les citoyens.

Mais désormais, l’Union européenne devrait se doter d’une gouvernance plus démocratique et responsable avant de pouvoir continuer l’approfondissement de son intégration économique.

A

Habermas, 2015, The Lure of Democracy

86
Q

Les pays à forte intervention publique tendent à bénéficier de stabilisateurs automatiques plus puissants.

Plus la taille de l’Etat dans la société et l’économie est importante, plus la variation de la croissance est réduite.

A

Gali, 1994

87
Q

Les pays faisant face à davantage de risques de fluctuations agrégées (du fait de leur spécialisation géographique ou sectorielle par exemple) tendent à préférer une intervention publique relativement importante (pour une action contracyclique).

A

Rodrik, 2008

88
Q

Méthode dite narrative s’appuyant, pour estimer le solde structurel, sur le recensement des décisions discrétionnaires durant une année. Cette approche a été utilisée par le FMI l’année suivante.

Reposant sur les mesures décidées et non sur une reconstitution ex post, elle suppose de bien savoir évaluer le coût des décisions budgétaires (par exemple l’impact budgétaire d’une baisse d’impôts). ⚠️ Ces estimations peuvent donner lieu à des erreurs, voir à des sur- ou sous-estimations dans l’information préalable délivrée au Parlement par le gouvernement.

A

Romer et Romer, 2010

89
Q

Recours, pour consolider les politiques fiscales de 17 économies de l’OCDE, à la méthode narrative de Romer et Romer (2010), en distinguant, d’une part, les décisions de réduction des déficits publics qui sont motivées par la recherche de la soutenabilité de la dette, et d’autre part celles qui visent à stabiliser l’économie.

⚠️ Cette méthode est présentée comme alternative à la méthode statistique, qui présente plusieurs défauts, notamment celui de ne pas toujours bien rendre compte de l’interaction entre décision politique - discrétionnaire ou non - et fluctuation économique - exogène ou non -, en inversant parfois la causalité de leur relation.

A

FMI, Devries et al., 2011

90
Q

Approche partiellement narrative :

  • plutôt que d’analyser le solde structurel, qui mesure un résultat ;
  • les auteurs se concentrent sur l’effort budgétaire discrétionnaire, qui cherche à traduire l’effort discrétionnaire entrepris pour réduire le déficit structurel.

→ Mise en évidence du fait que les politiques fiscales dans la dernière décennie ont été généralement conduites de manière plus pro-cycliques que ne permet de le constater l’approche statistique traditionnelle.

Les mesures d’assainissement adoptées par un pays ont pu produire des effets d’entraînement négatifs substantiels sur la croissance d’autres pays, en particulier lorsque la conjoncture était le plus défavorable.

A

Carnot et de Castro, 2015

91
Q

Une désinflation entraîne toujours une récession.

A

Romer et Romer, 1989, Does Monetary Policy Matter?

92
Q

Si le taux d’intérêt réel est durablement inférieur au taux de croissance, les normes d’endettement usuelles perdent leur raison d’être.

En effet, lorsque le taux d’intérêt sur la dette est plus faible que la croissance nominale du PIB, la dette publique peut être absorbée spontanément sans besoin de réaliser une consolidation budgétaire.

A

Blanchard, 2019

93
Q

Concept de « péché originel ».

Il désigne la situation d’un pays émergent ou en développement qui se finance en monnaie étrangère, ajoutant un risque de change à la question de la soutenabilité. Par conséquent, ses limites d’endettement raisonnables sont plus basses que dans les pays qui empruntent dans leur propre monnaie.

A

Eichengreen, Hausmann et Panizza, 2002, « Le péché originel : le calvaire, le mystère et le chemin de la rédemption »

94
Q

La notion de politique budgétaire renvoie surtout à la fonction de stabilisation.

Il s’agit de jouer sur les impôts et les dépenses publiques afin :

  • d’amortir les oscillations du cycle économique ;
  • de maintenir un niveau d’emploi élevé ;
  • de contrer les poussées d’inflation ou de déflation.

⚠️ Comprise de cette façon, la politique budgétaire est une création du XXe siècle.

A

Paul Samuelson, 1953, L’Économique

95
Q

Le Japon a recouru de façon répétée à la politique budgétaire comme outil de politique monétaire (de 1992 à 1995, de 1998 à 2000), mais les résultats ont été décevants, en raison de l’échec du gouvernement à nettoyer le secteur bancaire, les banques zombies s’avérant incapables de prêter pour relancer l’investissement privé.

A

Bayoumi, 2000

96
Q

La durée de la « mémoire » du marché après un défaut de dette souveraine d’un État fait encore débat dans la littérature empirique.

Selon les auteurs, après avoir empiriquement constaté que les gouvernements ayant fait défaut retrouvaient un accès au marché du crédit une année ou deux après avoir cet événement, la littérature économique des années 1980 en a un peu trop vite conclu que les marchés « pardonnaient et oubliaient », et tendaient à ne pas punir la renégociation ou la restructuration des dettes publiques.

Les auteurs observent qu’en réalité, les futurs écarts de taux sont corrélés, en taille comme en durée, à l’ampleur de la restructuration. Néanmoins, ces restructurations sont préférables à l’inaction.

L’Argentine, au moment de son défaut, fin décembre 2001, a vu sa prime de risque brutalement augmenter. Cette prime est restée à des niveaux très élevés jusqu’à l’accord de restructuration en juin 2005, par lequel ses principaux créanciers privés acceptaient une décote (haircut) de 76,8 %.

→ Il s’agit de la deuxième plus grande restructuration de l’histoire de la dette publique (60 milliards de dollars – depuis dépassée par la restructuration de la dette grecque de 2012 avec une décote de 64,6 % pour un montant de 261 milliards de dollars).

A

Cruces et Trebesch, 2013, Sovereign Defaults: The Price of Haircuts

97
Q

Les allégements de dette significatifs ont un effet positif sur la croissance :

  • particulièrement lorsqu’elles prennent la forme d’une décote nominale (réduction dans la valeur faciale de la dette) ;
  • plutôt que des formes plus légères de restructuration (par exemple un simple allègement de sa valeur actualisée nette, en diminuant le taux d’intérêt auquel la dette a été contractée).
    valeur actualisée nette : Encours nominal de la dette moins la somme des obligations futures au titre du service de la dette existante (intérêts et principal)]
A

Reinhart et Trebesch, 2016

98
Q

Historiquement, les pays de l’OCDE n’ont pas durablement enregistré d’excédents primaires supérieurs à six points de PIB.

Lorsque les calculs ont montré que la Grèce devrait enregistrer des excédents bien supérieurs pour réduire son endettement, les investisseurs en ont conclu qu’elle était hors d’état de rembourser ses dettes.

A

Darvas, Pisani-Ferry, Sapir, 2011

99
Q

La dette grecque n’était pas soutenable à moins d’un excédent primaire de 3,5 % du PIB, ce qui était considéré comme politiquement irréaliste.

⚠️ En 2016, les pays de la zone euro ont accepté un rééchelonnement de la dette, mais seulement à la fin du programme d’ajustement, en 2018, et à condition que celui-ci soit respecté.

A

FMI, 2015, Public debt sustainability analysis

100
Q

Étude empirique de la dette publique portant sur 44 pays et deux siècles.

I. Dans les pays développés, il n’y a aucune relation systématique entre l’endettement et l’inflation.

II. Mise en évidence, par une observation de données en longue période (deux siècles), qu’il n’y a aucun lien évident entre endettement et croissance jusqu’à un taux d’endettement de 90 % mais qu’au-delà, la croissance moyenne diminuerait. Il faudrait alors promouvoir des politiques de rigueur, c’est-à-dire de réduction de l’endettement.

⚠️ Cette étude est discutée, notamment en raison du fait que la période de dépassement de 90 % de dette/PIB par les États-Unis correspond à leur engagement dans la seconde guerre mondiale, pour les limites statistiques dans l’exploitation de leurs données par les auteurs.

A

Reinhart et Rogoff, 2010