Pathologies auto-immune Flashcards
Qu’est ce qu’une pathologie auto-immune ?
- Le concept de maladie auto-immune regroupe un ensemble de pathologies caractérisées par une réaction inappropriée du système immunitaire vis-à-vis des constituants du soi
Quelle est la prévalence des pathologies auto-immunes ?
- prévalence est très variable d’une pathologie à l’autre mais, prises ensemble, elles concerneraient environ 10 % de la population des pays industrialisés ; ce chiffre étant en constante augmentation au cours des dernières décennies.
Explication de la notion de tolérance immunologique
- Le système immunitaire a une fonction de reconnaissance de l’environnement exogène et endogène.
- Les lymphocytes B et T sont programmés pour reconnaître spécifiquement des antigènes par des récepteurs spécifiques (BCR pour les lymphocytes B , TCR pour les lymphocytes T). Compte tenu de l’extrême diversité du répertoire de ces récepteurs d’antigènes, l’apparition de lymphocytes reconnaissant des antigènes du soi est statistiquement inéluctable.
- Ces cellules autoréactives sont contrôlées par les mécanismes de tolérance, cette dernière étant définie par la capacité du système immunitaire à ne pas s’activer vis-à-vis des antigènes du soi (autoantigènes). Différents mécanismes de tolérance permettent au système immunitaire de se protéger contre les clones lymphocytaires autoréactifs, de les éliminer ou de les inactiver
La présence d’une biologie auto-immune isolée sans manifestation clinique est-elle suffisante pour définir une maladie auto-immune ?
- La présence d’une biologie auto-immune isolée (par exemple, la positivité isolée d’une recherche d’anticorps antinucléaires) SANS manifestation clinique ou autre manifestation biologique n’est pas suffisante pour définir une maladie auto-immune à proprement parler.
=> Cependant, dans de nombreux cas, l’auto-immunité pathologique apparaît avant l’apparition des signes cliniques++++
On définit historiquement une maladie auto-immune en fonction de différents critères, quels sont-ils ?
1 * Réaction immunologique d’effecteurs du système immunitaire (autoanticorps, cellules autoréactives) vis-à-vis d’un tissu ou organe du soi.
2 * Démonstration du pouvoir pathogène de ces effecteurs autoréactifs in vitro ou in vivo par transfert d’un individu à l’autre (en pratique rarement démontré).
3 * Reproduction de la maladie par immunisation contre l’autoantigène cible.
4 * Prévention et contrôle de la maladie par l’administration d’un traitement immunosuppresseur.
=> Toutes les maladies dites « auto-immunes » ne répondent pas strictement à l’ensemble de ces critères théoriques.
=> Il ne s’agit donc pas de critères diagnostiques
Quelles sont les 2 classes de pathologies auto-immunes ?
- celles spécifiques d’organes
- celles non spécifiques d’organes = maladies auto-immunes systémiques.
Exemples de maladies auto-immunes spécifiques d’organes
– Glandes endocrines :
* Thyroïdites : maladie de Hashimoto et maladie de Basedow
* Maladie d’Addison
* Diabète de type 1
* Ovarite auto-immune
– Foie et tube digestif :
* Hépatites auto-immunes
* Cirrhose biliaire primitive
* Maladie de Biermer
* Maladie cœliaque
– Système nerveux :
* Myasthénie
* Syndrome de Lambert-Eaton
* Syndrome de Guillain-Barré
* Sclérose en plaques
– Œil :
* Ophtalmie sympathique
– Peau :
* Pemphigus
* Pemphigoïdes
* Pelade
* Vitiligo
– Cytopénies auto-immunes :
* Anémie hémolytique auto-immune
* Purpura thrombopénique immunologique
* Neutropénie auto-immune
Exemples de maladies auto-immunes systémiques
– Connectivites :
* Polyarthrite rhumatoïde
* Lupus systémique
* Sclérodermie systémique
* Syndrome de Gougerot-Sjögren
* Myopathies inflammatoires (dont le syndrome des anti-synthétases)
* Connectivite mixte
– Vascularites primitives :
* Artérite à cellules géantes (anciennement maladie de Horton)
* Maladie de Takayasu
* Maladie de Kawasaki
* Périartérite noueuse
* Granulomatose avec polyangéite (anciennement maladie de Wegener)
* Granulomatose éosinophilique avec polyangéite (anciennement maladie de Churg-Strauss)
* Polyangéite microscopique
* Vascularite à IgA (anciennement purpura rhumatoïde)
* Vascularite à Anticorps anti-MBG (anciennement maladie de Goodpasture)
* Maladie de Behçet
– À part :
* Syndrome des anti-phospholipides
* Polychondrite chronique atrophiante
Quelle precaution est a prendre concernant la distinction entre les connectivites et les vascularites ?
On distingue traditionnellement le groupe des connectivites de celui des vascularites, sachant que cette distinction est un peu artificielle car une authentique vascularite peut être présente au cours de certaines connectivites telles que le lupus
Quelle est la particularité des vascularites ?
les vascularites peuvent être primitives ou secondaires, dans un contexte de maladie auto-immune, infectieuse, tumorale ou de prise médicamenteuse.
Quelle est la prévalence des maladies auto-immunes ?
- il est classiquement admis que les maladies auto-immunes prédominent chez la femme jeune.
- le sex-ratio et l’âge de début sont variables d’une maladie à l’autre : il existe ainsi des formes à début pédiatriques et des formes dites « à début tardif »
Quelles sont les maladies auto-immunes les + fréquentes et les - fréquentes ?
- les dysthyroïdies auto-immunes sont très fréquentes dans la population générale, tandis que les vascularites primitives à ANCA sont très rares.
Selon la définition européenne, qu’est ce qu’une maladie rare ?
Selon la définition européenne, une pathologie est dite « rare » lorsque sa prévalence est inférieure à 50/100 000 (0,05 %), c’est-à-dire lorsqu’elle touche moins de 1 personne/2 000.
Quelles sont les 3 catégories de facteurs favorisants l’apparition d’une maladie auto-immune ?
- role du terrain génétique
- role hormonal
- role de l’environnement
Les maladies auto-immunes sont des pathologies multifactorielles, qui résultent de l’interaction complexe entre un terrain génétique à risque et des facteurs environnementaux favorisants.
OUI
Quel est l’impact des anomalies genetiques dans les maladies auto-immunes ?
- Dans la majorité des cas = « polygéniques », car le terrain génétique favorisant ces maladies est déterminé par les polymorphismes de NOMBREUX gènes ne conférant chacun qu’un surrisque faible à modéré de développer la maladie.
(ex: le rôle des gènes du HLA, du complément, des récepteurs des immunoglobulines, des gènes d’activation lymphocytaire et des voies de l’apoptose) - Beaucoup plus rarement, les maladies auto-immunes sont dites « monogéniques », lorsque la survenue d’une mutation d’un seul gène suffit à conférer une augmentation très marquée du risque de développer la maladie.
=> Le poids de la génétique est plus important dans les formes à révélation pédiatrique.
Quel est l’impact des hormones dans les maladies auto-immunes : prévalence chez f ou h ? que se passe-t-il durant la grossesse ?
- prévalence + plus importante chez les femmes (sauf quelques exceptions).
- durant la grossesse, il existe un risque important de poussées de lupus, alors qu’il est moindre pour la polyarthrite rhumatoïde.
Le plus souvent, ces facteurs environnementaux sont identifiés par des études cas-témoins qui ne peuvent permettre d’affirmer qu’il existe un lien de causalité entre l’exposition au facteur environnemental et la survenue de la maladie.
Pour certaines, il existe un gradient géographique (par exemple, gradient Nord-Sud au cours de l’artérite à cellules géantes avec une prévalence plus élevée en Scandinavie), qui ne peut se résumer à la seule contribution de facteurs génétiques et suggère l’implication de facteurs environnementaux.
Des arguments indirects suggèrent que des infections (en particulier à EBV, parvovirus B19, etc.) pourraient jouer un rôle dans le déclenchement de certaines maladies auto-immunes telles que le lupus systémique ou le syndrome de Sjögren, notamment par des mécanismes de mimétisme moléculaire
ou par effet bystander (activation aspécifique des cellules situées au voisinage immédiat d’une réaction immunologique spécifique).
Certains médicaments peuvent induire l’apparition d’autoanticorps (par exemple, des anticorps antinucléaires) et être responsables d’authentiques maladies auto-immunes (lupus « induit » ).
L’exposition professionnelle à des substances toxiques mérite aussi d’être soulignée car certaines ont été incriminées dans la survenue des maladies auto-immunes, comme par exemple l’exposition aux particules de silice, qui est associée à un risque accru de développer une sclérodermie systémique, un lupus systémique ou une polyarthrite rhumatoïde (PR).
Les dernières années ont vu émerger le rôle potentiel du microbiote (ensemble des micro-organismes, bactéries, levures, champignons, virus, vivant chez un hôte), en particulier intestinal ou de la plaque dentaire, dans la survenue des maladies auto-immunes
Quels sont les principaux facteurs environnementaux incriminés dans la survenue des maladies auto-immunes ?
- Agents physiques
- Agents chimiques
- Agents biologiques
Quels sont les agents chimiques responsables de pathologies auto-immunes ?
- Tabagisme (= PR, le lupus systémique)
- Particules inhalées : silice (travailleurs du bâtiment, mineurs, prothésistes dentaires), poussières de l’industrie textile (= sclérodermie systémique, le lupus systémique et PR)
- Silicone : prothèses mammaires (Possiblement connectivites = sclérodermie++)
- Médicaments :
– doxycycline, triméthoprime-sulfaméthoxazole
– bêtabloquants, certains antiépileptiques (carbamazépine), les anti-TNF,…
(= lupus-induit)
Quels sont les agents physiques responsables de pathologies auto-immunes ?
- UV = association avec le lUpus systémique
Quels sont les agents biologiques responsables de pathologies auto-immunes ?
- Virus : EBV, parvovirus B19, .. (= lupus, Sjögren)
- Bactéries : Porphyromonas gingivalis, Chlamydiae, Campylobacter,… (= PR, spondyloarthrites)
Comment faire le diagnostic biologique d’une maladie auto-immune ?
- présence d’éléments biologiques évocateurs
- présence d’autoanticorps (antinucléaires, principaux Ac associés aux maladies auto-immunes spécifiques d’organes, Ac anti-phospholipides, facteurs rhumatoïdes, Ac anti-CCP et ACPA, Ac dirigés contre le cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA)
= > En pratique, le diagnostic de maladie auto-immune repose sur l’association de manifestations cliniques et/ou biologiques évocatrices et la mise en évidence d’une auto-immunité (ou des stigmates biologiques de celle-ci).