Arthropathie microcristalline Flashcards
Comment se définissent et se presentent les rhumatismes microscristallins ?
- ils sont caractérisés par des dépôts intra-articulaires ou périarticulaires de microcristaux.
Ces dépôts peuvent rester asymptomatiques ou être à l’origine d’accès inflammatoires aigus ou, parfois, d’arthropathies chroniques!!!
=> C’est l’archétype de l’inflammation aiguë en pathologie humaine.
Quels sont les 3 types de cristaux possibles ?
- cristaux d’urate de sodium (UMS=urate monosodique) = la goutte
- cristaux calciques :
– de type pyrophosphate de calcium (PPC) pour le rhumatisme associé
– de type phosphate de calcium, apatite surtout, pour des dépôts radiopaques habituellement périarticulaires.
=> Les cristaux d’UMS et de PPC sont microscopiques et observables en microscopie optique. Ceux de phosphate de calcium sont submicroscopiques et ne peuvent pas être observés en microscopie optique.
=> Les cristaux d’acide urique existent uniquement dans les voies urinaires!!!!
Quelles sont les caractéristiques sémiologiques des accés microcristalins (péri)articulaire ?
1* début brutal
2* forte intensité de la douleur et de l’inflammation locale (rougeur en particulier)
3* EVA ou EN douleur ≥ 7/10
4* maximum des symptômes en moins de 24 heures
5* rougeur locale parfois très intense (rouge pivoine classiquement)
6* résolution spontanée en quelques jours à quelques semaines avec restauration (initiale) ad integrum de l’articulation au début de la maladie.
=> Cette description est valable pour l’accès de goutte mais aussi pour les autres crises microcristallines .
Quels sont les terrains les + typiques des différentes artropathies microcristallines ?
- homme mûr, souvent en surpoids ou obèse, atteint de maladies cardiovasculaires, d’insuffisance rénale ou de diabète sucré = la goutte
- sujet âgé = rhumatisme à cristaux de PPC
- femme plus jeune = crises calciques apatitiques.
Le site de l’arthrite ou de la périarthrite aiguë peut parfois orienter le diagnostic, quels sont les sites préférentiels des differentes arthralgies microcristallines ?
- la goutte donne pendant les premières années des accès aigus de l’articulation métatarsophalangienne (MTP) du gros orteil ou d’une autre articulation du pied (autres MTP, tarse, cheville)
- le rhumatisme à pyrophosphate, autrefois appelé chondrocalcinose, se manifeste souvent par une arthrite du Genou ou du Poignet (arthrite aiguë à PPC, anciennement appelée Pseudo-Goutte)
- les accès périarticulaires liés aux dépôts apatitiques touchent souvent l’épaule par tendinite calcifiante des muscles de la coiffe, ou la main avec de pseudo-phlegmons/abcès/cellulites récidivants des doigts ou des poignets.
Quels signes peuvent se manifester du a l’inflammation aigue causée par les cristaux des arthralgies microcristallines ?
l’inflammation aiguë causée par les cristaux peut être à l’origine:
- de signes généraux (fièvre, voire frissons)
- et d’une réaction inflammatoire biologique (élévation de la CRP, voire de la VS, hyperleucocytose)
=> Ces signes peuvent faire craindre et suspecter une infection articulaire, un abcès ou une cellulite infectieuse.
=> Ils peuvent aussi correspondre à une infection associée, cause déclenchante classique d’un accès de goutte ou de pseudo-goutte.
Ce tableau clinique explique les passages aux urgences et les hospitalisations.
Quel est le principal diagnostic différentiel des arthralgies microcristallines ?
l’arthrite septique !!!
Quelles sont les 5 clés du diagnostic d’arthalgies microcristallines ?
1* le terrain
2* les caractéristiques cliniques de l’accès aigu et sa répétition
3* l’analyse du liquide synovial
4* la radiographie standard
5* les dépots d’UMS sous forme de tophus goutteux intra pi periarticulaire cliniquement décelable
=> Une recherche de microcristaux doit être réalisée sur tout liquide articulaire d’arthrite indifférenciée ou d’arthrite récidivante inclassée
Comment est l’analyse du liquide synovial en cas d’arthralgie microcristalline ?
- présence d’un liquide articulaire INFLAMMATOIRE (> 2 000 cellules nucléées/mm 3, parfois très élevée jusqu’à 100 000/mm 3) à prédominance de polynucléaires neutrophiles, et de MICROCRISTAUX
- et la négativité des examens bactériologiques systématiques (association possible)
Que recherche la radiographie dans le cadre du diagnostic d’arthralgie microcristalline ?
- à la recherche de dépôts calciques, radio-opaques, péri-articulaires pour les accès apatitiques, ou intra-articulaires pour le rhumatisme à PPC.
Elle est normale dans la goutte débutante sauf à montrer une arthrose associée
Quelles sont les 3 arthropathies microcristallines ?
- la goutte
- rhumatisme a pyrophosphate de calcium (chondrocalcinose)
- rhumatisme apatitique (=phophate de calcium)
4 informations sur la goutte
1* une maladie de surcharge en urates, sel d’acide urique
2* une maladie chronique de ce fait
3* une maladie à forte composante génétique (familiale)
4* un rhumatisme inflammatoire intermittent, le + fréquent en France.
=> Elle est réversible et donc peut « guérir » moyennant un traitement visant à abaisser durablement le taux d’acide urique, et cela de façon permanente
Quelle est la prévalence de la goutte en France et dans les pays industrialisés ?
- prévalence en France = 0,9 % chez les adultes.
- la goutte est aussi le rhumatisme inflammatoire intermittent le plus fréquent dans les pays industrialisés = 1,4 %, dont 0,9 % en France, en particulier chez l’homme adulte
Quelle est la physiopathologie de la goutte ? (formation des cristaux, ..). (voir p302)
- la goutte résulte d’une HYPERURICÉMIE chronique supérieure à 360 μmol/l (60 mg/l), seuil de saturation du plasma en urate de sodium à 35 °C (température des extrémités) et donc de cristallisation
- cette valeur correspond aussi à l’uricémie « cible » qu’il faut atteindre après initiation d’un traitement hypo-uricémiant. Comme ce phénomène de cristallisation est réversible, abaisser l’uricémie en dessous de cette valeur permet la dissolution des cristaux
- au pH neutre des tissus, l’équilibre entre l’acide urique et son sel est déplacé vers l’urate de sodium, dont les dépôts cristallins se forment très lentement : la goutte est donc une maladie de surcharge.
- les microcristaux d’UMS libérés dans les articulations sont responsables d’accès articulaires aigus et, avec le temps, de la constitution de dépôts tissulaires d’UMS en amas, les tophus goutteux
- les arthropathies chroniques sont la conséquence des tophus intra-articulaires et osseux
-> Dans les urines, le pH peut être acide (<6), ce qui, en cas d’hyperuricurie, permet la formation de lithiases, faites d’acide urique qui cristallise très vite, pouvant donner des crises de colique néphrétique en aigu, et de néphropathie urique potentielle en cas de chronicisation.
Quelles sont les 4 manifestations cliniques de la goutte ?
1° acces gouteux
2° arthropathies chroniques
3° tophus
4° manifestations renales
Comment se présente l’accès gouteux ?
- principale manifestation clinique à connaître.
- Ils débutent habituellement au membre inférieur: au pied (articulation MTP du gros orteil, cheville, puis de façon ascendante au genou).
- Les crises se résolvent d’elles-mêmes ou sont raccourcies ou bloquées par les traitements de la crise.
- Elles récidivent en l’absence de traitement hypo-uricémiant avec une fréquence variable, les crises se rapprochent souvent.
- À ce stade d’accès aigus, les articulations sont normales entre les crises mais apres plusieurs années, ils peuvent toucher les membres supérieurs. La goutte touche exceptionnellement le rachis, la hanche, l’épaule.
-> Des oligoarthrites ou des polyarthrites goutteuses sont possibles
Comment se presentent les arthropathies chroniques de la goutte ?
- elles se constituent si la goutte n’est pas traitée et se traduisent par des douleurs MECANIQUES+CHRONIQUES émaillées de crises inflammatoires, particulières par la présence des tophus visibles sous la peau en regard
Ou se situent les tophus de la goutte ?
- autour des articulations atteintes, mais aussi dans des sites électifs : pavillon ou hélix (zone cartilagineuse) de l’oreille, coudes (bursite olécrânienne), tendons calcanéen et patellaire, articulations interphalangiennes distales ou pulpe des doigts chez les patients sous diurétiques
Quelles sont les manifestations rénales de la goutte ?
– la lithiase urique bilatérale et radiotransparente, à l’origine de crises de colique néphrétique chez des sujets hyperexcréteurs
– ces lithiases sont favorisées par un pH urinaire bas, une uricurie des 24 heures élevée et un faible volume urinaire (qui augmente la concentration d’acide urique urinaire)
Comment faire le diagnostic de la goutte ?
Le diagnostic de la goutte repose sur :
- le terrain : homme de plus de 35 ans, femme ménopausée, traitement par diurétiques au long cours, transplantés d’organe, le contexte familial doit être recherché car la goutte a une forte composante génétique (maladie polygénique habituellement, rares mutations dans des gouttes juvéniles)
- certains écarts nutritionnels mettant en avant les interactions gènes-environnement : excès de boissons sucrées riches en fructose (sodas même « sans sucre »), consommation de bières avec ou sans alcool (riches en guanine), alcools forts (whisky, cognac, etc.), alimentation trop calorique (excès de boissons alcoolisées en général) et riche en protéines animales
- l’anamnèse (crises de goutte antérieures, ATCD familiaux de goutte, ATCD de lithiase urique) dans un accès goutteux, des facteurs déclenchants sont à rechercher : traumatisme, contexte postopératoire, infarctus ou infection à distance, prise médicamenteuse (mise en route d’un hypo-uricémiant), absorption de certaines boissons ou aliments déclenchant l’accès goutteux chez un goutteux donné
- les caractéristiques de la crise (début brutal, maximum des symptômes en 24 heures, gonflement et rougeur locale, localisation à la MTP du gros orteil, résolution spontanée qui sera raccourcie par les traitements anti-inflammatoires)
- leur sensibilité rapide à la colchicine (débutée tôt)
- la présence de tophus visibles et/ou palpables cliniquement
- l’ uricémie qui est le plus souvent trouvée supérieure à 360 μmol/l (60 mg/l) mais qui peut être normale lors des accès (il faut répéter le dosage une quinzaine de jours après l’accès goutteux, ce qui permet d’avoir une uricémie « basale » avant le début du traitement hypo-uricémiant)
- la mise en évidence de microcristaux d’UMS dans le liquide articulaire ou dans un tophus clinique : c’est l’examen le plus contributif au diagnostic car pathognomonique
- la radiographie articulaire ne montre que très tardivement l’aspect d’arthropathie uratique, faite de géodes ou d’encoches épiphysaires, avec conservation prolongée de l’interligne articulaire et ostéophytose marginale (photo p304 ). Elle a un intérêt dans le diagnostic différentiel avec la « pseudo-goutte » (chondrocalcinose articulaire), une arthrite infectieuse, …
- l’échographie articulaire, avec doppler couleur, peut être très utile si elle montre un aspect en « double contour » ou pour déceler des tophus goutteux non visibles à l’examen clinique ou à la radiographie. Le doppler montrera la vascularisation plus intense en rapport avec la composante vasculaire de la réaction inflammatoire locale
Comment est l’uricémie en cas de goutte ?
- uricémie > 360 μmol/l (60 mg/l) mais qui peut être normale lors des accès!!! (il faut répéter le dosage une quinzaine de jours après l’accès goutteux, ce qui permet d’avoir une uricémie « basale » avant le début du traitement hypo-uricémiant) !!!
Quel examen est le plus contributif car pathognomonique de la goutte ?
- la mise en évidence de microcristaux d’UMS dans le liquide articulaire ou dans un tophus clinique : c’est l’examen le plus contributif au diagnostic car pathognomonique
Quelle est la physiopathologie du rhumatisme à PPC ?
- Le rhumatisme à PPC est caractérisé par le dépôt dans les tissus articulaires (cartilage hyalin et fibrocartilage surtout) de cristaux de PPC.
- Sa prévalence augmente avec l’âge : 10 à 15 % entre 65 et 75 ans, plus de 30 % au-delà. La prédominance féminine diminue avec l’âge.
Quelles sont les manifestations cliniques du rhumatisme à PPC ?
- Il peut être ASYMPTOMATIQIE, de découverte radiographique (alors appelée chondrocalcinose au sens strict).
- Il peut donner lieu à diverses manifestations ARTICULAIRES (25 % des cas)
Quelle est l’evolution possible du rhumatisme à PPC ?
Contrairement à la goutte, on ne guérit pas de ce rhumatisme.
Quels sont les 3 grands types de manifestations articulaires par lesquels peut se manifester le rhumatisme à PPC ?
- arthrite aigue
- monoarthropathie chronique
- arthropathies destructrices rapides
Quelles sont les manifestations cliniques de l’arthrite du rhumatisme à PPC ?
- En particulier au genou ou au poignet, mono- ou oligoarticulaire (voire polyarticulaire), volontiers RECIDIVANTE, le diagnostic est à évoquer chez un sujet âgé de plus de 60 ans
- Ce tableau clinique d’arthrite aiguë peut s’accompagner d’un épanchement hémorragique (hémarthrose)
Quelles sont les manifestations cliniques de la monoarthropathie chronique du rhumatisme à PPC ?
- monoarthropathie chronique à l’origine d’une arthrose secondaire évolutive, fréquente , pouvant intéresser la hanche ou le genou, ou surtout des articulations rarement touchées par l’arthrose primitive : poignet, cheville, coude, articulations métacarpophalangiennes
Quelles sont les caractéristiques cliniques des arthropathies destructrices rapides ?
- arthropathies destructrices rapides souvent multiples, touchant la femme âgée et caractérisées par une destruction de l’os sous-chondral. Elles peuvent être rapides, notamment à la hanche et à l’épaule
Comment fait-on le diagnostic du rhumatisme à PPC ?
Le diagnostic repose sur : (photos p306)
- la mise en évidence dans le LIQUIDE articulaire de cristaux de PPC
- les RADIOGRAPHIES articulaires : mise en évidence des calcifications caractéristiques :
– dépôts dans l’épaisseur des cartilages articulaires , prenant la forme d’opacités linéaires restant à distance et parallèles à la limite de l’os sous-chondral (tête humérale, tête fémorale), moins souvent dans d’autres articulations
– dépôts fibrocartilagineux :
–> aux genoux : dessinant par exemple les ménisques (méniscocalcose) sous la forme d’opacités triangulaires à base tournée vers l’extérieur de l’articulation, ces calcifications sont présentes dans 90 % des cas
–> calcification aux poignets : ligament triangulaire du carpe mais aussi calcifications des cartilages intracarpiens
–> calcification de la symphyse pubienne : calcification linéaire verticale
Quels sont les radiographies à faire en cas de suspiscion de rhumatisme à PPC ou en cas d’une premiere localisation pour préciser le caractere diffus des depots ?
- les 2 mains de face avec les poignets
- les 2 genoux : face debout et en schuss, profils et défilés fémoropatellaires
- bassin debout de face
=> Elles doivent toujours être bilaterales et comparatives : une arthrite d’un poignet à radiographie normale peut s’accompagner des dépôts calciques typiques sur la radiographie controlatérale
A quoi est du le rhumatisme apatitique ? ou se situent les depots ?
- Le rhumatisme apatitique est dû à des dépôts de cristaux de la famille des apatites (cristaux de phosphate de calcium présents naturellement dans l’os), essentiellement dans des structures péri-articulaires : tendons, capsules articulaires et bourses séreuses
- Les dépôts qui peuvent être multiples —> on parle alors de maladie des calcifications tendineuses multiples — siègent surtout à l’épaule (tendon du supra-épineux ) et à la hanche (région trochantérienne ou para-acétabulaire). Ils peuvent aussi être présents au site d’insertion de n’importe quel tendon, ligament ou capsule