Douleurs aigues et chroniques Flashcards
Quelle est la définition de la douleur ?
La douleur est définie comme « une expérience désagréable, à la fois sensorielle et émotionnelle, associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel ou simplement décrit en termes d’un tel dommage » (IASP)
La douleur resulte de 4 composantes, quelles sont-elles?
La douleur résulte de quatre composantes :
- SENSORIELLE : détection d’un signal douloureux (nociceptif) par le cerveau
- ÉMOTIONNELLE : vécu désagréable de type danger, peur, voire anxiété ou dépression
- COGNITIVE : signification et interprétation du message par référence à des expériences passées, à des croyances ou une culture
- COMPORTEMENTALE : manifestations physiques ou objectivables liées au signal douloureux (grimace, mouvement, cri, pleurs, sueurs, agitation, etc.)
qu’est qu’une douleur aigue ?
- La douleur aiguë est une douleur évoluant depuis moins de 3 mois-> elle déclenche une démarche diagnostique qui permettra de préciser la présence d’une lésion sous-jacente.
- Elle est liée le plus souvent à un mécanisme de nociception, désignant le système physiologique qui permet de détecter les stimulations susceptibles de menacer l’intégrité de l’organisme. Sa finalité est de déclencher un ensemble de réflexes et de comportements protecteurs (réflexe de retrait, immobilisation de la région lésée, comportement d’évitement…).
=> La douleur aiguë est donc un signal d’alarme, parfois utile pour détecter une lésion, mais qui doit être traitée le plus rapidement possible.
qu’est ce qu’une douleur chronique ?
Une douleur chronique par définition dépasse 3 mois.
= la douleur maladie, c’est-à-dire à une pathologie complexe, biopsychosociale
- Elle est considérée comme INUTILE, c’est-à-dire dénuée de sa valeur d’alarme, et destructrice, souvent plurifactorielle, susceptible d’entraîner une dépression, nécessitant, à l’inverse de la douleur aiguë, une approche pluridimensionnelle somatique, psychique et sociale
La notion de « comportement douloureux chronique » reflète l’installation d’un cercle vicieux de la douleur, à la fois psychologique et physique, qui amplifie à la fois la perception de la douleur et son retentissement (voir photo p124)
Qu’est ce qu’une douleur par excès de nociception ? quelle est son origine, son debut, ses caractéristiques, ses signes associés, sa topographie, sa rythmicite, comment est l’examen neurologique, l’evolution et le ttt ?
- Une douleur par excès de nociception est le mécanisme le plus couramment rencontré dans la majorité des douleurs aiguës (traumatiques, infectieuses, inflammatoires, des cancers)
- origine = nocicepteur
- debut = des l’agression
- caracteristiques = variables, pulsatile ou lancinantes
- signes associés = anxiete, signes associés selon durée
- topographie = locorégionale, site de l’aggresion
- rythmicité = facteur declenchant, d’horaire mécanique ou inflammatoire
- examen neuro = normale
- evolution = aigue ou chronique
- ttt = antalgiques, ttt de la cause
Qu’est ce qu’une douleur neuropathique ? quelle est son origine, son debut, ses caractéristiques, ses signes associés, sa topographie, sa rythmicite, comment est l’examen neurologique, l’evolution et le ttt ?
- Une douleur neuropathique (avant “neurogène”) résulte d’une lésion du SNC ou périphérique (tronc, plexus, racine nerveuse , par ex, une sciatique par hernie discale, un syndrome canalaire).
=> L’identification du caractère neuropathique d’une douleur peut être facilitée par le questionnaire DN4 - origine = lésion SNC ou SNP
- debut = souvent retardé
- caracteristiques = brulure, decharges electriques, demangeaisons, picotement, sensations non douloureuses
- signes associés = anxiete, signes associés selon durée
- topographie = systématisation neurologique, en aval de la lésion
- rythmicité = variable, spontanée ou declenchée
- examen neuro = troubles sensitifs, hypo-/hyperalgésie, dysesthésies, allodynie
- evolution = chronique
- ttt = psychotropes = antidepresseurs, antiepileptiques, PEC combinée (biopsychosociale)
Qu’est ce qu’une douleur nociplastique ? quelle est son origine, son debut, ses caractéristiques, ses signes associés, sa topographie, sa rythmicite, comment est l’examen neurologique, l’evolution et le ttt ?
- Des douleurs nociplastiques : ce sont des douleurs liées à une perturbation des voies de la douleur, sans lésion tissulaire ou nerveuse.
- Elles associent une SENSIBILISATION CENTRALE (voir def google) (médullaire ou cérébrale) et une atteinte des CONTROLE INHIBITEURS DESCENDANTS
- Il existe des troubles psychologiques (anxiété surtout) dans ces atteintes nociplastiques, mais la cause n’est pas psychiatrique, au contraire des douleurs psychogènes pures.
- Il faut envisager cela comme une « déconnexion » du corps et du cerveau, multifactorielle, que l’on traitera par une « reconnexion globale », par des agents pharmacologiques et non pharmacologiques.
- origine = anomalie du mécanisme de la douleur : sensibilisation centrale ou perte des contrôles descendants
Déconnexion corps-cerveau - debut = Non identifié
- caracteristiques = diffus, non systématisé, caractères neuropathiques possibles
- signes associés = trbls sommeil, somnolence
fatigue, problème de concentration, anxiété, dépression - topographie = diffuse (fibromyalgie), centrée sur un organe (colopathie, cystalgie, précordialgies…)
- rythmicité = Constante, avec poussées
- examen neuro = normal
- evolution = chronique
- ttt = PEC globale, approche physique, modulateurs de la douleur
Quelle est la maladie relevant de la douleur nociplastique ?
- Elles associent une SENSIBILISATION CENTRALE (voir def google) (médullaire ou cérébrale) et une atteinte des CONTROLE INHIBITEURS DESCENDANTS : la FIBROMYALGIE est l’exemple typique.
=> Cette maladie de la douleur est multifactorielle : après un choc psychologique (abus sexuel dans l’enfance, stress) ou somatique (accident, cancer, maladie grave), après une infection (hépatites, mononucléose, Lyme…), au cours d’une maladie auto-immune (lupus, PR, spondyloarthrite ankylosante…), favorisée par un trouble hormonal (ménopause, traitement par anti-aromatases…), lors d’une atteinte des voies de la douleur (maladie des petites fibres).
Quelles sont les différences entre les douleurs mécaniques et inflammatoire
- Une douleur inflammatoire est souvent une douleur nocturne (mais une douleur nocturne peut être aussi d’origine mécanique, par exemple chez les lombalgiques).
Une douleur d’horaire inflammatoire est une douleur qui s’installe en deuxième partie de la nuit, qui est responsable d’un dérouillage d’une durée prolongée le matin et qui tend à s’estomper dans la journée - Une douleur mécanique en revanche, s’installe surtout en position debout, assise ou lors des mouvements : elle entrave l’activité diurne et s’aggrave au cours de la journée
Quelles sont les 4 types de douleurs ?
- par exces de nociception
- neuropathique
- nociplastique
- psychogene
les douleurs psychogènes sont véritablement des douleurs liées à un trouble psychiatrique, comme les douleurs de la dépression masquée, qui seront soulagées par le traitement du trouble psychiatrique.
Quelles sont les 4 caractéristiques de la douleur mecanique ?
- principalement le jour
- soir > matin
- survenue à l’activité, soulagement par le repos
- caractere positionnel
Quelles sont les 4 caractéristiques de la douleur inflammatoire ?
- deuxieme partie de nuit, notion de reveil nocturne
- matin au reveil > soir, notion de dérouillage matinal prolongé (>45min)
- survenue au repos, amélioration à l’activité
- non positionnel
Quelle est l’explication neurophysiologique de la douleur ?
- Le message nociceptif résulte de la mise en jeu de terminaisons libres amyéliniques constituant des arborisations dans les tissus cutanés, musculaires et articulaires ainsi que dans les parois des viscères. Les fibres transmettant les messages nociceptifs induits sont les fibres Aδ et C. Ce sont des fibres fines, faiblement myélinisées. Elles gagnent les couches superficielles de la colonne dorsale de la moelle spinale (couches 1 et 2) ; elles favorisent la libération de neurotransmetteurs de la douleur : substance P, CGRP, ..
- La modulation des messages nociceptifs est soumise à des systèmes de contrôle d’origine segmentaire et supraspinale, en particulier par les fibres de gros diamètre Aβ dont la stimulation peut atténuer l’intensité des flux douloureux véhiculés par les fibres Aδ ou C ; c’est la théorie de la porte ( gate control ).
- Les contrôles inhibiteurs descendants proviennent de certaines régions du tronc cérébral, qui entraînent des effets analgésiques. Le point de départ central est la substance grise périaqueducale, l’analgésie résulte en partie de la mise en jeu des voies descendantes inhibitrices. Ces voies inhibitrices descendantes mettent en jeu des systèmes noradrénergiques, ce qui explique l’effet antalgique des antidépresseurs tricycliques ou inhibiteurs de la recapture de la noradrénaline (IRSNa)
Quelles sont les méthodes d’évaluation de la douleur aiguë et et/ou chronique ?
Pour évaluer la douleur, la démarche diagnostique repose sur la définition du type de douleur (aiguë ou chronique, nociceptive, neuropathique ou mixte), la connaissance des mécanismes générateurs de la douleur et sur l’intensité de la douleur.
Pour connaître l’intensité de la douleur, on utilise les échelles unidimensionnelles estimant la douleur de façon globale.
- échelles unidimensionnelles (EN, EVA, EVS)
- évaluer une douleur chronique par l’approche multidimensionnelles (font approche à des questionnaires)
Qu’est ce que l’echelle numérique (EN) ?
Il s’agit d’une règle permettant au patient de donner une note de 0 à 10 ou de 0 à 100. La note 0 est définie par « Douleur absente » et la note maximale 10 ou 100 par « Douleur maximale imaginable ». C’est l’échelle qu’il faut privilégier