définitions courantes - 28 Flashcards
langue ( I - 1 )
nom féminin
Xe siècle. Issu du latin lingua, de même sens.
I.1. Organe musculeux mobile situé dans la cavité buccale de l’homme et de nombreux animaux, qui sert à la per-ception des saveurs, à l’ingestion de la nourriture, à la formation des sons du langage.La langue de l’homme. La pointe ou le bout de la langue. Le dessus ou le dos de la langue. Le filet ou le frein de la langue. La muqueuse, les papilles de la langue. Langue chargée, langue saburrale. Pratiquer des tractions de la langue pour ranimer un asphyxié. Tirer la langue à quelqu’un, en manière de grimace, de moquerie. ▪ La langue du cheval, du chien. La langue d’un oiseau, d’un poisson. La langue bifide de la vipère. Certains animaux, comme le caméléon, l’échidné, le tamanoir ont une langue protractile et préhensile.Spécialement.Cet organe prélevé sur certains animaux pour servir d’aliment. Un plat de langues de mouton, de veau. Langue de bœuf à la sauce piquante. Langue fumée. Langue de porc à l’écarlate.
langue ( I - 1 fin, 2 )
nom féminin
▪ Expr. Ce chien tire la langue, a la langue pendante, se dit d’un chien haletant, qui laisse sa langue pendre hors de sa gueule. En parlant de l’homme.Fig. et fam.Tirer la langue, avoir très soif ; être dans la gêne. Tirer une langue d’un pied de long, désirer vivement quelque chose ou en avoir grand besoin. Faire tirer la langue à une personne, lui faire attendre indéfiniment ce qu’elle désire ou ce dont elle a besoin.CHASSE. ÉQUITATION. Donner de la langue, appeler, exciter le chien, le cheval par un bruit, dit Appel de la langue, qu’on obtient en faisant claquer la langue contre le palais (en équitation, on dit aussi Aides de la langue).
2. Spécialement. Cet organe, en tant qu’il sert, chez l’homme, à la parole. Sa langue s’est embarrassée et il a dû s’arrêter dès les premiers mots. La langue lui a fourché ou sa langue a fourché, il a prononcé une syllabe pour une autre, un mot pour un autre. Être maître, n’être pas maître de sa langue, être capable, incapable de se taire et de parler à propos. Sa langue le perdra, il parle trop. ▪ Loc. Prendre langue avec quelqu’un, engager la conver-sation pour s’informer, pour se mettre au fait de quelque chose et, par extension, prendre contact avec quelqu’un. Tenir sa langue, se taire à bon escient, garder le secret. Avoir la langue nouée, liée, avoir une élocution embar-rassée ou, fig., être tenu au silence. Dénouer, délier la langue, les langues, voir Dénouer, Délier. Les langues vont bon train, on se répand en commentaires, en commérages.
langue ( I - 2 suite )
nom féminin
▪ Expr. fig. Avoir un mot sur la langue, sur le bout de la langue, avoir le sentiment d’être tout près de le retrouver alors qu’il nous échappe. La langue me démange, me brûle de dire cela, je suis fortement tenté de le dire. Se mordre la langue, se retenir au moment de dire ce qu’on ne doit pas ou ce qu’on ne veut pas exprimer. J’allais lui dire quelque cho-se de blessant, mais je me suis mordu la langue. Se mordre la langue d’avoir parlé, s’en repentir. Avoir la langue bien affilée, voir Affilé. Avoir la langue dorée, voir Doré I. Fam. Jeter sa langue aux chiens (vieilli), donner sa langue au chat, avouer son impuissance à répondre à une question, à une devinette. Il a perdu, avalé sa langue, se dit d’une personne qui ne peut ou ne veut parler, qui garde le silence. Ne pas avoir sa langue dans sa poche, parler beaucoup, ou franchement et sans ménagement. Avoir un bœuf sur la langue, ne pas révéler ce qu’on sait d’une affaire. Avoir la langue bien pendue, avoir une grande facilité à parler ; parler beaucoup ou avec excès. Expr. proverbiale. Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, il faut mûrement réfléchir avant de parler.
langue ( I - 2 fin, 3)
nom féminin
▪ Par métonymie. La personne qui parle. C’est une fine langue, une personne spirituelle. Une mauvaise langue, une méchante langue, une langue empoisonnée, une langue de vipère, une personne qui aime à médire, à flétrir la réputation d’autrui. Quelle langue ! quel bavard, quelle bavarde !
3. Par analogie. Langues de feu, flammes de forme allongée. RELIGION CHRÉTIENNE. Le Saint-Esprit est descendu sur les apôtres sous la forme de langues de feu. GÉOGRAPHIE. Langue glaciaire, partie inférieure d’un glacier, occupant le fond d’une vallée. Langue de terre, étroite avancée de terrain dont une seule extrémité touche d’autres terres et dont les côtés sont bordés d’eau. La langue de Barbarie sépare le cours du fleuve Sénégal de l’océan Atlantique.Spécialement. Isthme étroit. La presqu’île de Quiberon n’est jointe au continent que par une langue de terre.
langue ( II - 1, 2 )
nom féminin
II. Système d’expression verbale qui est d’emploi con-ventionnel dans un groupe humain et permet à ses mem-bres de communiquer entre eux (on dit aussi Langue naturelle, par opposition aux langages symboliques).
1. Système de signes vocaux, susceptibles de transcrip-tion graphique. Les structures phonologiques, morpholo-giques, syntaxiques d’une langue. Le vocabulaire, la gram-maire d’une langue. Ferdinand de Saussure a établi la dis-tinction entre langue et parole. Fixer, codifier, enrichir une langue.
2. Un tel système considéré dans sa particularité, par différence avec les systèmes de même nature utilisés par d’autres communautés. La typologie, l’histoire des lan-gues. Une langue isolante, agglutinante, flexionnelle. Lan-gues sœurs, qui dérivent d’une même langue, dite Langue mère. Le français, l’italien et les autres langues romanes sont des langues sœurs qui ont pour langue mère le bas latin. Le groupe des langues indo-européennes. Langues germaniques, slaves. Langue ancienne, employée dans l’Antiquité. Le latin est une langue ancienne. Langue morte, qui n’existe plus que dans les écrits, par opposition à Langue vivante, qu’un groupe humain parle actuellement.
langue ( II - 2 suite )
nom féminin
▪ Langue maternelle, que l’on a parlée dès son plus jeune âge, dans son pays d’origine, par opposition aux langues étrangères. Apprendre, étudier les langues étrangères ou, elliptiquement, les langues. RELIGION CHRÉTIENNE. Les apôtres reçurent le jour de la Pentecôte le don des langues, la faculté de les parler toutes. ▪ Langue nationale, commune à toute une nation. S’emploie souvent absolument dans ce sens. L’Académie française a reçu pour mission de donner des règles certai-nes à la langue, de la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences. Dictionnaire de langue. La langue est le premier instrument de culture. Une langue n’acquiert le statut de langue nationale ou universelle qu’à partir du moment où elle produit une littérature. ▪ Langue régionale, qui n’est ou n’a été parlée que dans une province ou une région. On parlait autrefois la langue d’oc dans le Sud de la France, la langue d’oïl dans le Nord. Le breton, le basque, le catalan sont, en France, des langues régionales. Il ne faut pas confondre dialecte et langue régionale, une langue régionale pouvant comporter plusieurs dialectes.
langue ( II - 2 suite - bis )
nom féminin
▪ Langue vernaculaire, à l’origine, langue locale, par opposition au latin ; désigne aujourd’hui, et par opposi-tion à la langue nationale, un langage dialectal utilisé par une communauté dans la vie quotidienne. ▪ Langue véhiculaire, qu’utilisent pour communiquer entre elles des communautés dont les idiomes propres sont différents. Le français est la langue véhiculaire de nombreux États d’Afrique.▪ Langue officielle, la seule admise pour la rédaction des textes législatifs ou administratifs d’un État, d’un orga-nisme international. Les organismes internationaux reconnaissent ordinairement deux langues officielles ou plus. ▪ Langue diplomatique, langue choisie par un État pour ses rapports internationaux. Le Vatican est un des États dont le français est la langue diplomatique. ▪ Langues de travail, celles qui sont autorisées dans les travaux des organismes internationaux, ou adoptées par accord dans les colloques et congrès.▪ Langue artificielle, voir Artificiel.Langue artificielle, langue nouvelle créée de façon délibérée et systématique, comme le volapük, l’espéranto.Langue universelle,langue idéale qui serait commune à tous les peuples. Leibniz avait conçu le projet d’une langue universelle. Langue universelle se dit aussi d’une langue connue, enseignée, utilisée dans le monde entier. Le latin fut longtemps la langue universelle. L’anglais, le français, l’espagnol sont des langues universelles.
langue ( II - 2 fin )
nom féminin
▪ Expr. proverbiale. L’usage est le tyran des langues, il prévaut parfois sur les règles qui devraient les régir.▪ ÉCRITURE SAINTE. La confusion des langues : le fait que, chacun parlant une langue différente, les constructeurs de la tour de Babel ne se comprenaient plus. Expr. On ne s’entend pas, c’est la confusion des langues, se dit d’une conversation où tout le monde parle à la fois et, par extension, d’une discussion où l’on ne s’entend pas sur le sens des mots. ▪ HISTOIRE. Jeunes de langues, s’est dit de jeunes gens originaires de la Méditerranée orientale, dont l’État monar-chique assurait l’entretien pour leur permettre d’apprendre le français et de se perfectionner dans leur propre langue, en vue de servir comme consuls ou interprètes. L’École des jeu-nes de langues est l’ancêtre de l’École des langues orientales. Titre célèbre : Discours sur l’universalité de la langue française, de Rivarol (1784).
langue ( II - 3 )
nom féminin
3. Façon de s’exprimer et ensemble des termes qui sont propres à un domaine d’activité déterminé ou à un grou-pe social. La langue de la philosophie, des mathématiques. Langue liturgique. Langue juridique, technique. La langue du sport. (Dans cet emploi, on dit aussi Langage.) ▪ Niveaux de langue, registres variés d’une même langue selon qu’elle est employée de façon plus ou moins châ-tiée, littéraire, savante, technique, ou familière, négligée, argotique, populaire, vulgaire. Les niveaux de langue se distinguent par la correction ou l’incorrection de la syntaxe, le choix des mots, le respect ou l’omission des liaisons, la prononciation et l’accent. Les abréviations lexicographiques comme litt., triv., fam., pop., indiquent des niveaux de langue.▪ La langue écrite, la langue littéraire, l’ensemble des tournures, des acceptions héritées des bons auteurs, qu’on oppose parfois à la langue parlée, employée com-munément, dans les circonstances de la vie quotidienne. Langue archaïsante. Langue savante, désignait autrefois le latin, employé par les clercs et les lettrés, par opposition à la langue vulgaire, qui était parlée par la population. Langue savante désigne aujourd’hui un ensemble de termes spécialisés relevant d’une science, d’une discipline d’étude.
langue ( II - 3 à autre terme )
nom féminin
▪ Loc. La langue verte, l’argot. Langue de bois (fam.), langage convenu, stéréotypé et sans franchise, commandé par une orthodoxie, notamment politique ▪ Spécialement. Ensemble des mots, tournures et cons-tructions habituels à un écrivain, qui caractérisent son style et le rendent immédiatement reconnaissable. La langue de Racine, de Molière, de Proust. ▪ Fig. Pour parler de l’expression d’un sentiment.Personne n’a mieux parlé que Corneille la langue de l’honneur, et que Marivaux la langue de l’amour.
[FranceTerme] : (Santé animale) maladie de la langue bleue
libre ( I - 1 à 4 )
adjectif
XIIe siècle, liure. Emprunté du latin liber, de même sens.
I. Qui a la disposition de sa personne, qui est exempt d’assujettissement. 1. Qui n’est pas de condition servile. Il est né libre. La société antique se composait d’hommes libres, d’esclaves et d’affranchis.
2. Qui n’est pas captif, qui n’est pas prisonnier. Il était incarcéré, à présent il est libre. Après sa déposition, il est sorti libre de chez le juge d’instruction. Par analogie. Ces animaux vivent libres.
3. Qui n’est pas entravé physiquement. Être libre de ses mouvements, de ses gestes. Expr. fig. Avoir, garder les mains libres, avoir toute liberté, toute latitude pour agir. Laisser les mains libres à quelqu’un
4. Qui jouit des droits civils et politiques fondamentaux, qui est protégé de l’arbitraire et de la violence par la loi. « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », première phrase de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
libre ( I - 4 fin, 5 )
adjectif
Par extension. Une nation libre, une société libre, où la puissance législative découle de la volonté populaire et où les droits civils et politiques sont garantis par la Constitu-tion. Élections libres, qui respectent les principes démocra-tiques, qui sont organisées en toute impartialité. Loc. Le monde libre, s’est dit de l’ensemble des démocra-ties occidentales, par opposition au monde totalitaire.
5. Qui est indépendant, souverain ; qui n’est pas asservi à une puissance étrangère. Un pays libre, devenu libre. Un peuple libre.HISTOIRE. Villes libres, en Allemagne, villes qui, n’étant soumises à aucun prince, étaient gouvernées par leurs pro-pres magistrats. La Ligue hanséatique était composée de villes libres. La zone libre, en France, entre 1940 et 1942, la partie du territoire qui n’était pas occupée par l’armée alle-mande. La France libre, les Français libres, l’ensemble des Français qui refusèrent l’armistice de juin 1940 et organi-sèrent la lutte pour la libération du pays. Les Forces françaises libres, nom donné aux unités de volontaires constituées à l’initiative du général de Gaulle après l’armistice de juin 1940, en vue d’assurer la continuité de la présence française dans le camp des futurs vainqueurs. Forces françaises de l’intérieur ou F.F.I.
libre ( II - 1, 2 )
adjectif
II. Qui, dans ses actes, ses choix, a le pouvoir d’exercer sa volonté ; dont l’action ne trouve pas d’obstacle.
1. PHILOSOPHIE. Qui peut déterminer en toute indé-pendance ses actes, sa conduite, et, en particulier, qui peut opérer un choix sans subir l’influence d’une déter-mination préalable. Il est libre d’agir ou de ne pas agir. Par extension. Libre arbitre, faculté par laquelle la volonté se détermine à une chose plutôt qu’à une autre indépen-damment des déterminations extérieures à elle-même. Par extension. Liberté morale, libre pouvoir de détermination. Par métonymie. Un acte libre. Libre choix. ▪ Qualifie aussi un sujet qui se détermine selon la raison, ou, simplement, qui mène son existence en exerçant sa raison, sans être soumis aux passions. On est d’autant plus libre qu’on peut rendre raison des motifs de son choix. Le sage est libre parce qu’il est maître de lui-même.
2. Qui peut agir sans contrainte. Vivre libre. Se sentir libre. Il ne prend aucun engagement, il veut demeurer libre. Se conduire en homme libre. Expr. Être libre comme l’air, se déplacer à son gré, être maître de son temps ▪ Par extension. Libre consentement. Les opinions, les goûts sont libres. Libre examen, liberté d’examen, droit d’examen, selon la théologie protestante, libre interprétation des Écritures. ▪ Par extension. Droit et pouvoir pour un individu de s’en remettre au jugement de sa raison, sans être tenu d’accepter les décisions d’une quelconque autorité. La libre pensée, attitude de celui qui n’admet d’autre auto-rité que celle de sa raison et se veut notamment indépendant de toute tradition religieuse. Un libre penseur, une personne qui adopte cette attitude. Adjectivement. Des cercles libres penseurs. (S’écrit parfois avec le trait d’union ; on trouve le féminin Libre penseuse.)
libre ( II - 2 fin, 3 )
adjectif
▪ Libre de (suivi d’un nom ou d’un infinitif), qui a la li-berté de. Être libre de ses décisions, de ses opinions. Vous êtes libre d’accepter ou de refuser. Il vous est libre de, (vieilli) ou, plus couramment, Libre à vous de consentir ou non.▪ Libre de, devant un nom, signifie aussi Qui est exempt, affranchi de. Être libre de crainte, libre de tout souci. Nous sommes restés libres de toute obligation, de tout engagement. Par analogie. Un terrain libre d’hypothèque, de servitude. ▪ Spécialement. Qui n’est pas soumis à certaines obliga-tions, ou qui bénéficie d’une dérogation. Auditeur libre, étudiant qui a été admis à suivre les cours d’une grande école sans en être élève ou ceux d’une université sans être tenu de passer les examens que l’on y prépare. Candidat libre, qui n’est pas présenté à l’examen par un établissement scolaire ou universitaire. Membre libre d’une académie, d’une société savante, qui, tout en jouissant en général des mêmes droits que les membres ordinaires, n’en a cependant pas tous les privilèges et obligations.
3. Par extension. Qui a de la facilité, de l’aisance. Il est libre dans son allure, dans ses mouvements. Avoir une contenance libre, un air libre.
libre ( II - 4, 5 )
adjectif
4. Fig. Qui ne montre aucune contrainte, aucune gêne en présence de quelqu’un ; qui est affranchi des conven-tions ou des convenances. On est fort libre dans cette maison. Elle est très libre avec moi.Par extension. Des manières franches et libres. ▪ Parfois péj. Qui manque de réserve, est hardi ou inconvenant. Elle est trop libre avec les hommes. Par extension. Manières, ton, propos libres. Il a écrit des chansons, des contes très libres.
5. Qui est dégagé de toute occupation, disponible. Vous pourrez le voir demain : il sera libre. Je ne suis pas libre de toute la semaine. Par métonymie. Il n’a pas une minute libre. Avoir du temps libre. Avoir quartier libre, en termes militaires, être autorisé à sortir de la caserne, du cantonnement, et, fig. et fam., être disponible, ne pas avoir d’obligations. On nous a donné quartier libre pour l’après-midi. Expr. Avoir l’esprit libre, dégagé de tout souci, de toute préoccupation. Elle n’avait pas l’esprit assez libre pour vous écrire. Son cœur n’est pas libre, il est amoureux. Il est encore libre, il n’est pas marié. Une femme libre, qui n’a pas d’attache conjugale.