définitions courantes - 20 Flashcards
empire ( I - II - 1, 2 )
n. masc.
Etymologie : XIe siècle, empirie, « État soumis à l’autorité d’un empereur ». Emprunté du latin imperium, « pouvoir suprême, empire », de imperare, « commander ».
I. Domination, suprématie. 1. Litt. Domination sur les choses. La fable attribuait à Neptune l’empire des mers. L’homme a établi son empire sur la nature.
- Influence exercée sur une personne, ascendant. Elle a pris sur lui beaucoup d’empire. Par extension. Agir sous l’empire de la colère, de la pas-sion, de la boisson. Se soumettre à l’empire de la raison. (Dans certains emplois, on dit aussi Emprise.)
II. Autorité politique souveraine.
- Pouvoir souverain, autorité suprême d’un chef d’État. Viser, aspirer à l’empire. Les dictateurs ont rêvé de l’empire universel.
- Forme de gouvernement autoritaire, pouvant s’éten-dre sur des peuples de race, de religion, de langue différentes.Fonder un empire. L’Empire égyptien. L’empire de Darius. L’empire d’Alexandre.
empire ( II - 3 )
- État soumis à l’autorité absolue d’un empereur.L’Empire romain. L’Empire byzantin. Le Saint-Empire romain germaniqueou, elliptiquement, l’Empire. En France, le Premier Empire succéda au Consulat en 1804. Le Second Empire ne résista pas au désastre de Sedan.Absolument.L’Empire, le règne de Napoléon Ier ou de Napoléon III. ▪Spécialement.Le Céleste Empire ou L’empire du Milieu, la Chine. L’empire du Soleil-Levant, le Japon. L’Empire chérifien, le Maroc. Le Bas-Empire, l’Empire romain de la décadence, à partir du IIIe siècle environ. ▪Par analogie.État n’ayant pas à sa tête un empereur, mais puissant et dominateur.L’Empire inca. L’Empire ottoman. ▪Expr. Pour marquer le refus d’un don, d’un échange.Je n’en voudrais pas pour un empire. Il ne cèderait pas sa place pour un empire !Elliptiquement. Pas pour un empire ! pour rien au monde !
empire ( II - 4 à 6 )
- Par extension. Ensemble de vastes territoires soumis à un État étranger, quelle que soit la forme politique de ce dernier. L’empire colonial de la Troisième République. Le Commonwealth a succédé en 1931 à l’Empire britannique.Par analogie. Un empire financier, industriel.
- Par métonymie. Période pendant laquelle a régné un empereur. Sous le Premier Empire, sous le Second Empire, sous le règne de Napoléon Ier, de Napoléon III. Style Empire, correspondant au goût qui dominait sous le Premier Empire. Elliptiquement. Un mobilier Empire.
- Litt. L’empire de Neptune, de Pluton, les océans, les enfers. L’empire céleste, le ciel, le paradis.
encore ( I )
(peut, en poésie, pour des raisons métriques, s’écrire Encor) adverbe Étymologie : XIe siècle. Du latin populaire *hinc ha hora ou *hinc ad horam, « d’ici jusqu’à l’heure ».
I. Sert à marquer qu’une action ou un état persiste, soit en se prolongeant d’une manière continue, soit en se répétant. Je ressens encore aujourd’hui le contrecoup de mes récents efforts. C’est encore un enfant. Deux heures après il était encore là. Il est encore venu me voir hier. Elle est encore tombée. Donnez-nous encore à boire ! ▪ Expr. Il court encore, il a disparu sans demander son reste, par allusion au vers de La Fontaine « Cela dit, maître loup s’enfuit et court encor ».
encore ( I fin )
▪ Elliptiquement et fam. Encore s’emploie comme interjection, soit pour enjoindre à quelqu’un de prolonger ou de répéter un acte, soit pour lui reprocher sa récidive. Encore un instant ! Eh quoi ! encore du retard ! Encore vous ! Encore une fois ! ▪ Avec la négation ne, suivie de pas, de point ou de rien, encore sert à indiquer que, jusqu’au moment considéré, ce qui doit ou pourrait se produire ne s’est pas produit. Il ne fait pas encore jour, pas encore nuit. Il n’est pas encore venu. Comment, vous n’êtes pas encore habillé ? Il n’est pas encore temps d’agir. Vous n’avez encore rien vu ! Elliptiquement. Êtes-vous prêt à partir ? Pas encore.
encore ( II )
II. Sert à exprimer l’idée d’une adjonction, d’un degré supplémentaire. 1. Aussi, de plus. Outre l’ordre qu’on lui avait donné, on lui commanda encore d’agir avec célérité. Il y a encore une autre manière de procéder. Je prendrais volontiers encore un gâteau. Expr. servant à renchérir. Non seulement… mais encore. Non seulement il est bête, mais encore il est méchant. Encore une fois, obéissez ! Mais encore ? formule par laquelle on demande un éclaircissement supplémentaire. Vous dites que ce ne sera pas cher ? Mais encore ? Fam. Et puis quoi encore ? que voulez-vous de plus ?
- Joint à plus ou à moins ou à un mot marquant le degré, Encore accentue la gradation. Il est encore plus grand que son frère. Ils ont beaucoup obtenu, mais ils veulent plus encore. Je suis encore mieux à la campagne qu’ici. L’inflation a encore réduit son revenu.
encore ( III )
III. Sert à exprimer une restriction. 1. Placé au commencement d’une proposition, avec in-version du sujet, encore introduit une réserve qui corri-ge ce que l’on vient de dire. Vous avez le droit d’agir ainsi, encore faudra-t-il assumer la responsabilité de votre action Expr. fam. Et encore ! signifie que ce que l’on vient de dire est en deçà ou au-delà de la juste mesure, du juste prix. Je vous donne un quart d’heure, et encore ! Cet objet vaut dix francs, et encore !
- Placé devant ou après si, il indique une supposition nuancée de désir ou de regret. Encore, s’il voulait céder sur ce point, on pourrait lui accorder le reste. Si encore je pouvais me fier à lui ! si seulement je pouvais me fier à lui.
- Encore que, locution conjonctive qui se construit régu-lièrement avec le subjonctif et possède un sens voisin de bien que, quoique. Cette locution introduit une réserve. Nous poursuivons nos recherches, encore que nous ayons peu d’espoir de succès. Encore qu’il soit jeune, il ne manque pas de sérieux. Elliptiquement. Encore que très influent, il n’intervient jamais.
Enfant ( I - 1 )
nom (s’emploie au féminin : une enfant, seulement dans le cas où il y a intention expresse de préciser qu’il s’agit d’une fille). Étymologie : Xe siècle. Emprunté du latin infans, ‑antis, « celui qui ne parle pas, jeune enfant », et, en bas latin, « garçon ou fille de six à quinze ans environ », dérivé du participe présent de fari, « parler », avec le préfixe in‑ à valeur négative.
I. L’être humain, de la naissance à l’adolescence. 1. Garçon ou fille qui n’a pas encore atteint l’âge de l’adolescence. Attendre un enfant, mettre un enfant au monde. Faire un enfant, en parlant d’une femme, le mettre au monde (fam.) ; en parlant d’un homme, l’engendrer (vulgaire).
enfant ( I - 1 suite )
Enfant mort-né, enfant mort à la naissance, que la mort se soit produite dans les derniers jours de la grossesse ou pendant l’accouchement. Enfant né viable, enfant qui est né avec une conformation qui lui permet de vivre. Enfant prématuré, né avant terme. Enfant en bas âge. Nourrir un enfant au sein, au biberon. Sevrer un enfant. Un petit enfant. Un jeune enfant. Des jouets d’enfant. L’ingénuité, le charme, la grâce des enfants. Une enfant rieuse. Que cette enfant est charmante ! Bercer, choyer, cajoler un enfant. Savoir parler aux enfants. Éduquer, guider un enfant.
▪ Bonne d’enfants, domestique chargée de s’occuper des enfants. Livre d’enfants, pour enfants. Les maladies des enfants. Un médecin pour enfants (voir Pédiatre). L’éducation des enfants. Jardin d’enfants, établissement privé accueillant des enfants n’ayant pas atteint l’âge de six ans. Un enfant martyr, qui est soumis aux mauvais traitements de ses parents. Bourreau d’enfant, parent qui martyrise ses enfants. Enfant prodige, d’une précocité hors du commun. Enfant gâté, dont on tolère tous les caprices. Mot d’enfant, parole touchante ou amusante prononcée par un enfant.
enfant ( I - 1 suite bis )
▪ Au singulier collectif. Le développement de l’enfant. La personnalité de l’enfant. La psychologie de l’enfant. ▪ Adjectivement. Un portrait de Louis XIV enfant, lors-qu’il était enfant. Avoir deux fils encore enfants. Tout enfant, j’aimais déjà les livres. ▪ Spécialement. PATHOLOGIE. Enfant bleu, atteint de cyanose par cardiopathie congénitale. DROIT. Enfant assisté, enfant mineur placé sous la tutelle de l’aide sociale. Enfant en garde, confié par décision judi-ciaire au service de l’aide sociale. Enfant en danger, dont la santé, la sécurité ou la moralité sont fortement compromises et qui peut faire l’objet d’une mesure d’assistance éducative. Enfant surveillé, placé sous la surveillance de l’aide sociale.
enfant ( I - 1 fin )
RELIGION CHRÉTIENNE. Le Divin Enfant, Jésus. L’Enfant Jésus, l’Enfant Dieu, l’Enfant Roi, Jésus lorsqu’il était enfant. Par métonymie. L’image qui le représente. Un Enfant Jésus de cire. Spécialement. Enfant de chœur, jeune garçon qui assiste le prêtre pendant l’office. Expr. fam. et fig. Un enfant de chœur, une personne naïve. ▪ Expr. Être innocent comme l’enfant qui vient de naître, être de la plus entière innocence. Coiffé aux enfants d’Édouard, qui a les cheveux coupés en frange sur le haut du front, comme sont représentés les enfants du roi Édouard IV d’Angleterre. Fam C’est un jeu d’enfant, c’est très simple, très facile. Il n’y a plus d’enfants! se dit quand un enfant tient des propos ou a des comportements qui ne sont pas de son âge.
enfant ( I - 2 )
- Par analogie. Adulte qui a conservé des particularités d’enfant, ou que l’on considère comme un enfant. À quarante ans, c’est encore un enfant, un grand enfant, c’est une personne qui manque de maturité. Ils se comportent comme de grands enfants. Ne me prenez pas pour un enfant, pour une personne naïve. En politique, vous n’êtes encore qu’un enfant, une personne peu expérimentée. Fam. Cher enfant ! Mon enfant, ma chère enfant, ma belle enfant, termes d’affection employés quand on s’adresse à une personne plus jeune que soi. Mes enfants, les enfants, termes qui marquent la sympathie, l’encouragement. Courage, les enfants !
▪ Adjectivement. Cette personne est très enfant. Une femme enfant. ▪ Loc. adj. inv. Bon enfant, de caractère facile, accommo-dant. Un agent de polic e bon enfant. Par métonymie. Une atmosphère bon enfant. ▪ Expr. Faire l’enfant, avoir un comportement puéril, affec-ter la naïveté d’un enfant. Se conduire comme un enfant, avecl’immaturité d’un enfant. Enfant terrible, personne qui bouscule les conventions. Litt. Enfant chéri, favori. Bonaparte appelait Masséna « l’enfant chéri de la victoire ». Expr. fam. Les enfants s’amusent, constatation ironique ou indulgente devant les amusements enfantins auxquels peuvent se livrer des adultes. Titres célèbres : L’Enfant, de Jules Vallès (1879) ; Les Enfants terribles, de Jean Cocteau (1929).
enfant ( II - 1 )
II. L’être humain considéré du point de vue de la filiation. 1. Filiation par rapport au père et à la mère. Un enfant et ses parents. Ils ont eu trois enfants. Expr. C’est l’enfant de sa mère, il lui ressemble, il en a toutes les manières. C’est bien l’enfant de son père.
▪ DROIT. Enfant à charge, enfant qui, jusqu’à l’âge de sa majorité civile, est à la charge de son père, de sa mère, ou d’une personne à laquelle il n’est pas nécessairement rattaché par un lien de filiation. Enfant légitime, enfant né de parents unis par le mariage. Enfant illégitime, enfant naturel ou, litt., enfant de l’amour, enfant qui est né hors du mariage. Enfant légitimé, enfant naturel ayant acquis la qualité d’enfant légitime. Enfant adultérin, enfant naturel né d’un commerce adultérin. Enfant d’un premier lit, enfant né d’un premier mariage de son père ou de sa mère. Enfant du second lit, né d’un second mariage.
enfant ( II - 1 suite )
Enfant adopté ou Enfant adoptif. Enfant trouvé, enfant qui, né de père et de mère inconnus, a été trouvé dans un lieu public et porté dans un établissement d’accueil. L’Hospice des enfants trouvés, ou, ellipt, les Enfants trouvés, l’hospice où l’on recueillait les enfants abandonnés ou sans famille. Enfant abandonné, qui a fait l’objet d’une déclaration d’abandon par le tribunal de grande instance. Enfant recueilli, enfant confié temporairement au bureau d’aide sociale. Enfant pupille de l’État, enfant mineur placé sous la tutelle de l’aide sociale à l’enfance. Enfant pupille de la Nation, dont le père a été tué à la guerre ou est mort des blessures qu’il y a reçues. Enfant de troupe, fils de certaines catégories de militaires qui était élevé aux frais de l’État et qui figurait sur les rôles de l’armée. ▪ ÉCRITURE SAINTE. Enfant prodigue, personnage d’une parabole de l’Évangile qui, après avoir abandonné la maison paternelle et dilapidé sa part de bien, fut, à son retour, accueilli à bras ouverts par son père. Tuer le veau gras pour le retour de l’enfant prodigue. Par extension. Enfant accueilli avec joie à son retour au foyer qu’il avait quitté.
enfant ( II - 1 fin, 2 )
▪ Spécialement. Au pluriel. L’aïeul était entouré de ses enfants, de ses enfants, de ses petits-enfants et de ses arrière-petits-enfants. Par extension. Postérité. Nous sommes tous les enfants d’Adam. Les enfants d’Abraham. Les enfants d’Israël. Litt. Les enfants de la louve, les Romains. HISTOIRE. Enfants de France, nom sous lequel on désignait les enfants et les petits-enfants du roi qui occupait le trône, pour les distinguer des princes ou princesses du sang, qui appartenaient aux autres branches de la maison royale.
- Filiation d’ordre religieux ou spirituel. Les enfants de Dieu, les hommes en général, et particulièrement les hom-mes de foi. Enfants de lumière, ceux qui sont fidèles à la lumière intérieure venue de Dieu. Enfants de ténèbres, ceux qui sont infidèles à leur lumière intérieure. Les enfants de l’Église, les fidèles. Enfants de Marie, congrégation catho-lique de jeunes filles qui voue une dévotion particulière à la Vierge Marie. Fig. et fam. Une enfant de Marie, une jeune fille innocente et naïve.