Troubles de la marche et de l'équilibre Flashcards
P lusieurs systèmes sont impliqués dans la marche :
- le système antigravitaire
* le système d’équilibre et d’adaptation posturale
• le système antigravitaire
• le système antigravitaire sert au maintien de l’attitude érigée en s’opposant à l’effet de la pesanteur. Il est sous la dépendance du tonus des muscles antigravitaires (muscles extenseurs des membres inférieurs et muscles paravertébraux). Les afférences de ce système proviennent de la plante des pieds, du labyrinthe de l’oreille interne et des récepteurs musculotendineux;
• le système d’équilibre et d’adaptation posturale
• le système d’équilibre et d’adaptation posturale vise au maintien de la posture, notamment en position debout. Ce système est complexe et intègre les informations de trois modes de perception : - la vue, - le système vestibulaire. qui participe au tonus postural et à l’information sur la direction et la vitesse du mouvement, - les voies sensitives afférentes proprioceptives, qui informent de la position des articulations et des membres dans l’espace. Les afférences prenant leurs origines de la face plantaire sont particulièrement importantes pour la marche. Cette voie chemine par les cordons postérieurs de la moelle.
l a marche des personnes agées est modifiée par rapport aux sujets plus jeunes, et est caractérisée par une :
• augmentation des oscillations è la station debout; • diminution de la vitesse de la marche; • réduction de la longueur et de la hauteur du pas; • augmentation du temps de double appui; • variabilité du pas plus élevée; • diminution des mouvements de balanciers des bras.
En l’absence de particularité clinique, différents tests peuvent aider à diagnostiquer un trouble chronique de la posture et de la marche. Il s’agit :
- de la station unipodale;
- du Timed up and go test;
- du Five times sit-to-stand test;
- du Stop wa/king while ta/king te
Station unipodale
- Comment : demander à la personne de se tenir debout sur un pied (de son choix).
- Analyse: impossibilité de tenir plus de 5 secondes et/ou le fait d’écarter les bras.
- Conséquence(s): associé à un risque de chute traumatisante.
Time up and go test
- Comment : demander à la personne de se lever d’une chaise à accoudoirs, de marcher 3 mètres en ligne droite, de faire demi-tour, et retourner s’asseoir. La personne porte ses chaussures habituelles et le cas échéant l’aide technique qu’elle utilise habituellement.
- Analyse : temps de réalisation supérieur à 20 secondes.
- Conséquence(s): prédictif d’un risque de nouvelle chute. A noter : un temps supérieur à 12 secondes indique l’existence de troubles de la marche ou de l’équilibre. Ce test permet aussi une analyse qualitative de la stabilité du patient au cours des différentes phases du test
Five time fit and go test
- Comment : demander à la personne de se lever et de se rassoir cinq fois aussi vite que possible sur une chaise sans s ‘aider des bras.
- Analyse : temps de réalisation supérieur à 15 secondes.
- Conséquence(s) : associé à un risque accru de chutes, une faiblesse musculaire des membres inférieurs et à l’existence d’un trouble cognitif.
Stop walking while talking test
- Comment : demander à la personne de parler pendant qu’elle marche en ligne droite à sa vitesse habituelle, en s’aidant d’une a ide technique le cas échéant. Différentes taches attentionnelles peuvent être proposées (décompte de 1 en 1, de 3 en 3, ou énumération de noms d’animaux).
- Analyse : stabiliser ou arrêter sa marche en parlant est signe d’un trouble du contrôle moteur cérébral
- Conséquence(s) : prédictif d’un risque accru de chutes
Oans un premier temps, il faut rechercher systématiquement chez la personne ~gée ayant chuté les signes de gravité suivants :
- liés aux conséquences de la chute;
- liés au caractère répété de la chute;
- liés à d’autres facteurs;
- nécessitant un examen complémentaire
. Gravité liée aux conséquences de la chute
- Traumatiques (fig. 9.1): contusions, hématomes, plaies, luxations, fractures osseuses vertébrales et non vertébrales (extrémité supérieure du fémur ou extrémité inférieure du radius, [fig. 9.2)) :
- diagnostic le plus souvent facile;
- certaines sont néanmoins plus difficiles à reconnaître, en particulier les fractures engrenées du col fémoral ou les hémorragies intracraniennes. - Impossibilité de se relever du sol :
- station au sol prolongée(> 1 heure);
- et ses complications spécifiques (rhabdomyolyse, insuffisance rénale et hyperkaliémie, pneumopathie d’inhalation, hypothermie, déshydratation, escarres, conséquences psychologiques). - Psychologiques : peur de tomber, refus de toute verticalisation, dépression.
- Syndrome post-chute ou syndrome de désadaptation psychomotrice (cf. encadré ci-après)
Syndrome post chute
- Rétropulsion, rendant souvent la station debout impossible sans aide humaine.
- Composante anxieuse majeure déclenchée en position debout(« phobie de la marche», voire« phobie de la verticalisation ~ ).
- Trouble de la marche avec aide humaine: petits pas glissés, en appui talonnier sans déroulement du pas au sol avec possible élargissement du polygone de sustentation, et retard de finitiation de la marche ou freezing.
- Troubles neurologiques avec hypertonie oppositionnelle, altération des réactions d’adaptation posturales et des réactions parachutes.
- Non expliqué par des lésions traumatiques ou neurologiques de la chute, ce syndrome a un mauvais pronostic fonctionnel et représente une urgence gériatrique imposant une hospitalisation avec la mise en œuvre rapide d’une prise en charge pluridisciplinaire incluant notamment une rééducation fonctionnelle et une psychothérapie.
Le risque de chutes répétées est élevé en cas de :
- augmentation récente de la fréquence des chutes;
- plus de trois facteurs prédisposant aux chutes (cf. § IV.A. Facteurs de risque);
- trouble chronique de la marche (cf. § Il. Évaluation de la marche);
- < station au sol prolongée aprés une chute
Définition de chutes à répétition
au moins 2 chutes sur 12 mois
Autres signes de gravité de la chute
• Liés aux pathologies responsables de la chute :
- troubles du rythme cardiaque ou de la conduction (fig. 9.3 et 9.4);
- infarctus du myocarde;
- accidents vasculaires cérébraux;
- maladies infectieuses;
- hypoglycémie; - etc.
• Liés aux situations médicales à risque de complications :
- prise de médicaments anticoagulants ou antiagrégants;
- isolement sociofamilial;
- ostéoporose avérée (antécédent de fracture ostéoporotique et/ou T-score