Escarres Flashcards
Définition
Une escarre est une lésion cutanée d’origine ischémique compliquant un alitement prolongé. Elle est favorisée par la compress ion des tissus mous entre les reliefs osseux et le plan du lit ou du sol lorsque le patient est resté à terre. Les deux principales localisations sont le sacrum et le talon.
Comprendre la formation des escarres
la compréhension des mécanismes physiopathologiques qui les favorisent permet de mieux assurer leur prévention et leur traitement. la physiopathologie de survenue des escarres esc illustrée par la figure 14.7. La pression s ‘exerce sur les tissus mous selon des forces d’appui perpendiculaire aux plans cutanés, mais aussi des forces de cisaillement oblique et de frictions.
Physiopathologie
La microcirculation des tissus reste possible lorsque la pression hydrostatique de 32 mmHg au niveau de l’artériole n’est pas dépassée par la compression externe. Dans le cas contraire, la diminution du débit sanguin (voire l’ischémie qui reste réversible dans sa phase initiale) peut survenir. Lorsque cette pression > 32 mmHg perdure et/ou se répète, des phénomènes inflammatoires favorisant la formation de thrombus vasculaires et responsables de l’occlusion des vaisseaux sanguins apparaissent. L’anoxie qui en résulte conduit, plus ou moins rapidement, à la nécrose des tissus cutanés et sous-cutanés et à la formation de l’escarre. Les pressions les plus élevées se situent en regard des proéminences osseuses à l’interface os-muscle. Elles peuvent être quatre fois plus élevées à proximité de l’os, conduisant à une destruction plus importante des tissus en profondeur qu’en surface
Gravité de l’hyperpression
La gravité de l’hyperpression est conditionnée par sa durée, son sens d’application sur les tissus et la macération. Comme le montre la figure 14.8D. en position assise la pression au niveau des ischions est comprise entre 100 et 200 mm Hg de sorte que le danger apparaît plus rapidement qu’en décubitus strict, position dans laquelle les pressions d’interface sont deux fois moindres. Les forces de friction qui surviennent lorsque l’on remonte le patient dans le lit sont plus dangereuses que les forces d’appui. Les forces de cisaillement sont les plus ischémiantes. Elles se produisent au niveau de la région sacrée lorsque l’on relève le dossier du lit pour placer le patient en position demi-assise. Cette position entraîne un étirement et/ou une plicature des vaisseaux en profondeur. Enfin, la macération majore les effets délétères de la pression, des frictions et du cisaillement.
La prévention nécessite la prise en charge précoce de ces facteurs, au premier rang desquels :
• hyperthermie; • hypotension de l’événement intercurrent; • incontinence; • équilibre du diabète; • artériopathie oblitérante sous-jacente; • dénutrition; • troubles de la conscience
L’âge
L’age ne constitue pas en soi un facteur de risque indépendant d’escarre mais celles-ci sont plus fréquentes chez les sujets agés car ils ont plus de comorbidités, un niveau de dépendance plus é levée, une polymédication, une dénutrition, des troubles de la continence, et une vulnérabilité de la peau et du tissu sous-cutané.
l’identification des sujets è risque nécessite une évaluation globale du patient. De nombreuses échelles de risque ont été développées pour évaluer le risque d’escarre. Les plus utilisées sont les échelles de
Braden et de Norton
Stade 1
Érythème ne blanchissant pas è la pression. sans effraction cutanée. (Décoloration de la peau. chaleur. œdème, induration plus ou moins importante. pouvant aussi être des indicateurs, en particulier chez les individus è peau foncée.
Stade 2
- Lésion cutanée partielle intéressant l’épiderme, le derme ou les deux
- L’ulcération est superficielle et se présente comme une abrasion ou une phlyctène
Stade 3
• Lésion cutanée intéressant toutes les couches de la peau, entraînant une souffrance ou une nécrose du tissu sous-cutané pouvant s’étendre au-dessous, mais ne dépassant pas le fascia des muscles sous-jacents
Stade 4
• Destruction extensive, nécrose des tissus ou souffrance tissulaire au niveau du muscle, de l’os ou des structures sous-jacentes, avec ou sans perte de substance cutanée complète
la prévention des escarres repose sur les points suivants :
• soins de nursing; • utilisation de dispositifs d’aide à la prévention; • installation au fauteuil; • optimisation des apports nutritionnels
Soins de nursing
- Identification des sujets à risque.
- Surveillance cutanée pluriquotidienne au niveau des points d’appui et hydratation de la peau.
- Effleurages des zones à risque. à mains nues ou avec un topique gras, hydratant, vasodilatateur (huiles hyperhydrogénées) en évitant les pétrissages qui aggravent les dommages.
- Changements de positions toutes les 2 ou 3 heures pour les sujets qui ne peuvent se mouvoir (décubitus dorsal : 3 heures, décubitus latéral ou position de 3/4 arrière : 2 heures).
- Protection des zones à risque (condyles fémoraux, malléoles, talons … ) avec des dispositifs susceptibles de diminuer les frictions et les cisaillements.
- lutte contre la macération.
- Petites précautions : hygiène de la peau, éviction des corps étrangers dans le lit et vigilance vis-à-vis des plis au niveau des draps.
- Enfin, utilisation rationnelle des dispositifs d’aide à la prévention.
Dispositifs d’aide à la prévention
matelas, surmatelas
lits fluidisés
Pour la région talonnière, l’efficacité des matelas est moins bonne que pour le sacrum ou le trochanter. Il est donc proposé d’utiliser des talonnières ou des fonds de lit pour alléger l’appui. Ces dispositifs sont conçus dans différents matériaux (mousse, air statique, microbilles)
Matelas et surmatelas
Les matelas et sur-matelas se différencient avant tout par leur épaisseur (sur-matelas 5- 15 cm, matelas 15-21 cm). Ils peuvent être séparés en deux groupes en fonction du concept, de leur mode d’action et de leur efficacité.