Risques liés aux médicaments et biomatériaux : prévention secondaire Flashcards
Définition
La prévention de la iatrogénie médicamenteuse permet de réduire, par exemple dans les EHPAD, de 25 à 50 % la fréquence des EIM.
Cette prévention se fait en pratique quotidienne à l’échelon :
• du malade via l’éducation thérapeutique;
• du médecin via des programmes de FMC et/ou de pratique de développement professionnel continu (revue de morbimortalité RMM ou de comité de retour d’expérience CREX).
Des structures recueillent les alertes et les signalements d’EIM tels les centres régionaux de pharmacovigilance. Ces recueils d’information sont valables pour
EIM mineurs ou EIG. Lors de cet enregistrement, les critères d’imputabilité de l’événement iatrogène sont recherchés et mesurés (tableau 18.2).
L’imputabilité intrinsèque
L’imputabilité intrinsèque repose sur des critères chronologiques (délai entre la prise du médicament et l’EIM, évolution après arrêt du médicament, effet lors d’une réintroduction) et sémiologique (explication pharmacologique ou non-existence d’un diagnostic différentiel, facteurs favorisants) de l’événement.
L’imputabilité extrinsèque
L’imputabilité extrinsèque fait référence au caractère notoire ou non dans les documents usuels (dictionnaire des médicaments, Vidal, Martindale. Mey/er’s side effect … ). l’effet non décrit ou paraissant tout à fait nouveau après une recherche exhaustive.
3 critères d’imputabilité de l’EIM
Chronologie
Sémiologie
Bases bibliographiques
Imputabilité : Chronologie
- Délai d’apparition
- Evolution de l’effet à l’arrêt
- Réapparition de l’effet en cas de réintroduction
Imputabilité : Sémiologie
- Autre cause possible que le médicament
- Symptômes cliniques ou biologiques compatibles
- Facteurs favorisants
- Tests spécifiques fiables. en lien avec le de réintroduction médicament (ex. : dosage sérique)
Imputabilité : Bases bibliographiques
- Littérature
- Bases de recherche
- Ouvrage
Education thérapeutique
Cette démarche : • est centrée sur les patients; • se fait en partenariat avec leur proche aidant. les professionnels de santé ou les équipes impliquées dans la gestion du soin:
• implique une complémentarité entre les différents partenaires du soin;
• a pour objectif d’optimiser les soins thérapeutiques dans l’initiation d’un traitement et dans son suivi et sa réévaluation:
• est essentielle dans la prise en charge des pathologies chroniques telles que le diabète. ou la gestion des anticoagulants. l e succès de l’éducation thérapeutique repose sur un certain nombre de piliers que sont la personnalisation des soins, le développement et le renforcement des compétences et de l’autonomie des soignants mais aussi du patient lui-même (« empowerment » des auteurs anglo-saxons). Il est recommandé dans la pratique médicale quotidienne. en particulier pour les personnes âgées, de dédier un temps spécifique à l’éducation thérapeutique qui sera distinct du temps clinique proprement dit.
RMM
- consiste à l’analyse des causes et du caractère évitable ou non d’un EIM, et débouche sur un plan d’action de mesures de prévention de récidive en analysant tous les facteurs impliqués dans l’EIM;
- est privilégiée dans les établissements de santé privés ou publics lors du séjour d’un patient;
- a pour objectifs l’amélioration des soins dans le cadre d’une démarche qualité dans ces établissements;
- est inscrite comme une démarche obligatoire dans le Code de santé publique;
- se base sur une méthodologie d’évaluation des pratiques de prescription qui souligne l’intérêt d’une démarche pluriprofessionnelle et plurispécialités.
En résumé, la démarche de la RMM est de
recenser à un moment donné tous les événements iatrogènes dans une situation précise (pathologie déterminée) ou d’un établissement de santé ou dans un service ou dans un département.
En pratique, la RMM :
- part souvent d’un incident survenu durant le parcours hospitalier d’un patient, et devra associer les différentes spécialités et professionnels concernés (interactivité);
- commence par la présentation de l’observation, hiérarchisée quant à ses questions, anonymisée et confrontée aux données des publications résumant les niveaux de preuve établis (imputabilité extrinséque) sur la thématique ciblée:
- penne! de dégager les actions futures à engager, source de l’implémentation de bonnes pratiques, pour limiter le risque de récidive de l’EIM :
- a une portée limitée par le nombre de participants, à l’application/applicabilité et au respect/observance des recommandations formulées.
Comité de Retour d’Experience CREX
Il s’agit également d’un outil d’amélioration de la qualité de la gestion du risque iatrogène.
Le CREX a été développé dans les années 1990.
Dans certains pays, un recueil annuel est obligatoire au sein d’un département de médecine (ex. : Canada). Cette démarche s’inscrit dans une démarche qualité et à l’échelon individuel comme une possibilité de validation du développement professionnel continu des professionnels de santé pour leur certification.
Dans la démarche « CREX ». les accidents iatrogènes antérieurs sont repérés et leur sévérité détaillée (allant de l’événement mineur à l’EIG).
Il s’agit donc de collecter encore une fois le plus d’événements possibles. 0ans un second temps, une démarche assez voisine de la RMM est proposée pour identifier et rechercher collectivement les causes de la défaillance.
Effets Indésirables Graves
La notion de gravité a pour objectif de garder en mémoire les EIM ayant eu des conséquences importantes. Le repérage et l’analyse détaillée de l’EIG font l’objet d’une analyse approfondie qui peut se faire via des procédures de type CREX et RMM.
Les EIG font l’objet d’une déclaration obligatoire au sein de l’établissement plus précisément auprès du responsable médical de la structure. du département, ou du pôle de l’établissement.
Des réunions transversales au sein de l’établissement sont alors réalisées pour améliorer la qualité et la sécurité des soins
Le rôle des 31 centres régionaux de pharmacovigilance est :
- la surveillance;
- l’enregistrement et l’évaluation en termes de critères d’imputabilité des EIM;
- en fonctionnant sur des bases réglementaires établies par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm).