Complications de l'immobilité et du décubitus Flashcards
Définition de l’immobilisation
l’immobilisation se définit par un alitement de plus de 3 jours ou une incapacité à réaliser les transferts lit/fauteuil ou à se mouvoir.
l e syndrome d’immobilisation :
- traduit les conséquences de l’alitement d’un sujet agé incapable de façon transitoire ou définitive de quitter seul son lit ou son fauteuil;
- représente l’un des syndromes gériatriques (c’est-à-dire une situation clinique fréquente, multifactorielle et plus ou moins accessible à des interventions pluridisciplinaires);
- traduit une dégradation physiologique conduisant à une réduction d’activité, un déconditionnement et exposant à un risque élevé de complications somatiques parfois sévères et irréversible
Le comportement sédentaire est défini pa
toute activité éveillée caractérisée par une dépense énergétique inférieure ou égale è 1,5 MET (metabo/ic equivalent task), c’est-à-dire comparable à l’énergie dépensée lors d’une station assise ou allongée. l e temps d’inactivité augmente de façon importante aux ages les plus avancés de la vie. En dehors des périodes de sommeil, les personnes agées consacrent en moyenne 1 O heures par jour à des activités sédentaires.
Complications précoces du syndrome d’immobilisation
- précocement, en quelques heures ou quelques jours : thrombose veineuse. embolie pulmonaire, encombrement bronchique, plaie, escarres, rhabdomyolyse, confusion
Complications tardives du syndrome d’immobilisation
plus tardivement, après quelques jours ou semaines: hypotension orthostatique, infection pulmonaire ou urinaire. dénutrition. fécalome, syndrome de régression psychomoteur, attitude vicieuse, rétractions tendineuses, dépression et déclin fonctionne
Syndrome de désadaptation psychomotrice
C’est une urgence gériatrique.
C ·est un syndrome au cours duquel on observe des troubles de la posture statique à type de rétropulsion et une perte des automatismes de la marche, souvent dans un contexte d’anxiété et de peur de tomber, d’altération cognitive et/ou de confusion.
Dans ce syndrome, le patient en position assise a une attitude projetée vers l’arrière. Il glisse du fauteuil et son maintien impose parfois le recours è une contention pelvienne.
Sa marche est également difficile du fait de la forte rétropulsion et d’une astasie-abasie.
Il existe une hypertonie réactionnelle è la mobilisation passive et une disparition des réactions normales d’équilibration lors de la poussée. L’examen clinique est par ailleurs normal.
D’autres complications, ayant également un pronostic péjoratif, sont plus insidieuses comme la perte des capacités en endurance ou la perte de masse maigre qui ne doivent pas être ignorées, aggravant les conséquences du vieillissement
Perte des capacités d’endurance
Au-delà de 70 ans, l’enjeu n’est plus la performance sportive mais la simple capacité à se déplacer. Certains sujets agés ont un vo, max bas ou proche d’un seuil minimal pour réaliser une activité telle que la marche, en endurance. Ces personnes risquent lors d’une perte d’entraînement provoquée par un alitement prolongé ou lors d’une augmentation de leur comportement sédentaire de passer en deçà du seuil minimal et de perdre ainsi leur indépendance motrice
Le maintien d’une capacité aérobie élevée est donc indispensable pour prévenir l’entrée dans la dépendance et pour garder des capacités de récupération élevées après un épisode de stress. La réserve en endurance (VO, au-dessus des minima nécessaires pour réaliser sans difficulté les taches motrices simples comme la marche) détermine ainsi le retentissement d’un déconditionnement à l’occasion d’un alitement. Le vo, max, comme chez l’adulte jeune, est améliorable par un entraînement spécifique. Quel que soit le niveau initial. il est possible de progresser d’environ 20 % . Le très faible niveau d’entrainement de base des personnes âgées sédentaires laisse même souvent espérer des marges de progression supérieures.
Définition sarcopénie
• La sarcopénie (du grec sarx chair et penia manque), définie par une diminution de la masse et de la force musculaires et/ou des performances motrices traduites au mieux par la vitesse de marche,
Un alitement de 1O jours chez le sujet agé, à l’exclusion de toute ma ladie cachexiante, entraîne
- une balance azotée négative;
- la diminution de 30 % de la synthèse protidique dans le muscle;
- la diminution de la masse maigre d’environ 1,5 kg, touchant préférentiellement les muscles des membres inférieurs (- 0,95 kg), ce qui explique le retentissement rapide sur la capacité motrice.
- Dans le même temps la force quadricipitale diminue d’environ 15 %.
- Inversement, la masse grasse se modifie peu dans ce contexte.
la perte de la puissance musculaire définition
(puissance = travail divisé par le temps= force multipliée par la vitesse)
La perte de la puissance musculaire est plus rapide que
la perte de la force musculaire et de la masse musculaire. les performances fonctionnelles et les capacités à réaliser des taches motrices sont limitées initialement du fait de la perte de la puissance musculaire, puis par la perte de la force, avant que ne soit objectivable la perte de la masse musculaire. l ‘alitement exacerbe ces phénomènes d’autant plus que le sujet est agé.
Ces phénomènes expliquent pourquoi chez le sujet très agé qui est proche des seuils critiques de capacité de marche et de performance motrice (vitesse de marche < 0,8 ou < 1 mis). un alitement. même de courte durée, peut occasionner un déconditionnement moteur s ignificatif à l’origine d’un déclin fonctionnel voire d’une dépendance
Les complications digestives
Le positionnement du sujet au moment du repas, la confusion, l’inconfort, l’anxiété et les troubles digestifs secondaires à l’alitement entraînent une anorexie.
Il est fréquent d’observer des troubles de la déglutition exposant les sujets à des pneumopathies d’inhalation, un ralentissement du transit intestinal à l’origine d’une constipation et de fécalome.
Le ralentissement du transit peut être aggravé par des médicaments ou une hypokaliémie et aboutir è une pseudo-obstruction colique aiguë (ou syndrome d’Ogilvie).
La s1ase stercorale, et la baisse de l’hydratation occasionnent un ballonnement abdominal qui limite les prises alimentaires.
Enfin la survenue de gastrite ou d’ulcère gastroduodénal souvent indolore est fréquente en cas d’alitement prolongé.
La désadaptation cardiovasculaire
L’hypotension orthostatique est une complication fréquente survenant après quelques jours d’alitement. La désadaptation des réflexes neurovasculaires et notamment la diminution de sensibilité des barorécepteurs carotidiens en sont les causes principales (cf. chapitre 1 ).
Dans ce contexte, l’hypotension est souvent favorisée par l’existence de varices, la stase veineuse faisant suite à la baisse du tonus musculaire, la déshydratation et l’utilisation de traitements hypotenseurs, neuroleptiques ou diurétiques.
3 axes de prophylaxie pour la TVP
anticoagulants à dose préventive.
contention veineuse médicale
mobilisation précoce des patients
Un traitement préventif systématique par héparines de bas poids moléculaire (HBPM), pentasaccharide ou héparine non fractionnée (HNF) est recommandé : (AFSAPSS 2009)
• chez les patients de plus de 40 ans en perte d’autonomie aiguë;
• hospitalisés pour une durée prévue de plus de 3 jours;
• dans un contexte de pathologie aiguë (décompensation cardiaque ou respiratoire);
• et dans un contexte d’infection, affection rhumatologique ou digestive inflammatoire quand ces situations sont associées à un facteur de risque supplémentaire de maladie thromboembolique :
- age > 75 ans, - cancer, - antécédent thromboembolique veineux, - traitement hormonal. - syndrome myéloprolifératif;
• et en cas d’accident vasculaire cérébral ou de syndrome coronarien aigu.