Syndrome confusionnel Flashcards
Physiopathologie 1/2
La physiopathologie du SC est complexe et reste en grande partie méconnue. Aucune lésion anatomopathologique spécifique n· a été mise en évidence chez les patients autopsiés touchés par un syndrome confusionnel. Les recherches actuelles suggèrent l’intrication de plusieurs mécanismes aboutissant à sa survenue. Des modifications de la neurotransmission et l’inflammation sont les principaux facteurs incriminés.
Physiopathologie 2/2
- Plusieurs systèmes de neurotransmission apparaissent concernés, mais les différentes voies physiopathologiques convergent vers un déficit en acétylcholine (Ach). L’ Ach joue un rôle clé dans les processus attentionnels et la cognition. La fréquence du déclenchement des SC par l’utilisation de traitements anticholinergiques appuie cette hypothèse. Une hypersécrétion de dopamine et un déséquilibre sérotoninergique ont également été évoqués.
- Les processus inflammatoires secondaires aux traumatismes, aux infections ou à la chirurgie et médiés par les cytokines pro-inflammatoires, sont responsables d’une réponse exagérée de la microglie aboutissant à une inflammation cérébrale. Des marqueurs d’inflammation (interleukine [IL )-8 et 10, IGF-1, IL-1~. et IL-1) interfèrent avec la production et le relargage des neurotransmetteurs et ont un effet neurotoxique direct.
- La diminution du métabolisme cérébral oxydatif dans lequel le système cholinergique est largement impliqué est évoquée.
- Un stress aigu notamment via l’élévation du niveau de cortisol pourrait précipiter ou entretenir le se
Epidémiologie
Le SC est fréquent et les chiffres dépendent de la méthodologie de l’étude pour définir le SC, de l’age et la population, du mode de recrutement … On peut retenir en limite haute d’incidence :
• 15 % dans les services de médecine;
• 30 % en gériatrie, avec un risque x 6 de mortalité dans les 6 mois;
• 50 % en chirurgie:
• 80 % en soins intens ifs. Dans les services d’accueil des urgences la prévalence maximale est de 17 % .
Diagnostic
- Exclusivement clinique!
- Très sous-diagnostiqué (75 % au SAU et 90 % en aval de SAU).
- Piège et fréquence des formes hypoactives méconnues +++.
- A évoquer devant toute modification rapide comportementale ou cognitive ou inversion du cycle nycthéméral du patient agé +++
Critères DSM5 : 3 critères
• Perturbation de l’attention (diminution de la capacité de diriger, focaliser, soutenir et déplacer son attention) et de la conscience (diminution de l’orientation dans l’environnement) (critère A) :
- test d’orientation spatio-temporelle et épreuve attentionnelle Gours de la semaine à l’envers) pour une évaluation rapide.
• Installation sur un temps court (quelques heures à quelques jours) et changement par rapport à l’attention et à la conscience préalable; fluctuation en sévérité au long de la journée (crftère B).
• Établir la rupture avec l’état antérieur : interrogatoire d’un proche +++. Identifier les formes hypo- et hyperactives.
Critères DSM5 : 3 critères
- Existence d’une autre perturbation cognitive (déficit de la mémoire, de l’orientation, du langage-au sens d’incohérence -, des habiletés visuospatiales, ou des perceptions) (critère Q.
- Perturbations des critères A et C pas mieux expliquées par un trouble neurocognitif préexistant, et hors contexte d’un niveau de vigilance très réduite, comme dans un coma (critère D).
- Mise en évidence avec antécédents, examen physique ou examens complémentaires que la perturbation est la conséquence directe d’une autre affection médicale, d’une intoxication ou d’un sevrage d’une substance (drogue ou médicament) ou d’une exposition à un produit toxique, ou est due à de multiples causes (critère E).
Sous types de SC : l e SC est classé en fonction de l’état psychomoteur :
- confusion hyperactive avec agitation psychomotrice au premier plan (possible opposition du patient aux soins);
- confusion hypoactive : apathie, repli sur lui-même et ralentissement psychomoteur. Source d’errance diagnostique et confondue avec une dépression ou un TNCM. Voire à l’origine d’une absence de diagnostic. P lus fréquente et associée à un plus mauvais pronostic avec une mortalité à 1 an supérieure aux deux autres formes; associée à une augmentation de la fréquence des chutes, de la durée d’hospitalisation, à une plus grande altération de la qualité de vie;
- la forme mixte associe les deux premiers types
Outils de dépistage
Le plus utilisé : la Confusion Assessment Method (CAM); réalisation ne dépassant pas 5 à 10 minutes. Sensibilité estimée à 86 % et sa spécificité à 93 %.
CAM: 1 + 2 + (3 ou 4)
- Début aigu. fluctuation de l’évolution.
- Troubles de l’attention.
- Désorganisation du cours de la pensée et du langage.
- Atteinte de la vigilance.
Principalement, deux grandes situations pathologiques peuvent mimer un syndrome confusionnel :
aphasie de Wernicke
décompensation psychotique
Aphasie de Wernicke
- propos incohérents et patient ne comprenant pas l’examinateur d’où agitation,
- existence de paraphasie (surtout sémantique) et encore plus d’éléments de jargon (néologismes) inexistants dans le SC,
- absence de trouble attentionnel et de fluctuation.
- imagerie cérébrale urgente en cas de survenue brutale ou de manifestation méconnue car constituant un signe neurologique focal (recherche AVC, pathologie tumorale
Décompensation psychotique
plus rare en gériatrie à évoquer chez un patient habituellement connu pour présenter une pathologie psychotique. Possibilité aussi de doute dans les états maniaques des patients bipolaires.
Deux situations difficiles
les TNCM du DSM-5 (ex. : démence du DSM-IV) :
l’ictus amnésique
les TNCM du DSM-5 (ex. : démence du DSM-IV)
- début insidieux.
- évolution lente,
- habituellement sans fluctuation marquée. Mais en l’absence d’information fiable sur l’état antérieur du patient, toujours le considérer comme confus. Le problème vient de la fréquente association des deux situations
l’ictus amnésique :
- trouble aigu de l’enregistrement mnésique,
- dure habituellement quelques heures,
- pas de trouble attentionnel,
- élément caractéristique de reprise itérative des mêmes questions chez un patient perplexe voire anxieux.