Troubles de l'oralité Flashcards

1
Q

Définition

A
  • Ensemble des difficultés de l’alimentation par voie orale
  • Absence de comportement spontané d’alimentation, refus d’alimentation, et/ou troubles qui affectent l’ensemble de l’évolution psychomotrice : troubles de la praxie, troubles tactiles (textures…)
  • Nouvelle notion émergente : « Syndrome de dysoralité sensorielle »
  • Hyperréactivité tactile
    • N’osent pas toucher
    • N’aiment pas les textures collantes
    • N’aiment pas se salir les mains
    • Ne supportent pas d’être touchés au niveau de la bouche ou du visage
    • N’acceptent pas les massages
    • Ne supportent pas de marcher pieds nus
  • Hypersensibilité olfactive
    • Nausées aux odeurs
  • Hypersensibilité orale
    • Substances pâteuses
    • Difficultés à accepter les morceaux
    • Plus facile à accepter tant que liquides et fluides
  • Toutes les sensations liées au repas sont NEGATIVES : AUCUN PLAISIR
    • Repas mal vécus
    • Expériences longues, pénibles, difficiles
    • Hyper-sélectivité alimentaire
    • Parfois colère, agitation de l’enfant
    • Vécu parental très difficile, cercle vicieux
    • Source de stress majeur chez l’enfant et les parents
    • Peu/pas de sensation de faim, pas de plaisir
  • Cercle vicieux possiblement entretenu par des réactions parentales (réprimandes, chantage, punition, forcing)
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2
Q

Prévalence

A
  • 25% des enfants à développement normal
  • 44% des prématurés
  • 50-55% des polyhandicapés
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3
Q

Facteurs de risque

A
  • Période d’incertitude/difficultés d’attachement/rejet pendant la grossesse peut être un facteur de dysoralité à la naissance
  • Prématurité
  • Séparation avec les parents
  • Pas de prise en charge orthophonique précoce
  • Hydrolysats poussés de protéines de lait de vache
  • Chirurgies itératives
  • Hospitalisations prolongées
  • NE précoce, continue, prolongée
  • Restriction alimentaire précoce et prolongée
  • Vomissements
  • Pathologique chronique
  • Excès d’apport calorique en nutrition artificielle « gavage »
  • Pas de prise en charge orthophonique précoce
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4
Q

Prévention

A

Indispensable +++

  • Eviter les mises à jeûn prolongées
  • Pas de NEDC
  • Préserver l’alimentation orale
  • PEC orthophonique et psychomotricienne préventive
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5
Q

Dépistage

A
  • Rechercher un trouble de l’oralité devant tout enfant difficile ou petits mangeurs, ou qui ne mangent pas de morceaux
  • Signes d’alerte
  • Réflexe nauséeux exacerbé ou intériorisé
  • Hypersensibilité tactile (mains-pieds-visage)
  • Prise en charge orthophonique précoce +++
  • Les troubles de l’oralité ne rentrent pas dans l’ordre tout seul !
  • Pronostic d’autant meilleur que prise en charge précoce +++
  • Prise en charge nutritionnelle
  • Soutien en cas de cassure de la courbe staturo-pondérale
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6
Q

Construction de l’oralité

A
  • Une des 1ères fonctions à apparaître chez le fœtus : oralité fondatrice de l’être
  • Dès 10 SA
  • Contact main-bouche et enroulement du fœtus, contenance de l’utérus : organisation corporelle
  • Bouche = pivot du développement psycho-moteur
  • 1er moyen de découverte du monde extérieur
  • 1er moyen de découverte du corps
    • Fait le lien entre partie droite et gauche du corps, haut et bas etc…
    • Mains puis pieds
    • Etc…
  • Bouche = zone clé de sensorialité
  • Objets en bouche = auto-désensibilisation
  • Oralité primaire = au stade de succion-déglutition
  • Oralité secondaire = à partir de la diversification
  • Nouveaux goûts, nouvelles textures et consistances
  • Construction des troubles de l’oralité
  • Difficultés d’accès à la bouche, stimulations négatives
  • Difficultés d’investissement de la bouche
    • IOT, NEDC…
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7
Q

Etiologies

A
  • Causes très variables
  • De la situation normale, non pathologique (néophobie, opposition), à la pathologie organique ou psychiatrique
    • Certaines formes très sévères : MJPV
  • TOUTES les étiologies autres que le « petit mangeur » nécessitent une prise en charge +++

Non pathologiques
- Petit mangeur = picky eater

Situations bénignes

  • Néophobie
  • Refus des morceaux
  • Anorexie d’opposition
  • Anorexie par troubles de l’attachement

Pathologies organiques

  • APLV
  • MICI
  • Maladie cœliaque
  • Malabsorption glucidique
  • Maladies métaboliques (fructosémie, galactosémie…)
  • Anomalies congénitales de la succion/déglutition, syndromes génétiques
  • Pathologies neurologiques et neuromusculaires
  • Dysoralités des troubles envahissants du développement
  • Syndrome de Noonan
  • Syndrome de Turner
  • Tumeurs diencéphaliques
  • Pathologies chroniques (cardiopathies, néphropathies, hépatopathies…)

Pathologies psychiatriques
- Anorexie psychogènes

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8
Q

« Petit mangeur » = « Picky eater »

A

• Prévalence : 5-30%
• Dès M9 de vie, prévalence la plus élevée à 2 ans
• Enfants décrits comme « difficiles »
• Sélectivité des aliments
- Panel alimentaire restreint (fruits et légumes très peu consommés)
- +/- refus de certaines textures
• Repas longs, « jouent » avec la nourriture
• Appétit diminué, peu de plaisir avec l’alimentation
• Satiété précoce
• Sources d’anxiété parentale, source de conflit familial, néophobie marquée
• Enquête diététique : prise calorique < normale
• Parfois infléchissement croissance staturo-pondéral
- Puis se stabilise sur leur couloir
• Prise en charge
• Eviter toute attitude visant à contraindre l’enfant à ingérer des aliments proposés
- Activement : Pas de forcing, pas de menaces
- Ou à son insu : Pas de jeux, ni de ruses, ni de récompenses
• Rassurer les parents
• Petites quantités dans l’assiette
• Ne pas proposer d’aliments en dehors des 4 repas habituels : CI grignotage
• Ne pas proposer exclusivement les aliments préférés de l’enfant

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9
Q

Néophobie

A
  • A partir de 2-3 ans et parfois jusqu’à… 7-8 ans
  • Refus de tout nouvel aliment et en particulier de la plupart des légumes sous forme non mixée
  • Physiologie car méfiance face à des aliments inconnus
  • Parfois exacerbée
  • Risque = aversion définitive si aliment non proposé régulièrement
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10
Q

Refus des morceaux

A
  • Favorisé par l’introduction trop tardive des morceaux
  • Plus fréquent en France
  • Peur des fausses routes importantes
  • Parfois lié à un accident de fausse route ou à une difficulté de déglutition survenus lors de l’introduction des premiers morceaux (attitude phobique)
  • Correction le plus souvent au cours du temps
  • Si systématique/important/persistant : prise en charge orthophonique +++
  • Prise en charge
  • Rassurer les parents
  • Réintroduction progressive et répétée
  • Prise en charge orthophonique si persistance > 9-12 mois
  • Aliments croustillants et fondants (Curly, Tuc) = les plus facile
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11
Q

Anorexie d’opposition

A
  • Forme d’anorexie psychogène la plus fréquente
  • Point de départ = un refus alimentaire par opposition, « légitime » (changement brutal de vie, sevrage), suivi d’une contrainte ou d’un forcing
  • Refus d’alimentation passif ou actif (serre les lèvres/dents, tourne la tête, repousse la nourriture, pleure…)
  • Réactions parentales : forçages, stratagèmes…
  • Repas = source de conflit
  • Le « non-respect » du bébé (par angoisse des parents) peut être suivi de vomissements et l’anorexie devient alors une « habitude »
  • Causes fréquemment impliquées
  • Perturbation de la relation mère-enfant (l’enfant mange souvent bien avec d’autres personnes)
  • Et/ou difficultés psychopathologiques propres à la mère (angoisse de mort, de séparation, culpabilité, rejet de l’enfant…)
  • Et/ou trouble de l’enfant venant dérouter l’adulte qui réagit alors d’une manière pathologique
  • Evolution le plus souvent favorable
  • Prise en charge psychologique mère-enfant
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12
Q

Anorexie par troubles de l’attachement

A
  • Absence de réponses fiables et adaptées aux demandes du nourrisson en raison des difficultés parentales
  • Enfant incapable de construire un attachement sécure à la figure d’attachement principale
  • Tendance à minimiser ses besoins par méfiance devant les réponses chaotiques qu’il reçoit
  • L’enfant ne se reconnaît pas dans le regard de sa mère, se retire de la relation dans un contexte de dépression
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13
Q

Anorexies psychogènes

A

= conduites de refus alimentaire sans trouble organique primaire
• Anorexies par troubles graves de l’attachement et des interactions
• Anorexies précoces et complexes, intriquant vulnérabilité organique et trouble relationnel
- Anorexies de cause organique
- Formes très sévères : MJPV
- TOUTES les étiologies autres que le « petit mangeur » nécessitent une prise en charge +++

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14
Q

Prise en charge

A
  • Prise en charge indispensable dès que trouble installé
  • Pas de régression spontanée
  • Rechercher un retentissement sur la croissance staturo-pondérale
  • Faire anamnèse (début des troubles, facteurs déclenchants, histoire anténatale et néonatale, médicale
  • Eliminer des pathologies organiques et « psychiatriques »
  • Evaluer les prises alimentaires, les stratégies mises en place par la famille
  • Parcours LONG : D’autant plus rapide que prise en charge PRECOCE
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15
Q

Prise en charge orthophonique

A
  • Observation hors des repas
    • Succion non nutritive
    • Exploration orale spontanée
    • Babillage et jeux vocaux
    • Observation de la sphère oro-faciale
    • Jeux de bouche, praxies oro-faciales
    • Evaluation de la sensibilité
    • Réflexe nauséeux
  • Observation des repas
    • Comment se passent les repas
    • Ecrans
    • Durée du repas
    • Transition vers la cuillère : interrogatoire, sensibilité, tonicité, motricité mastication
    • Succion nutritive, déglutition
  • Prise en charge
    • Bonne installation de l’enfant
    • Développement des praxies bucco-linguo-faciales
    • Grimaces, cris, bruitages, souffle, mouvements de mâchoire
    • Travail du toucher avec pieds nus, évolution des textures, rapprochement du visage
    • Massage mains, pieds : appui franc ; massage visage, zone péri-buccale
    • Toucher thérapeutique et désensibilisation
    • Manipulation de textures sèches puis fluide à mouillées-collantes, non alimentaires
    • Désensibilisation olfactive, orale
    • Travail hors repas, puis au cours du repas
    • Accompagnement parental
    • Puis en dernière étape l’alimentation
    • Du plus croustillant au plus collant-pâteux et filandreux
    • Avec travail des textures les plus faciles puis les plus difficiles (collants)
    • Notion de l’aliment copain (celui qui passe le mieux) pour débuter et terminer une séance
    • Puis des aliments dont la couleur/texture s’approche de celle de l’aliment copain
    • L’aliment copain rassure, fait baisser la tension et récompense
    • Techniques du massage dur et « violent » en orthophonie
    • Très efficace sur l’hypersensibilité bien que peut être vécu comme « violent »
    • 8 passages dans la bouche
  • Gencives, joues…
    • Appréciation de l’aliment progressive
    • Regarder, tolérer, sentir
    • Toucher du bout des doigts, puis à pleines mains
    • Toucher du bout des lèvres, avec la pointe de la langue
    • Mettre dans la bouche, croquer, mâcher, avaler
    • Toujours autoriser l’enfant à cracher
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16
Q

Prise en charge nutritionnelle

A
  • Evaluer le retentissement sur la courbe staturo-pondérale
  • Objectif : assurer une croissance satisfaisante
    • Soit par voie orale
    • Sinon par nutrition entérale
  • Alimentation par voie orale
    • Faire en sorte que le repas soit le plus possible un plaisir, une expérience positive
    • Bannir l’orthorexie
    • S’adapter à la sévérité du trouble +++
    • Pas de règle absolue, pas de règle stricte +++
  • Aggrave les troubles de l’oralité
    • Favoriser l’aliment copain
    • Utiliser le circuit de la récompense pour favoriser les prises alimentaires
    • Aliments gras et sucrés : sécrétion de dopamine : sensation de plaisir
    • Enrichissement de l’alimentation
    • Plus de calories en moins de volume
  • Alimentation plus efficace
  • Moindre pression sur les quantités nécessaires
    • Supplémentation si besoin
  • Lipides, AGE, Fer, Calcium, Vitamines
17
Q

Conclusion

A
  • Prévention des troubles de l’oralité +++
  • Eviter les mises à jeûn prolongées
  • Y penser, les rechercher +++
  • Faire attention aux signes d’alerte