III - 3. Politique vaccinale : élaboration, recommandations et évaluation Flashcards
Principe de la vaccination
- Introduction préventive chez un individu d’une préparation antigénique dérivée de l’agent infectieux ou similaire à celui-ci
=> reproduction en toute innocuité de la réponse immunitaire provoquée par l’infection naturelle - Induction d’une réponse immunitaire mémoire qui sera activée lors d’un contact avec l’agent pathogène sauvage virulent
→ protection, prévention contre pathogène sauvage
☞ permet de stimuler des réponses immunitaires adaptatives protectrices contre un micro-organisme en exposant l’individu à des formes non pathogènes ou des composants des micro-organismes
☞ but = obtenir une réponse immunitaire mémoire (Ac et Lymphocytes T effecteurs)
↪ Les Ac et les lymphocytes T effecteurs augmentent à chaque exposition/contact avec l’antigène (rappels vaccinaux)
☞ La vaccination génère non seulement une protection individuelle mais aussi une protection collective en limitant la dissémination des agents infectieux
- premier contact d’un pathogène avec l’organisme → phagocytose, dégradation et exposition de peptides antigéniques par les cellules présentatrices d’antigène :
• reconnaissance par des lymphocytes T spécifiques → activation + prolifération
• activation d’un lymphocyte B spécifique → sélection clonale et transformation en plasmocytes sécrétant des anticorps dirigés contre l’antigène infectieux - passage de quelques LT et LB spécifiques en lymphocytes mémoires
→ Lors d’un contrat ultérieur avec le pathogène : sécrétion d’anticorps (réponse humorale) et action cytologique (réponse cellulaire) plus rapides
☞ Lors de la première vaccination, il y a :
- une réponse cellulaire : amplification rapide de la population lymphocytaire T qui laisse la place à une population LT mémoires (maximale entre 2 et 6 semaines après inoculation) → persistance pendant plusieurs années
- une réponse humorale : plus lente peu protectrice au début (IgM de faible affinité surtout)
→ Lors d’un contact avec l’agent infectieux ou d’un rappel de vaccination, réactivation rapide des LT et LB mémoires → réponses cellulaires et humorale spécifiques (IgG et IgA d’affinité d’emblée maximale e thautemnent protectrice)
FACTEURS PHYSIOLOGIQUES DIMINUANT LA VACCINATION
- AGE
- vaccins polyosidiques non conjugués inefficaces si < 24 mois
- présence d’Ac maternels peut diminuer la réponse vaccinale (vaccins viraux atténués contre la rougeole ou la varicelle) - CERTAINS FACTEURS GENETIQUES
- immuno-sénescence : réponse immunitaire moins importante
- rapprochement des rappels de DTP à partir de 65 ans
3.ETAT NUTRITIONEL
- DEFICIT IMMUNITAIRE
- CI pour les vaccins vivants atténués - ETAT INFECTIEUX INTERCURRENT
- état infectieux intercurrent : interférence possible entre l’agent infectieux naturel et l’antigène vaccinal vivant
- différer la vaccination si infection fébrile sévère aigue - ADMINISTRATION RECENTE D’IMMUNOGLOBULINES POLYVALENTES
- délai de 3 mois en cas de vaccin vivant atténué
Vaccin : définition ? types ?
- préparations antigéniques immunogènes
- dérivés de ou similaire à un agent infectieux d’origine bactérienne ou virale
- dénuées de pouvoir pathogène.
- Les vaccins vivants atténués
- Les vaccins inactivés (tués)
- Les vaccins à fractions antigéniques (inertes)
Fabrication d’un vaccin : les grandes étapes ?
-antigène = mime de la maladie à prévenir
-provient du pathogène qui cause la maladie :
=> utilisé entièrement après avoir été affaibli : vivant atténué
=> ou tué : vaccin inactivé
=> ou pour une petite partie : vaccin sous-unité
Schéma de fabrication des vaccins ?
Production primaire : production de l’antigène
- constitution d’une banque de germes (culture de l’agent infectieux) strictement constante → identité d’une grande quantité de germes
1) fermentation / culture
2) extraction de l’antigène - purification si nécessaire
- inactivation si nécessaire
3) filtration stérile
4) stockage
Production secondaire : remplissage, lyophilisation et conditionnement
-étiquetage + mise sous blister
Production finale : libération du lot
Vaccins vivants atténués
Obtention par passages successifs sur des lignées cellulaires permettant de diminuer la virulence
AVANTAGES
- vaccin les plus immunogènes
- mime le mieux l’infection sauvage
- vivant donc diffuse dans l’organisme et induit une réponse dans différents sites anatomiques
- réponse immune humorale et cellulaire (Ac, LyTCD4 et CD8 cytotoxiques)
INCONVENIENTS
1) risque : retour de la virulence
- vaccination anti-poliomyélite : réversion de type neurovirulence possible
- transmisison d’un individu à l’autre quand le receveur est immunodéprimé
2) contre-indication : personnes ID et femmes enceintes
Vaccins inactivés (tués)
Agents infectieux entiers inactivés par des procédés chimiques (formaldéhyde et bêta-propiolate) ou physique (chaleur)
AVANTAGES
-exempt de tout risque infectieux
INCONVENIENTS
- besoin d’un adjuvant pour augmenter la capacité vaccinale (sel d’aluminium)
- plusieurs injections nécessaires et entretien par des doses de rappel après les doses initiales
- ne diffuse pas dans tous les sites anatomiques (action limitée)
- réponse immune essentiellement humorale (LT4 et Ac)
Vaccin à fraction antigénique (inertes)
-fractions protéiques (anatoxines, sous-unités antigéniques) purifiées à partir du fractionnement de la souche cultivée au départ
-pour les anatoxines : toxines purifiées et inactivées avant leur administration (tétanos, diphtérie)
-pour les antigènes glycosidiques : purification à partir de l’agent infectieux (méningocoque, pneumocoque et Haemophilus influenzae de type B)
☞ nécessitent une protéine porteuse
-vaccin recombinant (hépatite B) : production par génie génétique.
Le vecteur contenant la séquence codante pour les protéines antigéniques de l’hépatite B est inséré dans les cellules CHO de levure (Saccharomyces cerevisae)
↪ production de protéines recombinanates qui sont antigéniques
AVANTAGES
- utilisation d’Ag spécifiques diminue le risque d’efffets secondaires
- anatoxines sont reconnus par le SI comme les toxines actives dont immunogènes
INCONVENIENTS
- réponse principalement humorale : Ac et LT4
- nécessite souvent un adjuvant comme une adsorption sur un sel d’aluminium
- nécessite une conjugaison (méningocoque, pneumocoque, HIB = Hæmophilus influenzae de type b) : augmentent l’immunogénicité
- doses de rappel nécessaire
- difficile à développer
Vaccin conjugué : principe ?
- conjugaison d’un polysaccharide de surface d’une bactérie à une protéine immunogène comme une toxoïde tétanique (protéine porteuse).
- liaison par une liaison covalente
- immunogénicité accrue
Stratégie :
-si polyssaccharides seuls : seuls des IgM sont produits (pas de différenciation en LyB mémoire)
- si polyssaccharides + protéine porteuse immunogène, le complexe est dégradé par les CPA puis présenté aux lymphocytes Th2 qui activeront les lyB => production d’IgG et mémoire immunitaire
Vaccins multivalents, associés
→ mélange avec des protéines antigéniques afin d’améliorer l’immunogénicité
vaccins associés = ciblant plusieurs pathogènes
vaccins multivalents : ciblant plusieurs souches d’un même pathogène
Vaccins obligatoires ?
•8 vaccins auparavant recommandés deviennent obligatoires : –coqueluche, –rougeole-oreillons-rubéole (ROR), –hépatite B, –bactérie Haemophilus influenzae, –pneumocoque, –méningocoque C.
•3 vaccins étaient déjà obligatoires
–diphtérie depuis 1938,
–tétanos depuis 1940 et
–poliomyélite depuis 1964, groupés sous l’appellation “DTP”.
La vaccination contre la fièvre jaune est également obligatoire à partir de 1 an en Guyane.
→ Pour fonctionner, l’obligation est assortie de sanction :
En cas de non-vaccination; l’enfant ne peut pas être admis en collectivité. En pratique, l’enfant est provisoirement admis, et les parents ont trois mois pour se conformer à l’obligation vaccinale.
☞ Il existe 3 types principaux de vaccins
☞ Il existe 3 types principaux de vaccins : vivants atténués, vaccins inactivés et antigènes purifiés (inertes)
•Les vaccins inactivés et purifiés sont plus efficaces avec un adjuvant
•La vaccination antivariolique a permis d’éradiquer la variole
• VACCINS VIVANTS ATTTENUES
- infection asymptomatique ou à peine apparente
- protection proche de celle qui succède à une infection naturelle, rapidement obtenue (< 15j), durable (dose unique suffisante souvent)
- parfois, responsables de maladie infectieuse vaccinale (BCGite, vaccine généralisée) notamment sur terrains à risque (immunodépression)• VACCINS INERTES
- dépourvus de tout pouvoir infectieux, ils nécessitent plus d’antigènes, des injections répétées et souvent un adjuvant (pour booster la réponse immune) :
→ vaccins inactivés entiers : bactérie ou virus entier inactivé ar des procédés physiques ou chimique (chaleur, formol, β-propionolactone). Immunogènes mais effets indésirables fréquents
→ vaccins constitués de fractions antigéniques : toxines détoxicfiées (anatoxine), antigène capsulaires (polysaccharides) ou membranaires (protéines) : sous-unités immunogènes permettant une réponse immune plus ciblée et une meilleure tolérance.
→ Immunogénicité moindre, de plus courte durée, nécessitant une primo-infection avec plusieurs doses et des rappels réguliers.• VACCINS DE SYNTHESE/RECOMBINANTS - font appel au génie génétique, encore peu répandus
Politique vaccinale
Différents niveaux de politique vaccinale :
- échelle mondiale Programme Elargi de Vaccination (PEV) de l’OMS
- échelle nationale : coordination par le ministère en charge de la santé
- échelle régionale : coordination de l’ARS
En France, le calendrier vaccinal est
- élaboré par le Comité Techniques des Vaccinations (CTV) de la HAS
- révisé annuellement (incorporation des nouveaux vaccins, modifications des stratégies en harmonie avec la section européenne de l’OMS)
- approuvé par le haut Conseil de la Santé Publique et le Ministère de la Santé
- Publié au Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire
Missions du CTV :
- élaboration de recommandations vaccinales, en précisant les modalités de réalisation des vaccinations : généralisation ou câblage de populations à risque, âge de vaccination, nombre de doses, rappels…
- réaction du calendrier vaccinal
- définition des mentions finales obligatoires des campagnes publicitaires vaccinales.
Les recommandations vaccinales sont établies selon la maladie et son épidémiologie en France, notamment selon les classes d’âge :
- la fréquence de la maladie
- la sévérité de la maladie
- la mortalité associée à la maladie
- les faceturs de risque de développement de la maladie (mode de vie, lieu de résidence, antécédents familiaux)
- le microorganisme infectant son potentiel épidémique, ses voies de transmissions
Les recommandations vaccinales sont également établies selon le vaccin, notamment son efficacité et sa tolérance, en ce qui concerne :
- l’immunogénicité : réponse immunitaire mesurée suite à la vaccination
- la possibilité d’administrer ou non d’autres vaccins de façon concomitante.
Evaluation médico-économique : les recommandations vaccinales prennent également en compte le rapport coût/efficacité de la stratégie vaccinale.
Le remboursement par la sécurité sociale est généralement accordé en cas de recommandation favorable du CTV à un vaccin donné dans une situation donnée. Processus identique à celui de tout médicament (la Commission de Transparence de la HAS décide du remboursement des médicaments)
Effets indésirables liés à la vaccination
Principalement
- réactions locales à type rougeur, douleur (précoce si vaccin inactivé)
- épisode fébrile pendant 48-72h (différé jusqu’à 10J avec les vaccins vivants)
-éruption cutanée :
• vaccins inactivés : éruption allergique précoce
• vaccin ROR, varicelle : éruption infectieuse différée
- convulsions, notamment avec e ROR : convulsions hyperthermies chez le jeune enfant
- réactions anaphylactiques exceptionnelles (1/ 1 000 000)
- Avec le BCG, réaction locale différée (jusqu’à 12 semaines) à type de suppuration locale avec inflammation des ganglions locaux. BCGite généralisée (gravité +++) si inoculation à un patient immunodéprimé.
- Vaccin vivants atténués expose au risque de survenue d’une forme très atténuée de la maladie
(vaccin ourlien : parotidite, vaccin rubéoleux et rougeole : exanthème)
Vaccination et risques professionnels
Vaccination obligatoire pour les professionnels de santé : DTP, hépatite B, fièvre typhoïde pour les personnels de laboratoire d’analyses médicales
Vaccinations recommandées : coqueluche, grippe, hépatite A (personnel de crèche notamment), leptospirosis (en contact avec les rongeurs), rage (vétérinaires, personnels forestiers), varicelle (personnel non-immuns en contact avec la petite enfance/patients immunodéprimés)