Faut-il craindre le populisme ? Flashcards
Qu’est-ce que la démocratie selon le président américain Abraham Lincoln (1809-1865) sur le champ de bataille de Gettysburg, en 1865, et comme le proclame encore la Constitution de la Ve République en son article 2 ?
La démocratie est le « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
Qu’est-ce que le populisme ?
Le populisme est une méthode de mobilisation par laquelle un dirigeant charismatique fait appel au peuple en cherchant à créer une relation directe avec celui-ci, par-delà ou même contre les élites traditionnelles ; en ce sens, le populisme est indissociable de la démocratie représentative qu’il dénonce.
Qu’est-ce que la démocratie représentative ?
La démocratie représentative est un système politique dans lequel on reconnaît à une ou plusieurs assemblées restreintes le droit de représenter l’ensemble d’un peuple, d’une nation ou d’une communauté. Elle est le modèle qui s’est progressivement imposé dans le monde occidental à partir de la fin du xviiie siècle.
Qu’est-ce que la démocratie directe ?
La démocratie directe est un régime politique dans lequel les citoyens exercent directement le pouvoir par leur vote, sans l’intermédiaire de représentants, et où les principaux responsables sont tirés au sort ; ses modèles sont, par excellence, l’Athènes des ve et ive siècles avant Jésus-Christ ou certains cantons suisses d’aujourd’hui, notamment ceux d’Appenzell Rhodes-Intérieures et de Glaris.
Qu’est-ce que la démocratie semi-représentative ?
La démocratie semi-représentative est un régime politique dans lequel le peuple peut, sur l’initiative de ses représentants, exercer directement son pouvoir par le biais du référendum. C’est le cas de la France.
Qu’est-ce que la démocratie semi-directe ?
La démocratie semi-directe va un peu plus loin : elle prévoit soit des référendums d’initiative populaire, c’est-à‑dire déclenchés sur l’initiative des citoyens, comme en Suisse ou en Italie, soit des mécanismes de rappel – recall en anglais – ou de révocation populaire des élus, comme dans certains États des États-Unis d’Amérique.
Qu’est-ce que la démocratie participative ?
La démocratie participative, un concept né à la fin des années 1960, s’efforce de surmonter les limites de la démocratie représentative en permettant aux individus d’exprimer leur avis et de peser dans les décisions qui les concernent. Elle confie de nouveaux rôles ou de nouveaux pouvoirs aux citoyens, qu’elle considère par définition comme actifs et bien informés. Certaines de ses modalités la rapprochent d’ailleurs de la démocratie directe ou semi-directe.
Qu’est-ce que la démocratie délibérative ?
L’une des variantes de la démocratie participative est la démocratie délibérative, qui met l’accent sur la participation du public à la phase de délibération précédant ou accompagnant l’élaboration des décisions. La démocratie délibérative cherche à explorer collectivement une question pour faire apparaître des arguments nouveaux ou placer les problèmes sous une autre perspective. Elle vise à diversifier les points de vue pris en compte et à mieux cerner les rapports de force à l’oeuvre autour d’un choix politique.
Quand la démocratie est-elle mise en place à Athènes ?
À Athènes, la démocratie est mise en place progressivement, grâce aux réformes de Solon de -593 av. J.-C. et surtout à celles de Clisthène de -507 avant J-C.
Pourquoi peut-on dire que les ancêtres des technocrates sont des esclaves ?
Au ve siècle avant notre ère, l’Ecclésia, c’est-à‑dire l’assemblée qui rassemble tous les citoyens, devient l’institution essentielle de la cité. Le régime repose alors sur trois principes : l’isonomie – tous les citoyens sont égaux devant la loi –, l’iségorie – tout citoyen a le droit de prendre la parole à l’assemblée et d’y proposer une motion – et la stochocratie (du grec kratein, « diriger, gouverner » et stokhastikos « conjectural, aléatoire »), c’est-à‑dire le tirage au sort des magistrats, notamment ceux qui siègent à la Boulè, une assemblée de 500 membres chargée de préparer les délibérations de l’Ecclésia, ou au tribunal de l’Héliée, la principale instance judiciaire. Quelques esclaves publics lettrés assistent les citoyens, notamment pour rédiger et archiver les décrets adoptés ; les technocrates de l’époque sont donc des esclaves.
Pourquoi doit-on nuancer la stochocratie athénienne (du grec kratein, « diriger, gouverner » et stokhastikos « conjectural, aléatoire », c’est-à‑dire le tirage au sort des magistrats) ?
Certes, toutes les magistratures judiciaires sont tirées au sort, ainsi que certains postes honorifiques, mais les magistratures les plus techniques, celles qui réclament certaines compétences, sont régies par le principe de l’élection.
De quel épisode de sa vie Platon conclut-il qu’il faut retirer le pouvoir au peuple pour le confier aux plus compétents, c’est-à‑dire aux philosophes ?
La condamnation à mort de son maître Socrate qui l’a profondément marquée. Au 4e siècle avant notre ère, Platon construit une philosophie politique hostile à la démocratie athénienne.
Qu’est-ce qui explique la condamnation à mort de Socrate par les athéniens ?
Après la défaite face aux Spartiates et la tyrannie des Trente, beaucoup attribuent les malheurs de la cité à la perte des valeurs traditionnelles, dont ils rendent coupable Socrate.
Où se situe la démocratie dans le cycle des régimes politiques que Platon évoque au livre VIII de La République ?
La démocratie précède immédiatement la tyrannie, qui constitue son issue naturelle ; pour lui, elle est le pire des régimes, à l’exception du gouvernement d’un despote.
Quelle scène de l’acte III du Jules César de Shakespeare (1564-1616), créé en 1599, vise à montrer à la fois la puissance de la rhétorique et la versatilité foncière du peuple ?
La scène où Marc Antoine est confronté à une foule excitée qui vient d’acclamer les assassins de César. Il parvient à la retourner en quelques instants par un très beau discours antiphrastique, scandé par la formule : « Mais Brutus est un homme honorable ».
D’où est issu l’extrait « La connaissance de la psychologie des foules constitue la ressource de l’homme d’État, qui veut, non pas les gouverner, mais tout au moins ne pas être gouverné par elles » ?
De Psychologie des foules, publié en 1895 par le médecin français Gustave Le Bon (1841-1931), qui se veut un manuel de gouvernement à l’usage des élites.