Zoonose Flashcards
Zoonose : généralités ?
Zoonose = maladie infectieuse transmise de l’animal à l’homme
- Directe : brucellose, fièvre Q, toxoplasmose, pasteurellose, maladie des griffes du chat, tularémie, échinococcose
- Indirectement via un vecteur (phlébotome, tique, puce) : leishmaniose, maladie de Lyme, rickettsiose, tularémie
=> Dont pathologies d’inoculation = transmise à travers la peau et les muqueuses : maladie de Lyme, maladie des griffes du chat, pasteurellose, rickettsiose, tularémie, leishmaniose
=> Les plus fréquentes en France : pasteurellose, maladie des griffes du chat, maladie de Lyme et toxoplasmose
Pasteurellose : généralités ?
= Inoculation de Pasteurella multocida après morsure/griffure animale ou piqure végétale
- Réservoir : animal principalement (notamment le chat), milieu extérieur
Pasteurellose : diagnostic ?
= Sur une morsure, griffure ou piqure : apparition extrêmement rapide en 3 à 6h (caractéristique)
- Aspect inflammatoire majeur autour de la plaie d’inoculation ± écoulement
- ADP/lymphangite souvent associées
- Complication : cellulite, phlegmon des gaines, arthrite, voire bactériémie chez l’immunodéprimé
=> Prélèvements bactériologiques au niveau de la plaie et de l’écoulement : culture
Pasteurellose : traitement ?
Préventif
- Désinfection et nettoyage de la plaie d’inoculation
- Antibioprophylaxie post-morsure : Augmentin®
Curatif
- En 1ère intention : amoxicilline
- Si allergie : céphalosporine ou doxycycline
Maladie des griffes du chat : généralités ?
= Inoculation de Bartonella henselae : BGN intracellulaire
- Contamination par morsure ou griffure de chat, ou plus rarement par léchage d’une plaie ou par piqûre de puces de chat
- Chez le chat : bactériémie asymptomatique, prolongée, plus fréquente chez les chatons/jeunes chats, transmission par les puces, contamination lors du grattage de plaies excoriées, chez l’homme multiplication dans un ganglion relai (siège d’une inflammation avec granulome épithélioïde sans nécrose caséeuse, avec hyperplasie folliculaire et micro-abcès)
Maladie des griffes du chat : clinique ?
- Contage avec des chats (surtout des chatons), incubation = 2 à 3 semaines
Forme typique (90%)
= Plus fréquente chez l’enfant (80% des cas) et le jeune adulte
- Lésion primaire d’inoculation (50% des cas) : morsure, griffure + papule dans le territoire de drainage
- ADP : unique (50%) ou multiples (mais limitées à un site, unilatérales), ferme, mobile, inflammatoire, souvent sensible, parfois en voie de fistulisation
=> Par ordre de fréquence : cervicale ou axillaire > épithrochléenne ou inguinale
- Signes généraux discrets (50%) : fébricule, asthénie, céphalées, douleurs abdominales
Forme oculaire (10%)
= Syndrome oculo-glandulaire de Parinaud : principalement chez l’enfant
- Conjonctivite unilatérale non purulente, avec œdème palpébral + ADP pré-tragienne
Autres
- Endocardite infectieuse à hémocultures négatives (sur terrain à risque)
Maladie des griffes du chat : examens complémentaires ?
- Sérologie Bartonella henselae : test diagnostique de 1ère intention
=> Faux négatif dans > 20% des cas : n’élimine pas le diagnostic
En cas de doute diagnostique :
- Exérèse ou biopsie ganglionnaire avec PCR spécifique
- PCR sanguine en cas de suspicion d’endocardite (en laboratoire spécialisé)
- Culture de Bartonella henselae (ganglionnaire, sanguine) : sur milieu spécial, en laboratoire spécialisé
Maladie des griffes du chat : traitement ?
Prévention
- Eviction des contacts avec les chats chez l’immunodéprimé
- Traitement des chats contre les puces
Curatif
- Azithromycine pendant 5 jours : discutée en cas de forme typique (guérison spontanée lente), systématique en cas de forme systémique ou d’immunodépression
- Aspiration du pus ou exérèse ganglionnaire en cas de suppuration
Maladie de Lyme : généralités ?
= Borréliose de Lyme = Borrelia : famille des spirochètes, d’espèce burgdofer, garinii ou afzelii
- Transmission humaine par piqûre de tique du genre Ixodes (tique des cervidés) dans des régions à risque : promenade en forêt, réalisation des travaux agricoles ou forestiers…
- Lors de la morsure de tique : inoculation au cours d’un repas sanguin par régurgitation, avec un risque de transmission dès les 1ère heures d’attachement, maximal à partir de 48h
=> Possible réaction érythémateuse immédiatement après retrait d’une tique (à différencier d’un érythème migrant)
- A partir du point d’inoculation : migration et multiplication de la bactérie dans le derme (érythème migrant), puis dissémination par voie sanguine, pouvant toucher les articulations, le SNC…
- Immunisation spécifique acquise n’empêchant pas la réinfection
=> généralement non fébrile
Maladie de Lyme : phase primaire ?
= Multiplication dans le derme ± dissémination hématogène précoce
- Incubation = 3 à 30 jours
- Signes généraux parfois associés : asthénie, céphalées, myalgies, arthralgies, fébricule, ADP
Erythème migrant +++
= Pathognomonique, présent dans 40 à 80% des cas :
- Débute par une macule ou une papule, centrée par le point de piqûre de tique
- Extension progressive par une bordure annulaire érythémateuse, centrifuge, active, avec un centre plus clair
- Classiquement indolore, non prurigineux
- Diamètre variable, au minimum 5 cm, plusieurs dizaines de cm en l’absence de traitement
- Touche les membres inférieurs dans 50% des cas
- Guérison spontanée sans séquelles en 3 à 4 semaines
Maladie de Lyme : phase secondaire ?
= Dissémination hématogène : parfois révélatrice si érythème migrant manquant ou inaperçu
- Incubation = plusieurs semaines/mois
- Neurologique (15%)
*Méningo-radiculite (80%)
- Douleurs neurogènes radiculaire (du dermatome de piqûre) ± Signes neurologiques : surtout sensitifs, parfois moteurs
- Méningite à liquide clair, lymphocytaire, avec normoglycorrachie, hyperprotéinorachie, rarement symptomatique (< 25%)
- Atteinte des paires crâniennes dans 50% des cas : paralysie faciale périphérique uni- ou bilatérale dans 90% des cas
=> PL systématique sauf en cas de PFP isolée avec sérologie positive
- Méningite clinique isolée (5%) : céphalées ± fébricule
- Encéphalite, myélite (< 5%) : rechercher une méningite associée
- Articulaire (10-15%)
= Mono- ou oligoarthrite intermittente, asymétrique, non destructrice
- Touche surtout les grosses articulations : genou
- Evolution par poussées de plusieurs semaines, séparées par des rémissions
=> Les manifestations articulaires sont plus fréquentes aux USA (jusqu’à 60% des cas) - Cardiaque
- Myocardite a minima : troubles de conduction fluctuants, intermittents, habituellement bénins et spontanément régressifs
=> ECG en cas de signes cliniques : syncope, malaise, dyspnée d’effort - Cutané (< 3%)
- Lymphocytome borrélien : nodule de 1 à 2 cm, rouge/violet, localisé surtout au niveau du lobule de l’oreille, autour de l’aréole mammaire et sur le scrotum - Oculaire
- Manifestations diverses : conjonctivite, kératite, uvéite, neuropathie optique
Maladie de Lyme : phase tertiaire ?
= Mécanisme immunologique probable (dépôts de complexes immuns)
- Incubation : au minimum > 6 mois après piqûre, jusqu’à plusieurs années après
- Cutané (< 5%)
- Acrodermatite chronique atrophiante (quasi-pathognomonique) : siège souvent aux membres inférieurs, en regard des convexités, coloration violine, lésions asymétriques, d’évolution atrophique - Neurologique (5%)
- Encéphalomyélite chronique avec méningite lymphocytaire biologique
- Polyneuropathie sensitive axonale - Articulaire (< 10%)
- Mono/oligoarthrite chronique : peu inflammatoire, surtout des grosses articulations (genoux), récidivante
Maladie de Lyme : sérologie ?
= Dépistage par test ELISA, confirmé par un test de Western-Blot si positif
- IgM : 2 à 4 semaines après le début de l’érythème migrant, pic à 6-8 semaines, puis décroissance
- IgG : apparition 6 à 8 semaines après le début
- Possible cicatrice sérologique chez les sujets exposés : faux positif dans 15 à 20% des cas
Indication = contexte épidémiologique compatible avec symptômes évocateurs
Non indication :
- Sujet asymptomatique et dépistage de sujets exposés
- Piqûre de tique sans manifestations cliniques
- Erythème migrant typique
- Contrôle sérologique des patients traités
- Manifestations cliniques non compatible (fièvre, endocardite…)
Maladie de Lyme : biologie ?
- PCR (liquide articulaire, LCR, oculaire…) : peu utilisée
- Sérologie sur LCR : en cas de neuro-borréliose, avec calcul du ratio des Ac sanguins/LCR
- Culture : difficile, non réalisée en routine
Maladie de Lyme : stratégie diagnostique ?
- Erythème migrant typique => aucun examen nécessaire
- Neuro-borréliose précoce : PL : lymphocytaire, hyperprotéinorachie, sérologie ± PCR, sérologie sanguine positive plus tardivement
- Lymphocytome borrélien : diagnostique histologique + sérologie sanguine
- Arthrite : Ponction articulaire : inflammatoire ± PCR, sérologie sanguine : positive, habituellement à taux élevés
- Neuro-borréliose chronique : synthèse intra-thécale d’IgG spécifiques ± PCR sur LCR
- Oculaire : sérologie positive ± PCR sur prélèvement oculaire
Maladie de Lyme : diagnostic de certitude ?
- Erythème migrant typique : diagnostic clinique
- Isolement direct de Borrelia par culture : non réalisé en routine
Maladie de Lyme : diagnostic probable ?
= faisceaux d’arguments :
- Clinique : manifestations évocatrices
- Epidémiologique : piqûre de tique dans une zone d’endémie
- Sérologique : ELISA et Western-Blot positifs
- Absence de diagnostic différentiel
Maladie de Lyme : traitement préventif ?
- Port de vêtements longs de couleur claire (repérage facile des tiques), serrés aux chevilles et aux manches, port d’un chapeau
- Répulsifs cutanés et vestimentaires (efficacité limitée)
- Au retour d’une promenade en forêt en zone d’endémie : vérifier l’absence de tique sur tout le
revêtement cutané (sans oublier aisselles, plis du genou, région génitale, nombril et cuir chevelu) - Ablation précoce en cas de morsure de tique : extraction par technique mécanique (tire-tique), éviter les substances chimiques, désinfection du site de piqure
=> Aucune indication d’antibioprophylaxie post-piqûre de tique en France
Maladie de Lyme : traitement curatif ?
Phase primaire
- Amoxicilline ou doxycycline (CI : < 8 ans, femme enceinte) par voie orale pendant 14 jours
- 2nd intention : azithromycine, céfuroxime-axétil
Phase secondaire ou tertiaire
- Ceftriaxone 1 injection IM/jour pendant 14 à 28 jours
- Doxycycline par voie orale pendant 28 jours
- Paralysie faciale isolée ou en 2nd intention si arthrite aiguë : amoxicilline orale x 14-21 jours
- En cas de trouble de conduction cardiaque : hospitalisation et prise en charge spécifique
(électrostimulation temporaire et monitoring cardiaque continu si BAV de haut degré)
Fièvre Q : généralités ?
= Infection par Coxiella burnetii : bactérie intracellulaire, proliférant dans les placentas des animaux infectés (ruminants ++)
- Maladie cosmopolite, plus fréquente en zone rurale
Contamination humaine :
- Digestive : consommation de lait cru
- Aérienne : inhalations d’aérosols à partir d’éléments contaminé (paille, fumier…)
- Transmission possible par tique
Après contamination : asymptomatique (60% des cas) ou fièvre Q aiguë ± évolution vers une forme chronique
Fièvre Q : clinique ?
Forme aiguë
- Incubation = 3 semaines
- Début par un syndrome pseudo-grippal
3 formes :
- Hépatite fébrile (manifestation la plus fréquente)
- Pneumopathie aiguë interstitielle : uni- ou bilatérale, associée ou non à une hépatite
- Fièvre isolée
Forme chronique
= Principalement chez le patient immunodéprimé ou avec lésions valvulaires ou vasculaires
- Endocardite infectieuse à hémocultures négatives
- Infection vasculaire : anévrisme, infection de prothèse vasculaire
Fièvre Q : biologie ?
- Thrombopénie ± leuconeutropénie
- Cytolyse hépatique, allongement du TCA par anticoagulant circulant
- Sérologie Coxiella burnetii = examen de référence : forme aiguë ou chronique selon le type d’Ac
Fièvre Q : traitement ?
Aiguë
- Doxycycline pendant 2-3 semaines
Chronique
- Doxycycline + hydroxychloroquine prolongée pendant 18 à 24 mois
Tularémie : généralités ?
= Maladie d’inoculation à Francisella tularensis
- Contamination de l’homme (hôte accidentel) par contact direct avec des lagomorphes (lièvres, lapins) ou piqure de tique
- Principalement dans les zones boisées de l’hémisphère Nord