Infections nosocomiales Flashcards
Infections associées aux soins (IAS) ?
= infections qui apparaissent au cours ou au décours d’une prise en charge diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou éducative d’un patient, si l’infection n’était ni présente ni en incubation au début de la prise en charge : concerne 5% des patients hospitalisés en CHU/CH chaque jour, responsable de 4000 décès/an
- Infection nosocomiale = infection acquise au cours d’un séjour en établissement de santé : ≥ 48h après admission
- Infection du site opératoire = infection associée aux soins, le plus souvent nosocomiale, pouvant toucher le trajet de l’incision chirurgicale ou les organes manipulés : < 30 jours après l’intervention pour une infection du site opératoire, < 1 an après l’intervention pour une infection de matériel étranger
- Site infecté : infection urinaire (30%) > pneumopathie (15%) > infection du site opératoire (15%) > cathéter (3%)
Microbiologie des IAS ?
- Agents infectieux responsables : BGN dans 60% des cas, CGP dans 30% des cas, augmentation des champignons
- 3 micro-organismes les plus fréquents : E. coli, S. aureus et Pseudomonas aeruginosa
Résistance aux antibiotiques :
- BMR : entérobactérie productrice de BLSE (en augmentation), SARM (en diminution)
- BHRe (hautement résistante) : entérobactérie productrice de carbapénémase, ERV (enteroccocus faecium résistant à la vancomycine)
Physiopathologie des IAS ?
- Rupture des barrières anatomiques : chirurgie, implantation de matériel étranger (sondes, cathéters…)
- Antibiothérapie préalable : déséquilibre de la flore commensale, favorise l’émergence de bactéries résistantes
- Transmission manuportée par le personnel soignant ou bactéries d’origine endogène (staphylocoque, entérobactérie)
Définition des différentes étapes de nettoyage d’un site ?
- Asepsie = mesures visant à empêcher tout apport d’agents infectieux au niveau des surfaces inertes ou biologiques : utilisation de matériel stérile, tenue et gants stériles, couvre-chef étanche, masques anti-projections, micro-filtres à air…
- Détersion = élimination des salissures adhérant à un tissu vivant ou à une surface inerte
- Antisepsie = élimination temporaire des agents infectieux souillant un tissu vivant
- Désinfection = élimination temporaire des agents infectieux souillant une surface inerte (chimique et/ou thermique)
- Stérilisation = destruction de tous les microorganismes de façon durable sur un milieu inerte
- Décontamination (antisepsie + désinfection) = élimination temporaire des agents infectieux
Règles d’utilisation des antiseptiques ?
=> Eviter les mélanges simultanés ou successifs de produits de nature différente
En peau saine :
- Application d’antiseptique toujours précédée d’une phase de détersion
- Produit de lavage et antiseptique de même gamme (moussante puis dermique) : polyvidone iodée aqueuse ou alcoolique, chlorhexidine, alcool à 70°, Dakin
En peau lésée : polyvidone iodée aqueuse, chlorhexidine aqueuse, Dakin => alcool contre-indiqué
Au niveau muqueux : polyvidone iodée adaptée (gynéco, ORL) => chlorhexidine contre-indiquée
=> Eviter l’antisepsie alcoolique chez les nouveau-nés
Précautions standard d’hygiène ?
- frictions hydro-alcoolique
- port de gants
- protection de la tenue
- masques +/- lunettes
- matériel souillé
- surface souillées
- transport
Précautions complémentaires d’hygiène : précaution “air” ?
= Le patient émet des particules infectantes qui persistent en suspension dans l’air (< 5 μm) : tuberculose pulmonaire, rougeole, varicelle/zona…
- Chambre individuelle, si possible en dépression
- Port d’un masque FFP2 avant l’entrée dans la chambre
Précautions complémentaires d’hygiène : précaution “gouttelette” ?
= Particules ne persistant pas en suspension (> 5 μm) : grippe, méningocoque, coqueluche, mycoplasme, rubéole, oreillons, parvovirus B19, VRS, diphtérie
- Chambre individuelle
- Port d’un masque chirurgical avant l’entrée dans la chambre
Précautions complémentaires d’hygiène : précaution “contact” ?
= Seules les surfaces sont contaminées : varicelle, toutes les BMR (SARM…), Clostridium difficile, entérovirus, VRS, gale, pédiculose
- Chambre individuelle (ou regroupement des patients atteints)
- Tablier plastique à usage unique (sans manche) lors des soins directs
- Contact « renforcé » en cas de C. difficile ou gale : lavage des mains au savon, nettoyage quotidien de la chambre à la Javel, tablier systématique
Précautions complémentaires d’hygiène : FFP2 renforcé ?
= En cas de tuberculose MDR, MERS (coronavirus) ou BHRe : port d’un masque FFP2, d’un sarrau, d’une surblouse et de gant
Isolement protecteur ?
= Mesure de protection des patients immunodéprimés (neutropénie prolongée surtout) de toute contamination extérieure
- Réglementation de la circulation des personnes : personnels, patients et visiteurs
- Organisation architecturale : chambre avec sas, traitement de l’air et de l’eau
- Utilisation de protections : blouses à manches longues, gants, masques
- Utilisation de matériel de soins personnalisés
- Alimentation de qualité microbiologique adaptée
Dispositifs de lutte des IAS ?
- Structures nationales
- Comité du pilotage du plan national de lutte contre les infections nosocomiales/associées aux soins (Ministère de la Santé)
- RAISIN = Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiale (InVS) - Structure régionale
- C-CLIN = Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales - Structure locale
- EOHH = Equipe opérationnelle d’hygiène hospitalière
Vieille sanitaire des IAS ?
Surveillance épidémiologique
- Enquête nationale de prévalence (ENP) des infections nosocomiales tous les 5 ans
- Réseaux de surveillances épidémiologiques ciblés : périodiques ou annuels
- Surveillances locales : CLIN, EOOH
Dispositifs de signalement
- Déclaration au CLIN systématique
- Signalement à l’ARS des infections nosocomiales/associées aux soins ayant un caractère rare ou particulier du fait du micro-organisme, de la localisation, de la gravité ou de leur lien avec un dispositif médical ou une procédure
Information des usages et communication publique sur les IAS ?
Tableau de bord des infections nosocomiales/associées aux soins = information publique annuelle : organisation de la lutte contre les infections associées aux soins, politique de bon usage des antibiotiques, mesures de surveillances et de prévention prises contre les infections à BMR et infections du site opératoire, consommation de produits hydro-alcooliques pour l’hygiène des mains
Dispositifs de recours et indemnisation des IAS ?
- Avis à l’ONIAM : indemnisation à la victime ou ses ayant-droits en cas d’infection nosocomiale grave (IP > 25% ou décès), après examen et avis de la CRCI
- Saisie du juge compétant : si critères de gravité non atteints ou accident ancien < 2001
- Règlement amiable : directement avec l’établissement et son assureur
Infection urinaire nosocomiale ?
= Mécanisme ascendant prédominant, à partir d’un réservoir digestif :
- Par voie extraluminale (prédominante) : colonisation du méat et progression vers l’urètre et la vessie par capillarité dans le film muqueux contigu à la surface externe de la sonde
- Par voie endoluminale : chute par système clos (sauf en cas de faute d’asepsie)
- Lors de la mise en place de la sonde (en cas de faute d’asepsie)
Diagnostic d’une IU nosocomiale ?
- Manifestation : fièvre, hypothermie, sepsis ou SFU persistant après ablation de la sonde
- BU non recommandée en cas de sondage à demeure ou de vessie neurologique (perte de la valeur diagnostique)
- ECBU prélevé sur SAD : seuil diagnostic de bactériurie = 10^5 UFC/mL, ne pas tenir compte de la leucocyturie