Fièvre chez l'immunodéprimé Flashcards

1
Q

Particularités des infections chez un patient immunodéprimé ?

A
  • Impossibilité de mettre en place une réponse immunitaire adaptée vis-à-vis d’agents infectieux
    endogènes ou exogènes
  • Signes cliniques minorés, rendant difficile l’appréciation de la gravité clinique, sous-estimée
  • Possibilité de multiplication rapide de l’agent infectieux en cause
    => Toute fièvre aiguë chez un malade immunodéprimé, infectieuse jusqu’à preuve du contraire est une urgence diagnostique
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2
Q

Types d’immunodépression ?

A
  • neutropénie
  • anomalie des PNN ou macrophages
  • hypogammaglobulinémie
  • asplénie
  • déficit en complément
  • déficit de l’immunité cellulaire
  • diabète = hyperglycémie : baisse de l’activité phagocytaire, du chimiotactisme, du pouvoir bactéricide des PNN
  • insuffisance rénale chronique : baisse modérée de l’immunité cellulaire, altération de la phagocytose des monocytes
  • cirrhose, éthylisme chronique : altération du chimiotactisme des leucocytes
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3
Q

Préventions des infections chez l’immunodéprimé ?

A
  1. Vaccins
    - Recommandations spécifiques selon le type d’immunodépression
    - Vaccins vivants atténués contre-indiqués en cas d’immunodépression profonde (sauf asplénie)
  2. Infections bactériennes
    - Cathéter central : mise en place en milieu protégé, asepsie stricte lors de toute utilisation
    - Supplémentation en Ig polyvalentes en cas d’hypogammaglobulinémie
    - Antibioprophylaxie par pénicilline V en cas d’asplénie
    - Dépistage/traitement d’une infection tuberculeuse latente : VIH, avant immunosuppression programmée ou mise sous anti-TNFα
  3. Infections parasitaires et fongiques
    - Prophylaxie toxoplasmose et pneumocystose par cotrimoxazole : transplanté d’organe, immunosuppresseur ou patient VIH si CD4 < 200 (ou ≤ 15%)
    - Cure d’ivermectine ou albendazole si risque d’anguillulose : séjour tropical prolongé (Afrique subsaharienne, DOM-TOM…) ou hyperéosinophilie inexpliquée
    - RHD de prévention de la toxoplasmose
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4
Q

Neutropénie fébrile ?

A

= PNN < 500/mm3 + fièvre ≥ 38,3° ou 2 prises de températures ≥ 38,1° à 1h d’intervalle
=> seuil de neutropénie 1,5 G/L, PEC < 0,5 G/L
- Origine indéterminée (60%) : porte d’entrée, foyer infectieux et agent infectieux inconnus
- Cliniquement documentée (10%) : porte d’entrée ou foyer infectieux identifié
- Microbiologiquement documentée (30%) : agent infectieux documenté (dans 95% des cas sur l’hémoculture)

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5
Q

FdR de neutropénie fébrile ?

A
  • Profondeur : risque infectieux important pour PNN < 500/mm3, majeur pour PNN < 100/mm3 (= agranulocytose)
  • Durée : risque infectieux plus important > 1 semaine (durée prévisible selon chimio ou hémopathie)
  • Rapidité d’installation
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6
Q

Cause de neutropénie ?

A
  • Chimiothérapie (le plus souvent) : après un délai d’apparition de 2 à 10 jours
  • Hémopathie : leucémie aiguë, syndrome myélodysplasique, phase initiale d’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, aplasie médullaire
  • Radiothérapie
  • Intolérance médicamenteuse : toxicité directe ou mécanisme immuno-allergique
  • Cause congénitale
  • Neutropénie cyclique
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7
Q

Porte d’entrée des infections neutropéniques ?

A
  • Tube digestif (de la cavité buccale au périnée) : le plus fréquent
  • Cutanée ou sur cathéter veineux central
  • Pulmonaire…
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8
Q

Bactéries responsables de neutropénie fébrile ?

A

=> Gram positif dans 2/3 des cas ou Gram négatif dans 1/3 des cas

  • Staphylocoque coagulase négative (très fréquent) : souvent multi-résistant, entrée par cathéter veineux central le plus souvent, bactériémie de bon pronostic
  • S. aureus : origine cutanée ou sur cathéter central veineux
  • Autre CGP : streptocoque, pneumocoque
  • Entérobactérie = E. coli, Klebsiella (fréquent) : origine digestive ou urinaire, rarement respiratoire, souvent multi-résistante (après antibiothérapies itératives)
  • Pseudomonas aeruginosa (5%, mais 1ère cause de mortalité) : colonisation du tube digestif ou des voies respiratoire précédant l’apparition des bactériémies ou des infections
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9
Q

Mycose responsables de neutropénie fébrile ?

A

=> En cas de neutropénie prolongée > 1 semaine

  • Candida : candidose buccale quasi-systématique, colonisation digestive fréquente, candidémie et localisation profonde (foie, rate) chez les patients traités pour leucémie aiguë ou par allogreffe de cellules souches hématopoïétiques
  • Aspergillus, zygomycète (Mucor): contamination aérienne, atteinte pulmonaire et sinusienne
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10
Q

Virus responsable de neutropénie fébrile ?

A

= Herpesviridae : fréquent, précoce, associé à la mucite

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11
Q

Particularités paracliniques de la neutropénie ?

A
  • Pneumopathie débutante : auscultation souvent normale, RP normale dans 40% des cas
  • Méningite : LCR possiblement sans pléiocytose
  • Infection urinaire : leucocyturie souvent absente
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12
Q

Examens complémentaires à réaliser en cas de neutropénie fébrile ?

A
  • NFS, CRP ± PCT
  • Bilan de coagulation (TP, TCA, fibrinogène), bilan rénal, bilan hépatique
  • Hémocultures systématiques avant toute antibiothérapie : 2 paires à intervalle bref (10 minutes)
    => En cas de voie centrale : hémocultures couplées simultanées en périphérie et en central avec mesure du
    temps différentiel de pousse (infection de cathéter central si culture positive > 2h avant la périphérique)
  • BU + ECBU systématique (même en l’absence de leucocyturie)
    ± Coproculture
    ± Prélèvement de gorge
  • RP systématique (peu sensible)
  • Scanner thoracique non injecté : quasi-systématique si neutropénie ≥ 1 semaine ou signes respiratoires
  • Examen guidé : PL, ponction pleurale, endoscopie bronchique avec LBA, culture de cathéter…
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13
Q

PEC d’une neutropénie fébrile à faible risque ?

A

= Non profonde (PNN > 100/mm3), de durée prévisible < 7 jours, sans signe de gravité ni intolérance digestive chez un malade sans comorbidité => PEC ambulatoire possible

  • Antibiothérapie orale par Augmentin® + ciprofloxacine pendant 5 jours
  • Sous étroite surveillance clinique à 24-48h
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14
Q

PEC d’une neutropénie autre que à faible risque ?

A

= En l’absence d’élément favorable, ou si la fièvre persiste > 24-48h
- Hospitalisation en service spécialisé, voire en réanimation si sepsis grave/choc septique

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15
Q

Généralités sur l’antibiothérapie en cas de neutropénie fébrile ?

A

= Probabiliste, urgente, débutée après les prélèvements (sans attendre les résultats, ni retarder l’antibiothérapie), à large spectre (entérobactérie + streptocoque ± Pseudomonas si prévue de longue durée), bactéricide
- Réévaluation systématique à 48-72h, ou avant si aggravation clinique
- Pendant toute la durée de la neutropénie : arrêt quand PNN > 0,5 et apyrexie depuis > 48h
=> Risque d’aggravation lors de la sorte d’aplasie par afflux de polynucléaires (notamment en cas d’infection pulmonaire)

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16
Q

Antibiothérapie en cas d’aplasie de durée prévisible < 7 jours ?

A
  • Augmentin® ou C3G injectable
    ± Ciprofloxacine
    ± Amikacine

=> β-lactamine en monothérapie initialement
=> Aminoside (amikacine) si :
- Sepsis grave/choc septique
- Suspicion de BGN multi-résistant : Pseudomonas…

17
Q

Antibiothérapie en cas d’aplasie de durée prévisible > 7 jours ?

A
  • β-lactamine antipyocyanique : ceftazidime, céfépime, imipénème, méropénème, Pipéracilline-tazobactam
    ± Amikacine
    ± Vancomycine

=> β-lactamine en monothérapie initialement
=> Aminoside (amikacine) si :
- Sepsis grave/choc septique
- Suspicion de BGN multi-résistant : Pseudomonas…
=> Vancomycine si :
- Infection cutanée ou suspicion clinique d’infection sur voie veineuse centrale (pus à l’orifice d’entrée, tunnellite, cellulite)
- Sepsis grave/choc septique
- Colonisation connue à SARM
- CGP à l’hémoculture (en attendant l’identification)

18
Q

Antibiothérapie en cas de neutropénie fébrile > 72h ?

A
  1. Infection fongique invasive
    - Bilan : - Antigénémie aspergillaire
    - Scanner thoracique + sinus
    - Voire fibroscopie bronchique avec LBA
    - Ajout systématique d’un antifongique en probabiliste si fièvre persistante > 5 jours
  2. Autre
    - Foyer infectieux profond : TDM abdomino-pelvien
    - Endocardite infectieuse : échographie cardiaque
    - Thrombophlébite septique (notamment sur cathéter) : Doppler
19
Q

Mesures associées à l’antibiothérapie en cas de neutropénie fébrile ?

A
  • Isolement protecteur : précautions complémentaires « contact » + « gouttelettes »
  • G-CSF utile dans certains indications : neutropénie de longue durée, infection des parties molles
  • Prendre contact avec le service de prise en charge habituelle
20
Q

Asplénie ?

A
  • Cause : splénectomie, drépanocytose, lupus, polyarthrite rhumatoïde, amylose
  • Risque de bactériémie foudroyante à bactérie encapsulée : pneumocoque (dans 95% des cas, même si vaccination), méningocoque, Haemophilus influenzae (± Klebsiella, Salmonella et E. coli (K1) : encapsulé ou non selon le sérotype)
  • Gravitée majorée en cas d’infection intracellulaire : Plasmodium, Babesia…
21
Q

CAT en cas de fièvre chez un patient asplénique ?

A
  • Prélèvements : hémocultures ++
  • Antibiothérapie probabiliste urgente, active sur les bactéries encapsulées (pneumocoque surtout) : C3G injectable (céfotaxime, ceftriaxone) en cas de fièvre inexpliquée
  • En l’absence de contact médical : prise d’amoxicilline par le patient
22
Q

Prévention des infections en cas d’asplénie ?

A
  • Vaccins conjugués : pneumocoque, Haemophilus influenzae, méningocoque
  • Vaccination antigrippale annuelle
  • Antibioprophylaxie orale par pénicilline V (oracilline) : 2 ans chez l’adulte ou 5 ans chez l’enfant
  • En cas d’allergie à la pénicilline : macrolide
23
Q

Principal pathogène d’un déficit en complément ?

A

= méningocoque ++