Infection à herpès virus Flashcards
Les virus du groupe herpès : généralités ?
= Herpes simplex virus (HSV1 et 2), virus varicelle-zona (VZV), cytomégalovirus (CMV), virus d’Eptsein-Barr (EBV), Human herpes virus (HHV6, 7 et 8) = virus enveloppés à ADN du groupe herpès
- Mécanisme : primo-infection initiale, puis infection latente persistante dans certaines populations cellulaires, avec possibles réactivations ou récurrences
- Infection contrôlée par l’immunité cellulaire : grave chez les immunodéprimés cellulaires (greffé, VIH, immunosuppresseur…)
- Particularité d’HSV et VZV : tropisme neuro-cutanée, réactivation possible à partir des neurones des ganglions sensitifs
- Vaccin existant seulement pour l’infection VZV
Infection à herpès virus : généralités sur le traitement antiviral ?
- Contrôle d’une primo-infection ou d’une réactivation symptomatique, sans empêcher l’établissement ou la poursuite de l’infection latente : risque de récidive à l’arrêt
- Aucune efficacité dans les maladies associées à EBV
=> Aciclovir et valaciclovir
=> Penciclovir et sa pro-drogue famciclovir de même indication que le valaciclovir
=> Anti-CMV : ganciclovir et valganciclovir, Foscarnet IV
Traitement antiviral : aciclovir et valaciclovir ?
= Principale molécule anti-HSV et anti-VZV
- Essentiellement par voie IV pour l’aciclovir et per os pour le valaciclovir (pro-drogue de l’aciclovir, avec
des meilleures concentrations sériques et tissulaires par voie orale)
- Action : analogue de base (thymine) utilisé seulement par les cellules infectées => inhibe la réplication
- Toxicité principale : rénale (tubulopathie par cristallurie), encéphalopathie, sans toxicité hématologique
- Résistance possible, essentiellement lors de traitements prolongés chez l’immunodéprimé
Indications du traitement par aciclovir IV ?
- HSV
- Atteinte viscérale grave : méningo-encéphalite, herpès oculaire sévère (kératite profonde, uvéite, nécrose rétinienne), gingivostomatite herpétique sévère
- Chez l’immunodéprimé : primo-infection et réactivation - VZV
- Atteinte viscérale grave : encéphalite, pneumopathie
- Chez l’immunodéprimé : varicelle, zona
Indications du traitement valaciclovir PO ?
- HSV
- Herpès génital ou cutanéo-muqueux (primo-infection et récurrence)
- Herpès oculaire non sévère
- Prévention des récurrences herpétiques génitales ou oro-faciales
- Chez l’immunodéprimé modéré - VZV
- Zona ophtalmique
- Zona à risque d’algies post-zonériennes
- Chez l’immunodéprimé : zona non grave
Infection à CMV ?
- Transmission par contact muqueux ou aérienne ou transmission sanguine
- Primo-infection généralement asymptomatique, ou syndrome mononucléosique
- Chez l’immunodéprimé : rétinite, rejet de greffe, atteinte viscéral
- Chez la femme enceinte : risque d’infection fœtale, possiblement grave
Herpès cutanéo-muqueux : généralités ?
= Infection à HSV1 ou HSV2 : virus à ADN, essentiellement muqueuses bucco-pharyngées pour HSV1 et génitales pour HSV2
- L’homme est le seul réservoir : HSV1 : 80% des enfants, 90% des adultes, HSV2 (IST) : 15 à 20% des adultes, jusqu’à 90% en cas de sexualité à risque (VIH, prostitution)
- Transmission par contact direct cutanéo-muqueux (baiser, relation sexuelle, accouchement), transplacentaire, allaitement
- Tropisme principalement cutanéo-muqueux, avec diffusion le long des voies nerveuses sensitives vers les ganglions sensitifs crâniens (HSV1), spinaux ou sacrés (HSV2), site de latence, ou rarement dissémination hématogène
- Réactivation lors des périodes de réplication virale : récurrence (symptomatique) ou excrétion virale asymptomatique
- Récurrence au site de primo-infection, favorisée par de multiples causes : stress, exposition solaire, fatigue, règles, fièvre, infection, baisse de l’immunité à médiation cellulaire, chirurgie régionale, morphine intra-thécale, rapport sexuel
=> L’infection par un type n’empêche pas l’infection par l’autre type = infection initiale non primaire (moins symptomatique)
Herpès oral : clinique et traitement ?
- Primo-infection
= Dans l’enfance, entre 1 et 4 ans (> 6 mois chez le nourrisson protégé par les Ac maternels) ou à HSV2 chez l’adulte (transmission génito-orale), incubation = 3 à 6 jours
- Généralement asymptomatique
- Gingivostomatite aiguë : ulcérations diffuses de toute la cavité buccale, pouvant déborder sur les lèvres et le menton, douloureuse, avec fièvre élevée à 39°, ADP
régionales volumineuses, et dysphagie, parfois majeure => guérison en 10-15 jours - Récurrence
- Bouquet de vésicules, unilatéral, à la jonction cutanéo-muqueuse des lèvres (narines,menton) = « bouton de fièvre »
Traitement d’une gingivo-stomatite :
- Maintien d’une hydratation régulière : bains de bouche, aliments froids semi-liquides
- En cas de tableau marqué : utilisation possible de valaciclovir pendant 5 à 10 jours
- Forme empêchant l’ingestion de liquides : hospitalisation, aciclovir IV, réhydratation IV
Infection HSV1 ou 2 : atteinte oculaire clinique et traitement ?
= généralement récurrence, ou parfois primo-infection
- Conjonctivite herpétique unilatérale : douleurs, hyperhémie conjonctivale, photophobie, larmoiement, ADP pré-tragienne, parfois vésicules palpébrales ou conjonctivales
- Risque de complication locale : kératite herpétique, surinfection bactérienne, uvéite, jusqu’à la perforation cornéenne, voire la perte anatomique de l’œil
Traitement :
- Aciclovir en pommade ophtalmique : 5 fois par jour pendant 5 à 10 jours
- Aciclovir IV associé en cas de kératite profonde, d’uvéite ou de nécrose rétinienne
- Contre-indication à la corticothérapie : risque d’aggravation, jusqu’à la perforation de cornée
- Contre-indication aux anesthésiques locaux : risque de masquer une évolution défavorable
Herpès génital : clinique et traitement ?
=> HSV2 essentiellement, HSV1 dans 15-30% des cas
1. Primo-infection
- Incubation = 2 à 7 jours
- Asymptomatique dans 2/3 des cas
- Lésions génitales érythémato-vésiculeuses très douloureuses, rapidement rompu, laissant des érosions arrondies polycycliques, recouvertes d’un exsudat blanchâtre
- Localisation extra-génitale possible : périnée, fesses
- Plus rarement : fièvre, malaise général, ADP inguinales bilatérales sensibles, dysurie, rétention urinaire, réaction méningée (pléiocytose méningée), radiculo-myélite
- Cicatrisation spontanée en 2 à 3 semaines
=> Moins symptomatique chez l’homme, souvent confondu avec une récurrence
- Récurrence
- Phase prodromique de quelques heures : douleurs, brûlures, prurit, picotements
- Phase lésionnelle : vésicules, localisées le plus souvent au site de primo-infection
- Guérison en 7 à 10 jours
=> Valaciclovir : 10 jours si primo-infection ou 5 jours si récurrence ne prévient pas les récidives
=> Recherche d’IST associée : TPHA-VDRL, sérologie VIH, gonocoque/Chlamydia (PCR sur urine)
Infection à HSV1 ou HSV 2 : érythème polymorphe ?
= 1ère cause d’érythème polymorphe récidivant : peut récidiver à chaque poussée
- Lésions cutanées maculo-papuleuses « en cible », parfois bulleuse, souvent associée à une atteinte muqueuse
Herpès cutanéo-muqueux : examens complémentaires ?
=> Exceptionnellement indiqué : doute diagnostique, immunodéprimé, forme viscérale ou lors de la grossesse
- Recherche directe de virus herpes sur prélèvement du contenu de vésicules récentes : par PCR, plus rarement
isolement viral par culture cellulaire, immuno-diagnostic direct, cytodiagnostic de Tzanck (effet cytopathogène)
- Sérologie sans intérêt (hors épidémiologie) : réactions croisées HSV1-HSV2, peu spécifique, résultats longs
Herpès cutanéo-muqueux : traitement préventif ?
= Indication : ≥ 6 récurrences annuelles d’herpès génital ou oro-facial
- Valaciclovir 1/j pendant 6 à 12 mois : traitement purement suspensif (risque de récidive à l’arrêt)
Herpès cutanéo-muqueux : femme enceinte ?
- Risque de forme grave durant le 3e trimestre : dissémination hématogène, hépatite fulminante
- Infection symptomatique (herpès génital) : risque majeur de transmission (75% si primo-infection ou 5% si récurrence)
- Infection latente : excrétion génitale asymptomatique
=> Diagnostic virologique recommandé (si non démontré antérieurement) lors du dernier mois de grossesse, et surtout à l’entrée au travail
Herpès cutanéo-muqueux : nouveau-né ?
- Contamination anténatale par voie transplacentaire (très rare) : RCIU, atteinte oculaire, neurologique, cardiaque, fausse couche
- Contamination périnatale ou néonatale (à HSV2 généralement, plus fréquente) : forme cutanéo-muqueuse (guérison dans 90% des cas), méningo-encéphalite isolée (50% de séquelles lourdes) ou forme disséminée poly-viscérale (50% de décès)
- Contamination post-natale par récurrence maternelle (orale ou mammaire), de l’entourage ou nosocomiale : 5-10% des herpès néonataux
Prévention
- Traitement maternel en cas de primo-infection pendant la grossesse
- Césarienne en cas de lésion génitale en fin de grossesse (lors du travail, récurrence < 7 jours), sans intérêt si rupture de la poche des eaux > 6h
- Diagnostic virologique sur prélèvement oculaire et pharyngé
Traitement
- En cas de forme neurologique ou disséminée : aciclovir IV pendant 21 jours
- En cas de forme localisée : aciclovir IV pendant 14 jours