Méningite et méningo-encéphalite Flashcards

1
Q

Méningite et méningo-encéphalite : généralités ?

A

Méningite et méningo-encéphalite = infection des méninges ± du SNC

Différenciation:

  • Clinique = signes centraux : troubles des fonctions supérieures, trouble de vigilance, signe de localisation…
  • En cas de doute clinique : EEG, imagerie

Méningo-encéphalite :
- A liquide claire = lymphocytaire
- A liquide purulent = PNN : étiologies identiques aux méningites bactériennes
=> La PL confirme l’atteinte méningée, mais ne permet pas la différenciation méningite ou méningo-encéphalite

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2
Q

Méningite et méningo-encéphalite : signe de gravité ?

A
  • Purpura extensif : à rechercher sujet entièrement déshabillé
  • Troubles graves de conscience avec Glasgow ≤ 11
  • Signes de localisation neurologique
  • Signes de souffrance du tronc cérébral
  • Etat de mal convulsif
  • Instabilité hémodynamique

CAT
=> Hospitalisation urgente en réanimation
- Transport médicalisé (si délai d’intervention < 20 minutes) ou adapté à l’état clinique
- Précautions complémentaires « gouttelettes » (masque)

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3
Q

Méningite et méningo-encéphalite : généralités sur la ponction lombaire ?

A

= examen clé, généralement à réaliser en urgence : diagnostic positif et étiologique

Contre-indication à la PL d’emblée

  • non neurologique : infection du point de ponction, instabilité hémodynamique ou respiratoire, trouble de l’hémostase => coagulopathie, thrombopénie < 50 G/L, traitement anticoagulant, CIVD
  • évocateur d’un processus expansif intra-crânien : déficit moteur ou sensitif, HLH, syndrome cérébelleux
  • signes d’engagement : trouble de la vigilance + au moins 1 critères : anomalie pupillaire, crise tonique supérieure, dysautonomie, aréactivité aux stimui, réaction de décortication ou de décérébration
  • crises convulsives persistantes
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4
Q

Méningite virale : généralités ?

A

= Dissémination par voie hématogène après infection virale respiratoire ou intestinale
- Généralement bénigne

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5
Q

Méningite bactérienne : microbiologie ?

A

= Infection grave : 20% de mortalité et 30% de séquelles

  • 1ère cause = pneumocoque : dans 50% des cas < 40 ans et 70% des cas > 40 ans = 700 cas/an
  • 2ème cause = méningocoque : 30% des cas, majoritaire entre 15 et 24 ans
  • Listeria = 10% des cas
  • Autres : streptocoque, H.influenzae

Méningocoque
= Neisseria meningitidis, principalement de sérogroupe B (60%) ou C (30%)
- Pic de survenue hivernal, 30% de souche de sensibilité diminuée à la pénicilline
- Portage nasopharyngé asymptomatique chez 5 à 50% de la population, de souche habituellement non invasive
- Contamination aérienne interhumaine directe lors d’une exposition proche et prolongée aux sécrétions oropharyngées => portage asymptomatique transitoire
dans la majorité des cas, ou infection invasive
- Dissémination par voie hématogène d’une souche invasive dans une minorité de
cas (souche virulente, susceptibilité individuelle et/ou lésion muqueuse respiratoire, notamment post-grippale) => méningite

Pneumocoque
- 20% de PSDP : intermédiaire (CMI = 0,06 à 2 mg/L) ou résistant (CMI > 2 mg/L)
- Diffusion généralement par contiguïté à partir d’un foyer ORL ou d’un portage
oropharyngé en cas de brèche ostéoméningée
- Parfois hématogène à partir d’un foyer profond (poumon…)
- Aucune transmission interhumaine

Listeria
= Listeria monocytogenes : BGP, 60 cas/an
- Présent dans l’environnement, augmente avec l’âge
- Contamination digestive : crudités, fromage non pasteurisé…
- Envahissement par voie hématogène à partir du tube digestif
- En cas d’encéphalite : prédominante sur le tronc cérébral (rhombencéphalite)

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6
Q

Méningite infectieuse : syndrome méningé fébrile ?

A
  • Céphalées quasi-constantes, précoces : violentes, diffuses, en casque, continues ± paroxysmes, augmentées au mouvement de tête et à l’exposition à la lumière (photophobie) et au bruit (phonophobie)
  • Vomissements précoces, inconstant : spontanés, en jet, sans effort, pouvant être favorisés par le changement de position
  • Raideur de nuque douloureuse lors de la flexion passive du rachis cervical
  • Fièvre, frissons
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7
Q

Méningite infectieuse : signes de gravité ?

A
1. Signes neurologiques centraux
= En cas d’atteinte encéphalitique par une méningite purulente bactérienne, ou de sepsis
grave/choc septique
- Trouble des fonctions supérieures
- Trouble de vigilance
- Signes de localisation
  1. Purpura fulminans
    = ≥ 1 élément nécrotique ou ecchymotique de diamètre > 3 mm, extension rapide en taille et en nombre
    - Généralement secondaire à une méningococcémie
    - Souvent associé à un sepsis grave/choc septique, voire une CIVD

CAT
Signe d’infection grave : 20% de mortalité sous traitement
- Injection IV ou IM de ceftriaxone ou de céfotaxime en urgence
- A défaut d’amoxicilline
- Précautions complémentaires « gouttelettes »
- Hospitalisation urgente en réanimation avec transport médicalisé (si délai d’intervention < 20 minutes) ou adapté à l’état clinique
- PL souvent non réalisable à la phase initiale (instabilité hémodynamique, CIVD)
- VVP + remplissage vasculaire si besoin

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8
Q

Méningite infectieuse : ponction lombaire ?

A

= Examen clé, à réaliser en urgence : diagnostic positif et étiologique

  • Ne nécessite aucun examen biologique préalable dans la majorité des cas
  • Si possible avant toute antibiothérapie (sauf en cas d’urgence)
  • Patient installé dos à la lumière, assis au bord du lit ou couché sur le côté
  • Prélèvement de 2-3 ml de LCR (40 à 60 gouttes)
  • Glycémie veineuse concomitante

Bactériologe
- Transport rapide en laboratoire (agents infectieux fragiles, dont méningocoque)
- Examen direct avec Gram : sensibilité de 80% sans antibiothérapie, abaissée à 60% si antibiothérapie préalable, spécificité de 100%
=> Sensibilité corrélée à la bactérie et à l’inoculum :
- Se = 90% si pneumocoque
- Se = 70% si méningocoque
- Se = 40% si Listeria
- Culture (sensibilité de 80% sans antibiothérapie) + antibiogramme
- Sur orientation : coloration de Ziehl-Neelsen (BAAR) + PCR BK + culture spécifique

Forte suspicion de méningite bactérienne avec examen direct négatif

  • Antigène pneumococcique par immuno-chromatologie (Binax Now®) : sensibilité de 95%, spécificité de 100%
  • Si Ag négatif : PCR méningocoque

Faible suspicion de méningite bactérienne
- PCR entérovirus : sensibilité 85-100%, spécificité 90-100%
=> Si positive : arrêt de l’antibiotique/antiviral si débuté

Immunodéprimé
- Recherche de cryptocoque : coloration à l’encre de Chine, antigène cryptococcique sanguin et dans le LCR, culture

  • Autres : sérologie VDRL-TPHA, maladie de Lyme, leptospirose…
    => Conservation systématique d’un tube au frais
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9
Q

Méningite infectieuse : examens complémentaires ?

A
  • Bilan standard : NFS, ionogramme, créatininémie, glycémie, bilan hépatique, bilan d’hémostase, PCT
  • Hémoculture systématique
  • Biopsie de lésion cutanée purpurique avec bactériologie (recherche de méningocoque par PCR et culture) en
    cas de purpura si LCR non contributif ou PL non réalisable
  • Dépistage VIH systématique (avec accord du patient)
  • Scanner cérébral : d’emblée (avant PL) si signe de localisation…
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10
Q

Méningite infectieuse : généralités sur le traitement ?

A

= Antibiothérapie ± dexaméthasone probabiliste en urgence : début plus ou moins urgent selon le contexte
=> Un retard thérapeutique ou un traitement inadapté sont des facteurs de surmortalité en cas de méningite
bactérienne : doit être débuté au maximum 1h après le début de la prise en charge
=> En cas de méningite lymphocytaire normoglycorachique (a priori virale) : traitement uniquement symptomatique, sauf en cas de méningo-encéphalite à HSV (aciclovir IV)

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11
Q

Méningite infectieuse : début du traitement ?

A

Avant résultat de l’examen direct

  • En extrême urgence, avant tout prélèvement si purpura fulminans en pré-hospitalier
  • Après hémocultures et avant PL si : purpura fulminans en hospitalier ou ontre-indication à la PL d’emblée ou PEC hospitalière impossible dans les 90 minutes
  • Après hémocultures et PL si : LCR macroscopiquement trouble, très forte suspicion de méningite bactérienne (purpura…)

Dès résultat de l’examen direct
= Dans les autres situations : attendre le résultat de l’examen direct de la PL (30 à 60 minutes)
- Examen direct positif ou Ag pneumococcique positif

ED négatif avec forte suspicion d’origine bactérienne : 
- LCR purulent
- Cellularité > 1000/mm3
- Protéinorachie > 1 g/L
- Glycorachie < 0,4 x glycémie
- Lactates > 3,2 mmol/L
- PCT sanguine > 0,5 ng/ml
- En cas de méningite lymphocytaire hypoglycorrachique : cibler Listeria ± tuberculose
\+ cryptocoque chez l’immunodéprimé
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12
Q

Méningite infectieuse : choix du traitement ?

A

Résultat de la PL
- Méningite purulente
- Méningite clair hypoglycorrachique
- LCR panaché (proportion égale de PNN et lymphocytes) hypoglycorrachique : Listeria, BK
LCR hémorragique :
- Hémorragie méningée
- PL traumatique : s’éclaircit au fur et à mesure
- Méningite infectieuse (rarement) : bactérienne, tuberculeuse, rupture d’anévrisme mycotique cérébral culture systématique

PCT sanguine
- Oriente vers une étiologie virale (< 0,5 ng/ml) ou bactérienne (> 0,5 ng/ml), en association avec l’analyse cytochimique du LCR

Pharmacodynamie
La barrière hémato-méningée limite la diffusion des antibiotiques
- Bonne diffusion : cotrimoxazole, fluoroquinolone
- Diffusion moyenne (favorisée par l’inflammation méningée) : pénicilline, C3G, rifampicine
- Diffusion limitée : aminoside, glycopeptide
- Diffusion nulle : macrolides
=> Nécessité de fortes doses parentérales pendant toute la durée du traitement

Profil de résistance

  • Méningocoque : 30% de sensibilité diminuée à l’amoxicilline
  • Pneumocoque : 20% de sensibilité diminuée aux pénicillines (touchant toutes les β-lactamines à degré variable)
  • Listeria : résistance naturelle aux céphalosporines => amoxicilline + gentamicine (pour la bactériémie) en 1ère intention, ou cotrimoxazole en monothérapie si allergie
  • Tuberculose : quadrithérapie antituberculeuse pendant 2 mois puis bithérapie 10 mois
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13
Q

Méningite infectieuse : schéma de traitement ?

A

Examen direct positif
Diplocoque Gram + => Pneumocoque => C3G IV + dexaméthasone
Diplocoque Gram - => Méningocoque => C3G IV + dexaméthasone
BGP => Listeria => Amoxicilline + gentamicine

Examen direct négatif
Suspicion de Listeria => Amoxicilline + gentamicine
Signes de gravité ou suspicion de méningite bactérienne forte => C3G IV + dexaméthasone

En 2nd intention
Allergie aux β-lactamines
- absence d’argument pour une listériose : vancomycine + rifampicine
- possibilité de listériose : vancomycine + rifampicine + cotrimoxazole

Résistance
- Pneumocoque avec CMI aux C3G > 0,5 : C3G + vancomycine

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14
Q

Ponction lombaire : aspect si méningite à liquide clair ?

A
  • clair
  • éléments 5-100/mm3, parfois 100-1000/mm3, lymphocytes > 50%
  • glycorachie > 2/3 x glycémie = viral, < 0,4 x glycémie = listeria ou BK
  • protéinorachie souvent < 1 g/L si viral, 1-2 g/M si bactérien
  • lactates < 3,2 mmol/L
  • examen direct négatif si viral, positif dans < 1/3 des cas si listeria ou BK
  • Etiologie : normoglycorachie = viral, hypoglycorachie = listeria, BK, 10% des méningites bactériennes au début
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15
Q

Méningite purulente : méningite à méningocoque ?

A

= Diplocoque Gram négatif encapsulé : bactérie fragile, sérogroupe B (60% des cas en France), C (30%) ou A, Y, W135

  • Réservoir strictement humain
  • Portage nasopharyngé asymptomatique temporaire chez 5 à 50% de la population
  • Contexte : saison hivernale, cas groupés, absence de vaccination
  • Terrain : souvent sujet jeune < 25 ans, immunocompétent, favorisé par une asplénie ou un déficit en complément
  • Début brutal
  • Syndrome méningé franc
  • Purpura
  • Sans signe de localisation
  • LCR : méningite purulente, examen direct positif dans 70% des cas (en l’absence d’antibiothérapie préalable : bactérie fragile)
  • Hémocultures

Curatif

  • C3G parentérale en probabiliste, si allergie : ciprofloxacine ou rifampicine
  • Relai par amoxicilline IV si souche sensible
  • Durée : 4 à 7 jours (4 jours si évolution rapidement favorable)

Préventif

  • Précautions complémentaires « gouttelettes » : jusqu’à 24h après le début d’antibiothérapie efficace
  • Antibioprophylaxie et vaccination des sujets contacts
  • Déclaration obligatoire
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16
Q

Méningite purulente : méningite à pneumocoque ?

A

= Cocci Gram positif encapsulé

  • Porte d’entrée : infection ORL ou pulmonaire
  • Immunodépression : alcoolisme, asplénie, infection VIH, hypogammaglobulinémie
  • Brèche ostéoméningée : antécédent de traumatisme crânien ou neurochirurgie, rhinorrhée claire chronique (brèche ostéo-durale)
  • Absence de vaccination
  • Début brutal, avec syndrome méningé franc
  • Purpura possible, beaucoup plus rare que pour le méningocoque
  • Signes de localisations fréquents : convulsions, signes neurologiques focaux, coma
  • Infection des voies aériennes récente ou en cours : otite, sinusite, pneumonie
  • LCR : méningite purulente, examen direct positif dans 90% des cas
  • Hémocultures positives dans 70% des cas

Curatif

  • C3G parentérale
  • Durée : 10 à 14 jours (10 jours si souche sensible et évolution rapidement favorable)

Préventif

  • Aucune précaution complémentaire, ø antibioprophylaxie, ø déclaration
  • Vaccination
  • Recherche et traitement d’une porte d’entrée et d’une BOM
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17
Q

Méningite purulente : méningite à Listeria ?

A

= BGP : présent dans l’environnement, contamination digestive

  • Terrain : âge > 50 ans, grossesse, alcoolisme, immunodéprimé (corticoïdes, chimiothérapie)
  • Début progressif
  • Signes de rhombencéphalite : paralysie des nerfs crâniens, syndrome cérébelleux
  • LCR : typiquement panaché (PNN et lymphocytes), parfois purulent ou lymphocytaire avec hypoglycorrachie, examen direct positif dans 40% des cas
  • Hémocultures

Curatif

  • Amoxicilline + gentamicine
  • Si allergie : cotrimoxazole en monothérapie
  • Durée : 3 semaines dont 5 jours de gentamicine

Préventif

  • Aucune transmission interhumaine
  • Règles hygiéno-diététiques chez le sujet à risque
  • Contrôle sanitaire des aliments
  • Déclaration obligatoire
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18
Q

Méningite purulente : méningite à BGN ?

A
  • E. coli chez le sujet âgé
  • Haemophilus chez l’immunodéprimé (alcoolisme, corticothérapie, asplénie)
  • Tableau souvent trompeur
  • PL : examen direct souvent négatif, culture positive
  • Antibiothérapie : C3G
19
Q

Méningite purulente : méningite purulente aseptique ?

A

= PNN altérés à l’examen direct, sans germe retrouvé, avec culture stérile

  • Méningite bactérienne décapitée par antibiothérapie
  • Méningite bactérienne à germe fragile ou difficile à mettre en évidence
  • Méningite réactionnelle à un processus inflammatoire : foyer infectieux para-méningé (abcès cérébral, empyème sous-dural, anévrisme mycotique, spondylodiscite) thrombophlébite ou tumeur intra-crânienne imagerie cérébrale
20
Q

Méningite lymphocytaire hypoglycorachique : causes ?

A
  • tuberculose
  • Listeria
  • Cryptococcus neoformans chez l’immunodéprimé
  • Méningite carcinomateuse
21
Q

Méningite lymphocytaire hypoglycorachique : méningite tuberculeuse ?

A

= Méningite à Mycobacterium tuberculosis complex

  • Terrain : originaire d’un pays endémique, immunodéprimé (VIH ++), alcoolisme, sujet âgé
  • Antécédent de primo-infection tuberculeuse non traitée, non vacciné
  • Début progressif, avec fébricule, sueurs, AEG
  • Syndrome méningé fruste
  • Manifestations psychiatriques, signes de localisation neurologique
  • Hyponatrémie par SIADH
  • PL : Lymphocytaire (25 à 100 éléments/mm3), protéinorachie > 1 g/L, examen direct rarement positif, PCR BK, culture positive en 3-6 semaines
  • RP : séquelles de primo-infection tuberculeuse, recherche de miliaire

Curatif

  • Antibiothérapie antituberculeuse : quadrithérapie pendant 2 mois puis bithérapie pendant 10 mois
  • Corticothérapie systématique

Préventif

  • Vaccination BCG
  • Dépistage et traitement des infections tuberculeuse latentes
  • Déclaration obligatoire
22
Q

Méningite lymphocytaire normo-glycorachique : méningite virale ?

A

= Plus fréquente chez l’enfant et l’adulte jeune

  • Entérovirus (90% des cas) : cas sporadique per-annuel et épidémies estivales, parfois après prodromes digestifs
  • Oreillons : contage 3 semaines auparavant, non vacciné, parotidite
  • VZV : éruption vésiculeuse
  • VIH : exposition à risque 3 semaines avant
  • CMV, EBV : syndrome mononucléosique
  • HSV1/HSV2
  • Autres : grippe, rubéole, parvovirus B19…
  • Allure bénigne
  • Syndrome méningé intense, à début brutal
  • Fièvre élevée
  • Signes extra-méningés : myalgies, éruption cutanée, symptomatologie digestive…
    ± Encéphalite : signes neurologiques centraux
    => L’absence de signes neurologiques centraux écarte le diagnostic de méningo-encéphalite
  • LCR : Lymphocytaire, normoglycorrachie, hyperprotéinorachie généralement < 1 g/L, PCR entérovirus et HSV
  • Sérologie VIH
  • Uniquement symptomatique : antalgique, antipyrétique
    => L’aciclovir n’a pas d’efficacité démontrée dans les méningites à HSV ou VZV en l’absence d’encéphalite
23
Q

Méningite lymphocytaire normo-glycorachique : causes bactériennes ?

A
  • Syphilis
  • Maladie de Lyme
  • Leptospirose
24
Q

Méningite infectieuse : évolution ?

A

Spontanée

  • Méningite bactérienne : risque de décès sans traitement
  • Méningite virale : guérison spontanée, rares séquelles (surdité après méningite ourlienne…)

Avec traitement

  • Toute étiologie bactérienne confondue : 20% de mortalité et 30% de séquelles
  • Méningocoque : 5% de mortalité (20% si purpura fulminans) et 5% de séquelles
  • Pneumocoque : 30% de mortalité et 20-30% de séquelles
  • Listeria : 30% de mortalité et 30% de séquelles
  • Tuberculose : 50% de mortalité et 50% de séquelles
25
Q

Méningite infectieuse : traitement curatif ?

A

Antibiothérapie

  • Adaptée à l’agent infectieux et à l’antibiogramme
  • Par voie parentérale pendant toute la durée du traitement (sauf tuberculose)

Corticothérapie
= Dexaméthasone IV (bonne diffusion méningée) : réduction de 50% des décès et séquelles dans les
méningites à pneumocoque
Indication :
- Diagnostic microbiologique de méningite à pneumocoque ou à méningocoque
- Diagnostic présumé de méningite bactérienne, sans certitude microbiologique, si l’antibiothérapie probabiliste est débutée : CI à la PL d’emblée, LCR trouble, examen direct négatif avec faisceaux d’arguments en faveur d’une cause bactérienne
- Stoppée secondairement si le diagnostic de méningite bactérienne est éliminé
- 1ère injection avant la 1ère injection d’antibiothérapie, ou au plus tard dans l’heure suivante
=> Inutile en cas d’antibiothérapie parentérale préalable débutée depuis > 12h
- Durée totale : 4 jours

Mesures associées

  • TTT symptomatique : équilibration hydro-électrolytique, antipyrétique, antalgique, antiémétique
  • Prévention des complications de décubitus

Méningite bactérienne

  • Surveillance clinique : fièvre, signes neurologiques
  • Imagerie cérébrale si évolution défavorable à 48-72h ou si germe autres que pneumocoque et méningocoque : recherche d’abcès, empyème, infarctus cérébral, thrombophlébite ou hydrocéphalie
  • PL de contrôle : si évolution défavorable, sans anomalie à l’imagerie
  • Suivi neurologique et audiométrique prolongé (jusqu’à 1 an)

Méningite virale
- Sortie envisagée dès qu’une cause bactérienne est éliminée, sans suivi particulier : PCR entérovirus positive…

26
Q

Prévention en cas de méningocoque : prophylaxie des cas contact ?

A

= Eradiquer le portage de la souche virulente et prévenir la diffusion
- Identification et traitement des cas familiaux par le médecin de ville ou hospitalier, en lien avec le
médecin de l’ARS
- Identification et traitement des cas extra-familiaux par le médecin de l’ARS

Définition
= Contact direct (face à face), proche (< 1 mètre) et prolongé (> 1h d’affilé) avec les sécrétions oropharyngées d’un sujet infecté dans les 10 jours précédant
- Au minimum : tous les membres vivant sous le même toit
- Autres : Flirt, amis intimes, personne ayant dormi dans la même salle, classe, bouche-à-bouche, intubation ou aspiration endotrachéale sans masque de protection
=> Aucune indication dans les autres cas : aucun bénéfice, risque de sélection de résistance et d’effets secondaires des antibiotiques

Délai = Urgente : dans les 24 à 48h suivant le diagnostic, au plus tard jusqu’à 10 jours après

Antibiothérapie
- Rifampicine par voie orale pendant 2 jours
=> Chez la femme prenant une contraception orale : associer une contraception mécanique pendant la durée du traitement et la semaine suivante
=> Chez la femme enceinte : supplémentation du nouveau-né en vitamine K si traitement dans les 4 jours avant l’accouchement
- CI/résistance à la rifampicine : ceftriaxone ou ciprofloxacine orale en dose unique

Vaccination
- En cas de méningocoque A, C, Y ou W135 : vaccination conjugué prophylactique des sujets contacts faisant partie de la communauté de vie du cas index
- En cas de méningocoque B : vaccination seulement en cas d’épidémie ou d’hyper-endémie, sur décision des autorités sanitaires
=> Aucune indication de vacciner le cas index (immunité après infection)

27
Q

Prévention en cas de méningocoque : vaccination ?

A
  • Vaccin polyosidique conjugué : C (dès 2 mois) et ACYW135 (dès 6 semaines ou 12 mois selon le vaccin)
  • Vaccin protéique B
  • Vaccin polysaccharidique A + C (dès 2 ans, ne supprime pas le portage) : intérêt uniquement chez
    l’enfant de 6 à 12 mois pour le sérogroupe A

Recommandations générales
- Vaccin méningococcique conjugué C (1 dose) : tous les nourrissons de 5 puis 12 mois avec rattrapage jusqu’à 24 ans (1 seule dose)

Immunodéprimé = Si :
- Déficit en fraction terminale du complément
- Déficit en properdine
- Asplénie
- Greffe de cellules souches hématopoïétiques
=> Vaccins anti-méningococciques ACYW135 et B

Voyageur

  • En zone d’endémie (ceinture de la méningite en Afrique sub-saharienne), pendant la saison sèche (hiver-printemps), avec contact étroit et prolongé avec la population locale : vaccin C chez le nourrisson < 12 mois, vaccin ACYW135 sinon
  • En zone d’endémie pour activité de santé ou auprès des réfugiés (quelle que soit la saison) : vaccin ACYW135
28
Q

Prévention en cas de méningite à pneumocoque ?

A
  • Aucun isolement ni antibioprophylaxie, non à déclaration obligatoire

Prévention primaire

  • Vaccination anti-pneumococcique chez le sujet à risque
  • Antibioprophylaxie par pénicilline chez le splénectomisé

Prévention secondaire
= Recherche et éradication des facteurs favorisants :
- Bilan ORL
- Bilan immun systématique : EPP (hypogammaglobulinémie), sérologie VIH

Recherche de BOM (TDM) si:
- Antécédent de traumatisme crânien important
- Récidive de méningite bactérienne
- Antécédent de neurochirurgie ou certaines chirurgies ORL
- Otorrhée/rhinorrhée chronique de LCR : claire, unilatérale
favorisée par l’antéflexion de la tête, riche en glucose

29
Q

Prévention en cas de méningite à listeria ?

A
  • Aucune transmission inter-humaine
  • Précautions alimentaires (femme enceinte, immunodéprimé, personnes âgées) : éviter les fromages au lait cru, enlever la croûte des fromage, bien cuire viande et poisson, respecter le délai de consommation des aliments, séparer aliments crus et cuits au réfrigérateur, lavage des mains et instruments de cuisine après manipulation des aliments, nettoyage régulier du réfrigérateur
  • Contrôle sanitaire des aliments
30
Q

Prévention en cas de méningite à tuberculose ?

A
  • Vaccination BCG : efficacité médiocre

- Déclaration obligatoire, avec enquête autour du cas

31
Q

Méningo-éncéphalite infectieuse à liquide clair : généralités ?

A

= Infection du SNC : diffusion à l’encéphale par voie hématogène (listeriose…) ou neuronale (HSV, rage…)

  • Peu fréquente, grave : 2% de mortalité chez l’enfant et 10% chez l’adulte, 40% de séquelles
  • Le plus souvent virale : HSV1/2, VZV, entérovirus, VIH, EBV, CMV…
  • Possiblement bactérienne : tuberculose, Listeria, borréliose de Lyme, syphilis, leptospirose, Mycoplasma pneumoniae
32
Q

Méningo-éncéphalite infectieuse à liquide clair : diagnostic différentiel ?

A
  • Méningo-encéphalite à liquide clair non infectieuse : paranéoplasique, auto-immun, post-infectieux, médicamenteux
  • Méningo-encéphalite purulente : atteinte encéphalique d’une méningite purulente
33
Q

Méningo-éncéphalite infectieuse à liquide clair : clinique ?

A
  • Fièvre
  • Syndrome méningé souvent peu marqué : céphalées, raideur de nuque, photophobie
  • Trouble des fonctions supérieures : troubles du comportement, troubles mnésiques,
    confusion, bradypsychie
  • Troubles de vigilance : de l’obnubilation au coma
  • Signe focal : crise convulsive partielle, déficit moteur, atteinte de paire crânienne
  • Mouvements anormaux, crise convulsive généralisée
34
Q

Méningo-éncéphalite infectieuse à liquide clair : imagerie cérébrale ?

A

= Précède la PL en cas de contre-indication à la PL

Scanner cérébral
= Sans et avec injection
- Généralement normal, sans signe d’encéphalite
- Elimine un diagnostic différentiel : abcès, épaississement sous-dural, thrombophlébite, hémorragie, AVC, tumeur
- Intérêt diagnostique après quelques jours : hypodensité focale, de siège orientant vers l’étiologie (temporale interne bilatéral asymétrique HSV…)

IRM cérébrale
= T1, T2, avec et sans injection de gadolinium, FLAIR, diffusion :
- Signes précoces d’encéphalite : hypersignal T2
- Plus précise que le scanner pour l’élimination des diagnostics différentiels => en 1ère intention

35
Q

Méningo-éncéphalite infectieuse à liquide clair : ponction lombaire ?

A
  • Méningite lymphocytaire, avec hyperprotéinorachie inconstante ou modérée, normo-glycorrachie (virale ou Lyme, syphilis) ou hypoglycorrachie (Listeria, BK) ou mycosique (cryptocoque)
  • Examens systématiques : PCR HSV, PCR VZV
    => LCR normal dans < 5% des cas à la phase précoce
    => La distinction entre méningite et méningo-encéphalite ne peut être faite à la
36
Q

Méningo-éncéphalite infectieuse à liquide clair : examens complémentaires ?

A
  • Glycémie capillaire en urgence
  • Bilan standard : NFS, CRP, iono, fonction rénale, bilan hépatique, glycémie veineuse, calcémie, bilan de coag
  • Hémoculture
  • Frottis sanguin + goutte épaisse si voyage récent en zone d’endémie paludéenne
  • Dépistage VIH systématique
37
Q

Méningo-éncéphalite infectieuse à liquide clair : traitement initial ?

A

=> Hospitalisation systématique en urgence : en service spécialisé, ou en réanimation si signes de gravité

  • Encéphalite + méningite lymphocytaire normoglycorachique => traitement antiviral herpétique probabiliste par aciclovir IV à débuter en urgence
  • En cas de suspicion de Listeria (terrain à risque, rhomboencéphalite, méningite lymphocytaire ou panachée, hypoglycorrachie) : amoxicilline (gentamicine IV uniquement si mise en évidence)
  • Mesures associées : anticonvulsivant si crise convulsive, équilibration hydro-électrolytique, antipyrétique…
38
Q

Méningo-éncéphalite infectieuse à liquide clair : poursuite de la prise en charge ?

A

Poursuite de la prise en charge
- Poursuite des anti-infectieux (HSV ± Listeria)
- Débuter un traitement antituberculeux en cas de signes évocateurs : encéphalite de début progressif,
contexte en faveur d’une tuberculose
- Arrêt ou poursuite des traitements selon les résultats

Exploration
EEG :
- Anomalies non spécifiques le plus souvent
- Anomalie évocatrice : décharges périodiques d’ondes lentes en zone temporale (HSV)…
- Décharges épileptiques dans 1/3 des cas
- Microbiologie systématique : PCR HSV 1 et 2, PCR VZV
- Selon contexte : sérologie Lyme, VDRL-TPHA, leptospirose…

Surveillance
- Suivi neuropsychologique prolongé

39
Q

Méningo-éncéphalite infectieuse à liquide clair : méningo-encéphalite herpétique ?

A

= Lésions nécrotiques, prédominantes aux lobes temporaux, dues à HSV1 ou plus rarement HSV2 :
généralement primo-infection chez l’enfant et réactivation chez l’adulte
- Prédomine aux âges extrêmes : > 80% des cas chez des sujets jeunes < 20 ans ou âgés > 50 ans
=> Toute méningo-encéphalite à liquide clair doit être considérée comme herpétique jusqu’à preuve du
contraire, et traitée par aciclovir IV en urgence

= Installation progressive sur quelques jours
- Fièvre
- Signes de localisation temporale : troubles du comportement, troubles mnésiques, aphasie,
crise convulsive temporale
- PL : méningite lymphocytaire normoglycorrachique hémorragique
- EEG : décharges périodiques d’ondes lentes au niveau temporal
- Imagerie cérébrale : lésions hypodenses/hypersignal T2 fronto-temporales, bilatérales, asymétriques
- Confirmation diagnostique : PCR HSV positive dans le LCR
=> Une PCR HSV négative n’élimine pas le diagnostic (peut se positiver jusqu’à 4 jours après le début des signes cliniques) : à répéter à J3, élimine le diagnostic si négative

TTT
- Aciclovir IV pendant 2 à 3 semaines
Pronostic défavorable :
- Sans traitement : 80% de mortalité et 50% de séquelles
- Sous traitement : 10% de mortalité et 40% de séquelles (cognitive,comportementale, épilepsie…)
=> Le pronostic est lié à la précocité du traitement

40
Q

Méningo-éncéphalite infectieuse à liquide clair : causes nécessitant un traitement ?

A
  • VZV : aciclovir IV à dose supérieure à l’encéphalite herpétique (15 mg/kg/8h), pendant 10 à 14 jours
  • Listériose
  • Tuberculose
  • Maladie de Lyme
  • Autres : syphilis secondaire, brucellose, mycoplasme, VIH, leptospirose…
    => Les autres encéphalites virales ne bénéficient pas d’un traitement spécifique
41
Q

Abcès cérébral : généralités ?

A

= Infection rare : pic d’incidence vers 60 ans
- Grave : 15 à 30% de mortalité et 30% de séquelles (déficit, épilepsie…)

Mécanisme :

  • Par contiguïté (50%) : à partir d’un foyer ORL, d’une ostéite crânienne ou d’une thrombophlébite septique
  • Hématogène (30%) : foyer dentaire, endocardite infectieuse…
  • Post-traumatique ou post-chirurgical (10%) : fracture ouverte du crâne, neurochirurgie
  • Porte d’entrée inconnue dans 10% des cas
42
Q

Abcès cérébral : microbiologie ?

A
  • Entrée ORL/dentaire = souvent polymicrobienne : streptocoque oral, streptocoque du groupe milleri (S. anginosus, S.constelattus, S. intermedius), anaérobie
  • Post-traumatique/post-chirurgical : S. aureus, entérobactérie, Pseudomonas
  • Hématogène : S. aureus, Listeria, tuberculose
43
Q

Abcès cérébral : diagnostic ?

A

= Tableau très variable :

  • Céphalées d’HTIC
  • Signes neurologiques centraux
  • Fièvre inconstante : 50% des cas
  • Imagerie cérébrale : une ou plusieurs images en cocarde (centre nécrotique), capsule rehaussée par le produit de contraste, œdème péri-lésionnel
    => Abcès à pyogène : centre en hypersignal en diffusion caractéristique (pus)
    => Diagnostic différentiel : tumeur maligne cérébrale

Diagnostic étiologique :

  • Hémocultures + dépistage VIH systématique
  • Ponction-biopsie stéréotaxique neurochirurgicale : bactériologie avec recherche d’anaérobies, PCR universelle (ARN 16S), mycologie selon l’histologie
44
Q

Abcès cérébral : traitement ?

A
  • Antibiothérapie prolongée 6 à 12 semaines, à forte dose, à bonne diffusion cérébrale : probabiliste par C3G + métronidazole, puis adaptée si possible
  • Drainage chirurgical : recommandé si abcès > 2,5 cm
  • Recherche et traitement d’une porte d’entée : endocardite, foyer ORL…
  • Traitement symptomatique : antiépileptique, lutte contre l’œdème cérébral