Parasitologie et mycologie Flashcards
Bilharziose : généralités ?
= schistosomose : trématode, ver plat, très fréquent (200 millions de cas mondiaux) en zone tropicale
- Cycle : via un mollusque (hôte intermédiaire), excrétant des formes larvaires infectantes (cercaire), mobile en eau douce
- Contamination par pénétration transcutanée du parasite lors de bains en eau douce stagnante
- Migration dans la circulation, puis rejoint les plexus viscéraux pour la ponte d’oeufs : plexus veineux urogénital (S. haematobium), plexus veineux péri-rectal (S. haematobium, intercalatum, guineensis), veine mésentérique inférieur (S. mansoni) ou mésentérique supérieur (S. japonicum et mekongi)
6 espèces chez l’homme :
- S. haematobium : bilharziose urogénitale, retrouvé principalement en Afrique
- S. mansoni : bilharziose intestinale ± hépatosplénique, retrouvé en Afrique et Amérique
- S. japonicum et mekongi : bilharziose intestinale, avec risque de bilharziose artério-veineuse (artère pulmonaire), retrouvés Asie
- S. intercalatum et guineensis : en Afrique, localisé dans le plexus veineux périrectal
Bilharziose : phase de contamination ?
= Pénétration transcutanée : commune à toutes les espèces
- Souvent asymptomatique
- Dermatite cercarienne (« des nageurs ») : érythème cutané allergique, 15 à 30 minutes après le bain
infestant, plus marqué pour les S. japonicum et mekongi
Bilharziose : phase d’invasion toxémique ?
= Migration et maturation dans la circulation sanguine : plus marqué pour S. mansoni et japonicum
- Malaise général : asthénie, fièvre, céphalées, anorexie
- Troubles allergiques : prurit, arthralgies, myalgies, poussée d’urticaire
- Risque de myocardite et d’encéphalite (rare)
Bilharziose : phase d’état ?
Bilharziose urogénitale
- Hématurie : souvent inaugurale, micro- puis macroscopique, indolore, d’évolution capricieuse, discrète (terminale) ou abondante (totale)
- SFU : douleurs mictionnels, crises de cystite, colique néphrétique
- Cystoscopie : image en « sucre semoule », aspect de grains d’acné, puis tumeur framboisée, évoluant lentement vers la cancérisation
- Rx : calcifications vésicales ou urétérales dans les formes chroniques
- Atteinte génitale possible : urétrite, épididymite, spermatocystite, prostatite, salpingite, endométrite, vaginite, cervicométrite => risque d’impuissance et de stérilité
- Complication : fistule urétrale, sténose/dilatation urétrale, urétéro-hydronéphrose, surinfection, lithiase vésicale, glomérulonéphrite
- Risque de cancer vésical épidermoïde
Bilharziose intestinale
- Troubles digestifs : alternance de crises diarrhéiques et de constipation, avec douleurs coliques (S. mansoni) et pathologie rectale (S. intercalatum)
- Risque d’hypertension portale à long terme : S. mansoni surtout, et plus rarement S. intercalatum et guineensis
Bilharziose artério-veineuse
- Atteinte hépatosplénique grave : ictère, hypertension portale, ascite, œdème, hypersplénisme
=> De mauvais pronostic en l’absence de prise en charge précoce
Autre
= Localisation extra-intestinale par migration erratique : S. mansoni et japonicum ++
- Cardiovasculaire
- Neurologique : myélite transverse, compression médullaire, radiculite
- Cutanée : lésion papulo-nodulaire, parfois ulcérée et végétante
Bilharziose : diagnostic biologique ?
- Hyperéosinophilie
- Sérologie : positive 4-6 semaines après contamination
En phase d’état :
- Examen parasitologique des urines (sur 24h ou après un effort physique avant la miction pour détacher les œufs de la paroi vésicale : marche, montée d’escalier…)
- Examen parasitologique des selles : pour toutes les espèces
- Biopsie rectale ± vésicale si EPS/EPU négatifs : œufs avec réaction granulomateuse
Bilharziose : traitement ?
En phase d’invasion
- Traitement parasitaire inefficace, avec risque de réaction paradoxale => contre-indiqué
- Patient très symptomatique : corticothérapie
En phase d’état
- Praziquantel : en 1 cure, répétée en cas d’échec
- Surveillance post-thérapeutique à 2 mois, 6 mois et 1 an : EPS/EPU, NFS et sérologie
Toxocarose : généralités ?
Toxocara canis (parasite du chien) et cati (parasite du chat) = syndrome de larva migrans viscéral : nématode cosmopolite
- Contamination par ingestion d’œufs embryonnés souillant des aliments, ou par déjections canines souillant les bacs à sable chez l’enfant : impasse parasitaire chez l’homme
- Migration tissulaire par les larves après éclosion des œufs dans l’intestin, formant un granulome inflammatoire éosinophile
Toxocarose : clinique ?
- Asymptomatique
- Signes généraux : asthénie, amaigrissement, fièvre ou fébricule
- Symptômes digestifs : douleurs abdominales récurrentes, hépatosplénomégalie
- Symptômes pulmonaires : dyspnée asthmatiforme, syndrome de Löffler prolongé
- Symptômes cutanés : urticaire
- Exceptionnellement : atteinte cardiaque, neurologique, oculaire (granulome du pôle postérieur)
Toxocarose : biologie ?
- Hyperéosinophilie importante, en plateau, parfois > 20 G/L, diminuant progressivement
- Hypergammaglobulinémie avec augmentation des IgE totales
- Sérologie : meilleur argument diagnostic
Toxocarose : traitement ?
Curatif
- Corticothérapie
- Albendazole en cure prolongé : en cas de forme grave ou non améliorée par la corticothérapie
Préventif
- Vermifugation des chiens et chats, lavage des mains après
Distomatose : généralités ?
Fasciola hepatica = grande douve du foie : zoonose à trématode, ver plat non segmenté, cosmopolite
- Contamination humaine (hôte accidentel) par ingestion de cresson sauvage cru, ramassé dans des prés ou en aval de prés humides, et contaminées par des moutons, vaches ou autres herbivores => petites épidémies familiales ou collectives
Distomatose : diagnostic ?
Phase d’invasion
= Migration trans-hépatique des douvules : lésions inflammatoire avec présence de PNE
- Troubles digestifs aspécifiques, asthénie, myalgie
- Hépatite toxi-infectieuse ± signes allergiques
Phase d’état = 3 mois après contamination : ver adulte dans les voies biliaires intra- et/ou extra-hépatiques - Poussées d’ictère rétentionnel - Crises de colique hépatique - Accès de cholécystite ou angiocholite
Diagnostic biologique
- Hyperéosinophilie élevée lors de la phase d’invasion, puis modérée lors de la phase d’état
- Syndrome inflammatoire et cytolyse hépatique lors de la phase d’invasion
- Sérologie : diagnostic à la phase d’invasion ou d’état (sauf très tardive)
- Examen parasitologique des selles : mise en évidence d’oeufs seulement à la phase d’état (> 3 mois)
Distomatose : traitement ?
Curatif
- Triclabendazole = seul traitement disponible : en 1 cure ± renouvelée
Préventif
- Eviction du cresson sauvage en salade (lavage des feuilles de cresson insuffisant)
Distomatose : formes cliniques ?
Distomatoses hépatobiliaires
- Opisthorchis ou Clonorchis : très fréquente en Asie, après consommation de poisson cru d’eau douce
- Dicrocoeilum dendriticum : fréquente chez l’animal, rare chez l’homme (consommation de fourmis)
Distomatose pulmonaire
- Paragonimus : contamination par ingestion de crabes ou crevettes d’eau douce, surtout en Afrique, Asie ou Amérique du Sud, simulant une tuberculose pulmonaire (hémoptysie) sans fièvre
Distomatose intestinale
- Troubles digestifs variés, principalement en Asie et en Afrique
Aspergillose : généralités ?
Aspergillus fumigatus ++, flavus, nidulans, niger, versicolor, terreus… : moisissure à filament, pathogène opportuniste
- Réservoir omniprésent dans l’environnement : air, sol, surfaces, alimentation, parfois dans l’eau
- Contamination par voie aérienne, par inhalation de spores (conidies), ou parfois cutanée
- Facteurs favorisants : perte d’intégrité de l’épithélium muqueux (altération du tapis mucociliaire, cavité préformée…), neutropénie/agranulocytose, facteurs environnementaux (travaux, végétaux en décomposition…)
Aspergillose : aspergillose pulmonaire chronique ?
= Touchant le patient immunocompétent ou modérément immunodéprimé avec une pathologie
pulmonaire préexistante
- Aspergillome simple = dans une cavité pulmonaire préexistante (le plus souvent 2ndr à une tuberculose ou un emphysème) : balle fongique ou truffe aspergillaire envahissant la cavité, laissant un espace clair (signe du « grelot »), souvent asymptomatique, ou toux, expectorations, hémoptysie
- Aspergillose pulmonaire chronique cavitaire = aspergillome compliqué : formation de cavités, contenant ou non un aspergillome, avec signes généraux (AEG, fièvre) et syndrome inflammatoire
- Aspergillose pulmonaire chronique fibrosante : destruction fibrotique sévère
- Aspergillose pulmonaire chronique nécrosante = aspergillose semi-invasive : destruction inflammatoire progressive du tissu pulmonaire chez le patient modérément immunodéprimé
Aspergillose : aspergillose immunologique ?
- Asthme aspergillaire : asthme survenant lors d’une forte exposition aux spores aspergillaires
- Rhino-sinusite fongique allergique : sinusite, obstruction nasale, polype nasal, hyperéosinophilie
- Alvéolite allergique extrinsèque = inhalation massive et répétée de spores fongiques chez des sujets non atopiques (« poumon de fermier ») : épisodes aigus de toux, dyspnée, fièvre, crépitants à chaque exposition à l’allergène, avec détection de précipitine (Ac anti-aspergillaire précipitant) en dehors de tout terrain allergique, pouvant évoluer vers une pneumopathie interstitielle diffuse chronique
- Aspergillose broncho-pulmonaire allergique (maladie de Hinson-Pepyrs) = réponse immunitaire à une colonisation trachéo-bronchique aspergillaire chronique sur un terrain propice (asthme,
mucoviscidose) : dyspnée fébrile avec infiltrats pulmonaires, signes biologiques d’hypersensibilité non
spécifique (IgE total, hyperéosinophilie) et spécifique (IgE anti-Aspergillus) et sérologie aspergillaire
Aspergillose : aspergillose sinusienne ?
= Aspergillome sinusien : le plus souvent de localisation maxillaire, unilatéral
- Tableau de sinusite chronique, fréquemment d’origine dentaire
- Risque d’aspergillose locorégionale invasive chez l’immunodéprimé: sinus paranasal, orbite, cerveau
Aspergillose : aspergillose pulmonaire invasive ?
= Chez le patient très immunodéprimé : diagnostic difficile, de mauvais pronostic (mortalité > 50%)
- Terrain : agranulocytose/neutropénie profonde prolongée (> 10 jours), corticothérapie, anti-TNFα…
=> A évoquer chez tout patient immunodéprimé devant une fièvre persistante > 48h sous antibiothérapie à large spectre
=> Rechercher systématiquement une forme invasive disséminée : cérébrale (nodules), sinusienne, hépatique, péritonéale, rénale, cardiaque (endocardite), osseuse, cutanée
PC
- TDM thoracique : nodule avec signe du « halo » (liseré hémorragique entourant un foyer rond d’infarctus pulmonaire) précoce, fugace, ou lésions pulmonaires plus polymorphes, aspécifiques, puis excavation du nodule donnant une image en croissant gazeux
- Examen mycologique de prélèvements pulmonaires : examen direct et culture (3-5 jours)
- Antigénémie sérique ou dans le LBA (ou PCR) : argument biologique majeur, Se = 80%
Aspergillose : aspergillose extra-respiratoire ?
- Auriculaire : otomycose, fréquemment à A. niger
- Oculaire : kératite ou choriorétinite, le plus souvent post-traumatique (projectile souillé)
- Cutanée : chez le grand brûlé ou lors d’une aspergillose invasive disséminée
- Unguéale : onychomycose aspergillaire (rare)
Aspergillose : diagnostic biologique ?
Aspergillose pulmonaire chronique
- mise en évidence d’aspergillus +
- sérologie ++
Aspergillose localisée
- mise en évidence d’aspergillus +
- sérologie +
Aspergillose invasvie
- mise en évidence d’aspergillus +
- sérologie -
- antigénémie +
Aspergillose bronho-pulmonaire allergique
- mise en évidence d’aspergillus +/-
- sérologie +
- hyperéosinophilie, augmentation IgE totales et anti-aspergillus
Asthme
- hyperéosinophilie, augmentation IgE totales et anti-aspergillus
Alvéolite extrinsèque
- sérologie +
Aspergillose : traitement ?
Aspergillome simple
- Exérèse chirurgicale en 1ère intention
- Itraconazole ou voriconazole si contre-indication ou en complément de la chirurgie
Aspergillose localisée
- Supprimer la masse fongique : chirugie, curetage ou drainage
- Itraconazole ou voriconazole éventuellement associé
Aspergillose invasive
- Voriconazole ou amphotéricine B liposomale en 1ère intention
- Caspofungine en 2nd intention (contre-indication, intolérance ou échec)
Aspergillose immuno-allergique
= Anti-inflammatoire, éviction de l’exposition allergénique
- Alvéolite extrinsèque : corticothérapie, éviction ± déclaration maladie professionnelle
- Aspergillose broncho-pulmonaire allergique : corticothérapie + itraconazole/voriconazole
Prévention
- Secteur protégé : système de filtration d’air à haute efficacité, protocoles de bio-nettoyage régulier,
environnement exempt d’Aspergillus (plantes vertes, fruits, poivre en sachet, sachet de tisane…)
- Port d’un masque en cas de sortie du secteur protégé
- Protection des chambres en cas de travaux intra-hospitaliers
- Prophylaxie primaire ou secondaire : posaconazole, voriconazole, micafungine
Cryptococcose : généralités ?
Cryptococcus neoformans grubii (sérotype A, cosmopolite) ou neoformans (sérotype D, le plus fréquent en Europe), ou C. gatti (sérotype B, C)… : levure ubiquitaire, saprophyte de l’environnement, entouré d’une capsule polysaccharidique
- Réservoir : fientes de pigeons, guano de chauve-souris, sol, écorces d’arbres
- Contamination par inhalation de spore, généralement très tôt dans l’enfance, avec primo-infection opportuniste
- Réactivation chez l’immunodéprimé, principalement le sujet VIH + avec CD4 < 100/mm3, ou transplanté, hémopathie…
Cryptococcose : cryptococcose opportuniste à C. neoformans ?
Atteinte neuro-méningée
= Début insidieux, très progressif sur plusieurs semaines/mois avec développement d’une HTIC possiblement majeure, parfois asymptomatique
- Céphalées persistantes, trouble de l’humeur, déficit focalisé (nerfs crâniens)
- Puis syndrome méningé avec céphalées persistantes et fièvre, trouble de la conscience d’apparition rapide, avec HTIC majeure
- PL : 10 à 100 éléments/mm3, formule mixte ou lymphocytaire, hyperprotéinorachie, hypoglycorrachie ou parfois normale (surtout si immunodépression profonde)
Atteinte pulmonaire
= Souvent concomitante de la dissémination et de la méningo-encéphalite, ou inaugurale avant toute dissémination
- Présentation variable : pneumopathie interstitielle, pleurésie, ADP médiastinale, pneumopathie alvéolaire ou cavitaire
Atteinte cutanée
= Par inoculation directe ou dissémination hématogène
- Aspect varié : acnéiforme, pustuleux, papuleux, nodulaire ou ulcéro-nécrotique
- Principalement aux visages et extrémités des membres
Autres
= Tous les tissus peuvent être touchés : os, ganglion, rate, foie, moelle osseuse, prostatique (souvent asymptomatique, réservoir à l’origine de rechute)…