IST Flashcards
Gonocoque : généralités ?
Neisseria gonorrhoeae = diplocoque Gram négatif, encapsulé, cytochrome oxydase positif, immobile et asporulé, notamment retrouvé dans les PNN, intracellulaire ou extracellulaire, de transmission presque toujours sexuelle
- Incidence en augmentation, prédominance masculine, âge moyen = 30 ans (homme), 20 ans (femme), plus fréquente en Ile-de-France
- Principaux sites d’infection : urètre chez l’homme, col et vagin chez la femme, possiblement oropharyngé (notamment chez le patient homo- ou bisexuel avec rapports oro-génitaux non protégés)
- Période d’incubation courte = 2 à 7 jours
Gonocoque : urétrite antérieure aiguë ?
= 10% des urétrites : tableau clinique le plus souvent bruyant
- Ecoulement urétral purulent (90% des cas)
- Dysurie, douleurs urétrales à types de brûlures permanentes ou mictionnelles
- Prurit urétral
- Méatite, voire balanite
- Bio : > 5 PNN au frottis urétral ou > 10 PNN à l’examen du 1er jet urinaire
Gonocoque : anorectite ?
= Prédominante chez l’homme, asymptomatique dans 2/3 des cas, ou : prurit anal, anite, écoulement rectal permanent, diarrhée, saignement anorectal, syndrome rectal (ténesme, épreinte), sensation de défécation incomplète
Gonocoque : oro-pharyngite ?
- Le plus souvent asymptomatique
- Portage souvent persistant après antibiothérapie (mauvaise diffusion)
Gonocoque : infection non compliquée chez la femme ?
- Asymptomatique dans 70% des cas
- Cervicite : leucorrhées purulentes, pesanteur pelvienne et/ou signes d’urétrites associés
- A l’examen : col non ou peu inflammatoire, écoulement purulent à l’orifice cervical
Gonocoque : complication ?
- prostatite, orchi-épididymite
- Endométrite, salpingite (rare)
- 2ndr (rare) : algies pelviennes inflammatoires, stérilité tubaire, GEU
- Septicémie :
- Cutanée : purpura pétéchial, papules/papulo-pustules acrales/péri-articulaires
- Articulaire : mono ou oligoarthrite septique, ténosynovite
- Plus rarement : conjonctivite, endocardite, méningite
Gonocoque : mise en évidence ?
- Prélèvement bactériologique d’un écoulement urétral spontané (majorité)
- Sans écoulement : sur 1er jet d’urine (> 2h après dernière miction) ou prélèvement endo-urétral à l’écouvillon (plus recommandé)
- Prélèvement pharyngé, anal et cervico-vaginal : systématique chez la femme ou l’homosexuel masculin
- Examen direct
= Diplocoque Gram négatif en « grains de café », intracellulaires
- Bonne Se/Sp (95%) sur prélèvement d’écoulement urétral dans l’urétrite masculine symptomatique
- Sensibilité plus faible sur prélèvement pharyngé, anorectal et cervico-vaginal : PCR possible - Culture
= Sur gélose au sang cuit (« chocolat ») = systématique : confirmation diagnostique, antibiogramme
=> Pas de sérologie gonococcique
Gonocoque : prise en charge ?
- Identification du/des partenaire(s) : dépistage, diagnostic ou traitement probabiliste
- Recherche d’autres IST : sérologie VIH, VHB, TPHA-VDRL
- Eviter les relations sexuelles pendant > 7 jours, et jusqu’à ce que le traitement soit pris et le(s) partenaire(s) traité(s)
- Contrôle clinique à J7 : tolérance, efficacité, adaptation de l’antibiothérapie à l’antibiogramme
- Contrôle bactériologique à J7 : si infection pharyngée non traitée par ceftriaxone ou apparition de signes cliniques
- Déclaration non obligatoire mais recommandée ++
Gonocoque : antibiothérapie ?
- Infection non compliquée
- C3G dose unique : ceftriaxone 500 mg IM ou céfixime 400 mg po si refus d’injection (chute efficacité)
- 2nd intention : gentamycine IM en dose unique ou ciprofloxacine 500 mg PO en dose unique après obtention d’un antibiogramme
+ Traitement systématiquement d’une infection à Chlamydia en cas d’urétrite (associée dans 15% des cas) = doxycycline oral (7 jours) - Infection génitale
- Orchi-épididymite : ceftriaxone 500 mg IM (unique) ou céfixime 800 mg (unique)
- Endométrite, salpingite : ceftriaxone 1 g/j IV pendant 14 jours - Septicémie
- Ceftriaxone IV 1 à 2 g/j pendant 7 à 10 jours (septicémie) ou 10 à 14 jours (méningite) ou 4 semaines (endocardite)
Chlamydia trachomatis : généralités ?
= germe intracellulaire obligatoire, immobile
- Sérotypes D à K (transmissibles par contact direct) : infections urogénitales
- Sérotypes L1-L2-L3 : lymphogranulomatose vénérienne, ou maladie de Nicolas-Favre (HSH ++)
- 1ère maladie bactérienne sexuellement transmissible dans les pays industrialisés (2-10% des adultes jeunes) : plus fréquente chez les femmes de classes sociales défavorisées, jeune, avec de nombreux partenaires
- Dépistage systématique par auto-prélèvement vaginal chez les femmes jeunes < 25 ans recommandé en France
Chlamydia trachomatis : clinique ?
- Portage asymptomatique très fréquent = 50% des cas chez l’homme et 50 à 90% des cas chez la femme :
maintien de la transmission (surtout chez l’homme), survenue de complications tardives (surtout chez la femme) - Incubation longue : plusieurs semaines
- Infection non compliquée
- Urétrite subaiguë (manifestation la plus fréquente chez l’homme) : écoulement urétral (50%), généralement clair, modéré et intermittent
- Cervicite (manifestation la plus fréquente chez la femme) : généralement asymptomatique, ou leucorrhées blanchâtres/jaunâtres, cystalgies, syndrome urétral, dyspareunie, avec à l’examen une fragilité du col utérin, des sécrétions muco-purulentes, un ectropion friable hémorragique
- Pharyngite et anorectite : rarement symptomatique
Chlamydia trachomatis : complication ?
- prostatite, épididymite aiguë
- Endométrite, salpingite : le plus souvent subaiguë ou chronique
- 2ndr : algies pelviennes inflammatoires, stérilité tubaire (1ère cause), GEU
- Rarement péri-hépatite = syndrome de Fitz-Hugh-Curtis
- Syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter : polyarthrite aiguë/subaiguë réactionnelle, urétrite, conjonctivite bilatérale, balanite circinée, kératodermie palmo-plantaire psoriasiforme
- Autres : kérato-conjonctivite, arthrite
- Nouveau-né (infection urogénitale maternelle) : kérato-conjonctivite, pneumopathie
Chlamydia trachomatis : mise en évidence ?
- Homme symptomatique ou non : 1er jet urinaire (10-20 mL) au moins 2h après la dernière miction
- Femme symptomatique : écouvillonnage d’endocol et péri-urétral, avec raclage de la muqueuse
- Femme asymptomatique : auto-prélèvement sur écouvillonnage vulvo-vaginal
- PCR = Examen clé du diagnostic : plus sensible que la culture
- Culture = Sur milieu cellulaire : faible sensibilité, réservée aux laboratoires spécialisés, non réalisé en routine
- Sérologie : Peu d’intérêt : ne distingue pas une infection active ou ancienne, négative en cas d’infection basse
Chlamydia trachomatis : prise en charge ?
- Identification du/des partenaire(s) : dépistage, diagnostic ou traitement probabiliste
- Rechercher d’autres IST : sérologie VIH, VHB, THPA-VDRL
- Dépistage par auto-prélèvement (chez la femme) ou 1er jet d’urine (dans les 2 sexes) : essentiel chez tous les
partenaires, même asymptomatiques - Eviter les rapports sexuels non protégés pendant la période du traitement
- Surveillance : revu à J7, PCR systématique à 3-6 mois chez la femme jeune (ou à 1 mois si enceinte)
Chlamydia trachomatis : antibiothérapie ?
- Infection non compliquée
- Doxycycline voie orale pendant 7 jours
- 2nd intention : Erythromycine ou Ofloxacine pendant 7 jours - Infection génitale
- Orchi-épididymite : doxycycline pendant 10 jours
- Endométrite, salpingite : doxycycline orale ou IV pendant 14 jours
=> En cas de doute : une sérologie positive est témoin d’une infection génitale haute - Nouveau-né
- Pneumopathie, ophtalmie : érythromycine po ou IV pendant 14 jours - LGV
- Doxycyclines pendant 3 semaines
Syphilis : généralités ?
Due à Treponema pallidum = spirochète (bactérie hélicoïdale Gram négatif) : IST non immunisante, très contagieuse
- Contagiosité des lésions muqueuses uniquement (chancre et syphilide érosive) : transmission surtout sexuelle (après rapport non protégé, dont oro-génital), rarement materno-fœtale (4-5 mois de grossesse), post-transfusionnelle ou greffe d’organe
- En recrudescence depuis quelques années en France, surtout chez l’homosexuel masculin, VIH
- Dépistage sérologique : sujet à risque (homo-, bi- ou hétérosexuel à partenaires multiples) et patient VIH
Syphilis : stade ?
- Syphilis précoce < 1 an = syphilis primaire, syphilis secondaire ou syphilis latente précoce (sans lésion clinique)
- Syphilis tardive > 1 an ou non datable = syphilis tertiaire ou syphilis latente tardive
=> La syphilis primaire est souvent méconnu lorsque le chancre n’est pas visible (vaginal, col utérin, anorectal, pharyngé)
=> La syphilis secondaire n’est pas toujours évoquée du fait du polymorphisme des lésions cliniques
Syphilis primaire : généralités ?
= Incubation de 3 semaines en moyenne (10 à 90 jours) : - chancre (contagieux)
- ADP satellite: non inflammatoire, le plus souvent unilatéral, généralement inguinale, non repérable cliniquement dans certaines localisations (col utérin, rectum)
- Régression spontanée sans séquelle en quelques semaines
- Evolution vers les stades tardifs : 30% de syphilis secondaire, syphilis tardive (possiblement sans signe de syphilis secondaire)
Syphilis primaire : chancre syphilitique ?
= Exulcération ou érosion, plus rarement ulcération muqueuse :
- De 5 à 15 mm de diamètre, unique, plus rarement multiple
- Indolore (≠ herpès)
- Fond propre, rosé
- Induré = très évocateur : impossibilité de plisser entre les doigts la surface de l’ulcération
=> Aucune caractéristique pathognomonique : à évoquer devant toute ulcération muqueuse aiguë
Siège
- Chez l’homme : sillon balano-préputial, plus rarement gland ou fourreau
- Chez la femme : partie externe de la vulve (petites lèvres, grandes lèvres, fourchette), ou plus rarement vaginal (volontiers inaperçu)
- Dans les 2 sexes : muqueuse buccale ou pharyngée (fellation), muqueuse anorectale
Syphilis secondaire : généralités ?
= Diffusion systémique du tréponème : poussées d’éruptions cutanéo-muqueuses ± signes généraux et viscéraux, entrecoupées de phases asymptomatiques de quelques semaines/mois, sur une durée < 1 an
- Débute généralement 6 semaines après le chancre, possible jusqu’à 1 an après contamination