IST Flashcards
Gonocoque : généralités ?
Neisseria gonorrhoeae = diplocoque Gram négatif, encapsulé, cytochrome oxydase positif, immobile et asporulé, notamment retrouvé dans les PNN, intracellulaire ou extracellulaire, de transmission presque toujours sexuelle
- Incidence en augmentation, prédominance masculine, âge moyen = 30 ans (homme), 20 ans (femme), plus fréquente en Ile-de-France
- Principaux sites d’infection : urètre chez l’homme, col et vagin chez la femme, possiblement oropharyngé (notamment chez le patient homo- ou bisexuel avec rapports oro-génitaux non protégés)
- Période d’incubation courte = 2 à 7 jours
Gonocoque : urétrite antérieure aiguë ?
= 10% des urétrites : tableau clinique le plus souvent bruyant
- Ecoulement urétral purulent (90% des cas)
- Dysurie, douleurs urétrales à types de brûlures permanentes ou mictionnelles
- Prurit urétral
- Méatite, voire balanite
- Bio : > 5 PNN au frottis urétral ou > 10 PNN à l’examen du 1er jet urinaire
Gonocoque : anorectite ?
= Prédominante chez l’homme, asymptomatique dans 2/3 des cas, ou : prurit anal, anite, écoulement rectal permanent, diarrhée, saignement anorectal, syndrome rectal (ténesme, épreinte), sensation de défécation incomplète
Gonocoque : oro-pharyngite ?
- Le plus souvent asymptomatique
- Portage souvent persistant après antibiothérapie (mauvaise diffusion)
Gonocoque : infection non compliquée chez la femme ?
- Asymptomatique dans 70% des cas
- Cervicite : leucorrhées purulentes, pesanteur pelvienne et/ou signes d’urétrites associés
- A l’examen : col non ou peu inflammatoire, écoulement purulent à l’orifice cervical
Gonocoque : complication ?
- prostatite, orchi-épididymite
- Endométrite, salpingite (rare)
- 2ndr (rare) : algies pelviennes inflammatoires, stérilité tubaire, GEU
- Septicémie :
- Cutanée : purpura pétéchial, papules/papulo-pustules acrales/péri-articulaires
- Articulaire : mono ou oligoarthrite septique, ténosynovite
- Plus rarement : conjonctivite, endocardite, méningite
Gonocoque : mise en évidence ?
- Prélèvement bactériologique d’un écoulement urétral spontané (majorité)
- Sans écoulement : sur 1er jet d’urine (> 2h après dernière miction) ou prélèvement endo-urétral à l’écouvillon (plus recommandé)
- Prélèvement pharyngé, anal et cervico-vaginal : systématique chez la femme ou l’homosexuel masculin
- Examen direct
= Diplocoque Gram négatif en « grains de café », intracellulaires
- Bonne Se/Sp (95%) sur prélèvement d’écoulement urétral dans l’urétrite masculine symptomatique
- Sensibilité plus faible sur prélèvement pharyngé, anorectal et cervico-vaginal : PCR possible - Culture
= Sur gélose au sang cuit (« chocolat ») = systématique : confirmation diagnostique, antibiogramme
=> Pas de sérologie gonococcique
Gonocoque : prise en charge ?
- Identification du/des partenaire(s) : dépistage, diagnostic ou traitement probabiliste
- Recherche d’autres IST : sérologie VIH, VHB, TPHA-VDRL
- Eviter les relations sexuelles pendant > 7 jours, et jusqu’à ce que le traitement soit pris et le(s) partenaire(s) traité(s)
- Contrôle clinique à J7 : tolérance, efficacité, adaptation de l’antibiothérapie à l’antibiogramme
- Contrôle bactériologique à J7 : si infection pharyngée non traitée par ceftriaxone ou apparition de signes cliniques
- Déclaration non obligatoire mais recommandée ++
Gonocoque : antibiothérapie ?
- Infection non compliquée
- C3G dose unique : ceftriaxone 500 mg IM ou céfixime 400 mg po si refus d’injection (chute efficacité)
- 2nd intention : gentamycine IM en dose unique ou ciprofloxacine 500 mg PO en dose unique après obtention d’un antibiogramme
+ Traitement systématiquement d’une infection à Chlamydia en cas d’urétrite (associée dans 15% des cas) = doxycycline oral (7 jours) - Infection génitale
- Orchi-épididymite : ceftriaxone 500 mg IM (unique) ou céfixime 800 mg (unique)
- Endométrite, salpingite : ceftriaxone 1 g/j IV pendant 14 jours - Septicémie
- Ceftriaxone IV 1 à 2 g/j pendant 7 à 10 jours (septicémie) ou 10 à 14 jours (méningite) ou 4 semaines (endocardite)
Chlamydia trachomatis : généralités ?
= germe intracellulaire obligatoire, immobile
- Sérotypes D à K (transmissibles par contact direct) : infections urogénitales
- Sérotypes L1-L2-L3 : lymphogranulomatose vénérienne, ou maladie de Nicolas-Favre (HSH ++)
- 1ère maladie bactérienne sexuellement transmissible dans les pays industrialisés (2-10% des adultes jeunes) : plus fréquente chez les femmes de classes sociales défavorisées, jeune, avec de nombreux partenaires
- Dépistage systématique par auto-prélèvement vaginal chez les femmes jeunes < 25 ans recommandé en France
Chlamydia trachomatis : clinique ?
- Portage asymptomatique très fréquent = 50% des cas chez l’homme et 50 à 90% des cas chez la femme :
maintien de la transmission (surtout chez l’homme), survenue de complications tardives (surtout chez la femme) - Incubation longue : plusieurs semaines
- Infection non compliquée
- Urétrite subaiguë (manifestation la plus fréquente chez l’homme) : écoulement urétral (50%), généralement clair, modéré et intermittent
- Cervicite (manifestation la plus fréquente chez la femme) : généralement asymptomatique, ou leucorrhées blanchâtres/jaunâtres, cystalgies, syndrome urétral, dyspareunie, avec à l’examen une fragilité du col utérin, des sécrétions muco-purulentes, un ectropion friable hémorragique
- Pharyngite et anorectite : rarement symptomatique
Chlamydia trachomatis : complication ?
- prostatite, épididymite aiguë
- Endométrite, salpingite : le plus souvent subaiguë ou chronique
- 2ndr : algies pelviennes inflammatoires, stérilité tubaire (1ère cause), GEU
- Rarement péri-hépatite = syndrome de Fitz-Hugh-Curtis
- Syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter : polyarthrite aiguë/subaiguë réactionnelle, urétrite, conjonctivite bilatérale, balanite circinée, kératodermie palmo-plantaire psoriasiforme
- Autres : kérato-conjonctivite, arthrite
- Nouveau-né (infection urogénitale maternelle) : kérato-conjonctivite, pneumopathie
Chlamydia trachomatis : mise en évidence ?
- Homme symptomatique ou non : 1er jet urinaire (10-20 mL) au moins 2h après la dernière miction
- Femme symptomatique : écouvillonnage d’endocol et péri-urétral, avec raclage de la muqueuse
- Femme asymptomatique : auto-prélèvement sur écouvillonnage vulvo-vaginal
- PCR = Examen clé du diagnostic : plus sensible que la culture
- Culture = Sur milieu cellulaire : faible sensibilité, réservée aux laboratoires spécialisés, non réalisé en routine
- Sérologie : Peu d’intérêt : ne distingue pas une infection active ou ancienne, négative en cas d’infection basse
Chlamydia trachomatis : prise en charge ?
- Identification du/des partenaire(s) : dépistage, diagnostic ou traitement probabiliste
- Rechercher d’autres IST : sérologie VIH, VHB, THPA-VDRL
- Dépistage par auto-prélèvement (chez la femme) ou 1er jet d’urine (dans les 2 sexes) : essentiel chez tous les
partenaires, même asymptomatiques - Eviter les rapports sexuels non protégés pendant la période du traitement
- Surveillance : revu à J7, PCR systématique à 3-6 mois chez la femme jeune (ou à 1 mois si enceinte)
Chlamydia trachomatis : antibiothérapie ?
- Infection non compliquée
- Doxycycline voie orale pendant 7 jours
- 2nd intention : Erythromycine ou Ofloxacine pendant 7 jours - Infection génitale
- Orchi-épididymite : doxycycline pendant 10 jours
- Endométrite, salpingite : doxycycline orale ou IV pendant 14 jours
=> En cas de doute : une sérologie positive est témoin d’une infection génitale haute - Nouveau-né
- Pneumopathie, ophtalmie : érythromycine po ou IV pendant 14 jours - LGV
- Doxycyclines pendant 3 semaines
Syphilis : généralités ?
Due à Treponema pallidum = spirochète (bactérie hélicoïdale Gram négatif) : IST non immunisante, très contagieuse
- Contagiosité des lésions muqueuses uniquement (chancre et syphilide érosive) : transmission surtout sexuelle (après rapport non protégé, dont oro-génital), rarement materno-fœtale (4-5 mois de grossesse), post-transfusionnelle ou greffe d’organe
- En recrudescence depuis quelques années en France, surtout chez l’homosexuel masculin, VIH
- Dépistage sérologique : sujet à risque (homo-, bi- ou hétérosexuel à partenaires multiples) et patient VIH
Syphilis : stade ?
- Syphilis précoce < 1 an = syphilis primaire, syphilis secondaire ou syphilis latente précoce (sans lésion clinique)
- Syphilis tardive > 1 an ou non datable = syphilis tertiaire ou syphilis latente tardive
=> La syphilis primaire est souvent méconnu lorsque le chancre n’est pas visible (vaginal, col utérin, anorectal, pharyngé)
=> La syphilis secondaire n’est pas toujours évoquée du fait du polymorphisme des lésions cliniques
Syphilis primaire : généralités ?
= Incubation de 3 semaines en moyenne (10 à 90 jours) : - chancre (contagieux)
- ADP satellite: non inflammatoire, le plus souvent unilatéral, généralement inguinale, non repérable cliniquement dans certaines localisations (col utérin, rectum)
- Régression spontanée sans séquelle en quelques semaines
- Evolution vers les stades tardifs : 30% de syphilis secondaire, syphilis tardive (possiblement sans signe de syphilis secondaire)
Syphilis primaire : chancre syphilitique ?
= Exulcération ou érosion, plus rarement ulcération muqueuse :
- De 5 à 15 mm de diamètre, unique, plus rarement multiple
- Indolore (≠ herpès)
- Fond propre, rosé
- Induré = très évocateur : impossibilité de plisser entre les doigts la surface de l’ulcération
=> Aucune caractéristique pathognomonique : à évoquer devant toute ulcération muqueuse aiguë
Siège
- Chez l’homme : sillon balano-préputial, plus rarement gland ou fourreau
- Chez la femme : partie externe de la vulve (petites lèvres, grandes lèvres, fourchette), ou plus rarement vaginal (volontiers inaperçu)
- Dans les 2 sexes : muqueuse buccale ou pharyngée (fellation), muqueuse anorectale
Syphilis secondaire : généralités ?
= Diffusion systémique du tréponème : poussées d’éruptions cutanéo-muqueuses ± signes généraux et viscéraux, entrecoupées de phases asymptomatiques de quelques semaines/mois, sur une durée < 1 an
- Débute généralement 6 semaines après le chancre, possible jusqu’à 1 an après contamination
Syphilis secondaire : roséole syphilitique ?
= 1ère éruption de la syphilis secondaire : souvent inaperçue car peu intense et disparaissant en 1 à 2 mois
- Macules roses pâles de 5 à 15 mm de diamètre, disséminées sur le tronc
- Sans signe fonctionnel
Syphilis secondaire : syphilide papuleuse ?
= Eruption polymorphe morbiliforme
Lésion élémentaire = papule :
- Cuivrée
- Fine desquamation péri-lésionnelle = collerette de Biett : inconstante mais très évocatrice
- Localisée au visage, au tronc et/ou aux membres
- En nombre variable (de quelques unes à plusieurs centaines)
- Pouvant revêtir un aspect nécrotique, croûteux ou ulcéré
=> Contagieuse si ulcérée
Syphilis secondaire : syphilide palmo-plantaire ?
= Très évocatrice : siège électivement à cheval sur les plis palmaires
- Inconstante (30% des syphilis secondaires), souvent discrètes
=> Leur constatation suffit à évoquer le diagnostic, mais leur absence n’élimine pas le diagnostic
Syphilis secondaire : syphilide génitale et périnéale ?
- Généralement papules ou érosions multiples, molles, indolore, non prurigineuse
- Recherche de tréponème au microscope à fond noir souvent positive en cas de lésions érosives
=> Erosions très contagieuses
Syphilis secondaire : symptômes cutanéo-phanériens trompeurs ?
- Fausse perlèche : papule commissurale fendue en 2 (et non simple fissure sans relief)
- Lésions d’allure séborrhéique des sillons naso-géniens
- Papules acnéiformes du menton
- Dépapillation en aires de la langue (plaques « fauchées »)
- Dépilation des sourcils
- Alopécie : plusieurs aires complétement dépilées sur un cuir chevelu sain (« en fourrure mitée »)
Syphilis secondaire : signes généraux ?
= Dissémination de l’infection : le plus souvent discrets, possiblement sévères
- Fièvre, le plus souvent de 38 à 38,5°C, pouvant atteindre 39,5°C
- Altération variable de l’état général
- Céphalées (≠ atteinte neuro-méningée, souvent 2ndr à des micro-abcès périostés)
- Syndrome méningé
- Raucité de la voix
- Polyadénopathies
- Hépatosplénomégalie (avec hépatite biologique cytolytique ou cholestatique)
- Polyarthralgie
- Douleurs lancinantes « osseuses »…
Syphilis secondaire : neurosyphilis précoce ?
= Atteinte neurologique au cours de la syphilis secondaire : PL, traitement par pénicilline G x 14 jours
- Manifestations ophtalmiques : uvéite antérieure ++, uvéite postérieure, papillite, névrite
- Atteinte d’une paire crânienne (neurosyphilis précoce) : hypoacousie, paralysie faciale…
- Méningite
Syphilis tertiaire ?
= Très rare actuellement : granulomatose avec atteintes viscérales multiples
- Neurologique = neurosyphilis tardive : tabès, démence, troubles de la mémoire
- Autres : vasculaire (aortite), osseuse (périostite), cutanéo-muqueuse (gomme)…
Diagnostic différentiel d’une syphilis primaire ?
- Herpès : ulcération superficielle, douloureuse, à contours polycycliques
- Chancre mou : terrain (Africain), lésions multiples, fond sale, très douloureuses, ADP inflammatoire
- Donovanose : terrain (Africain), lésions peu douloureuses granulomateuses
- Maladie de Nicolas-Favre (lymphogranulomatose vénérienne) : terrain (Africain, homosexuel), anorectite, ulcérations ano-génitales, diarrhées trompeuses
Diagnostic différentiel d’une syphilis secondaire ?
- Eruption roséoliforme : virose, toxidermie (exanthème maculeux)
- Au visage : dermatite séborrhéique, acné, psoriasis
- Lésions papuleuses : psoriasis, lichen plan, eczéma
Syphilis : mise en évidence ?
=> Le tréponème ne se cultive pas in vitro : aucune culture possible, aucun antibiogramme
- Microscope à fond noir
- Pratiqué sur des lésions érosives : chancre d’inoculation ou syphilide érosive muqueuse
- Sensibilité : 50% au niveau du chancre, sans valeur au niveau buccal (spirochètes saprophytes) - Diagnostic sérologique
= Examen standardisé, peu coûteux, fiable : généralement seulement TPHA (EIA, ELISA)-VDRL (ou RPR)
- Ne différencie pas une syphilis et une tréponématose endémique non vénérienne (pian, béjel, pinta)
***TPHA
= Treponema pallidum Haemagglutination Assay : réaction spécifique des tréponématoses
- Positive autour du 8 à 10ème jour du chancre, avant le VDRL
- Intensité cotée en dilution (1/80, 1/160…) : le titre du TPHA quantitatif n’est pas un bon marqueur de l’évolutivité ou de la réponse au traitement (variation inter-examen)
- Se négative si le traitement est instauré pendant l’année suivant le chancre (syphilis précoce)
***VDRL
= Veneral Disease Research Laboratory : mise en évidence d’Ac anti-cardiolipides
- Non spécifique des tréponématoses : maladie dysimmunitaire, notamment lupus et SAPL, maladie infectieuse à Mycoplasma pneumoniae ou borréliose
- Positive autour du 8 à 10ème jour du chancre, puis augmentation pour atteindre un plateau en 3 à 6 mois
durant la phase secondaire (entre 16U et 128U)
- Surveillance de l’efficacité du traitement : titre quantitatif du VDRL divisé par 4 à 6 mois
- Recontamination syphilitique : remontée significative du VDRL quantitatif (multiplié par ≥ 4)
Syphilis : interprétation de la sérologie ?
TPHA- VDRL-
- Absence de tréponématose
- Tréponématose très récente (incubation ou 5 à 15 jours du chancre)
- Tréponématose guérie traitée précocement
TPHA + VDRL +
- Tréponématose traitée ou non, guérie ou non
TPHA - VDRL +
Faux positif :
- Infection : tuberculose, pneumocoque, leptospirose, borréliose, VIH, varicelle, oreillons, MNI, hépatite, rougeole, paludisme…
- Non infectieuse : grossesse, toxicomanie IV, hépatopathie chronique, gammapathie monoclonale, lupus, SAPL, cancer
TPHA + VDRL -
- Tréponématose guérie
- Tréponématose très précoce (1ers jours du chancre)
- Syphilis tertiaire très ancienne (rare)
- Fausse positivité du TPHA (exceptionnelle) : maladie de Lyme, lupus
Syphilis : prise en charge ?
- Recherche d’autres IST : dépistage gonocoque/Chlamydia, sérologie VIH (associé dans 10% des cas), hépatite B
- Examen ophtalmique systématique en cas de syphilis secondaire
- Contacter un spécialiste en cas de situation particulière : femme enceinte, sujet VIH+, allergie à la pénicilline
- Traitement d’emblée en cas d’ulcération génitale, sans attendre les résultats du TPHA-VDRL
Syphilis : antibiothérapie ?
- syphilis précoce
- Benzathine-benzylpénicilline G (Extencilline®) : 2,4 millions d’UI en 1 injection IM unique
=> Réaction d’Herxheimer
- Syphilis primaire : sans gravité
- Syphilis 2ndr : fièvre, céphalée, myalgie, accentuation des signes locaux quelques heures après injection toujours bénigne
- En 2nd intention = Allergie à la pénicilline : doxycycline par voie orale pendant 14 jours
- Contre-indiqué chez la femme enceinte ou le patient VIH+ => avis spécialisé
- Syphilis tardive
- Extencilline® IM en 3 injections à 1 semaine d’intervalle - Neurosyphilis
- Pénicilline G par voie IV (non retard) pendant 14 jours
- En cas d’allergie : doxycycline non indiqué => avis spécialisé (induction de tolérance)
Syphilis : suivi du traitement ?
- Contrôle de l’efficacité à 6, 12 et 24 mois : clinique, sérologie TPHA-VDRL quantitatif (doit être divisé/4)
- VDRL : doit être négatif 1 an après le traitement d’une syphilis primaire et 2 ans après une syphilis 2ndr
=> Si aucune diminution significative : - 3 injections d’Extencilline 2,4 millions d’UI à 8 jours d’intervalle
- Avis d’un spécialiste
Syphilis : traitement d’un sujet contact sexuel ?
- Examen clinique et sérologie chez tous les sujets contacts sexuels
- Si contact récent (< 1 mois) : sérologie possiblement faussement négative
- Traitement systématique possible par 1 injection d’Extencilline® 2,4 millions d’unité
Syphilis chez la femme enceinte ?
=> Risque de syphilis congénitale à partir du 4-5ème mois de grossesse
- TTT identique au cas général selon le stade précoce ou tardif
± Corticoïdes pendant 4 jours en prévention de la réaction d’Herxheimer
- Suivi clinique et biologique 1 fois/mois
- Suivi échographique essentielle : signe de foetopathie
- En cas d’allergie à la pénicilline : induction de tolérance à la pénicilline après avis spécialisé
Syphilis chez le sujet VIH + ?
- Traitement standard par pénicilline identique au cas général
- En cas d’allergie à la pénicilline : cycline contre-indiqués
- En cas de pratique à risque : sérologie syphilis au moins 1 fois/an
Trichomonose : généralités ?
= Trichomonas vaginalis : IST due à un protozoaire flagellé, anaérobie, dont le réservoir naturel est le vagin
- Transmission presque exclusivement sexuelle, en milieu humide
- Incubation : 2 semaines
Trichomonose : clinique chez l’homme ?
- Généralement asymptomatique
- Urétrite, le plus souvent subaiguë
- Balano-posthite
- Ecoulement urétral matinal, prurit
Trichomonose : clinique chez la femme ?
- Asymptomatique dans 20% des cas
- Vaginite ou cervico-vaginite
- Prurit intense, associé à une dyspareunie ou des signes urinaires
- Leucorrhée abondante, verdâtre, spumeuse et malodorante
- Vulve oedématiée, colpite punctiforme à l’examen du col
Trichomonose : mise en évidence ?
Prélèvement du cul-de-sac vaginal postérieur chez la femme femme ou de l’urètre antérieur chez l’homme : examen direct à l’état frais ± coloration spéciale, mise en culture
Trichonomose : traitement ?
- Examen et dépistage du/des partenaire(s)
- Proposer un dépistage des IST : sérologie VIH, TPHA-VDRL, sérologie VHB, PCR Chlamydia trachomatis
- Rapport sexuel protégé pendant la période de traitement
- Métronidazole : 2 g en dose unique ou 500 mg x 2/j pendant 7 jours
- Tinidazole : 2 g en dose unique
- Secnidazole : 2 g en dose unique
Infection génitale à HPV : généralités ?
Condylome = verrue génitale : infection génitale à papillomavirus humain
- Prédominant chez les jeunes de 16 à 25 ans : prévalence de 5% < 25 ans => plus fréquente des IST
- Transmission sexuelle dans les mois suivant le 1er rapport sexuel : élimination du virus dans la majorité des cas (90%), portage asymptomatique dans 10% des cas, lésion à HPV dans 1% des cas
- Transmission non sexuelle possible : contact avec des linges humides contaminés, lors de l’accouchement : risque de papillomatose laryngée juvénile
- HPV à bas risque (6 et 11) : 90% des condylomes
Infection génitale à HPV : aspect clinique habituel ?
=> Examen clinique complet des régions anales et génitales, complété par une colposcopie ou péniscopie
- Condylome acuminé = « crête de coq » : masse charnue, hérissée de petites verrucosités kératosiques, de 0,2 à 1 cm, plus ou moins profuses, de quelques unes à plusieurs dizaines
- Condylome plan : macule isolée ou en nappes ou mosaïques, de couleur rosée, parfois invisible à
l’œil nu et révélée par l’application d’acide acétique
- Néoplasie intra-épithéliale = lésion précancéreuse cutanée ou muqueuse : cervicale (CIN), vulvaire (VIN), anale (AIN) ou pénienne (PIN), associée aux HPV oncogènes 16 et 18
Infection génitale à HPV : aspect clinique particulier ?
- Condylome géant de Buschke-Loewenstein (forme rare) : aspect tumoral, cliniquement inquiétant mais bénin, associé à HPV 6 et 11
- Papulose bowénoïde (chez l’adulte jeune) : multiples lésions papuleuses isolées ou confluentes, de couleur rose ou brunâtre, à surface lisse ou mamelonnée, parfois squameuse ou kératosique, associée à HPV16 et 18, d’évolution chronique
Infection génitale à HPV : clinique particulière selon le sexe ?
- Chez la femme
- Condylome vulvaire : grandes ou petites lèvres, clitoris et vestibule
- Forme étendue : vagin, périnée, région péri-anale - Chez l’homme
- Siège de prédilection : face interne du prépuce, sillon et frein balano-préputial
- Autre localisation : gland, fourreau de la verge, méat urétral - Chez l’enfant
- Le plus souvent par contamination manuportée à partir de verrue vulgaire ou à partir du linge domestique
- Discuter un risque de sévices sexuels
Infection génitale à HPV : diagnostic différentiel ?
- Hyperplasie physiologique des papilles de la couronne du gland
- Papillomatose vestibulaire vulvaire physiologique
- Syphilide secondaire
- Carcinome in situ
Infection génitale à HPV : prise en charge ?
- Objectif : éradication des lésions macroscopiquement visibles (aucun traitement spécifique d’HPV) => 30% de récidive
- Rassurer le patient : n’est pas indicatif d’un comportement à risque sexuel
- Suivi évolutif des lésions à 1 mois, 3 mois puis jusqu’à guérison clinique
- Examen du/des partenaire(s) nécessaire
- Recherche d’IST associée : sérologie VIH, TPHA-VDRL, VHB, PCR Chlamydia urinaire ou auto-prélèvement vaginal
- Dépistage systématique des lésions du col : frottis cervical
Infection génitale à HPV : traitement préventif, curatif ?
- TTT préventif
- Vaccin à base de virus-like particles, remboursé à 65% = nonavalent (type 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58) et un bivalent (type 16 et 18) : proposé aux jeunes filles et garçons de 11 à 14 ans, ou rattrapage vaccinal de 15 à 19 ans, en 3 doses (M0, M2, M6) et aux HSH jusuq’à 26 ans
- Rapport sexuel protégé (transmission possible même avec usage de préservatifs) - TTT curatif
- Cryothérapie : application d’azote liquide avec un coton-tige, douloureux
- Laser CO2 : très douloureuse, le plus souvent sous anesthésie générale, risque de cicatrice
- Electrocoagulation : sous AL, permet la destruction des lésions ou le prélèvement pour analyse histo
- Podophyllotoxine 5% : résine naturelle, appliquée matin et soir pendant 3 jours consécutifs/semaine jusqu’à guérison, contre-indiqué chez la femme enceinte et l’enfant
- Imiquimod : immunomodulateur, application 3 fois/semaine pendant 4 mois - Chez la femme enceinte
- Condylomes plus exubérants lors de la grossesse
- Transmission materno-fœtale lors de l’accouchement : papillomatose laryngée de l’enfant
- Traitement des condylomes au début du 3ème trimestre, au laser CO2 (± renouvelé)