VIH Flashcards

1
Q

VIH : généralités ?

A

= infection virale chronique à rétrovirus à ARN, Retroviridae du groupe des lentivirus, connue depuis 1981

  • 36 millions de malades, avec 5 millions de nouveaux cas/ans et 21 millions de décès depuis le début de l’épidémie au niveau mondial
  • En France = 150 000 malades, 6 500 nouveaux cas/an : 60% par rapport hétérosexuel, majorité des découvertes de séropositivité entre 25 et 50 ans, 1/4 de diagnostic au stade SIDA ou avec CD4 < 200
  • Grande variabilité génomique : type VIH-1 (plus répandu, surtout de sous-type B) ou VIH-2 (Afrique de l’Ouest surtout)
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2
Q

VIH : transmission ?

A
  1. Transmission sexuelle
    - Tout rapport sexuel avec une personne infectée est à risque potentiel de transmission : anal réceptif > anal insertif > vaginal réceptif > vaginal insertif > fellation réceptive
    - Un seul contact peut suffire à transmettre la maladie
    - FdR de transmission : rapport anal, lésion génitale, saignement, coexistence d’une IST, charge virale élevée dans les sécrétions génitales (corrélée à la charge virale sanguine)
    => le rique au sein d’un couple dont un seul partenaire vit avec le VIH est nul si et seulement si : traitement antirétroviral, charge virale indétectable depuis > 6 mois et absence de toute infection génitale
  2. Transmission sanguine
    - Transfusion sanguine ou transplantation : risque quasi-nul (sérologie obligatoire, test moléculaire de dépistage lors des dons de sang ou d’organe)
    - Partage de matériel d’injection contaminé : en baisse (mise à disposition de matériel à usage unique pour les toxicomanes IV)
    - AES : risque faible, variable selon le stade clinique et la charge virale du patient source, la sévérité de l’exposition au sang et le port de gant
  3. Transmission mère-enfant
    - Essentiellement périnatale (accouchement, allaitement) ou par primo-infection
    - FdR de transmission : stade SIDA, charge virale plasmatique élevée
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3
Q

VIH : cycle de réplication ?

A
  • Cellules cibles (porteuses des récepteurs membranaires nécessaires) : lymphocyte T CD4, monocyte/macrophage, cellule dendritique, cellule de Langerhans, cellule de la microglie cérébrale
  • Reconnaissance spécifique de la protéine d’enveloppe virale gp120 par le récepteur primaire CD4 de la cellule hôte
  • Modification conformationnelle de la gp120, fixant les corécepteurs membranaires CXCR4 ou CCR5
  • Adsorption et pénétration du virus dans la cellule cible
  • Rétro-transcription de l’ARN viral en ADN bicaténaire grâce à la transcriptase reverse virale
  • Intégration dans le génome de la cellule cible par l’intégrase virale
  • Production de nouvelles particules virales : transcription de l’ADN pro-viral en ARNm viral, puis traduction en protéines virales, clivage et assemblage par la protéase virale et formation de nouvelles
    particules virales libérées dans le secteur extracellulaire, avec mort cellulaire
    => Réplication intense : 1 à 10 milliards de virions produits/jour
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4
Q

VIH : progression de l’infection ?

A
  • Réplication active avec diffusion dans l’organisme
  • Capacité d’adaptation élevée : mutation fréquente (en moyenne 2 erreurs/reverse transcriptase)
  • Etablissement de réservoirs viraux (ganglions, tissu lymphoïde du tube digestif, système nerveux central) avec intégration du VIH dans le génome des cellules hôtes (à vie, transmise lors de la division)
  • Induction des réponses immunitaires spécifiques humorales et cellulaires (principalement LT cytotoxiques) : réduction et contrôle de la production virale dans un 1er temps
  • Destruction progressive du système immunitaire : directement par infection des LT CD4 (chute de 50 à 100/mm3/an) et indirectement par activation immunitaire contre les LT CD4
  • Stade terminal = syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), généralement pour des CD4 < 200/mm3 : pathologies opportunistes par immunodépression cellulaire
    => Médiane d’évolution entre primo-infection et SIDA = 10 ans
    => Grande variabilité individuelle : des progresseurs rapides (SIDA en 2-3 ans) aux non-progresseurs

Paramètres d’évaluation de la progression

  • Taux de lymphocytes T CD4+ : capital immunitaire
  • Charge virale plasmatique VIH : intensité de la réplication virale
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5
Q

VIH : prévention primaire ?

A
  • Campagnes d’information collectives et multiplication des sources d’information (Internet, CDAG, planning familial, associations)
  • Promotion de l’utilisation du préservatif masculin et féminin
  • Mise à disposition de matériel stérile à usage unique et de traitements de substitution des drogues opiacés chez les usagers de drogues intraveineuses
  • Mesures de précaution vis-à-vis des AES : port de gant, réservoirs spéciaux pour aiguilles usagers…
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6
Q

VIH : dépistage ?

A

= Dépistage proposé largement, par un médecin (au moins 1 fois entre 15 et 70 ans) ou à l’initiative du patient en CDAG :
Populations à risque :
- Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes
- Migrants d’Afrique sub-saharienne, DOM en Amérique et aux Caraïbes
- Population en situation de précarité, prostitution, drogues IV
Circonstance :
- Toute situation à risque ou tout symptôme clinique ou biologique évocateur
- Suspicion ou diagnostic d’IST, d’hépatite C ou de tuberculose
- Autre : projet de grossesse et grossesse, IVG, viol, entrée en détention ou en cours d’incarcération, dons de sang et d’organes

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7
Q

VIH : prévention de la transmission ?

A
  • Traitement des personnes atteintes (TasP = Treat as Prevention) : le traitement efficace des personnes séropositives permet de réduire nettement le risque de transmission
  • Traitement post-exposition (TPE) après un risque significatif
  • Prévention de la transmission mère-enfant : dépistage, traitement antirétroviral efficace chez la mère (diminue le risque de 20-25% en l’absence de traitement à 0,3% en cas de charge virale indétectable),
    traitement prophylactique systématique de l’enfant pendant 2 semaines, proscrire l’allaitement
  • Prophylaxie pré-exposition (PrEP) : avant la prise de risque, surtout chez les HSH ou les pratiques sexuelles à risques
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8
Q

VIH : manifestations de la primo-infection ?

A

= Phase de réplication virale intense risque majeur de transmission = 30%

  • Incubation = 10 à 15 jours en moyenne, de 5 à 30 jours
  • Symptomatique dans > 50% des cas, grande variabilité, avec une durée médiane de 2 semaines
  • Fièvre (90%)
  • Syndrome pseudo-grippal persistant > 7 jours : asthénie, arthralgie, myalgies, céphalées…
  • Polyadénopathie ferme, indolore, symétrique (75%)
  • Pharyngite
  • Eruption maculo-papuleuse ± généralisée (60%) : habituellement morbiliforme, rarement prurigineuse, ou parfois urticarienne, vésiculo-pustuleuse, palmo-plantaire
  • Ulcérations génitales ou buccales
  • Candidose orale
  • Signes digestifs : diarrhée aiguë, nausées, vomissements, douleurs abdominales
  • Toux
  • Thrombopénie (75%)
  • Leucopénie (50%)
  • Lymphopénie, ou hyperlymphocytose avec syndrome mononucléosique
  • Cytolyse hépatique

Manifestation sévère (rare)

  • Atteinte neurologique : méningite lymphocytaire, encéphalite, mononévrite (paralysie faciale ++), polyradiculonévrite
  • Pneumopathie interstitielle
  • Baisse transitoire des CD4 : infection opportuniste
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9
Q

VIH : manifestations de la phase chronique ?

A

= Réplication virale active, pouvant durer plusieurs années, avec risque de contamination
- Manifestations cliniques et/ou biologiques : mineures, inconstantes

  • AEG, fébricule, sueurs nocturnes
  • Cutanée : dermite séborrhéique, prurigo, folliculite, zona, verrues, condylomes, molluscum contagiosum, candidose buccale/génitale récidivante, leucoplasie chevelue de la langue, psoriasis
  • Lymphadénite généralisée persistante : ≥ 2 ADP extra-inguinales persistantes > 6 mois, avec hyperplasie folliculaire à l’histologie
  • Diarrhée chronique
  • Polynévrite sensitivo-motrice
  • NFS : leuconeutropénie, thrombopénie, anémie
  • Hypergammaglobulinémie polyclonale
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10
Q

VIH : stade SIDA ?

A

= Pathologies opportunistes majeures (infections et tumeurs) liées à l’immunodépression induite par le
VIH : surtout pour des taux de lymphocytes T CD4 < 200/mm3
=> Un patient qui a une pathologie opportuniste classant SIDA reste définitivement au stade SIDA, même si le taux de CD4 remonte sous traitement antiviral efficace

CD4 = 200 à 500/mm3

  • Candidose orale
  • Tuberculose
  • Maladie de Kaposi
  • Lymphome

CD4 = 100 à 200/mm3

  • Candidose oesophagienne
  • Pneumocystose
  • Toxoplasmose cérébrale

CD4 < 100/mm3

  • Infection à CMV
  • Cryptococcose neuro-méningée
  • Infection à mycobactérie atypique
  • LEMP
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11
Q

VIH : marqueurs virologiques plasmatiques ?

A
  • ARN-VIH = mise en évidence du virus et quantification (charge virale) par détection moléculaire (RT-PCR) : détectable dès le 10ème jour après contamination
  • Ag p24 du VIH-1 : détectable dès 15 jours après contamination dans 50-70% des cas, persistant
    pendant la primo-infection et 1 à 2 semaines après, puis négatif (mise en place de la réponse anticorps)
  • Ac anti-VIH : détectable 22 à 26 jours après contamination (2 à 12 semaines), positifs à vie
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12
Q

VIH : tests diagnostiques ?

A
  1. Test de dépistage
    - Test de référence = mise en évidence des Ac anti-VIH-1 et VIH-2 et de l’Ag p24 par méthode immuno-enzymatique type ELISA
    - Test rapide = mise en évidence des Ac anti-VIH-1 et VIH-2, de moindre sensibilité, avec résultat immédiat
  2. Test sérologique de confirmation
    = Méthode immuno-enzymatique type Western-Blot ou immunoblot : révélation des Ac dirigés contres les protéines du VIH => apparition progressive des Ac, parfois Western-Blot dit incomplet
  3. Quantification de la charge virale
    = Mesure de l’ARN virale plasmatique par amplification génomique PCR
    - Seuil de détection : > 20-50 copies/mL
    - Avantage : positivité précoce (10 jours), valeur pronostique
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13
Q

VIH : stratégie diagnostique ?

A

Etape 1 = dépistage par test ELISA à lecture objective
Négatif :
- Absence de séroconversion
- Faux négatif si exposition < 6 semaines : répéter à 6 semaines
Positif : confirmation par Western-Blot sur le même prélèvement

Etape 2 = confirmation par Western-Blot

  • Résultat positif : validation obligatoire du résultat sur un 2nd prélèvement par un test de dépistage seul (éliminer une erreur d’identité)
  • Résultat négatif : recherche de l’ARN plasmatique VIH, si négatif élimine le diagnostic de VIH

=> chez l’enfant < 2 ans : passage transplacentaire des Ac anti-VIH => rechercher ARN plasmatique VIH à la naissance, M1, M3 et M6 => 2 PCR successives positives confirment la transmission

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14
Q

VIH : consultation pré-test ?

A
  • Motif de la demande : signes d’appel clinique ou biologique, facteur de risque de contamination…
  • Signification d’une éventuelle séropositivité et ses conséquences
  • Mesures de prévention et possibilités thérapeutiques
  • Recueil systématique de l’accord verbal du patient (sauf urgence ou impossibilité)
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15
Q

VIH : consultation post-test ?

A

Négatif
- Idéalement rendu médicalisé avec information sur les conduites de prévention

1 test positif
- Résultat donné sous réserve de sa vérification sur un 2nd prélèvement par test ELISA afin d’éviter une éventuelle erreur (rare)

2 tests positifs

  • Annonce franche et sincère, sans brutalité ni moralisme
  • Suivi, perspectives de traitement, pronostic sous traitement
  • Conséquences dans la vie familiale, professionnelle, en cas de projet de procréation…
  • Sous secret médical : essayer de convaincre le patient d’annoncer sa pathologie à son/ses partenaire(s) afin d’organiser un dépistage
  • Pas de prescription d’antirétroviraux tant que le patient n’y est pas préparé
  • Déclaration ALD avec PEC à 100%
  • Déclaration obligatoire anonymisée d’infection VIH et de stade SIDA : notification à l’ARS
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16
Q

VIH : complication infectieuse non opportuniste ?

A

= Pouvant survenir en l’absence d’immunodépression, mais plus fréquente chez l’immunodéprimé

  1. Pneumonie bactérienne
    - Germe : pneumocoque ++, Haemophilus influenzae
    - Prévention : vaccination anti-pneumococcique
  2. Infection digestive
    - Germe : Salmonella non typhique, Campylobacter sp
    - Prévention : règles d’hygiène alimentaire
  3. Grippe saisonnière
    - Manifestations cliniques prolongées, avec risque accru de complication
    - Prévention : vaccination antigrippale, traitement prophylactique post-exposition et traitement curatif par inhibiteur de neuraminidase
  4. IST
    = Syphilis, gonococcie, Chlamydia trachomatis, condylomatose ano-génitale à HPV
    - Prévention : préservatif + vaccin VHA et VHB chez les HSH
    - Dépistage : vérifier le statut vis-à-vis des autres IST
  5. Co-infection VHA-VHB-VHC
    => L’infection VIH aggrave l’histoire naturelle et le pronostic des hépatites B et C
    - Prévalence chez les patients VIH+ : hépatite B = 7% et hépatite C = 20%
    - Dépistage : sérologie VHA, VHB, VHC au diagnostic de VIH +/- VHD
    - Prévention : vaccination anti-VHA si sérologie VHA négative et vaccination anti-VHB (double dose) si sérologie VHB négative
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17
Q

Complications opportunistes du VIH : la tuberculose ?

A
  • Atteinte extra-pulmonaire fréquente : ganglionnaire, pleurale, osseuse, méningée…
  • RP fréquemment normale en cas de CD4 bas
  • Interactions médicamenteuses entre la rifampicine et les antirétroviraux
    => Dépistage systématique d’une infection tuberculeuse latente, préférentiellement par Quantiféron, et traitement systématique si positif
18
Q

Complications opportunistes du VIH : la candidose oesophagienne ?

A
  • Candidose orale avec dysphagie ± douleurs rétro-sternales => diagnostic clinique
    Si doute clinique :
  • Prélèvements oraux et oesophagiens
  • Endoscopie : dépôts blanchâtres avec muqueuse érythémateuse
  • TTT : fluconazole oral pendant 14 jours
19
Q

Complications opportunistes du VIH : la pneumocystose pulmonaire ?

A

= Infection pulmonaire à Pneumocystis jirovecii (champignon) : la plus fréquente
- Installation progressive sur plusieurs semaines : toux sèche, fièvre, puis dyspnée, anomalie auscultatoire (souvent absente), sans atteinte extra-pulmonaire
- Pneumopathie interstitielle ne répondant pas à une antibiothérapie classique
=> Dissociation : hypoxémie importante pour un tableau clinique non inquiétant
- RP : syndrome interstitiel ou alvéolo-interstitiel bilatéral diffus sans ADP ni épanchement, et à un stade avancé : lésions bulleuses avec risque de pneumothorax
- Examen direct = mise en évidence de kystes ou trophozoïtes de Pneumocystis sur prélèvements respiratoires : LBA, expectorations induites
- Cotrimoxazole IV pendant 21 jours ± corticothérapie (10 jours) si PaO2 < 70 mmHg
- 2nd intention : atovaquone ou aérosol de pentamidine
- Poursuivi jusqu’à : - CD4 > 200 et > 15% à 2 reprises à 3 mois d’intervalle
- Prévention si CD4 < 200 ou < 15% des lymphocytes totaux : cotrimoxazole

20
Q

Complications opportunistes du VIH : la toxoplasmose cérébrale ?

A

= Réactivation endogène de kystes latents ou primo-infection à Toxoplasma gondii

  • Déficit neurologique focal (50%) ou épilepsie, céphalées inhabituelles…
  • Fièvre inconstante
  • Rares formes extra-cérébrales : oculaire…
  • TDM/IRM cérébrale : abcès cérébraux, souvent multiples, aspect typique en cocarde après injection de produit de contraste, entouré d’un halo hypodense d’œdème
  • Sérologie : diagnostic peu probable si négative, non contributive si positive
  • Test thérapeutique : en l’absence d’amélioration clinique ou radiologique après 15 jours de traitement => biopsie cérébrale stéréotaxique (diagnostic de certitude)
  • Sulfadiazine-pyriméthamine (+ acide folinique) x 6 semaines ± corticothérapie
  • 2nd intention : pyriméthamine-clindamycine ou atovaquone
  • Poursuivi à mi-dose jusqu’à CD4 > 200 pendant 6 mois sous antirétroviraux

Prévention

  • Sérologie négative : RHD, contrôle annuel de la sérologie
  • Sérologie positive avec CD4 < 200 : cotrimoxazole
21
Q

Complications opportunistes du VIH : la cryptococcose ?

A

= Infection à Cryptococcus neoformans (champignon) : surtout en pays tropicaux

  • Méningite ou méningo-encéphalite d’installation progressive : céphalées, syndrome méningée, fièvre (inconstante), HTIC
  • Parfois atteinte disséminée : pulmonaire, urinaire, cutanée
  • PL : cellularité faible, hyperprotéinorachie et hypoglycorrachie inconstantes, examen direct avec coloration à l’encre de Chine + culture
  • Antigène cryptococcique : sanguin et dans le LCR
  • Amphotéricine B ± 5-fluorocytosine x 2 à 4 semaines, puis fluconazole prolongé jusqu’à CD4 > 100/mm3, charge virale indétectable > 3 mois avec une durée totale de traitement > 12 mois
22
Q

Complications opportunistes du VIH : la leucoencéphalite mutlifocale progressive ?

A

= Affection démyélinisante de la substance blanche par infection à virus JC (polyomavirus)

  • Troubles neurologiques progressif : déficit focal, troubles du comportement, troubles cognitifs, syndrome cérébelleux, sans céphalée, ni HTIC, ni fièvre
  • IRM cérébrale : lésions multiples de la substance blanche, hypo-T1 et hyper-T2, sans œdème ni effet de masse, ne prenant pas le contraste
  • Détection du JC virus par PCR sur LCR
  • Biopsie cérébrale si doute diagnostique
23
Q

Complications opportunistes du VIH : l’infection à CMV ?

A
  • Rétinite = nécrose hémorragique de la rétine : troubles visuels selon l’extension et la localisation des lésions, cécité si atteinte de la macula
  • Digestive = oesophagite, gastro-duodénite, colite, cholangite : douleur, diarrhée…
  • Neurologique : encéphalite, ventriculite, myélo-radiculite, névrite, méningite
  • Sérologie CMV : diagnostic peu probable si négative, non contributive si positive
  • Mise en évidence d’une réplication de CMV dans le sang par PCR
  • Rétinite : FO ± angiographie
  • Digestive = endoscopie : lésions inflammatoires ulcérées macroscopiquement et cellules à inclusions virales intranucléaires à la biopsie
  • Neurologique : mise en évidence de CMV PCR dans le LCR
  • Ganciclovir ou foscarnet IV pendant 2 semaines, valganciclovir 15-21 jours si non sévère
  • Si rétinite : prévention (orale, IV ou intra-oculaire) jusqu’à CD4 > 100 pendant 3 mois

Prévention = si sérologie CMV positive à IgG et CD4 < 100 :

  • PCR CMV régulière
  • FO si PCR CMV +
24
Q

Complications opportunistes du VIH : les mycobactéries atypiques ?

A

= Infection bactérienne à Mycobacterium avium intracellulare ou autre mycobactérie

  • Fièvre, AEG, sueurs nocturnes, cytopénie
  • Localisation (généralement disséminée) : ganglionnaire, moelle osseuse, hépatique, splénique, digestive, pulmonaire, cutanée
  • Isolement de la mycobactérie : hémoculture sur milieu spécifique, culture de moelle…
  • Histologie sur biopsie tissulaire : granulomatose
  • Clarythromycine + éthambutol
25
Q

Diagnostic différentiel de l’éruption cutanéo-muqueuse de la primo-infection à VIH ,

A
  • syphilis secondaire en présence d’un syndrome cutané et systémique
  • énanthème viral autre, toxoplasmose
  • toxidermie : rechercher une prise médicamenteuse
  • pityriasis rosé de Gilbert : ne s’accompagne pas de signe généraux
26
Q

Devant quelles dermatoses une sérologie VIH doit être proposée ?

A
  • dermatite séborrhéique d’apparition récente, floride et/ou résistante au traitement
  • psoriasis d’apparition récente, floride et/ou résistant au traitement
  • porphyrie cutanée tardive, surtout en cas d’association à une infection VHC
  • infection sexuellement transmissible
  • zona de l’adulte jeune
  • candidoses et dermatophytoses florides et/ou multirécidivantes
  • maladie de Kaposi
27
Q

VIH : cancer classant SIDA ?

A
  1. Lymphome malin non hodgkinien
    - Stade précoce (CD4 > 200) : surtout de type Burkitt, associé à EBV dans 40% des cas, principalement ganglionnaire
    - Stade avancé (CD4 < 100) : surtout de type immunoblastique, presque toujours lié à EBV, principalement extra-ganglionnaire : digestif, cérébral…
  2. Maladie de Kaposi
    = Pouvoir oncogène vasculaire du virus HHV8 : principalement chez les homosexuels masculins dans la population caucasienne et chez les hétérosexuels et enfants en Afrique
    - Lésions cutanées : infiltrées, violacées, nodulaires ou en plaques
    - Lésions muqueuses fréquentes : palais…
    - Extension cutanée et diffusion viscérale : pulmonaire, digestive…
    - Diagnostic histologique : prolifération angiomateuse et fibroblastique
  3. Cancer du col utérin
    = Dysplasie du col par infection à HPV oncogène : plus fréquent chez les femmes VIH+, avec ou sans antirétroviral
    - Dépistage : frottis cervical annuel => colposcopie à la moindre anomalie
    - Après 3 cytologies annuelles consécutives normales et si CD4 > 500/mm3 sous ARV avec CV indétectable : cytologie tous les 3 ans
28
Q

VIH : cancer non classant SIDA ?

A

= Fréquence plus élevée, de présentation initiale plus agressive et d’évolution clinique plus péjorative
- Lymphome de Hodgkin
- Cancer broncho-pulmonaire
- Cancer du canal anal à HPV : examen proctologique annuel chez les homosexuels masculins, tout patient
avec atcd de condylome ano-génital ou les femmes avec atcds de dysplasie ou cancer du col de l’utérus
- Carcinome hépatocellulaire en cas de co-infection VHB/VHC

29
Q

VIH : généralités sur le traitement antirétroviral ?

A

= Trithérapie = 2 inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) associés soit à 1 inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI), soit à 1 inhibiteur de protéase, soit 1 inhibiteur d’intégrase

  • Maintenu à vie, en 1 prise/jour, possible sous forme combinée
  • Prescription initiale par un médecin hospitalier
  • Après test génotypique de résistance : recherche de mutations des gènes de la transcriptase inverse, de la protéase ou de l’intégrase associées à une résistance aux antirétroviraux

Objectif
= Taux de lymphocytes T CD4 > 500/mm3 avec charge virale indétectable (< 50 copies/ml)
- Les patients atteignant cet objectif ont une durée de vie proche de la population générale
- Le traitement ne permet pas l’éradication du VIH : reprise de la réplication virale à l’arrêt du traitement, avec baisse parfois rapide du taux de LT CD4

Indication
= Tout patient ayant une infection VIH, quelque soit le taux de CD4 et la charge virale
- Instauration préparée pour optimiser l’adhésion au traitement : éducation thérapeutique
- Sans urgence : initier le traitement qu’après l’éducation thérapeutique
=> En cas d’infection opportuniste : à démarrer au mieux dans les < 2 semaines, sauf en cas de tuberculose extra-méningée avec CD4 > 50 (dans les 15 à 30 jours), de tuberculose neuro-méningée ou de cryptococcose (> 30 jours), à risque élevé de reconstitution immunitaire
=> A débuter immédiatement en cas de LEMP (par une pentathérapie) ou de cryptosporidiose

30
Q

Antirétroviraux : inhibiteur nucléosidique ou nucléotidique de la transcriptase inverse (INTI) ?

A

Ténofovir, alafénamide
- absence de néphrotoxicité

Lamivudine
- Adaptation posologique à la fonction rénale

Emtricitabine
- Adaptation posologique à la fonction rénale

Abacavir
- Syndrome d’hypersensibilité à l’abacavir associé à HLA B5701 => dépistage HLA avant prescription CI formelle si HLA B5701

Disoproxil fumarate

  • Néphrotoxicité : insuffisance rénale, tubulopathie proximale
  • Surveillance : protéinurie, créatininémie, phosphorémie

=> EI communs :

  • Troubles digestifs
  • Aucune interaction médicamenteuse spécifique
31
Q

Antirétroviraux : inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI) ?

A

= -vir-

Efavirenz

  • Troubles neuropsychologiques (surtout à l’initiation)
  • Contre-indiqué chez la femme enceinte au 1er trimestre

Etravirine
- rash cutané

Rilpivirine

  • Prise au cours d’un repas
  • Interaction avec les IPP (contre-indiqué)

=> EI communs:

  • Rash cutané dans les 6 premières semaines
  • Réaction sévère = atteinte cutanée extensive, atteinte muqueuse, fièvre élevée : arrêt et contre-indication de la molécule
  • Inducteur enzymatique = interaction médicamenteuse : rifampicine, oestroprogestatifs, inhibiteur de protéase…
32
Q

Antirétroviraux : inhibiteurs de protéase ?

A

= -navir
=> Les inhibiteurs des protéase sont associés (« boost ») au ritonavir : potentialisateur par inhibition du cytochrome P450 pour atteindre des concentrations suffisantes

Darunavir, Ritonavir
- Rash cutané, diarrhée

=> EI communs :

  • Troubles digestifs : douleurs abdominales, accélération du transit
  • Troubles métaboliques
  • Hépatite médicamenteuse
  • Interactions médicamenteuses ++ : rifampicine, oestroprogestatifs…(CYP3A4 ++)
33
Q

Antirétroviraux : inhibiteur d’intégrase ?

A

= -gravir : Raltégravir, Dolutégravir,Elvitégravir, Bictégravir (CI avec la rifampicine)

  • EI rares : troubles digestifs
  • Peu d’interactions médicamenteuses
34
Q

Antirétroviraux : inhibiteurs du corécepteur du CCR5 ?

A

= Maraviroc : peu utilisé

  • EI rares : troubles digestifs, interaction avec les autres antirétroviraux
  • Après détermination du tropisme de la souche virale pour le corécepteur CCR5
35
Q

Antirétroviraux : toxicité à long terme ?

A
  • Lipoatrophie au niveau du visage et des membres
  • Lipohypertrophie au niveau abdominal et cervical
  • Cytopathie mitochondriale : acidose lactique
  • Toxicité cardiovasculaire et métabolique (dyslipidémie, diabète)
  • Toxicité rénale
  • Toxicité osseuse : ostéoporose
36
Q

Antirétroviraux syndrome de reconstitution immunitaire ?

A

= Déséquilibre immunitaire en début de TTT, surtout si CD4 bas/charge virale élevé

  • Infection opportuniste « paradoxale » : aggravation d’une infection traitée ou latente (tuberculose, cryptococcose ++…)
  • Maladie inflammatoire : tableau de sarcoïdose, lupus, thyroïdite, PTI…
37
Q

VIH : bilan biologique initial ?

A
  1. Statut virologique
    - Typage lymphocytaire CD4/CD8 : taux de LT CD4+
    - ARN VIH plasmatique quantitatif : charge virale
  2. Dépistage des co-infections
    - Sérologiques VHA, VHB, VHC
    - Sérologie syphilis
    - Consultation gynécologique avec frottis cervico-vaginal (si aucun bilan récent)
    - Examen proctologique si antécédents de condylomes ou pratiques sexuelles anales
  3. Dépistage des infections opportunistes
    - Sérologie toxoplasmose si CD4 < 200
    - Sérologie CMV
    - Quantiféron
    - Si CD4 < 200 ou antécédent de tuberculose ou provenance d’une zone d’endémie : RP
    - Si CD4 < 100 : sérologie CMV => PCR CMV si sérologie positive => FO si PCR positive, antigénémie cryptocoque, recherche de mycobactérie atypique par hémoculture sur milieu spécifique
  4. Bilan pré-thérapeutique
    - Bilan standard : NFS, bilan hépatique, créatininémie, glycémie à jeun, bilan lipidique, BU, phosphorémie
    - Génotypage VIH : mutations de résistance, sous-type viral
    - Recherche d’HLA B57*01
    - ECG si FdRCV ou âge > 50 ans
    - Ostéodensitométrie si FdR d’ostéoporose
38
Q

VIH : suivi ?

A

= Suivi conjoint par le spécialiste et le généraliste, avec synthèse annuelle hospitalière recommandée

  • Efficacité = contrôle immunologique et virologique : obtention d’une charge virale indétectable au 6ème mois
  • Observance thérapeutique : indispensable
  • Tolérance selon les antirétroviraux utilisés
39
Q

VIH : surveillance clinique ?

A

= A J15, 1 mois ± 2 mois, 3 mois puis tous les 3 à 6 mois

  • Tolérance du traitement : troubles digestifs, neuropsychiques, cutanés, métaboliques, allergiques…
  • Dépistage des manifestations cliniques des infections opportunistes
40
Q

VIH : surveillance biologique ?

A
  1. Bilan régulier
    = A 1 mois, 3 mois, 6 mois puis tous les 3-4 mois, ou tous les 6 mois si CD4 > 500
    - Efficacité : charge virale et taux de LT CD4+
    - Tolérance : NFS, transaminases, créatinine +/- selon les antirétroviraux utilisés : lipase, CPK, phosphore, lactate…
  2. Bilan annuel
    - Tolérance : bilan lipidique et glycémie à jeun
    - Sérologie syphilis systématique
    - Sérologie VHA/VHB/VHC en cas de persistance d’une exposition à risque
    - Sérologie toxoplasmose et CMV si sérologie antérieure négative
    - Si sérologie positive : PCR CMV tous les 1 à 3 mois si CD4 < 100 + FO si CD4 < 50
    - Frottis cervico-vaginal : 1/an ou 3/an si antérieurement anormal ou CD4 < 200
    - Anuscopie + cytologie anale chez l’homosexuel ou bisexuel masculin
41
Q

VIH : vaccination ?

A
  • De préférence lorsque la charge virale est indétectable et le taux de CD4 > 200
  • BCG : contre-indication à vie quel que soit le statut immunitaire
  • Vaccins vivants atténués : contre-indiqué si CD4 < 200
  • Mise à jour et respect du calendrier vaccinal avec vaccination DTP tous les 10 ans
  • Vaccination anti-pneumococcique (1 dose VC-13 à M0 + 1 dose VP-23 à M2)
  • Vaccination antigrippale annuelle
  • Vaccination anti-hépatite B par schéma vaccinal renforcé si sérologie VHB négative
  • Vaccination anti-hépatite A si patient à risque d’exposition (homosexuel masculin, usager de drogue
    IV, voyage en zone d’endémie), co-infection VHB ou VHC ou hépatopathie chronique
  • Vaccination anti-fièvre jaune en cas de voyage en zone d’endémie si CD4 > 200 et > 15% des lymphocytes
  • HPV pour les HSH jusqu’à 26 ans, ado jusqu’à 19 ans
42
Q

VIH et grossesse ?

A
  • Contraception : privilégier le DIU, associé au préservatif masculin
  • Risque de transmission à l’enfant : < 0,3% sous antirétroviraux
  • En cas de statut VIH différent : auto-insémination (après lavage du sperme si homme VIH+), AMP
  • Antirétroviraux : seul l’efavirenz au 1er trimestre est contre-indiqué
  • Accouchement : césarienne programmée et perfusion de zidovudine si CV > 400 copies/ml
  • Contre-indication à l’allaitement
  • Nouveau-né : traitement prophylactique systématique par zidovudine pendant 2 semaines, renforcé si mère non ou insuffisamment traitée ou charge virale > 1000 copies/ml à l’accouchement