Troubles des conduites alimentaires chez l’adolescent et l’adulte Flashcards
Quels sont les principaux types de TCA existants ?
- Anorexie mentale (anorexia nervosa)
- Boulimie (bulimia nervosa)
- Accès hyperphagique (hyperphagie boulimique ou binge-eating disorder)
- Autres troubles : troubles de l’ingestion d’aliments (pica, mérycisme, restriction ou évitement de l’ingestion d’aliments) et troubles non spécifiques
Quelles sont les principales caractéristiques épidémiologiques de l’anorexie mentale ?
- Prévalence sur la vie de 0,6% dans la population adulte caucasienne
- Sex-ratio de 1 homme pour 8 femmes
- Débute généralement entre 15 et 25 ans
- Mortalité de 1%/an, 5-10% dans les 10 ans suivant le premier épisode diagnostiqué
- Évolution : 50% rémission complète, 30% rémission partielle, 20-30% forme chronique ou décès
Quels sont les critères du diagnostic positif de l’anorexie mentale ?
- Restriction des apports énergétiques par rapport aux besoins conduisant à un poids significativement bas
- Peur intense de prendre du poids et de devenir gros, malgré une insuffisance pondérale
- Altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps (dysmorphophobie), faible estime de soi (influencée excessivement par le poids ou la forme corporelle) ou manque de reconnaissance persistant de la gravité de la maigreur actuelle
- 2 types :
- restrictif : au cours des 3 derniers mois, perte de poids essentiellement obtenue par le régime, le jeûne et/ou l’exercice physique excessif
- accès hyperphagiques/purgatif : au cours des 3 derniers mois, présence de crises d’hyperphagie récurrentes et/ou a recouru à des vomissements provoqués ou à des comportements purgatifs
Quels troubles trophiques secondaires à la perte de poids peut-on retrouver dans l’anorexie mentale ?
- Altération des phanères
- Hypertrichose
- Lanugo
- Acrocyanose
- Œdèmes carentiels
Quels signes généraux secondaires à la perte de poids peut-on retrouver dans l’anorexie mentale ?
- Hypotension
- Bradycardie
- Hypothermie
/!\ Donc une PA/FC/T° «normale» chez une personne anorexique mentale = hypertension/tachycardie/hyperthermie
Quelles sont les différentes stratégies de contrôle du poids que l’on peut retrouver dans l’anorexie mentale ?
- Restriction alimentaire : quantitative et qualitative, sélective, règles inflexibles
- Vomissements provoqués ++
- Prise de laxatifs (troubles fonctionnels digestifs, hypokaliémie)
- Prise de diurétiques, coupe-faim, hormones thyroïdiennes, dérivés des amphétamines
- Potomanie (hyponatrémie, convulsions, coma)
- Hyperactivité physique, expositions accrues au froid
Quels sont les traits de personnalité fréquemment associés à l’anorexie mentale ?
- Traits obsessionnels (perfectionnisme, ascétisme, perte de flexibilité, recherche de contrôle)
- Surinvestissement intellectuel au détriment des autres champs relationnels et affectifs
- Altération de la sexualité : désinvestie ou hyperactive
Quels sont les principaux signes du retentissement métabolique/organique de l’anorexie mentale ?
- Ostéoporose (carence en vitamine D et hypercatabolisme osseux lié à la carence œstrogénique)
- Amyotrophie
- Aménorrhée (primaire ou secondaire), due à un panhypopituitarisme d’origine hypothalamique avec infertilité associée, facteur de gravité
- Œdèmes
- Troubles HE : hyponatrémie, hypokaliémie, hypocalcémie
- IR fonctionnelle
- Hypoglycémie avec malaise et PC
- Anémie carentielle (fer, B9, B12,…)
- Thrombopénie, leucopénie, lymphopénie avec risque infectieux plus important
- Atteintes CV : troubles du rythme à rechercher ++ (cause de surmortalité), hypotension
- Troubles digestifs : brûlures œsophagiennes, retard à la vidange gastrique, hypertrophié des glandes salivaires, érosions dentaires
Quels sont les principaux diagnostics différentiels possibles de l’anorexie mentale ?
- Certaines tumeurs cérébrales (TC, craniopharyngiomes)
- Certaines hémopathies (leucémies)
- Maladies du tractus digestif : maladie de Crohn, achalasie de l’œsophage
- Hyperthyroïdie
- Diabète insulinodépendant
- Panhypopituitarisme, maladie d’Addison
- TOC
- Trouble psychotique chronique, notamment schizophrénie
- Phobies alimentaires, autres TCA ou troubles de l’ingestion d’aliments
- Épisodes dépressifs caractérisés
Quelles sont les principales comorbidités psychiatriques à rechercher dans l’anorexie mentale ?
- Épisodes dépressifs caractérisés ++
- TOC (rituels de rangement, vérification, lavage)
- Phobie sociale
- Trouble anxieux généralisé
- Personnalité borderline ou état limite (comportements d’auto-mutilation, TS)
- Troubles addictifs (dépendance aux psychotropes, psychostimulants ++)
Quels sont les principes et objectifs généraux de la prise en charge de l’anorexie mentale ?
- PEC multidisciplinaire, ininterrompue et prolongée (un an après la rémission minimum)
- PEC ambulatoire recommandée sauf urgence médicale, avec association de l’entourage
- Évaluation globale de l’état clinique général + évaluation du fonctionnement familial et du cadre social
- Recherche de signes de gravité justifiant une hospitalisation (cf. question spécifique)
- PEC souvent contractualisée avec objectifs pondéraux, nutritionnels et psychothérapeutiques fixés individuellement
Quels sont les critères d’hospitalisation dans l’anorexie mentale ?
- Anamnestiques : perte de poids > 20% en 3 mois, malaises, chutes ou PC, vomissements incoercibles, échec de la renutrition ambulatoire, restriction extrême (refus de manger/boire)
- Cliniques : idéations obsédantes intrusives et permanentes, incapacité à contrôler les comportements compensatoires, nécessité d’une assistance nutritionnelle (SNG), amyotrophie importante avec hypotonie axiale, déshydratation, hypothermie, hypotension artérielle (< 90/60 mmHg) ou bradycardie (< 40 bpm) ou tachycardie de repos (> 60 bpm si IMC < 13 kg/m2)
- Paracliniques : anomalies ECG, hypoglycémie, ASAT ou ALAT > 10N, troubles HE ou métaboliques sévères, IR, leucopénie ou neutropénie
- Risque suicidaire : TS ou projet suicidaire précis, automutilations répétées
- Comorbidités sévères : dépression, abus de substances, anxiété sévère, symptômes psychotiques, TOC
- Motivation, coopération : échec de la PEC ambulatoire, patient peu coopérant aux soins ambulatoires
- Critères environnementaux et sociaux : problèmes familiaux ou absence de famille, épuisement de l’entourage, critiques environnementales élevées, isolement social sévère, absence de traitement ambulatoire possible
Quels sont les différents objectifs de la prise en charge psychothérapeutique dans l’anorexie mentale ?
- Favoriser l’adhésion aux soins et l’alliance thérapeutique
- Comprendre et accepter la nécessité de la renutrition
- Réintroduire la notion de plaisir dans l’alimentation
- Corriger les distorsions cognitives et les attitudes dysfonctionnelles
- Renforcer le «moi» (estime, image et affirmation de soi)
- Améliorer les relations interpersonnelles
- Traiter les éventuelles comorbidités psychiatriques
- Approche adaptée en cas d’ATCD d’abus sexuel
Quelle est la principale approche psychothérapeutique validée dans l’anorexie mentale ?
Thérapie familiale (enfant et adolescent ++)
Quels sont les principaux éléments de l’aspect nutritionnel de la prise en charge dans l’anorexie mentale ?
- Phase 1 : renutrition = obtention et maintien d’un poids (ou d’une vitesse de croissance adéquate pour les enfants et adolescents) et d’un statut nutritionnel adaptés
- Renutrition prudente et progressive afin d’éviter les complications (syndrome de renutrition inappropriée, cf. question spécifique) : assistance nutritive sous la forme d’une nutrition entérale discontinue d’appoint par SNG voire hospitalisation en réanimation
- Phase 2 : rééducation nutritionnelle et diététique = obtention d’une alimentation qualitativement et quantitativement correcte et des comportements adaptés (souplesse, caractère hédonique et sociable de l’alimentation)
- Objectif pondéral progressif et discuté avec le patient, peut être initialement limité à l’arrêt de la perte pondérale, en phase de reprise gain de 1 kg/mois en ambulatoire acceptable
- Surveillance du bilan hydroélectrolytique (phosphorémie)