Prescription et surveillance des psychotropes Flashcards
Quelle est la classification générale des psychotropes de Delay et Deniker ?
- Psycholeptiques = ralentisseurs de l’activité du SN
- hypnotiques (vigilance)
- anxiolytiques (anxiété)
- antipsychotiques (humeur et autres fonctions)
- Psychoanaleptiques = excitateurs de l’activité du SN
- noo-analeptiques = psychostimulants (vigilance)
- thymoanaleptiques = antidépresseurs (humeur)
- Psychoisoleptiques = thymorégulateurs (humeur)
NB : 4ème classe de psychotropes, les psychodysleptiques = perturbateurs de l’activité du SN (pas d’intérêt thérapeutique en psychiatrie)
Quelles sont les différentes voies composant le système dopaminergique ? Quel est le rôle de ces différentes voies ?
- Voie méso-limbique : rôle dans mémoire, apprentissages, renforcement positif des comportements apportant du plaisir, régulation de la vie émotionnelle, contrôle de la motivation
- Voie méso-corticale : favorise le fonctionnement du lobe préfrontal + rôle dans certaines activités mnésiques, certains processus attentionnels
- Voie nigro-striée : rôle dans contrôle de la motricité
- Voie tubéro-infundibulaire : rôle dans sécrétion hormonale notamment inhibition de la sécrétion de prolactine
Quelles sont les différentes catégories de neuroleptiques selon la classification de Deniker et Ginestet ?
Classification biaxiale : action sédative -> action désinhibitrice, effets latéraux dominants végétatifs -> neurologiques
- Neuroleptiques sédatifs (lévomépromazine, chlorpromazine, cyamémazine, loxapine)
- Neuroleptiques moyens (pipotiazine)
- Neuroleptiques polyvalents (halopéridol, fluphénazine)
- Neuroleptiques désinhibiteurs (sulpiride)
Quelles sont les différentes voies d’administration possibles des antipsychotiques ?
- PO
- IM
- IM retard
Quelles sont les principales règles de prescription concernant les neuroleptiques (initiation, TTT extrahospitalier, arrêt) ?
- Initiation :
- choix en fonction de : indication, symptomatologie prédominante, ATCD de TTT antipsychotique, CI
- 1ère intention : antipsychotique atypique
- privilégier PO, si patient agité ou opposant IM
- doses rapidement progressives
- TTT extrahospitalier : privilégier monothérapie, discuter la forme galénique avec le patient (formulation d’action prolongée si difficultés d’observance)
- Arrêt :
- envisagé au bout d’1 an après un 1er épisode psychotique bref
- envisagé en fonction de l’évolution clinique dans les psychoses chroniques
- progressif sur 6-8 semaines
Quelles sont les indications classiques d’initiation d’un traitement antipsychotique ?
- Troubles psychotiques : épisode psychotique bref, trouble schizo-affectif, troubles schizophrénique, trouble délirant chronique
- Troubles de l’humeur (pas tous les produits) : épisode maniaque sévère avec symptômes psychotiques, épisode dépressif caractérisé avec symptômes psychotiques, épisode mixte avec excitation psychomotrice ou anxiété importante, prévention des rechutes du trouble bipolaire
NB : indications moins classiques (anxiété, TOC, troubles du comportement, tics, insomnies, troubles non psychiatriques)
Quelles sont les principales contre-indications absolues à l’utilisation de certains antipsychotiques ?
- Phéochromocytome (benzamides)
- Glaucome à angle fermé et risque de RAU (pour les plus anticholinergiques)
- Hypersensibilité connue à la molécule
- ATCD d’agranulocytose toxique (phénothiazines, clozapine)
- Porphyrie (phénothiazines)
- Allongement du QT (QTc > 450 ms chez l’homme, > 470 ms chez la femme), bradycardie < 65 bpm, hypokaliémie (sultopride ++)
- ATCD de syndrome malin des neuroleptiques (CI à vie à la molécule incriminée et aux TTT retards)
Quelle es la seule molécule antipsychotique à posséder l’indication dans la psychose parkinsonienne ?
Clozapine
Quel est le bilan clinique et paraclinique à réaliser avant l’introduction d’un traitement antipsychotique ?
- Bilan clinique :
- interrogatoire : ATCD notamment personnels et familiaux d’obésité, de dyslipidémie, de maladie CV, autres FDR CV
- mesure du périmètre abdominal, de l’IMC, de la PA
- examen clinique complet, recherche de CI (glaucome notament)
- Recherche d’une éventuelle grossesse, d’un allaitement
- Bilan paraclinique :
- bio : NFS-plaquettes, iono, urée, créat, BH, GAJ, EAL, prolactinémie, bêta-hCG
- ECG (recherche trouble du rythme, allongement QT)
- EEG si ATCD de comitialité ou pour les molécules les plus pro-convulsivantes (clozapine)
Quels sont les principaux effets secondaires psychiatriques des antipsychotiques ?
- Etat d’indifférence psychomotrice (passivité, asthénie, émoussement affectif, repli, désintérêt)
- Episode dépressif caractérisé post-psychotique
- Sédation
- Confusion : ++ si association médicamenteuse potentiellement confusogène chez le sujet âgé
Quels sont les principaux effets secondaires neurologiques des antipsychotiques ?
- Dystonies (dyskinésies) aiguës
- Syndrome parkinsonien (akinésie ++, hypertonie ++, tremblement)
- Syndrome hyperkinétique (akathisie, tachikinésie)
- Dyskinésies tardives
- Crise d’épilepsie iatrogène (diagnostic d’élimination) par abaissement du seuil épileptogène
- Augmentation du risque d’AVC (sujets âgés déments traités au long cours par rispéridone ou olanzapine)
Quel est le traitement d’une dystonie aiguë à l’initiation d’un traitement antipsychotique ?
- Correcteurs anticholinergiques IM (CI pour les dyskinésies tardives)
- Ajustement du TTT antipsychotique
Quels sont les principaux effets secondaires endocrino-métaboliques des antipsychotiques ?
- Prise de poids d’origine multifactorielle : augmentation de l’appétit, baisse de l’activité physique, diminution du métabolisme basal
- Diabète (origine plurifactorielle)
- Troubles lipidiques
- Hyperprolactinémie (gynécomastie, galactorrhée, aménorrhée, baisse de la libido)
Quels sont les principaux effets secondaires neurovégétatifs et cardiovasculaires des antipsychotiques ?
- Effets anticholinergiques ou atropiniques : sécheresse buccale, constipation, RGO, rétention urinaire, tachycardie, troubles de la déglutition avec fausse route, troubles de l’accomodation, confusion mentale, glaucome aigu par fermeture de l’angle
- Effets adrénolytiques : hTO
- Allongement du QT avec risques de torsades de pointe, FV et mort subite
Quels sont les éléments de la surveillance clinique et paraclinique systématique d’un traitement par antipsychotiques ?
- Avant le TTT : poids, IMC, périmètre ombilical, GAJ, EAL, PA
- 1 mois : poids, IMC
- 3 mois : poids, IMC, GAJ, EAL, PA
- Trimestriellement : poids, IMC
- Annuellement : GAJ, PA
- Tous les 5 ans : EAL
- Pour la clozapine : + surveillance hémato hebdomadaire pendant les 18 premières semaines puis mensuelle
Quelles sont les manifestations cliniques du syndrome malin des neuroleptiques ?
- Début rapidement progressif
- Hyperthermie (40-41 °C)
- Rigidité extrapyramidale
- Sueurs profuses
- Tachycardie
- hTA
- Troubles de la vigilance
- Troubles cardiorespiratoires
- Possibles convulsions
- > Toute hyperthermie inexpliquée chez un patient traité doit faire suspendre immédiatement le TTT
Quelles sont les manifestations biologiques du syndrome malin des neuroleptiques ?
- Hyperleucocytose > 15 G/L avec neutrophilie
- Perturbations variées du iono (hyperNa, hyperK)
- Augmentation des CPK, LDH, ALAT, ASAT
Quels sont les éléments de la prise en charge thérapeutique du syndrome malin des neuroleptiques ?
- Transfert en urgence en réa
- Arrêt du TTT concerné
- TTT non spécifique : réhydratation, lutte contre l’hyperthermie, correction des désordres HE
- TTT spécifique : bromocriptine et amantadine (agoniste dopaminergique) pour atténuer le blocage dopaminergique, dantrolène pour l’effet myorelaxant
Quelles sont les principales classes d’antidépresseurs ?
- Imipraminiques, tricycliques ou non (amitriptyline, doxépine, maprotiline, imipramine, clomipramine)
- Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) (citalopram, escitalopram, fluvoxamine, paroxétine, setraline, fluoxétine)
- Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) (milnacipran, venlafaxine, duloxétine)
- Inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO), sélectifs (iproniazide) ou non (moclobémide) de la MAO-A
- Autres (tianeptine, miansérine, mirtazapine, agomélatine)
Quels sont les antidépresseurs ayant les effets latéraux anticholinergiques les plus importants ?
Imipraminiques, surtout les premiers tricycliques (amitriptyline)
Quels sont les antidépresseurs ayant les effets latéraux antihistaminiques les plus importants ?
- Imipraminiques sédatifs (amitriptyline, doxépine, maprotiline)
- Autres : miansérine, mirtazapine
Quels sont les antidépresseurs ayant les effets latéraux alpha adrénolytiques les plus importants ?
- Imipraminiques sédatifs (amitriptyline, doxépine, maprotiline)
- Miansérine
Quelles sont les principales règles de prescription concernant les antidépresseurs (initiation, TTT d’entretien, arrêt) ?
- Initiation :
- choix en fonction de : symptomatologie, ATCD de TS
- posologie efficace d’emblée (ISRS) ou de manière rapidement progressive (imipraminiques, IMAO), double dose dans le TTT du TOC, posologie initiale plus faible chez le sujet âgé
- hypnotiques et anxiolytiques : non systématiques pour la prévention du syndrome de levée d’inhibition, possible en TTT symptomatique durant les premiers jours
- 1ère intention en ambulatoire : ISRS, IRSN ou classe “autre”
- TTT d’entretien : monothérapie privilégiée, TTT et posologie ayant permis la sortie de l’épisode dépressif
- Arrêt :
- 6 mois après la rémission d’un épisode dépressif caractérisé
- au long cours si trouble dépressif récurrent et/ou trouble anxieux
- diminution progressive des posologies en prévention du syndrome d’arrêt (anxiété, irritabilité, cauchemars, sensations vertigineuses, troubles de l’équilibre, syndrome pseudogrippal) : en quelques semaines si TTT < 1 an, quelques mois si TTT > 1 an
- augmenter la fréquence des consultations
NB : l’usage des IMAO est à réserver au spécialiste
Quelles sont les principales indications à l’introduction d’un traitement antidépresseur ?
- Troubles de l’humeur : épisode dépressif caractérisé (avec échec des stratégies non médicamenteuses si intensité légère), trouble dépressif récurrent
- Troubles anxieux
- Autres indications : certains troubles du sommeil (insomnie, énurésie, narcolepsie), algies neurologiques rebelles (imipraminiques et IRSN), céphalées rebelles et migraines (imipraminiques et IMAO)
NB : en cas d’épisode dépressif caractérisé chez un sujet dépendant à l’alcool, sevrage en 1ère intention ++
Quelles sont les principales contre-indications absolues à l’introduction d’un traitement antidépresseur ?
- Communes :
- association des IMAO à un autre ATD (risque de syndrome sérotoninergique)
- hypersensibilité connue
- Imipraminiques :
- glaucome à angle fermé
- adénome de prostate
- infarctus récent et coronaropathie non stabilisée
- insuffisance cardiaque décompensée
- trouble du rythme cardiaque
- IMAO :
- HTA
- phéochromocytome
- AVC
- polynévrites
Quelles sont les classes d’antidépresseurs à privilégier en cas de grossesse ou d’allaitement ?
- ISRS
- Tricycliques