Addiction au cannabis, à la cocaïne, aux amphétamines, aux opiacés, aux drogues de synthèse Flashcards
Quelles sont les manifestations cliniques possibles d’un syndrome de sevrage au cannabis ?
- Irritabilité, agressivité
- Anxiété, nervosité
- Impatience, impossibilité à rester en place
- Humeur dépressive
- Troubles du sommeil (insomnies, cauchemars)
- Diminution de l’appétit ou perte de poids
- Signes physiques : douleurs abdo, vomissements, tremblement, sudation excessive, fièvre, frissons, céphalées
Quelles sont les principales complications psychiatriques possibles liées à l’usage du cannabis ?
- Trouble psychotique induit par un usage de cannabis (~ trouble psychotique bref)
- Schizophrénie : précipitation de l’entrée dans la maladie chez les sujets vulnérables ou altération de l’évolution de la pathologie parmi ceux qui l’ont déjà développée
- Troubles anxieux : attaques de panique, trouble anxieux généralisé par répétition de ces attaques
- Trouble dépressif
- Trouble bipolaire : aggravation d’un trouble bipolaire existant
Quelles sont les principales complications non psychiatriques possibles liées à l’usage du cannabis ?
- Pulmonaires : activité bronchodilatatrice immédiate et transitoire, bronchite chronique, cancer bronchopulmonaire
- CV : augmentation du débit cardiaque et cérébral, hTA, vasodilatation périphérique, bradycardie, cas d’artériopathie type maladie de Buerger, syndrome coronarien
- Carcinogénicité : cancers des VADS (association au tabac), cancers bronchopulmonaires
- Ophtalmologiques : photosensibilité, hyperhémie conjonctivale, mydriase inconstante
- Traumatologiques : troubles de la coordination motrice, accidentogène (association à OH)
Quelles sont les manifestations cliniques possibles d’un syndrome de sevrage à la cocaïne ?
- Humeur dysphorique
- Asthénie
- Troubles du sommeil à type d’hypersomnie
- Augmentation de l’appétit
- Ralentissement psychomoteur
- Agitation
Quelles sont les principales complications psychiatriques possibles liées à l’usage de la cocaïne ?
- Episode de trouble dépressif caractérisé
- TS
- Episodes délirants aigus induits (pharmacopsychose)
- Attaques de panique induites
- Paranoïa induite par la cocaïne
- Syndrome de recherche compulsive de crack
Quelles sont les principales complications non psychiatriques possibles liées à l’usage de la cocaïne ?
- CV : SCA, troubles du rythme cardiaque, dysfonction VG, dissection aortique, thromboses artérielles et veineuses
- Neurologiques : AVC ischémique ou hémorragique, crises convulsives
- Troubles cognitifs :
- usage aigu : amélioration artificielle et ponctuelle des capacités cognitives
- usage chronique : altération des capacités attentionnelles (attention soutenue, partagée, focale), mnésiques, des fonctions exécutives (prise de décision, inhibition de réponse), atrophie des régions préfrontales et temporales
- Pulmonaires : bronchospasme, pneumothorax, hémorragies, syndrome respiratoire aigu suite à l’inhalation de crack ou freebase (crack lung)
- ORL (usage chronique par voie nasale) : lésions de la cloison nasale et du palais, infections naso-sinusiennes liées à ces lésions
- Infectieuses : infections virales (VIH, VHB, VHC), infections bactériennes (abcès locaux, endocardites, pneumopathies, bactériémies), IST
- Association avec OH : augmentation de la consommation de cocaïne et de l’envie de consommer, SCA, arythmie cardiaque, cardiomyopathies, risque d’AVC, augmentation des accidents de la route
- Grossesse : RCIU, infarctus placentaires, syndrome de sevrage des nouveaux-nés (crack babies)
Quelles sont les différentes manifestations d’un syndrome d’intoxication aiguë aux amphétamines ?
- Hyperthermie maligne (cause de décès)
- Manifestations centrales : hyperthermie, agitation, confusion, crise épileptique, coma, mydriase avec réaction à la lumière conservée, sueurs profuses
- Manifestations périphériques : tachycardie, hypertension, sudation, pâleur par vasoconstriction périphérique, rhabdomyolyse, nausées, vomissements
Quelles sont les principales complications psychiatriques possibles liées à l’usage d’amphétamines ?
- Épisode et trouble dépressifs caractérisés
- Épisodes délirants aigus (pharmacopsychose)
- Attaques de panique induites
- Risque suicidaire
- Troubles cognitifs
- Troubles de l’humeur
- Troubles anxieux
Quelles sont les principales complications non psychiatriques possibles liées à l’usage d’amphétamines ?
- CV : SCA, urgence hypertensive (notamment dissection aortique), trouble du rythme, OAP, cardiomyopathies
- Neurologiques : AVC ischémique, hémorragie cérébrale, manifestations motrices extrapyramidales (tremor, mouvements choréiformes, hyperréflexie, bruxisme, trismus)
- Vasculaires : IRA (rhabdomyolyse), ischémie intestinale (colite ischémique), CIVD, hépatotoxicité, vascularites nécrosantes, HTP en cas d’abus chronique
- Cutanéomuqueuses : lésions dermatologiques, ORL et odontologiques (métamphétamine)
Quelles sont les manifestations cliniques possibles d’un surdosage en opiacés ?
- Dépression respiratoire : bradypnée, dyspnée de Cheyne-Stockes
- Myosis serré
- Hypothermie
- Coma stuporeux hypotonique aréflexique avec troubles cardiaques (bradycardie, hypotension, parfois troubles du rythme jusqu’au choc cardiogénique)
- Troubles digestifs : nausées, vomissements, douleurs abdominales
- Prurit
Quelles sont les manifestations cliniques et biologiques possibles d’un syndrome de sevrage aux opiacés ?
- Signes généraux (~ syndrome pseudo-grippal) : frissons, tremblements, myalgies, parfois contractures musculaires, anorexie, douleurs abdominales, diarrhée, nausées et vomissements (risque de déshydratation et d’hypoglycémie)
- Signes neurovégétatifs : bâillements, larmoiements, rhinorrhée, mydriase bilatérale, tachycardie, HTA
- Signes psychiatriques : anxiété parfois majeure avec attaques de panique, irritabilité, agressivité, sensation de manque/envie irrépressible ou irrésistible de consommer (craving), insomnie avec agitation
- Signes biologiques : hémoconcentration avec hyperleucocytose, hyperglycémie
Quelles sont les principales comorbidités psychiatriques associées aux troubles addictologiques liés aux opiacés ?
- Troubles de personnalité antisociale, borderline, évitante
- État de stress post-traumatique
- Trouble bipolaire
- Schizophrénie
Quelles sont les principales complications non psychiatriques possibles liées à l’usage d’opiacés ?
- Par voie IV :
- marques d’injection, veines sclérosées
- lymphœdème des mains (syndrome de Popeye) lié à l’injection de Subutex détournée
- complications infectieuses locales (cellulites, lymphangites, abcès) et générales (endocardite bactérienne, candidose ophtalmique ou articulaire, VHB, VHC, VIH)
- Par voie nasale : irritation de la muqueuse nasale, perforation de la cloison, sinusites
- Pour toutes les voies :
- overdose +++ (en particulier héroïne), cf. question spécifique
- amaigrissement, lésions dentaires, aménorrhée pas toujours associée à une infertilité (grossesses de découverte tardive)
- RCIU, FCS, syndrome de sevrage chez les nouveaux-nés
- complications sociales : comportements délictueux pour se procurer la drogue, vols, prostitution, trafic
Quels sont les éléments de la prise en charge d’un surdosage en opiacés ?
- Hospitalisation en urgence et PEC en réa : VVP, macromolécules puis G5% + NaCl + KCl, scope, réchauffement, surveillance régulière des constantes vitales
- TTT spécifique par un antagoniste des récepteurs morphiniques : Naloxone (Narcan) 0,4-0,8 mg en IVD toutes les 20 min jusqu’à reprise du rythme respiratoire (maxi 24 mg/12h)
- TTT symptomatique de la dépression respiratoire (ventilation au masque voire intubation) et des symptômes associés
- TTT des complications : 1 ampoule de diazépam (Valium) IM si convulsions, resucrage par la VVP si hypoglycémie (prise concomitante OH ++), ATB thérapie probabiliste si point d’appel/fièvre
- Bilan infectieux : écho cœur, radio thorax, HC, prélèvements cutanés aux points d’injection, ECBU, sérologies VHC VHC VIH, vaccination antitétanique au décours à prévoir
NB : dispositifs de Narcan par voie intranasale bientôt disponibles
Quels sont les éléments de la prise en charge d’un syndrome de sevrage aux opiacés ?
2 options :
- Mise sous TTT de substitution opiacé : choix majoritaire et préférentiel (cf. questions spécifiques)
- TTT symptomatique : antalgiques non opiacés, antispasmodiques, antiémétiques, antidiarrhéiques, anxiolytiques sans potentiel addictif (antipsychotiques sédatifs type cyamémazine ou antihistaminiques type hydroxyzine), antihypertenseur en milieu hospitalier (alpha 2 noradrénergique : clonidine) avec surveillance PA et FC