Item 233 - Insuffisance aortique Flashcards
Définition et fréquence
- Dysfonctionnement de la valve aortique avec défaut de fermeture en systole -> régurgitation de sang de l’aorte vers le VG en diastole
- Valvulopathie peu fréquente, prévalence augmente avec l’âge
Mécanismes et anatomie
- Par anomalie de la racine aortique ou par atteinte de la valve
- Anatomie :
. Racine aortique = anneau aortique sur lequel s’insèrent les feuillets valvulaires ou cusps, sinus aortique (sinus de Valsalva), jonction sino-tubulaire, aorte initiale
. Valve aortique = 3 feuillets valvulaires (=tricuspide) : 1 cusp antéro-droit : en regard sinus aortique antéro-droit, 1 antéro-gauche : en regard sinus antéro-gauche, 1 non coronaire : en regard du sinus postérieur ou non coronaire)
. Chez 1-2 % de la population = bicuspidie (2 cusps), anomalie congénitale (par fusion ou défaut de séparation embryologique), favorise la survenue d’un RA
Conséquences physiopathologiques IA aigue 3
- Surcharge VG (volume + pression) brutale par relative de la post-charge
- augmentation brutale de la pré-charge et baisse du débit coronaire par diminution brutale de PAD aortique
- souvent dans contexte d’EI, l’IA aigue peut-être peu audible à l’auscultation
Conséquences physiopathologiques IA chronique
- Longtemps bien tolérée, volume de la fuite lié à taille de l’orifice régurgitant, à la durée de la diastole et au gradient de pression de part et d’autre de l’orifice aortique en diastole
- Surcharge mécanique mixte du VG
- Augmentation de pré-charge et post-charge conditionne le retentissement sur le VG
- augmentation PAS, baisse PAD, hyperpulsatilité artérielle par hyperdébit périphérique
Surcharge mixte du VG
. Surcharge volumétrique : car volume sanguin régurgité en diastole dans le VG -> augmentation volume télédiastolique et donc de la précharge, dilatation du VG
. Surcharge barométrique : hausse VES dans aorte -> augmentation pression systolique aortique et donc de la postcharge, HVG modérée
Augmentation précharge et postcharge 4
. Surcharge volumétrique et barométrique du VG -> augmentation remodelage pour normaliser la contrainte pariétale excessive diastolique et systolique
. Loi de Laplace : T= P x r/2e, remodelage VG à type d’hypertrophie excentrique plus marqué en termes de dilatation et d’hypertrophie pariétale que pour l’IM
. Remodelage VG pathologique induisant à terme : destruction cardiomyocytaire et fibrose interstitielle
. Au début : hypertrophie VG permet maintien d’une FEVG normale, grande compliance VG donc fonctionnement “normal” pendant des années malgré la dilatation, puis altération progressive de la contractilité et de la compliance (parfois irréversible)
Etiologies IA chronique 5
- Dystrophique (annulo-ectasiante) : > 40 ans, idiopathique (HTA) ou Marfan/Ehlers-Danlos/Turner
- Congénitale (bicuspidie) : souvent associé à patho aortique (anévrysme aorte ascendante)
- Post-rhumatismale : <40 ans, rare dans pays industrialisés, atteinte souvent polyvalvulaire
- Inflammatoire : aortite (lupus, syphilis, polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite…)
- Autres : médicamenteuse (anorexigènes, chronique), prothèse (para/intra prothétique), postendocardite
Etiologies IA aigue 3
- Dissection aortique/ rupture d’anévrysme de Valsalva
- Endocardite infectieuse en phase aiguë : IA souvent massive, consécutive à destruction/perforation valvulaire et/ou abcès anneau aortique
- Traumatique (trauma fermé, trauma de décélération, cathétérisme cardiaque)
Classification IA
- Type 1 : feuillets normaux et défaut de coaptation secondaire à une dilatation du manchon aortique (anneau aortique, racine aortique) ou perforation ou destruction partielle d’une cusp
- Type 2 : excès de mouvement valvulaire avec fuite excentrée liée à un prolapsus de cusp
- Type 3 : restriction des mouvements valvulaires secondaires à une anomalie tissulaire des feuillets pouvant engendrer une IA excentrée ou centrale
Etiologies type 1 (6)
. Dilatation idiopathique
. Dissection aortique
. Marfan, syndrome de Loeys-Dietz, Ehler-Danlos
. Maladies inflammatoires : Takayasu, Horton, Behçet, SPA, syphilis
. Bicuspidie aortique
. EI, lésion traumatique, fenestration congénitale ou acquise
Etiologies type 2 (6)
. Dystrophie ou dysplasie isolée de la valve aortique
. Bicuspidie aortique (cusp qui prolabe = souvent la + grande)
. Endocardite infectieuse
. Syndrome de Laubry-Pezzi (forme communication interventriculaire sous-aortique infundibulaire)
. Déchirure traumatique
. Dissection aortique
Etiologies type 3 (4)
. RAA (souvent maladie aortique : IA + RA)
. Toxicité médicamenteuse (ergot de seigle, fenfluamine, dexfenfluramine, benfluorex), toxicité liée à dérivé de type sérotonine
. Radiothérapie médiastinale lymphome médiastinale, Kc sein g ++)
. Tumeur neuroendocrine (carcinoïde) sécrétant sérotonine
Réparation selon type
Possibilité de réparation +++ si type 1, + si type 2. Remplacement prothétique si type 3
Cas de l’IA sur prothèse valvulaire
- IA paraprothétique par désinsertion partielle septique (EI précoce ou tardive post-opératoire) ou aseptique de la prothèse (anneau fragilisé par des interventions multiples ou des calcifications), parfois IA post TAVI ou post RVA, souvent minime mais à surveiller
- IA intraprothétique par dysfonction de prothèse : thrombus bloquant une ailette ou EI ou dégénérescence d’une bioprothèse
Signes fonctionnels 3
- Longtemps asymptomatique. Dyspnée +++, angor d’effort ou de repos, asthénie
- Signes de repos (rares et tardifs) = mauvais pronostic
- Circonstances de découverte : souvent fortuite quand IA chronique (souffle)