Iso-immunisation Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que l’allo(iso)-immunisation?

A

Allo-iso ce sont des synonyme. C’est le procédé au cours duquel le système immunitaire d’un individu se sensibilise à un antigène de surface d’un élément figuré étranger. Il peut s’agit d’hématies ou, plus rarement, de plaquettes. Le système immunitaire produit donc des gammaglobulines qu’il dirige contre celui-ci.

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2
Q

En présence de quels groupes sanguins le clinicien doit-il intervenir?

A

Les gestantes de groupe sanguin Rhesus négatif portant un enfant de groupe sanguin Rhésus positif.

D’une part, chez ces mères n’ayant jamais été exposées au facteur Rhésus (donc n’ayant pas, à ce jour, développé d’anticorps dirigés contre les érythrocytes porteurs de cet antigène), il importe de prévenir la survenue d’une éventuelle iso-immunisation, comme celle-ci peut avoir des conséquences gravissimes sur la santé foetale au cours d’une grossesse ultérieure.

De fait, bien que les circulations sanguines maternelle et foetale ne se mélange d’ordinaire jamais l’une à l’autre, des hémorragies foeto-materneles peuvent tout de même survenir au cours de la gestation et de l’accouchement. Or, celles-ci, même modestes, risquent de sensibiliser le système immunitaire de la gestante à l’antigène Rhésus.

D’autre part, chez ces mères dont le système immunitaire a déjà été sensibilité au facteur Rhésus (donc possédant un arsenal d’anticorps dirigés contre les hématies porteuses de cet antigène), le clinicien doit surveiller de manière étroite la santé et le bien-être du foetus. En effet, les immunoglobulines maternelles peuvent alors traverser la barrière placentaire et provoquer chez celui-ci une maladie hémolytique, condition aux conséquences importantes pouvant dans certains cas se solder par une mort intra-utérine.

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3
Q

Qu’est-ce que le système Rhésus?

A

Le système Rhésus est un ensemble de plusieurs antigènes érythrocytaires, dont les plus communs sont les antigènes C, c, D, E et e. D’un point de vue clinique, cependant, on ne recherche que la présence de l’antigène D, comme il s’agit du plus immunogène d’entre tous.

Ainsi, on dira d’un individu dont les globules rouges sont porteurs de l’antigène D qu’il est de groupe sanguin Rhésus positif, sans égard à son phénotype C/c - E/e. Inversement, un sujet est de groupe sanguin Rhésus négatif si ses érythrocytes ne présentent pas l’antigène D

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4
Q

Quelle est la prévalence de l’antigène D du groupe Rhésus?

A

Elle varie selon l’ethnie. On estime que près de 85% des Caucasiens sont de groupe sanguin positif. Chez les Africains, cette proportion atteint les 96%! Chez les Asiatiques et les Amérindiens, elle excède 99%!

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5
Q

Quelle est la pathogénèse de l’allo-immunisation?

A

Les anticorps dirigés contre les antigènes du système Rhésus (C, c, D, E et e) n’existent pas de manière innée chez les individus. Un sujet dont les globules rouges sont dépourvus d’un quelconque antigène du groupe Rhésus peut toutefois développer des gammaglobulines dirigées contre celui-ci à la suite d’une exposition à du matériel sanguin qui en est porteur. C’est justement ce phénomène qu’on appelle l’allo-immunisation.

Comme les anticorps anti-Rhésus produits à la suite d’un événement allo-immunisant appartiennent principalement à la classe des immunoglobulines G, ils sont capable de traverser la barrière placentaire et donc, de lyser les érythrocytes foetaux si ceux-ci sont porteurs de l’antigène étranger contre lequel ils sont dirigés.

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6
Q

Quels sont les principaux événements susceptibles d’entrainer une allo-immuiisation?

A

LIÉS À LA GROSSESSE

1. Hémorragie foeto-maternelle silencieuse

Même en l’absence d’événements particuliers associés à la survenue d’une hémorragie foeto-maternelle (avortement, intervention diagnostique effractive, contusion abdominale, caetera), de faibles qte d’hématies foetales peuvent traverser la barrière placentaire et gagner la circulation maternelle à quelque moment de la gestation. Comme la paroi des villosités choriales s’amincit en fin de grossesse, le volume d’érythrocytes foetaux aboutissant ds la circulation maternelle s’accroit.

Après la 28e semaine de gestation, leur qte est d’autant plus significative, et en l’absence d”un tx prophylactique adéquat, ces hémorragies silencieuses présentent un risque notable d’allo-immunisation maternelle

2. Accouchement et délivrance

L’accouchement, qu’on y procède par voie vaginale ou par césarienne, peut être à l’origine d’une hémorragie foeto-maternelle. L’emploi d’une manoeuvre de délivrance artificielle (retrait manuel du placenta) accroit ce risque

3. Interventions diagnostiques effractives

  • amniocentèse
  • biopsie choriale
  • cordocentèse

4. Saignements de premier trimestre

  • menace d’avortement, avortement spontané ou avortement provoqué
  • grossesse ectopique
  • grossesse molaire (môle hydatiforme)

5. Saignements de deuxième et troisième trimestres

  • DPPNI
  • placenta praevia

6. Traumatisme placentaire potentiel

Tout traumatisme pouvant entrainer un mouvement de l’utérus.

  • chute sur les fesses
  • accident de voiture
  • coup porté à l’abdomen
  • caetera
  • version du foetus par manoeuvre externe

NON LIÉ À LA GROSSESSE

Transfusion sanguine

Si une femme de groupe sanguin négatif est exposée, par le biais d’une transfusin, à du matériel sanguin porteur de l’antigème Rhésus, il est fort probable qu’elle subisse alors une iso-immunisation.

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7
Q

Près de 10% des grossesses (caucasiens) présentent une incompatibilité sanguine foeto-maternelle. D’entre elles, 17% seulement mèneront à un syndrome d’allo-immunisation si aucun tx prophylactique n’est administré. De fait plusieurs facteurs modulent le risque de sensibilisation immune à l’antigène Rhésus D chez une gestante portant un enfant de groupe sanguin positif. Quels sont ces facteurs?

A

1. Volume de l’hémorragie foeto-maternelle

Un dixième de mililitre (0.1 ml) est suffisant pour entrainer l’allo-immunisation. Toutefois, plus le saignement est abondant, plus la survenue d’une sensibilisation immune est probable. Ainsi, la qte d’immunoglobulines G anti-Rhésus (Winrho) à administrer à la patiente en vue de prévenir une éventuelle allo-immunisation doit être en fct de la qte de sang foetal en cause.

2. La réactivité du système immunitaire chez la gestante

Un exposition à un même volume de matériel sanguin étranger génère, chez différentes femme, une réponse immunitaire d’ampleur différente. Ainsi, près de 30% des femmes de groupe sanguin - ne connaissent pas de sensibilisation à l’antigène D du groupe Rhésus, quelque abondante soit l’hémorragie foeto-maternelle.

3. La présence concomitante d’une incompatibilité foeto-maternelle en ce qui a trait au groupe sanguin ABO

Celle-ci réduit à 2% l’incidence du syndrome d’allo-immunisation foeto-maternelle, en l’absence d’un tx prophylactique. De fait, les anticorps dirigés contre les antigènes ABO lysent les érythrocytes foetaux ayant abouti dans la circulation maternelle avant même que le système immunitaire de la gestante ne se sensibilise aux antigènes du groupe Rhésus.

Les préparations d’immunoglobulines G anti-Rhésus (WinRho) ont un mécanisme d’action analogue : elles détruisent les antigènes D du groupe Rhésus s’étant retrouvés dans la circulation maternelle avant même qu’ils ne soient reconnus par le système immunitaire de la patiente.

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8
Q

Pourquoi une incompatibilité foeto-maternelle en ce qui a trait au groupe sanguin ABO n’est-elle pas susceptible d’entraîner un syndrome d’iso-immunisation?

A

Les anticorps anti-A et anti-B existent de manière innée chez les individus non porteurs des antigènes érythrocytaires correspondants : ils ne sont pas issus d’une exposition préalable à du matériel sanguin étranber (une hémorragie foeto-maternelle n’entraîne donc pas de sensibilisation immune à cet égard).

Par ailleurs, comme ces anticorps appartiennent à la classe des immunoglobulines M, des protéines de poids moléculaire élevé, ils sont incapables de traverser la barrière placentaire. De manière corollaire, les gammaglobuline anti-A et anti-B ne peuvent pas provoquer une maladie hémolytique foetale. Toutefois, elles s’attaqueront aux hématies foetales ayant abouti dans la circulation maternelle si celles-ci sont porteuses d’un antigène A ou B étranger.

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9
Q

Comment se fait la transmission héréditaire de l’antigène D du groupe Rhésus?

A

L’allèle Rhésus D, responsable de l’expression de l’antigène D à la surface des érythrocytes, se transmet selon un mode autosomal dominant. Ainsi, les individus homozygotes (lesquels possèdent deix allèles Rhésus D) au même tite que les individus hétérozygotes (lesquels ne possèdent qu’un seul allèle Rhésus D) sont de groupe sanguin Rhésus positif.

Les sujets dont les 2 allèles Rhésus D sont inactifs ne possèdent pas d’antigène D à la surface de leurs érythrocytes et sont donc de groupe sanguine Rhésus négatif.

Ces principes génétiques permettent de déterminer si l’enfant que porte une femme de groupe sanguin négative présente l’antigène D ou non :

  1. Si la paternité est attribuable, de manière certaine, à un homme de groupe sanguin -, alors l’enfant est nécessairement de groupe sanguin -. Il n’y a aucun risque d’allo-immunisation foeto-maternelle et l’administration de WinRho peut être omise.
  2. Si la paternité est attribuable à un homme de groupe sanguin +, il n’est pas possible de déduire le groupe sanguin du foetus. De fait, celui-ci dépend du génotype paternel, lequel est d’ordinaire inconnu. Si le père possède 2 allèles Rhésus D, l’enfant est certainement Rhésus +. Par contre, si le père ne possède qu’un seul allèle Rhésus D, l’enfant n’a que 50% de chances d’être de groupe sanguin Rhésus +.
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10
Q

Comment détermine-t-on le groupe sanguin de la gestante?

A

On procède de manière systématique à la détermination des groupes sanguins ABO et Rhésus lors de la première rencontre de suivi obstétrical, entre la 8e et la 10e semaine de grossesse. Les gestantes de groupe sanguin Rhésus - sont à risque de développer une allo-immunisation en cours de grossesse et doivent conséquemment recevoir une prophylaxie adéquate.

D’autres types d’allo-immunisation existent (en réaction, notamment, aux antigènes C, c, E et e), mais elles sont bcp plus rares. Jusqu’à ce jour, aucune prophylaxie n’est disponible contre ces types moins communs d’allo-immunisation

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11
Q

Qu’est-ce que le test de Coombs?

A

Il permet de mettre en évidence, dans le sérum du sujet, la présence d’anticorps dirigés contre un quelconque antigène érythrocytaire. Bien qu’il ne soit question ici que d’immunoglobulines G anti-Rhésus, il pourrait tout autant s’agir d’un autre type d’anticorps.

Il existe un test de Coombs direct et un indirect.

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12
Q

En quoi consiste le test de Coombs direct?

A

Le test de Coombs direct, lorsque positif, révèle la présence d’anticorps d’origine endogène ou exogène liés aux érythrocytes de l’individu testé. Cet examen s’avère contributoire au diagnostic d’une anémie hémolytique, surtout si elle résulte d’un processus d’auto-immunisation de production d’auto-anticorps.

Le test de Coombs direct ne revêt aucune utilité dans un contexte de suivi obstétrical normal, comme il ne permet pas de déterminer si la gestante a été ou non sensibilitée à l’antigène Rhésus.

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13
Q

En quoi consiste le test de Coombs indirect?

A

Un test de Coombs indirect, lorsque positif, révèle quant à lui la présence d’anticorps circulants seuls dans le sérum du sujet. Ils ne sont pas liés à quelque globule rouge. Ces immunoglobulines sont dirigées contre un antigène érythrocytaire étranger (en l’occurence, un antigène du groupe Rhésus), et résultent d’une allo-immunisation antérieure. L’individu a donc déjà été exposé à du matériel sanguin étranger avec lequel il était immunitairement incompatible, secondairement à quoi il a développé des anticorps aptes à lyser ces érythrocytes étrangers dans l’éventualité où il y serait exposé de nouveau.

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14
Q

Que se passe-t-il si le test de Coombs durant la grossesse est négatif?

A

Le test de Coombs indirect revêt un intérêt particulier lors du suivi obstétrical des mères de groupe sanguin négatif, comme il permet alors d’établir si ces dernières ont été sensibilisées à l’antigène Rhésus.

Si le résultat est négatif, on peut conclure que la gestante n’est pas allo-immunisée. Jamais elle n’a été exposée à du matériel sangun de facteur Rhésus positif ou elle n’a pas, à ce jour, développé d’immunoglobulines G aptes à détruire les hématies porteuses de cet antigène. L’enfant qu’elle porte au cours de la présente grossesse, quelque soit son groupe sanguin, ne risque donc pas de souffrir d’une maladie hémolytique allo-immune.

Le danger inhérent à cette situation repose plutôt dans la probabilité qu’une hémorragie foeto-maternelle se produise au cours de la gestation ou de l’accouchement. Dans ce cas, si le foetus est Rhésus +, pareil événement est alors susceptible de sensibiliser le système immunitaire de la gestante à cet antigène. Ce phénomène s’assortira lors d’une grossesse subséquente, d’une menace réelle pour la santé et la viabilité de l’enfant si celui-ci est de groupe sanguin positif. Aussi, est-il nécessaire d’administer une dose prophylactique d’immunoglobuline G anti-Rhésus (WinRho) à la patiente pour prévenir la survenue d’une allo-immunisation.

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15
Q

Que se passe-t-il si le test de Coombs est positif lors de la grossesse?

A

Si le résultat est positif, on en déduit que la gestante a déjà été exposée à du matériel sanguin de facteur Rhésus positif, suite à quoi elle a développé des anticorps aptes à détruire les érythrocytes porteurs de cet antigène, à savoir ceux de son foetus si celui-ci a hérité du gène Rhésus.

L’administration prophylactique de WinRho n’est alors d’aucun utilité, comme la mère est déjà allo-immunisée. Le clinicien doit plutôt surveiller étroitement la survenue d’une anémie hémolytiques chez le foetus, comme celui-ci est susceptible de voir ses globules rouges détruits par les anticorps maternels.

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16
Q

Chez qui passe-t-on le test de Coombs en obstétrique?

A

On procède de manière systématique au typage du sous-groupe sanguin et à la recherche d’allo-anticorps auprès de toutes les gestantes lors de prises de sang intégrées au suivi de grossesse.

Au cours de la visite initiale (8-10 sem), afin d’orienter le suivi clinique à exercer auprès de la gestante, selon qu’elle est ou non allo-immunisée

Au cours du rendez-vous de suivi de la 28e semaine. À la suite de cette seconde prise de sang, on administrera une première dose prophylactique de WinRho aux patientes de groupe sanguin négatif n’ayant pas été sensibilisées à l’antigène Rhésus.

Comme des hémorragies foeto-maternelles silencieuses entraînant une iso-immunisation peuvent survenir à quelque moment de la grossesse et que le WinRho n’intéresse que les gestantes non sensibilisées à l’antigène Rhésus, il importe de répéter le test de Coombs indirect avant chaque administration de ce traitement prophylactique. Ainsi, chez les mères de facteur Rhésus négatif, on procèdera à un test de Coombs indirect :

  • À l’amorce du travail obstétrical, comme l’accouchement commande que l’on administre une seconde dose prophylactique d’immunoglobulines G anti-Rhésus (WinRho) aux patientes non allo-immunisées dont l’enfant est de facteur positif.
  • Dès que surviendra, à quelque moment de la grossesse, un événement potentiellement allo-immunisant, comme il est alors d’usage d’administrer une dose supplémentaire de WinRho aux patientes non allo-immunisées.
17
Q

La détermination du groupe sanguin du foetus peut se faire par évaluation paternelle ou par la détermination du groupe sanguin foetal à partir du sang maternel. Comment peut-on le déterminer avec une évaluation paternelle?

A

Chez une gestante de groupe sanguin - réfractaire à l’idée de recevoir un traitement préventif contre l’allo-immunisation, on peut procéder à une prise de sang chez le père de l’enfant en vue d’établir son groupe sanguin. L’identité du père biologique doit être connue de manière certaine (le clinicien doit donc rencontrer la mère en privé pour qu’elle lui confirme).

Si la paternité est attribuable à un homme de groupe sanguin Rh -, on peut alors omettre l’administration de WinRho, car l’enfant sera nécessairement - et une allo-immunisation ne peut pas se développer dans ces conditions.

Cette procédure n’est pas offerte de routine, afin d’éviter qu’elle ne génère un conflit entre la vie privée de la mère et la santé de son foetus. D’ordinaire, on administre le WinRho à toutes les femmes de groupe Rh -, quelque soit le groupe sanguin de leur conjoint.

18
Q

Comment peut-on déterminer le groupe sanguin foetal à partir du sang maternel?

A

Il est possible de déterminer le génotype Rhésus D d’un foetus à partir d’un simple échantillon sanguin prélevé chez sa mère. Des brins d’ADN foetal circulent librement dans le sang maternel. Il s’agit donc de les isoler et de procéder au séquençage du gène Rhésus D au moyen d’une réaction PCR. Le groupe sanguin foetal peut en être déduit.

On réserve cet examen aux gestantes de groupe sanguin - dont le test de Coombs indirect est + (donc ayant été déjà sensibilisées à l’antigène D du groupe Rh). S’il est établi que le foetus est de groupe sanguin -, alors la grossesse est sans danger. En revanche, si l’enfant à naitre est de groupe sanguin +, il est susceptible de développer une maladie hémolytique foetale, et la patiente devra être référée à une clinique spécialisée pour son suivi obstétrical.

19
Q

Qu’est-ce que le test de Kleihauer?

A

Ce test permet de quantifier le volume d’une hémorragie foeto-maternelle. C’est une modalité plutôt utile comme la dose de WinRho à administrer à la patiente après que soit survenu un événment potentiellement allo-immunisant en fonction du volume de sang foetal en cause.

Cet examen est effectué depuis un échantillon sanguin prélevé chez la gestante, et se fonde sur le principe selon lequel il est facilement possible de distinguer les hématies d’origine maternelle de celles d’origine foetale sur le frottis ainsi obtenu.

Il s’agit de soumettre ces deux types de globules rouges à une solution acide. L’hémoglobine adulte, étant beaucoup plus sensible que l’hémoglobine foetale aux variations de pH, seules les hématies foetales résistent au tratement. Ainsi, après coloration, les érythrocytes maternels. vidés de leur hémoglobine, apparaissent bcp plus pâle que les érythrocytes foetaux.

Le rapport entre le décompte d’hématies foetales et le décompte d’hématies maternelles sur le frottis sanguin permet d’estimer le volume de sang foetal, en ml, ayant abouti dans la circulation maternelle.

20
Q

Quand voudra-t-on faire un test de Kleihauer?

A

D’ordinaire, lorsque survient un événement potentiellement allo-immunisant, on estime de manière empirique, selon l’âge de grossesse et le type d’accident en cause, le volume de l’hémorragie foeto-maternelle.

Le test de Kleihauer n’est indiqué que lorsqu’un saignement plus abondant est suspecté, et que la dose de Winrho administrée selon le protocole habituel est possiblement insuffisante pour prévenir la survenue d’une allo-immunisation.

C’est test n’est donc pas employé dans le but de dépister une hémorragie foeto-maternelle (d’autant plus qu’il est peu sensible pour détecter des saignements de faible volume), mais plutôt pour s’assurer que la dose de WinRho prescrite est suffisante. Ainsi, il est de mise d’administrer une prophylaxie contre l’allo-immunisation dès que survient un événement potentiellement allo-immunisant, même en présence d’un résultat négatif au test de Kleihauer.

21
Q

Que sont les immunoglobulines G anti-Rhésus (WinRho) ?

A

Il est possible de prévenir la survenue d’une allo-immunisation foeto-maternelle chez les gestantes de groupe sanguin - en leur injectant des immunoglobulines G dirigées contre l’antigène D du groupe Rhésus, les mêmes dont on veut éviter le développement chez la mère.

Lorsque ces anticorps sont administrés en qte importante, en comparaison au titre d’hématies foetale ayant traversé la barrière placentaire, ils permettent de détruire la totalité des antigènes Rhésus qui se sont retrouvés dans la circulation maternelle, et ce, avant que le système immunitaire de la patiente ne puisse s’y sensibiliser. C’est tout comme si elle n’y avait jamais été exposée.

Au Canada, les gammaglobulines anti-D sont commercialisées sous le nom de marque “WinRho”. Elles sont extraites du plasma de volontaires de groupe sanguin négatif auxquels on a fait subir une allo-immunisation par micro-transfusions répétées d’hématies porteuses de l’antigène D du groupe Rh. Ces individus sont soit des hommes, soit des femmes qui ne sont plus en conditions de procréer.

22
Q

Quelles sont les indications de donner du WinRho?

A

D’ordinaire, le WinRho est offert à toute gestante de groupe sanguin Rh - dont le résultat du test de Coombs indirect est négatif (c’est-à-dire, n’ayant pas à ce jour connu d’allo-immunisation), et ce, quelque soit le groupe sanguin de son partenaire. Cette manière de procéder permet d’éviter certaines situations gênantes où la mère est contraite de mentir quant à l’identité véritable du père de l’enfant pour se tirer de l’embarras.

Toutefois, dans le cas d’une femme qui semble réticente à l’idée de recevoir des produits sanguins, on peut offrir la possibilité de préciser à une prise de sang auprès du père de l’enfant à naitre pour déterminer s’il est porteur de l’antigène Rh. Ainsi, si la paternité est attribuée de manière certaine à un homme de groupe sanguin Rh -, le foetus est nécessairement lui aussi de groupe sanguin Rh - et la grossesse ne présente aucun risque d’allo-immunisation pour la mère. L’administration de Winrho n’est donc pas nécessaire.

À l’inverse, si le père est de groupe sanguin +, il y a possibilité que le foetus soit également porteur de l’antigène Rh, auquel cas la grossesse pourrait donner lieu à une iso-immunisation. Il est alors indiqué d’administrer le WinRho si la gestante y consent.

23
Q

Comment est administré le WinRho et quelle est la dose qu’on donne?

A

Les préparations peuvent être injectées par voir IM ou IV. La durée d’action du médicament, peu importe son mode d’administration, demeure de 12 semaines et son efficacité est comparable dans les 2 cas.

La dose de rx à administrer est en fct du volume de l’hémorragie foeto-maternelle. Retenons, grossièrement, que chq ml de sang foetal commande l’administration de 10 ug de WinRho. Lorsqu’un événement potentiellement allo-immunisant survient au cours des 12 premières semaines de grossesse, on estime le volume maximal de l’hémorragie à 12 mL, et donc l’administration de 120 ug de WinRho s’avère raisonnable.

Toutefois, lorsque le risque d’hémorragie foeto-maternelle survient lors des 2 derniers trimestres ou de l’accouchement, le volume de sang foetal en cause peut attendre les 30 mL, il faut ainsi administrer 300 ug de WinRho.

Lorsque la cause de l’hémorragie foeto-maternelle s’associe à des saignements plus abondants, il peut être indiqué de procéder à un test de Kleihauer pour s’assurer uqe le volume sanguin en cause ne dépasse pas celui estimé en ct du trimestre de la grossesse. Le cas échéant, il est d’usage d’administrer 10 ug de WinRho par mL de sang foetal supplémentaire.

24
Q

Quels sont les 3 contextes cliniques principaux commandant l’administration d’un WinRho aux gestantes de groupe sanguin Rh - non allo-immunisées à ce jour?

A
  1. Prophylaxie systématique à administrer à la 28e semaine de gestation. La dose prescrite est de 300 ug et offre une couverture de 12 semaines, en l’absence de quelque autre événement potentiellement allo-immunisant (intervention diagnostique effractive, saignement de 3e trimestre, contusion abdominale, caetera) La conduite à adopter lorsqu’une situation de ce type survient est abordée ci-bas.
  2. Prophylaxie systématique à administrer le plus tôt possible après l’accouchement (ds une fenêtre de 72h maximalement), si l’enfant est de groupe Rh +. La dose prescrite est de 300 ug.
  3. Prophylaxie ciblée à administrer le plus tôt possible (fenêtre de 72h max) suivant la survenue de quelque événement potentiellement allo-immunisant en grossesse. Si ca survient après 28 sem, on doit administrer une autre dose de WinRho
25
Q

Quelle est la prise en charge lorsqu’on a une intervention diagnostique effractive?

A

Ca peut être une amniocentèse, une biopsie choriale ou une cordocentèse.

Il est recommandé d’administrer le WinRho à toutes les femmes de facteur Rh - dont le test de Coombs est - au moment de procéder à l’une ou l’autre des intervensions énumérées ci-haut.

Dans le cas d’une biopsie choriale, on administrera des doses de 120 ug ou de 300 og, selon que l’examen est pratiqué avant ou après 12 semaines de gestations.

Dans le cas d’une amniocentèse ou d’une cordocentèse, ces examens ne pouvant être pratiqués que lors du 2e ou 3e trimestre, la dose recommandée est nécessairement de 300 ug.

Il n’est pas indiqué de procéder à un test de Kleihauer pour quantifier l’hémorragie foeto-maternelle.

26
Q

Quelle est la prise en charge lors d’un saignement du premier trimestre pour ce qui est du WinRho?

A

Ca peut être du à une menace d’avortement, un avortement spontané, un avortement provoqué, une grossesse ectopique ou une grossesse molaire.

Il est recommandé d’administrer le WinRho à toutes les femmes de facteur Rh - dont le test de Coombs est négatif dans les 72h suivant l’un des diagnostic plus haut.

Si l’événement en question survient avant les 12 premières semaines, on administre 120 ug. S’il survient au delà de ce délai, on administre 300 ug. Il n’y a pas d’indication de procéder à un test de Kleihauer pour quantifier l’hémorragie foeto-maternelle.

27
Q

Quelle est la prise en charge lors d’un saignement du deuxième ou du troisième trimestre pour ce qui est du WinRho?

A

Cela peut être du à un DPPNI ou à un placenta praevia.

Il est recommandé d’administrer le WinRho à toutes les femmes de facteur Rhésus - dont le test de Coombs est - dans les 72h suivant l’un des diagnostics ci-dessus.

La dose à administrer est de 300 ug. Toutefois, comme les saignements du 2e et 3e trimestre sont souvent associés à des hémorragies foeto-maternelles plus abondantes, il est recommandé de procéder à un test de Kleihauer après que le tx initial ait été administré. Si cet examen permet d’établir que le volume de l’hémorragie dépasse les 30 mL, il faudra alors ajouter 10 ug de WinRho par mL de sang foetal supplémentaire.

28
Q

Quelle est la prise en charge lors d’un traumatisme placentaire potentiel pour ce qui est du WinRho?

A

Cela peut être du à tout traumatisme pouvant entraîner des mouvements de l’utérus:

  • chute sur les fesses
  • accident d’auto
  • version du foetus par manoeuvre externe

Il est recommandé d’administrer le WinRho à toutes les femmes de facteur Rhésus - dont le test de Coombs est - dans les 72h suivant la survenue de l’une des conditions ci-dessus.

La dose à administrer est de 300 ug. Toutefois, comme ces événements sont souvent associés à des hémorragies foeto-maternelles plus abondantes, il est recommandé de procéder à un test de Kleihauer après que le tx initial ait été administré. Si cet examen permet d’établir que le volume de l’hémorragie dépasse les 30 mL, il faudra alors ajouter 10 ug de WinRho par mL de sang foetal supplémentaire.

29
Q

Quelle est l’efficacité du WinRho?

A

Lorsqu’il est administré proprement, selon toutes les conditions énoncées précédemment, le WinRho permet de prévenir la survenue d’une allo-immunisation foeto-maternelle dans 99% des grossesses présentant un risque potentiel.

Les échecs de tx s’expliquent, d’une part, par la possibilité que survienne une hémorragie foeto-maternelle silencieuse dont le volume est suffisant pour provoquer une allo-immunisation avant la 28e semaine de gestation, et d’autre part, par le fait que certaines femmes ont des systèmes immunitaires plus prompts que d’autres à se sensibiliser à l’antigène Rhesus, en dépit d’une prophylaxie adéquate.

Par ailleurs, aucun traitement n’a été développé à ce jour pour prévenir la survenue d’une allo-immunisation foeto-maternelle lorsqu’un antigène autre que l’antigène D du groupe Rhésus est en cause. Ainsi, aucune modalité prophylactique n’est disponible pour prévenir une allo-immunisation attribuable à l’antigène C, c, E ou e!

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Q

Quelles peuvent être les réactions médicamenteuses indésirables et les risques inhérents à l’administration d’un produit sanguin?

A

L’administration d’anticorps dirigés contre les antigènes D du groupe Rh est très rarement associée à des effets secondaires. Ceux-ci, lorsqu’ils surviennent, sont d’ordinaire légers. Il peut s’agir s’enflures localisées, de céphalées ou de frissons. Les phénomènes d’hypersensibilité sont d’autant moins fréquents. On a toutefois rapporté des lésions d’urticaire, des éruptions maculo-papuleuses et, de manière bcp plus exceptionnelle, des réactions anaphylactiques.

Les préparations canadiennes de WihRho n’ont jamais été associées à aucune infection véhiculée par le sang. Aussi le risque de contracter le VIH, l’hépatite B ou C, la syphilis, ou quelque autre désordre de la sorte secondairement à l’administration de ce médicament est infime.

En effet, les donneurs sont d’une part sélectionnés de manière rigoureuse, et de plus, les unités de plasma obtenues sont soumises à des analyses répétées permettant la détection des infections transmissibles par le sang. Les anticorps sont aussi, après leur extraction du plasma, traités par un solvant-détergent qui inactive tuot virus résiduel potentiel.

Enfin, le risque que présente l’administration de WinRho pour le foetus est lui aussi très négligeable. Bien que ces anticorps soient capable de traverser la barrière placentaire, de gagner la circulation foetale et d’y lyser les hématies porteuses de l’antigène Rhésus, leur titre n’est pas suffisamment important pour qu’ils provoquent chez l’enfant à naitre une anémie ou une hyperbilirubinémie.

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Q

Qu’en est-il du consentement de la patiente par rapport au WinRho?

A

Il est nécessaire que la patiente émette un consentement libre et éclairé, oral ou écrit, avant qu’on lui administre le WinRho. Aussi, le médecin a la responsabilité de l’informer de l’innocuité de ce produit sanguin et des conséquences possibles d’un refus de traitement.

Une gestante de groupe sanguin - peut décliner ce médicament sans menace aucune pour quelque grossesse future si et seulement si le père de l’enfant à naitre (dont l’identité est connue de manière certaine) est de groupe sanguin -. Il est excessivement important, dans pareil cas, de valider l’identité dudit père lors d’une consultation privé avec la mère.

Même si la possibilité d’une grossesse future est écartée avec certitude (la patiente, par exemple, envisage une stérilisation après l’accouchement) il demeure indiqué d’administrer le WinRho. En effet, sans une prophylaxie adéquate, la patiente est susceptible de développer des anticorps anti-Rhésus qui pourraient accroître les risques de complications si elle avait éventuellement besoin d’une transfusion sanguine.