03b - Chiffres Flashcards
Barro, 1995
Entre 0,3 et 0,4 point de perte de croissance induite par un supplément d’inflation de 10 points : ce résultat est surtout vrai pour les inflations élevées.
Le passage de 2 à 3 % d’inflation ne semble pas affecter la croissance du PIB de long terme.
Akerlof, Dickens et Perry, 2000
Les auteurs conseillent une « fourchette » d’inflation de 1,5 à 4 % par an dans les pays développés.
La difficulté à mesurer l’inflation
I. Selon les études, les chiffres officiels surestiment l’inflation (effet Boskin, 1995) :
- Lebow et Rudd, 2001 : aux États-Unis, surestimation de l’inflation de 0,6 % ;
- Lequiller, 1997 : + 0,1 à + 0,25 % en France ;
- Shiratsuka, 1999 : au Japon, sur plusieurs années, l’auteur l’évalue à 0,9 %.
II. Inflation « ressentie » qui peut être supérieure à l’inflation réelle : les consommateurs tendent à surpondérer la variation des prix et biens qu’ils achètent le plus souvent. Exemple lors du passage à l’euro, les prix sur les produits frais ou la restauration en augmenté entre 2001 et 2002 du fait des changements d’arrondis.
Un exemple de dilemme de détermination de taux d’intérêt
À l’automne 2008, la BCE a fait face à une inflation en hausse (hausse du prix du pétrole et des prix alimentaires) tandis que la production anticipée reculait à cause de la crise financière.
Sa réponse initiale a été d’augmenter les taux d’intérêt (3,75 % en octobre 2008), puis de se livrer à plusieurs baisses successives, en lien avec le recul à la fois de l’inflation et de la croissance, pour porter le taux d’inflation à 1 % en mai 2009.
Évolution de la part des obligations d’État dans la capitalisation de la place de Londres au cours du XIXe siècle
En 1860, la moitié.
En 1914, moins de 5 %.
(The Economist, 1999)
Montant des Asset backed Securities en circulation en 2007
2 500 Md$, soit plus de 20 % du PIB américain.
Le marché s’est effondré cette année-là, à la suite de la crise des subprime.
L’effet marginal du crédit au secteur privé sur la croissance
L’effet marginal sur la croissance, du crédit au secteur privé, devient négatif au-delà de 110 % du PIB, un niveau globalement atteint au début des années 1990.
À des niveaux moins avancés de développement économique, il est naturel de s’attendre à ce que l’effet marginal de l’accroissement du crédit soit positif.
Arcand et al., 2012
Valorisation du marché des produits dérivés de gré à gré
- 3 000 Md$ en 1998 ;
- 35 300 Md$ à leur apogée en 2008 ;
- 10 000 Md$ en 2019.
(Banque des règlements internationaux)
Rapport entre croissance et profondeur du secteur financier
La profondeur du secteur financier (mesurée par le ratio du crédit au secteur privé par rapport au PIB) réduit la volatilité de la croissance jusqu’à un certain point, probablement aux environs de 80 à 100 % du PIB.
Au-delà, son expansion augmente la volatilité de la croissance, voire la volatilité macro-économique.
Easterly, Islam et Stiglitz, 2000 (“Explaining Growth Volatility”)
Shiller, Irrational Exuberance, 2000
Ancrage : « prix le plus récent dont on se souvient » (« most recently remembered price ») :
Ainsi, la proportion de la baisse enregistrée en une journée, durant le krach du 19 octobre 1987 (22,6 %), était à peu près la même que celle enregistrée le 29 octobre 1929* (23,1 %).
* Le « mardi noir ».
Structures du financement des entreprises
Aux États-Unis et en Angleterre, 80 % des ménages et des entreprises se financent directement sur le marché, 20 % à travers les banques.
Les proportions sont presque inversées au Japon et en Europe continentale, bien que la seconde s’oriente vers une structure davantage fondée sur le marché.
L’importance du secteur financier
Hormis des exceptions comme le Luxembourg et Singapour, les activités financières représentent généralement entre 5 à 10 % de la valeur ajoutée brute des économies avancées.
Mais on ne mesure pas l’importance de l’électricité dans l’économie par la part du secteur « production et distribution d’électricité » dans le PIB (Larry Summers) : le rôle de la finance est d’allouer l’épargne là où elle est la plus utile et protéger les consommateurs et les entreprises contre les risques financiers.
Le comité de Bâle
Comité composé de superviseurs de 27 pays de l’OCDE et définit des règles prudentielles pour les banques internationales.
Il a permis la conclusion de trois accords :
- Bâle I en 1988 : mise en oeuvre un ratio minimal de fonds propres, le « ratio Cooke » ;
- Bâle II en 2004-2006 : instauration d’une surveillance exercée par le contrôleur bancaire et information du marché ;
- Bâle III en 2010 : durcissement des exigences. Les ratios de solvabilité sont relevés de 4 à 7 % ; coussin de sécurité de 0 à 2,5 % selon la situation macroéconomique du pays (2,5 % pour les grandes banques systémiques, dont la liste a été rendue publique en novembre 2011).
La force contraignante du comité de Bâle
I. Il ne définit que des normes indicatives :
➝ Il en laisse la mise en œuvre aux législateurs nationaux. ⚠️ Dans l’Union européenne, celle-ci s’exerce par le canal de directives et de règlements européens.
II. Les États-Unis ont fixé le ratio de levier des banques systémiques à 5 % au lieu de 3 % comme le prévoit Bâle III, mais ne l’ont imposé qu’aux plus grandes banques, tandis que l’Union européenne applique le ratio de 3 % à toutes les banques.
Bâle I
I. 1988 :
1° Introduction de la notion d’actifs pondérés par les risques : chaque catégorie d’avoirs de la banque est pondérée par le régulateur en fonction de son niveau de risque ;
2° Définition du ratio Cooke (du nom du président du Comité de Bâle de l’époque) : total des capitaux propres/actifs pondérés en fonction des risques > 8%.
II. Bâle I a été la première étape vers la coordination, mais sa procyclicité a été critiquée : en période de crise, les banques réduisent leur exposition au risque, au détriment de l’économie.
Bâle III
I. 2010 :
1° Mis en œuvre par étapes en 2014 et 2019 ;
2° Il conserve les piliers de Bâle II mais est plus exigeant en quantité, en qualité et en homogénéité des capitaux requis en vertu du premier pilier.
II. A. Un coussin contracyclique est fixé à zéro en temps normal, mais il peut être porté par les autorités jusqu’à 2,5 % des actifs pondérés à des fins macroprudentielles, par exemple pour freiner une expansion généralisée du crédit.
B. Un ratio de levier non pondéré par les risques est introduit : les fonds propres durs doivent représenter au moins 3 % de l’actif total.
C. Un surcroît de fonds propres est exigé dans les banques d’importance systémique au niveau mondial (+ 1 à 3,5 %, selon un classement en 5 catégories), ce qui porte le CET1 minimal à 7 % + 3,5 % = 10,5 % des actifs pondérés pour ces dernières.
Ainsi, aucune banque n’était de <strong>catégorie 5 en 2016</strong>, mais la <strong>JP Morgan</strong> était de <strong>niveau 4</strong>, avec une <strong>surcharge en capital de 2,5 %</strong>, et BNP Paribas ou Deutsche Bank de 2 %.
Macroeconomic Assessment Group, 2010
Bâle III entraînerait une hausse modeste des taux de prêts et un faible repli de leur volume, si bien que la croissance du PIB serait plus faible de 0,03 point par année pendant plusieurs années (35 quarters), puis contrebalancé par une hausse équivalente du PIB durant plusieurs années.
⚠️ À l’époque, « guerre des chiffres » entre les régulateurs et le lobby bancaire qui publie des prévisions beaucoup plus pessimistes (exemple : étude de la Fédération française des banques en 2010). Les scénarios contrefactuels ne sont évidemment pas connus.
Asdrubali, Sorensen et Yosha, 1996
Aux Etats-Unis, sur la période 1963-1990 :
- 39 % des chocs affectant la production brute d’un Etat sont absorbés par les revenus des facteurs ;
- 13 % par le budget fédéral ;
- 23 % par l’accès au crédit.
→ Seuls 25 % des chocs ne sont pas lissés. Par conséquent, une chute de production de 10 % dans un Etat américain entraînera une baisse de la consommation de seulement 2,5 %.
Asdrubali, Sorensen et Yosha, 1998
Au sein des pays des l’OCDE et des Communautés européennes, sur la période 1963-1990 :
- Il n’y a pas de partage des risques entre les pays de l’OCDE ou au sein de l’Union européenne ;
- Le lissage d’un choc de production se fait sur la durée, par la réduction de l’épargne des entreprises et par des déficits publics, à hauteur de 40 % seulement, le reste n’étant pas lissé ;
→ Les auteurs préconisent de revenir sur les règles budgétaires imposées par le budget de Maastricht, qui empêchent un gouvernement de réagir à un choc de production.
Conseil de stabilité financière (Financial stability forum), 2015
Pour les banques d’importance systémique mondiale, la capacité totale d’absorption des pertes doit atteindre 16 % des actifs pondérés le 1er janvier 2019 et 18 % le 1er janvier 2025.
Les problèmes posés par les principes de résolution bancaire
Le seuil de 100 000 € de garantie des dépôts bancaires est assez bas au regard de la trésorerie d’une petite entreprise.