02a - Définitions Flashcards
Les trois approches de la décision publique en économie
1° L’économie positive : l’étude des effets économiques des choix publics ;
2° L’économie normative : la formulation de recommandations en matière de politique économique à mener ;
3° L’économie politique : l’étude des déterminants des politiques économiques.
Variable endogène
Variable qui prend naissance (γένος , génos - « race ») à l’intérieur (ἔνδον, éndon - « dans ») du système.
Variable exogène
Variable qui provient de l’extérieur (ἔξω , éxo - « hors de ») du système (γένος , génos - « race ») et que ce dernier n’influence pas.
Anticipation rationnelle
Anticipation d’un acteur économique qui va exploiter toute l’information disponible sur les variables pertinentes ainsi que sur le fonctionnement de l’économie pour former les meilleures prévisions possibles.
Nomenclature de la décision économique
1° La régulation : définir et appliquer les règles du jeu économique ;
2° La décision budgétaire : prélever et dépenser ;
3° La décision monétaire : émettre et gérer la monnaie ;
4° La production : biens et services (santé et éducation aujourd’hui) ;
5° La résolution de problèmes : crises sociales, financières, etc. ;
6° La négociation d’accords internationaux : libéralisation ou définition de règles internationales.
Fonction de perte
Fonction qui traduit la différence entre les valeurs observées des variables économiques et ce qui était leurs valeurs cibles.
Par exemple, lorsque le gouvernement se fixe des objectifs macroéconomiques.
Les institutions
« Les contraintes conçues par l’Homme pour structurer l’interaction politique, économique et sociale. Elles comprennent des contraintes formelles (règles, lois, constitutions) et informelles (normes de comportement, conventions, codes de conduite que l’on s’impose), ainsi que les caractéristiques de leur mise en œuvre. Elles définissent ensemble la structure des incitations d’une société et, plus spécifiquement, d’une économie ».
Conférence Nobel de Douglass North, 1993
Arbitrage à la marge
Arbitrage permettant d’échanger une amélioration sur un objectif contre une détérioration sur un autre, en proportion inverse des effets de ces variations sur la fonction de perte.

Les réformes structurelles
1° Les « mesures qui changent le cadre institutionnel et les contraintes qui régissent le fonctionnement des marchés et leurs résultats » (FMI).
2° Elles contribuent à améliorer à long terme les conditions de vie matérielles à travers une productivité et une utilisation du travail accrues (OCDE).
3° Il s’agit donc des efforts engagés pour changer les institutions du marché du travail, les conditions de la concurrence sur le marché des biens, la sécurité sociale et les retraites, ou la santé et l’éducation.
Ajustement structurel
Programme de réformes économiques recommandées ou voire imposées - par le FMI et la BM ou, à partir des années 2010, au niveau européen, par la « Troïka » (Commission européenne, BCE, FMI) aux pays requérant une assistance financière.
Production potentielle
Niveau maximal de production atteignable sans inflation.
Écart de production
(en anglais)
Écart entre la production effective et son niveau potentiel, exprimé en % de la production potentielle.
(output gap)
Premier principe (ou théorème) de l’économie du bien-être
Tout équilibre concurrentiel est un optimum de Pareto.
Optimum de Pareto
Situation dans laquelle il n’est plus possible d’accroître le bien-être d’un agent économique (individu ou groupe d’individu) sans que celui d’un autre ne soit réduit.
Second principe (ou théorème) de l’économie du bien-être
Tout optimum de Pareto peut être atteint comme équilibre concurrentiel, à condition que le gouvernement puisse, avant de laisser le marché opérer, procéder à des transferts de ressources forfaitaires (ceux-ci ne devant pas dépendre du revenu ou de la richesse des individus).
→ incite les planificateurs sociaux à jouer sur les allocations initiales pour atteindre leurs buts (plutôt que sur la machine économique).
En d’autres termes, pour réaliser un optimum de Pareto, le moins coûteux en termes d’information est de laisser faire la concurrence.
Externalité
Effet positif ou négatif, entraîné par une action de production ou de consommation, et qui n’est pas pris en compte dans le cadre d’un échange ou sur un marché.
Caractéristiques de la concurrence « parfaite » sur un marché
1° La transparence de l’information ;
2° L’atomicité du marché ;
3° L’homogénéité des produits ;
4° La libre entrée et sortie des entreprises sur le marché ;
5° La libre circulation des facteurs de production.
Maximisation du profit sur un marché concurrentiel
Une entreprise doit égaliser son coût marginal de production et son revenu marginal.
⚠️ Sinon, soit intérêt à produire une unité supplémentaire, soit perte de parts de marchés due à la nécessité d’élever le prix de vente.
Pouvoir de marché
Possibilité pour l’entreprise, de fixer un prix supérieur à son coût marginal de production.
📚 Sur un marché concurrentiel, ce coût marginal correspondrait à son prix d’équilibre.
Rendement d’échelle
Augmentation ou diminution relative de la production (notée p %) lorsque tous les facteurs de production utilisés (capital, travail) augmentent dans une même proportion (notée k %).
Les rendements d’échelle sont :
1° Croissants si p > k ;
2° Décroissants si p < k ;
3° Constants si p = k.
⚠️ Un rendement croissant (1°) peut justifier l’existence d’un monopole.
Effets de la concurrence parfaite
La maximisation du profit conduit à un optimum social caractérisé par l’égalité entre le coût marginal du produit et son prix de vente.
Les effets de la concurrence imparfaite
_En cas de monopole ou de pouvoir de marché_ :
- la demande n’est pas parfaitement inélastique : une partie des consommateurs peut renoncer à acquérir le produit ;
- dans la partie élastique de la courbe, la recette marginale est inférieure au prix de vente du marché pour n’importe quelle quantité, car la vente d’une unité supplémentaire oblige à réduire le prix de toutes les unités précédentes ;
→ par conséquent, à l’équilibre du marché, le prix de vente restera supérieur au coût marginal.
⚠️ La concurrence imparfaite réduit les quantités offertes et augmente leur prix.
Externalité sociale d’une activité économique
Différence entre le coût privé d’une ressource ou le bénéfice privé d’une production et le coût ou le bénéfice social de cette ressource ou de cette production, lorsque ces deux éléments ne coïncident pas.
Information imparfaite
Information partielle ou coûteuse des agents économiques lors de leur prise de décision.
📚Si l’information a un caractère stratégique et que les agents qui la possèdent l’utilisent à leur profit, l’équilibre du marché n’est plus pareto-optimal (cf. Akerlof, 1970 ; Stiglitz et Weiss, 1981).
Marchés complets
Ensemble de marchés existant pour un ensemble de transactions à des horizons plus ou moins lointains.
Marchés incomplets
Absence ou défaillance de certains marchés, l’équilibre de marché n’étant plus nécessairement optimal au sens de Pareto.
Exemples :
- une personne exerçant une activité dangereuse mais utile pour la société peut ne pas trouver de compagnie d’assurance pour la couvrir ;
- la quasi-absence d’un marché du crédit sur lequel les jeunes pourraient emprunter pour financer des investissements dans leur propre capital humain tend à limiter l’accès à l’enseignement supérieur, en particulier dans les pays en développement.
Rigidités
Obstacles aux ajustements des prix et des salaires en réponse à des modifications de l’environnement économique.
On distingue les rigidités nominales et les rigidités réelles.
Choc de demande
Modification exogène de la relation entre demande et prix.
Par exemple, une perte de richesse des ménages va conduire à la baisse du niveau de la consommation.
Choc d’offre
Modification exogène de la relation entre production potentielle et prix.
Par exemple, un choc pétrolier réduit la profitabilité de la production, conduisant une partie des producteurs à se retirer du marché.
Utilité
Mesure de l’importance qu’un agent économique attache à un bien ou un service, compte tenu de l’aptitude de l’un ou l’autre à satisfaire ses besoins.
Elle peut prendre en compte aussi bien la satisfaction individuelle liée à la variété des biens et services proposés, que des considérations altruistes ou morales (achat de bien qui n’a pas été produit en faisant travailler des enfants par exemple).
Choix intertemporel
Choix qui implique des évènements situés à des moments différents et/ou dont les enjeux sont échelonnés dans le temps.
📚Il est déterminé par la mesure dans laquelle les individus vont préférer un futur proche à un futur lointain, ou inversement.
Actualisation
Méthode de calcul économique qui permet de mesurer la valeur contemporaine d’un revenu à percevoir ou d’une dépense à engager dans le futur.
En matière d’utilité, elle représente l’indifférence de l’agent à l’utilisation aujourd’hui d’un euro ou de l’utilisation de (1+p) euros dans le futur.
Elle peut être formalisée par un taux d’actualisation.
Utilité intertemporelle
Valeur actualisée des utilités futures d’un agent économique.
Utilité benthamienne
Utilité qui fait la somme des utilités individuelles sans tenir compte de la répartition du revenu.
Utilité rawlsienne (définie par John Rawls)
Utilité qui considère la répartition du revenu en s’appuyant sur le critère du maximin, c’est-à-dire la maximisation de l’utilité des moins bien dotés.
Analyse en équilibre partiel
Analyse ne considérant qu’un seul secteur d’activité de l’économie.
📚 Elle néglige donc les interdépendances entre les secteurs.
Analyse en équilibre général
Analyse prenant en compte les interactions entre les différents marchés d’une économie, à l’aide de modèles de simulation.
📚 Elle présente le défaut de faire appel à de nombreuses hypothèses techniques, notamment celle selon laquelle les marchés sont supposés fonctionner en concurrence parfaite.
Triangle de Harberger
Dans un graphique d’offre et de demande, représentation mesurant l’inefficience dans l’allocation des ressources.
Elle est égale à la diminution nette du surplus total qui résulte d’une limitation de la production au-dessous de son niveau efficient.

Perte sèche : en anglais Deadweight loss.
Surplus total : l’addition des surplus du consommateur et du producteur.
Modèles d’équilibre général calculable
Représentations complètes de l’économie avec différentes catégories d’agents en interaction sur plusieurs marchés.
Les comportements de ces agents résultent de fonctions d’optimisation explicites et sont calibrés.
→ Ils sont utilisés pour évaluer les conséquences à moyen-long terme d’une décision de politique économique.
Calibrage : les valeurs sont choisies sur la base d’informations a priori et ajustées pour reproduire une situation initiale donnée.
Modèles macroéconomiques
Modèles reposant sur des variables principalement issues de la comptabilité nationale.
Par exemple : consommation, investissement, commerce extérieur, formation des prix et des salaires, etc.
Modèles d’équilibre général dynamique stochastique
Modèles faisant le lien entre les MEGC et les modèles macroéconomiques, en intégrant à la fois des paramètres structurels calibrés et estimés et des paramètres standards.
Modèles statistiques
Représentations de l’économie visant à repérer empiriquement les interdépendances entre variables endogènes, en estimant simultanément un ensemble d’équations sans a priori théorique.
Par exemple : modèles vectoriels auto-régressifs (VAR).
Modèles VAR
Modèles spécifiés dans une forme impliquant que chaque variable dépend de ses propres valeurs passées ainsi que de celles des autres variables.
VAR : vectoriels auto-régressifs.
Modèle à facteurs
Modèle dans lequel la dynamique jointe d’un ensemble d’indicateurs économiques de court terme est supposée dépendre d’un plus petit nombre de variables sous-jacentes et inobservables appelées « facteurs ».
Indicateurs possibles : prix, production industrielle, données d’enquêtes auprès des ménages et des entreprises, etc.
Modèles de micro-simulation
Modèles qui représentent un nombre élevé de catégories de ménages ou d’individus pour tenir compte de leur hétérogénéité.
Leurs équations s’appuient notamment sur l’optimisation, le calibrage et l’estimation économétrique.
📚 Au contraire, les MGEC se contentent de grandes catégories : par exemple une simple distinction entre ménages ruraux et ménages urbains.
Modèles à agents hétérogènes
Modèles proches des modèles de micro-simulation, mais assignant à chaque agent des règles de comportement simples.
📚 Ils servent à répliquer les comportements moutonniers ou les paniques typiques des marchés financiers.
Les indicateurs empiriques de mesure des inégalités
- Les écarts de revenu entre quintiles ou déciles de population ;
- La courbe de Lorenz ;
- L’indice de concentration de Gini.
La mesure la plus simple des inégalités
Le quintile de pauvreté, soit la comparaison des revenus moyens du quintile de population (20 %) le plus mal loti avec les revenus moyens du quintile le mieux loti.
Courbe de Lorenz
Représentation sur un graphique de la distribution des revenus au sein d’une population :
- En abscisses, les fractions de la population touchant les revenus ;
- En ordonnées, la part du revenu total correspondant à cette fraction de population ;
- La bissectrice correspond à une répartition parfaitement égalitaire des revenus et plus la courbe s’en éloigne, plus les inégalités sont fortes.

Indice de concentration de Gini
Mesure synthétique des inégalités de revenus, calculée en multipliant par deux l’aire formée par la courbe de Lorenz avec la bissectrice du graphique représentant la distribution des inégalités au sein de la population :
- en cas de répartition strictement égalitaire (chaque individu possède la même chose), l’indice de Gini est nul ;
- il peut atteindre 1 (qui est le maximum de 0,5 de la surface*2 et correspond à un seul individu qui capterait tous les revenus de la population).