02a - Définitions inversées Flashcards
L’étude des effets économiques des choix publics.
L’économie positive
La formulation de recommandations en matière de politique économique à mener.
L’économie normative
L’étude des déterminants des politiques économiques.
L’économie politique
Programme de réformes économiques recommandées ou voire imposées - par le FMI et la BM ou, à partir des années 2010, au niveau européen, par la « Troïka » (Commission européenne, BCE, FMI) aux pays requérant une assistance financière.
Ajustement structurel
Niveau maximal de production atteignable sans inflation.
Production potentielle
Écart entre la production effective et son niveau potentiel, exprimé en % de la production potentielle.
(output gap)
Écart de production
(en anglais)
Tout équilibre concurrentiel est un optimum de Pareto.
Premier principe (ou théorème) de l’économie du bien-être
Situation dans laquelle il n’est plus possible d’accroître le bien-être d’un agent économique (individu ou groupe d’individu) sans que celui d’un autre ne soit réduit.
Optimum de Pareto
Tout optimum de Pareto peut être atteint comme équilibre concurrentiel, à condition que le gouvernement puisse, avant de laisser le marché opérer, procéder à des transferts de ressources forfaitaires (ceux-ci ne devant pas dépendre du revenu ou de la richesse des individus).
→ incite les planificateurs sociaux à jouer sur les allocations initiales pour atteindre leurs buts (plutôt que sur la machine économique).
En d’autres termes, pour réaliser un optimum de Pareto, le moins coûteux en termes d’information est de laisser faire la concurrence.
Second principe (ou théorème) de l’économie du bien-être
Obstacles aux ajustements des prix et des salaires en réponse à des modifications de l’environnement économique.
On distingue les rigidités nominales et les rigidités réelles.
Rigidités
Modification exogène de la relation entre production potentielle et prix.
Par exemple, un choc pétrolier réduit la profitabilité de la production, conduisant une partie des producteurs à se retirer du marché.
Choc d’offre
Modification exogène de la relation entre demande et prix.
Par exemple, une perte de richesse des ménages va conduire à la baisse du niveau de la consommation.
Choc de demande
Analyse ne considérant qu’un seul secteur d’activité de l’économie.
📚 Elle néglige donc les interdépendances entre les secteurs.
Analyse en équilibre partiel
Analyse prenant en compte les interactions entre les différents marchés d’une économie, à l’aide de modèles de simulation.
📚 Elle présente le défaut de faire appel à de nombreuses hypothèses techniques, notamment celle selon laquelle les marchés sont supposés fonctionner en concurrence parfaite.
Analyse en équilibre général
Représentations complètes de l’économie avec différentes catégories d’agents en interaction sur plusieurs marchés.
Les comportements de ces agents résultent de fonctions d’optimisation explicites et sont calibrés.
→ Ils sont utilisés pour évaluer les conséquences à moyen-long terme d’une décision de politique économique.
Calibrage : les valeurs sont choisies sur la base d’informations a priori et ajustées pour reproduire une situation initiale donnée.
Modèles d’équilibre général calculable
Modèles reposant sur des variables principalement issues de la comptabilité nationale.
Par exemple : consommation, investissement, commerce extérieur, formation des prix et des salaires, etc.
Modèles macroéconomiques
Modèles faisant le lien entre les MEGC et les modèles macroéconomiques, en intégrant à la fois des paramètres structurels calibrés et estimés et des paramètres standards.
Modèles d’équilibre général dynamique stochastique
Représentations de l’économie visant à repérer empiriquement les interdépendances entre variables endogènes, en estimant simultanément un ensemble d’équations sans a priori théorique.
Par exemple : modèles vectoriels auto-régressifs (VAR).
Modèles statistiques
Modèles qui représentent un nombre élevé de catégories de ménages ou d’individus pour tenir compte de leur hétérogénéité.
Leurs équations s’appuient notamment sur l’optimisation, le calibrage et l’estimation économétrique.
📚 Au contraire, les MGEC se contentent de grandes catégories : par exemple une simple distinction entre ménages ruraux et ménages urbains.
Modèles de micro-simulation
Modèles proches des modèles de micro-simulation, mais assignant à chaque agent des règles de comportement simples.
📚 Ils servent à répliquer les comportements moutonniers ou les paniques typiques des marchés financiers.
Modèles à agents hétérogènes
- Les écarts de revenu entre quintiles ou déciles de population ;
- La courbe de Lorenz ;
- L’indice de concentration de Gini.
Les indicateurs empiriques de mesure des inégalités
Le quintile de pauvreté, soit la comparaison des revenus moyens du quintile de population (20 %) le plus mal loti avec les revenus moyens du quintile le mieux loti.
La mesure la plus simple des inégalités
« Les contraintes conçues par l’Homme pour structurer l’interaction politique, économique et sociale. Elles comprennent des contraintes formelles (règles, lois, constitutions) et informelles (normes de comportement, conventions, codes de conduite que l’on s’impose), ainsi que les caractéristiques de leur mise en œuvre. Elles définissent ensemble la structure des incitations d’une société et, plus spécifiquement, d’une économie ».
Conférence Nobel de Douglass North, 1993
Les institutions
Une entreprise doit égaliser son coût marginal de production et son revenu marginal.
⚠️ Sinon, soit intérêt à produire une unité supplémentaire, soit perte de parts de marchés due à la nécessité d’élever le prix de vente.
Maximisation du profit sur un marché concurrentiel
Possibilité pour l’entreprise, de fixer un prix supérieur à son coût marginal de production.
📚 Sur un marché concurrentiel, ce coût marginal correspondrait à son prix d’équilibre.
Pouvoir de marché
Augmentation ou diminution relative de la production (notée p %) lorsque tous les facteurs de production utilisés (capital, travail) augmentent dans une même proportion (notée k %).
Les rendements d’échelle sont :
1° Croissants si p > k ;
2° Décroissants si p < k ;
3° Constants si p = k.
⚠️ Un rendement croissant (1°) peut justifier l’existence d’un monopole.
Rendement d’échelle
La maximisation du profit conduit à un optimum social caractérisé par l’égalité entre le coût marginal du produit et son prix de vente.
Effets de la concurrence parfaite
Différence entre le coût privé d’une ressource ou le bénéfice privé d’une production et le coût ou le bénéfice social de cette ressource ou de cette production, lorsque ces deux éléments ne coïncident pas.
Externalité sociale d’une activité économique
Information partielle ou coûteuse des agents économiques lors de leur prise de décision.
📚Si l’information a un caractère stratégique et que les agents qui la possèdent l’utilisent à leur profit, l’équilibre du marché n’est plus pareto-optimal (cf. Akerlof, 1970 ; Stiglitz et Weiss, 1981).
Information imparfaite
Absence ou défaillance de certains marchés, l’équilibre de marché n’étant plus nécessairement optimal au sens de Pareto.
Exemples :
- une personne exerçant une activité dangereuse mais utile pour la société peut ne pas trouver de compagnie d’assurance pour la couvrir ;
- la quasi-absence d’un marché du crédit sur lequel les jeunes pourraient emprunter pour financer des investissements dans leur propre capital humain tend à limiter l’accès à l’enseignement supérieur, en particulier dans les pays en développement.
Marchés incomplets
Variable qui prend naissance (γένος , génos - « race ») à l’intérieur (ἔνδον, éndon - « dans ») du système.
Variable endogène
Variable qui provient de l’extérieur (ἔξω , éxo - « hors de ») du système (γένος , génos - « race ») et que ce dernier n’influence pas.
Variable exogène
Anticipation d’un acteur économique qui va exploiter toute l’information disponible sur les variables pertinentes ainsi que sur le fonctionnement de l’économie pour former les meilleures prévisions possibles.
Anticipation rationnelle
Fonction qui traduit la différence entre les valeurs observées des variables économiques et ce qui était leurs valeurs cibles.
Par exemple, lorsque le gouvernement se fixe des objectifs macroéconomiques.
Fonction de perte
Effet positif ou négatif, entraîné par une action de production ou de consommation, et qui n’est pas pris en compte dans le cadre d’un échange ou sur un marché.
Externalité
1° La transparence de l’information ;
2° L’atomicité du marché ;
3° L’homogénéité des produits ;
4° La libre entrée et sortie des entreprises sur le marché ;
5° La libre circulation des facteurs de production.
Caractéristiques de la concurrence « parfaite » sur un marché
Mesure de l’importance qu’un agent économique attache à un bien ou un service, compte tenu de l’aptitude de l’un ou l’autre à satisfaire ses besoins.
Elle peut prendre en compte aussi bien la satisfaction individuelle liée à la variété des biens et services proposés, que des considérations altruistes ou morales (achat de bien qui n’a pas été produit en faisant travailler des enfants par exemple).
Utilité
Choix qui implique des évènements situés à des moments différents et/ou dont les enjeux sont échelonnés dans le temps.
📚Il est déterminé par la mesure dans laquelle les individus vont préférer un futur proche à un futur lointain, ou inversement.
Choix intertemporel
1° Les « mesures qui changent le cadre institutionnel et les contraintes qui régissent le fonctionnement des marchés et leurs résultats » (FMI).
2° Elles contribuent à améliorer à long terme les conditions de vie matérielles à travers une productivité et une utilisation du travail accrues (OCDE).
3° Il s’agit donc des efforts engagés pour changer les institutions du marché du travail, les conditions de la concurrence sur le marché des biens, la sécurité sociale et les retraites, ou la santé et l’éducation.
Les réformes structurelles
Dans un graphique d’offre et de demande, représentation mesurant l’inefficience dans l’allocation des ressources.
Elle est égale à la diminution nette du surplus total qui résulte d’une limitation de la production au-dessous de son niveau efficient.
Perte sèche : en anglais Deadweight loss.
Surplus total : l’addition des surplus du consommateur et du producteur.
Triangle de Harberger
Représentation sur un graphique de la distribution des revenus au sein d’une population :
- En abscisses, les fractions de la population touchant les revenus ;
- En ordonnées, la part du revenu total correspondant à cette fraction de population ;
- La bissectrice correspond à une répartition parfaitement égalitaire des revenus et plus la courbe s’en éloigne, plus les inégalités sont fortes.
Courbe de Lorenz
Mesure synthétique des inégalités de revenus, calculée en multipliant par deux l’aire formée par la courbe de Lorenz avec la bissectrice du graphique représentant la distribution des inégalités au sein de la population :
- en cas de répartition strictement égalitaire (chaque individu possède la même chose), l’indice de Gini est nul ;
- il peut atteindre 1 (qui est le maximum de 0,5 de la surface*2 et correspond à un seul individu qui capterait tous les revenus de la population).
Indice de concentration de Gini
Arbitrage permettant d’échanger une amélioration sur un objectif contre une détérioration sur un autre, en proportion inverse des effets de ces variations sur la fonction de perte.
Arbitrage à la marge
Modèles spécifiés dans une forme impliquant que chaque variable dépend de ses propres valeurs passées ainsi que de celles des autres variables.
VAR : vectoriels auto-régressifs.
Modèles VAR
_En cas de monopole ou de pouvoir de marché_ :
- la demande n’est pas parfaitement inélastique : une partie des consommateurs peut renoncer à acquérir le produit ;
- dans la partie élastique de la courbe, la recette marginale est inférieure au prix de vente du marché pour n’importe quelle quantité, car la vente d’une unité supplémentaire oblige à réduire le prix de toutes les unités précédentes ;
→ par conséquent, à l’équilibre du marché, le prix de vente restera supérieur au coût marginal.
⚠️ La concurrence imparfaite réduit les quantités offertes et augmente leur prix.
Les effets de la concurrence imparfaite
Ensemble de marchés existant pour un ensemble de transactions à des horizons plus ou moins lointains.
Marchés complets
Méthode de calcul économique qui permet de mesurer la valeur contemporaine d’un revenu à percevoir ou d’une dépense à engager dans le futur.
En matière d’utilité, elle représente l’indifférence de l’agent à l’utilisation aujourd’hui d’un euro ou de l’utilisation de (1+p) euros dans le futur.
Elle peut être formalisée par un taux d’actualisation.
Actualisation
Utilité qui considère la répartition du revenu en s’appuyant sur le critère du maximin, c’est-à-dire la maximisation de l’utilité des moins bien dotés.
Utilité rawlsienne (définie par John Rawls)
Utilité qui fait la somme des utilités individuelles sans tenir compte de la répartition du revenu.
Utilité benthamienne
Valeur actualisée des utilités futures d’un agent économique.
Utilité intertemporelle
Modèle dans lequel la dynamique jointe d’un ensemble d’indicateurs économiques de court terme est supposée dépendre d’un plus petit nombre de variables sous-jacentes et inobservables appelées « facteurs ».
Indicateurs possibles : prix, production industrielle, données d’enquêtes auprès des ménages et des entreprises, etc.
Modèle à facteurs
Politique de redistribution ayant des effets positifs dans un autre domaine que celui de l’équité.
Par exemple, une mesure visant à améliorer la rémunération nette du travail peu qualifié (via des revenus complémentaires à l’activité pour les bas revenus) peut accroître en même temps l’offre de travail et par conséquent, la production potentielle.
Redistribution efficace
Probabilité de réalisation des différentes valeurs possibles à l’issue d’une opération.
📚 Les dirigeants du secteur privé y sont plus attentifs que leurs homologues du secteur public, car ils doivent engager des actions pour y parer : assurance, provisionnement…
Distribution des risques
Le montant qui peut être perdu avec une certaine probabilité à l’issue d’une opération.
(Cost at Risk)
Par exemple, un projet dont le coût d’investissement est 1 M€ peut rapporter 1 M€ supplémentaire, mais également engendrer une perte de 50 000 € dans 30 % des cas et de 1,5 M€ dans 10 % des cas.
Coût en risque
(en anglais)
Perte de valeur d’un actif financier ou d’un portefeuille d’actifs qui ne peut être dépassée qu’avec une certaine probabilité, à un horizon donné.
Son calcul nécessite la connaissance de la distribution conjointe des rendements de tous les actifs financiers contenus dans le portefeuille.
(Value at Risk - VaR)
📚 C’est la pierre angulaire de la gestion moderne du risque dans les institutions financières et sur les marchés de capitaux :
Les limites de risque attribuées aux opérateurs de marché sont exprimées en termes de VaR.
Valeur en risque
(en anglais)
Persistance d’un phénomène économique alors que sa cause principale a disparu.
Selon Blanchard et Summers (1986), trois canaux à la suite de l’allongement du non-emploi :
1° dégradation du capital humain ;
2° baisse de l’accumulation du capital physique ;
3° baisse de la négociation salariale.
Il s’agit d’un concept d’origine néo-classique.
Hystérèse
Modèles dans lesquels les comportements privés (consommation, investissement) résultent d’un calcul d’optimisation explicite intégrant des anticipations rationnelles.
📚 Il s’agit d’une tentative des économètres de répondre à la critique de Lucas.
Modèles à fondements microéconomiques
Les paramètres régissant le comportement des agents économiques (préférence pour le présent, aversion pour le risque ou élasticités de substitution) et considérés comme invariants par rapport à la politique économique.
Paramètres structurels
Situation dans laquelle l’existence d’une garantie (assurance…) en cas de dommage causé par un risque, incite à la prise de ce risque.
En effet, dans le cas de l’assurance, celle-ci réduit, pour le souscripteur d’une police, le coût anticipé des dommages qu’il peut occasionner.
⚠️ Il existe toutefois des incitations à la prise de risque positives :
- fonds de garantie pour les entreprises innovantes ;
- dispositifs publics d’assurance-crédit (assurance contre les défauts de paiement des clients survenus pour des motifs, soit qui sont propres à ces débiteurs, soit relevant de contraintes extérieures).
Aléa moral
Attitude d’évitement du risque par l’agent économique : en cas de probabilités égales de gagner ou de perdre la même somme, l’agent s’abstiendra de prendre le risque.
📚 Elle est fondée sur l’idée que l’utilité marginale des revenus est décroissante : l’utilité de chaque individu croît avec le niveau de son revenu, mais de moins en moins au fur et à mesure que ce niveau s’élève.
Elle est jugée comme le comportement normal d’un agent économique, notamment dans une décision comportant un gain.
Aversion pour le risque
Situation dans laquelle les agents économiques anticipent que la politique annoncée ne sera pas respectée, ou qu’elle poursuit un but autre que celui annoncé.
La notion est couramment utilisée par les responsables politiques aujourd’hui. Elle a conduit à l’indépendance des banques centrales.
Défaut de crédibilité
Adj. Epist. Qui dépend, qui résulte du hasard.
Math. Qui relève du domaine de l’aléatoire, du calcul des probabilités.
(CNRTL)
stochastique
Art. 5 de la Charte de l’environnement :
« Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »
Le principe de précaution
(définition juridique)
Variation de l’investissement des administrations publiques locales, généralement à la hausse durant les deux années précédant une élection municipale, puis à la baisse l’année suivant l’élection.
Cycle des affaires politiques
« Comité d’État pour la planification » ou plan d’État
L’organe central de planification de l’Union soviétique.
📚 Sa relation avec les entreprises souffrait des problèmes caractéristiques d’une relation principal-agent :
- Les entreprises surestimaient leurs besoins en matières premières et en équipements et sous-estimaient leur propre production de sorte à n’avoir aucune difficulté à remplir les objectifs du plan ;
- L’administration centrale du Gosplan ne disposant pas de la même information que les gestionnaires des entreprises, elle ne pouvait pas y remédier.
Gosplan
(synonymes : 2)
I. Les contrats d’intéressement : par exemple, celui d’un gouverneur de banque centrale à des objectifs d’inflation (Carl Walsh, 1995).
II. Les contrats d’objectifs : par exemple, pour inciter les agents de l’État (Laffont, 1999).
III. Les contrats de partenariats public-privé (ordonnance du 17 juin 2004), auxquels ont succédé les marchés de partenariat (ordonnance du 26 novembre 2018).
Déclinaisons de contrats visant à résoudre des problèmes de type principal-agent
La préférence de l’électeur médian ne coïncide :
- ni avec la préférence des plus mal lotis (privilégiée par la fonction de bien-être social rawlsienne) ;
- ni avec le niveau de dépense qui maximise l’utilité moyenne (privilégié par la fonction benthamienne).
Le problème de l’électeur médian
Pork-barrel politics, du nom des carcasses de porc qui étaient donnés par les maîtres à leurs esclaves dans les plantations avant la guerre de Sécession.
Origine de l’expression anglaise désignant le clientélisme
L’agence est un organisme qui se définit par deux critères cumulatifs :
1° L’autonomie : le gouvernement ne s’implique pas dans le fonctionnement quotidien de l’agence, mais fixe les orientations politiques que celle-ci met en oeuvre ;
2° L’exercice d’une responsabilité structurante dans la mise en œuvre d’une politique publique nationale.
Conseil d’État, rapport public, Les agences : une nouvelle gestion publique ?, 2012
📚 Elles se distinguent ainsi des autorités administratives indépendantes, qui sont quant à elles indépendantes.
Agence
(définition juridique)
Bien dont l’utilisation est à la fois non exclusive et non rivale.
Exemple : une invention non brevetable, la stabilité financière, le climat mondial.
Bien public pur
Base Erosion and Profit Shifting (érosion de l’assiette de l’imposition et transfert des bénéfices).
Initiative du G20 datant de 2012, qui vise à inciter les entreprises à publier leurs bénéfices pays par pays.
BEPS
Dans le dilemme du prisonnier, équilibre non coopératif qui aboutit à un résultat inefficace, découlant de la combinaison des choix effectués par chaque joueur sur le fondement de sa stratégie individuellement gagnante.
Équilibre de Nash
Union douanière dans laquelle sont supprimées les entraves à la mobilité des biens et à la libre prestation de services, ainsi qu’à la mobilité des travailleurs et des capitaux.
Le marché unique implique d’harmoniser les règlements afférents, sur l’ensemble de son territoire, en particulier les normes techniques ou sanitaires.
L’Union européenne est un marché unique depuis 1992.
Marché unique
Ensemble de territoires liés par un accord en vertu duquel les produits fabriqués dans les pays participants circulent en franchise de droits de douane, mais qui autorise chaque État à conserver la maîtrise de sa politique commerciale vis-à-vis des pays tiers.
Zone de libre échange
Accord commercial entre plusieurs pays, en vertu duquel les marchandises y circulent librement entre eux, tandis que la politique commerciale est commune vis-à-vis des tiers.
Toutes les importations du reste du monde sont frappées des mêmes droits de douane, quels que soient leurs lieux d’entrée et de destination.
⚠️ Elle n’impose pas la suppression des contrôles aux frontières entre ces pays (exemple : traité de Rome de 1957, et donc situation de la CEE avant le marché unique de 1992).
Union douanière
Zone réunissant plusieurs pays qui conviennent d’employer la même monnaie, ce qui suppose la mise en place d’une politique monétaire unique et donc d’une banque centrale commune.
Exemple : Union économique et monétaire européenne (UEM) négociée en 1991 : 11 pays adoptent alors l’Euro.
Union monétaire
Relation d’une économie avec le reste du monde.
Une mesure standard de l’ouverture économique peut s’obtenir à partir :
- De la part des échanges avec l’étranger dans les flux totaux d’activité, soit (X+M)/(2*PIB), pour l’ouverture commerciale ;
- Du stock d’actifs et de dettes transfrontières dans l’ensemble du patrimoine du pays (A+L)/(2*PIB), pour l’ouverture financière.
Ouverture économique
À distance égale, les échanges de marchandises, de services et de capitaux sont moins intenses entre les pays qu’à l’intérieur de ces pays (McCallum, 1995).
C’est le cas y compris quand les droits de douane et les autres obstacles au commerce sont proscrits (Mayer et Zignagno, 2005).
Effet frontière
Propriété d’un bien qui permet d’empêcher un autre agent économique (personne, ménage, entreprise) d’en jouir.
📚 C’est le cas pour la plupart des biens de consommation (alimentation, vêtements, voiture), mais impossible pour des choses telles que le soleil, la télévision non cryptée, la stabilité financière, etc., qui sont considérés comme des biens non exclusifs.
Exclusion (bien)
Propriété d’un bien dont l’utilisation ou la consommation affecte la disponibilité de ce bien pour les autres.
📚 C’est le cas des poissons dans un lac ou de la circulation sur une route, mais pas de l’éclairage public ou de la sécurité, qui sont donc des biens non rivaux.
Rivalité (bien)
Bien dont l’utilisation est à la fois exclusive et rivale.
Exemple : des chaussures.
Bien privé
Bien dont l’utilisation est à la fois exclusive et non rivale.
Exemple : une invention brevetable.
Bien de club
Bien dont l’utilisation est à la fois non exclusive et rivale.
Exemple : la pêche dans un lac.
Bien commun ou bien public impur
Le développement économique des pays moins avancés est un bien public mondial :
1. en tant qu’ils sont des marchés potentiellement prometteurs pour les pays riches ;
2. parce que leur sous-développement peut-être le terreau de la criminalité, du terrorisme, des épidémies et des migrations de masse.
Intérêt de l’aide publique au développement
La Banque mondiale et le FMI, créés en 1944.
Le G7, créé en 1975 à la suite du premier choc pétrolier (Initialement G6 États-Unis, Royaume-Uni, Japon, France, Allemagne, Italie, puis G7 Canada en 1976 et en 1997 G8 : Russie – mais adhésion suspendue en 2014).
Le G20, créé en 1999 à la suite de la crise des économies émergentes (G7 + Russie, Turquie, Brésil, Argentine, Mexique, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Australie + UE).
Les institutions de la gouvernance économique mondiale
1° L’intégration apporte des bénéfices importants (Emmerson et al., 2016) ;
2° Les biens et les capitaux sont mobiles entre les pays de l’Union, mais le travail ne l’est presque pas : l’Union dispose de la compétence de régulation des marchés des biens, des services et des capitaux, et les États de celle de la régulation des marchés du travail ;
3° La gestion du marché unique est de la responsabilité de l’Union, tandis que les États demeurent en concurrence pour les autres politiques d’allocation (infrastructures, recherche et innovation, éducation) ;
4° Le marché unique implique la monnaie unique (Padoa-Schioppa, 1987), les avantages procurés par la fixité des taux de change ayant été considérés comme supérieurs à ceux entraînés par le triangle d’incompatibilité (cf. Mundell, 1961) ;
5° La monnaie unique implique actuellement la surveillance des politiques budgétaires nationales ;
6° L’Union intervient dans la redistribution entre régions et entre pays.
Les caractéristiques du marché unique
européen
Document prévisionnel d’une entité publique qui précise l’origine et le montant de ses revenus (ses « recettes »), ainsi que l’emploi qu’elle compte en faire ( ses « dépenses »).
Budget
Dépenses qui se traduisent normalement par une augmentation de la consistance ou de la valeur du patrimoine de la collectivité publique qui les exerce.
Elles comprennent, au sein des dépenses publiques, les dépenses d’infrastructures et, depuis les révisions des systèmes de comptabilité nationale, la recherche et le développement.
Dépenses publiques d’investissement
Toutes les dépenses d’une collectivité qui ne sont pas d’investissement, c’est-à-dire qui n’ont pas vocation à rester à son actif.
Dépenses publiques courantes
L’ensemble des dépenses hors intérêts de la dette.
Dépenses primaires (personne publique)
Comptabilité dans laquelle les transactions sont enregistrées lorsque les opérations sont décidées, quelle que soit la date des déboursements.
Comptabilité d’engagement
Comptabilité dans laquelle l’enregistrement des transactions se fait à la date à laquelle les déboursements correspondants ont lieu.
Comptabilité de caisse
1° La différence entre les recettes et les dépenses ;
2° L’excédent budgétaire ;
3° Le déficit budgétaire.
Définition du solde budgétaire (1°) :
- dénomination lorsqu’il est positif (2°) ;
- dénomination lorsqu’il est négatif (3°).
1° Le solde global consolidé résultant de la somme des soldes des comptes de toutes les administrations publiques (recettes – dépenses) ;
2° Solde des finances publiques ;
3° Il représente une capacité de financement ;
4° Il représente un besoin de financement (ou d’endettement).
Définition du solde financier en comptabilité nationale (1°).
Synonyme (2°).
Conséquence lorsqu’il est positif (3°).
Conséquence lorsqu’il est négatif (4°).
I. L’indice de développement humain est un indice composite qui permet d’évaluer la qualité de vie.
II. Il repose sur trois aspects :
1° L’espérance de vie à la naissance ;
2° Le savoir : alphabétisation des adultes et taux brut de scolarisation primaire, secondaire et supérieurs ;
3° Le niveau de vie, calculé par le PIB par habitant en dollars de PPA.
L’IDH
Situation dans laquelle un bénéficiaire de revenus de remplacement a une incitation économique faible ou inexistante à reprendre un travail.
⚠️ Le temps passé en inactivité réduit progressivement la probabilité qu’il retrouve du travail.
Trappe à inactivité
Revenu primaire des ménages :
- net des prélèvements obligatoires (impôts courants sur le revenu et le patrimoine, et cotisations) ;
- augmenté des transferts reçus (prestations sociales et autres transferts courants) ;
→ utilisable pour la consommation et pour l’épargne.
Revenu disponible des ménages
Technique statistique permettant la comparaison du résultat d’une politique avec celui auquel on aurait abouti en l’absence de cette politique.
📚 Exemple : Piketty, 1998 ; Hirsch, 2008.
Contre-factuel
Premier lundi de février : soumission au Congrès de la proposition de budget du Président.
Avril : les comités budgétaires de la Chambre des représentants et du Sénat adoptent chacun un premier texte de résolution reprenant ou non la proposition présidentielle.
Les textes sont ensuite votés par les deux chambres et les différences aplanies au cours d’une conférence.
Le budget doit être promulgué au plus tard le 1er octobre, à défaut de quoi le Congrès doit passer en continu des résolutions pour financer le gouvernement à court terme et éviter la paralysie de l’administration (shutdown, comme en 2013).
📚 Le processus prend donc huit mois, et parfois plus.
Le processus budgétaire américain
(ou valeur d’attente)
Valeur dégagée par la possibilité de différer un projet.
📚 Elle est analogue à celui d’une option financière.
Valeur d’option
(synonyme)
Méthode consistant à évaluer l’efficacité d’une politique lorsqu’elle est introduite au sein d’une collectivité ou d’un groupe A, tandis qu’une collectivité ou un groupe B, qui présente des caractéristiques très proches de la collectivité ou du groupe A, n’y est pas soumis.
On compare alors la façon dont les comportements ou les variables d’intérêt ont changé entre les deux collectivités ou groupes, tout en s’assurant de l’absence d’interactions.
Méthode des doubles différences
Au sein du solde financier, le solde qui est discrétionnaire.
En effet, le solde financier se décompose en :
- Un solde conjoncturel, indépendant de la volonté du gouvernement ;
- Et le solde budgétaire, qui est discrétionnaire.
Le solde budgétaire corrigé du cycle
Solde financier = solde conjoncturel + solde corrigé du cycle.
L’indicateur de l’orientation de la politique budgétaire
Le solde budgétaire corrigé des effets du cycle sur le budget.
Il s’agit d’une partie discrétionnaire, appelée impulsion budgétaire par le FMI, car fournissant une bonne mesure de l’orientation de la politique budgétaire.
Le solde structurel
Le solde budgétaire hors paiement d’intérêts.
Il se décompose en :
solde conjoncturel primaire + solde structurel primaire.
Le solde primaire
Le cadre budgétaire européen s’appuie largement sur le concept de solde structurel, mais ses estimations varient d’une institution à une autre et sont souvent révisées :
1° Il est difficile de mesurer l’écart de production, mais aussi la sensibilité des dépenses et des recettes publiques à l’activité économique ;
2° Il peut y avoir un écart entre le diagnostic effectué à partir de la variation du solde structurel et l’agrégation des décisions budgétaires telles que décrites par les documents votés.
Les difficultés du recours au concept de solde structurel
Inspiré de l’approche narrative, il s’agit d’un nouvel indicateur de l’impulsion budgétaire discrétionnaire, développé par la Commission :
- Du côté des recettes, il agrège l’impact budgétaire des différentes décisions fiscales ;
- Du côté des dépenses, il s’appuie sur la différence entre la croissance du PIB potentiel et la croissance des dépenses publiques.
L’effort budgétaire discrétionnaire
Les dettes publiques lorsque l’emprunteur est le gouvernement central.
Les dettes souveraines
Les déficits doivent être financés en empruntant :
- sur le marché ;
- ou au moyen de prêts contractés auprès d’organisations internationales.
La cause de l’accumulation de dette publique
La dette publique brute diminuée des actifs financiers (dépôts, titres de créance négociables, prêts) que les acteurs publics détiennent sur d’autres acteurs.
Par exemple, la dette brute du Japon en 2019 s’élevait à 237 % du PIB, mais ce chiffre néglige le fait qu’une large partie de la dette est détenue par les agences gouvernementales ; la dette nette s’élevait à 154 % du PIB.
On recourt plutôt à la dette publique brute parce que les actifs publics sont rarement liquides.
La dette publique nette
Il s’agit, au cours d’une année :
- Du remplacement des titres de dette arrivant à échéance par de nouveaux titres au taux d’intérêt en vigueur ;
+
- De la dette émise pour financer le déficit.
Le besoin de financement brut
Les engagements de l’ensemble des résidents, personnes publiques comprises, vis-à-vis du reste du monde.
La dette extérieure
(ou) « monétisation du déficit » :
- Les dépenses du gouvernement sont financées par une avance de la banque centrale, dont la contrepartie est une émission monétaire par cette même banque centrale ;
- Elle peut déboucher sur de l’inflation, et dans les cas extrêmes sur une hyperinflation ;
➝ alors forme indirecte de taxation.
Le seigneuriage moderne
Le taux de rendement sur la dette des états, lorsque ceux-ci ne sont pas en détresse financière.
Il sert de référence pour les autres obligations.
Le taux d’intérêt sans risque
L’évolution conjointe de la dette accumulée (au numérateur) et du PIB nominal (au dénominateur) :
- Lorsque le taux de croissance du PIB nominal est supérieur au taux d’intérêt, il peut arriver qu’un pays stabilise sa dette tout en affichant un déficit primaire ;
- Lorsque le taux d’intérêt est supérieur au taux de croissance nominale, il faut un excédent primaire pour stabiliser le taux d’endettement.
Évolution du taux d’endettement
Les engagements qui se matérialisent lorsqu’un événement spécifique et a priori incertain se réalise.
Ils ne sont pas évalués au prix du marché.
Ils sont inclus dans la définition de la dette publique de Maastricht.
Exemple : les garanties apportées par les États membres aux emprunts réalisés par le Mécanisme européen de stabilité.
Les engagements contingents
Les engagements de l’État sur les dépenses futures.
Par exemple :
- Le paiement des retraites des fonctionnaires ;
- Son rôle d’assureur en cas de catastrophe majeure ou de faillite systémique des banques.
Les engagements hors bilan
Quatre catégories, obtenues en croisant les deux critères suivants :
1° Selon que leur caractère est explicite (engagements contractuels) ou implicite (engagements non contractuels, mais probables) ;
2° Selon qu’ils sont liés ou non à un fait déclencheur (engagement direct versus engagement contingent).
Exemples :
- direct et explicite : retraite des fonctionnaires ;
- contingent et explicite : assurance des dépôts ;
- direct et implicite : dépenses liées à la dépendance ;
- contingent et implicite : banques « trop grandes pour faire faillites ».
Les catégories d’engagements hors bilan
L’État peut changer les lois sous le régime desquelles il opère, ce qui affaiblit la notion d’engagement.
Par exemple, une réforme des retraites par répartition peut être considérée comme un défaut sur des engagements implicites existants.
La valeur relative de la notion d’engagement de l’État
Toutes les décisions concernant les dépenses et les recettes publiques qui sont prises dans le but d’influencer la demande agrégée et d’orienter l’économie vers l’équilibre.
Il peut s’agir :
- de politique budgétaire discrétionnaire : ajustement des dépenses ou des prélèvements ;
- des stabilisateurs automatiques : évolution automatique en fonction de la croissance et de l’inflation.
La politique budgétaire
1° Modifier ses recettes et ses dépenses pour afficher des excédents primaires récurrents ;
2° Réduire la valeur réelle de sa dette par l’inflation ;
3° Réduire la valeur réelle de sa dette par la croissance du PIB ;
4° Pénaliser les détenteurs de dette en maintenant les taux d’intérêt à des niveaux artificiellement bas ;
5° Faire défaut sur ses engagements.
Les solutions d’un État pour sortir d’une dette excessive
Le fait de disposer de ressources pour honorer ses engagements.
La solvabilité
La situation dans laquelle, pour faire face à des dépenses obligatoires :
1° les ressources existent, mais ne sont pas mobilisables immédiatement ;
2° et/ou ces ressources risquent de se tarir à une échéance proche.
La crise de liquidité
ou finances publiques insoutenables :
Sur la base de la politique économique actuelle et des prévisions disponibles, l’évolution anticipée de la dette aboutit inéluctablement à une crise d’insolvabilité.
Les finances publiques non-visibles
La décision rationnelle de faire défaut, parce que les créanciers ne peuvent rien saisir.
Le défaut stratégique
Acte par lequel un État renonce de manière rationnelle (car ses actifs ne peuvent généralement pas être saisis par ses créanciers) à honorer tout ou partie des engagements financiers prévus par le contrat le liant à ses créanciers (intérêts et/ou capital).
⚠️ Ses titres de dette ne sont plus acceptés comme collatéral par les banques centrales pour les opérations de fourniture de liquidité.
Le défaut souverain
Fonds d’investissement public alimenté par un excédent budgétaire et destiné à servir aux générations futures.
Ex : Singapour, Émirats arabes unis, Norvège (où les recettes pétrolières sont investies dans un fonds spécial).
Fonds souverain
Lorsque la charge des intérêts dépasse le solde primaire.
Situation dans laquelle la dette ne peut qu’augmenter
La modification des échéances de paiement, sans changement de la valeur actualisée des paiements futurs au titre de la dette.
Le rééchelonnement de la dette
Art. 125 TFUE : « L’Union ne répond pas des engagements des administrations centrales […] d’un État membre ».
Elle a servi à l’Allemagne pour s’opposer à l’effacement partiel de la dette nominale de la Grèce.
La clause dite de non-renflouement
1° La valeur d’une obligation publique à taux fixe sur le marché secondaire dépend du niveau relatif de son taux d’intérêt par rapport à ceux en vigueur sur le marché primaire pour les actifs de même type et de même maturité.
Ainsi, si l’État émet un titre assorti d’un taux d’intérêt de 1 %, personne ne l’achètera s’il existe une autre obligation du même État portant un taux d’intérêt de 2 %. En d’autres termes, leurs rendements anticipés doivent s’égaliser ;
2° Les obligations de même maturité n’étant pas toutes également risquées en fonction de l’émetteur, les obligations les plus risquées seront assorties de taux d’intérêt plus élevés. Si le risque évolue par la suite, la valeur de l’obligation aussi.
Les raisons de la variation de la cotation de marché des dettes souveraines
La prime de risque assortissant un taux d’intérêt est une fonction croissante de la probabilité de défaut.
Détermination de la prime de risque
1° Une fraction du revenu supplémentaire est soumis à l’impôt ;
2° Dans une économie ouverte, une partie du revenu disponible est consommé par les ménages sous la forme de biens et services importés ;
3° Les prix des biens ne sont pas rigides ;
4° Les banques centrales peuvent répondre à une demande accrue par des taux d’intérêt plus élevés, ce qui conduira les entreprises à diminuer leurs investissements.
Les éléments qui altèrent négativement le multiplicateur keynésien
Diminution générale et durable des prix, qui présente un caractère transsectoriel et auto-entretenu.
Déflation
Situation dans laquelle la pression exercée par le gouvernement sur la banque centrale, va jusqu’à assujettir la politique monétaire à la mission principale d’assurer la solvabilité de l’État.
La dominance budgétaire
La politique budgétaire n’affecte pas l’activité économique.
Les conséquences de l’équivalence ricardienne
Lors d’une expansion budgétaire, la hausse du déficit public et de la demande de fonds prêtables par le gouvernement provoque une hausse du taux d’intérêt de long terme.
→ Il en résulte un effet d’éviction de l’investissement privé, qui déprime la demande.
L’éviction financière
L’effet des dépenses publiques sur l’économie est indépendant de la façon dont elles sont financées, et en particulier du choix que fait l’État entre l’impôt et l’emprunt (voire la création monétaire, effet Ricardo Barro).
→ Il s’agit dans tous les cas d’un impôt, au mieux différé.
Théorème de l’équivalence ricardienne
La caractéristique du marché des biens sur lequel l’ajustement des prix n’est pas assez rapide pour que son équilibre soit déterminé par l’offre.
Dans ce cas, les producteurs n’acceptent d’augmenter un peu leur offre que si les prix augmentent beaucoup.
→ Ceci aboutit à la pénalisation ex post de la demande privée, en raison de la hausse des prix.
La rigidité de l’offre
Les effets de réduction de l’offre de travail ou de l’offre de capital induits par une hausse permanente de la dépense publique et les impôts qu’elle implique.
Si la hausse de la dépense est perçue comme temporaire, ces effets d’offre ne sont pas à craindre, mais si elle est perçue comme permanente, la réponse de l’économie est une contraction de l’offre qui peut même aboutir à inverser le signe du multiplicateur.
Les effets d’offre
L’éviction financière, la rigidité de l’offre et les effets d’offre.
Les critiques principales de l’approche keynésienne de la politique budgétaire
L’exigence d’équilibre budgétaire appliquée aux dépenses courantes, qui doivent être financées par les recettes courantes.
La règle d’or des finances publiques
I. « D’un pas égal » en latin :
Obligation légale de traiter équitablement tous les créanciers.
II. Elle a conduit un juge fédéral aux États-Unis à condamner l’Argentine (confirmé par la Cour suprême américaine en 2014) à rembourser 1,4 Md$ aux fonds vautours avant d’être autorisée à renégocier le remboursement du reste de sa dette (contractée sous l’empire de la loi américaine) avec 93 % des créanciers. Le seul moyen d’échapper à ce jugement étant de se déclarer en défaut de paiement à l’égard de tous.
Clause pari passu
I. La situation du secteur bancaire dans laquelle les agents ou contreparties privées (actionnaires, créanciers, déposants) exercent une contrainte sur leur banque. C’est un mécanisme de normalisation qui délégue la surveillance et la discipline non seulement au régulateur, mais à chacun des agents sur le marché.
II. Les États sont disciplinés, non parce qu’on leur demande de l’être, mais parce qu’ils savent que personne ne viendra à leur secours s’ils perdent l’accès aux marchés, de sorte que les taux d’intérêts auxquels ils empruntent dépendent de la situation de leurs finances publiques.
Ce système, pour être réalisé, nécessite que la menace de laisser un État faire défaut soit crédible, ce qui implique à son tour que le système financier soit protégé contre les effets déstabilisants d’un défaut souverain. Aux États-Unis, le gouvernement fédéral a depuis près de deux siècles refusé de venir en aide aux États fédérés insolvables.
La discipline de marché
1° Les procédures sont excessivement complexes et souffrent d’un manque d’appropriation par les décideurs nationaux ;
2° Les mécanismes de mise en œuvre sont peu puissants (faible crédibilité des sanctions) ;
3° Les règles reposent en partie sur des variables inobservables comme l’écart de production dont la mesure peut donner lieu à des controverses ;
4° La pertinence des recommandations budgétaires qui découlent des règles est discutable d’un point de vue macro-économique ;
5° Le cadre n’apporte pas suffisamment d’incitations à l’investissement et aux réformes favorables à la croissance ;
6° La souplesse introduite pour laisser plus de marge à des politiques intelligentes a entraîné une forte politisation des processus.
Les failles du cadre budgétaire européen
(Fiscal space)
La marge des autorités publiques pour « affecter des ressources à la poursuite d’un objectif sans mettre en péril la viabilité de leur position financière ou la stabilité de l’économie » (FMI).
Marge de manœuvre employable pour des politiques de stimulation budgétaire qui ne présentent pas le risque d’une spirale d’endettement insoutenable.
Espace budgétaire
Un niveau de risque doit être considéré comme acceptable si tous les efforts pour le réduire ont un coût qui excède le bénéfice de cette réduction.
(Eswald, Sadeleer, Gollier, 2008)
La notion de risque acceptable
1° La concurrence n’est pas parfaite ;
2° Les activités économiques présentent des effets externes ;
3° L’information est imparfaite ;
4° Les marchés sont incomplets.
(NB : la règle plutôt que l’exception ?)
Les hypothèses sous lesquelles les théorèmes de l’économie du bien-être concluent à l’utilité de l’intervention publique
Incrément d’intérêts s’ajoutant au taux d’intérêt du pays risqué par rapport aux pays jugés les plus sûrs.
Cette prime s’accroît avec l’éloignement de l’échéance des titres, car plus l’échéance est lointaine, plus il y a de risque qu’un événement défavorable quelconque se produise.
Prime de risque-pays
Le multiplicateur budgétaire dépend :
- Négativement : de la taille du gouvernement (pression fiscale), du niveau de dette publique, du degré d’ouverture et de la flexibilité du taux de change ;
- Positivement : de la taille de l’économie et de la rigidité du marché du travail.
Les caractéristiques de l’économie affectant le multiplicateur budgétaire
Les mécanismes institutionnels qui réduisent les effets du cycle conjoncturel de l’économie sur le niveau de production et de consommation.
Ils ont pour contrepartie l’augmentation du déficit en période de ralentissement de la conjoncture et sa réduction en période d’expansion.
Les stabilisateurs automatiques sont plus puissants en Europe continentale, où le poids des dépenses et recettes publiques dans le PIB est élevé, qu’au Royaume-Uni ou aux États-Unis.
Les stabilisateurs automatiques
Un incident dans le paiement des intérêts de la dette ou le remboursement du principal.
Par exemple, un défaut souverain, qui désigne le fait qu’un Etat n’honore pas tout ou partie des engagements financiers prévus par le contrat le liant à ses créanciers.
Un défaut souverain a deux conséquences :
- Les titres de dette ne sont plus acceptés comme collatéral par les banques centrales pour les opérations de fourniture de liquidités et leur notation par les agences de notation est dégradée à D ;
- Cela déclenche le paiement des assurances contre le risque de défaut (Credit Default Swaps – CDS).
Un événement de crédit
La modification des échéances, du montant ou des taux d’intérêt d’une dette.
La renégociation de la dette
La réduction des engagements financiers souscrits auprès des prêteurs, ou, en termes plus techniques, la réduction de la valeur actualisée des paiements futurs d’une dette.
On l’appellait autrefois « défaut » mais ce terme est désormais réservé aux cas de répudiation unilatérale.
La restructuration de la dette
Une année où le solde primaire corrigé des variations cycliques s’améliore d’au moins 2 points de PIB ou une période de deux années consécutives où il s’est amélioré d’au moins 1,5 point du PIB chaque année.
(Alesina et Ardagna, 1998)
Consolidation budgétaire
Une période de resserrement budgétaire est expansionniste si le taux de croissance moyen du PIB en écart à celui du G7, corrigé de l’écart entre les taux de croissance potentielle, est positif sur l’ensemble de la période de consolidation.
(Cour et al., 1996)
Consolidation budgétaire expansionniste
Une consolidation budgétaire est réussie une année donnée si, trois ans plus tard, le ratio dette brute/PIB a baissé d’au moins 5 points.
(Alesina et Perotti, 1995).
Consolidation budgétaire réussie
Le contenu des règles budgétaires et les mandats attribués aux institutions d’un pays.
Ils contribuent à la qualité de sa politique budgétaire.
Le régime budgétaire
Une disposition légale qui impose des contraintes durables sur la politique budgétaire à travers des limites quantitatives sur les agrégats budgétaires.
Une règle budgétaire
Encours nominal de la dette moins la somme des obligations futures au titre du service de la dette existante (intérêts et principal), actualisée au taux d’intérêt du marché, qui peut être différent du taux auquel la dette a été contractée.
Valeur actualisée nette d’une dette
(point de vue du débiteur)
Le phénomène par lequel l’augmentation de la demande globale entraîne une augmentation plus que proportionnelle du revenu. Ainsi, toute augmentation de l’investissement, de la consommation ou des dépenses publiques, va entraîner une hausse plus que proportionnelle de la richesse produite dans le pays.
La propension marginale à consommer, notée PmC, va déployer l’effet multiplicateur en vagues successives.
Le multiplicateur keynésien
L’interdiction que le gouvernement se fait à lui-même d’augmenter les impôts en période de récession et de les réduire en période de croissance.
Le lissage fiscal
La stricte surveillance exercée pour faire en sorte qu’un État ne puisse se retrouver dans une situation où sa solvabilité puisse être mise en cause.
C’est le système adopté par l’UE :
- procédures contre les déficits excessifs ;
- possibilité d’imposer des sanctions aux États contrevenant aux règles budgétaires inscrites dans le traité.
La discipline budgétaire
Modèle dans lequel, pour un niveau donné des prix :
- la courbe IS donne les combinaisons de niveaux de production et de taux d’intérêt qui permettent l’équilibre sur le marché des biens et services ;
- la courbe LM retrace les combinaisons de taux d’intérêt et de revenu compatibles avec l’équilibre sur le marché de la monnaie.
Hicks (1937) et Hansen (1953)
(Voir le billet sur contrepoints.org : « À long terme, nous sommes tous morts »)
Modèle IS-LM
La politique qui gère la quantité et le prix de la liquidité*, de manière à atteindre un ou plusieurs objectifs :
- La stabilité des prix ;
- La croissance économique et le plein-emploi ;
- Selon le régime de change, la stabilité du taux de change.
* c’est-à-dire des moyens de paiements.
La politique monétaire
Fourniture de liquidités par la banque centrale en échange d’actifs financiers vendus par les banques commerciales au prix du marché.
Achat ferme
Une garantie demandée par la banque centrale pour prêter des liquidités à une banque privée.
Cette garantie peut prendre différentes formes :
- Généralement, des obligations privées ou publiques ;
- Parfois, des actions, ou encore des prêts à des ménages ou à des entreprises.
Un collatéral
(monnaie centrale)
Repurchase agreement ou repo.
Refinancement par la banque centrale, en contrepartie d’un transfert de propriété temporaire de titres.
→ Ceci équivaut à un prêt sécurisé de liquidités, la garantie consistant en un certain montant d’obligations.
⚠️ En cas de défaut, la banque centrale devient propriétaire des obligations.
Prise en pension
(en anglais)
Haircut
Le fait pour une banque centrale d’exiger en garantie un montant d’obligations supérieur au montant de liquidités qu’elle fournit à la banque commerciale, afin de se couvrir contre une dévalorisation possible du collatéral.
Ainsi, la BCE applique une décote aux actifs qu’elle accepte en collatéral par rapport à leur valeur observée sur le marché (= volume de collatéral plus important que le prêt accordé).
Cette décote est calibrée en fonction :
- du risque de défaut de l’émetteur de l’obligation ;
- du degré de difficulté à revendre le titre en cas de besoin.
Décote
(en anglais)
Monnaie créée par la banque centrale.
Elle comprend la monnaie fiduciaire, les réserves obligatoires et excédentaires que les banques commerciales déposent auprès de la banque centrale ainsi que les facilités de dépôt.
Base monétaire
Les opérations de fourniture de liquidités organisées par la banque centrale.
Elles permettent à chaque banque commerciale d’obtenir de la liquidité aux mêmes conditions.
Les opérations d’open-market
Le soutien de la demande de liquidités :
- en réduisant les taux d’intérêts ;
- et/ou en annonçant leur réduction future.
Une politique monétaire expansionniste
Le freinage de la demande de liquidités :
- en augmentant les taux d’intérêts ;
- et/ou en annonçant la probabilité de leur augmentation future.
Une politique monétaire restrictive
La fraction des dépôts reçus du public que les banques commerciales ont l’obligation de conserver sur un compte auprès de la banque centrale.
Les réserves obligatoires
M 0
Au passif de la banque centrale, les pièces et billets en circulation, soit la monnaie fiduciaire.
À son actif, pour un montant exactement identique, les titres qu’elle a achetés ou pris en pension.
La monnaie centrale en tant qu’agrégat
M0 : pièces et billets en circulation (la monnaie fiduciaire).
M1 : dépôts à vue (comptes chèques, soit la monnaie scripturale) + M0
M2 : dépôts remboursables dans un délai inférieur ou égal à 3 mois (soit les dépôts considérés comme liquides) + M1
M3 : dépôts d’une maturité inférieure à 2 ans, instruments du marché monétaire et OPCVM (SICAV/FCP) + M2
Les agrégats monétaires
Le taux principal de refinancement*, auquel les banques commerciales peuvent obtenir de la liquidité lors des opérations de refinancement, complété par deux taux marginaux d’emprunt et de dépôt, qui correspondent à un plafond et à un plancher aux fluctuations des taux de marché.
Ils sont appelés ainsi car ils orientent le taux de court terme du marché interbancaire.
* Le taux défini par la BCE pour ses opérations hebdomadaires.
Taux d’intérêt directeurs
Au sein d’une obligation, le revenu fixe périodique rapporté à son détenteur.
Il est déterminé par le taux d’intérêt fixe auquel sont assorties la plupart des obligations.
→ Il se traduit par un versement régulier (typiquement, annuel ou semestriel) qui est le produit du principal, lequel devrait être remboursé à échéance.
Le coupon
I. Les mesures de politique monétaire prises par la Banque centrale pour mettre fin à une situation exceptionnelle et qui ne concernent ni les taux directeurs, ni les réserves obligatoires, ni les opérations d’open-market.
II. On peut identifier les politiques suivantes :
1° La facilitation de l’accès pour les banques commerciales à la liquidité de la banque centrale : extension des collatéraux acceptés, suppression des limites des montants prêtés, horizon de refinancement (à trois ans en décembre 2011 et février 2012, à quatre ans de juin 2014 à mars 2016) ;
2° La restauration d’un canal particulier de transmission de la politique monétaire, c’est-à-dire en s’assurant que les rendements diminueront pour toutes les catégories d’actifs : programme d’achat de titres, opérations monétaires sur titres ;
3° L’aplatissement de la courbe des taux : communication adéquate ou achats d’obligations de long terme ;
4° Le gonflement du bilan de la banque centrale par l’achat de grandes quantités d’actifs sans risque (obligations souveraines), ou quantitative easing.
Les politiques monétaires non conventionnelles
1° La stabilité des prix ;
2° La stabilité de la production ;
3° La stabilité du taux de change ;
4° La stabilité financière.
Les objectifs contemporains de la politique monétaire
La quantité de biens, de services et d’actifs qu’une unité de monnaie permet d’acheter (en valeur interne, c’est-à-dire sur le territoire).
⚠️ C’est l’objectif que poursuit la politique monétaire lorsqu’elle cherche à stabiliser les prix.
Le pouvoir d’achat
À long terme… :
- …les grandeurs nominales… : le niveau général des prix, des salaires nominaux, des taux d’intérêt, du taux de change nominal ;
→ …sont déconnectées… :
- …des grandeurs réelles (PIB réel, emploi, salaires réels, taux d’intérêt réels, taux de change réel).
⚠️ Par conséquent, spécialiser la politique monétaire sur la stabilité des prix est sans coût pour la croissance à long terme.
La neutralité de la monnaie
I. A. L’inflation qui se réaliserait en l’absence de perturbations exogènes non liées au cycle économique (Eckstein, 1981).
B. En d’autres termes, la hausse des prix à la consommation à l’exclusion des prix plus volatils (produits alimentaires frais, tabac et énergie) reflétant l’évolution structurelle des prix, liée aux salaires et aux tensions sur la demande de biens et, in fine, la fermeture de l’écart de production.
II. Elle sert à tracer la tendance inflationniste profonde de l’économie, hors perturbations conjoncturelles.
L’inflation sous-jacente
I. L’auteur a montré que la Fed réagissait à l’inflation et à l’écart de production de la manière suivante
i = r + π + 0,5(π – π̇) + 0,5 (p – ṗ)
où i désigne le taux d’intérêt de la banque centrale, r le taux d’intérêt réel neutre, π le taux d’inflation, π̇ le taux d’inflation cible, p le niveau de production effectif réel et ṗ le niveau de production potentiel.
II. La règle qu’il en a tirée se fonde sur le calcul d’un taux d’intérêt de court terme, supposé « optimal », compatible avec l’objectif d’inflation de la banque centrale et l’évolution de « l’output gap ».
⚠️ Il ne s’agit pas d’un outil normatif, mais il est utile pour comparer l’orientation de différentes politiques monétaires.
La règle de Taylor
Le fait pour une banque de ne pas être en capacité de vendre suffisamment d’actifs pour pouvoir honorer ses engagnements financiers à court terme.
L’illiquidité d’une banque
Le fait pour une banque de voir ses actifs valorisés à une valeur inférieure à celle de ses dettes.
L’insolvabilité d’une banque
Le PIB est contraint par la capacité de production de biens et de services, donc les quantités de biens et de services échangés sont exogènes à la monnaie.
La valeur des transactions que chaque unité monétaire permet de réaliser (= la vitesse de circulation de la monnaie) est exogène, car elle dépend des habitudes et des institutions.
Théorie quantitative de la monnaie
Banque assurant à la fois :
- La collecte des dépôts des particuliers et le financement des ménages et des entreprises (activité de banque commerciale ou banque de dépôt) ;
- Et le conseil aux entreprises pour leurs opérations financières et l’intervention sur les marchés financiers (activité de banque d’investissement).
La banque universelle
Taux que payent les banques pour accéder au service de fourniture de liquidités de la banque centrale.
Taux de refinancement
Euro Over-Night Interest Average
La moyenne des taux au jour le jour pratiqués par un panel de banques de la zone euro sur le marché interbancaire.
EONIA
La représentation graphique des taux d’intérêt en fonction de leur horizon temporel.
Elle est façonnée par les anticipations de politique monétaire et par les primes d’échéance.
La courbe des taux
Euro Short-Term Rate
Taux interbancaire au jour le jour remplaçant progressivement l’Eonia.
Il est jugé plus représentatif, car calculé par la BCE à partir des statistiques de l’ensemble du marché monétaire.
€STR
Le surcroît d’intérêt qui compense le risque de voir le marché pour un type de titre ne plus exister dans l’avenir, en raison de la durée plus longue de la détention de ce titre.
Ce rendement supérieur découle directement de l’aversion pour le risque des agents.
La prime de liquidité
Le ratio entre le coupon fixe et le coupon au prix du marché.
Le taux d’intérêt de marché
Une baisse du pouvoir d’achat que les agents ne voient pas ou ne découvrent qu’ex post, lorsque la hausse du niveau général des prix a été plus rapide que celle de leur revenu.
L’illusion monétaire
Le concept d’un taux d’intérêt « naturel » ou « d’équilibre », introduit par Knut Wicksell en 1898, a connu un regain d’intérêt dans les années 2010 sous l’appellation r* (r-étoile ou r-star).
📚 Cette relation est au fondement de la règle de Taylor, et elle est devenue un outil de base des économistes pour évaluer l’orientation de la politique monétaire.
Le r*
Conformément à l’idée d’équivalence ricardienne, une expansion budgétaire qui menace la soutenabilité de la dette peut déclencher une épargne de précaution de la part des agents privés.
Raison pour laquelle le multiplicateur budgétaire est significativement plus faible lorsque la situation des finances publiques est fragile (endettement élevé)
Répudiation unilatérale de la dette publique d’un État.
Le défaut souverain
Le taux d’intérêt réel qui assure l’équilibre épargne-investissement à un niveau de PIB correspondant au plein-emploi, autrement dit qui maintient la production à son niveau potentiel (Knut Wicksell, 1898).
Le taux d’intérêt naturel
I. _L’aléa moral_ :
La fixation de taux d’intérêt à un niveau bas et le rôle de prêteur en dernier ressort des banques centrales peut inciter l’industrie financière à adopter des comportements risqués.
II. La compatibilité avec leur mandat :
1° Une banque centrale peut être amenée à augmenter ses prêts au secteur bancaire à un moment où l’inflation augmente ;
2° Elle peut s’engager dans le sauvetage d’une banque qui n’est pas seulement illiquide, mais également insolvable – la distinction est difficile à observer en temps réel.
Les problèmes posés par les interventions des banques centrales
Le surcroît d’intérêt qui compense le risque attaché à la détention d’obligations de maturité plus longue.
Ce rendement supérieur découle directement de l’aversion pour le risque des agents.
La prime d’échéance
Le caractère de la monnaie nationale qui peut être librement échangée contre des monnaies étrangères pour régler :
- les exportations et importations de biens et de services ;
- les transferts courants ;
- les revenus du travail et des investissements.
Convertibilité du compte des transactions courantes
Le caractère de la monnaie nationale qui peut être librement échangée contre des monnaies étrangères pour régler :
- les investissements directs ;
- les investissements de portefeuilles ;
- les prêts et emprunts bancaires.
On parle aussi de liberté de circulation des capitaux ou d’ouverture financière.
📚 Le capital n’est en fait jamais parfaitement mobile, car il y a toujours de bonnes raisons de le contrôler (lutte contre le blanchiment d’argent, le terrorisme, etc.).
Convertibilité du compte financier
Le Panama, l’Équateur, et le Timor oriental ont adopté le dollar.
Exemples de dollarisation
San Marin (micro-État) et le Monténégro ont adopté l’euro, alors qu’ils ne sont pas membres de l’Union européenne.
Exemples d’euroïsation
Régime monétaire qui assure un taux de change fixe en privant la banque centrale de toute autonomie.
C’est une forme affaiblie de dollarisation : le taux de change est fixe, la monnaie nationale continue de circuler, mais l’émission de monnaie par la banque centrale est entièrement adossée à des réserves de change.
Dit aussi office de stabilisation des changes et, en anglais, currency board.
Caisse d’émission
(synonyme)
(en anglais)
Taux de change fixe qui dépend essentiellement de la volonté du gouvernement, qui peut le modifier.
La crédibilité de l’engagement résulte notamment du coût politique lié à une dévaluation éventuelle.
Régime de change fixe conventionnel
Régime de change dans lequel le taux de change évolue librement, en fonction de l’offre et de la demande sur le marché des changes.
Il reste déterminé par des autorités monétaires qui peuvent intervenir sur le marché des changes sans pour autant annoncer explicitement leur objectif.
Dit aussi aussi régime de change flexible.
On parle de flottement libre si les interventions officielles sont très rares.
Régime de change flottant
(synonymes : 2)
Pouvoir d’achat d’une unité monétaire, en termes de biens et de services, sur le territoire national.
Valeur interne
Pouvoir d’achat d’une unité monétaire en termes de monnaies étrangères, c’est-à-dire son taux de change.
Valeur externe
Abandon du système de Bretton Woods et décision de faire flotter les principales monnaies.
Entériné et incorporé aux statuts du FMI.
(Janvier 1976)
Accords de la Jamaïque
Mécanisme de taux de change entre monnaies européennes créé en 1972, caractérisé par des marges de fluctuations très faibles.
Il ne s’imposa jamais véritablement.
Le serpent monétaire européen
European Currency Unit (en vigueur de 1979 à 1999)
Monnaie-panier : toutes les parités croisées des monnaies doivent respecter des marges de fluctuation autour d’un cours central (fixé à ± 2,5 %).
ECU
1° Les ancrages durs : dollarisation, union monétaire (euro), caisse d’émission ;
2° Le change fixe conventionnel (par opposition à l’ancrage dur) ;
3° Le change fixe avec bandes ;
4° L’ancrage glissant ;
5° L’ancrage souple ou régime intermédiaire ;
6° Le change stabilisé ;
7° Le change flottant.
Les différents ancrages
Régime de change fixe assoupli par des marges de fluctuation relativement larges.
Le change fixe avec bandes
Régime de change fixe assoupli par un calendrier de fixation périodique du taux de change par petites incrémentations.
Il a permis d’adapter le rythme de dévaluation de monnaies au processus de désinflation des pays émergents dans les années 1990.
L’ancrage glissant
Régime de change impliquant un objectif de stabilisation du taux de change, mais sans dispositif institutionnel contraignant pour garantir une parité fixe.
Dit également régime intermédiaire
L’ancrage souple
synonyme
Système de change fixe sans engagement des autorités.
Le change stabilisé
L’expression désigne la vision partagée, dans les années 1990, par les trois institutions économiques de Washington D.C. : le FMI, la Banque mondiale et le trésor américain. Cette vision prônait notamment l’ouverture financière dans tous les pays émergents et en développement.
Elle visait à permettre aux capitaux des pays riches, où le capital était abondant, de se déplacer vers les pays pauvres, où le capital était plus rare.
La libéralisation prônée a encouragé une spéculation sur les actifs financiers et l’expansion du crédit bancaire au niveau local, qui s’est terminée par les crises jumelles de 1997.
Le consensus de Washington
Proposition, en 1978, d’instaurer une taxe sur les transactions de change, afin de décourager les flux de capitaux à court terme.
La taxe Tobin
I. La banque centrale peut :
1° Annoncer ou effectuer une modification du taux d’intérêt, entraînant une appréciation ou une dépréciation du taux de change ;
2° Communiquer son analyse des désajustements éventuels du taux de change ;
3° signaler sa volonté de défendre un certain niveau du taux de change ;
4° Intervenir directement sur le marché des changes, en augmentant ou en diminuant ses réserves en monnaies étrangères.
II. Le gouvernement peut :
1° Limiter les entrées de capitaux par la réglementation ;
2° Utiliser les fonds souverains pour investir à l’étranger.
Les outils des autorités pour déterminer le taux de change
Apparu dans l’entre-deux-guerres, lorsque différents pays ont tenté d’exporter leur chômage en dévaluant leurs monnaies nationales.
Origine du concept de guerre des monnaies
I. Les contrôles administratifs sur certaines opérations de change :
- Les transactions boursières, les IDE, le secteur immobilier et les transactions bancaires.
II. Les incitations :
- Proposition de la taxe Tobin (1978) ;
- Obligation imposée par le gouvernement chilien aux investisseurs étrangers de constituer une réserve minimale auprès de la banque centrale, sous la forme d’un dépôt sans intérêt (1991-1998).
Les types de contrôles des capitaux
Un ancrage monétaire (en anglais peg)
Instauration, par une Banque centrale, d’un lien fixe entre la monnaie nationale et une devise étrangère ou un panier de devises étrangères, avec une possibilité de fluctuations très limitée par rapport à un cours central.
La fixité des taux de change cherche généralement à recrédibiliser une monnaie nationale auprès des investisseurs, à limiter l’inflation et à tempérer les taux d’intérêt.
Ancrage
1° Augmenter le taux d’intérêt pour attirer des capitaux étrangers ;
2° rendre publique de l’information privilégiée sur les fondamentaux du taux de change ;
3° signaler leur volonté de défendre un certain niveau du taux de change ;
4° vendre une monnaie étrangère pour racheter leur propre monnaie sur le marché monétaire international.
Les outils des autorités monétaires pour influencer le taux de change en cas de dépréciation.
I. L’acquisition ou la vente non stérilisée de devises étrangères par la banque centrale.
II. A. Par exemple, une acquisition non stérilisée de devises étrangères va augmenter :
- Son actif, qui comprend les devises étrangères ;
- Et son passif, qui comprend la monnaie en circulation.
B. La hausse de la masse monétaire (effet multiplicateur du système bancaire) abaisse le taux d’intérêt et décourage les entrées de capitaux, freinant l’appréciation de la monnaie.
Le canal monétaire de la politique de change
L’achat d’actifs libellés dans différentes monnaies par la banque centrale pour s’ajuster aux portefeuilles du secteur privé.
Même dans le cadre d’une intervention sétrilisée, le montant mis par la banque centrale sur le marché des changes modifie l’équilibre entre l’offre et la demande mondiales pour une monnaie particulière.
L’effet de portefeuille (politique de change)
I. A. Le signal envoyé aux marchés par l’intervention de la banque centrale lorsque celle-ci modifie la structure de son actif.
B. Par exemple, si elle vend des devises pour soutenir sa monnaie, elle signale son intérêt à ce que la monnaie ne se déprécie pas. Par là, elle révèle qu’elle détient une information privée sur les fondamentaux économiques, qui sous-tend un scénario d’appréciation de la monnaie nationale, ou encore que le gouvernement est impliqué dans la mise en œuvre d’un tel scénario.
II. L’effet de signal peut être important lorsque les intervenants sur les marchés n’ont pas d’idée précise de la valeur d’équilibre du taux de change.
L’effet de signal
L’influence du nombre d’utilisateurs d’une monnaie et de l’utilisation qu’ils en font, sur la valeur d’une monnaie, d’un bien ou d’un service pour les agents économiques.
Les effets de réseaux sont très souvent référencés comme un élément important d’accélération dans le processus d’internationalisation.
Les effets de réseau
« La monnaie est pouvoir » (Sir Roy Harrod), mais derrière ce pouvoir, il y a toute une dimension d’information et d’anticipation.
Les liaisons de plus en plus étroites entre la théorie monétaire et la théorie de l’information sautent aux yeux.
Faire de la politique monétaire aujourd’hui, c’est moins surveiller et réguler la progression de tel ou tel agrégat (de monnaie, de crédit …) que, pour la banque centrale, envoyer des messages et communiquer avec son environnement (d’où la liaison entre efficacité et crédibilité de la politique monétaire).
La politique monétaire moderne
Ou effet d’hystérèse.
Il joue spécialement pour la fonction transactionnelle de la monnaie.
Un exemple, les pays de l’OPEP continuent de facturer le pétrole en dollars, malgré le risque de change auquel ils sont exposés en période de chute de cette monnaie.
Pour la fonction de réserve, la réactivité est beaucoup plus forte.
L’effet d’inertie d’une monnaie
I. A. Le Conseil Ecofin négocie les accords monétaires formels avec des pays tiers.
B. Le cas échéant, il définit, sur proposition de la Commission ou de la Banque centrale européenne, des « orientations générales de la politique de change », sous réserve que celles-ci ne mettent pas en danger la stabilité des prix.
II. La BCE gère les réserves de change et conduit les opérations de marché.
⚠️ Pour autant, en 2008, Jean Claude Trichet a déclaré que « Monsieur Euro, c’est moi ».
La responsabilité de la politique de change en zone euro
Global Financial Safety Net (GFSN)
L’ensemble de mécanismes et d’instruments visant à procurer une assurance pour prévenir ou traiter les crises de balance des paiements en fournissant de la liquidité internationale.
Il se compose :
- des réserves de change ;
- des accords de swap entre banques centrales ;
- des ressources du FMI ;
- des arrangements financiers régionaux.
Filet mondial de sécurité financière
(en anglais)
I. A. Impôt locatif désiré par Margareth Thatcher et entrée en vigueur en 1990.
B. Il s’agissait d’un impôt par capitation (par tête) et de répartition :
Chaque commune devait fixer le montant du produit de l’impôt souhaité et le diviser par le nombre d’habitants sur son territoire pour en répartir la charge.
C. Le propriétaire d’un château avait donc à payer une part, tandis que son concierge et sa femme avait à en payer deux.
II. Lorsque les classes populaires et les ouvriers découvrirent à quel point leur impôt s’était alourdi, des manifestations se produirent, puis des émeutes, conduisant finalement à la démission de la Première ministre la même année.
John Major, son successeur, supprimera la poll tax dès 1991.
La poll tax
L’impôt qui est personnalisable, c’est-à-dire l’impôt qui peut être adapté aux caractéristiques du contribuable :
Impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés par exemple.
(Tony Atkinson, 1977)
Définition « économique » de l’impôt direct
Le taux d’imposition qui augmente en même temps que le revenu auquel il s’applique.
Le taux d’imposition progressif
Le taux d’impôt qui diminue avec l’augmentation du revenu.
Le taux d’imposition régressif
Le taux d’impôt s’appliquant sur une hausse marginale de revenu (le taux associé à cette tranche de revenu).
Le taux marginal d’imposition
Le taux qui prend en compte :
- non seulement l’évolution des prélèvements obligatoires en fonction de l’augmentation du revenu ;
- mais également l’évolution (normalement à la baisse) des transferts sociaux.
Le taux marginal effectif d’imposition
Le taux marginal effectif d’imposition est élevé en bas de l’échelle des revenus, car une hausse de revenu, même si elle ne se traduit pas immédiatement par une imposition, conduit à la perte, par seuils successifs, des prestations sociales sous conditions de ressources :
- Il diminue ensuite ;
- puis il s’élève à nouveau en haut de l’échelle en raison de la progressivité de l’impôt sur le revenu.
La forme en U de la courbe du taux marginal effectif d’imposition en fonction des revenus
Le taux marginal effectif d’imposition est généralement plus élevé pour les faibles revenus que pour les revenus élevés :
La perte des prestations sociales et l’effet désincitatif de la fiscalité sont prononcés dans les premiers déciles de revenus.
La trappe à pauvreté (par l’action de l’État)
Il s’agit d’établir des règles de fixation des taux d’imposition permettant de réaliser le meilleur arbitrage possible entre efficacité et équité, en fonction des préférences collectives et des contraintes internationales.
La fiscalité optimale
Une taxe sur les importations augmente le prix local pour les producteurs et les consommateurs :
- Cette taxe sera entièrement répercutée sur les prix à la consommation, ce qui réduira le pouvoir d’achat des ménages, et donc leur demande de tous les biens, y compris ceux produits localement ;
- A l’inverse, une baisse unilatérale des barrières douanières profite aux ménages.
L’incidence des barrières tarifaires
L’imposition d’une taxe non forfaitaire dans un marché parfait induit une perte sociale, car elle modifie les prix, qui ne transmettent plus alors correctement l’information sur l’offre et la demande.
Même si le gouvernement utilise la recette fiscale pour dédommager les producteurs et les consommateurs (dans le cadre d’une taxe à la consommation), cette recette fiscale est inférieure à la somme des pertes de surplus des deux catégories d’agents.
La perte sociale liée à l’impôt
Il y a équivalence à long terme entre cotisations sociales, impôt sur le revenu et taxes générales sur la consommation.
L’équivalence à long terme entre les prélèvements
I. Le salaire minimum, défini net des cotisations employeurs et salariés, mais brut de la TVA :
1° Une hausse des cotisations sociales employeurs ou employés entraîne une hausse du salaire « super brut », car le salaire ne peut diminuer ;
2° En revanche, une hausse de la TVA fait baisser le pouvoir d’achat des salariés.
II. Dans le court terme avant que les salaires ne s’ajustent :
1° Une hausse des cotisations sociales employeur pèse sur les coûts réels des entreprises ;
2° tandis qu’une hausse des cotisations employés, de l’impôt sur le revenu ou de la TVA pèse sur le pouvoir d’achat des salariés. Les différents impôts ont donc des impacts différents sur la dynamique conjoncturelle.
III. Les revenus du capital, qui sont imposés à travers la TVA et les impôts sur le revenu, mais ne sont pas soumis aux cotisations sociales, lesquelles sont assises sur les salaires : une baisse de un point de cotisation sociale peut alors être financée par une hausse de moins de un point d’un impôt large sur le revenu (CSG en France par exemple).
Les exceptions à l’équivalence entre les prélèvements
L’achat ou la vente de devises étrangères par une banque centrale pour influencer la valeur d’échange de la monnaie nationale, sans changer la base monétaire, au moyen d’une opération d’open market.
La banque centrale retire la liquidité injectée dans le système dans le cadre de cette intervention.
Ceci implique la vente ou l’achat d’actifs en devises et une opération d’open market impliquant l’achat ou la vente de titres publics.
L’intervention stérilisée
I. La banque centrale peut s’engager sur un objectif d’inflation.
II. C’est le cas :
1° Si elle est indépendante et dotée d’un mandat explicite de ciblage de l’inflation ;
2° Si elle est davantage averse à l’inflation (elle est plus « conservatrice ») que la société dans son ensemble ;
3° Ou encore si le gouverneur de la banque centrale voit sa rémunération liée à ses résultats en matière d’inflation.
Élimination du biais inflationniste
Le premier pilier reposait sur l’équation de la théorie quantitative de la monnaie, en visant un objectif à moyen terme de croissance annuelle de M3 de 4,5 %.
Le second pilier consistait en une cible de croissance de la masse monétaire compatible avec un objectif cible d’inflation, la croissance réelle du PIB et la décélération de la vitesse de circulation.
En 2003, la BCE a décidé de faire passer le premier pilier au second plan, car le taux de croissance de la masse monétaire était continuellement supérieur à l’objectif, sans pour autant que les rythmes de croissance et d’inflation ne diffèrent sensiblement des objectifs fixés.
Le lien entre croissance monétaire et inflation demeure cependant robuste dans les pays à forte inflation.
cf. Otmar Issing, 2003
Les piliers de la stratégie monétaire de la BCE
Notion développée par Keynes (Théorie générale de l’intérêt, de l’emploi et de la monnaie, 1936).
Elle désigne le fait qu’après une augmentation de l’offre de monnaie, les prix et/ou les salaires nominaux s’ajustent imparfaitement ou ne s’ajustent pas immédiatement à cette hausse.
Les rigidités nominales
L’information imparfaite, les contrats emboîtés et les coûts d’ajustement.
Les causes des rigidités nominales
La capacité de la banque centrale à être perçue comme respectant ses propres annonces de politique économique.
Cette crédibilité peut être minée par le problème de l’incohérence temporelle ou la tentation de tromper les agents privés.
Une solution pour elle peut être de se lier les mains à l’aide d’une règle monétaire, comme le ciblage de l’inflation, ou le régime de change fixe.
La crédibilité de la banque centrale
- Le canal du taux d’intérêt ;
- Le canal du prix des actifs ;
- Le canal du crédit ;
- Le canal du taux de change (ou canal externe).
Les canaux de transmission de la politique monétaire
Le coût qui découle de la relation principal–agent entre la banque et l’entreprise qu’elle finance.
Comme il en coûte aux banques de vérifier la qualité individuelle des projets d’investissement, elles appliquent à tous les emprunteurs un supplément de taux d’intérêt destiné à compenser le risque moyen de défaut.
Le coût d’agence des établissements bancaires
Coût de l’inflation découlant de la nécessité pour les agents économiques de se rendre plus souvent à la banque pour détenir moins d’argent liquide.
Coût d’usure des chaussures (Shoe-leather costs)
Coûts de l’inflation découlant de la nécessité pour les producteurs de tenir compte de la modification des prix, en tant que circulation d’une information changeante.
Ils comprennent cinq types de coûts d’ajustement liés à la recherche d’informations des concurrents, à la communication interne, à la transmission des nouveaux prix aux clients, à la négociation avec les clients, et aux coûts physiques de menu.
Les coûts associés à la décision représentent 6 fois les coûts physiques et les coûts associés à l’information des clients représentent 20 fois les coûts physiques (Zbaracki et al., 2004)
Coûts de menu (menu costs)
I. La modification du rendement relatif des différents actifs et biens locaux par rapport aux actifs et biens étrangers.
II. Les variations du taux de change influencent à leur tour :
1° Le niveau des prix, à travers le prix des importations ;
2° La demande agrégée, via le déplacement de la consommation entre bien échangeables et non échangeables et, au sein de ces derniers, entre biens locaux et étrangers ;
3° L’offre agrégée, à travers le prix des biens intermédiaires importés.
Le canal externe de la politique monétaire
Un phénomène économique au cours duquel, « une fois que le taux d’intérêt a chuté en dessous d’un certain niveau, la préférence pour la liquidité est telle qu’elle devient absolue, dans le sens où presque tout le monde préfère conserver de la monnaie plutôt que de détenir de la dette, du fait du taux d’intérêt si bas ».
Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936
La trappe à liquidités
Politique monétaire d’une banque centrale consistant en des opérations d’achat à grande échelle d’importantes quantités d’actifs financiers sur le marché secondaire (par exemple, en 2008 et 2009, principalement des obligations à moyen et long termes pour la Fed), afin d’augmenter la masse monétaire et de faire baisser les taux d’intérêt sur l’ensemble de la courbe des taux.
L’assouplissement quantitatif
Les communications de la Banque centrale à propos de sa politique monétaire future, qui visent à guider les anticipations du marché.
(Forward guidance)
Le guidage des anticipations
(en anglais)
Situation dans laquelle le gouvernement assure lui-même la solvabilité budgétaire en tenant compte de l’indépendance de la banque centrale.
La dominance monétaire
Situation dans laquelle les banques commerciales détiennent de grandes quantité d’obligations souveraines à leur bilan, le risque de défaut d’un État étant alors susceptible de provoquer des faillites bancaires et de nécessiter en retour une intervention publique pour les recapitaliser.
→ Les banques soutiennent les États qui soutiennent les banques.
(doom loop, boucle fatale)
Boucle de rétroaction
(en anglais)
Le couple de la politique budgétaire et de la politique monétaire - chacune d’entre elle pouvant tendre soit à la relance, soit à la rigueur - auquel il est recouru pour stabiliser la demande agrégée à un niveau proche du PIB potentiel.
⚠️ Une expansion budgétaire est plus efficace lorsqu’elle s’accompagne d’une politique monétaire accommodante.
Dans l’approche keynésienne, les politiques monétaire et budgétaire sont dans une certaine mesure substituables.
Le policy mix
Shinzo Abe, en 2012, a présenté un programme en trois « flèches » :
- une politique monétaire expansionniste ;
- une politique budgétaire expansionniste ;
- un programme de réformes structurelles.
→ Ces mesures ont été surnommées les Abenomics.
Le policy mix japonais
Le rapatriement de capitaux après les accords du Plaza de 1985, la politique monétaire expansionniste de la fin des années 1980 et son effet sur la bulle immobilière qui, lorsque celle-ci a éclaté à la suite du krach boursier du 19 octobre 1987, a été suivie d’une longue phase de déflation.
Cause de la bulle financière qui a éclaté au début des années 1990 au Japon et de la longue stagnation de l’économie japonaise qui s’en est suivie
Méthode de calcul qui corrige les prix en décomposant chaque bien en un ensemble de services offerts, pour mieux prendre en compte la satisfaction qu’il procure.
Les prix hédoniques
- Un contrat financier dont le gain dépend de la performance d’un actif financier sous-jacent (actions, obligations, matières premières), ou de la réalisation d’un événement exogène, comme avec les obligations catastrophes (contrats d’assurance transférables contre les ouragans ou les tremblements de terre) ;
- un contrat d’échange sur risque de défaut (assurance contre le défaut de paiement d’un emprunteur privé ou public).
Un produit dérivé
La facilité avec laquelle il est possible de vendre des actifs financiers sur un marché sans modifier significativement leur prix.
(FMI)
La liquidité de marché
La facilité avec laquelle une institution solvable peut honorer ses engagements à leur échéance :
- en mobilisant des dépôts auprès de la banque centrale ou d’autres institutions financières ;
- en vendant des actifs financiers ;
- ou en émettant des titres de créance.
La liquidité de financement
Marché sur lequel les banques peuvent se prêter entre elles des fonds à court terme.
Marché interbancaire
L’activité des banques qui consiste à recevoir des dépôts à vue, mobilisables à court terme, et à les investir dans des prêts de long terme ou dans des actifs financiers.
Cette fonction est certes facteur de risques, mais elle revêt également une dimension sociale (cf. par exemple le microcrédit au Bangladesh, dont Mohammed Yunus a été le pionnier), puisque sans elle, les ménages ne pourraient pas prêter aux entreprises.
La transformation de maturité
Technique par laquelle des prêts bancaires sont transformés en titres échangeables sur des marchés.
Plusieurs créances sont regroupées au sein d’un pool de crédits, découpés en tranches en fonction de leur nature de risques.
Elle a été inventée dans les années 1970 lorsque des banques publiques américaines comme Fannie Mae (l’association fédérale de prêts immobiliers) ont voulu sortir des créances de leur bilan pour faire face à la demande.
La titrisation
La valeur de chacune des créances sur des emprunteurs individuels est négligeable par rapport à l’ensemble, ce qui permet de mutualiser le risque.
Avantage de la titrisation
La répartition des créances au sein d’une obligation adossée à des actifs (collateralized debt obligation - CDO) selon le niveau de risque de la contrepartie.
Elles peuvent servir de collatéral pour l’émission de titres adossés à des actifs qui sont échangés sur les marchés et vendus à des investisseurs (asset-backed securities – ABS)
Les tranches
L’ordre de priorité dans lequel les engagements d’une entreprise doivent être honorés en cas de défaut, c’est-à-dire si tous ses actifs ne suffisent plus à fournir les ressources nécessaires.
C’est l’une des caractéristiques d’un instrument financier.
Ainsi, la dette est plus senior que les actions, elle est prioritairement remboursée par rapport à celles-ci, reflétant le fait que les détenteurs d’actions sont des propriétaires partiels de l’entreprise, tandis que les détenteurs d’obligations ne sont que des créanciers.
La seniorité
On parle aussi de shadow banks ou de shadow banking.
Les intermédiaires financiers qui fournissent des services analogues à ceux des banques sans être formellement reconnus comme tels, ni être soumis à la régulation correspondante : gestionnaires d’actifs, fonds du marché monétaire ou compagnies d’assurance.
Ce système bancaire parallèle de financement de l’économie est composé par des fonds d’investissement à court terme (money market funds aux Etats-Unis, OPCVM monétaires en France) ou par des entités spécialisées contrôlées par les banques mais juridiquement distinctes de celles-ci, et qui se financent par émission de titres de créances.
Banques parallèles
(synonymes)
Les outils qui permettent à la monnaie et aux titres de circuler d’un endroit à un autre :
- Les systèmes de paiement (cartes de crédit, systèmes de règlement brut en temps réel ou Real-time gross settlement – RTGS) qui permettent aux banques de traiter des millions d’ordre de paiement en temps réel, de transférer l’argent et de régler leurs comptes à la fin de la journée avec la monnaie de la banque centrale ;
- Les fournisseurs de services essentiels tels que le système de messagerie de transfert interbancaire SWIFT ;
- Les dépositaires centraux comme Euroclear ou Clearstream, qui créent les titres pour le compte des émetteurs et enregistrent leurs mouvements ;
- Les chambres de compensation qui équilibrent les transactions sur titres réalisées par un grand nombre de participants.
Les infrastructures des marchés financiers
Le recours à l’endettement pour financer des investissements dans des actifs risqués et rémunérateurs.
L’effet de levier
Un écart supérieur durable entre le prix des actifs et leur valeur économique.
Une bulle financière
En hommage à l’hypothèse d’instabilité financière de Minsky, nom souvent donné à ce qui constitue le point de rupture où les agents économiques réalisent que la valorisation des actifs ne correspond plus aux flux de revenus futurs.
Le moment Minsky
La valeur intrinsèque d’un titre (action, obligation…) représentant la valeur actualisée des gains futurs qu’il procurera.
Elle repose principalement sur l’anticipation des dividendes ou des intérêts futurs liés à la détention de l’actif.
Selon la théorie des marchés efficients, un marché qui révèle la valeur fondamentale des actifs est qualifié d’efficient.
La valeur fondamentale d’un actif financier
L’optimisme financier aide à financer des entreprises risquées, mais rentables à long terme.
Ce fut le cas au moment de l’extension de chemin de fer au XXe siècle ou des innovations numériques au XXIe siècle.
Les externalités positives dans le cycle de crise financière
L’actif surévalué entraîne une mauvaise allocation de capital.
Par exemple :
- Accumulation d’immeubles de bureaux vides en Thaïlande à la fin des années 1990 ;
- Résidences balnéaires désertes en Espagne à la fin des années 2000.
Les externalités négatives dans le cycle de crise financière
1° La chute du prix des actifs nationaux déclenche des sorties de capitaux et une baisse de la valeur de la monnaie locale, ce qui accroît la contre-valeur* en termes de dette externe ;
2° La dépréciation de la monnaie et la déflation des prix d’actifs se renforcent mutuellement et aggravent l’impact de la crise sur le secteur national.
→ On parle alors de crises jumelles du système bancaire et de la balance des paiements.
* Valeur monétaire d’un bien vendu ou acheté.
Les crises jumelles
Encore dénommé OTC (over the counter)
Marché sur lequel l’acheteur et le vendeur sont mis directement en relation, soit à leur initiative, soit par l’intermédiaire d’un tiers, généralement un courtier.
Marché de gré à gré
(en anglais)
Asset-backed securities
Valeurs mobilières dont les flux s’appuient sur ceux d’un actif ou d’un portefeuille d’actifs. La titrisation est le principal vecteur de création de ces actifs.
Titres adossés à des actifs échangés sur les marchés :
- Asset-backed commercial paper (ABCP) : échéance courte ;
- Collateralised debt obligation (CDO) : échéance longue ;
- Mortgage-based securities (MBS) : titres adossés à des créances hypothécaires.
Les ABS
Le ratio du crédit au secteur privé par rapport au PIB.
La profondeur du secteur financier
Un marché est efficient si les prix des actifs reflètent toutes les informations pertinentes sur les flux de trésorerie futurs qui leur sont associés.
L’hypothèse a été formulée et popularisée par Eugène Fama (1970), de l’université de Chicago.
L’hypothèse des marchés efficients
Les prix des marchés n’incorporent que des informations sur les prix et les rendements passés.
L’efficience faible des marchés
Le niveau de la dette par rapport aux fonds propres.
Il est égal à l’endettement financier, rapporté aux capitaux propres.
Taux d’endettement des banques
La somme :
- de sa valeur fondamentale : elle dépend du flux de dividendes futurs ;
- et de sa composante spéculative : elle dépend de l’anticipation de gains en capital.
Décomposition du prix d’une action
Les prix des actions peuvent être décrits par une somme de variables aléatoires indépendantes tirées d’une distribution de probabilité connue avec variance constante et sans « mémoire » (les mouvements futurs sont indépendants des mouvements passés).
Remonte à la thèse du mathématicien Louis Bachelier (1900).
La marche au hasard
Dans une logique pigouvienne, elles visent à modifier les comportements et non à percevoir des recettes.
Logique des taxes environnementales
Les sommes collectées par un impôt comportemental peuvent servir à réduire d’autres taxes considérées comme distorsives.
On parle alors de double dividende, car le bien-être augmente à la fois du fait de la taxe elle-même (qui corrige une externalité et/ou un comportement) et du fait qu’elle permet de réduire les impôts distorsifs.
Le double dividende
(Base Erosion and Profit Shifting ou encore Érosion de la base d’ imposition)
Groupe de travail de l’OCDE lancé par le G20 en 2013.
Il poursuit une quinzaine d’actions en matière fiscale, qui vont :
- de la réflexion sur la taxation de l’économie numérique ;
- aux propositions de règlement des différends ;
- en passant par les prix de transfert, etc.
Action du BEPS
La valeur actualisée nette du coût d’opportunité lié à sa détention.
Par exemple, dès lors qu’être propriétaire de son logement évite de payer un loyer, la valeur fondamentale d’une propriété est la valeur actualisée incluant les loyers futurs.
La valeur fondamentale d’un actif physique
Les prix des actifs financiers reflètent toute l’information passée disponible, mais les prix s’ajustent très rapidement et sans biais à la parution de nouvelles informations.
Les acteurs ayant accès à une information non publique peuvent encore battre le marché.
L’efficience semi-forte des marchés
Les prix incorporent toutes les informations disponibles partout dans l’économie, y compris l’information privée, disponible publiquement.
L’efficience forte des marchés
Prédisposition particulière de l’organisme qui fait qu’un individu réagit d’une manière personnelle à l’influence des agents extérieurs.
Idiosyncrasie
Imposition introduite en France en 1954, sur la proposition de Maurice Lauré.
Impôt sur les biens et services, collecté par les unités légales et intégralement supporté par l’acheteur final en dernier ressort (Insee).
La TVA
Elles visent à faire payer les pollueurs sans véritablement influencer la quantité de pollution en raison de la faible élasticité de leurs comportements.
Logique des taxes énergétiques
Le capital réglementaire de Bâle III se concentre sur les actions ordinaires et exclut les instruments moins propres à absorber les dettes, comme des obligations convertibles ou même des crédits d’impôts.
Définition du capital réglementaire au titre de Bâle III
Régime juridique spécial mis en place lorsque les banques risquent de faire défaut.
L’autorité de résolution a le droit de forcer les créanciers obligataires et, si nécessaire, les déposants, à absorber les pertes au-delà des capitaux propres (recapitalisation interne, « bail-in »), par opposition à un renflouement par les contribuables (« bail-out »).
La résolution
I. Elle contribue à la pénurie d’actifs liquides de haute qualité qui constituent les coussins de liquidité des banques.
II. Cela pèse :
1° Sur le taux d’intérêt sans risque mondial des prêts garantis et sur celui de l’épargne pour la retraite capitalisée dans les économies avancées ;
2° Sur les programmes d’achat d’actifs à grande échelle par les banques centrales des économies avancées ;
3° Sur les réserves accumulées de change dans les économies émergentes.
Désavantage de la réglementation de la liquidité
I. L’interdépendance entre les banques et les États en zone euro. La corrélation entre les coûts d’assurance contre l’insolvabilité des uns et des autres est significativement plus élevée dans la zone euro que dans le reste du monde.
II. La boucle fatale est due à la fois :
1° à l’importance des dettes et créances croisées entre banques et États ;
2° au fait que la banque centrale n’agit pas comme prêteur en dernier ressort à l’égard de ces derniers.
La « boucle fatale »
Selon la définition officielle européenne, les prêts pour lesquels le paiement des intérêts a cessé depuis au moins 90 jours.
Autrement dit, il s’agit de prêts pour lesquels :
- l’emprunteur n’honore plus ses échéances ;
- croît la probabilité de défaut de l’emprunteur au fur et à mesure que cette situation perdure.
Les prêts non performants
Plusieurs définitions :
- des entreprises insolvables et non productives ;
- selon l’OCDE, des entreprises matures - ayant au moins dix ans d’existence - qui ne parviennent pas à couvrir leurs charges d’intérêts avec leur excédent brut d’exploitation pendant au moins trois années consécutives ;
- la Banque de France qualifie simplement de « zombies » les entreprises qui bénéficient de taux d’intérêt très bas, nettement inférieurs à ceux du marché, en raison du désir des banques de les conserver dans leur clientèle bien qu’elles soient non rentables et fortement endettées ou insolvables (se référant elle-même à Caballero, Hoshi et Kashyap, 2008, à l’origine de l’expression).
Les entreprises « zombies »
Les sociétés de gestion d’actifs spécialisées dans les prêts non performants, créées par un gouvernement, quand les actifs sont suffisamment homogènes pour être regroupés et engendrer des économies d’échelle.
L’Espagne et l’Irlande ont créé de telles sociétés avec succès pour apurer des créances hypothécaires non performantes après la crise.
Les bad banks
L’incapacité à évaluer les risques et les opportunités et à prendre des décisions raisonnées en matière financière, afin d’améliorer son bien-être.
L’illettrisme financier
Le choix de migrer des activités vers des secteurs moins réglementés. Il peut aboutir à un moins-disant réglementaire.
L’arbitrage réglementaire
Elle comprend :
- Les instruments centrés sur les emprunteurs : ils visent l’actif du bilan bancaire, en limitant le ratio prêt/valeur (montant de l’emprunt rapporté à la valeur de l’actif), les ratios prêt/revenu ou dette/revenus ;
- Les instruments fondés sur le capital et les instruments fondés sur la liquidité : ils visent le passif du bilan bancaire, au moyen du coussin de capital contracyclique et du risque de liquidité ;
- Les économies émergentes utilisent en complément des instruments de gestion des flux de capitaux, dont l’objectif est de freiner les entrées de capitaux qui peuvent alimenter une offre de crédit excessive ;
- Dans un sens plus large, la fiscalité et la réglementation non financières, ce qui explique également pourquoi les ministères des finances font partie des conseils macroprudentiels.
La boîte à outils macroprudentielle
Loi de 1999 qui met fin au principe de séparation des banques commerciales et des banques d’investissement, et lève tout obstacle au développement des marchés dérivés.
Gramm-Leach-Bliley Act
Loi de 2010 de réforme de Wall Street et de protection des consommateurs :
Elle instaure une réglementation un peu plus stricte et intrusive – comme annoncé au sommet de Pittsburg –, avec notamment des dispositions visant à limiter les activités pour compte propre des banques commerciales.
Dodd-Frank Act
Le risque que les sommes ayant donné lieu à un prêt ne soient jamais remboursées.
Le risque de contrepartie
« L’approche micro-prudentielle est celle dans laquelle la régulation est conçue en équilibre partiel et vise à prévenir la défaillance coûteuse d’institutions financières individuelles. L’approche macro-prudentielle reconnaît quant à elle des effets d’équilibre général et cherche à protéger le système financier dans son ensemble. »
Hanson, Kashyap et Stein, 2011
Distinction micro-prudentiel et macro-prudentiel
Les risques pris individuellement par les institutions financières qui ont des effets externes sur le reste du secteur financier :
- Les interconnexions directes sont essentiellement liées aux contrats financiers entre acteurs (prêts, emprunts, participation au capital, produits dérivés, etc.) ;
- Les interconnexions indirectes sont liées aux expositions communes des institutions financières détenant des avoirs similaires, par exemple quand toutes les banques d’un pays ont financé le secteur immobilier.
Les interconnexions
Un écart temporaire entre :
1° le taux de change entre deux monnaies fondé sur l’évolution des « fondamentaux » économiques des deux zones monétaires concernées ;
2° et le taux de change à court terme causé par les mouvements propres au marché des changes.
Le désajustement de change
Loi selon laquelle sur un marché parfait, pour un bien donné, il ne peut exister qu’un seul prix ou prix du marché (le prix d’équilibre).
Pour deux marchés géographiquement éloignés, les prix ont tendance à s’égaliser (net du coût de transport), car les clients se reportent sur le marché offrant le prix le plus bas, conduisant le marché au prix le plus haut à diminuer, ce qui aboutit également à un prix unique.
Cette loi conduit à la parité des pouvoirs d’achats entre deux monnaies lorsque ce prix unique s’applique à des biens identiques offerts sur différents marchés compétitifs (c’est-à-dire sans barrières à l’entrée et sans coûts de transport).
Loi du prix unique
L’unité de mesure qui permet de comparer l’achat à des conditions identiques du même type de produit dans deux pays différents, en prenant en compte le coût de la vie.
Parité de pouvoir d’achat (PPA) absolue
La mesure de la variation de la pouvoir d’achat (PPA) entre deux périodes.
Parité de pouvoir d’achat (PPA) relative
Le niveau de taux de change nominal qui permet d’égaliser les prix entre pays.
Il est surévalué s’il dépasse la PPA, sous-évalué s’il descend en dessous.
Le taux de change de PPA
Indice publié chaque année par le magazine The Economist, pour comparer les prix dans différents pays de ce bien standard mais non échangeable internationalement.
Cette caractéristique est celle des biens et services produits par certains secteurs qui sont dits protégés de la concurrence internationale (commerce de détail, restauration, services publics ou artisanat), par opposition aux secteurs exposés.
On remarque que le Big Mac coûte moins cher dans les pays pauvres que dans les pays riches.
L’indice Big Mac
Au fur et à mesure qu’un pays va se développer, les salaires vont augmenter dans les secteurs protégés, alors qu’il n’y a dans ces secteurs ni hausse des coûts salariaux unitaires* ni hausse de la productivité.
*coûts par unité produite</
L’effet Balassa-Samuelson
(condition des élasticités critiques).
L’effet net d’une dépréciation réelle de la monnaie nationale sur la balance commerciale est ambigu :
Il est positif si les élasticités-prix des exportations et des importations sont assez élevées pour que les effets volume* l’emportent sur l’effet valeur.
* hausse du volume des exportations grâce à l’amélioration de la compétitivité prix et baisse de celui des importations devenues plus chères
La condition de Marshall-Lerner
(également)
Système financier peu développé ou dans lequel la convertibilité de la monnaie est incomplète :
→ il existe alors autant de taux de change que de transactions.
Taux de change informels
Marché « de gros » de monnaies où n’interviennent que des intermédiaires financiers et des trésoriers d’entreprise ainsi que, le cas échéant, des banques centrales.
Les opérations se traduisent par des échanges de billets ou des jeux d’écriture entre comptes bancaires : le « bien » échangé est donc de la monnaie (agrégat « M1 »).
Le marché des changes
Prix du service fourni par les intermédiaires financiers qui réalisent les opérations de vente et d’achat de monnaies.
Commission de change
Les opérations d’un marché suffisamment actif qui permet de garantir :
- L’unicité du taux de change entre deux monnaies ;
- La transitivité entre taux de change croisés.
Si un euro vaut 1,2 dollar et un dollar vaut 110 yens, alors un euro doit valoir 132 yens, sans quoi des arbitrages permettront des profits en effectuant des opérations de change en chaîne, rétablissant la transitivité des trois monnaies.
Les arbitrages
Le prix de la monnaie dépend de sa date de livraison.
On distingue :
- le taux de change au comptant, qui correspond à une livraison immédiate (en pratique, sous 24 heures) ;
- les taux de change à terme, qui correspondent à des livraisons différées.
Variabilité du prix d’une monnaie
Le contrat d’échange (swap) correspond à un échange de monnaie à une date ultérieure :
- L’option d’achat donne à son propriétaire le droit (mais non l’obligation) d’acheter une monnaie étrangère à un taux fixé à l’avance à une certaine date future ;
- L’option de vente est le produit symétriquement inverse.
Les produits dérivés du taux de change
Une monnaie qui est employée comme intermédiaire dans les transactions entre monnaies tierces (c’est souvent le cas du dollar).
Ainsi, il est plus facile et moins cher d’échanger des wons coréens contre des dollars puis des dollars contre des pesos mexicain, plutôt que d’échanger directement des wons coréens contre des pesos.
La monnaie véhiculaire
Ce canal agit à l’inverse du canal du taux de change :
Une baisse du taux d’intérêt américain déclenche une dépréciation du dollar, donc une appréciation des autres monnaies par rapport au dollar, ce qui affecte négativement la demande agrégée à court terme pour les biens produits dans les autres pays.
Le canal de transmission de la politique monétaire américaine vers les banques centrales non américaines
L’instrument identifiant l’offre et la demande de monnaie étrangère. Il est composé de la balance courante, du compte de capital et du compte financier.
La balance des paiements
Le compte opérationnel d’un pays, qui décrit tous les revenus issus des transactions avec le reste du monde. Il comprend :
- Les recettes d’exportations de biens et de services, revenus du travail et du capital ;
- Les paiements réalisés au profit du reste du monde : dépenses d’importation de biens et de services, revenus du travail et du capital.
La balance courante
La comptabilisation des transferts de capitaux sans contrepartie, comme les annulations de dette ou les dons.
Le compte de capital
Il recense :
- les ventes d’actifs nationaux – titres privés et publics, emprunts, biens immobiliers – au reste du monde (capitaux entrants) ;
- les achats d’actifs étrangers (capitaux sortants).
Le compte financier
Un placement entraînant une prise de participation supérieure à 10 % dans une entreprise étrangère, seuil permettant l’exercice d’un contrôle effectif.
Un investissement direct étranger (IDE)
Le système de paiement de gros Trans-European Automated Real-time Gross Settlement Express Transfer :
- Le système de paiement qui passe de la banque commerciale d’un importateur privé à la banque centrale de leur pays, puis à la banque centrale européenne, puis à la banque centrale du pays de l’exportateur et enfin à la banque commerciale de la société exportatrice ;
- La contrepartie de ce paiement est un solde Target négatif pour la première banque centrale (qui émet de la monnaie - actif - et l’inscrit comme un engagement vis-à-vis de la BCE - passif) et un solde Target positif pour la seconde, comme si la première avait contracté une dette vis-à-vis de l’eurosystème ;
- Lorsque l’importateur remboursera sa dette commerciale, toute la chaîne de crédit se dénouera.
Le solde Target
Le prix de la monnaie nationale calculé par rapport à une seule monnaie étrangère (c’est un taux de change nominal).
Le taux de change bilatéral
L’exigence réglementaire imposée aux banques de détenir suffisamment d’avoirs liquides pour couvrir une fraction spécifiée de leur financement à court terme.
Le ratio de liquidité à court terme
L’exigence réglementaire imposée aux banques de couvrir une fraction spécifiée de leurs avoirs non liquides dans le cadre de leur financement à long terme.
Le ratio structurel de financement stable
1° Incitation des actionnaires à la prudence, en faisant en sorte que les actionnaires laissent un gage en cas de perte ;
2° Protection des déposants et des contribuables, en permettant l’absorption des pertes ;
3° Développement d’une supervision fondée sur les risques : en étant pondérés en fonction du risque, ils incitent les actionnaires à contrôler le profil de risque de la banque.
Les objectifs des ratios de solvabilité
Les politiques qui visent à assurer la stabilité et l’efficacité du système financier dans son ensemble tout au long du cycle d’activité de crédit.
Au sens large, ces politiques mettent en jeu une série de leviers transversaux allant de la politique monétaire aux normes de crédit, et éventuellement même à la politique budgétaire et fiscale. Elles nécessitent donc une bonne coordination entre différentes entités publiques.
Dans un sens plus étroit, elles reposent sur une boîte à outils d’instruments spécifiques, applicables principalement aux banques et actionnées par une autorité macroprudentielle qui est souvent, mais pas toujours, la banque centrale.
Les politiques macroprudentielles
La cession d’actifs par une institution financière prête à les céder en dessous de leur valeur de marché, compte tenu de l’urgence à se procurer de la liquidité pour rembourser ses dettes.
(« Fire sale »)
La vente au rabais
(en anglais)
Les politiques qui visent à assurer la stabilité et la sécurité des institutions et des marchés pris individuellement : par exemple, la régulation des banques, des assurances et du marché des valeurs mobilières.
Elles reposent à la fois :
- Sur les normes visant à assurer la résilience et la transparence des institutions prises une à une ;
- Sur le suivi de leur comportement.
Les politiques microprudentielles
En économie, qui va dans le sens d’un cycle, éventuellement en aggravant sa dynamique.
Dans le domaine prudentiel, la variabilité excessive d’un facteur aux fluctuations du cycle économique.
Ainsi, « dans le cas d’un ratio de solvabilité sensible au risque, la procyclicité consiste en une variabilité accrue du niveau des exigences en fonds propres ; celles-ci sur-réagissent à la hausse en cas de ralentissement de la croissance ou de récession de l’activité, à la baisse en période d’accélération de la croissance » (Fédération bancaire française).
La procyclicité
Comité composé de superviseurs de 27 pays de l’OCDE qui définit des règles prudentielles pour les banques internationales.
Il a permis la conclusion de trois accords :
- Bâle I en 1988 : mise en œuvre d’un ratio minimal de fonds propres, le «ratio Cooke » ;
- Bâle II en 2004-2006 : instauration d’une surveillance exercée par le contrôleur bancaire et d’une information du marché ;
- Bâle III en 2010 : durcissement des exigences. Les ratios de solvabilité sont relevés de 4 à 7 % du total des risques pondérés, dont un coussin de sécurité de 0 à 2,5 % selon la situation macroéconomique du pays (automatiquement 2,5 % pour les grandes banques systémiques, dont la liste a été rendue publique en 2011).
Le comité de Bâle
« Le risque de menaces pour la stabilité financière qui entravent le fonctionnement d’une grande partie du système financier, avec des conséquences significativement négatives pour l’économie dans son ensemble. »
Freixas, Laeven et Peydro, 2015
Le risque systémique
Un prêt s’appuyant principalement sur la valeur des actifs que l’emprunteur offre en garantie.
Dit aussi financement reposant sur l’actif
Le financement d’actifs
Sale and Repurchase Agreement
Marché de refinancement d’actifs financiers négociables (obligations, BTAN, certificats de dépôt, actions…) à un taux d’intérêt négocié entre les deux parties contractantes (il ne s’agit pas nécessairement d’une activité de shadow banking - les banques centrales y recourent - mais de nombreuses shadow banks opèrent sur ce marché).
Le marché des repo
I. Autorité ayant le pouvoir de décider de la répartition des pertes d’une banque, y compris en procédant à la vente de certains de ses avoirs et engagements.
II. A. En France, l’autorité de résolution est confondue avec l’autorité de contrôle (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution - ACPR).
B. Ces autorités sont séparées :
1° au niveau européen : le Conseil de Résolution unique est une agence indépendante dont les membres sont nommés par le Conseil ;
2° et aux États-Unis : le Federal Deposit Insurance Corporation est une agence indépendante du gouvernement fédéral et distincte de la Fed.
Autorité de résolution
« Race to the bottom »
Contrainte de politique économique ou sociale découlant des effets d’une politique publique nationale sur d’autres pays ou inversement.
Dans le cas d’une union de pays, il s’agit d’une externalité négative.
Par exemple, si le pays A décide de distribuer des aides sociales plus généreuses, les pauvres du pays B peuvent se déplacer jusqu’à rendre insoutenable la mesure. Cet alignement par le bas force les gouvernements à s’écarter des préférences de leurs citoyens.
Exemple de la coopération fiscale en Europe :
- Pour les uns, la décentralisation de la fixation des impôts, conjuguée avec la mobilité de la main-d’oeuvre qualifiée et des capitaux, conduit à reporter la charge fiscale sur le travail non qualifié ;
- Pour les autres, la coordination constitue une atteinte à la souveraineté.
Alignement par le bas
« Coup de pouce » en français.
Modification de l’aspect d’un problème de choix, susceptible d’influencer le choix final, sans pour autant changer la liste des options disponibles ni la nature des incitations.
Utiliser un nudge peut être considéré comme paternaliste dans la mesure où l’utilisation d’un nudge particulier a une conséquence sur les choix, tout en étant libérale puisque chacun reste libre de choisir l’option qu’il préfère.
Le nudge
La composante automatique : la stabilisation opérée à taux d’imposition constants du simple fait de l’évolution de l’assiette.
La composante discrétionnaire : la modification des règles d’imposition par les autorités publiques.
Les composantes des effets de stabilisation de la politique fiscale
Dans les pays en développement, la part des relations de travail qui se déroulent en dehors de tout cadre institutionnel.
Sa part dans l’emploi peut dépasser le seuil de 80 %, comme au Mali ou en Inde.
L’emploi informel
Les emplois salariés qui ne sont pas régis par des contrats à durée indéterminée : contrats à durée déterminée, travail intérimaire, stages.
Les contrats d’apprentissage sont au contraire considérés comme de l’emploi stable.
L’emploi flexible
Les emplois flexibles + les emplois à temps partiel.
Le périmètre de l’emploi atypique (OCDE)
Est au chômage la personne qui, en âge de travailler (15 ans ou plus), répond simultanément à trois conditions :
- Être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une heure, durant une semaine de référence ;
- Être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines ;
- Avoir effectué des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent.
La définition du chômage au sens du BIT
Expression introduite par l’INSEE pour désigner le volant d’inactifs qui souhaitent travailler mais ne sont pas comptés comme chômeurs au sens du BIT :
- Une personne sans emploi qui a recherché un emploi, mais n’est pas disponible pour travailler ;
- Une personne qui souhaite travailler et qui est disponible pour travailler, mais n’a pas recherché d’emploi ;
- Une personne qui souhaite travailler, mais qui n’est pas disponible pour travailler et n’a pas recherché d’emploi.
Le halo du chômage
La valeur monétaire de la quantité de travail.
Le salaire nominal
La valeur du travail en termes de biens et de services, c’est-à-dire son pouvoir d’achat.
On le calcule en déflatant le salaire nominal :
- Soit par un indice des prix à la production (point de vue de l’employeur) ;
- Soit par un indice des prix à la consommation (point de vue du salarié).
Le salaire réel
Le salaire n’est pas qu’un coût, mais également la principale source de revenus dans les pays développés (en moyenne 70 à 80 % des revenus totaux après transferts et avant impôts).
Le salaire en tant que revenu