SEMEIOLOGIE DU CANCER DU RECTUM Flashcards
Définition
Le cancer du rectum se définit comme étant l’ensemble des néoformations malignes
développées sur le rectum (segment du tube digestif terminal compris entre la fin du côlon
sigmoïde et le début du canal anal). Cette définition inclut la charnière recto-sigmoïdienne et
exclut le canal anal.
Les signes fonctionnels
Ils sont d’apparition récente et associent rectorragies, syndrome rectal et troubles du
transit.
Les rectorragies: Emission de sang rouge par l’anus. Elles peuvent précéder ou
accompagner les selles.
Le syndrome rectal. Il associe:
o Les faux besoins qui sont une envie impérieuse de déféquer mais sans
véritable exonération.
o Les émissions glaireuses afécales.
o Les ténesmes qui sont une sensation de tension douloureuse dans le pelvis et
de plénitude rectale.
o Les épreintes qui sont des douleurs pelviennes projetées à la fosse iliaque
gauche et à l’hypogastre.
Des troubles récents du transit à type de diarrhée, de constipation ou d’alternance
diarrhée/constipation peuvent être observés.
L’interrogatoire précisera l’âge, les antécédents personnels et familiaux de polype ou de
cancer colo-rectal.
. Les signes généraux
Altération récente de l’état général à type d’asthénie, d’anorexie; d’amaigrissement,
de pâleur des muqueuses plus ou moins associée à une fièvre modérée. La dénutrition
sera évaluée par l’index de masse corporel IMC de QUETELET (P (kg) / taille 2 ). On
parlera de dénutrition si l’IMC est inférieur à 17 kg/m
Les signes physiques
L’inspection appréciera le caractère autonome ou non du patient. Elle apprécie l’état de
l’orifice anal; recherchera une circulation veineuse collatérale. La palpation recherchera
une hépatomégalie nodulaire, un ganglion de Troisier ou des adénopathies inguinales. La
percussion recherchera une ascite.
Les résultats du TR: Le TR appréciera la tonicité sphinctérienne. Le doigt perçoit la
tumeur à moins de 5cm de la marge anale, sous forme d’une masse irrégulière, dure ou
friable dont on précisera l’étendue sur les faces du rectum et la distance entre son pôle
inférieur et la marge anale, qui dans ce cas, est à moins de 5 cm de la marge anale. Le
doigtier revient souillé de sang et de glaires.
On terminera par un examen complet des appareils à la recherche de localisations
secondaires.
Le toucher rectal (TR)
d technique
Sa technique: dans une pièce confortable, il sera réalisé chez un patient rassuré, dévêtu,
vessie et rectum vides, en décubitus dorsal, les fesses surélevées sur un bassin, les cuisses
fléchies au maximum sur l’abdomen et en adduction; au besoin, le patient attirant ses
genoux fléchies vers son thorax en exerçant avec ses mains, une traction sur les creux
poplités. L’index de l’examinateur, coiffé d’un doigtier bien lubrifié, masse pendant
quelques secondes l’orifice anal puis est introduit en douceur dans le canal anal en visant
l’ombilic. Le doigt palpera les différentes faces du rectum alors qu’on demandera au
patient de faire un effort de poussée.
. Les examens biologiques
Ils apprécient le retentissement de la maladie.
L’hémogramme: recherchera une anémie.
La protidémie, au mieux l’albuminémie appréciera le degré de dénutrition.
Le ionogramme sanguin recherchera des désordres hydro-électrolytiques à type
d’hyponatrémie, d’hypokaliémie et d’hypochlorémie.
Les marqueurs tumoraux: ACE (Antigène Carcino-embryonnaire) ou Ca 19.9
(Carbohydrate Antigen) servent à apprécier l’évolution de la tumeur.
La rectoscopie au tube rigide
C’est l’examen clé du diagnostic. Elle sera effectuée après un lavement évacuateur. Elle
visualise la tumeur qui est ulcéro-bourgeonnante ou infiltrante, friable et saignant au
contact. Elle précise la localisation de la tumeur dont le pôle inférieur est à moins de 5 cm
de la marge anale. Elle permet de réaliser des biopsies multiples dont l’examen anatomo-
pathologique précisera le type histologique.
La coloscopie totale
Elle sera réalisée après préparation colique (régime sans résidus et lavage colique au PEG,
cf sémiologie du cancer du côlon). Elle complète la rectoscopie au tube rigide. Elle se fera
sous anesthésie générale. Elle retrouve les mêmes résultats que la rectoscopie au tube
rigide. Elle explore en plus toute la muqueuse colique à la recherche de lésions coliques
ou de polypes adénomateux associés.
Le lavement baryté
Il sera effectué en cas de tumeur rectale infranchissable à l’endoscopie. Il montre une
image de soustraction au niveau du rectum ou un défilé tortueux, irrégulier, rigide et
excentrée (image en trognon de pomme).
A l’issue des examens cliniques et des examens complémentaires, un bilan d’extension
sera effectué.
Echoendoscopie rectale
Elle précise l’extension pariétale de la tumeur sur les différentes tuniques du rectum
(muqueuse, sous-muqueuse, musculeuse ou séreuse pour le haut rectum), l’envahissement
du mésorectum, des organes de voisinage, du sphincter anal, des ganglions. (Les
ganglions suspects d’envahissement sont ronds, hypoéchogènes, bien limités et de
diamètre supérieur à 1cm).
La tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne avec injection de PDC. d
L’injection de produit de contraste (PDC) se fera en l’absence d’allergie à l’iode et
d’insuffisance rénale. Elle visualise la tumeur rectale sous forme d’un épaississement
tissulaire de la paroi rectale prenant le PDC. Elle apprécie une sténose. Permet de rechercher
un envahissement loco-régional, des métastases, une carcinose péritonéale.
Evolution
Le cancer du rectum vu et traité tôt se fait vers la rémission, voire vers la guérison. Lorsqu’il
est diagnostiqué tardivement, il évoluera vers des métastases vers la cachexie ou vers des
complications mortelles qui en font la gravité (cf formes compliquées).
Formes compliquées
Formes sténosantes: avec constipation terminale.
Formes occlusives: avec occlusion intestinale basse par obstruction.
Formes perforées: avec tableau de péritonite stercorale asthénique sévère.
Formes hémorragiques: avec anémie aiguë ou chronique.
Formes abcédées: avec abcès pelvien profond.
Envahissement des organes de voisinage (uretères avec uretéro-hydronéphrose,
prostate, vessie, utérus…)
Formes métastatiques
Métastases hépatiques, péritonéales (carcinose péritonéale), ovariennes (Tumeur de
Kruckenberg), pulmonaires, cérébrales, osseuses…
Formes histologiques
Adénocarcinome rectal
Il se développe à partir des cellules glandulaires de la muqueuse rectale.
Autres formes histologiques
Lymphomes, léiomyosarcomes, tumeurs carcinoïdes