Problème 4 - VIH Flashcards
(39 cards)
Qu’est-ce qu’un rétrovirus ?
- Virus enveloppé à ARN positif
- Possèdent transcriptase pouvant transcrire ARN en ADN pour l’intégrer dans le génome de la cellule infectée.
- 3 grandes familles :
- oncovirus (HTLV) : entraîne activation oncogène = immortalisation cellule.
- lentivirus (VIH) : entraîne destruction de la cellule infectée.
- supmavirus (non pathogènes)
Quelle est la structure du VIH ?
- Rétrovirus de la famille des lentivirus
- Enveloppe lipidique
- parties de la membrane des cellules infectées
- glycoprotéines de suface : GP41 important pour la fusion et l’entrée ainsi que GP120 qui se lie avec récepteur CD4+.
- fragile : ne persiste pas longtemps dans l’environnement.
- Capside composée de protéine 24
- 3 enzymes spécifiques (sont la cible des principaux traitements antirétroviraux) :
- transcriptase inverse : transcrit ARN viral en ADN viral
- intégrase : essentiel pour l’intégration du provirus dans ADN cellulaire
- protéase : clive protéines
- 2 copies du génome ARN
Cycle de réplication du VIH : comment entre-t-il dans la cellule ?
- Attachement (médié par GP120) :
- Liaison de GP120 avec récepteur CD4 sur la cellule hôte.
- Liaison de GP120 avec corécepteurs CCR5 (maladie précoce) ou CXCR4 (avancée = affinité pour ce récepteur s’explique par une mutation du GP120) : variation génétique significative a/n du récepteur CCR5 -> homozygotes pour une mutation du CCR5 permet une certaine immunité contre VIH.
- Stimule changement de conformation de GP120. - Fusion (médiée par GP41)
- Changement de conformation du GP120 permet insertion de GP41 sur membrane
- GP41 permet fusion de la membrane du virus et de la cellule hôte. - Pénétration : fusion permet libération de la capside dans le cytoplasme de la cellule hôte.
- Décapsidation : entraîne libération des deux brins d’ARN viral et des enzymes dans la cellule.
Cycle de réplication du VIH : comment se réplique-t-il ?
- Transcriptase inverse
- Transcription de l’ARN viral simple en ADN brin négatif
- Synthèse du second brin d’ADN (+) en utilisant ADN brin négatif comme matrice.
- = ADN proviral.
- Transcriptase inverse est peu fiable et insère un grand nombre d’erreurs :
* grande instabilité génétique du VIH
* toujours nouvelles souches résistantes au système immunitaire et antiviraux - Intégration dans génome cellulaire : ADN proviral est intégré à ADN de la cellule hôte par enzyme virale intégrase.
- Réplication :
- Lorsque la cellule se réplique, ADN proviral est transcrit par appareil cellulaire hôte.
- Production d’ARNm viral et d’ARN viral génomique
- Ces ARN sont exportés dans le cytoplasme de la cellule hôte - Synthèse de protéines virales :
- ARNm viral est traduit et les protéines et enzymes virales sont produites.
- Enzyme protéase nécessaire pour obtention de protéines virales matures (clivage)
Cycle de réplication du VIH : comment fait-il pour sortir de la cellule ?
- Assemblage du virus dans le cytoplasme : nécessite enzyme protéase.
- Bourgeonnement : le virus incorpore une partie de la membrane cellulaire comme enveloppe.
- Libération du virion dans espace extracellulaire.
- Fin de maturation du virion se déroule dans milieu extracellulaire.
Pathogenèse de l’infection : quelles sont les cellules cibles du VIH ?
Cellules présentant récepteur CD4.
- Lymphocytes T CD4+
- principale cible de l’infection VIH
- VIH entraîne cytolyse multifactorielle : induite par VIH (accumulation ARN viral, induction apoptose), induite par réponse immune des LT CD8+, induite par augmentation du turnover cellulaire (activation ++)
- Macrophages et cellules dendritiques
- principal réservoir et transporteur de l’infection
- ne sont pas victimes de cytotoxicité car expriment moins de récepteurs CD4 et seulement le corécepteur CCR5 (pas d’expression de CXCR4 vs lymphocytes)
- transportent virus vers ganglions lymphatiques et le présente aux LT
Quelle est la pathogenèse du VIH ?
- Les cellules dendritiques des épithéliums sont infectées par le virus.
- plus nombreuses dans la région anale = risque augmenté
- virus est ainsi transporté jusque dans les ganglions lymphatiques
- Infection des LT : permet réplication du virus et propagation.
- virémie très rapide = primo-infection.
- Activation du système immunitaire contrôle la virémie.
- diminue virémie jusqu’à un plateau = période latente asymptomatique.
- la réplication est cependant toujours présente dans les ganglions (latence)
- Diminution du nombre de LT CD4 = affecte ensemble de la fonction immunitaire (car CD4+ modulent action des LT CD8, LB et macrophages)
Épidémiologie : quelles sont les statistiques p/r au VIH ?
- Taux les plus élevés en Afrique sub-Saharienne
- incidence : 2-3 millions de nouvelles infections/an
- prévalence : 23 millions d’Africains
- Taux sont moins élevés en Occident
- prévalence 1 million
- incidence a diminué beaucoup dans les années 1990, puis plateau en 1998
- incidence tend à remonter (relâchement associé à excès de confiance ?)
- plus commun chez HARSAH
Épidémiologie : comment le VIH se transmet-il ?
Transmission par différents fluides organiques :
- Sang
- Sperme
- Liquide pré-éjaculatoire
- Lait maternel
- Sécrétions vaginales
Contacts qui ne sont pas à risque de transmission :
- Gouttelettes (toux, éternuement)
- Manger avec mêmes ustensiles/boire dans le même verre, habiter ensemble.
- Toilettes publiques, prendre un bain ensemble, serrer la main, etc.
- Moustiques.
Comment est-ce que le risque de transmission du VIH varie avec le type d’exposition ?
- Transfusion de produits sanguins infectés
- risque presque 100%
- 70% des hémophiles des années 80 ont eu le VIH
- tests de dépistage ont pratiquement éliminé ce risque
- Drogue IV : transmission réduite de 90% avant programmes d’échanges de seringues.
- Relations sexuelles :
- 0,01 - 1% de risque par relation sexuelle
- forme de transmission la plus commune dans le monde
- déterminants du risque : niveau de virémie, présence de lésions (ulcères génitaux) = risque x10, présence d’inflammation locale (ITSS attirent les lymphocytes), relations anales > vaginales (membrane plus mince et plus friable), HARSAH sont plus à risque pour des raisons épidémiologiques.
- Prévention : circoncision réduit le risque de 60%, utilisation du condom et relations monogames.
- Transmission verticale (mère-enfant) :
- durant accouchement ou allaitement
- 30% de risque si la mère est non traitée vs 1% si la mère est traitée
- surtout dans pays peu développés
- Professionnels de la santé
- risque de 0,3% si piqûre percutanée avec aiguille contaminée (sans prophylaxie)
- ce risque peut être réduit ++ avec prophylaxie post-exposition
- risque plus élevé si piqûre profonde ou ponction artérielle ou veineuse (vs IM)
Manifestations cliniques du VIH : quelle est la chronologie de la primo-infection ?
- Survient 1-4 semaines après infection.
- Peut survenir jusqu’à 10 semaines après infection.
- Dure 1-6 semaines (moyenne 2 sem)
- Fatigue et léthargie peuvent persister plus longtemps
Manifestations cliniques du VIH : quelle est la pathophysiologie de la primo-infection ?
- Période de réplication virale intense.
- Virémie à son plus haut (= haut risque de transmission)
- CD4+ chutent de manière temporaire
- Cette phase finit par être partiellement contrôlée par le début de la réponse immunitaire.
- séroconversion : apparition d’anticorps anti-VIH dans le sérum.
Quelles sont les manifestations cliniques de la primo-infection ?
- Surviennent chez 50-90% des patients.
- Syndrome d’allure mononucléosique
- fièvre légère (début soudain)
- céphalées
- myalgies et arthralgies
- adénopathies généralisées
- pharyngite (érythème pharyngé mais non exsudatif)
- Sx GI : nausées, anorexie, diarrhée.
- Fatigue, léthargie (peut durer des semaines)
- Perte de poids
- Diaphorèse nocturne
- Rash maculopapulaire (visage, cou, torse)
- Ulcérations orales
- Peut donner méningite aseptique : avec trouvailles caractéristiques au LCR.
Que retrouve-t-on au laboratoire lors d’une primo-infection ?
Lymphopénie, thrombocytopénie, élévation modérée des enzymes hépatiques.
Qu’est-ce qu’une infection asymptomatique chronique ?
Chronologie : durée très variée (en moyenne 10 ans)
Pathophysio :
- Virémie diminue
- Prolifération continue dans lymphocytes CD4+ des tissus lymphoïdes (réservoir majeur)
- État d’équilibre : prolifération rapide et destruction rapide des LT
- Charge virale et décompte CD4+ sont assez stables.
Manifestations cliniques :
- ASX
- Adénopathies possibles
Facteurs de progression rapide :
- Infection néonatale ou chez adultes plus âgés
- Prédisposition génétique
- Charge virale élevée après primo-infection (set-point)
Qu’est-ce qu’une infection progressive ?
Pathophysio :
- Diminution importante et progressive des CD4+
- Augmentation de la virémie
Manifestations cliniques :
- FOI
- Candidose buccale ou vaginale
- Leucoplasie chevelue buccale
- Carcinome in situ du col utérin
- Diarrhée chronique inexpliquée
- Asthénie, perte de poids
- Herpès zoster récidivant
Quelle est la définition canadienne du SIDA ?
Patient VIH positif qui présente des « maladies définissant le SIDA » ET CD4 < 200.
- Infections opportunistes :
- pneumonie à Pneumocystis jivoreci
- candidose oesophagienne, bronchique, trachéale ou pulmonaire.
- toxoplasmose cérébrale
- sarcome de Kaposi
- tuberculose
- infection disséminée à mycobactéries atypiques (MAC…)
- rétinite à CMV
- cryptosporidiose chronique
- herpès simplex persistant
- zona avec > 1 dermatome atteint
- Cancer : cancer du col invasif, lymphomes.
- Effets directs du VIH : encéphalopathie liée au VIH, syndrome cachectique dû au VIH.
Qu’est-ce qu’une maladie opportuniste ?
Les infections opportunistes représentent généralement :
- Réactivation d’une infection latente (ex: tuberculose, CMV, herpès)
- Nouvelle infection souvent causée par microorganisme peu virulent
Quelles sont les maladies pulmonaires opportunistes ?
- Pneumonie bactérienne (surtout S. pneumoniae)
- 10-100x plus fréquent chez patients atteints du VIH
- pneumonie lobaire avec présentation typique aigue
- Pneumonie à Pneumocystis jivoreci
- seulement si CD4 < 200 (sauf rares exceptions)
- incidence de 20% par année si pas de prophylaxie chez patient avec CD4 < 200
- pneumonie subaigue : fièvre, toux sèche, dyspnée à l’effort, fatigue, perte de poids.
- infiltrat interstitiel à la radiographie (en papillon)
- LDH élevé dans 90% des cas
- traitement de choix : trimethoprim-sulfamethoxazole
- Tuberculose
- radiographie pulmonaire peut être atypique si immunosuppression avancée
- antibiogramme est primordial car résistance peut être fatale pour patient VIH.
- Sarcome de Kaposi :
- tumeur causée par le virus de l’herpès humain 8 (HHV-8)
- lésions violacées-noires de la peau et des muqueuses (surtout buccales)
- implication des poumons : toux, dyspnée, infiltrat réticulonodulaire péri-hilaire.
Quelles sont les maladies GI opportunistes ?
- Candidose (muguet) : la plus fréquente des infections opportunistes.
- Candidose orale : plaques blanches qui se détachent facilement, muqueuse érythémateuse en-dessous.
- Candidose oesophagienne (oesophagite à candida) : maladie définissant le SIDA. Peut causer dysphagie, douleur rétrosternale.
- Leucoplasie chevelue buccale : lésions blanchâtre avec bords irréguliers sur la partie latérale de la langue, causée par EBV.
- Diarrhée : peut être causée par VIH lui-même, peut être causé par plusieurs infections opportunistes, peut être causé par médication (antibiotiques entraînent risque de C. difficile).
Dans les maladies opportunistes, qu’est-ce que la co-infection hépatites et VIH ?
- Fréquente, car mode de transmission similaire (surtout HCV)
- Impact de l’hépatite C sur la progression du VIH
- risque de développer infection opportuniste augmenté (1,7x plus)
- capacité de reconstitution immunitaire affectée
- hépatotoxicité reliée au traitement antirétroviral est plus élevée
- Impact du VIH sur la progression de l’hépatite C
- accélération de la progression de hépatite C en fibrose et cirrhose du foie
- mortalité et morbidité augmentée
- charge virale de l’hépatite C plus élevée
- traitements contre hépatite C sont moins efficaces et plus toxiques
Dans les maladies opportunistes, quelles sont les maladies neurologiques ?
- Encéphalopathie liée au VIH
- diagnostic d’exclusion
- problèmes de mémoire, comportements, compréhension, apathie
- beaucoup moins fréquent depuis instauration de HAART
- Toxoplasmose cérébrale
- réactivation d’une infection laente à toxoplasma
- défiit focal (hémiplégie), convulsions, céphalées, confusion, fièvre
- Lymphome cérébral causé par EBV.
Quelles sont les généralités sur les tests diagnostics ?
- Basée sur la détection d’anticorps anti-VIH dans le sérum.
- Ces anticorps apparaissent (séroconversion) quelques semaines après infection.
- 5% en 1 semaine
- 50% en 3 semaines
- 95% en 3 mois
- Il existe donc une période fenêtre où le patient est infecté, mais les anticorps ne sont pas détectés.
- Antigène p24 (VIH-spécifique) est détectable sans anticorps.
- positif plus précocement environ 2-3 semaines (test de 4e génération)
- donc les tests de dépistages incluent la détection d’anticorps et antigènes p24
Quel est le test initial de dépistage du VIH ?
- ELISA pour détecter anticorps anti-VIH +/- antigène p24
- Sensibilité > 99,5%
- Anticorps anti-VIH sont négatifs durant la période fenêtre (avant séroconversion)
- Antigène p24 peut être positif durant une partie de la période fenêtre.