Problème 4 - CMV, EBV, hépatite B & C, herpès simplex Flashcards
Qu’est-ce que le cytomégalovirus (CMV) ? Comment se transmet-il ?
Virus et pathogenèse :
- Virus ADN double brin qui cause une infection persistante et latente des leucocytes.
Mode de transmission :
- Tous les liquides corporels : salive, sang, urine, selles, lait maternel, sécrétions vaginales, sperme.
- transmission par contact sexuel fréquent
- transmission par transfusions
Épidémiologie :
- 40-80% des enfants sont infectés avant la puberté.
- Jeunes enfants sont la première source d’infection des adultes.
Manifestations cliniques de CMV ? Qu’est-ce que la mononucléose infectieuse ?
- Présentation semblable à EBV
- Souvent chez hôtes un peu plus vieux, sexuellement actifs
- Pharyngite et adénopathies cervicales moins communes, fièvre plus longue (> 3 semaines)
- Absence d’anticorps hétérophiles (première cause de mononucléose à monotest négatif)
Manifestations cliniques de CMV : infections opportunistes chez l’hôte immunodéprimé.
- Infection à CMV peut être réactivée quand la fonction des LT est diminuée (surtout si CD4 < 50-100) et possible par stimulation allogénique (ex: transplantation)
- Dangereux pour transplantés (il faut demander du sang CMV-négatif)
- Donne des infections sévères
- rétinite (lésions opaques blanchâtres de nécrose progressant jusqu’à cécité)
- hépatite
- maladies GI (colite, ulcères gastriques, oesophagiens)
- polyradiculopathies
Manifestations cliniques de CMV : infection congénitale.
- Surtout si infection primaire chez la mère durant grossesse.
- Transmission transplacentaire (50% de chance, surtout premier trimestre)
- Infection sévère chez nouveau-né (cause virale la + commune de défauts congénitaux)
- jaunisse, pétéchies, hépatosplénomégalie, microcéphalie, léthargie, convulsions
- haut taux de mortalité (29-30%) et chez survivants : retard mental,, surdité.
- Peut être transmis au nouveau-né en périnatal (moins grave, souvent asymptomatique) : à l’accouchement ou dans lait maternel.
Qu’est-ce que le virus d’Epstein-Barr (EBV) ? Comment se transmet-il ?
Virus et pathogenèse :
- Virus ADN enveloppé
- Infecte les LB (produit des lymphocytes atypiques au frottis)
- Entraîne une réponse immunitaire cellulaire par les LT
- Virus demeure sous forme latente dans les cellules B après infection : peut se réactiver si immunosuppression.
Transmission :
- Sécrétions oropharyngées (salive ++)
- Peut aussi être transmis par le sang
Épidémiologie :
- Infection très fréquente
- 90% des adultes ont évidence sérologique d’infection passée
Quelles sont les manifestations cliniques de EBV ?
Enfant :
- Asx
- Peut avoir sx grippaux non spécifiques ou pharyngite légère
Adolescents et jeunes adultes :
- Mononucléose infectieuse
Patients immunodéprimés :
- Réactivation du virus (infection opportuniste)
- Leucoplasie chevelue orale
Associés à certaines néoplasies (surtout si fonction LT est compromise et contrôle mal prolifération des LB) :
- Lymphome de Burkitt
- Lymphome de Hodgkin
- Carcinome nasopharyngé
Qu’est-ce que le syndrome mononucléosique (EBV) ?
Triade classique :
- Fièvre
- Mal de gorge (pharyngite parfois sévère et exsudative)
- Adénopathies
Autres manifestations :
- Splénomégalie
- Fatigue
- Malaise
- Myalgies
- Rash (amplifié si on donne ampicilline dans infection à EBV)
Que voit-on à la formule sanguine de EBV ?
Lymphocytose et lymphocytes atypiques (élargis avec cytoplasme abondant)
Quels sont les DDX de EBV ?
CMV :
- Cause 5-10% des mononucléoses infectieuses.
- Présentation à un âge plus vieux
- Fièvre dure plus longtemps
VIH :
- Rash diffus
- Ulcères oraux et génitaux
- Méningite aseptique
Toxoplasmose :
- Moins de splénomégalie
- Exposition aux chats ou viande crue
HHV-6 : plus vieux.
Pharyngite à streptocoques :
- Absence de lymphocytes atypiques.
- Pas de splénomégalie.
- Moins de fatigue.
Syphilis secondaire.
Quelles sont les complications de la mononucléose ?
- Anémie hémolytique auto-immune
- Rupture de la rate
- Encéphalite
- Syndrome de Guillain-Barré
- Obstruction des voies respiratoires par inflammation
Comment fait-on le diagnostic d’une infection à EBV ? (monotest)
Monotest :
- Détection d’anticorps hétérophiles par test d’agglutination.
- anticorps non spécifiques produits par lymphocytes infectés
- dirigés contre antigènes non reliés au EBV (GR de moutons)
- positifs dans 90% des cas durant la maladie primaire : détectés à partir de la fin de la première semaine de l’infection, 40% durant la première semaine et 90% après 3 semaines.
- Peut être négatif particulièrement si fait trop tôt (refaire 2-3 semaines plus tard)
- Pas fiable chez enfants et personnes âgées.
- Test non spécifique (anticorps hétérophiles peuvent être produits dans d’autres infections virales produisant un syndrome mononucléosique (CMV, rubéole, VIH)
Comment fait-on le diagnostic d’une infection à EBV ? (sérologie spécifique)
Sérologie spécifique :
- Détection d’anticorps EBV-spécifique dans le sérum par ELISA.
- anti-VCA (viral capside antigen) : détectable en phase précoce de l’infection. IgM présent seulement durant 1-3 premiers mois (donc + utile pour diagnostic). IgG persiste toute la vie.
- anti-EBNA (Epstein-Barr Nuclear Antigen) : se développe 1 mois après le début des sx car libérés seulement quand la cellule lyse. Séroconversion indique donc infection récente en convalescence. Persistent toute la vie.
Quels tests seront positifs à quels moments de la maladie (EBV) ?
Incubation :
- Monotest : + (tardivement)
- Anti-VCA :
- IgM : + (tardivement)
- IgG : + (tardivement)
- Anti-EBNA : -
Mononucléose aigue :
- Monotest : + (selon timing)
- Anti-VCA :
- IgM : +
- IgG : +
- Anti-EBNA : -
Convalescence :
- Monotest : +/-
- Anti-VCA :
- IgM : +/-
- IgG : +
- Anti-EBNA : +
Infection passée :
- Monotest : -
- Anti-VCA :
- IgM : -
- IgG : +
- Anti-EBNA : +
Réactivation si immunodéficience :
- Monotest : -
- Anti-VCA :
- IgM : -
- IgG : +
- Anti-EBNA : +/-
Qu’est-ce que l’hépatite B et comment est-ce que ça se transmet ?
Structure du virus :
- Petit virus ADN sphérique de la famille des Hepadnavirus
- Enveloppé
- Possède polymérase avec activité transcriptase inverse
- Trois principaux antigènes :
- HBsAg : antigène de surface
- HBcAg : core antigène (intracellulaire)
- HBeAg : antigène sécrété durant réplication virale.
Mode de transmission :
Par liquides corporels :
- Contact sexuel : relations non protégées, HARSAH ++
- Contact périnatal (transmission verticale mère-enfant) : accouchement et lait maternel.
- Contact parentéral : UDI, transfusions, dialyse, tatouage, perçage.
- Transplantation d’organes.
Quelle est la pathogenèse de l’hépatite B ?
- Infection des hépatocytes (tropisme)
- Réplication virale dans les hépatocytes : le virus peut s’intégrer dans le génome humain et intégration peut entraîner expression d’oncogène et augmenter le risque de carcinome hépatocellulaire.
- Absence de cytotoxicité directe : le dommage hépatique se fait par la réaction immunitaire : inflammation entraîne oedème et nécrose des hépatocytes, libération AST/ALT
- Inflammation chronique entraîne fibrose pouvant mener à cirrhose.
Quelle est l’incubation de l’hépatite B ?
- 1-6 mois (la plus longue des hépatites)
- Virus se multiplie sans symptômes
Dans l’évolution naturelle de l’hépatite B, qu’est-ce que l’hépatite aigue ?
- 70% des patients sont ASX
- Phase pré-ictérique (prodromale)
- sx non spécifiques : anorexie, malaise, fatigue, fièvre, N/V, douleur abdo, parfois urticaire et arthralgies.
- élévation des enzymes hépatiques
- Phase ictérique : ictère, urines foncées, selles pâles. Hyperbilirubinémie et élévation des enzymes hépatiques.
- Généralement auto-résolutive en 1-3 mois.
Dans l’évolution naturelle de l’hépatite B, qu’est-ce que l’hépatite fulminante ?
- Chez < 1% des patients
- Dommages hépatiques très rapides
- Progression à une encéphalopathie hépatique en 2-3 semaines.
- Mortalité 80% sans transplantation
Dans l’évolution naturelle de l’hépatite B, qu’est-ce que l’hépatite chronique ?
- Persistance de HbsAg pendant > 6 mois
- Survenue dépend de l’âge d’acquisition de l’hépatite : 5-10% des adultes, mais 90% des nouveau-nés.
- Peut être active ou pas (selon présence de HbeAg) : 30% sont porteurs sains.
Quelles sont les complications de l’hépatite B ?
- Cirrhose hépatique (1/3 des hépatites B chroniques)
- Insuffisance hépatique
- Carcinome hépatocellulaire
Dans l’hépatite B, qu’est-ce que l’HBsAg ?
Antigène de surface. Apparaît en période d’incubation, disparaît avec la résolution.
Signification : infection aiguë si en présence d’anti-HBc, infection chronique si persiste > 6 mois.
Dans l’hépatite B, qu’est-ce que anti-HBs ?
Apparaît 1-3 mois après immunisation ou rétablissement.
Persiste toute la vie.
Signification : marqueur d’immunité (maladie résolue, vaccination). Ils sont protecteurs.
Dans l’hépatite B, qu’est-ce que HBeAg ?
Antigène e : marqueur de réplication active.
Apparaît juste avant les symptômes : juste après HBsAg et disparaît avant la résolution (avant HBsAg)
Signification : maladie active (aigue ou chronique), indique degré d’infectiosité élevé, valeur pronostique, infection chronique si persiste > 6 mois.
Dans l’hépatite B, qu’est-ce que anti-HBe ?
Apparaît avant anti-HBs.
Signification : Maladie résolue ou porteur inactif. Traduit déclin de l’infectiosité.
Dans l’hépatite B, qu’est-ce que HBcAg ?
Signification : pas présent dans sérum, peut être détecté dans tissus hépatiques infectés.
Dans l’hépatite B, qu’est-ce que Anti-HBc IgM ? IgG ?
IgM : apparition à peu près en même temps que sx. Remplacé en quelques mois par IgG.
Signification : traduit infection aiguë récente. Peut être le seul marqueur durant période fenêtre.
IgG : remplace IgM. Signification : infection passée ou chronique, ne témoigne pas d’une immunité. N’est pas le fait de la vaccination. Peut être le seul marqueur dans la période fenêtre.
Dans l’hépatite B, qu’est-ce que ADN VHB ?
Témoigne de la réplication virale.
Quels sont les résultats de la sérologie pour hépatite B selon les états ?
- Hépatite B aiguë : HBsAg, anti-HBc IgM, HBeAg, HBV ADN, enzymes hépatiques élevées.
- Hépatite B chronique active : HBsAg, anti-HBc IgG, HBeAg, HBV ADN, enzymes élevées.
- Hépatite B chronique, porteur inactif : HBsAg, anti-HBc IgG, anti-HBe, HBV ADN (négatif ou < 2000 u/ml)
- Hépatite B guérie : anti-HBc IgG, anti-HBs, anti-HBe
- Vaccination : anti-HBs.
Quelles sont les mesures de prévention contre l’hépatite B (vaccination) ?
- Il s’agit d’un vaccin recombinant fait à partir de l’antigène HBsAg
- Fait partie du calendrier vaccinal : en 4e année du primaire (combiné hépatite A et hépatite B)
- Particulièrement indiqué pour les populations suivantes :
- maladie chronique du foie
- immunosuppression
- hémodialysés
- receveurs fréquents de transfusions sanguines
- HARSAH
- plusieurs partenaires sexuels ou ITSS récente
- UDI ou utilisateurs de drogues dures par inhalation
- détenus des établissements pour déficients intellectuels
- personnes qui ont contacts sexuels ou qui vivent avec cas d’HBV
- professionnels de la santé
- voyageurs en zone endémique
Quelles sont les mesures de prévention contre l’hépatite B (prophylaxie post-exposition) ?
- Immunoglobulines anti-HBV + vaccination
- Indications : nouveau-nés de mère HBsAg positive ou HBV aigue durant 3e trimestre, bébés allaités par mère atteinte d’hépatite B aigue, personnes ayant eu récemment des contacts sexuels avec patient infecté, victimes d’agression sexuelle, personnes exposées à du sang contaminé (ex: professionnels de la santé).
Qu’est-ce que l’hépatite C et comment le transmet-on ?
- Virus ARN enveloppé de la famille des flavivirus qui infecte les hépatocytes.
- Instabilité génomique : anticorps produits inefficace et absence de vaccination.
Mode de transmission :
- Parentérale : UDI, transfusions (avant 1992 ou dans pays en développement), aiguilles / tattoos
- Transmission sexuelle rare (seulement si lésions comme autres ITSS ou VIH)
- Transmission verticale rare (mère-enfant)
Quelle est l’évolution naturelle de l’hépatite C ?
Infection aigue :
- Temps d’incubation de 6-10 semaines
- Asymptomatique dans 75% des cas
- Symptômes non spécifiques (anorexie, malaise, fatigue, fièvre, nausées)
- Élévation des enzymes hépatiques (AST/ALT)
Infection chronique :
- Chez 50-80% des patients
- Asymptomatique ou sx non spécifiques (fatigue, anorexie)
- Fluctuation des enzymes hépatiques (AST/ALT)
Quelles sont les complications d’hépatite C ?
- Cirrhose chez 20-25% des patients avec infection chronique.
- Insuffisance hépatique (hépatite C = première cause de transplantation hépatique)
- Risque de carcinome hépatocellulaire augmenté (4% des hépatites chroniques)
Comment fait-on le diagnostic d’hépatite C ?
Détection d’anticorps :
- Anti-VHC détectés par ELISA
- Indique infection passée ou actuelle
Détection de la charge virale :
- ARN viral détecté par PCR
- À faire si anti-VHC positif ou si hausse importante des ALT avec anti-VHC négatifs
- Indique infection en cours (aigue ou chronique)
Enzymes hépatiques (AST/ALT) :
- Augmentés durant infection aigue
- Fluctuants durant infection chronique
Donc, si ARN-VHC + et anti-VHC + : hépatite C évolutive, aigue ou chronique.
Si ARN-VHC - et anti-VHC + : hépatite C résolue.
Si ARN-VHC + et anti-VHC : hépatite C aiguë précoce (à confirmer avec séroconversion)
Qu’est-ce que l’herpès simplex et comment se transmet-il ?
Virus :
- HSV-1 : cause surtout infections orales (90% sont séropositifs)
- HSV-2 : cause surtout infections génitales (10-80% sont séropositifs) : toujours césarienne, pas de relations sexuelles non protégées.
Transmission :
- Personne à personne par contact avec sécrétions ou muqueuses infectées :
- relations sexuelles
- baiser, partage d’ustensile et de brosse à dent
- transmission verticale (passage dans canal vaginal)
Quelle est la pathogenèse de l’herpès simplex ?
- Infection des cellules muco-épithéliales et réplication dans épithélium
- Infection d’une terminaison nerveuse et remonte jusqu’à ganglion nerveux
- Forme une infection latente dans le ganglion qui persiste pour la vie
- Facteurs de réactivation : exposition au soleil, stress, fièvre, infection virale.
- Réactivations sont souvent moins sévère et de plus courte durée que l’épisode initial.
Quelles sont les lésions typiques et les symptômes typiques des infections génitales à herpès simplex ?
Lésion typique :
- Vésicule claire sur base érythémateuse
- Progresse en pustule, ulcères puis croûtes
Symptômes typiques :
- Douleur modérée
- Démangeaisons
- Dysurie
- Écoulement vaginal ou urétrale
- Peut avoir fière légère
- Parfois lors des réactivations les patients peuvent sentir un prodrome de brûlement ou picotement dans le dermatome avant que les lésions cutanées n’apparaissent.
** lésions génitales dont l’herpès augmentent le risque de transmission sexuelle du VIH **
Quelles sont les complications de l’herpès simplex ?
- Kératite : cause fréquente de cécité.
- Encéphalite (HSV-1) : fièvre, altération de l’état de conscience, convulsions, signes neuro, mortalité élevée (15%)
- Dissémination cutanée chez patient avec eczéma
Infection verticale du nouveau-né : donne de graves infections car immunité du bébé n’est pas développée.
Comment fait-on le diagnostic de l’herpès simplex ?
Immunofluorescence :
- Prélèvement sur une vésicule (plus sensible)
- Détection liaison antigène-anticorps au moyen d’anticorps marqués à la fluorescéine
- Lecture au microscope à UV
Observation de l’effet cytopathogène sur ligne cellulaire : faire immunofluorescence pour confirmer.
Culture virale du liquide vésiculaire sur milieu spécial.
Comment traite-t-on l’herpès simplex ?
Acyclovir (anti-viral)