Le Language Flashcards

1
Q

Définition

A

La première définition du langage est qu’il est un outil de communication. Mais une telle définition ne va pas sans poser de problèmes. En effet, parler d’outils, c’est considérer le langage comme une invention, pareille à celle, par exemple, de la roue. C’est mettre en opposition l’homme et la nature. Or, comme le fait remarquer Émile Benveniste, le langage est dans la nature de l’homme, qui ne l’a pas fabriqué : « nous n’atteignons jamais l’homme séparé du langage et nous ne le voyons jamais l’inventant […] c’est un homme parlant que nous trouvons dans le monde. » (Problèmes de linguistique générale, 1966–1974.). Le langage n’est donc ni un outil, ni une simple faculté qui s’ajouterait aux fonctions animal, il est l’essence même de l’homme.

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Q

Le language/la langue/ la parole

A

Le langage est à la fois individuel (la parole) et social (la langue). La parole est la production verbale d’un individu mais elle renvoie à la langue, c’est-à-dire a un système de règles qui permet à une communauté de s’entendre. De son côté, comme le montre Ferdinand de Saussure, la langue présuppose la parole. Historiquement, la parole est nécessaire pour que la langue s’établisse. Il y a donc, dit Sausssure, « interdépendance entre la langue et la parole ; celle-là est à la fois l’instrument et le produit de celle-ci » (cours de langouste général, 1916). La langue est un système de signes. Le signe est « le total résultant de l’association d’un signifiant et d’un signifié » , c’est-à-dire d’une d’un «image acoustique» (signifiant) et d’un « concept » (signifé). Le signe unit donc, non pas une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique. Il va de soi que le lien unissant le signifiant et au signifié est « arbitraire ». Saussure en veut pour preuve « les différences entre les langue et l’existence même de langues différentes ».

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3
Q

Peut-on parler d’un langage animal? Le mode de communication des abeilles

A

Dans vie et mœurs des abeilles (1965). Karl von Frisch montre que abeilles disposent d’un système de signes différenciés qui leur permet d’indiquer la direction et la distance d’un gisement de pollen par des danses dont la direction et la vitesse varient. Il y a donc bien, chez les abeilles, une correspondance “conventionnelle” entre le comportement et les données (distance, direction) qu’il traduit, donc une certaine capacité de formuler et d’interpréter un signal qui renvoie à une réalité. Mais s’agit-il bien la d’un langage?

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4
Q

Peut-on parler d’un langage animal?

Les différences avec le langage humain

A

Benveniste montre ce qui différencie le mode de communication des abeilles du langage humain. D’une part, “le message des abeilles consiste entièrement dans la danse, sans intervention d’un appareil vocal, alors qu’il n’y a pas de langage sans voix “. D’autre part, les abeilles ignorent le dialogue qui est la condition du langage humain : “Le message des abeilles n’appelle aucune réponse de l’entourage, sinon une certaine conduite qui n’est pas une réponse. “ Ensuite, le contenu de leur message se rapporte toujours à une seule donnée : la nourriture. Enfin, leur message est inarticulé. Or, le langage humain est un système de signes doublement articulés en unités significatives, les “monèmes” (mots), et en unités distinctives, les “phonèmes” (sons). Ainsi, la phrase “Pierre boit de la bière” comprend cinq monèmes que la graphie isole par des espaces. “Pierre” et “bière” se différencient par les phonèmes p (son sourd) et b (son sonore). L’analyse de ces différences amènent Benveniste à conclure qu’on ne peut pas parler de langage des abeilles et plus généralement de langage animal. Les différents modes de communication chez les animaux ne sont que des signaux.

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5
Q

Signe et signal

A

Le signal est défini par Benveniste comme “un fait physique relié à un autre fait physique par un rapport naturel ou conventionnel”: par exemple, un cri annonçant un danger. On dit souvent que le chien comprend la parole de son maitre. En fait, l’animal obéit à la parole parce qu’il a été dressé à y réagir comme à un signal. ll n’y a de que sa part ni intellection ni réflexion. La réaction à un signal est soit spontanée (instinctive) soit acquise (dressage) . Le signe linguistique est un fait psychique : le signifiant renvoie un signifié, c’est-à-dire un concept ce qu’il faut comprendre intellectuellement.
Il n’y a de language véritable que si l’on suppose une intention de communiquer quelque chose et un sens. Seul l’homme invente, utilise intentionnellement et comprend des signes.

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6
Q

La fonction dénotative du dire n’est pas un faire

Ne faut-il pas considérer que le dire est le contraire du faire ?

A

L’homme, grâce a la parole, décrit les contours du monde et peu en nommer un à un tous les éléments. Le dire à une fonction dénotative qui opère seulement après coup, comme un commentaire tardif sur un texte « déjà fait ».

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7
Q

Dire c’est faire

A

Toutefois, certaines paroles, par leur puissance d’appel, permettent à des actions de se réaliser : celle de jeteurs de sort, des exorciste, des psychothérapeutes. En ce cas le dire fait surgir un faire. On ne peut en effet limiter le dire à sa fonction dénotative. Il a aussi pour projet de « faire en sorte que l’autre fasse » : c’est sa fonction « conative », qui trouve son expression grammaticale dans l’impératif. L’ordre et bien un dire qui vise l’agir. Selon John L. Augustin (quand dire c’est faire, 1948), le langage ne se réduit pas à sa fonction représentative. Si certains énoncés sont seulement constatatifs (ils décrivent une réalité et peuvent être vrai ou faux), d’autres sont performatifs (en énonçant l’action qu’ils décrivent, ils accomplissent). Ainsi,dans la formule « je te promets que », le dire et le faire coïncident.

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8
Q

La puissance du dite ne vient pas du dire lui-même.

A

« Je te baptise » n’a de force que si c’est un prêtre qui le dit, dans un lieu donné, avec la formule est les gestes qui conviennent, et devant l’assemblée des fidèles venus pour la cérémonie. Comme l’indique Pierre Bourdieu (ce que parler veut dire, 1982), l’efficacité des paroles est liée au pouvoir de l’institution qui les autorise, au statut social de celui qui les prononce, à une situation elle-même légitimée. L’autorité n’advient au langage que du dehors.

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9
Q

Le dire poétique comme création

A

La poésie est réconcilié le dire et le faire. Étymologiquement, la poésie ( poiêsis ) est « faire ». Elle est à la fois créatrice d’un monde (« la terre est bleue comme une orange »,Éluard) et tentative d’investigation de l’énigme du monde. En nommant les choses, le dire poétique les fait surgir du chaos.

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10
Q

La distinction le langage/ un language

A

Par langage, au sens large, on entend tout système d’expression et de communication, qu’il s’agisse de signes vocaux ou graphiques, ou encore naturels. C’est ainsi qu’on parle du langage des animaux, du langage gestuel, du langage mathématique, du langage des arts et même du langage des fleurs. Mais, au sens strict, on entend par le langage, le langage humain articulé en sons et en mots. Seuls les hommes parlent vraiment : « le langage est le Rubicon qu’aucun animal ne franchira jamais» (Max Müller )

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