La matière et l'esprit Flashcards

1
Q

Matière ou esprit ?

A

La réalité essentielle est-elle la matière où l’esprit ? Le matérialisme soutien la primauté de la matière sur l’esprit. Être matérialiste, c’est reconnaître l’existence des choses en dehors de l’esprit et considérer les sensations et les idées comme des copies ou des reflets de ces choses. Autrement dit, la matière détermine la pensée. Par opposition, le spiritualisme affirme la primauté de l’esprit sur la matière. L’esprit est une réalité substantielle radicalement distincte de la matière.

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Q

Réalisme et idéalisme

A

Le réalisme admet l’existence d’une réalité objective (c’est-à-dire en dehors de l’esprit) correspondant à nos représentations sensibles. Le réalisme naïf consiste à croire que la réalité objective est identique à nos représentations sensibles. L’idéalisme, au sens rigoureux du terme, affirme que la matière se ramène à une idée ou à une représentation. Ainsi, pour le philosophe Georges Berkeley (1685–1753), les choses ne sont que des combinaisons de sensations ou d’idée. Sa philosophie débouche sur le solipsisme. Étymologiquement, solipsisme signifie « seul moi-même » (du latin solus, « seul » et ipse, « mème »). Le solipsisme est une conception philosophique selon laquelle il n’y aurait pour le sujet pensant d’autres réalité que lui-même.

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3
Q

Qu’est ce que la matière ? Matière et substance

A

Par matière, on entend la réalité physique extérieure et indépendante de l’esprit. Par substance, on entend ce qui subsiste et perdure. Or, qu’est-ce qui demeure permanent sous les changements accidentels ? Si on enlève toutes les déterminations, ne reste-t-il pas l’indéterminé, c’est-à-dire la matière, et n’est-ce pas la matière qui doit être appelée substance ? Cependant, cette idée d’un substrat permanent résiste-t-elle face au devenir de toute chose ? Les travaux de la science contemporaine nous amènent à penser qu’il n’y a plus de substance mais seulement des processus et des événements. Par exemple, le soleil est-il un être identique à lui-même quand on sait que dans chaque millionième de seconde, il transforme 600 tonnes d’hydrogène en 596 tonnes d’hélium, la différence de masse étant convertie en rayonnement ? Le mot substance vient du latin substantia qui signifie « la persistance sous-jacente (sub) d’un fonds qui demeure identique (stare) malgré les accidents qui peuvent affecter la chose ».

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4
Q

Peut-on prouver l’existence de la matière ? La mobilité de toute chose

A

Pour l’opinion commune, les choses sensibles, de l’expérience quotidienne, existent réellement. Il y a des changements, mais il n’y a de changement que parce qu’il y a des êtres ou des choses qui demeurent et à qui ou par qui quelque chose arrive. Pourtant lorsque je dis : « la table est », je ne considère que le présent, oubliant l’avenir et le passé. Si je pensais ce qui m’entoure dans le temps infini, lui prêterais-je une ferme réalité ? Et si le fond des choses était l’instabilité ? Nietzsche considère que l’essence de la réalité, ce n’est pas l’être mais le devenir. Ce dont nous ne percevons pas les modifications parce qu’elles sont trop lentes et trop subtiles, nous le disons « durable ». Mais, au fond, peut-être que rien de réel ne correspond à la notion de substances dans le schème est la permanence. D’où la question : la matière comme « substance » étendue, divisible, pesante et susceptible de prendre des formes diverses, existe-t-elle vraiment ?

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5
Q

Seule la foi oblige à croire qu’il y a des corps

A

Les corps nous apparaissent sous des formes changeantes et donc fausses. Il n’y correspond rien d’identique hors de nous. De plus, il ne suffit pas que nous ayons des sensations pour conclure à l’existence des corps. Dans l’idée de corps, la raison ne trouve que l’étendue est le mouvement, notions claires et distinctes. Le cogito ne permet pas le passage de l’idée d’étendue à l’existence de l’étendue, pas plus que celui de l’image d’une chimère (imagination) à sa réalité. Mais, après la découverte que Dieu existe et qu’il est parfait, le passage est possible. Si Dieu avait mis en nous une idée claire et distincte dont la définition fût contradictoire avec la réalité, il serait trompeur et donc imparfait. Par conséquent la véracité divine, l’infinie perfection de Dieu garantissent l’existence du monde extérieur. Cependant, comme le souligne Malebranche, dans « de la recherche de la vérité » (1674–1675), on peut dire que l’existence de la matière n’est pas encore parfaitement démontrée, car il faudrait démontrer que Dieu a effectivement créé la matière : ce que ne fait pas Descartes. La matière est donc possible, probable même, mais, seule la foi oblige à croire qu’il y a des corps. Cette échec de la raison dogmatique laisse la porte ouverte à l’immatérialisme de Berkeley.

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6
Q

Exister, c’est être perçu

A

Selon Berkeley, les objets que nous percevons ne sont rien d’autre que les images que nous en avons. Leur essence, c’est d’être perçus. Affirmer la réalité du pain, par exemple, c’est affirmer la réalité d’une couleur, d’une consistance, d’une saveur et rien de plus. Ce qui existe, c’est ce qui est perçu par moi, c’est-à-dire un ensemble de qualités sensibles relative à moi-même. Comment se fait-il, dès lors, que tous les hommes s’accordent sur leur perception de l’univers ? Berkeley réponds qu’au dessus de la multiplicité indéfinie des esprits finis (humains) se trouve Dieu, l’esprit infini. C’est lui qui réalise l’accord de tous les esprits finis (humains), c’est lui qui suscite en eux leurs perceptions du monde. Cette multitude de représentation ordonnées en système que j’appelle l’univers, il convient d’en imputer l’origine à Dieu. Au lieu de dire que Dieu a créé la matière, il convient de dire que Dieu a mis en moi tout ce cortège de sensations à partir desquelles je construis mon image du monde. La matière est ainsi réduite à l’esprit, qui seul existe à titre de substance. Ce que nous percevons n’est qu’une production du sujet qui ne peut sortir de lui-même pour considérer les choses comme si elles existaient indépendamment de lui. « Matière » n’est donc qu’un mot dépourvu de signification. C’est l’esprit qui est le substrat des qualités sensibles que nous percevons, non la matière.

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7
Q

La matière : centre d’être ou centre de force ? L’atome est-il le constituant ultime de la matière

A

Toutes les qualités de la « matière » que nous percevons ne sont que des modifications de notre sensibilité, qui disparaîtraient où seraient remplacées par d’autres toutes différentes, si nous n’avions pas de sens ou si nos sens étaient autres. La matière serait donc la cause qui suscite dans nos esprits ses sensations. Mais qu’est-ce cette cause ? De même que tous les changements sont ramenés à un fait unique, infiniment diversifié : le mouvement, de même tous les corps sont conçus comme réductible à un seul élément, combiné et recombiné avec lui-même d’une infinité de manières. Cet élément, Démocrite et Épicure l’appellent l’atome . Pour eux, les atomes sont des particules insécable séparés par le vide, qui, en s’agrégeant, donnent naissance à tous les corps. L’essence des atomes est d’être étendue et, par-là, susceptibles de mouvement. Mais si l’atome est « étendue », on ne voit pas comment il pourrait être indivisible puisse que l’étendue ne peut être conçue que comme divisible à l’infini. La science contemporaine dit en effet que les atomes se résolvent en corpuscules. Corpuscules qui, malgré leur nom, ne sont pas des corps, mais des centres de force. Or, qu’est-ce que la force ? Il y a force quand il y a production d’événements : ainsi, quand on courbe une tige d’acier, il y a production de déformation. Un centre de force n’est donc pas un centre d’être mais un centre de production d’événements.

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8
Q

La force se matérialise, l’atome s’idéalise

A

On sait par expérience qu’il n’y a jamais de contact de réel entre deux corps qui se poussent et que la solidité est loin d’être un état absolument tranché de la matière. Les physiciens affirment qu’entre les molécules s’exercent, non des chocs, mais des forces attractives et répulsives. Quelque chose existe donc entre les atomes : ce n’est plus de la matière mais de la force. Et, de ce fait, écrit Bergson, « nous voyons force et matière se rapprocher et se rejoindre à mesure que le physicien en approfondit les effets. Nous voyons la force se matérialiser, l’atome s’idéaliser, ces deux termes converger vers une limite commune, l’univers retrouver ainsi sa continuité ». Peut-on encore désigner comme « matière » la limite vers laquelle il convergeraient ? Pour le physicien danois Bohr, le substrat du monde n’est pas constitué d’objets, fussent-ils des particules nucléaires, mais de champs relationnels en perpétuel mouvement. Les sciences physiques et biologiques résolvent le réel en molécule et en atomes, en centres de force plus qu’en centres d’être et font ainsi disparaître cette jonquille que je perçois.

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9
Q

L’être est le corrélât du sujet

A

Pour vivre, on a besoin de croire que la manière existe à titre de substrat. L’habitude nous impose pour chaque objet une image pragmatique privilégiée, tenue pour plus « vraie » que les autres parce qu’elle correspond au mieux à la nécessité de l’action à accomplir. Si j’enfonce un clou avec un marteau, l’image normale du marteau est celle d’un objet solide situé à 50 cm de moi, c’est-à-dire la distance requises pour son usage. Mais, du point de vue de la pensée, pour un esprit en quête de vérité, on ne peut croire que cette perception du marteau soit vraie. On peut tout simplement affirmer que la pensée ou l’esprit n’est pas un absolu autosuffisant, mais une relation entre un sujet est un objet. Marcel Conche affirme dans « l’aléatoire » (1989) que les animaux sont conscients mais ne se pensent pas, et ne pensent pas qu’ils sont au monde, qu’il y a le monde où tout simplement qu’il y a. En revanche, les hommes pensent et ne peuvent pas penser sans penser l’être, sans penser qu’il y a. Si ce qu’on pense n’était rien, en pensant, on ne penseraient rien. Or ne penser rien, c’est ne pas penser. On peut donc affirmer l’existence d’une réalité qui est le corrélât intentionnel de la pensée, mais cette réalité ne peut être atteinte directement par la perception ou la pensée ni même être connue en elle-même. Cette réalité liée à la pensée n’est peut-être pas une vraie réalité, au sens où on l’entend naïvement.

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