Le désir Flashcards

1
Q

Désir et besoin

A

Le désir se distingue du besoin, simple incitation physiologique. Le désir est la tendance devenue consciente de son objet. Je prends conscience que j’ai faim et mon désir va alors se rapporter à un objet précis: telle ou telle nourriture. On oppose généralement le besoin et le désir. Le besoin serait d’abord un manque dont la satisfaction est nécessaire à la vie, tandis que le désir serait contingent, c’est-à-dire qu’on pourrait ne pas le satisfaire. Manger est un besoin mais non manger tel ou tel plat en particulier. En second lieu, le besoin serait un manque objectif, voire mesurable en référence à un état d’équilibre. Le désir serait au contraire subjectif, désignant ce que la personne éprouve indépendamment de besoins. L’absence de satisfaction d’un besoin entraîne une carence. L’absence de satisfaction d’un désir entraine une frustration plus ou moins justifiée. Le besoin serait naturel, d’origine corporelle, alors que le désir serait artificiel, d’origine psychique. Enfin, le besoin aurait un objet spécifique qui peut le combler momentanément. Alors que le désir serait sans objet susceptible de le contenter, même provisoirement. Toutes ces oppositions sont sujettes à discussion, non seulement parce qu’il y a des besoins sociaux-avoir une voiture pour aller travailler- mais aussi parce que les grecs, tel Epicure, ne faisaient pas de distinction entre désir et besoin.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Le désir est désir de réplétion

A

Dans Philèbe, Platon analyse le désir sur le modèle de la faim et de la soif. Eprouver l’une ou l’autre de ces affections, c’est éprouver un manque. Ainsi, si la soif est un désir, elle n’est pas tant un désir de boisson que de réplétion. Ce que vise le désir, c’est donc moins l’objet que l’état: on ne boit pas pour le plaisir que nous procure la boisson mais pour mettre fin à un état de déshydratation. Pour Platon, ce ne sont pas le corps et l’ame qui s’opposent mais, à l’intérieur de l’âme, deux sortes de désirs : les désirs issus de son lien avec le corps er le désir propre de l’âme qui est le désir de vérité.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

L’objet du désir est le moyen et non la fin.

A

C’est sur le même mode que platon analyse dans “Le Banquet” la forme particulière du désir, que l’on nomme l’amour. L’amour est l’expression d’un manque et l’objet véritable de l’amour n’est pas l’objet immédiat mais ce que l’objet permet. Ce que l’amour veut, ce n’est pas le beau, mais la procréation et l’enfantement dans la beauté. Dans sa modalité ordinaire, l’amour utilise la fécondité des corps et engendre des enfants de chair. L’union de l’homme et de la femme est un enfantement. La procréation est en effet ce qu’un être mortel peut comporter d’éternel et d’impérissable. Dans sa modalité supérieure, l’amour utilise la fécondité des âmes pour engendrer de belles idées intemporelles. L’objet véritable de l’amour n’est pas l’objet immédiat mais l’immortalité.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Les désirs issus du lien de l’âme avec le corps tendent à la domination.

A

Les exigences du corps sont, non seulement la nourriture et la boisson, mais aussi l’ambition ou la recherche des honneurs ou de la richesse pour de plus grands plaisirs. La folie du corps sert dès lors de règle à la pratique humaine. Celui qui s’y adonne renforce la domination du corps sur l’âme. Pour échapper à la paralysie de l’âme et à la stérilisation mortelle de la pensée, il convient d’opérer une conversion décisive, pour que l’ame ne puisse avoir commerce avec le corps et puisse effectuer son désir spécifique: la recherche du vrai.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Ne satisfaire que les désirs naturels.

A

Chez Epicure, l’objectif est le plaisir entendu négativement comme une absence de trouble et de douleur. Il s’agit d’éviter le désordre et d’accéder à la sérénité qui est celle des dieux bienheureux: “Nous avons besoin d’un plaisir, lorsque nous souffrons par suite de l’absence du plaisir; mais lorsque nous ne souffrons pas, nous n’avons plus besoin du plaisir.” Dans le corps, le plaisir né de la satisfaction des désirs naturels engendre un bien-être corporel ou somatique que l’épicurisme appelle “ aponia “ ou absence de douleurs, tandis que, dans l’âme, elle favorise
bien-être nommé “ataraxie” ou absence de trouble et de crainte.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Qu’est-ce que le désir ?

A

Le désir, au sens étymologique, crest le regret ou la nostalgie du ciel étoilé qu’on a cessé de contempler. Cette étymologie témoigne de l’ambiguité du désir : c’est à la fois le constat d’un manque et le désir d’un objet susceptible de le combler.
L’expérience de toute conscience désirante apparaît au premier abord comme une expérience négative, ou en tout cas douloureuse. D’où la conception bouddhique du désir comme source de toute souffrance. Et ce n’est pas un hasard si le mot désir est étymologiquement proche du mot désastre puisqu’à l’origine ce dernier terme signifiait en latin la disparition, la perte de vision d’un astre qu’on admirait et qui était source de plaisir.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Parler du PDV de Platon sur l’opposition corps/âme

A

Pour Platon ce ne sont pas le corps et l’âme qui s’opposent mais, à l’intérieur de l’âme, deux sortes de désirs : les désirs issus de son lien avec le corps et le désir propre de l’âme qui est désir de vérité.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Parler des 3 types de désir

A

Naturels et nécessaires : manger/ boire, qu’il convient de satisfaire
Naturels non nécessaires: les plaisirs de l’amour, que l’on peut éventuellement satisfaire.
Ni naturels ni nécessaires : immortalité, richesse ou gloire, désirs vains pour Epicure, parce qu’ils naissent d’opinions vides et apportent plus de douleurs que de plaisirs. La variation de tels plaisirs va a l’infini et s’oppose à la nature.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Ne désirer que ce qui dépend de nous

A

Toute la pratique de la philosophie morale stoïcienne vise, non pas tant à supprimer le désir ou à supprimer l’aversion, qu’a déterminer correctement ce sur quoi porte ce mouvement . Désir et aversion ne doivent s’appliquer qu’à ce qui dépend de nous; sinon, on va désirer ce qui ne dépend pas de nous ( la réputation, la richesse, le pouvoir ) et haïr ce qui ne dépend pas de nous ( la maladie, la mort, la pauvreté). C’est à ce prix que l’on peut faire la conquête progressive de la liberté intérieure, affranchie des circonstances extérieures. Le sage n’oppose plus les désirs et les choses. Ce qu’il désire, ce sont les choses telles qu’elles adviennent. Le présupposé d’une telle philosophie est que tout ce qui advient a un caractère nécessaire, a été voulu par les dieux. Seule dépend de nous l’attitude que nous avons à l’égard de ce qui arrive.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Le désir n’est-il pas ce qui nous spécifie en tant qu’être humain?

A

Il ya chez Epicure une conception simpliste qui ne distingue pas, voire qui nie la différence de nature entre les désirs proprement humains et les simples besoins biologiques que nous partageons avec les animaux. Les désirs qu’Epicure appelle vains, vides car sans objet, sont en fait tous les désirs qui sont issus de la culture à laquelle nous appartenons et qui ne renvoient à aucun support biologique,à aucune nécessité naturelle. Or, ce qui distingue justement le désir du simple besoin, c’est qu’il n’est pas simplement corporel mais d’ordre psychique. La preuve en est qu’il ne cesse pas lorsqu’on obtient ce qu’on croyait désirer. Le désir renaît aussitôt, ne mettant pas fin à la souffrance, comme le fait le besoin lorsqu’il est satisfait. En ce sens, le désir est par nature inassouvissable, insatiable comme le phénix qui renait de ses cendres, comme si rien ni personne ne pouvait le combler de façon définitive. C’est ce que Hegel appelle “ l’infinité du désir au sens d’indéfini “. Dans l’expérience du désir, il y a un véritable paradoxe: quand je suis désirant, tout se passe comme si l’objet de mon désir était de mettre fin au désir ( condition de ma satisfaction) mais, lorsque j’ai mis fin à mon désir, loin d’être satisfait, je me mets de nouveau à désirer, comme si ce que je désirais était cette expérience désirante même puisque c’est elle qui donne un sens à ma vie, lui donne tout son piquant.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Le désir est désir d’un autre désir

A

Hegel reconnait que le désir est destructeur, qu’il renait de sa propre satisfaction, qu’il se porte sur la multiplicité des objets sensibles en tant qu’ils sont susceptibles d’apporter cette satisfaction. Mais, contrairement à Platon, Hegel pense que le désir n’a pas à être réprimé ou maitrisé par la raison car la dialectique même du désir conduit à son propre dépassement. En effet, à voir renaitre le désir et à ne pouvoir le satisfaire définitivement, le sujet réalise que ce n’est pas dans la consommation de l’objet que consiste son véritable but, mais bien plutôt dans la reconnaissance de soi par une autre conscience que soi. C’est seulement lorsque je pose l’autre comme figure indépendante et libre que je peux me ressaisir, car je n’existe que moyennant mon rapport à l’autre et réciproquement. Le désir ne prend son sens que dans la reconnaissance de l’autre par moi-même et de moi même par l’autre. Le désir ouvre donc sur l’intersubjectivité. Il prend ainsi une autre signification: il n’est plus simplement rapport égoïste à soi, il est également position de l’autre.
On voit par là ce qui peut fonder la distinction entre le besoin et le désir. Alors que le besoin me maintient et me situe dans le cycle de la consommation, le désir m’introduit à la dialectique de la reconnaissance, il m’ouvre sur une réalité qui n’est plus matérielle mais spirituelle.Au sens fort du terme, le désir est, pour Hegel, constitutif du sujet, ce permet à l’homme de se poser comme homme. Ainsi, dans le rapport entre l’homme et la femme par exemple, le désir n’est humain que si l’un désire non pas le corps mais le désir de l’autre. C’est-à-dire qu’il veut être désiré ou aimé ou bien encore reconnu dans sa valeur humaine, dans sa réalité d’individu humain. De même, le désir qui porte sur un objet,naturel ou fabriqué, n’est humain que dans la mesure où il est médiatisé par le désir d’un autre,portant sur le même objet. Il est humain de désirer ce que désirent les autres parce qu’ils le désirent. Ainsi un objet parfaitement inutile peut-être désiré parce qu’il fait l’objet d’autres désirs. L’histoire humaine est l’histoire des désirs désirés. Une fois leurs besoins naturels assouvis, les hommes désirent mais aucun instinct ne les guide. Ils n’ont pas de désirs propres. Pour désirer vraiment, ils doivent recourir aux hommes qui les entourent, leur emprunter leurs désirs. Ils les empruntent à ceux qu’ils prennent pour modèles.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Comment le besoin humain diffère t’il du besoin animal ?

A

Par le fait qu’il porte non pas sur un objet réel positif donné mais sur un autre désir.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Le désir chez spinosa

A

Le désir est traditionnellement définit comme manque d’être. C’est avec une telle conception que rompt Spinoza. En toile de fond de cette rupture , un dieu qui n’est plus celui de la Bible, créateur et transcendent,au regard duquel l’homme n’est que manque. Le dieu de Spinoza n’est en effet rien d’autre que la nature elle-même, définie par sa puissance d’agir, de se produire, de se reproduire, selon un strict déterminisme. Et chaque chose singulière, plantes, insectes, ou homme étant une partie de cette puissance définie, ne fait qu’agir à sa manière pour se conserver, se perpétuer : le Conatus ( du verbe conaris, « entreprendre une action, se préparer à quelque chose »).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Le désir est l’essence même de l’homme

A

Chez l’homme, le Conatus étant conscient, il devient désir. Or cette force d’exister est toujours orientée vers l’obtention d’un bien. Il s’agit de faire en sorte que le désir, qui est toujours dans sa profondeur désir d’un accroissement de la puissance d’exister, puisse se réaliser pleinement. Car ce sont l’ignorance, l’aliénation du désir qui sont source de servitude et de malheur, et non pas le désir comme tel. S’aliéner, c’est laissé s’insinuer en l’intériorité de son désir la puissance de quelque chose de radicalement autre que soi. Lorsque le désir admet en lui et contre lui une extériorité croissante, il n’est alors plus seul cause de ce qu’il désire. S’ensuivent une diminution de la puissance d’exister et de la tristesse. C’est par l’imagination que le désir peut être entraîné dans des actions inadéquate dont il ne sera pas la seule cause. Il convient donc que le désir se réfléchisse lui-même, autrement dit accède à la conscience de lui-même comme force et désir d’une joie réelle. Seul le désir de la joie, qui est le plus puissant de tous les désirs, peut permettre à l’homme de se libérer de l’imagination désirante qui est source de superstitions, d’aveuglement et donc d’asservissement. Spinoza va même plus loin en affirmant que c’est le désir qui est à l’origine du désirable. Il y a là un renversement total de la position traditionnelle : c’est le désir qui fonde les valeurs. Et la vertu véritable coïncide avec la liberté d’esprit et la vie heureuse.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Qu’est-ce que le conatus ?

A

Il désigne l’exercice d’une puissance : celle que tout être, homme ou animal, plante ou caillou, déploie autant qu’il le peut pour se conserver, continuer d’être et rechercher tout ce qui paraît utile.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Note sur le bien le désir fin et valeur

A

C’est parce que nous poursuivons une fin qu’elle se constitue comme valeur, et non parce que nous reconnaîtrions un bien que nous le désirons.