L'art Flashcards

1
Q

La distinction art artisanat

A

L’art se distingue de l’artisanat et de la technique par sa finalité. En sculptant le bois ou la pierre, en faisant des peintures ou des dessins, en composant des partitions, l’artiste crée des oeuvres qui ne plaisent que par leur beauté. Un tableau ou une statue n’ont aucune utilité précise. L’objet beau a donc sa fin en lui-même et procure un plaisir désintéressé. On le constate avec évidence lorsqu’on contemple une peinture représentant une nature morte : les fruits, les poissons, les volailles représentés ne se mangent pas. En revanche, le propre de l’artisanat, comme de la technique, est de produire des objets qui ont pour fin l’utilité et qui, de ce fait, plaisent comme moyens d’une satisfaction intéressée. Une table, une chaise servent toujours à chose. Certes l’ébéniste qui fabrique un meuble baroque crée tout autant une oeuvre ornementale et de style qu’un objet utilitaire. Certes aussi, l’objet artisanal, à la différence du produit industriel, porte la marque de l’habileté et du talent d’un individu. Toutefois, l’œuvre artisanale n’a pas pour fonction première de procurer un plaisir esthétique ni même d’exprimer la personnalité de son créateur. Elle tire plutôt son sens d’une activité « mercenaire » : la recherche du gain est en effet ce qui motive l’artisan. C’est pourquoi l’artisanat est, comme l’affirme Kant (critique de la faculté de juger, 1790 ) , considéré comme un travail, c’est-à-dire « comme une activité qui est en elle-même désagréable (pénible) et quin est attirante que par ses effets (par exemple le salaire) ». Indifférent au principe du bien, l’art apparaît au contraire comme une activité agréable.

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2
Q

Différence art/artisanat

A

L’art est est une activité qui ne répond à aucun intérêt défini. L’art est lui-même sa propre fin, il est une fin en soi. A quoi bon des poètes ? Cette question ne se pose pas: la beauté est simplement belle.

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3
Q

Art/ science/ technique

A

L’are se distingue aussi radicalement de la science et de la technique par son mode de production. Depuis le XVIIIe siècle, la technique n’a cessé de se perfectionner jusqu’à devenir une activité analysée dans ses moindres détails, où il suffit de savoir ce qu’il faut faire pour l’exécuter : par exemple, souder des morceaux d’acier les uns aux autres, effacer les jointures, recouvrir les raccords, placer une plaque de métal sous une presse à emboutir…Cela est aussi simple que l’œuf de Colomb.

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4
Q

Opposer l’art à la technique selon Kant

A

Toute production technique, aussi complexe soit-elle, obéit à des règles précises d’exécution qui sont enseignables, répétables. Rien de tel dans le domaine artistique. Kant explique que l’art, qui repose sur la fantaisie créatrice de l’artiste, requiert autre chose que « l’aptitude à savoir faire ce qui peut être appris d’après une règle quelconque » (critique de la faculté de juger). L’art ne s’apprend pas. Il requiert du génie.

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5
Q

Le génie est ordinaire

A

Que faut-il entendre par génie sinon « un talent qui consiste à produire ce dont on ne saurait donner aucune règle déterminée » (Kant) ? Certes, l’art, comme toute production, exige des règles, mais celle-ci ne préexiste pas à l’œuvre. Aussi le génie peut-il être défini plus précisément comme le talent naturel de « donner des règles à l’art ». L’artiste obéit donc qu’aux règles qu’il se donne à lui-même. Le naturel dans l’art est donc le génie produisant comme la nature, sans règles préétablies. Il s’ensuit que la première qualité du génie doit être l’originalité. Il faut que les produits du génie « soient en même temps exemplaires ». Le génie est donc aussi ordinaire. Il va servir de modèle à d’autres artistes.

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6
Q

Le génie se distingue de l’imitation

A

Le génie se distingue aussi bien de la simple imitation scolaire (l’élève qui reprend le procédé d’un maître pour lui-même, indépendamment de ce qui était exprimé dans l’œuvre et sans lui donner une nouvelle signification) que du maniérisme, cette « forme de singerie qui consiste à n’être personnel (singularité) que pour tâcher de s’éloigner le plus possible des imitateurs, sans posséder le talent d’être en même temps un modèle ». Tout artiste, au fond, commence par le pastiche, et s’éveille à son propre génie au contact des oeuvres de ses prédécesseurs. L’un des meilleurs exemples de cette filiation et celui invoqué par Malraux dans les voix du silence (1951) : la transformation des tableaux rouges et noirs du Caravage en l’oeuvre nocturne de Georges de Latour. « Ce dernier prend à Caravage ses joueurs, son musicien, son miroir, sa Madeleine, son Saint-François, son couronnement d’épines qui deviendra le Christ de pitié, son saint Jérôme, mais aussi et surtout sa relation dans fond sombre avec des étoffes rouge et parfois jusqu’à son rouge ; il emploie un éclairage semblable au sien. Et, pourtant, il aboutit à un art presque opposé : tendit que chez Caravage, ses fonds sombres sont là pour sa lumière, sa lumière pour ce qu’elle éclaire, ce qui est éclairé pour devenir plus réel que le réel, pour prendre plus de relief, de caractère ou de drame ; chez Latour, la nuit règne sans partage et prend la forme séculaire du mystère pacifié. Le monde devient semblable à la vaste nuit sur les armées endormies de jadis où, sous la lanterne des rondes, surgissaient, pas à pas, des formes immobile. »

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7
Q

L’aptitude au génie ne peut être communiquée

A

L’art exige un talent complètement opposée à l’esprit d’imitation et qui ne peut être ramené à un savoir transmissible par l’enseignement. La façon dont l’artiste réalise son œuvre ne peut être exposé scientifiquement ni même décrite. En cela, l’art se différencie radicalement de la technique, mais aussi de la science dont les démarches peuvent être enseignées , communiquées. C’est pourquoi, dans le domaine scientifique ou technique, le plus remarquable auteur de découvertes ne se distingue de l’imitateur et de l’écolier le plus laborieux que par le degré : « même si un homme pense ou invente par lui-même au lieu de concevoir simplement ce que d’autres ont pensé, bien plus s’il fait maintes découvertes dans la technique ou la science, donc s’il est un “ cervaux” […], on n’est pas encore fondé par là à l’appeler génie, car tout cela précisément, il eût été également possible de l’apprendre. » (Kant.)

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8
Q

Avoir du goût, c’est distinguer le beau de l’agréable

A

Au première abord, il semble que je ne puisse dire d’une œuvre qu’elle est belle que si elle me plaît. Autrement dit, est belle l’œuvre qui flatte mais sens ou qui suscite en moi l’émotion. Mais prendre comme critère d’approbation d’une œuvre d’art un tel plaisir n’est-ce pas la marque d’une certaine inculture ou d’un mauvais goût ? Avoir du goût, n’est-ce pas reconnaître, par exemple, la beauté de la peinture de Picasso bien qu’on éprouve plus d’agrément à celle de Renoir ? Le beau ne se confond pas avec l’agréable et le plaisir causé par le beau n’est pas un simple plaisir des sens. Avoir du goût en matière d’art, c’est donc pouvoir dire en même temps : « c’est beau » et « Ça ne me plaît pas », ou tout au moins ne pas dire : « c’est œuvre n’est pas belle, elle ne me plaît pas ». En effet, le jugement qui déclare une chose agréable est subjectif, relatif à la personnalité de chacun. En ce qui concerne l’agréable, je tolère que le gout d’autrui puisse différer du mien. Il en va tout autrement du beau. Si je qualifie une chose de belle, c’est précisément pour signifier que quiconque la juge esthétiquement devrais la trouver belle. En pareil cas, le principe : « À chacun selon son goût » ne vaut pas. Mon jugement : « c’est beau » traitant donc à l’universalité. D’où la question : sur quoi se fonde une telle prétention ? Autrement dit, puis-je convaincre autrui de la beauté d’une œuvre par des concepts ?

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9
Q

On ne peut pas definir le beau par concept

A

Le jugement esthétique repose sur un plaisir que le sujet estime universalisable. « C’est beau » est un jugement qui prétend valoir pour tous, mais une telle prétention ne peut reposer sur des concepts. Si le beau n’est pas définissable, c’est qu’il n’est pas réellement dans l’objet regardé, mais qu’il renvoie au sujet qui le regarde. Autrement dit tout se passe comme si le sujet avait le sentiment que tous les humains devraient éprouver le même plaisir que lui fasse à cette même œuvre. Ce plaisir n’est ni un simple plaisir des sens (le beau ne se confond avec l’agréable), ni un plaisir spirituel (le beau n’est ni le bon, ni le parfait), mais un plaisir désintéressé qui tient des deux à la fois. Le beau est un intermédiaire en l’homme entre sensuel et relationnel. Il nous met dans un état où des facultés qui d’ordinaire s’opposent (imagination et entendement) s’appellent l’une l’autre. Le plaisir esthétique est donc le plaisir de jouir de l’unité de son être, le plaisir de sentir son unité avec autrui, qui ne passe pas par la médiation des concepts. « Le beau est ce qui est reconnu sans concept comme l’objet d’une satisfaction universelle » (Kant, critique du jugement)

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10
Q

Pourquoi “ c’est beau” et non “ ça me plaît “ ( comme si le beau était une qualité de l’objet et comme si quiconque devait trouver cet objet beau)?

A

Parce que nous avons, au fond, le sentiment que le plaisir que nous éprouvons est nécessaire et universel

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11
Q

Qu’est-ce que l’art ( définition)

A

Le mot art vient de la racine indo-européenne ar, qui signifie “arrangement”. Or les arrangements peuvent etre de deux sortes. Ils peuvent viser l’utilité (artisanat) ou la beauté (beaux-arts). Avant l’apparition et développement de la civilisation industrielle, art et artisanat sont confondus. Ainsi platon oppose la théôria, connaissance purement contemplative,à la tekhnê, savoir faire lié à la production matérielle. La technique ou art concerne donc la production définit comme création. C’est pourquoi, pour Platon, les artisans sont tous poètes, le terme grec poiein signifiant” faire “ et faire consistant essentiellement à faire être ce qui n’était pas, c’est-à-dire à créer. Si la technique (ou l’art) est création elle porte donc sur le contingent, ce qui peut aussi bien être que n’être pas. En cela, elle s’oppose à la science. Cette dernière porte en effet sur des essences idéales, éternelles, immuables. On comprend dès lors que, si Platon reconnait la fonction sociale de la technique, il ne lui accorde aucune valeur humaine. Aujourd’hui on distingue l’art et l’artisanat. Le sens ancien du mot “art” subsiste dans “école des Arts et Métiers”. Quant à l’art, il désigne la capacité de produire des objets beaux. En parlant des arts, on entend les beaux-arts ( architecture, sculpture, peinture, musique, danse, théâtre, poésie).

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