Ch6.2 - Bouffée délirante aigüe Flashcards
Description générale de la BDA
- survenue brutale d’un syndrome délirant polymorphe
- en rupture avec la vie antérieure du patient
- évolution brève (qq jours à qq semaines), favorable si soins
- pas d’antécédents psychiatriques personnels
- parfois perso pré-morbide schizoïde, ppsychopathique ou hystérique
- urgence des soins, car la BDA peut aggraver la vulnérabilité structurale par frayage
Quels facteur écartent le diagnostic de BDA ?
- étiologie organique
- s’il y a un trouble de l’humeur déjà présent
- s’il s’agit d’un épisode fécond au décours d’une psychose persistante
Comment s’explique la BDA d’un point de vue psychopathologique ?
- Par l’interaction entre des événements de vie E et une vulnérabilité reflétant la structure
- Les tensions liées à E entraînent une fragmentation fonctionnelle aigüe
Ex de E : surmenage, traumatisme affectif, changement d’univers culturel radical, post-partum, anesthésie
Qu’est-ce qui détermine le pronostic à long terme ?
- les poids respectifs de E (événements) et V (vulnérabilité) : si E très intense, V l’est sans doute moins - Si E minime, V sans doute importante avec risque de rechute
- Si V importante et pas de soins suffisants, risque d’évolution vers une schizophrénie (structure psychotique) ou un trouble bipolaire (org limite)
Éléments sémiologiques sur le début d’une BDA ?
- sujet jeune (15 - 35 ans)
- début brutal, le délire apparaît en qq heures
- Parfois prodrome de qq jours (insomnie, irritabilité, anxiété, bizarrerie, parfois automatisme mental)
Éléments sémiologiques généraux dans la phase d’état
(hors délire) ?
- envahit tout le champ de conscience avec forte charge affective (d’abord perplexité puis adhésion quasi-onirique totale)
- désorganisation grave du comportement (agitation ou sidération
- contact altéré
- tableau clinique fluctuant avec majoration des troubles à l’endormissement
- Fonctionnement cognitif perturbé : trbl de l’attention, jugement, mémoire, concentration mais vigilance ok
- Dynamique émotionnelle bouleversée, fluctuations thymiques (panique, extase, exaltation maniaque reflétant le contenu des idées délirantes) + angoisse massive
- altération de l’état général : insomnie, anorexie / boulimie, déshydratation, constipation, aménorrhée, incurie et désorganisation du comportement
Caractéristiques sémiologiques du délire dans la BDA ?
- DÉLIRE :
- riche et constant
- intensité labile
- non sytématisé
- polythématique, déperso et déréal participent à la déstructuration jusqu’à thèmes délirants de filiation / transofrmation corporelle ou désincarnation - projections persécutives angoissantes –> cercle vicieux par surenchère
- polymorphe : tous mécanismes utilisés, automatisme mental quasi constant
Quelles sont les formes cliniques de la BDA ?
- Formes dominées par un trouble thymique :proche manie délirante ou mélancolie délirante
- Formes dominées par les troubles de la conscience : proche confusion
- Formes dominées par un mécanisme délirant : formes imaginatives, interp. ou halluc. aigües
Quels sont les diagnostics différentiels pour la BDA ?
- la mélancolie délirante : début progressif, signes dépressifs avant-coureurs, délire pauvre, thématique unique et congruente à l’humeur
- manie délirante : excitation et euphorie, signes thymiques précédant, hypersyntonie, pas d’hallucinations
- confusion (svt étiologie organique par ex toxiques) : altération de la vigilance, désorientation spatiale, troubles sommeil et mémoire, perplexité anxieuse, délire onirique
Tous les intermédiaires peuvent s’observer.
Évolution à court terme de la BDA ?
- Guérison complète avec critique et souvenir de l’expérience délirante, parfois dépression secondaire transitoire (bon pronostic car prise de conscience)
- les neuroleptiques permettent de contrôler l’intensité du délire et accélèrent l’évolution favorable
Élément essentiel d’un pronostic positif
CAPACITÉ DU SUJET À CRITIQUER SON EXPÉRIENCE DÉLIRANTE, capacité à l’élaborer plutôt qu’à la dénier :
- acceptation des médicaments pour au moins 6 mois
- engagement dans une psychothérapie
Évolution à long terme de la BDA ?
- 40% : récupération totale sans récidive
- 35% : autres épisodes plus tard avec récupération entre chaque crise, souvent s’inscrivant dans un trouble bipolaire
- 25% : persistance de troubles résiduels, développement d’une schizophrénie paranoïde ou dysthymique
Facteurs de risque de schizophrénie :
- absence de facteur déclenchant ou circonstances minimes
- pero schizoïde ou antécédents familiaux de schizophrénie
- délire très hermétique avec retrait affectif évocateur d’un repli autistique
- début progresssif et évolution lente (plus d’un mois), sans critique de l’épisode
- régression incomplète des troubles et réinsertion retardée ou impossible