06 - Politique économique - Bénassy-Quéré - Etudes 02 Flashcards

1
Q

Proposition de la courbe IS/LL, modèle qui pose la question de l’intervention publique : quelles politiques économiques pour le plein-emploi ?

Ces travaux se concentrent en particulier sur le rôle des politiques monétaire et budgétaire.

A

Hicks, 1937, Mr. Keynes and the “Classics”

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2
Q

Complément de la courbe de Hicks pour proposer le modèle IS/LM.

Dans ce modèle, les prix sont fixes et il n’y pas de commerce international (on dit que l’on raisonne en économie fermée).

Au point d’intersection entre les courbes IS (combinaisons de taux d’intérêt et de revenu national qui équilibrent le marché des biens et services) et LM (combinaisons de taux d’intérêt et de revenu qui équilibrent le marché de la monnaie), l’économie est stable.

Cette situation correspond à une situation d’équilibre général. Toutefois, elle n’est pas synonyme de plein-emploi. En effet, le niveau d’investissement découlant du taux d’intérêt d’équilibre n’est pas forcément suffisant.

Il est souvent considéré comme à la base de la macroéconomie.

A

Hansen, 1949, Monetary Theory and Fiscal Policy ; 1953, A Guide to Keynes

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3
Q

Les banques centrales ne suivent plus une règle d’offre de monnaie, mais plutôt une règle de taux.

A

Romer, 2000

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4
Q

Les hypothèses de l’équivalence ricardienne peuvent paraître irréalistes, en raison de la nécessité de remplir les conditions suivantes :

  • Anticipations rationnelles ou dépenses publiques improductives (sans impact ni sur l’utilité des consommateurs ni sur la productivité des entreprises) ;
  • Absence de contraintes de crédit : les ménages peuvent accéder sans restriction à l’emprunt, quel que soit leur taux d’endettement ;
  • Horizon infini, ou prise en compte par les ménages de l’utilité des générations futures.
A

Mankiw, 2000

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5
Q

Mise en évidence des effets de composition :

A taille donnée, les effets d’une hausse ou d’une baisse du déficit peuvent différer sensiblement selon qu’elle procède par la dépense ou la recette, et selon la nature des dépenses et des recettes concernées.

Notamment, un ajustement budgétaire rapide et passant par une baisse des dépenses peut être compatible avec une croissance de la consommation privée et de la production → Mais discuté par Guajardo, Leigh et Pescaroti (2011).

A

Alesina et Ardagna, 2010

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6
Q

Dans un cadre keynésien simple, une réduction simultanée des dépenses publiques et des impôts d’un montant donné réduit la production, tandis qu’un accroissement simultané des dépenses publiques et des recettes fiscales peut favoriser l’accroissement du revenu national.

A

Haavelmo (théorème de), 1945

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7
Q

Etude de l’effet des ajustements budgétaires aux États-Unis, dans la zone euro, en Italie, en France et au Japon en périodes de récession et d’expansion :

  • Si une consolidation budgétaire a commencé pendant une récession, les multiplicateurs sont supérieurs à 1 pour les chocs de dépenses et inférieurs à 1 (positifs à l’exception de celui de la France) pour les chocs d’impôts ;
  • S’agissant des consolidations budgétaires commençant en phase d’expansion, la principale différence réside dans les multiplicateurs d’impôts qui peuvent être négatifs.
A

Batini et al., 2012

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8
Q

Synthèses des résultats sur le multiplicateur keynésien en pratique :

1° Les caractéristiques de l’économie affectent le multiplicateur budgétaire : le degré d’ouverture l’affecte négativement (et donc la taille de l’économie, positivement ; la rigidité du marché du travail l’affecte positivement, mais le niveau de dette publique et la flexibilité du taux de change négativement ;

5° Le type de consolidation budgétaire retenu affecte le multiplicateur budgétaire : fondées sur la baisse des dépenses, les effets négatifs sont moins marqués, voire inexistants, tandis que celles fondées sur des hausses d’impôt ont des effets négatifs (Alesina et al., 2017) ;

6° L’impact de la politique budgétaire varie selon les conditions économiques : aux Etats-Unis, le multiplicateur des dépenses varie de zéro en période de forte croissance à 1,5 dans les années de récession (Auerbach et Gorodnichenko, 2012) Le multiplicateur budgétaire est plus faible lorsque la situation des finances publiques est fragile.

A

Batini et al., 2014, Mineshima et al., 2014

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9
Q

Identification de huit critères pour caractériser une règle budgétaire « idéale » :

1° Une définition claire ;

2° Des comptes publics transparents ;

3° La simplicité ;

4° La flexibilité ;

5° La pertinence par rapport aux objectifs poursuivis ;

6° La facilité de mise en œuvre et la possibilité de sanctionner les écarts ;

7° La cohérence avec les autres objectifs des règles de politique publique ;

8° L’accompagnement par d’autres politiques efficaces.

A

Kopits et Symansky, 1998

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10
Q

Proposition d’une régulation par le marché de l’offre de monnaie.

L’auteur s’appuie sur les expériences de free banking en Ecosse au XVIIIe siècle et aux Etats-Unis de 1836 à 1866.

A

Hayek, 1978, Denationalization of Money - The argument refined

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11
Q

L’interdiction, pour la BCE, de monétiser en dernier ressort la dette des États membres de la zone euro rend la valeur des obligations instable et ouvre la porte à des crises auto-réalisatrices.

En effet, si les marchés intègrent que la dette va continuer à augmenter malgré la consolidation budgétaire, ils vont demander une prime de risque plus élevée.

Comme le soulignent les auteurs, de fait, les primes de risque n’ont pas diminué avec la mise en œuvre de politiques budgétaires : en réalité, la causalité fut plutôt inversée.

La BCE répondra à cette problématique avec la mise en œuvre des OMT (rachat illimité de dettes des pays de la zone euro ayant du mal à se financer sur les marchés) à partir du 6 septembre 2012, suivant de près le “whatever it takes” du président de la Banque centrale, Mario Draghi, le 26 juillet 2012.

A

De Grauwe et Ji, 2013

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12
Q

Le cadre institutionnel doit être conçu de façon à trouver un juste équilibre entre les intérêts des Etats et ceux des prêteurs :

  • Une restructuration trop coûteuse pour le pays débiteur implique des pertes de bien-être pour ses citoyens et l’incite à différer cet événement ;
  • Une restructuration trop facile incite les Etats à s’endetter et les prêteurs à demander des primes de risque élevées.
A

Buchheit et al., 2013

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13
Q

La réaction de la politique monétaire affecte fortement le multiplicateur budgétaire.

Ainsi, pour une expansion budgétaire temporaire de deux ans :

  • Le multiplicateur est significativement plus élevé lorsque la politique monétaire est totalement accommodante (pas de changement de taux directeur nominal) ;
  • Il est moins élevé lors que la politique monétaire répond de façon endogène à l’action budgétaire.
A

Coenen et al., 2012, Effects of Fiscal Stimulus in Structural Models (sur le rapport à la politique monétaire)

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14
Q

Le multiplicateur de dépenses moyen est proche de l’unité dans les grandes économies modérément ouvertes.

Ainsi, aux États-Unis, il varie de 0,9 à 1,3 dans le cas, par exemple, d’une augmentation temporaire de l’investissement public avec une réaction endogène de la politique monétaire.

A

Coenen et al., 2012, Effects of Fiscal Stimulus in Structural Models (sur la situation de certaines économies)

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15
Q

Une période de consolidation budgétaire est :

  • une année où le solde primaire corrigé des variations cycliques s’améliore d’au moins 2 points de PIB ;
  • ou une période de deux années consécutives où il s’est amélioré d’au moins 1,5 point du PIB chaque année.
A

Alesina et Ardagna, 1998

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16
Q

« un effort d’assainissement budgétaire est jugé important s’il se traduit par une amélioration du solde financier structurel d’au moins 3 points de PIB, réalisée sans interruption pendant plusieurs années consécutives ».

Il est généralement entrepris en période de forte croissance et se caractérise par des effets keynésiens : il entraîne une hausse du chômage l’année considérée et un ralentissement de la croissance les deux années suivantes.

La politique monétaire s’assouplit dans presque la moitié des épisodes considérés, une désinflation intervient dans trois quarts des cas, l’épargne nationale augmente et le solde de la balance courante s’améliore généralement, ce qui atténue l’effet dépressif des contractions budgétaires.

A

OCDE, 1996

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17
Q

Les excédents primaires sont plus faciles à atteindre qu’à maintenir sur une longue période.

Sur une période de 50 ans, seuls 11 pays sur 87 ont enregistré des excédent primaires de plus de 2,5 % du PIB sur cinq ans ou plus.

A

Zheng, 2014, “Determinants of the Primary Fiscal Balance”

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18
Q

La valeur du multiplicateur keynésien varie selon le niveau de la dette, à cause de l’incertitude quant à la répartition intergénérationnelle des impôts futurs :

  • les agents se comportent de façon keynésienne aussi longtemps que la dette publique demeure assez faible pour que la charge de l’ajustement leur semble devoir être supportée par les générations futures ;
  • ils deviennent de plus en plus anti-keynésiens au-delà.

NB : ces effets sont accrus en période de crise, où les anticipations jouent un rôle central.

A

Sutherland, 1997

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19
Q

Une probabilité de restructuration de la dette souveraine plus élevée augmente la prime de risque demandée par les prêteurs.

Tant que la banque centrale ne perd pas le contrôle du taux d’intérêt, elle peut baisser son taux directeur pour compenser l’augmentation de la prime de risque. Mais lorsque son taux d’intérêt nominal tombe à zéro, elle ne peut plus jouer ce rôle. Les pays présentant un risque de défaut voient alors ce risque amplifié par l’inertie des taux d’intérêt.

Les taux d’intérêt nominaux bloqués à zéro augmentent donc le multiplicateur budgétaire pour les pays en bonne santé financière et le réduisent pour les pays en difficulté (cf. Sutherland, 1997).

A

Corsetti et al., 2013

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20
Q

Prolongement du modèle IS-LM qui fait du régime de change l’un des déterminants essentiels du multiplicateur keynésien. Dans un petit pays, sous l’hypothèse keynésienne de sous-emploi des ressources, en régime de changes flottants :

le multiplicateur est faible, voire nul si le capital est parfaitement mobile entre pays relativement petits, du fait de l’appréciation endogène du taux de change (hausse des taux d’intérêt du fait de l’offre de monnaie constante, entrée de capitaux), entraînant une perte de compétitivité à l’exportation : la demande publique évince ici non l’investissement des résidents, puisque le taux d’intérêt est fixé au niveau mondial, mais la demande nette des non-résidents pour les exportations nationales.

À l’inverse, le multiplicateur est élevé dans les régimes de change fixe, car il y a peu d’éviction.

En l’absence de mobilité des capitaux, les résultats s’inversent :

  • en régime de change flexible, la détérioration de la balance courante suite à l’expansion budgétaire conduit à une dépréciation de la monnaie et à une amélioration de la compétitivité à l’exportation, renforçant l’effet sur la demande de l’expansion initiale ;
  • en régime de change fixe, la détérioration des transactions courantes se traduit par une perte de réserves et par une contraction monétaire qui contrarient l’expansion initiale.
A

Mundell-Flemming (Modèle de) :

Mundell, 1962, “The appropriate Use of Monetary and Fiscal Policy for Internal and External Stability” ;

Flemming, 1962, “Domestic financial policies under fixed and floating exchange rates”

Mundell, 1968, International Economics

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21
Q

Une période de resserrement budgétaire est expansionniste si le taux de croissance moyen du PIB en écart à celui du G7, corrigé de l’écart entre les taux de croissance potentielle, est positif sur l’ensemble de la période de consolidation.

Le nombre d’épisodes de contraction budgétaire expansionniste est plutôt modeste, quelle que soit l’étude considérée.

A

Cour et al., 1996

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22
Q

Une consolidation budgétaire est réussie une année donnée si, trois ans plus tard, le ratio dette brute/PIB a baissé d’au moins 5 points.

Elle se caractérise par une diminution durable du ratio dette publique/PIB et, en moyenne, par une évolution inattendue de certains indicateurs macroéconomiques : accélération de la croissance, baisse du chômage, hausse de la part de l’investissement dans le PIB, baisse du coût unitaire du travail relativement aux autres pays.

A

Alesina et Perotti, 1995

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23
Q

Constat, au moyen d’une approche narrative (cf. Romer et Romer, 2010) que dans les pays de l’OCDE, les hausses d’impôts et les réductions des dépenses entraînent :

  • une baisse de la production ;
  • dont l’impact négatif est significativement plus important dans le cas des hausses d’impôts que dans le cas des réductions des dépenses.

→ Les consolidations budgétaires fondées sur la base des dépenses tendent à avoir des effets négatifs sur le PIB moins marqués, voire inexistants, tandis que celles fondées sur des hausses d’impôts ont un impact fortement négatif.

A

Alesina et al., 2017

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24
Q

Modèles rejetant l’idée d’externalités budgétaires positives d’une relance allemande pour les pays voisins : l’hypothèse d’une hausse de l’investissement de 1 % du PIB en Allemagne augmenterait, après 2 ans, de 0,45 % le PIB allemand, de 0,2 % le PIB néerlandais, mais seulement de 0,05 % celui de la Grèce et de 0,02 % celui de l’Espagne.

N.B. : Ces simulations sont discutées par Blanchard, Erceg et Lindé (2017)

A

Bundesbank, 2016

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25
Q

Dans une situation où le taux d’intérêt d’équilibre qui égaliserait l’offre et la demande de biens et services est initialement inférieur à zéro :

  • une expansion budgétaire dans les pays du cœur de l’union monétaire n’entraîne pas de hausse du taux d’intérêt ;
  • les pays de la périphérie bénéficient aussi bien de la demande accrue que de l’inflation accrue dans les pays du cœur ;

→ l’impact d’une expansion dans les pays du cœur sur les pays de la périphérie est à peu près égal à la moitié de l’impact sur les pays du cœur eux-mêmes.

A

Blanchard, Erceg et Lindé, 2017

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26
Q

Proposition de réforme du cadre budgétaire européen :

1° Une règle budgétaire centrée sur la dépense primaire nette des mesures nouvelles en recette, avec une cible de dépense fonction du niveau d’endettement ;

2° Un fonds de stabilisation pour la zone euro destiné à aider les Etats à absorber les chocs d’ampleur, financé par des contributions nationales ;

3° Un renforcement de l’union bancaire par la mise en place d’une assurance des dépôts commune et une limitation de l’exposition des banques au risque de concentration de leurs actifs sur un seul souverain ;

4° Un actif sûr commun à caractère synthétique ;

5° L’introduction, en dernier recours, de procédures de restructuration souveraine.

A

Bénassy-Quéré et al., 2018

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27
Q

L’incapacité des électeurs actuels à lier les électeurs futurs, ainsi que les désaccords partisans sur l’allocation de la dépense publique conduisent à des problèmes d’incohérences temporelles.

Chaque parti, lorsqu’il est au pouvoir, va procéder à des choix qui ne sont pas optimaux pour l’avenir. Il va dépenser de façon excessive sur ses priorités, car en cas d’alternance politique, l’opposition n’y consacrera qu’une faible part des ressources.

A

Tabellini et Alesina, 1990, “Voting on the budget deficit”

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28
Q

Les facteurs favorisant l’adoption de règles budgétaires :

  • un PIB par habitant élevé ;
  • des institutions démocratiques ;
  • une structure fédérale ;
  • l’existence de contre-pouvoirs ;
  • la stabilité politique.

Egalement :

  • un taux de dépendance vieillesse élevé ;
  • un régime de change fixe ou de ciblage de l’inflation ;
  • l’ouverture financière.
A

Eldbadawi, Schmidt-Hebbel et Soto, 2015

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29
Q

L’impact de la politique budgétaire varie au cours du temps, selon les conditions économiques.

Les recherches sur les Etats-Unis suggèrent que le multiplicateur des dépenses y varie de zéro en période de forte croissance, à 1,5 dans les années de récession.

Le coût d’une consolidation budgétaire, en termes de production, est donc plus important en temps de crise qu’en temps normal.

A

Auerbach et Gorodnichenko, 2012

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30
Q

Définition canonique de l’hyperinflation, qui débute dans un pays lorsque l’augmentation mensuelle des prix excède 50 % par mois (soit 12 875 % par an).

A

Cagan, 1956

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31
Q

Dans les dix années qui ont précédé cet article, le taux d’inflation mondiale est passé de 30 % à 4 %, en raison :

  • Des politiques d’indépendance des banques centrales ;
  • D’une orientation plus conservatrice vis-à-vis de l’inflation des banquiers centraux ;
  • De meilleures stratégies de communication ;
  • De meilleures capacités de contrôle monétaire.

L’auteur met également en avant :

  • l’intégration des économies émergentes à l’économie mondiale, qui a réduit le pouvoir des insiders et donc le niveau du Nairu ;
  • la concurrence accrue sur les marchés des produits qui a réduit les rigidités nominales, réduisant mécaniquement l’inflation d’équilibre.
A

Rogoff, 2003, “Globalization and Global Disinflation”

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32
Q

Les banques centrales ont d’abord été créées pour financer des Etats en guerre et en difficulté financière.

S’étant vues en contrepartie accorder, par étapes, le privilège de l’émission des billets de banque avec pouvoir libératoire sur l’ensemble du territoire national, elles ont eu finalement la charge d’assurer la stabilité financière, c’est-à-dire le bon fonctionnement des banques et des marchés financiers.

A

Goodhart, 1988

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33
Q

Les mesures d’assouplissement quantitatif tendent à faire monter les prix des actifs.

A

Rogers et al., 2015

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34
Q

L’offre de monnaie n’a pas d’effet permanent sur les grandeurs réelles de l’économie :

  • Doubler la quantité de monnaie en circulation, ou remplacer la monnaie par une autre monnaie dont la valeur serait plus élevée, n’a pas d’effet sur les variables réelles à long terme ;
  • Seules les variables nominales seront affectées.
A

David Hume, 1742, deux essais :

  • Of Money*
  • Of Interest*
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35
Q

Dans la continuité de la pensée de Hume, l’économiste expose qu’il existe un lien entre croissance monétaire et inflation à long terme.

A

Conférence Nobel de Robert Lucas, 1996

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36
Q

Théorie de la Debt-deflation.

A l’époque de la grande crise, la déflation provoque une hausse de l’encours réel de la dette qui pousse les emprunteurs au désendettement, ce qui entretient la chute des prix en même temps que celle de la masse monétaire.

Dès lors, à court terme, la politique monétaire peut affecter le PIB du fait :

  • De l’existence de rigidités nominales ;
  • ou d’un endettement élevé des agents économiques.
A

Irving Fischer, 1933

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37
Q

Etude empirique sur une centaine de pays, de 1960 à 1990, tendant à démontrer qu’une inflation élevée et instable nuit à la croissance.

A

Barro, 1995

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38
Q

Développement de la notion d’information imparfaite :

  • Dans un premier temps, les producteurs observent mieux leurs propres prix que ceux de l’économie et confondent une hausse du niveau général des prix avec une augmentation du prix relatif de leurs produits ;
  • Ils réagissent alors en accroissant leur offre jusqu’à réaliser leur erreur.

Il ne s’agit donc pas d’une attitude irrationnelle.

Cet article permet de fonder l’hypothèse de la superneutralité de la monnaie : les individus intégrant dans leurs revendications salariales une hausse future de la monnaie induite par la politique monétaire, les effets de celle-ci seront inexistants, rendant la courbe de Philips inexistante, même à court terme.

A

Robert Lucas, 1972, “Expectations and the neutrality of money”

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39
Q

Développement de la notion d’information imparfaite, avec la théorie de la discrimination statistique.

Les entreprises ont une information limitée sur les qualifications, ou sur l’attachement au marché du travail des candidats à un emploi.

Dans cette situation, les entreprises sont incitées à utiliser des caractéristiques facilement observables, telles que la race ou le sexe pour évaluer les productivités individuelles et déterminer les salaires si elles considèrent que ces caractéristiques sont corrélées avec les performances.

C’est dans les jugements statistiques à travers lesquels les employeurs projettent sur les individus certaines caractéristiques de groupe que réside l’origine de la discrimination.

Chaque salarié a comme rémunération de base celle de l’employé moyen, avec un supplément ou une réduction selon que sa productivité est supposée supérieure ou inférieure à la moyenne.

Le modèle reste limité, étant incapable de générer un écart entre les salaires moyens des hommes et des femmes, ce qui est pourtant au cœur des inégalités observées.

A

Edmund Phelps, 1972, “The statistical theory of racism and sexism”

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40
Q

Règles salariales prospectives.

Les contrats salariaux sont négociés sur des périodes plus longues que le temps nécessaire aux autorités monétaires pour s’adapter aux chocs nominaux de demande. La politique monétaire peut avoir des effets réels à court terme.

A

Stanley Fischer, 1977, “Long-Term Contracts, Rational Expectations, and the Optimal Money Supply Rule”

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41
Q

Règles salariales émulatives.

L’un des objectifs principaux de la négociation salariale est d’assurer la protection des écarts de salaires entre occupations ou entre industries.

L’aspect important de ce modèle est que le contrat individuel de salaire est émulatif, en ce qu’il reflète la volonté d’un groupe particulier d’agents de préserver sa position relative non seulement dans la distribution actuelle des salaires nominaux de l’économie, mais également dans la distribution future, incertaine au moment de la négociation de l’entente.

→ Il y a alors un arbitrage entre la stabilité des prix et celle de la production réelle.

A

John Taylor, 1980, “Aggregate Dynamics and Staggered Contracts”

42
Q

Les contrats des entreprises avec leurs salariés leur interdisent de réagir immédiatement aux chocs de demande ou d’offre. L’ajustement se produit lors de la négociation salariale suivante.

Cet emboîtement des contrats (à chaque période, seule une partie des entreprises renégocie) explique que les chocs monétaires, même correctement anticipés, ont un effet à court terme sur le niveau d’activité.

A

Fischer 1977 ; Taylor, 1980

43
Q

La durée moyenne des contrats est fixe, tandis que la durée individuelle des contrats est aléatoire. Le prix est donc fixé pour une durée aléatoire et ne se modifie que partiellement à chaque instant.

La réponse de la production dans ce modèle d’ajustement partiel est plus longue que dans le modèle de Taylor. En effet, dans ce modèle, une partie des entreprises peut ne changer ses prix que très rarement, plus rarement que la moyenne, contrairement au modèle échelonné où toutes les entreprises ont la même durée de prix.

A

Calvo, 1983

44
Q

Les entreprises ajustent en général leurs prix une ou deux fois par an, alors que les conditions économiques changent plus fréquemment.

En raison des coûts de menu, ce comportement est optimal du point de vue micro-économique, mais il est sous-optimal du point de vue macro-économique puisque les entreprises, au moment de leur décision sur les prix, ne prennent pas en compte les externalités de demande.

Par exemple, en cas de baisse de la demande, une baisse du niveau général des prix soutiendrait la demande en élevant le pouvoir d’achat des encaisses monétaires détenues par les ménages : en raison de ce défaut de coordination, l’ajustement des prix est donc moindre que ce qui serait souhaitable.

A

Akerlof et Yellen, 1985 ; Mankiw 1985

45
Q

Description de la nécessité de la BC de surprendre les agents économiques pour mener sa politique monétaire, de l’inutilité de cette stratégie à court terme et de ses dangers à long terme.

A

Friedman, 1956

46
Q

Courbe de Phillips néo-keynésienne, décrivant le modèle néo-keynésien (fondé sur des comportements d’optimisation et des anticipations rationnelles tout en faisant une place aux rigidités nominales) de détermination du taux d’intérêt optimal de la banque centrale.

La banque centrale fixe le taux à court terme de manière à ce que le taux d’inflation et l’écart de production anticipés restent proches des objectifs fixés : soit un écart de production nul (PIB = potentiel du PIB) et une inflation limitée.

Le modèle est prospectif : il n’essaye pas de contrôler les niveaux courants d’inflation ou de production, mais leurs valeurs prévues → ce qui est cohérent avec les délais de transmission de la politique monétaire.

Comme l’écart de production est négativement lié au taux d’intérêt réel mais positivement à l’inflation, les deux objectifs sont :

  • cohérents en présence de chocs de demande : ceux-ci qui entraînent une variation dans le même sens de l’inflation et de l’écart de production ;
  • contradictoires en présence de chocs d’offre : ceux-ci les font varier en sens contraire.

→ Par conséquent, la BC doit complètement absorber les chocs de demande, mais partiellement les chocs d’offre.

A

Clarida, Gali et Gertler, 1999

47
Q

Définition d’un taux de chômage d’équilibre, qui découle à fois :

  • de la prise en compte correcte des anticipations d’inflation dans la courbe de Phillips ;
  • de l’imposition d’une condition d’équilibre stipulant que les anticipations doivent être vérifiées.
A

E. Phelps, 1967, “Phillips curves, Expectations of Inflation and Optimal Unemployment Over Time”

48
Q

La courbe de Phillips ne tenait pas compte de l’inflation. L’auteur argumente que la variable d’intérêt des salariés ne saurait être que la croissance de leur salaire réel, et non celle de leur salaire nominal.

A

M. Friedman, 1968, “The Role of Monetary Policy”

49
Q

Théorie de la courbe de Phillips augmentée : à taux de chômage donné, les salaires nominaux croissent plus vite si les travailleurs anticipent une hausse des prix à la consommation, car dans ce cas ils ont à cœur de défendre le pouvoir d’achat de leurs revenus.

Ceci induit alors une hausse de l’inflation. À long terme, les salaires nominaux et les prix croissent au même rythme. Quel que soit le taux d’inflation obtenu à long terme, le taux de chômage revient toujours à une valeur d’équilibre appelé taux de chômage n’accélérant pas l’inflation (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment – Nairu) = la courbe de Phillips est verticale à long terme.

A

E. Phelps, 1967 ; M. Friedman, 1968

50
Q

En partant d’une hypothèse selon laquelle le niveau de production d’équilibre est considéré comme trop faible parce qu’il implique un taux de chômage élevé :

  • S’il est recouru à la politique monétaire au lieu d’une politique structurelle ;
  • Et si la banque centrale vise un niveau de production supérieur au potentiel afin de réduire le chômage ;

→ L’inflation augmente sans que le chômage ne diminue durablement, car ce dernier est structurel.

En effet, en raison de l’anticipation de l’inflation par les ménages, ceux-ci l’intègrent dans leurs revendications salariales. Les efforts de la banque centrale pour réduire le chômage sont alors vains et ils ne se traduisent que par une inflation plus élevée : c’est le biais inflationniste.

A

Barro et Gordon, 1983

51
Q

La délégation de la politique monétaire est un problème de type principal–agent, où le principal (le gouvernement) délègue à l’agent (la banque centrale) la tâche d’atteindre un certain objectif (une faible inflation).

Par exemple, la signature d’un contrat d’intéressement d’un gouverneur de banque centrale à des objectifs d’inflation est un moyen de réduire le biais inflationniste.

A

Carl Walsh, 1995

52
Q

Des taux d’intérêt bas incitent les investisseurs à prendre davantage de risques pour obtenir des rendements plus élevés, leurs rendements de référence s’ajustant lentement.

Par ailleurs, les marchés financiers suscitent d’autant plus de demandes qu’ils apparaîtraient fiables longtemps, ce qui peut renforcer la volatilité macroéconomique.

L’article avait fait débat à l’époque de sa publication, mais s’est révélé presque prophétique en 2008.

A

Rajan, 2005

53
Q

Une politique monétaire susceptible de relancer l’économie en encourageant la dépense peut aussi créer de l’aléa moral. En effet, les conditions monétaires déterminées par les banques centrales sont un facteur déterminant de la prise de risque des investisseurs : plus elles sont souples, moins la réalisation du risque est coûteuse.

Cette politique monétaire peut ainsi semer les germes de la prochaine crise financière. Elle peut alors être un moteur des cycles financiers observés sur longue période.

A

Borio, 2014

54
Q

Le crédit bancaire doit être l’un des mécanismes complémentaires de transmission de la politique monétaire.

Lorsque le système financier est le théâtre de frictions, les coûts de financement varient selon la situation financière de l’emprunteur.

Par exemple, suite à un choc monétaire temporaire, l’investissement en actifs immobiliers réagit immédiatement tandis que la réponse de la consommation de biens non durables est retardée d’une période.

→ D’où la création d’un canal de crédit pour la transmission de la politique monétaire.

A

Bernanke et Gertler, 1995

55
Q

L’endettement d’une entreprise est limitée par le montant de collatéral exigé. La sévérité des contraintes de crédit augmente lorsque le taux d’intérêt réel augmente, puisque le collatéral est utilisé pour assurer un revenu minimal en cas de faillite.

Une hausse du taux d’intérêt réel a donc deux effets :

  • Une diminution de l’investissement du fait de l’augmentation du coût du capital ;
  • Une diminution de l’investissement causée par l’augmentation du rationnement du financement pour les entreprises qui n’ont pas assez de collatéral.

Or, l’information sur l’intensité de ce second effet n’est pas véhiculée par les marchés, car les entreprises rationnées n’expriment de demande sur aucun marché. Les contraintes de crédit induisent un sous-investissement par rapport à l’optimum social du modèle.

→ A contrario, en temps normal, une baisse du taux d’intérêt augmente la valeur des actifs utilisés pour garantir l’emprunt et facilite ainsi l’accès des entreprises au crédit bancaire.

A

Kiyotaki et Moore, 1997

56
Q

Pour servir le bien public, le gouvernement peut être incité à tromper les agents privés par un mensonge vertueux destiné à améliorer le bien-être social :

  • Il annonce, par exemple, une inflation à 2 % ;
  • Alors qu’il fait en sorte qu’elle soit de 4 %, de manière à réduire le salaire réel.

→ Deux problèmes sont alors possibles :

1° Les agents peuvent anticiper l’inflation de 4 % et réclamer des hausses de salaires ;

2° Alors même qu’à l’équilibre, le gouvernement ne ment pas, son manque de crédibilité peut conduire les agents à anticiper une tromperie.

A

Barro et Gordon, 1983

57
Q

Dans une situation de fort endettement privé, les pressions déflationnistes augmentent la valeur réelle de la dette et son poids sur le revenu disponible des ménages.

Dans ce contexte, une baisse des dépenses publiques peut avoir un effet multiplicateur supérieur à l’unité, à condition que le bénéfice en soit bien dirigé sur les ménages endettés.

A

Eggertsson et Krugman, 2012

58
Q

Les auteurs identifient deux types de guidage des anticipations :

1° Le « guidage delphique » (en référence à l’Oracle de Delphes dans la Grèce antique), c’est-à-dire la communication par la banque de ses intentions futures ;

2° Le « guidage odysséen » (en référence à l’épisode de l’Odyssée où Ulysse s’attache au mat de son bateau pour échapper aux sirènes), qui consiste pour la banque centrale à s’engager à suivre une certaine évolution pour les taux d’intérêt, même si cela peut impliquer de dévier des règles qu’elle observe normalement.

A

Campbell et al., 2012

59
Q

L’auteur considère qu’en raison de la disparition progressive de la distinction entre monnaie et actifs financiers, la masse monétaire ne peut plus être contrôlée.

Il en conclut qu’il faut reconstruire la théorie du niveau des prix. Il propose de remplacer la théorie quantitative de la monnaie par une « théorie quantitative de la dette publique ».

A

Woodford, 2001

60
Q

Notion de dominance budgétaire à travers la « théorie budgétaire » du niveau des prix .

Dans cette situation dans laquelle la politique monétaire est subordonnée à l’objectif d’aider le gouvernement à financer son budget, l’auteur préconise classiquement qu’une banque centrale indépendante mène une politique de taux à la Taylor, tandis que les autorités budgétaires s’imposent un plafond de niveau de la dette publique.

A

Woodford, 2001

61
Q

Application, dans le cadre de la nouvelle synthèse, du célèbre résultat de neutralité de Wallace (1981), version du principe de Modigliani-Miller appliqué à la structure du passif consolidé du gouvernement.

Un assouplissement quantitatif n’a pas d’effet en soi sur la demande de monnaie, mais il peut en avoir sur le plan budgétaire en facilitant le financement de l’État ou sur les anticipations de marché.

La raison pour laquelle il n’a pas d’effet est que la société a un besoin déterminé de liquidités, seuil au-delà duquel la détention de monnaie correspond à un taux d’intérêt nul. En effet, quand les taux d’intérêt approchent la limite zéro, d’une part, le coût d’opportunité de la monnaie est nul et, d’autre part, les titres à court terme apportent un rendement nul.

A

Eggertsson et Woodford, 2003

62
Q

Analyse comparant la pertinence des politiques de bilan avec la politique plus traditionnelle des taux d’intérêt.

Un assouplissement monétaire est susceptible de servir le volume total des prêts et le bien-être, en absorbant le risque de crédit.

En dehors de cet effet et au-delà d’un certain point, l’assouplissement quantitatif devient inutile pour la stabilisation macroéconomique (l’étude ne porte pas sur la stabilité financière). Les avoirs en actif de la banque centrale ne sont donc pertinents que pour corriger les imperfections et les inefficiences des marchés financiers.

A

Curdia, Vasco et Woodford, 2011

63
Q

Une contraction monétaire aux États-Unis a davantage d’impact sur le taux d’emploi des minorités et des jeunes que des autres catégories de travailleurs.

A

Carpenter et Rodgers III, 2004

64
Q

L’inflation non anticipée réduit les inégalités.

A

Romer et Romer, 1999

65
Q

Les principaux perdants de l’inflation sont les ménages à la fois âgés et riches, tandis que les principaux gagnants sont des jeunes appartenant à la classe moyenne avec des emprunts immobiliers à taux fixe.

A

Doepke et Schneider, 2006

66
Q

À partir de données américaines sur la période 1980-2008 : dans l’ensemble, une politique monétaire restrictive accroît les inégalités, tandis qu’une politique expansionniste les réduit.

A

Coibion et al., 2012

67
Q

À partir des épisodes de politiques monétaires ultra expansionnistes : celles-ci réduisent les inégalités.

A

Claeys et al., 2015

68
Q

Une politique monétaire restrictive augmente significativement les inégalités.

A

Coibion et al., 2017

69
Q

Le taux d’inflation sur longue période a été négativement corrélé au degré d’indépendance de la banque centrale dans les pays industrialisés (étude empirique).

A

Alesina et Summers, 1993

70
Q

Dans les pays en développement, l’efficacité de l’indépendance de la banque centrale dépend aussi de la qualité globale des institutions.

Le ciblage d’inflation est un régime monétaire qui ne permet pas d’améliorer le cadre institutionnel si la qualité institutionnelle n’est pas suffisante.

A

Acemoglu et al., 2008

71
Q

La transparence de la banque centrale est définie comme « la mesure dans laquelle la banque centrale rend publique l’information relative à son processus de prise de décision ». Elle comprend :

1° la transparence politique : quant aux objectifs de la politique monétaire ;

2° la transparence économique : diffusion des données, des prévisions et des modèles utilisés par la BC ;

3° la transparence procédurale : informations sur la manière dont les décisions sont prises ;

4° la transparence dans la mise en œuvre : diffusion des compte-rendus des réunions et des votes détaillés ;

5° La transparence opérationnelle : informations sur les erreurs et les événements inattendus.

A

Eijffinger et Geraats, 2006

72
Q

Le mouvement de transparence des banques centrales s’est essentiellement accompli entre 1998 et 2010, pour quatre raisons :

1° La transparence est la contrepartie de l’indépendance des banques centrales, pour des raisons de contrôle démocratique ;

2° Elle participe du mouvement plus large en faveur de la transparence des gouvernements, à la demande des citoyens ;

3° Elle est un moyen d’améliorer l’efficacité des politiques monétaires, par le guidage des anticipations et le lissage de leurs effets ;

4° Elle accroît la crédibilité des engagements des banques centrales.

A

Dincer, Eichengreen et Geraats, 2019

73
Q

La coopération internationale en matière de politique monétaire risque d’être contreproductive en l’absence de possibilité d’engagement crédible à une règle de politique monétaire, à moins de menacer l’indépendance de la banque centrale :

  • En équilibre non coopératif, la politique monétaire est soumise à deux influences de sens opposé : un biais inflationniste causé par la volonté (infructueuse) de créer des « surprises » d’inflation et un biais déflationniste, provoqué par la tentative (vaine) de déprécier le taux de change réel au détriment du voisin ;
  • En équilibre coopératif, cette dernière incitation disparaît, et le biais inflationniste de la politique monétaire est plus fort, ce qui réduit le bien-être des deux pays.

→ L’équilibre non coopératif est un moindre mal.

A

Rogoff, 1985

74
Q

Appel à une politique budgétaire agrégée moins restrictive dans la zone euro.

Une telle coordination est cependant difficile à atteindre, du fait d’objectifs différents entre les autorités budgétaires nationales.

A

Draghi, 2014

75
Q

Le taux d’inflation optimal résulte d’un arbitrage entre les distorsions créées par la taxe d’inflation et celles engendrées par les autres impôts.

Explication : comme la taxe d’inflation est payée par tous les secteurs, y compris l’économie souterraine, il peut être optimal, pour minimiser la distorsion, de maintenir une inflation modérée dans un pays où l’économie de l’ombre est relativement développée.

A

E. Phelps, 1973

76
Q

En cas de crise grave, il se peut que le taux d’intérêt naturel - c’est-à-dire le taux d’intérêt réel qui assure l’équilibre épargne-investissement à un niveau de PIB correspondant au plein-emploi -, devienne négatif.

Dans de telles circonstances, une inflation nulle ou négative rend impossible pour la banque centrale de stabiliser l’économie.

A

Summers, 2014

77
Q

Empiriquement, les auteurs ont trouvé que la croissance était affectée à partir d’une inflation supérieure à au moins 20 à 40 % par an.

A

Bruno et Easterly, 1996

78
Q

L’auteur chiffre entre 0,3 et 0,4 point la perte de croissance induite par un supplément d’inflation de 10 points, tout en admettant que ce résultat est surtout vrai pour les inflations élevées.

Le passage de 2 à 3 % d’inflation ne semble pas affecter la croissance du PIB de long terme.

A

Barro, 1995

79
Q

La rigidité des salaires à la baisse dans un contexte d’inflation proche de zéro est une situation dans laquelle la courbe de Philips, qui relie le taux de chômage au taux d’inflation, n’est pas verticale à long terme : si les salaires nominaux sont rigides, un peu d’inflation permet de réduire le taux de chômage.

Le point de vue soutenu dans le courant NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment ou taux de chômage n’accélérant pas l’inflation) n’est donc pas valable lorsque l’inflation se situe à un niveau très bas.

A

Akerlof, Dickens et Perry, 1996

80
Q

La relation entre l’inflation et le taux de chômage naturel dépend de la volatilité de l’inflation. Le chômage peut être réduit au-dessous de son taux naturel sans pour autant impliquer une augmentation de l’inflation, lorsque l’inflation est basse et stable.

Les auteurs conseillent une « fourchette » d’inflation de 1,5 à 4 % par an dans les pays développés.

A

Akerlof, Dickens et Perry, 2000

81
Q

L’auteur propose trois types de règles pour fixer le taux d’intérêt permettant d’atteindre un objectif de taux d’inflation :

  • Les règles instrumentales par lesquelles la banque centrale détermine la valeur de son (ses) instrument(s) en fonction de variables macro-économiques (par exemple, inflation et écart de production) ;
  • Les règles de ciblage par lesquelles la banque centrale minimise une fonction de perte à un horizon donné (par exemple : une règle de ciblage de l’inflation) ;
  • Les règles de ciblage intermédiaire, selon lesquelles la banque centrale cherche à contrôler un objectif intermédiaire corrélé à l’objectif final, mais plus facile à observer et à contrôler que ce dernier (exemples : autrefois, les agrégats monétaires ; dans les petites économies ouvertes, les taux de change).
A

Lars Svensson, 1999, 2001

82
Q

Les banques centrales n’ayant pas d’expertise particulière pour décider si, par exemple, les prix de l’immobilier, le cours des actions, etc., sont « trop élevés », elles ne prennent traditionnellement pas la stabilité des prix des actifs comme objectif, mais se tiennent prêtes à agir en cas d’explosion d’une bulle.

A

Doctrine Greenspan, 1999

83
Q

Un argument fort contre le ciblage des prix des actifs : le fait que les taux d’intérêt influencent la production réelle avec des retards longs et variables, tandis qu’ils ont le pouvoir de faire éclater immédiatement une bulle financière.

La fin d’une bulle amène généralement la production à chuter en raison d’effets de richesse négatifs. Une telle situation appellerait une baisse de taux d’intérêt pour soutenir l’activité, mais dans ce cas, le retour des prix d’actifs à leur valeur fondamentale s’en trouverait freiné.

A

Gruen, Plumb et Stone, 2003

84
Q

Le programme d’achat d’obligations souveraines sur les marchés secondaires n’excède pas les attributions de la BCE relatives à la politique monétaire et ne viole pas l’interdiction du financement monétaire des États membres.

A

CJUE, 2015, Gauweiler et a.

85
Q

A propos d’une décision de la BCE relative à un programme d’achats d’actifs public sur le marché secondaire en mars 2015. Pour la première fois, la Cour estime que deux institutions de l’Union européenne ont statué ultra vires : la BC, à l’occasion de ce programme de rachat, et la CJ, avec son arrêt Gauweiler.

La Cour estime que le Gouvernement fédéral et le Bundestag doivent prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que la BCE procède à un réexamen du PSPP (public sector asset purchase programme) au principe de proportionnalité. Ils sont ainsi tenus de surveiller les décisions de l’Eurosystème concernant les achats d’obligations souveraines afin de garantir que la BCE demeure dans les limites de son mandat.

A

Cour constitutionnelle allemande, 5 mai 2020

86
Q

Pour les économistes orthodoxes, la finance soutient le fonctionnement des économies de marché modernes :

  • En lissant les revenus au cours du temps ;
  • En mutualisant l’épargne et en l’orientant vers des investissements productifs ;
  • En traitant et en diffusant l’information ;
  • Enfin, en diversifiant le risque.
A

Merton, 1995

87
Q

Les systèmes financiers sont généralement plus développés dans les pays plus riches, avec des banques et intermédiaires financiers de plus grande taille et des marchés d’actions plus profonds.

Par ailleurs, une tradition juridique anglo-saxonne, une forte protection des droits des actionnaires, de bonnes normes comptables, de faibles niveaux de corruption et l’absence d’assurance des dépôts tendent à favoriser des systèmes financiers fondés sur le marché plutôt que sur les banques.

A

Dermirgüç-Kunt et Levine, 1999

88
Q

Ouvrage portant sur une étude quantitative des crises financières. Plusieurs conclusions :

1° Les crises de la dette ont été la norme pour la majorité des pays et ce n’est qu’au XIXe siècle que les plus développés d’entre eux (sur le plan économique) ont cessé de faire défaut. À l’inverse, les crises bancaires - récurrentes - touchent tous les pays, quel que soit leur niveau de développement économique ;

2° Les crises bancaires sont précédées par une hausse très importante du prix des actifs, en particulier du prix des logements, et qu’elles sont positivement corrélées à la libéralisation financière et aux afflux de capitaux. On retrouve ces caractéristiques dans la crise actuelle. À l’opposé, les auteurs trouvent beaucoup moins d’indicateurs qui permettraient d’associer les crises de la dette à des régularités économiques, excepté les prix des matières premières pour les pays émergents ;

3° Les crises bancaires sont suivies d’une forte récession, alors que ce n’est pas systématiquement le cas pour les crises de la dette. La dette publique augmente en moyenne de 86 % (en termes réels) à la suite d’une crise bancaire ;

4° Né́cessité de prendre en compte la dette intérieure pour produire une analyse des défauts de paiements sur la dette externe ou des crises inflationnistes.

A

Reinhart et Rogoff, 2009

89
Q

Il pourrait y avoir une « taille optimale » du secteur financier.

En effet, un développement financier trop important peut aussi induire une mauvaise allocation de capital humain, à cause de salaires excessifs dans le secteur financier (phénomène de brain drain : que de jeunes docteurs en mathématiques en biologie préfèrent les salles de marché à la recherche fondamentale est individuellement rationnel, mais coûteux pour la société).

La relation entre profondeur financière et bien-être économique pourrait donc suivre une courbe en cloche.

A

Cœuré, 2014

90
Q

C’est grâce aux paris de la finance que les innovations radicales peuvent être concrétisées dans les structures de la production et dans les modes de vie.

A

Schumpeter, 1939

91
Q

Etude de mesures du développement financier : montant des crédits au secteur privé, des transactions sur les marchés boursiers, taille des intermédiaires financiers.

Il en ressort que le niveau de développement financier est étroitement associé à la croissance future du PIB réel par habitant, à l’accumulation du capital physique et aux améliorations dans l’efficacité de ce capital.

A

King et Levine, 1993

92
Q

L’extension de la finance pourrait soutenir la croissance aux premières étapes du développement économique, mais pas dans les économies avancées.

A

Aghion et al., 2005

93
Q

Ouverture du Congrès de l’American Finance Association qu’il préside, avec la question de savoir si la finance contribue au bien-être social :

  • La recherche en finance est accusée d’être au moins partiellement responsable de la crise de 2008 ;
  • Propension des économistes à sous-estimer les rentes que le développement financier engendre ;
  • Jusqu’aux subprimes, il ne venait à l’esprit de personne d’envisager que les innovations pourraient être utilisées pour duper les investisseurs moins informés.
A

Zingales, 2015

94
Q

L’effet marginal sur la croissance du crédit au secteur privé devient négatif au-delà de 110 % du PIB, un niveau globalement atteint au début des années 1990.

À des niveaux moins avancés de développement économique, il est naturel de s’attendre à ce que l’effet marginal de l’accroissement du crédit soit positif.

A

Arcand et al., 2012

95
Q

La profondeur du secteur financier (mesurée par le ratio du crédit au secteur privé par rapport au PIB) réduit la volatilité de la croissance jusqu’à un certain point, probablement aux environs de 80 à 100 % du PIB.

Au-delà, son expansion augmente la volatilité de la croissance, voire la volatilité macro-économique.

A

Easterly, Islam et Stiglitz, 2001 (“Explaining Growth Volatility”)

96
Q

La volatilité macro-économique augmente lorsque la dette privée dépasse 100 % du PIB.

A

Easterly et al., 2000 ???

97
Q

Modèle développé par les auteurs, indiquant que l’augmentation exogène de la finance peut affecter négativement la productivité globale des facteurs, et donc la croissance.

Elle bénéficie disproportionnellement à des projets qui exigent des garanties élevées et dont la productivité est faible.

Ainsi, une mauvaise répartition des talents vers un secteur financier excessivement important pourrait avoir un effet négatif sur la croissance économique.

A

Cecchetti et Kharoubi, 2015

98
Q

Étude sur le secteur financier américain :

Depuis les années 1990, la finance attire des personnes très qualifiées au détriment des autres secteurs, en leur offrant une prime salariale substantielle (avant la crise, jusqu’à 50 % de plus pour un même niveau de formation).

L’industrie financière a attiré trop de talents, il y a trop de banquiers et pas assez d’ingénieurs, alors que le coût unitaire de production des services financiers a probablement augmenté.

A

Philippon et Reshef, 2012

99
Q

Une des premières théories de l’intermédiation financière : le rôle principal des intermédiaires financiers est d’aider les deux côtés du marché à se rencontrer en transformant le risque, c’est-à-dire en collectant l’épargne de court terme pour financer à long terme les entreprises.

N.B. : cette thèse, qui conduisait les économistes à ignorer l’intermédiation financière, a cédé dans les années 1980.

A

Gurley et Shaw, 1960

100
Q

Théorie de l’ordre hiérarchique financier :

Le coût de financement d’une entreprise augmente en fonction de l’asymétrie d’information des investisseurs, relativement aux perspectives de l’entreprise. Dans ce cas, l’entreprise recourra d’abord à la finance interne, puis à la dette à court terme, puis à la dette à long terme, et uniquement en dernier ressort aux capitaux propres.

A

Myers et Majluf, 1984