06 - Politique économique - Bénassy-Quéré - Etudes 04 Flashcards

1
Q

Il n’est pas souhaitable de conserver durablement des contrôles de capitaux :

Les taxes type Tobin ou les obligations de mise en réserve à la chilienne ne sont pas suffisantes pour décourager les sorties de capitaux lorsque les anticipations de dépréciation de la monnaie nationale deviennent fortes ;

Les taxes et les contrôles administratifs peuvent être contournés grâce aux innovations financières et à l’existence de paradis fiscaux ;

Il est très difficile de distinguer les « bons » des « mauvais » flux de capitaux a priori : tous seront pareillement pénalisés.

A

Garber et Taylor, 1995

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2
Q

La mobilité du travail joue un rôle important dans l’ajustement aux chocs asymétriques aux États-Unis, et beaucoup moins en Europe.

A

Blanchard et Katz, 1992

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3
Q

L’euro est associé à une augmentation du commerce au sein de la zone euro de l’ordre de 5 à 10 %.

A

Baldwin, 2006

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4
Q

Depuis l’introduction de l’euro, les échanges intra-zone n’ont pas significativement augmentés. Cependant, le volume des échanges peut-être un indicateur trompeur : d’autres paramètres comme la réglementation, le cadre juridique, les impôts ou la barrière de la langue peuvent influer sur ce volume.

L’euro a probablement joué un rôle positif en la matière en ce qu’il a contribué à maintenir des prix plus bas et moins volatiles, et spécialement dans la zone euro.

A

Fontagné et al., 2009

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5
Q

Effet pro-concurrentiel de l’euro ayant abouti à une convergence des prix du commerce intra-zone de biens et services.

Avant la mise en place de la monnaie unique, les prix à l’exportation des entreprises françaises dans la zone euro étaient de 15 % plus élevés que dans le reste de l’Union européenne ; après 1999, l’écart passe à 8,1 %.

Néanmoins, moins important qu’aux États-Unis.

A

Martin et Méjean, 2010

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6
Q

Un grand pays a une probabilité plus faible de choisir un régime de change fixe qu’un petit pays.

Conformément à ce que le triangle d’incompatibilité suggère, les contrôles de capitaux accroissent la probabilité de choisir un régime de change fixe.

Pour les pays en développement, la probabilité d’un régime de change fixe augmente positivement avec le PIB par habitant, les réserves officielles en pourcentage des importations et l’endettement extérieur rapporté au PIB.

Pour les économies avancées, une forte concentration des exportations est associée à un régime de change fixe.

A

Ghosh, 2014

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7
Q

En septembre 2000, confrontée à des pressions à la baisse contre l’euro, la Banque centrale européenne a cherché à intervenir sur les marchés dans une action coordonnée avec les autorités monétaires des Etats-Unis, du Japon, du Canada et du Royaume-Uni, pour un montant de 6 Md€. Un mois plus tard, la baisse du taux de change de l’euro reprenait.

Pour les auteurs, ces interventions n’ont eu d’effet qu’à court terme sur les dynamiques des taux de change et aucun au delà, ce qui leur permet de conclure à leur inefficacité.

A

Frenkel et al., 2001

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8
Q

Remise en cause de l’efficacité des interventions de change, au moins lorsque celles-ci sont stérilisées, ce qui est généralement le cas dans les économies avancées. Ces interventions semblent accroître plutôt que réduire l’instabilité des cours.

A

Sarno et Taylor, 2001, “Official intervention in the foreign exchange market : Is it effective and, if so, how does it work ?”

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9
Q

Outre les deux canaux de transmission des interventions sur le taux de change :

le canal monétaire ;

l’effet de portefeuille ;

mise en évidence d’un troisième :

l’effet de signal : même lorsque la plupart des agents intervenant sur le marché jugent une monnaie désalignée, la présence de chaînes mimétiques ou de chartistes peut retarder le retour vers l’équilibre.

A

Dominguez et Frankel, 1993

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10
Q

Il y a de la place pour plus d’une monnaie internationale dans le système monétaire international.

Sur la période 1947-2013, les effets de réseau jouent beaucoup moins après 1973, ce qui pourrait être défavorable au dollar à l’avenir, alors que l’inertie se renforce comme déterminant des monnaies de composition des réserves de change.

A

Chitu, Eichengreen et Mehl, 2014

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11
Q

Les fonctions d’une monnaie internationale sont peu séparables. Avec l’effet de réseau, la monnaie revêt un caractère auto-renforçant ou auto-justifiant, les coûts de transaction devenant plus bas et le degré de convertibilité de la monnaie plus élevé.

Ceci rend la relation entre l’utilisation d’une monnaie et ses déterminants non linéaire, car ces externalités peuvent être à l’origine d’une inertie à court terme qui maintient l’utilisation d’une monnaie au niveau international (dollar), alors même que les autres déterminants ont changé.

A

Krugman, 1984

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12
Q

Les cinq conditions pour qu’une monnaie devienne internationale :

Être émise par un grand pays ou une grande zone monétaire ;

Être utilisée pour libeller des actifs échangés sur des marchés profonds et liquides ;

Être stable sur les plans interne (inflation) et externe (taux de change stable ou du moins ne se dépréciant pas tendanciellement) ;

Bénéficier d’un environnement réglementaire sécurisant et d’une stabilité financière ;

Être soutenue par des attributs de pouvoir non économiques (force militaire, place dans les forums internationaux, etc.).

A

Bénassy-Quéré, 2016

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13
Q

L’inadéquation entre un système monétaire international unipolaire et une économie réelle multipolaire est l’une des causes ayant mené à la crise financière mondiale de 2008.

Ainsi, si les banques européennes ont fortement développé leurs activités internationales, elles l’ont fait en dollar et non en euro, en finançant le commerce et les infrastructures en dollar dans les grands pays émergents.

Cette dépendance au dollar s’est révélée un facteur de fragilité pour la zone euro : à partir de 2007, les financements privés s’étant taris, la BCE a dû prêter aux banques européennes des dollars qu’elle empruntait elle-même à la Fed.

Le système monétaire contribue donc à l’instabilité financière.

A

Ivashina, Scharfstein et Stein, 2012

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14
Q

L’inadéquation entre un système monétaire international unipolaire et une économie réelle multipolaire est l’une des causes ayant causé un déficit durable de demande agrégée (et donc la croissance) qui a suivi la crise financière mondiale de 2008.

Les très larges excédents accumulés par un petit nombre de pays entre 2000 et 2008, Chine, Arabie Saoudite et Allemagne, ont été principalement réinvestis dans des titres de dette publique, surtout américains mais aussi dans les pays du sud de la zone euro.

La conséquence de ces investissements massifs fut de déprimer les taux d’intérêts réels mondiaux, et de comprimer les spreads de crédit entre l’Allemagne et ses partenaires du Sud de la zone euro.

A

Gourinchas et Rey, 2016

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15
Q

Pour éviter que les investisseurs internationaux perdent confiance dans la solvabilité des États-Unis ou anticipent une monétisation massive des dettes américaine, les deux comportements pouvant entraîner un crash du dollar :

Il faut développer des sources alternatives de liquidités internationales, à travers :

  • soit l’internationalisation d’autres monnaies ;
  • soit le développement des DTS.
A

Mateos y Lago, Duttagupta et Goyal, 2009

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16
Q

En 2018, 140 Md € (13 % de l’impôt collecté) aurait manqué dans la collecte de la TVA au sein de l’UE, avec de fortes disparités (34 % en Roumanie, presque zéro en Suède).

Si une part repose sur les entreprises en difficulté ou en faillite et incapables de rembourser la TVA collectées, une part est due aux fraudes

A

Commission européenne, 2020

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17
Q

En 2013, plus de 60 % des dépôts en Suisse détenus par des non-résidents « appartenaient » aux îles Vierges, à Jersey et à Panama, conduisant à une perte de recettes fiscales en 2013 de 190 Md$ au niveau mondial et 75 Md pour l’Europe.

20 % des profits américains, soit dix fois plus que dans les années 1980, étaient logés dans les principaux paradis fiscaux, 10 % de la richesse des ménages européens y était placée. En tout, 10 % du PIB mondial y séjournait.

A

Zucman, 2014

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18
Q

Les pays à bas revenus collectent généralement en imposition entre 10 et 20 %, tandis que la moyenne des pays à forts revenus est supérieure à 40 %.

L’une des raison est que le fractionnement ethnique a un impôt négatif sur les recettes fiscales en proportion du PIB : un faible sentiment d’identité nationale réduit la capacité du gouvernement à lever l’impôt.

A

Besley et Persson, 2014

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19
Q

Aux Etats-Unis, les droits de douane sont de facto payés par les consommageurs : les fortes hausses de droit de douane sur les importations américaines en 2018-2019 se sont répercutées entièrement sur les prix à l’importation pour les entreprises et les consommateurs américains (à l’exception de l’acier).

A

Amiti, Redding et Weinstein, 2020

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20
Q

En 1990, les droits de douane sur les importations de jus d’orange étaient de 20 % en équivalent ad valorem.

Les auteurs calculent une perte sociale pour les consommateurs américains de 70 millions de dollars, soit 13 % de la consommation de jus d’orange.

A

Hufbauer et Elliot, 1994

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21
Q

Les salaires supportent plus de la moitié de la charge fiscale pesant sur les entreprises au titre de l’impôt sur les sociétés.

Dans cette étude empirique portant sur 55 000 entreprises dans neuf pays européens sur la période 1996 à 2003 :

  • 54 % d’une augmentation de l’impôt sur les sociétés se traduit par une baisse des salaires ;
  • à long terme, cette augmentation peut même dépasser 100 %.

Ceci s’explique par la plus grande rigidité des investissements en capital physique : en cas de hausse de la fiscalité, une entreprise doit réduire son stock de capital, entraînant une diminution de la productivité du travail et donc une réduction des salaires ou, lorsque les salaires sont au plancher du salaire minimum, de l’emploi.

A

Arulampalam et al., 2012

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22
Q

Une taxe sur l’épargne peut avoir in fine un effet opposé à l’effet anticipé : si une taxe sur le capital augmente le coût du capital relativement à l’emploi, ce qui peut induire des effets de substitution favorables à l’emploi, elle a pour effet de réduire les revenus du travail à long terme.

A

Feldstein, 2005

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23
Q

Travaux pionniers sur la fiscalité optimale, en matière d’impôt sur le revenu :

L’objectif retenu était une fonction d’utilité sociale définie comme la somme pondérée de niveaux individuels de bien-être, avec des coefficients de pondération inversement proportionnels aux revenus des individus.

La fonction est maximisée sous deux contraintes :

  • Une contrainte de revenu de l’État (la recette fiscale à collecter pour financer les biens publics) ;
  • Une contrainte dite « d’incitation », qui prend en compte l’effet des taxes sur l’incitation au travail.

→ Il y a un arbitrage à réaliser entre :

  • La nécessité de taxer d’autant plus les individus que leur productivité est élevée, dans un objectif de redistribution ;
  • Et l’incitation des plus productifs à travailler moins en cas de hausse du taux de l’impôt.
A

Mirrlees, 1971

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24
Q

1° Il est particulièrement difficile de mesurer l’élasticité de l’offre de travail, ce qui rend difficile de chercher dans la théorie de la fiscalité optimale un profil précis de taux marginaux d’imposition.

Pour autant, les coûts liés à l’inefficacité du système fiscal sont potentiellement élevés.

2° La théorie de la taxation issue des années 1970 ne doit pas seulement prendre en compte le fait que les individus peuvent y résister, mais également que la nature coercitive de la collecte des prélèvements est coûteuse. Le cadre d’analyse considérait jusque là les agents économiques comme bienveillants vis-à-vis de la réglementation fiscale, alors que l’auteur démontre qu’aucune structure fiscale ne peut être mise en place sans dispositif coercitif de collecte fiscale.

A

Slemrod, 1990

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25
Q

Proposition de taxer les activités présentant des externalités négatives (→ taxe pigouvienne). Nombreux exemples : par exemple, les émissions des cheminées londoniennes pour lutter contre le smog.

A

Arthur Pigou, 1920

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26
Q

En présence de bénéficiaires d’opérations engendrant des externalités négatives et de victimes de ces externalités, tant que toutes les parties peuvent négocier librement, la négociation aboutit toujours à un résultat efficace, quels que soient les droits initiaux.

A

Coase (théorème de), 1960, “The Problem of social cost”

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27
Q

L’asymétrie entre des producteurs bien organisés et des consommateurs éparpillés est favorable à la mise en place de protectionnisme sous la forme de barrières tarifaires.

La protection reçue par une branche est également d’autant plus élevée que la part de la production domestique est élevée par rapport aux importations et que la sensibilité des prix par rapport aux flux commerciaux est faible.

A

Grossman et Helpman, 1994

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28
Q

Modèle de concurrence fiscale.

Il repose sur une condition d’arbitrage international : si le capital circule librement, alors les rendements après impôts s’égalisent ex post.

Une hausse du taux d’imposition sur le capital dans un pays entraîne une sortie de capitaux. Si la productivité marginale est décroissante, cette dernière augmente, ce qui compense l’impôt et ramène le rendement après impôt au niveau international.

En pratique, les investissements les moins productifs sont délocalisés de telle sorte qu’en moyenne, le rendement avant impôt des investissements augmente. Si le gouvernement peut taxer une base immobile (terre, consommation, travail), alors la charge fiscale est déportée sur cette base immobile tandis que la base mobile échappe à l’impôt.

A

Zodrow et Mieszkowski, 1986

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29
Q

À la rente d’agglomération, par un effet atténuant celui de la concurrence fiscale, peut venir s’ajouter une dynamique suscitée par l’accumulation des biens publics :

En effet, la présence d’entreprises en un même lieu crée les ressources nécessaires à la production de biens (infrastructures, éducation, etc.) qui, à leur tour, attireront de nouvelles entreprises.

A

Andersson et Forslid, 2003

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30
Q

La réforme russe de l’impôt sur le revenu en 2001 a entraîné une forte baisse du taux marginal supérieur de l’impôt (de 30 à 13 %).

En parallèle, il s’est pourtant produit une augmentation de 25 % des recettes fiscales en termes réels.

Cependant, la hausse des recettes n’est pas forcément venue d’un effet Laffer car, dans le même temps, un contrôle plus strict de cet impôt avait été mis en place.

A

Ivanova et al., 2005

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31
Q

La concurrence fiscale ne mène pas nécessairement vers un moins-disant, car certains pays bénéficient de rentes d’agglomération leur permettant de maintenir des taux d’imposition plus élevés sans souffrir d’une délocalisation des activités.

Ces rentes sont liées aux économies d’échelle qui incitent les entreprises à concentrer leur activité en un petit nombre de lieux, pourvu que les coûts de transport entre les lieux de production et les marchés ne soient pas trop élevés (arbitrage proximité/concentration).

A

Baldwin et al., 2003

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32
Q

La croissance de la mobilité internationale des capitaux n’a pas réduit significativement la charge fiscale sur les entreprises.

Comme d’autres études, celle-ci démontre que les choix de localisation d’une entreprise dépendent en partie de l’ampleur de la demande locale.

→ Le facteur coût, qui inclut la pression fiscale, a aussi un impact, mais moins important que la demande, notamment dans les économies avancées.

A

Hines, 2007

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33
Q

La baisse du taux de TVA opérée en France en juillet 2009 pour les restaurants avec service à table a surtout profité aux propriétaires des restaurants

A

Benzarti et Carloni, 2018

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34
Q

La fiscalité introduit des distorsions excessives dans les décisions de participation des femmes mariées par rapport à celles des hommes et des femmes célibataires.

Un traitement fiscal plus neutre du second revenu dans un foyer a un impact positif sur le taux de participation des femmes au marché du travail.

L’idéal serait d’imposer les femmes mariées et les mères de famille moins lourdement que les femmes célibataires et les hommes, car leur offre de travail est plus élastique par rapport aux taux d’imposition marginaux, mais cette proposition se heurterait au principe d’égalité.

A

Jaumotte, 2003

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35
Q

Une fiscalité familiale au sein d’un foyer a un impact négatif sur le taux de participation des femmes au marché du travail.

Mais la simple dichotomie entre imposition conjointe et individualisation ne permet pas de comprendre la variété des comportements de participation des femmes au marché du travail et néglige les schémas de participation des ménages au marché du travail. Ils sont le produit de facteurs aussi différents que la régulation du travail à temps partiel, la politique de la famille et de l’emploi ou la configuration du système fiscal.

La défense et le renforcement de la participation des femmes au marché du travail passent plus certainement par une nette amélioration des règles organisant les conditions de l’emploi et le respect de l’égalité sur le marché du travail, par un fort développement des modes de garde des enfants défamilialisés, que par la suppression du quotient familial.

A

Dingeldey, 2001

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36
Q

Un des effets attendus du revenu universel est de procurer une liberté « réelle » aux individus et un pouvoir de négociation en leur permettant de refuser de « mauvais » emploi, ce qui conduira à les revaloriser ou à les laisser disparaître.

Le revenu universel devrait aussi les encourager à prendre des risques, à innover ou à créer leur propre entreprise.

A

Van Parijs, 1995

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37
Q

L’argument technologique en faveur du revenu de base, selon lequel l’automatisation, la robotisation et l’intelligence artificielle vont massivement détruire les emplois de personnes qu’il faudra ensuite nourrir est présenté comme simpliste.

La version valide de l’argument technologique en faveur du revenu universel est qu’il facilite, tout au long de la vie, un va-et-vient plus souple entre l’emploi, la formation et donc l’apprentissage.

A

Van Parijs, 2019, entretien

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38
Q

1° Si un revenu universel coûte x % du PIB, cela suppose de prélever x % du PIB en impôts en plus des y % déjà prélevés pour financer les biens publics ;

2° Une solution intermédiaire consisterait à offrir une allocation universelle à tous les enfants, permettant de lutter contre la pauvreté infantile très répandue dans de nombreux pays. Elle remplacerait les allocations familiales sous conditions de ressources ;

3° Dans tous les cas, l’auteur propose que le revenu ne soit pas inconditionnel mais vienne en contrepartie d’une « participation » à la société (travail, éducation, formation, recherche active d’emploi, garde de jeunes enfants ou de personnes âgées, etc.) ;

4° Proposition d’un « héritage pour tous » : une dotation de capital financée par l’impôt sur les dons et héritages reçus tout au long de la vie. Ces héritages universels seraient versés à la naissance sur un compte spécifique.

A

Atkinson, 2015

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39
Q

Un système d’imposition progressif limite l’accumulation de patrimoine.

Associé à des droits de succession, cela réduit les inégalités héritées, à condition que les ménages ne puissent échapper à l’impôt en délocalisant leur revenu ou leur richesse.

A

Piketty, 2001, Les Hauts Revenus en France au XXe siècle

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40
Q

Les auteurs proposent une méthodologie pour calculer l’éducation financière des agents (trois questions simples sur : 1° le calcul d’intérêts composés ; 2° le pouvoir d’achat face à une faible inflation ; 3° le risque associé à des produits financiers basiques).

Il apparaît que la plupart des ménages ne maîtrisent pas les rudiments de gestion des risques et d’allocation de portefeuille.

A

Lusardi et Mitchell, 2007

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41
Q

En 2011, d’après une enquête, un tiers seulement des Français auraient été capables de répondre correctement à chacune des questions de Lusardi et Mitchell (2007) permettant d’évaluer l’éducation financière.

A

Arrondel, 2017

42
Q

Les anticipations des ménages ne sont généralement pas rationnelles et sont souvent incohérentes.

Les agents utilisent des heuristiques, conduisant à des biais de comportement tel que l’optimisme, le conservatisme ou l’aversion au risque.

A

Kahneman et Tversky, 2000

43
Q

Présentation de la notion de nudge. Le paternalisme ne va pas à l’encontre de la liberté individuelle tant qu’il n’est pas coercitif.

Exemple du don d’organe. En Allemagne, le principe est de ne pas donner en cas de décès, sauf consentement expressément exprimé. En Autriche, le principe inverse prévaut : sauf expression inverse, les personnes sont donneuses d’organe par défaut.

Alors que les pays sont culturellement très proches, 99 % des autrichiens sont donneurs potentiels, contre 15 % des Allemands.

A

Thaler et Sunstein, 2003

44
Q

La coexistence de taxes, de marchés et de normes conduit à des prix explicites ou implicites du carbone variés, ce qui rend la réduction des émissions de carbone particulièrement inefficace.

L’étude préconise le recours aux taxes et systèmes d’échange, préférables aux tarifs d’achat, subventions et instruments réglementaires. Elle indique que le coût moyen de réduction d’une tonne d’émission de carbone dans le secteur routier peut être jusqu’à huit fois plus élevé lorsque des instruments autres qu’une taxe sur les carburants sont utilisés.

A

OCDE, 2013, Prix effectifs du carbone

45
Q

A travers la notion, désormais largement popularisée, de « double dividende », la théorie économique postule que la fiscalité environnementale peut procurer simultanément deux avantages à la collectivité :

1° le premier dividende réside dans la réduction de la pollution et des dommages qui en découlent, et est permis par le caractère incitatif de la fiscalité ;

2° le second dividende s’attache à l’usage des recettes procurées par cette fiscalité. Bien qu’une fiscalité écologique ait vocation à réduire son assiette en dissuadant les comportements nuisibles à l’environnement, ses recettes ne sont jamais nulles.

A

Crassous, Quirion, Ghersi et Combet, « Taxe carbone - Recyclage des recettes et double dividende », Conseil économique pour le développement durable (CEDD) – 2009

46
Q

L’existence d’un véritable double-dividende n’est pas corroborée par les travaux empiriques, d’autant que les pertes de bien-être liées aux taxes environnementales (par exemple à travers des inégalités accrues) ne sont pas toujours prises en compte.

La redistribution du produit des taxes aux industries polluantes et/ou aux ménages modestes est également une cause possible de l’altération de ce double dividende.

A

Mirrlees, 2011

47
Q

Les instruments de tarification fondés sur le principe du pollueur-payeur sont des moyens utiles et efficaces pour internaliser les coûts environnementaux et encourager l’économie circulaire.

En 2002, l’Irlande a introduit une taxe élevée sur les sacs plastiques (0,15 € par sac). En un an, la consommation de ces sacs a chuté de 90 %, pour un coût d’administration correspondant à seulement 3 % des recettes, celle-ci pouvant se superposer à des prélèvements déjà existants.

A

Ferreira, Convery et McDonnell, 2007, The Most Popular Tax in Europe? Lessons from the Irish Plastic Bags

48
Q

Neuf propositions pour réformer le financement de l’UE sans augmenter les contributions des États membres, parmi lesquelles :

  • Le remplacement des contributions fondée sur le PIB par une taxe carbone commune ;
  • Un IS commun ;
  • Une TVA réformée commune ;
  • Une taxe sur le secteur financier.
A

Rapport Monti, 2017

49
Q

Proposition d’introduire un impôt mondial sur la propriété et la circulation du capital pour lutter contre la concentration de la richesse.

Le taux commencerait à un niveau faible, mais augmenterait jusqu’à 10 % pour les patrimoines de milliardaire. La mise en œuvre d’un tel impôt nécessiterait une coopération mondiale, difficile à mettre en œuvre.

L’argument avancé est qu’il est sans « utilité du point de vue de l’intérêt général » puisque sa « compression » dans la seconde moitié du XXe siècle n’a pas « empêché le développement économique de suivre son cours ».

A

Piketty, 2013

50
Q

Un club du climat pourrait apporter une solution efficace au problème des passagers clandestins en matière de lutte contre le réchauffement climatique par un petit groupe de pays volontaristes.

La réduction des émissions au sein d’un club de grands pays polluants serait harmonisée à l’aide d’un prix du carbone cible. Le club serait ouvert à tout nouveau participant et les réfractaires seraient pénalisés à travers une taxe uniforme sur leurs exportations vers les pays du club.

Selon l’auteur, un droit de douane faible, de l’ordre de 2 %, suffirait à inciter à rejoindre le club tant que le prix du carbone n’y est pas trop élevé.

A

Nordhaus, 2015

51
Q

Le vieillissement démographique compte pour la moitié dans les causes de la baisse significative du taux d’activité aux États-Unis dans la période récente, les autres relevant des conditions économiques défavorables.

A

Hall, 2014

52
Q

La chute sans précédent du taux d’activité aux États-Unis dans la période récente est provoquée par un mouvement de délocalisation (offshoring) et par la concurrence des produits bons marchés des pays émergents.

L’auteur la considère comme l’un des facteurs de la baisse séculaire de la croissance potentielle aux États-Unis.

La participation au marché du travail a diminué pour les hommes et les femmes, mais de façon beaucoup plus rapide pour les hommes, avec une forte augmentation du nombre de travailleurs découragés.

Le taux de croissance annuel du PIB américain a été en moyenne de 2 % entre 1891 et 2007. Selon l’auteur, elle devrait désormais s’élever à 1,3 % par an. Cette prévision a été démentie jusqu’à 2020 (sauf en 2016, plancher de 1,3 %).

A

Gordon, 2014

53
Q

Le déclin de l’emploi salarié stable, à temps plein et à contrat indéterminé, est l’une des évolutions majeures du début du XXIe siècle.

A

OIT, Emploi et questions sociales dans le monde 2015

54
Q

Depuis 1974, l’emploi industriel en France a diminué en moyenne chaque année de 1,5 %, tandis que l’emploi dans les services a augmenté de 1,5 à 2 %.

A

Bouvier et Pilarksi, 2012

55
Q

2/3 de l’augmentation de neuf points de pourcentage dans la part du revenu dont ont bénéficié les 1 % les plus riches aux États-Unis, entre 1970 et 2010, peuvent être attribués à une augmentation des inégalités entre les revenus du travail.

Le tiers restant est lié à la hausse des inégalités des revenus du capital. Contrairement à la perception commune, le déplacement des revenus du travail vers le capital n’a joué aucun rôle.

A

Furman et Orszag, 2015

56
Q

L’accès des femmes et des minorités aux emplois de responsabilité a été à l’origine d’un quart de la croissance du PIB par tête aux États-Unis depuis les années 1960.

A

Hsieh et al., 2016

57
Q

1° La composante inexpliquée des écarts salariaux entre hommes et femmes et de l’ordre de 12 %.

2° Le gain économique potentiel d’élimination des discriminations (de sexe, d’origine, etc.), en fonction des divers scénarios envisagés par l’étude, irait de 3 (réduction des écarts d’accès à l’emploi qualifié) à 14 (en y ajoutant convergence des taux d’emploi et d’accès aux postes élevés et un alignement des taux d’éducation) points de PIB supplémentaires.

A

France Stratégie, 2016, “Le coût économique des discriminations”

58
Q

Au début des années 1990, en France :

  • Une création d’emploi masquait trois embauches et deux licenciements ;
  • Une destruction d’emploi masquait une embauche et deux départs.

→ La création nette d’emploi sur l’année, grandeur pertinente au niveau macro-économique, n’est que la résultante de ce grand brassage.

A

Abowd, Corbel et Kramarz, 1999

59
Q

Méthode fondée sur les « taux de hasard », c’est-à-dire la probabilité qu’une personne en emploi tombe au chômage ou qu’un chômeur trouve un emploi.

Il montre ici que sur longue période, les fluctuations du taux de sortie du chômage expliquent les trois quarts des variations trimestrielles du chômage américain, contre un quart seulement pour le taux d’entrée.

A

Shimer, 2007

60
Q

En utilisant la méthode des « taux de hasard » de Shimer, les auteurs confirment :

  • que les économies anglo-saxonnes et nordiques se caractérisent par des flux d’entrée et de sortie beaucoup plus importants que les économies d’Europe continentale ;
  • si les variations des flux de sortie prédominent dans l’explication des fluctuations du chômage aux Etats-Unis, ce n’est pas le cas des pays nordiques et continentaux, où les flux d’entrée et de sortie y contribuent de manière égale.
A

Elsby et al., 2013

61
Q

Les pays aux indices de mobilité les plus élevés en Europe sont, par ordre décroissant : le Danemark, l’Espagne, la Suède, les Pays-Bas, la Roumanie, la République tchèque et la Finlande.

Les pays les moins mobiles sont, par ordre croissant : la Belgique, la Grèce, la Slovénie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Lettonie, la Pologne et la Hongrie.

En général, la fluidité du marché du travail, telle que mesurée par cet indice de mobilité, est négativement corrélée avec le taux de chômage.

A

Ward-Wardeminger et Macchiarelli, 2013

62
Q

En étudiant les probabilités de transition entre quatre statuts – emploi formel, emploi informel, chômage et inactivité – dans les pays émergents, il est mis en évidence que les personnes employées dans le secteur informel tendent à y rester et que lorsqu’elles en sortent, c’est pour entrer dans le chômage ou l’inactivité.

L’emploi informel n’est pas du tout une porte d’entrée vers l’emploi formel.

A

OCDE, Perspectives de l’emploi 2015

63
Q

La nouvelle école classique bat en brèche l’idée d’un arbitrage entre inflation et chômage, même à court terme. Si les anticipations sont rationnelles, les hausses de salaires reflètent à tout moment les hausses des prix.

NB : la réponse des néo-keynésiens a été la justification théorique de l’existence de rigidités nominales par les « coûts de menu » ou l’emboîtement des contrats.

A

Lucas, 1981

64
Q

Le modèle WS-PS

Il analyse plus finement que le Nairu les déterminants du taux de chômage d’équilibre et les relie à des déterminants structurels explicites. Il fait référence au croisement d’une courbe décrivant la fixation du salaire réel comme une fonction décroissante du taux de chômage (Wage setting), et d’une courbe décrivant la formation des prix relativement au salaire comme une fonction croissante du taux de chômage (Price setting). La courbe PS est croissante parce que le rapport du prix au salaire, P/W, est d’autant plus élevé que la conjoncture est bonne et le chômage faible. L’intersection des deux courbes donne le taux de chômage d’équilibre à long terme

A

Layard, Nickell, Jackman, 1991

65
Q

Modélisation possible de la négociation salariale.

Les entreprises et les syndicats négocient sur le couple salaire-emploi. La négociation conduit à un point de tangence entre une courbe d’iso-utilité (création d’emploi) et une courbe d’iso-profit (maximisation du profit).

L’ensemble de ces points de tangence, appelé courbe des contrats, représente tous les couples (salaire, emploi) optimaux au sens de Pareto.

Le modèle est efficace parce qu’il conduit à un optimum de Pareto : par exemple, il n’est pas possible de lever l’utilité du syndicat sans réduire le profit de l’entreprise.

Néanmoins, il est peu réaliste : en France, 5 % seulement des négociations d’entreprise portaient sur l’emploi dans les années 2000 (Dares, 2008).

A

Nash (marchandage de), 1950

66
Q

Mise en évidence d’un impact positif du taux de syndicalisation sur le taux de chômage, mais modeste.

A

Nicoletti et al., 2001

67
Q

Les caractéristiques du marché du travail évoluent lentement, alors que les taux de chômage ont connu des variations spectaculaires sur les décennies 1950 à 2000.

Interprétation proposée de cette contradiction apparente :

Les institutions du marché du travail influencent la vitesse à laquelle chaque économie s’adapte à des chocs tels que les chocs pétroliers dans les années 1970 ou la hausse des taux d’intérêt réels dans les années 1980.

Ainsi, les économies qui se portaient bien dans les années 1960 se sont avérées mal armées pour absorber les chocs macro-économiques des années 1970 et 1980, puis les chocs structurels liés à la mondialisation des années 1990 et 2000.

A

Blanchard et Wolfers, 2000

68
Q

Comme les rentes de monopole d’une entreprise sont souvent partiellement appropriées par les salariés, il est moins difficile de réformer le marché du travail lorsque le marché des biens des services est dérégulé (et que les rentes sont donc faibles).

Selon ce modèle :

  • à court terme, la dérégulation du marché du travail affecte les travailleurs en réduisant la part salariale mais sans influencer l’emploi ;
  • à long terme, l’augmentation de la part des profits attire de nouvelles entreprises, ce qui entraîne un renforcement de la concurrence, une remontée du salaire réel à son niveau initial et une baisse du niveau du chômage.
A

Blanchard et Giavazzi, 2003

69
Q

En France, l’implantation des grandes surfaces est soumise à autorisation administrative depuis la loi Royer de 1973 :

Les créations d’emploi ont été significativement plus faibles dans les départements français où l’installation de nouvelles grandes surfaces a été la plus découragée, la perte d’emploi étant évaluée à 1 300 par an par les auteurs.

→ Restreindre la concurrence aboutit à créer des rentes qui sont captées par les détenteurs de capital et les salariés en place, avec pour effet moins d’emploi.

A

Bertrand et Kramarz, 2002

70
Q

Les coûts de rotation de la main-d’œuvre (c’est-à-dire les coûts supportés par une entreprise lorsqu’elle licencie des employés, puis en embauche et en forme d’autres) contribue à donner du pouvoir de marché aux employés en place, les insiders.

Les outsiders (les chômeurs et les personnes employées sur des contrats temporaires ou par des sous-traitants) ne bénéficient pas du même pouvoir de marché et leurs intérêts ne sont pas pris en compte de la même façon dans la négociation de salaire.

Comme ces coûts de rotation représentent l’écart entre la rémunération des insiders et celle des nouveaux entrants potentiels, les insiders les utilisent à leur profit et leur salaire est fixé un niveau supérieur à celui de l’équilibre concurrentiel.

Dans tous les pays, ce sont les catégories défavorisées – travailleurs jeunes, immigrés, peu qualifiés et temporaires – qui font les frais de la chute brutale de la demande d’heures travaillées, en raison tout particulièrement des écarts de coûts de remplacement du personnel, c’est-à-dire des coûts supportés par l’employeur lorsqu’il remplace un salarié par une nouvelle recrue.

A

Lindbeck et Snower, 1986, 2002

71
Q

Sur le marché français, comme dans d’autres pays européens :

Les nouveaux entrants alternent, généralement pendant plusieurs années, emplois de courte durée et chômage, avant d’accéder à un contrat à durée indéterminée.

Ceci aboutit à une moindre productivité, à des salaires plus faibles et à un accès plus difficile aux marchés du crédit et du logement.

A

Flamand, 2016

72
Q

D’après cet article, si les négociations sont complètement centralisées (au niveau national), un syndicat va modérer ses revendications salariales car il internalise l’impact du salaire sur l’emploi.

Au contraire, si les négociations sont complètement décentralisées (au niveau des entreprises), il n’y a plus de surplus à partager car chaque entreprise est en concurrence parfaite.

Ce n’est que lorsque les négociations se font à un niveau intermédiaire que le pouvoir de marché de chaque branche sur son marché se traduit par un salaire trop élevé et un emploi trop faible.

_/!_ La courbe en cloche entre degré de centralisation de négociation et taux de chômage est toutefois peu confirmée par les travaux empiriques.

A

Calmfors et Driffill, 1988

73
Q

Mise en évidence d’un effet d’hystérèse :

Une fois qu’on a laissé s’accroître le chômage, celui-ci ne peut revenir immédiatement à sa valeur d’équilibre de long terme (le Nairu de long terme) qu’au prix d’une hausse de l’inflation.

Cette hypothèse alourdit considérablement la responsabilité des politiques macro-économiques dans la lutte contre le chômage : une politique budgétaire ou monétaire restrictive, par exemple, qui pèse temporairement sur la demande, pourrait conduire à une hausse persistante du taux de chômage.

Si cet effet est avéré, cela signifie en particulier que les banques centrales ont un rôle à jouer dans la réduction du chômage non seulement à court terme, mais également à long terme.

Cette théorie, de prime abord convaincante, voit sa pertinence empirique discutée.

A

Blanchard et Summers, 1987

74
Q

Théorie du salaire d’efficience :

Il est dans l’intérêt des entreprises de ne pas baisser les salaires qu’elle versent, parce que :

  • cela leur permet d’élever l’effort des travailleurs ;
  • cet effort est une caractéristique qu’elles ne peuvent observer et donc pas rémunérer directement, mais dont elles observent l’impact sur la productivité.

Il s’agit de l’une des explications à la rigidité du salaire réel.

A

Yellen, 1984

75
Q

On peut distinguer trois grands types de régime d’assurance chômage :

1° Les pays anglo-saxons se caractérisent par une faible protection de l’emploi et une assurance chômage peu généreuse. Dans ces pays, les flux vers et hors du chômage sont importants ;

2° Les pays d’Europe continentale affichent une protection de l’emploi élevée et une assurance chômage généreuse, mais des politiques actives du marché du travail limitées. Dans ces pays, les flux sont faibles ;

3° Les pays nordiques combinent une protection de l’emploi limitée et une assurance chômage généreuse mais conditionnelle. L’idée générale est qu’il « faut protéger les autres travailleurs et non les emplois » (modèle dominant de la flexisécurité/flex-sécurité). Dans ces pays, les flux du marché du travail sont importants.

A

Blanchard, Jaumotte, Loungani, 2013

76
Q

Selon l’auteur, « the notion of “European social model” is misleading ».

→ L’Europe se distingue par un niveau élevé de protection sociale, mais plusieurs modèles coexistent en son sein avec des performances diverses.

→ Les politiques sociales et les politiques de l’emploi sont décidées au niveau national et non au niveau européen. Pour autant, il y aurait des bénéfices à coordonner ces politiques, notamment entre Etats membres de la zone euro.

A

Sapir, 2005

77
Q

En présence de distorsions multiples, supprimer l’une d’entre elles sans toucher aux autres n’améliore pas nécessairement la situation.

A

Coe et Snower, 1997

78
Q

L’incertitude ex ante sur la répartition des gains d’une réforme induit un biais en faveur du statu quo.

En conséquence, une réforme potentiellement bénéfique pour une majorité de la population peut être démocratiquement rejetée.

A

Fernandez et Rodrik, 1991

79
Q

1° La coalition susceptible de soutenir une redistribution par l’impôt n’est pas la même que celle qui soutient un contrôle des inégalités par la fixation du salaire minimum. La seconde solution peut donc être préférée, même si elle est économiquement moins efficace.

2° La résistance à la réforme atteint son maximum à la fin d’une récession économique.

A

Saint-Paul, 2000

80
Q

De 2002 à 2016, plus de cinquante réformes de l’emploi ont été votées par le Parlement en France, soit une par trimestre.

Cette instabilité, paradoxalement accompagnée d’une grande stabilité de l’indicateur de protection de l’emploi, a nui à la crédibilité et à l’efficacité des mesures prises.

A

Bruno Coquet, 2016

81
Q

Les méthodes d’évaluation ex post des politiques économiques ne sont pas infaillibles. Certes, elles permettent d’indiquer si un dispositif a eu ou non l’effet souhaité.

Mais :

  • Elles ne permettent pas de comprendre pourquoi il a réussi ou échoué ;
  • Ni de savoir si ces résultats sont transposables dans l’espace et le temps ;
  • Elles ne prennent pas en compte l’impact sur l’emploi des hausses d’impôt nécessaires pour les financer.
A

Deaton, 2010

82
Q

Dans le secteur marchand, financer un emploi crée moins d’un emploi. Une partie des recrutements en contrat aidé correspond en réalité à des effets d’aubaine : l’employeur qui bénéficie de l’aide aurait embauché même en l’absence d’aide. Ainsi, pour les emplois d’avenir marchands, dont le taux de prise en charge est de 35 %, un emploi d’avenir supplémentaire permettait une création nette de 0,15 emploi.

Dans le secteur non marchand, les employeurs sont supposés avoir une contrainte de masse salariale ; ils ont des besoins en emploi, mais ne les réalisent pas à cause de la contrainte financière. Ainsi l’effet emploi est beaucoup plus important que dans le secteur marchand : financer un contrat aidé permet de créer un emploi supplémentaire. L’effet emploi retenu correspond ainsi au taux de prise en charge financière par l’État, c’est-à-dire 0,7.

En outre, l’aide conduit à avancer le calendrier des embauches.

A

Bernard et Rey, 2017

83
Q

Il existe une « course » entre l’éducation, qui élève progressivement l’offre de travail qualifié, et la technologie, qui élève progressivement la demande de travail qualifié :

→ Si la seconde tendance est plus rapide que la première, la prime de qualification (écart de rémunération entre qualifiés et non qualifiés) augmente, car l’offre de travail plus qualifiée manque tandis que l’évolution technologique accroît la demande.

Dans ce cadre, un pays où le salaire relatif des moins qualifiés tend à baisser accuse probablement un retard dans son effort éducatif.

A

Goldin et Katz, 2010

84
Q

La chute de l’emploi dans les professions à tâches répétitives se traduit par un modèle de polarisation des emplois : les travailleurs se concentrent de plus en plus, désormais, en haut et en bas de l’échelle des salaires.

La même tendance fondamentale se généralise dans les seize pays étudiés, en dépit d’importantes différences entre les pays :

  • dans la structure de leurs industries ;
  • dans la réglementation de leurs marchés du travail ;
  • dans leurs niveaux de croissance économique locaux.
A

Goos, Manning et Salomons, 2009

85
Q

Au-delà de la part des emplois qui pourraient disparaître du fait de l’automatisation des tâches, le principal problème tient à la polarisation du marché du travail.

Plutôt qu’une déformation générale en faveur du travail qualifié, on observe plutôt une polarisation du marché du travail en défaveur des qualifications intermédiaires :

  • le progrès technique favorise la création d’emplois peu qualifiés (typiquement chauffeurs livreurs et services à la personne) et d’emplois très qualifiés ;
  • au détriment des emplois de qualification intermédiaire (comptables, vendeurs, agents d’assurance).

Déjà observable, cette tendance devrait être amplifiée par les progrès de l’intelligence artificielle.

A

Autor, 2015, “Why are There Still So Many Jobs ? The History and Future of Workplace Automation”

86
Q

15 % des emplois français sont susceptibles de faire l’objet d’une automatisation.

A

Le Ru, 2016

87
Q

En 2014 en France, 60 % des chômeurs au sens du BIT n’avaient pas dépassé le secondaire.

Pour rappel, c’était alors le cas de 23 % des 15-64 ans en France, contre seulement 10 % aux Etats-Unis et 9 % en Pologne.

A

France Stratégie, 2016, « Quels leviers pour l’emploi ? »

88
Q

Mise en évidence d’un problème spécifique au coût du travail au SMIC, ce qui a débouché, suivant les recommandations de ce rapport, sur la mise en place des allégements de cotisations sociales employeur sur les bas salaires.

A

Rapport Charpin, 1992

89
Q

L’introduction en 2015 d’un salaire minimum fédéral a donné lieu à controverses : il ne semble pas qu’elle ait nui à l’emploi agrégé.

Cependant, selon les auteurs, les premières évaluations indiquent qu’elle l’a réduit :

  • dans les Länder de l’Est, ou la proportion de salaires inférieurs au nouveau minimum légal était sensiblement plus importante ;
  • ainsi que dans les entreprises faisant face à une concurrence intense.
A

Bossler et Gerner, 2016

90
Q

Les auteurs relient chômage et salaire minimum.

Sur la période 1990-1998, une hausse de 1 % du salaire minimum en France, induisait une augmentation de 1,5 points de la probabilité de perte d’emploi des salariés directement concernés. Cet ordre de grandeur été confirmé par des études ultérieures.

L’effet reste toutefois faible sur l’emploi global, les salariés au smic ne représentant qu’entre 3 et 4 % de l’ensemble des personnes en emploi.

A

Kramarz et Philippon, 2001

91
Q

Confirmation des résultats de l’étude de Kramarz et Thomas Philippon (2001)

A

Cahuc et Carcillo, 2014

92
Q

Recours à l’expérimentation « naturelle », par la méthode des « doubles différences ».

L’augmentation en 1992 du salaire minimum au New Jersey, alors que dans l’État voisin de Pennsylvanie, ce salaire minimum n’augmentait pas, a fait comparativement augmenter l’emploi dans les fast-food.

Des travaux ultérieurs ont généralisé cette analyse aux États-Unis.

A

Card et Krueger, 1994

93
Q

Une série de constats empiriques contredit les implications du modèle classique du marché du travail, qui suppose que tous les travailleurs sont toujours payés à leur productivité marginale, en présence d’une hausse du salaire minimum :

  • Beaucoup de salariés dont le salaire était inférieur au nouveau niveau du salaire minimum n’ont pas été licenciés après la hausse de ce dernier ;
  • Même des salariés qui ne sont pas rattrapés par le nouveau salaire minimum voient, à la suite de la hausse de ce dernier, leur salaire augmenter.
A

Card et Krueger, 1995, Myth and Measurement : The New Economics of the Minimum Wage

94
Q

Travaux généralisant l’analyse de Card et Krueger (1994) en exploitant un ensemble d’hétérogénéités entre Etats et comtés. Les hausses du salaire minimum aux Etats-Unis se sont donc faites sans dommage pour l’emploi. Mais tandis qu’en France, le Smic net est à 60 % du salaire médian, il est à 40 % aux Etats-Unis.

A

Dube, Lester et Reich, 2010

95
Q

Pour l’auteur, une hausse du salaire minimum n’a aucun effet perceptible sur l’emploi. L’auteur passe en revue 1500 études, dont la presque totalité concluent que l’effet d’une hausse du salaire minimum n’a presque pas d’effet sur l’emploi, les résultats se retrouvant dans une écrasante majorité autour d’une élasticité avoisinant zéro, avec un effet très légèrement négatif toutefois.

Les hausses du salaire minimum ont un effet positif sensible sur le turnover des salariés, qui représente un coût pour les employeurs, en rendant plus facile le recrutement de nouveaux employés.

A

John Schmitt, 2013

96
Q

Réplication des études françaises et américaines en appliquant la même méthode aux données des deux pays.

Elle confirme qu’une hausse du salaire minimum est beaucoup plus défavorable à l’emploi dans le premier cas que dans le second.

A

Abon et al., 2000

97
Q

À partir des études disponibles, les auteurs ont conclu que les allégements de cotisations sociales antérieures à 1997 ont accru l’emploi de 200 000 à 400 000 unités, pour un coût net par emploi de l’ordre de 8000 à 28 000 €.

Ce type de mesure entraîne un « effet de substitution et d’assiette » : la baisse du coût relatif du travail par rapport au capital conduit à une nouvelle combinaison des facteurs de production favorable à l’emploi.

A

Nouveau et Ourliac, 2012

98
Q

L’auteur estime que des allégements de cotisations sociales sur le travail qualifié sont plus favorables à l’emploi que ceux sur le travail non qualifié. Cette thèse est répandue dans les milieux industriels, qui mettent en avant un effet de compétitivité.

Ce fut l’argument principal sous-tendant l’extension en avril 2016 du Pacte de responsabilité au-delà de 1,6 SMIC et jusqu’à 3,5 SMIC dont le fondement se trouvait dans le rapport Gallois.

A

Koléda, 2015

99
Q

L’arrivée des immigrés cubain en Floride, en avril 1980 (“Exode de Mariel ») a été résorbée en l’espace d’un an du point de vue de l’emploi local.

En effectuant une comparaison avec des villes « témoins », l’auteur relève que le taux de chômage des travailleurs en place, aussi bien noirs que blancs, n’a pas été durablement affecté.

A

Card, 1990

100
Q

La réforme des retraites de 2010 en France a procédé à un relèvement de 2 ans en seulement 5 ans de l’âge d’ouverture des droits (de 60 à 62 ans).

Elle entraîné une hausse du taux d’activité des personnes de 60 ans (+24 points pour les hommes, +22 points pour les femmes), qui s’est répartie en 2/3 d’emploi et 1/3 de chômage.

Il y a donc eu, à court terme, une hausse simultanée du taux d’emploi et du taux de chômage des seniors.

A

Dubois et Koubi, 2016