06 - Politique économique - Bénassy-Quéré - Etudes 05 Flashcards

1
Q

La réforme « Fornero » de 2011 en Italie a relevé l’âge de retraite des travailleurs sans transition.

Les entreprises les plus touchées par cette mesure ont réduit l’embauche de jeunes, ce qui montre qu’il y a des effets de court terme des mesures de report de l’âge à la retraite.

A

Boeri, Garibaldi et Moen, 2016

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2
Q

Comparaison dans dix villes françaises, au début des années 2000, du revenu net d’un ménage payé au SMIC et des transferts sociaux dont il bénéficiait s’il ne travaillait pas. Étaient pris en compte :

  • Les transferts locaux (logement, restaurant scolaire, crèche, etc.) ;
  • Les transferts nationaux (revenu minimum d’insertion, allocation sous conditions de ressources).

→ Dans le cas d’un couple avec deux enfants, le cumul des aides nationales et locales aboutissait au début des années 2000 à un revenu net de 19 200 € par an pour un ménage sans revenus d’activité. Pour obtenir par le travail un revenu identique, ce ménage aurait dû dégager un revenu d’activité d’au moins 15 550 €, soit 44,5 heures par semaine au SMIC.

Un emploi à temps plein au smic fournissait donc un revenu inférieur aux revenus de transfert au chômage.

A

Anne et L’Horty, 2002

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3
Q

Enquête auprès de 5500 ménages britanniques montrant sans ambiguïté que le passage du chômage à l’emploi améliorait un indice de bien-être, noté sur 36, de 2,6 points, tandis que le passage de l’emploi au chômage le dégradait de 1,7 point.

En comparaison, un mariage améliorait le bien-être de 0,3 point et un divorce le dégradait de 1,5 point.

Enfin, une variation du revenu était sans effet sensible.

A

Clark et Oswald, 2002

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4
Q

Quelle que soit la cause de leur disparition ou de leur création, les activités exposées jouent fortement sur l’évolution de l’emploi local.

Les coefficients estimés supposent que chaque emploi détruit dans le secteur manufacturier par les délocalisations en Chine a induit la destruction en France, entre 1995 et 2007, de 1,5 emploi supplémentaire au niveau local. Selon d’autres études, le coefficient varierait de 0,6 à 1,5 en France.

A l’inverse, les bassins d’emploi locaux portent très longtemps la trace des sinistres industriels.

→ L’emploi exposé exerce un effet d’entraînement sur l’emploi abrité, mais la relation opposée n’est pas observée.

A

Malgouyres, 2016

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5
Q

Entre 2006-2007 et 2008-2009 (avant/après la crise) :

  • Le taux de perte d’emploi des CDI est passé de 1,4 % à 2,2 % pour les CDI ;
  • De 12 % à 26 % pour les intérimaires.

⚠️ L’instabilité n’est pas réservée aux seuls salariés en contrats à durée limitée → elle peut aussi toucher des personnes en contrat à durée indéterminée. Sur ce point, l’auteur parle de « déstabilisation des stables ».

A

Flamand, 2016

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6
Q

I. La plupart des économistes s’accordent sur les effets distributifs de la protection de l’emploi : pour les salariés qui en bénéficient, elle diminue le risque de perte d’emploi, mais l’augmente pour ceux qui n’en bénéficient pas.

II. L’affirmation exacte proposée à un panel d’anciens contributeurs aux analyses du CAE était ici :

« La protection élevée contre les licenciements nuit à l’emploi des jeunes en CDI. »

A

Beuve, Paris et Schurich-Rey, 2017

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7
Q

I. Étude empirique portant sur 18 pays de l’OCDE.

II. A. Une protection élevée de l’emploi, induisant pour les employeurs des coûts particulièrement élevés d’embauches et de licenciements, conduisent à un comportement spécifique des entreprises :

1° Les entreprises chercheront à élever la productivité de leur facteur travail en formant leurs employés plutôt qu’en modifiant leurs effectifs par des licenciements et des embauches ;

2° Cependant, l’efficacité de cette stratégie dépend de la coordination entre les entreprises, notamment en offrant des salaires similaires à compétence égale, sous peine d’introduire un comportement de passager clandestin, où certaines entreprises laisseront les autres dépenser pour la formation d’employés qu’elles recruteront ultérieurement.

B. Cette protection élevée de l’emploi élève le coût anticipé de l’échec pour les entreprises innovantes, qui sont celles qui ont le plus besoin de renouveler leur force de travail après l’introduction d’innovations technologiques.

III. → Les restrictions à l’emploi incitent à l’innovation au sein des entreprises existantes, plutôt que par des mécanismes schumpétériens de « destruction créatrice ».

A

Scarpetta et Tressel, 2004

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8
Q

I. La réforme Hartz IV, qui comportait une réduction significative de l’indemnisation des chômeurs de longue durée, a réduit le taux du chômage structurel de 1,4 point.

II. Les réformes Hartz I à III l’ont abaissé de 1,5 point.

III. Ces réformes ont joué un rôle important dans les bonnes performances du marché du travail durant la Grande récession.

A

Krebs et Scheffel, 2013

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9
Q

Selon ces auteurs, l’effet des réformes Hartz est surestimé.

C’est plutôt la réaction endogène du système de négociation collective qu’il faut créditer du mérite d’avoir favorisé le redressement allemand.

A

Dustmann et al., 2014

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10
Q

Le système d’indemnisation en vigueur avant 1992 en France, qui comprenait un seul palier, faisant décroître fortement l’indemnisation après 14 mois de chômage, incitait très significativement à la reprise d’emploi à l’approche de la date butoir, et ceci d’autant plus que le salaire antérieur était élevé.

Le passage à une dégressivité par paliers a éliminé cet effet et lissé les sorties du chômage, augmentant les chances d’y rester.

A

Dormont, Fougère et Prieto, 2001

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11
Q

Un accompagnement individualisé permet de réduire significativement la durée du chômage tout en offrant à ses bénéficiaires l’accès à des emplois mieux payés (ce qui est un indicateur de la qualité de l’appariement).

A

Fougère, 2000

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12
Q

Entre 2008 et 2014, la Grèce, le Portugal et la Roumanie ont substantiellement réduit le recours aux procédures d’extension (généralisation à tous les salariés d’une branche des dispositions d’un accord conventionnel).

Cette évolution est en cohérence avec les recommandations du FMI et de la commission européenne qui privilégient la décentralisation de la négociation collective.

A

Visser, 2016

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13
Q

Les accords collectifs définissent au total 60 000 minima, qui ont valeur légale compte tenu du fait que les accords de branche sont systématiquement « étendus » à toutes les entreprises par le ministère du Travail.

Dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou l’Espagne, les entreprises peuvent décider de déroger aux accords de branche.

Les minima de branche jouent un rôle important dans les politiques salariales et influencent le smic via l’indexation de celui-ci sur la moitié des gains de pouvoir d’achat du salaire de base.

A

Gautier, 2017

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14
Q

La révolution scientifique et les Lumières ont engendré des améliorations en termes de santé et de bien-être largement sous-estimées par les données de revenus.

Pour autant, ces progrès se sont accompagnés d’inégalités, car tout le monde n’en a pas bénéficié, ce qui indique la complexité de l’interaction dialectique entre progrès et inégalités.

A

Deaton, 2013

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15
Q

Selon les auteurs, la différence de PIB par habitant entre les États-Unis et l’Europe ne reflète pas une performance économique insuffisante de la zone euro, mais une « préférence pour le loisir », c’est-à-dire le choix volontaire des Européens de travailler moins longtemps.

Cette analyse est contestée, en ce que la productivité européenne peut être surestimé parce qu’une partie importante des personnes faiblement qualifiées, à faible productivité, est exclue du marché du travail.

A

Blanchard et Wyplosz, 2004

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16
Q

La productivité globale des facteurs désigne l’augmentation de l’efficacité des deux facteurs de production combinés – capital et travail.

Elle correspond donc à la part de la croissance qui ne s’explique pas par l’accumulation de capital ou par l’augmentation des heures travaillées.

A

Solow (résidu de), 1956

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17
Q

La croissance rapide en Asie de l’Est dans les années 1990 a été expliquée par l’auteur, économiste au MIT, par une accumulation de capital encouragé par une politique colbertiste (taux d’intérêt très bas, politique industrielle volontariste, etc.).

Tandis que Hong Kong réussit à maintenir une progression rapide de la PGF, grâce à sa politique de laisser-faire, Singapour, par sa politique dirigiste, a vu sa croissance similaire se fonder sur une accumulation de capital productif.

A

Alwyn Young, 1992, « A Tale of Two Cities »

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18
Q

Le « miracle asiatique » est le fruit de la « transpiration », c’est-à-dire de l’accumulation de travail et de capital, pas de « l’inspiration ».

Cette critique élude cependant une question cruciale : comment les pays d’Asie ont-ils pu mobiliser autant de ressources productives ?

A

Krugman, 1994

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19
Q

De la Préhistoire à la fin du Moyen-Âge, le revenu moyen dans le monde fluctue autour de 450 $ (2007) par habitant et par an.

Il passe à 650 $ annuels entre 1400 et 1800.

Décollant avec la révolution industrielle, il dépasse les 1500 $ à la veille de la première guerre mondiale.

En 2003, il atteint 6 500 $.

D’après les projections de l’auteur, le PIB par habitant moyen atteindrait 11 700 dollars en 2030.

A

Maddison, 2007

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20
Q

Des explications culturelles permettent de relier l’explosion de la croissance aux Lumières en Europe et à leurs deux piliers : la compréhension de la nature (à la base du progrès technique) et l’idée que le pouvoir et le gouvernement doivent servir la société dans son ensemble.

Les synergies puissantes entre ces deux idées ont déclenché et soutenu l’explosion de la croissance.

A

Mokyr, 2017

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21
Q

La croissance exceptionnelle des années 1870 à 1970 doit être considérée comme une parenthèse de l’histoire humaine.

L’auteur observe une baisse tendancielle et progressive de la productivité globale des facteurs.

A

Gordon, 2016 (“The Rise and Fall of American Growth”)

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22
Q

Introduction du concept de stagnation séculaire.

L’explication réside dans le ralentissement des opportunités d’investissement au sein de trois variables clés :

  • le progrès technologique et les innovations ;
  • la croissance de la population ;
  • l’exploitation de nouveaux territoires et de nouvelles ressources naturelles.
A

Alvin Hansen, 1939 (“Economic Progress and Declining Population Growth”)

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23
Q

Reprise du concept de stagnation séculaire.

La stagnation séculaire désigne plusieurs points cardinaux sous forme d’objectifs devenus à un moment donné inatteignables pour une économie : une croissance économique garantissant un niveau d’emploi élevé et un niveau des prix maîtrisé, le tout dans un contexte de stabilité financière.

Ces facteurs déséquilibrants qui entretiennent la stagnation sont reflétés par une réduction du rôle de la PGF dans une croissance qui peine donc à repartir, ce qui se répercute négativement sur la croissance potentielle.

A

Larry Summers, 2014

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24
Q

Il a fallu longtemps pour que l’invention de l’électricité affecte (positivement) la productivité.

En étudiant l’introduction de l’électricité aux Etats-Unis, l’auteur montre que, pour qu’une usine profite au mieux de l’électricité, elle devait restructurer radicalement sa façon de travailler.

Le gain de productivité n’est apparu que quarante ans après l’apparition de la première centrale électrique.

A

Paul David, 1990, « The dynamo and the computer »

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25
Q

Entre 1995 et 2000 :

  • les investissements dans les TIC ont contribué à 37 % de la croissance de la productivité du travail aux Etats-unis ;
  • les industries TIC ont contribué à 58 % de la croissance de la PGF.
A

Jorgenson, Ho et Stiroh, 2008

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26
Q

Les TIC suscitent un type d’innovations qui affectent beaucoup moins la productivité que les précédentes vagues d’innovations :

  • L’emploi global a été beaucoup plus lié au PIB qu’à l’informatisation ;
  • et, à l’exception de la fin des années 1990 où les investissements ont été massifs dans les matériels et équipements, les promesses de gains de productivité liés aux TIC n’ont pas été tenues.
A

Gordon, 2016

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27
Q

La PGF explique les 7/8e du doublement de la productivité du travail aux Etats-Unis de 1909 à 1949, tandis que l’augmentation de l’intensité capitalistique explique le huitième restant.

L’auteur l’appelle aussi « la mesure de notre ignorance ».

A

Solow, 1956

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28
Q

Les auteurs remettent en question l’importance accordée à l’innovation.

Selon eux, elle a joué en fait un rôle relativement modeste, qui ne justifie pas sa place centrale dans les théories modernes de la croissance économique.

A

Jorgenson et Vu, 2016

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29
Q

Les variables qui exercent un effet significatif sur le PIB par tête de long terme sont :

1° La qualité du capital humain : niveau d’éducation, espérance de vie ;

2° Le bon fonctionnement des marchés : degré de concurrence, distorsions introduite par l’intervention de l’État, corruption ;

3° La stabilité macroéconomique (notamment la stabilité des prix) ;

4° L’instabilité politique (guerres, coups d’état, ou simplement alternance entre partis politiques).

A

Barro et Sala-ì-Martin, 1995, Economic Growth

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30
Q

Au niveau mondial, la redistribution opérée par les impôts et transferts a un impact limité sur les inégalités.

Celles-ci dépendent bien davantage :

  • Des forces motrices de la rémunération du capital et du travail ;
  • De l’impact politique et économique cumulatif de la concentration du revenu ;
  • Du rôle des inégalités de patrimoine.
A

Piketty, 2013, Le capital au XXIe siècle

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31
Q

Comme d’autres auteurs, mise en évidence que :

  • la baisse des inégalités intra-pays observée entre 1820 et 1990 n’est pas spécifique aux pays d’Europe occidentale ;
  • que les inégalités à l’échelle mondiale, entre pays, ont augmenté au cours de cette même période ;
  • que, depuis la fin du XXème siècle, cette tendance s’est inversée : moins d’inégalités à l’échelle mondiale et plus d’inégalités à l’intérieur des pays, avec des exceptions notables.

La « déconcentration » du capital et les interventions avant impôts et transferts sont une approche plus prometteuse pour réduire les inégalités que la redistribution, en particulier compte tenu de la difficulté qu’il y a à augmenter la fiscalité des revenus du capital dans un monde globalisé.

A

Milanovic, 2016

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32
Q

Ouvrage connu pour ses conclusions sur des rendements décroissants qui correspondaient à une expérience très précise de son époque : celle de la mise en valeur de terres de moins en moins fertiles et de plus en plus difficiles à cultiver, à laquelle s’est justement opposée la contre-expérience de l’innovation et des gains de productivité.

La croissance géométrique de la population s’oppose à la croissance arithmétique de la production.

Autre thèse moins connue : la fécondité est considérée comme le ressort fondamental de la croissance. Le report des mariages compense les chocs négatifs en période de crise et leur avancée permet d’encourager les reprises en accompagnant les chocs technologiques, si bien que le niveau de vie par tête demeure constant sur longue période.

A

Thomas Malthus, 1798, Essai sur le principe de population

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33
Q

Dans deux contributions séparées, les auteurs proposent une fonction de production à facteurs complémentaires. Le modèle, qui ne se prétend pas réaliste, prédit un déséquilibre croissant entre capital et travail, jusqu’à ce que l’insuffisance de capital bride la croissance.

Il a fourni une justification théorique aux politiques d’aide à la reconstruction de l’immédiat après-guerre (plan Marshall de 1947).

A

(Modèle Harrod-Domar) Harrod, 1939, et Domar, 1946

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34
Q

Modèle constituant toujours aujourd’hui un cadre de référence de l’analyse néoclassique de la croissance.

Sur le sentier de croissance :

  • les marchés sont en équilibre ;
  • les facteurs de production sont substituables ;
  • le rendement marginal du capital est décroissant : l’incitation à investir disparaît quand le rendement marginal est égal au coût d’usage du capital.

→ L’incitation à accumuler du capital diminue au fur et à mesure que l’économie croît, et elle disparaît lorsqu’une hausse supplémentaire du stock de capital coûte davantage qu’elle ne rapporte en termes de production.

A

Solow et Swan (Modèle de), 1956

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35
Q

Le modèle de Solow et Swan fournit un cadre théorique cohérent avec la comptabilité de la croissance mais n’est pas réaliste : il oublie un facteur de production accumulable, le capital humain.

Les dépenses d’éducation doivent donc être traitées comme un investissement et non comme une consommation.

Le nouveau modèle proposé par les auteurs est encore imparfait (la croissance à l’équilibre stationnaire ne dépend toujours que de facteurs exogènes : démographie et progrès technique).

A

Mankiw, Romer et Weil, 1992

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36
Q

L’objectif social est de maximiser durablement la consommation par tête.

Ce modèle montre qu’il existe bien un taux d’épargne qui maximise la consommation par tête :

  • ce taux d’épargne optimal est exactement égal au poids du capital dans la fonction de production.

→ Les revenus du capital doivent être réinvestis dans l’économie, tandis que les revenus du travail sont consommés.

A

Ramsey (Modèle de), 1928, A Mathematical Theory of Saving

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37
Q

Formalisation du learning-by-doing :

L’action et la pratique permettent de construire empiriquement des savoir-faire et, dans une certaine mesure, des connaissances.

L’entreprise qui investit pour former ses employés à une nouvelle technologie incorporée à une nouvelle génération du capital, rend disponible à d’autres entreprises ce savoir-faire.

A

Arrow, 1962 (“The Economic Implications of Learning by Doing”)

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38
Q

Les dépenses publiques (éducation, services publics) sont envisagées comme un facteur de production supplémentaire susceptible de bloquer la baisse des rendements marginaux du capital privé.

Néanmoins, la mise à disposition de ce facteur de production introduit une distorsion susceptible d’abaisser le niveau de production.

Le modèle fournit une justification de l’intervention publique en montrant qu’à un certain taux, celle-ci peut conduire la croissance à être positive à long terme, mais il montre aussi que si son coût d’opportunité est trop élevé, il peut être un frein à la croissance.

A

Barro et Sala-ì-Martin (Modèle de), 1995

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39
Q

Analyse du processus de destruction créatrice par lequel une innovation majeure conduit à la disparition de la génération précédente de produits ou de procédés.

Les entrepreneurs engagent des ressources pécuniaires et humaines pour trouver et exploiter les technologies nouvelles. Ils risquent à tout instant d’être évincés par une innovation concurrente, mais tant que l’innovation concurrente n’est pas là, l’entreprise innovante fait du profit.

La perspective de ce profit constitue l’incitation à innover, et c’est parce que ce profit est construit sur l’élimination des innovations de la génération précédente que l’auteur parle de destruction créatrice.

A

J. Schumpeter, 1942, Capitalisme, Socialisme et Démocratie

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40
Q
A

Aghion, Antonin, Bunel, 2020, Le pouvoir de la destruction créatrice

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41
Q
  • Dans les économies développées, un tiers des gains de productivité du travail proviennent du processus de création et destruction, les deux tiers restants se faisant à l’intérieur des entreprises existantes ;
  • Les anciennes entreprises contribuent aux gains de productivité en investissant et en substituant du capital au travail, les nouvelles plutôt en augmentant la PGF ;
  • aux Etats-Unis, les entreprises naissent petites, mais celles qui survivent font plus que doubler leur effectif en deux ans, tandis qu’en Europe, elles croissent de 10 à 20 % seulement.
A

Bartelsman, Scarpetta et Schivardi, 2003

42
Q

Le taux de croissance de la production dépend :

  • de la probabilité qu’une innovation découle de la recherche ;
  • de la taille de cette innovation ;
  • de la taille de l’économie (l’innovation rapporte davantage sur un grand marché) ;
  • de la part des profits dans la valeur ajoutée : une part élevée incite à l’innovation, car la rente correspondante est importante.

→ Le modèle prédit que l’effort d’innovation est moindre quand l’innovation est facilement réplicable (absence de système de brevets) ou que la concurrence est forte sur le marché des biens (la rente d’innovation diminue).

A

Aghion et Howitt (Modèle de), 1992

43
Q

Une concurrence accrue et la menace de nouvelles entrées obligent les entreprises existantes à investir pour faire face à cette pression concurrentielle.

A

Aghion et al., 2012

44
Q

Exemple de « dépendance au sentier » (Path Dependency).

Adopté dans les années 1870 par l’un des premiers fabricants de machines à écrire, la société Remington, le clavier QWERTY minimisait le risque d’enchevêtrement des touches quand l’utilisateur frappait rapidement. Il a été repris par tous les concurrents, alors même que les études ont montré qu’il n’était pas optimal.

Le système DSK (Dvorak Simplified Keyboard), breveté en 1932, qui permettait de frapper beaucoup plus vite, n’a pas réussi à le supplanter. Le système QWERTY s’est maintenu jusqu’à aujourd’hui sur les claviers d’ordinateurs, alors que la raison initiale de son existence a disparu depuis bien longtemps.

A

Paul David, 1985, “Clio and The Economics of QWERTY : The constraints of history”

45
Q

L’idée révolutionnaire d’Henry Ford, dont le rêve d’autosuffisance totale dans la production automobile fut réalisé dans son usine située au confluent des fleuves Rouge et Detroit (États-Unis), s’est avérée limitée en termes historiques.

Les décennies passant, l’idée d’intégrer verticalement toutes les étapes de la production s’est montrée inadaptée aux objectifs des entreprises transnationales (ETNs).

Les gains de productivité sont devenus de plus en plus dépendants de la division internationale du travail entre entreprises, qui vendent des inputs intermédiaires à d’autres entreprises, générant un réseau complexe de relations commerciales.

A

Bartelme et Gorodnichenko, 2015

46
Q

Le commerce, via la réduction des barrières commerciales ;

2° et les progrès des technologies de la communication ;

ont contribué à mondialiser les chaînes de valeur globales (CGV), ce qui a renforcé la concurrence et élevé la productivité d’ensemble.

Les CGV ont tendance à s’organiser au niveau régional.

A

Baldwin, 2016, The Great Convergence

47
Q

La différenciation des produits est une stratégie visant à introduire une distinction entre, d’une part, le produit fabriqué et vendu par l’entreprise et, d’autre part, les produits des concurrents.

Le but est de réduire l’âpreté de la concurrence quand il y a homogénéité des produits proposés par les différentes entreprises, et donc quand il y a substituabilité entre eux. Le producteur qui différencie son produit réussit ainsi à s’approcher des conditions du monopole (production assurée par une seule entreprise), même si celui-ci est limité dans l’espace et dans le temps.

Ce comportement reproduit par plusieurs entreprise sur un marché conduit à une situation de concurrence monopolistique.

A

Chamberlin, 1933

48
Q

Modèle appliquant la théorie de Chamberlin à l’organisation industriel.

Il a fondé́ un important corps de théories économiques sur le commerce international, la croissance et la géographie économique.

Il peut être intégré à d’autres modèles, afin de prendre par exemple en compte la préférence du consommateur pour la diversité.

A

Dixit et Stiglitz, 1977

49
Q

Impulsion théorique au développement de la nouvelle économie géographique, qui étudie les différences de taux de croissance selon les régions. Les entreprises se regroupent en fonction de données :

  • Géographiques : accès aux voies de communication, aux ressources naturelles, à l’eau potable ;
  • Culturelles : langue, système politique ;
  • Industrielles : proximité des fournisseurs, accès aux consommateurs, externalités de savoir-faire.

La spécificité de l’économie géographique est l’introduction de coûts de transport, qui permettent de moduler les forces de concentration.

L’arbitrage des entreprises se fait entre :

  • Concentrer leurs activités en un seul lieu pour exploiter les économies d’échelle ;
  • Ou diversifier leurs implantations pour réduire les coûts de transport.
A

Krugman, 1991

50
Q

Hypothèse d’une relation « en cloche » entre le niveau de développement d’un pays et la dispersion de ses revenus individuels :

  • Les inégalités seraient faibles dans les pays pauvres (pays africains) et dans les pays riches (Europe) mais élevées dans les situations intermédiaires (Amérique latine) ;
  • Le développement s’accompagnerait d’une augmentation temporaire des inégalités.

Cette hypothèse est importante pour penser les arbitrages que le développement économique peut induire.

A

Kuznets, 1955

51
Q

Contestation empirique de la courbe de Kuznets.

Les auteurs trouvent une forte relation entre la croissance à long terme et l’inégalité initiale du revenu et de la propriété foncière. Ils montrent que l’inégalité réduit la croissance du revenu pour les pauvres mais pas pour les riches. La relation n’est ainsi pas significative dans les pays riches.

Les auteurs rejettent la causalité inverse, soit l’hypothèse de Kuznet.

Ils concluent que des politiques publiques facilitant l’accès aux actifs des pauvres a pour double effet d’accroître la croissance et de réduire la pauvreté.

A

Deininger et Squire, 1996

52
Q

Le cycle de vie des technologies gouverne à la fois l’importance des capacités individuelles requises et le degré des inégalités de revenus.

Sur le second point, l’innovation technologique explique les inégalités, en ce qu’elle en crée au sein des secteurs, autant qu’entre secteurs, des rentes provisoires inégalement réparties.

A

Galor et Tsiddon, 1997

53
Q

Le progrès technique, en stimulant l’embauche de travailleurs qualifiés et en détruisant simultanément des emplois dans les secteurs en déclin (progrès technique biaisé), explique en partie l’augmentation des inégalités au sein des pays de l’OCDE.

A

Causa et al., 2015

54
Q

L’auteur cite une enquête montrant que 10 % de la population mondiale (soit 700 000 millions de personnes) souhaiterait émigrer.

Il insiste sur l’actualité de cette question des migrations internationales et les tensions qu’elles entraînent dans un monde qui à la fois se dit ouvert, qui estime légitime que tout individu cherche à maximiser son revenu, mais qui privilégie toujours le développement économique dans son espace national et par ailleurs estime normal de traiter différemment natifs et étrangers.

A

Milanovic, 2016, Global Inequality

55
Q

Le progrès technique est un déterminant essentiel d’un nouveau cycle, probablement durable, d’augmentation des inégalités au sein des pays.

A

Milanovic, 2016

56
Q

Dans un modèle sous hypothèse de plein-emploi, les plus aisés ayant une proportion à l’épargne plus importante → un accroissement des inégalités et de la part dans le revenu national des plus aisés augmente, toutes choses égales par ailleurs, l’épargne et par conséquent l’investissement et la croissance.

Les riches épargnent en effet plus que les pauvres : l’accroissement des inégalités se révèle alors favorable au taux de croissance, à condition que la richesse accumulée par la fraction la plus riche de la population soit investie dans les industries qui dégagent les gains de productivité (« théorie du ruissellement » de la richesse sur l’ensemble de l’économie).

A

Kaldor, 1957

57
Q

L’augmentation des inégalités est aussi un facteur de risque de stagnation séculaire, par l’excès d’épargne qu’il implique :

  • Le taux naturel d’intérêt, auquel le désir d’épargne et le désir d’investissement sont égaux à la pleine capacité des facteurs de production (plein-emploi, pleine utilisation des équipements), est négatif ;
  • La consommation est trop faible pour permettre l’utilisation complète des facteurs de production.

→ La croissance est donc plus faible que son potentiel.

De plus, la non-utilisation complète des facteurs de production peut réduire le potentiel de croissance par des effets d’hystérèse.

A

Summers, 2014

58
Q

Les inégalités de salaires, qui proviennent d’inégalités dans les rendements de l’éducation, encouragent l’offre de compétences, et même si ce n’est pas désirable en soi, cela peut augmenter le niveau de vie pour tout le monde.

A

Deaton, 2013

59
Q

Les moins favorisés accroîtraient leur endettement pour soutenir leur consommation lorsque leur revenu stagne. Le gouvernement peut être tenté de réagir à une hausse des inégalités par un assouplissement des conditions de crédit pour les ménages les plus pauvres, ce qui peut finalement conduire à des situations de surendettement.

Empiriquement contesté par Cournède et Denk (2017).

A

Rajan, 2010

60
Q

Mise en avant du mécanisme qui a conduit, avant 2008, à l’endettement des ménages pauvres au-delà de leur capacité de remboursement et qui a freiné, après la crise, la reprise, en raison du désendettement des ménages.

A

Cynamon et Fazzari, 2016

61
Q

Construction d’un modèle théorique avec des citoyens inégalement dotés en capital et où l’imposition finance l’investissement public et la redistribution.

L’augmentation des inégalités de capital augmente le taux d’imposition et réduit la croissance mais seulement pour des niveaux élevés d’imposition : à des niveaux plus faibles, l’imposition et les dépenses publiques corollaires augmentent la croissance.

Plus la répartition primaire des revenus est inégalitaire, plus l’électeur médian vote en faveur d’une fiscalité redistributive, jusqu’au point où le taux de prélèvement sur les revenus élevés, qui redistribue la rente vers le facteur travail et la consommation des plus pauvres, devient un frein à l’accumulation de capital et donc à la croissance.

A

Alesina et Rodrik, 1994

62
Q

Construction d’un modèle théorique où la dispersion des revenus augmente le risque de conflit entre groupes sociaux sur la répartition des profits et crée un « dilemme du prisonnier » dans lequel aucun de ces groupes ne veut contribuer à la création de richesses.

A

Bénabou, 1996

63
Q

Etude de l’interaction réciproque entre la montée des débats populistes des années 2010 dans les pays développés et l’affaiblissement du soutien à l’ouverture commerciale, voire aux fondements de l’économie de marché.

Selon l’auteur, « Ce qui paraît une réaction raciste ou xénophobe peut trouver ses racines dans des angoisses ou des bouleversements de nature économique ».

A

Rodrik, 2017

64
Q

Base de données très riche constituée par les auteurs, de laquelle ils concluent que la relation entre les inégalités (mesurées par l’indice de Gini de la distribution des revenus) et le taux de croissance dépend du niveau de développement : elle est négative pour un PIB par tête faible ou au contraire élevé, et positive dans les situations intermédiaires.

D’après les auteurs, ce ne sont pas les inégalités de revenus qui contrarient la croissance, mais les inégalités de dotations (notamment la distribution des terres).

A

Deininger et Squire, 1996

65
Q

Les auteurs testent deux canaux : le canal de l’investissement en actifs pour les pauvres et celui de la participation politique.

Ils trouvent que l’inégalité foncière a un effet significatif sur l’investissement en capital humain et par conséquent sur l’investissement et la croissance :

  • L’inégalité et la croissance sont endogènes : les 20 % les plus pauvres bénéficient de la croissance à moyen terme ;
  • L’inégalité initiale est défavorable aux pauvres mais pas aux riches ;
  • L’investissement est associé à plus de croissance pour tous mais bénéficie davantage aux pauvres qu’aux riches ;
  • Une diminution d’un écart-type de l’inégalité initiale de propriété foncière augmente la croissance du revenu du quintile inférieur de 1,05 % par an. Par comparaison, une augmentation d’un écart-type de l’investissement l’augmente de 1,8 %.

→ La conclusion des auteurs est qu’en termes de lutte contre la pauvreté, il vaut mieux créer de nouveaux actifs plutôt qu’essayer de redistribuer ceux déjà existants.

A

Deininger et Squire, 1998, “New ways of looking at old issues: inequality and growth”

66
Q

Une augmentation de 5 points du Gini (différence entre les Etats-Unis et le Gabon en 2005) réduit le taux de croissance moyen annuel d’un demi-point de pourcentage.

Une augmentation de 1 point du Gini réduit de 7 % la durée moyenne anticipée des épisodes de croissance.

En revanche, sauf dans les cas extrêmes, les politiques de redistribution n’ont pas d’effet négatif sur la croissance.

A

Ostry et al., 2014

67
Q

L’innovation est positivement associée à une hausse des inégalités tirée par les hauts revenus, mais aussi à une plus forte mobilité sociale.

Réciproquement, les inégalités au sommet de l’échelle des revenus peuvent avoir un effet sur la concurrence.

A

Aghion et al., 2016

68
Q

Les institutions sont définies comme « les règles du jeu dans la société ou, plus formellement, les contraintes créées par les hommes qui régissent les interactions humaines ».

A la suite de Coase, l’auteur met l’accent sur les coûts de transaction qu’induit un environnement institutionnel de faible qualité et insiste sur l’importance de la sécurité des contrats.

A

North, 1990

69
Q

Théorie de l’origine juridique :

Les pays comme la France et ses anciennes colonies, s’inscrivant dans une tradition de droit civil héritée du droit romain, souffriraient d’un Etat pesant, voire spoliateur, d’une réglementation faisant obstacle à l’initiative économique – bref d’institutions moins flexibles qui conduisent à un développement moins rapide.

Au contraire, le Royaume-Uni et ses anciennes colonies, qui ont hérité d’une Common Law fondée sur la jurisprudence, bénéficieraient d‘institutions plus flexibles et d’une meilleure protection des droits de propriété.

A

La Porta, Lopez-de-Silanes, Schleifer et Vishny, 1999

70
Q

En l’absence de sécurité des contrats, le droit civil rendrait nécessaire la finance d’intermédiation, tandis que la Common Law accompagnerait mieux le développement de la finance de marché et protégerait mieux les actionnaires minoritaires.

A

La Porta et al., 1998

71
Q

En Russie, un investisseur bénéficie en principe de la pleine protection d’un régime de droits de propriété privée, contrôlée par un système judiciaire indépendant.

En Chine, il n’y a aucune protection de ce genre, car la propriété privée n’a pas été (jusqu’à une date très récente) reconnue légalement et les tribunaux n’y sont certainement pas indépendants.

Et pourtant, du milieu à la fin des années 1990, les investisseurs ont constamment donné de meilleures notes à la Chine qu’à la Russie en matière d’Etat de droit.

Ils se sentaient mieux protégés en Chine qu’en Russie.

→ Il y a loin entre la théorie (les institutions et le droit – cf La Porta et al., 1998, 1999) et la réalité.

A

Rodrik, 2004

72
Q

Notion de distance à la frontière :

Pour les pays les plus éloignés de la frontière technologique (représentée par l’économie la plus avancée à un instant donné), le progrès technique passe surtout par l’adoption de technologies existantes (l’imitation) et les institutions propices à la croissance sont celles qui favorisent cette adoption.

Mais plus on se rapproche de la frontière, plus il est important d’encourager l’innovation et de mettre en place des institutions spécifiques : protection de la propriété intellectuelle, financement de projets, incitation aux investissements risqués, etc.

A

Acemoglu, Aghion et Zilibotti, 2006

73
Q

Un des enseignements des crises financières de 1997-1998 dans les pays émergents est que la libéralisation des mouvements de capitaux ne doit pas être recommandée à tous les pays, comme l’OCDE et le FMI le croyaient avant ces crises, mais seulement à des pays déjà développés et dont les institutions financières sont robustes.

A

Kose et al., 2006

74
Q

Les indicateurs de la base de données de la Banque mondiale sur la gouvernance :

1° Qualité de la démocratie représentative ;

2° Stabilité politique ;

3° Efficacité de l’administration ;

4° Qualité de la réglementation ;

5° Respect de l’Etat de droit ;

6° Lutte contre la corruption.

A

Kaufman, Kraay et Mastruzzi, 2008

75
Q

Démonstration de l’importance d’un cadre institutionnel flexible :

  • Les institutions comptent à chaque étape du développement, mais doivent s’adapter à ces différentes étapes ;
  • D’où la nécessité, pour les institutions internationales, d’affiner leurs recommandations aux pays en développement.
A

Acemoglu, Aghion, Zilibotti, 2006, “Distance to Frontier, Selection, and Economic Growth”

76
Q

Trois catégories d’ordres sociaux (articulation, selon les auteurs, entre l’économique et le politique) dans l’histoire :

1° L’ordre social primitif, avant l’apparition des sociétés organisées ;

2° L’ordre social à accès limité dans lequel la violence est canalisée : l’ordre et la stabilité sont maintenus par un système politique fondé sur l’extraction et la distribution des rentes. Les seigneurs de guerre s’entendent pour gérer en commun les droits de propriétés, partager les rentes et assurer la stabilité nécessaire à la prospérité de ces rentes ;

3° L’ordre social ouvert, qui a émergé il y a près de 300 ans, et qui caractérise les pays les plus avancés : principe de la concurrence, aussi bien politique qu’économique. La contestabilité des rentes, fruits de l’innovation, fait qu’elles ne sont pas attachées à des personnes, ce qui les rend plus acceptables.

A

North, Wallis et Weingast, 2009

77
Q

L’auteur trouve une corrélation très forte en Europe entre le PIB par habitant de 2015 et le rang en 2008 dans les indicateurs de gouvernance mondiaux.

A

Coeuré, 2017

78
Q

La qualité des institutions, telle que mesurée par les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale, est fortement corrélée au niveau de revenu, mais pas à la vitesse de développement à moyen-long terme.

Certaines variables institutionnelles facilitent le décollage économique et d’autres aident à soutenir une croissance économique de long terme et rendent possible un rattrapage économique.

A

Meisel et Ould Aoudia, 2007

79
Q

Observation de la forte hétérogénéité des trajectoires de croissance forte dans certains pays en développement.

→ Le lien entre institutions et croissance est complexe et non-linéaire.

A

Rapport Spence (Commission sur la croissance et le développement), 2008

80
Q

Stratégie de croissance à 10 ans formulée en mars 2010 par l’UE, qui identifie cinq grandes priorités, associées à cinq objectifs quantifiables à l’horizon 2020 :

1° Porter le taux d’emploi à 75 % de la population âgée de 20 à 64 ans ;

2° Investir 3 % du PIB dans la R&D ;

3° Objectifs 20-20-20 : réduire les émissions de GES de 20 %, réaliser 20 % d’économies d’énergie et porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans son bilan énergétique ;

4° Ramener le taux d’abandon scolaire à moins de 10 % et faire en sorte que 40 % des jeunes au moins obtiennent un diplôme de l’enseignement supérieur ;

5° Réduire de 20 millions le nombre de personnes menacées par la pauvreté.

Le rapport annuel 2016 a montré que les difficultés qui demeuraient concernaient l’emploi, la R&D et la réduction de la pauvreté, tandis que les objectifs susceptibles d’être atteints étaient ceux relatifs à l’énergie, à la préservation du climat et à l’éducation.

A

Europe 2020

81
Q

En raison du phénomène de la destruction créatrice établi par Schumpeter, il ne faudrait pas s’opposer, par des politiques de stabilisation, à l’effet de « nettoyage » de récessions.

A

Caballero et Hammour, 1994

82
Q

L’OCDE avait initialement estimé que la crise de 2007-2009 n’aurait pas d’impact négatif sur la croissance de la productivité globale des facteurs à moyen terme.

Selon les auteurs de cet article, cette prévision s’est avérée trop optimiste.

A

Ollivaud et Turner, 2015

83
Q

Les entreprises qui meurent lors d’une récession ne sont pas nécessairement les plus inefficaces : elles peuvent être simplement les plus fragiles ou celles qui ont pris le plus de risque.

A

Aghion et al., 2012

84
Q

Il y a un effet négatif de l’instabilité du PIB sur la croissance moyenne.

A

Ramey et Ramey, 1995

85
Q

Les politiques de « stop and go » (alternance entre la relance et la restriction) menées au Royaume-Uni jusqu’en 1997, qui ont conduit à une variabilité élevée du taux de croissance du PIB, des taux d’intérêt et du taux de change, ont pu ralentir la productivité britannique.

A

Barrel et Weale, 2003

86
Q

Moins un pays est financièrement développé, plus l’instabilité de son PIB nuit à sa croissance de long terme.

A

Aghion et Banerjee, 2005

87
Q

Les rigidités sur le marché des biens et du travail affectent négativement la résilience des pays à des chocs économiques temporaires.

A

Drew et al., 2004

88
Q

Trois canaux d’influence des marchés financiers sur la croissance de long terme :

L’abaissement du coût du capital : il abaisse les coûts de transaction par des économies d’échelles (coûts de production des services financiers, taxes, réglementations) et par des mises en concurrence rendant le processus d’intermédiation plus efficace ;

La stimulation de l’épargne : un système financier solide inspire confiance et permet la hausse du taux d’épargne ;

Une meilleure allocation du capital disponible : collecte d’information sur les projets d’investissements, diversification des risques et financement de l’innovation, orientant l’épargne vers les projets les plus productifs.

A

Pagano, 2013

89
Q

L’auteur affirmait déjà que le rôle du système financier dans l’émergence de l’innovation financière est une constante historique.

A

Schumpeter, 1911

90
Q

Dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, la montée de l’endettement public a incité les épargnants à se détourner des secteurs à faibles rendements, ce qui a permis le financement des industries montantes comme le textile ou le fer.

A

Ventura et Voth, 2015

91
Q

La capacité du marché financier américain à innover et à diriger les fonds vers les usages les plus productifs est un atout majeur des États-Unis par rapport à l’Europe ou au Japon.

La montée de la finance d’entreprise américaine, combinée à un marché du travail fluide, a contribué à l’émergence d’un modèle de croissance qui repose sur l’entrée et la croissance rapide de nouveaux acteurs. En effet, ceux-ci, en apportant au marché de nouveaux produits et des technologies plus productives, mettent en difficulté les entreprises en place.

A

Philippe et Veron, 2008

92
Q

Plan d’action pour les services financiers élaboré par la Commission, pour l’intégration des services financiers.

Elle vise à remédier à la très grande fragmentation de la gestion d’actifs, de la banque de détail, du capital-risque et du financement des PME.

A

Commission européenne, 2005

93
Q

Les politiques de croissance prioritaires à la fin des années 1980 sont surnommées par l’auteur, dès 1989, «le consensus de Washington », ironiquement, pour désigner cet ensemble de politiques que « à peu près tout le monde à Washington pense plus ou moins nécessaires partout en Amérique latine ».

Certaines des préconisations portées par ses institutions ont depuis été remises en cause (discipline budgétaire, libéralisation financière, unification des taux de change…)

A

John Williamson, 2002

94
Q

Après les crises des économies émergentes de la fin des années 1990, d’autres dimensions ont été ajoutées aux préconisations des institutions issues du consensus de Washington : flexibilité des marchés du travail, respect des règles de l’OMC, protection sociale, dépenses ciblées pour lutter contre la pauvreté.

Ces préconisations et toutes celles qui les ont précédées peuvent finalement donner l’apparence d’un « inventaire à la Prévert ».

A

Rodrik, 2005

95
Q

Une année supplémentaire d’éducation élève le taux de croissance de moyen terme, toutes choses égales par ailleurs, de 0,44 point de pourcentage.

A

Barro, 2001

96
Q

1° Le rendement social le plus élevé est celui de l’éducation primaire dans les pays en développement, de l’enseignement supérieur dans les pays développés ;

2° Le rendement privé de l’éducation est plus élevé que son rendement social, car ce dernier prend en compte tous les coûts directes de l’éducation et le coût d’opportunité du financement public ;

3° Le rendement de l’éducation féminine est le plus élevé.

A

Sianesi et Van reenen, 2002

Banque mondiale

Lire Vinokur, 1987 PERSEE quand le temps

97
Q

Etude fondatrice mettant en évidence le lien, au niveau macroéconomique, entre la performance de l’éducation et la productivité par tête.

A

Nelson et Phelps, 1966 (“Investments in Humans Technological Diffusion and Economic Growth”)

98
Q

L’enseignement supérieur a un fort effet sur la croissance dans les pays proches de la frontière technologique (alors qu’il n’affecte pas la croissance dans les pays qui en sont éloignés) :

Une augmentation d’un point de pourcentage dans la proportion de diplômés dans la population active augmente la croissance de la PGF de moyen terme d’environ 0,1 point de pourcentage (ce qui est élevé).

A

Aghion et al., 2009

99
Q

1° Le rendement social le plus élevé est celui de l’éducation primaire dans les pays en développement, de l’enseignement supérieur dans les pays développés ;

2° Le rendement privé de l’éducation est plus élevé que son rendement social, car ce dernier prend en compte tous les coûts directs de l’éducation et le coût d’opportunité du financement public ;

3° Le rendement de l’éducation féminine est le plus élevé.

A

Banque mondiale (?)

Lire Vinokur, 1987 PERSEE quand le temps

100
Q

Pour améliorer les performances de l’Europe en matière d’enseignement supérieur, la qualité de la gouvernance des universités est aussi important que la dépense en formation supérieure rapportée au PIB.

A

Aghion et al., 2008