Syndrome de lyse tumorale Flashcards
Syndrome de lyse tumorale : définition ?
= conséquence de la destruction massive de cellules tumorales, conduisant au relargage dans la circulation des composés intracellulaires
Syndrome de lyse tumorale : physiopathologie ?
Relargage des composés intracellulaires : phosphates, acides nucléiques, potassium et calcium
- Purinosynthèse de novo : transformation des bases puriques en acide urique => hyperuricémie
- Précipitation du calcium en cristaux phosphocalciques => hypocalcémie paradoxale
- Dysfonction mitochondriale => acidose métabolique
Insuffisance rénale aiguë
2 mécanismes :
- Précipitation de cristaux phosphocalciques : favorisée par un milieu alcalin
- Néphropathie uratique : précipitation rénale de l’acide urique, peu hydrosoluble
- Conséquences : limite la clairance des composés relargués et majore les anomalies métaboliques
=> Associée à un risque de décès augmenté, et un taux de rémission à moyen terme plus faible
Syndrome de lyse tumorale : causes ?
Type de maladie tumorale
= Principalement selon le temps de doublement cellulaire
- A haut risque : LAM hyperleucocytaire, LAL, lymphome de Burkitt, lymphome lymphoblastique
A risque intermédiaire :
- Lymphome de haut grade (lymphome diffus à grandes cellules B)
- LMC, LLC
- Tumeur solide à temps de doublement rapide : cancer bronchopulmonaire à petites cellules, tumeurs germinales
Masse tumorale
= Risque plus élevé en cas de masse tumorale élevée : taux de blastes, masse tumorale clinique ou radiologique, taux de LDH…
Chimiothérapie
=> 2/3 des syndromes de lyse tumorale surviennent en réponse à la prise en charge thérapeutique
- FdR : Tumeur chimiosensible, Chimiothérapie cycles-dépendantes : anthracycline, méthotrexate, étoposide…
Terrain
- Insuffisance rénale préexistante : chute clairance des composés relargués
Syndrome de lyse tumorale : diagnostic ?
=> Syndrome de lyse biologique (≥ 2 manifestations biologiques) ou clinique (biologique + ≥ 1 manifestation clinique)
- Insuffisance rénale : quasi-constante
- Troubles cardiovasculaires : mort subite, troubles du rythme, trouble de conduction
- Troubles neurologiques (rare, principalement en pédiatrie, liés à l’hypocalcémie) : convulsions
- Hypocalcémie : calcémie totale < 1,75 mmol/L ou baisse > 25%
- Hyperkaliémie : kaliémie > 6 mmol/L ou augmentation > 25%
- Hyperuricémie : acide urique > 476 μmol/L ou augmentation > 25%
- Hyperphosphorémie : phosphatémie > 1,45 mmol/L ou augmentation > 25%
Syndrome de lyse tumorale : traitement ?
Ne pas nuire
- Ne pas corriger une hypocalcémie chez un patient à risque ou ayant un syndrome de lyse avéré sans trouble neurologique (l’apport de calcium majore la précipitation phosphocalcique)
- Supprimer les apports en potassium et en phosphates chez les patients à risque (ne pas corriger une hypokaliémie ou une hypophosphatémie)
- Ne pas réaliser d’alcalinisation des urines : efficacité limitée pour limiter la précipitation des cristaux d’acide urique, majore la précipitation phosphocalcique
Prévention
= Systématique chez les patients à risque
- Maintien d’une diurèse satisfaisante = 1,5 à 3L/m2/jour : remplissage vasculaire par SSI, poursuivi tant que le risque est présent (masse tumorale élevée, encadrement de la chimiothérapie)
- Urate oxydase recombinante = rasburicase : si risque haut/intermédiaire, Allopurinol (400 à 800 mg/j) chez les patients à faible risque
- Chimiothérapie progressive
Traitement
- Hydratation IV par SSI pour diurèse abondante
- Urate oxydase recombinante : contrôle rapide de l’hyperuricémie en 4h
- Traitements adjuvants (intérêt limité) : diurétiques, chélateurs du phosphate
- Epuration extra-rénale : en cas d’IRA, d’anomalie métabolique menaçante (hyperphosphorémie
ou hyperkaliémie non contrôlée)
Urate oxydase recombinante
= Rasburicase : permet la transformation de l’acide urique en allantoïne, hydrosoluble
- Schéma classique : 0,2 mg/kg/j pendant 3 à 5 jours
- Alternative : injection unique (1 x 0,2 mg/kg à J1), réinjection en cas d’hyperuricémie
Surveillance
- Surveillance biologique rapprochée toutes les 4 à 6h
- Surveillance ECG en cas d’hyperkaliémie ou d’hyperphosphatémie